Présentation de ce livre par l'auteur, ainsi que Un paysage à l'arbre près, au centre culturel de Porticcio, le vendredi 30 octobre 2015, à partir de 16h30.
Samedi prochain, 15 Août, de 10h00 à 12h30, dans la « librairie des palmiers », place Foch, à Ajaccio :
L’Historien Michel Vergé-Franceschi signera son tout-dernier livre : “ Pascal Paoli et les femmes” ( « Colonna édition ») et l’ensemble de ses œuvres.
Pascal Paoli (1725-1807).
L’homme politique est bien connu, mais l’homme privé beaucoup moins.
Dans cet ouvrage « Pascal Paoli et les femmes », pour lequel Michel Vergé-Franceschi s’est associé avec le Professeur Anna Moretti qui travaille sur l’histoire des Femmes et la littérature, ce double regard masculin/féminin permet de mieux cerner le Héros corse à travers trois réseaux : les femmes politiques, les femmes de son entourage, les femmes de sa famille…
Voilà un ouvrage qui répond enfin à bien des interrogations….
310 pages.
Parution d’un album jeunesse bilingue, Corse/ français, dans toutes les librairies insulaires.
Illustration : Armelle Guissani, Poésie en français : Dominique Baur, Poésie en corse : Jean Philippe Guissani
Les deux textes peuvent être lus séparément, l’un n’étant pas la traduction littérale de l’autre.
J'avais malencontreusement raté la première édition de "Una stonda corsa" proposée par Laure Limongi et la librairie - galerie "Le Monte en l'air". J'étais en revanche bien présent au second épisode qui rassemblait ce 13 novembre Marco Biancarelli, Jérôme Ferrari et Xavier Dandoy de Casabianca.
Echange passionnant avec les trois invités ; les deux auteurs "sudistes" ont évoqué la violence, la langue corse, la religion. Quant à Xavier Dandoy de Casabianca, créateur et directeur des ÉDITIONS ÉOLIENNES installées à Bastia, il a notamment présenté sa création typographique : une lettre spécialement conçue pour la langue corse, destinée à remplacer les trinaires chj et ghj. Et la soirée s'est terminée sur la placette devant la librairie,, par une dégustation de charcuterie et de fromages corses.
Merci à Laure et à l'équipe du "Monte en l'air".
La Société des Gens De Lettres remettra le 2 décembre "Les Prix révélations de la SGDL". Parmi ceux ci, Marc Biancarelli pour "Orphelins de Dieu".
Parution : 30-10-2014
«L'art poétique des polyphonies corses, connu de moi dès l'enfance, m'a portée à aimer le baroque, Ovide, le chant grégorien, les sonnets de Shakespeare, l'expression du désir anéanti, du désastre, de la langue perdue, Giotto, Piero della Francesca, la couleur terre de Sienne, les gisants napolitains, l'Iliade d'Homère, les messes des morts, le Miserere d'Allegri, les lamenti, la profonde solitude, Les Regrets de Du Bellay, l'amitié de haute valeur, la révolte, le vertige du ressassement et, par-dessus tout, l'instinct artistique.»
Né d'une pérégrination dans divers lieux de concerts de l'île et d'une réflexion sur la musique et sur l'art, ce récit nous invite à une flânerie chaleureuse dans l'imaginaire corse, qui touchera les amateurs de musique, au-delà des aficionados de la polyphonie insulaire.
Octobre 2014
Prochaines rencontres à Paris avec l'auteur d'Orphelins de Dieu, Marc Biancarelli :
Marc Biancarelli et Jérôme Ferrari - jeudi 13 novembre à 19h
Librairie Le Monte en l'air, 71, rue de Ménilmontant, 20e
Marc Biancarelli - vendredi 14 novembre à 19h30 - Librairie Charybde, 129 rue de Charenton, 12
Marc Biancarelli - samedi 15 novembre à 18h - Librairie Le Temps des Livres, 94 Rue de Lévis, 17e.
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Premier guide pratique de reconnaissance des plantes insulaires à partir de photos détaillées, l'ouvrage est destiné à accompagner les amoureux de la nature, simplement glissé dans une poche. Deux photos par page, un descriptif succinct de la plante et quelques infos pour en savoir plus permettront au lecteur un usage simple, rapide et fiable in situ. L'ouvrage fait partie d'une collection de trois (étage littoral, étage montagnard et le présent : étage méso et thermoméditerranéens ou de basse et moyenne altitude). Il est bâti selon le principe des végétations associées (lieux humides, maquis, forêts, etc.).
Juin 2014
Huit récits retraçant le quotidien des poilus corses.
Mai 2014
Philippe Martinetti signe « J’aime autant vous dire » à « la Marge », jeudi prochain, 22 mai !
Événement médiatique et culturel tout-à la fois cette semaine, dans la librairie « La Marge », avec la présentation, et la signature par son auteur, d’un livre très attendu, celui de Philippe Martinetti qui a collaboré à plusieurs titres de presse - CB News, Le Point, France-Soir, La Corse-votre-Hebdo, Paroles de Corse…- et présente un magazine culturel sur France 3 ViaStella, tous les lundis, mardis, mercredi et vendredis à 18h30 : « Sera Inseme ».
Cette rencontre aura lieu jeudi prochain, à partir de 17h dans la librairie de la rue Emmanuel Arène.
De quel livre s’agit-il donc ?
Le livre de Philippe s’intitule : « J’aime autant vous dire », un recueil de chroniques culturelles liées à ses rencontres, aux invités qu’il a reçus, à ses lectures, ses passions en musique comme au cinéma….
De Frank Sinatra à Zinedine Zidane, en passant par Jean-Noël Pancrazi, Marcu Biancarelli, Marilyn Monroe, Luis Sepulveda, Batman et bien d’autres, Philippe Martinetti propose un ouvrage où, comme le souligne le journaliste Philippe Lefait, «s’offrent quelques curiosités éditoriales» aux allures d’exception culturelle.
La préface est de Philippe Lefait, l’animateur de l’émission « Des Mots de Minuit », qui assène ici un « un coup de chapeau » louangeur et mérité à l’animateur d’une émission télévisée et culturelle sur France3Via Stella.
Voici quelques mots de cette préface …
… « L’exigence du public n’est pas celle qu’imaginent pour lui les stratèges de la télévision. On le voudrait citoyen, informé, amusé ou cultivé quand il est ciblé client, tendance fidèle. Que la chaîne soit publique ou commerciale ne change pas grand-chose à l’affaire. Y parler, avec un tant soit peu d’exigence de culture — ce n’est toujours pas un gros mot — sans faire dans l’industrie de la distraction généralisée relève du défi. C’est pourtant dans ce périlleux exercice qu’avant de le lire, j’ai vu et entendu Philippe Martinetti pour la première fois. J’aime autant vous dire que le garçon plaît et détonne dans une contrée où «la ménagère de moins de cinquante ans» qui n’en peut mais, est un attrape gogos et un stéréotype éreinté… »
« J’aime autant vous dire » sera signé par son auteur, Philippe Martinetti ; jeudi prochain, dans la librairie « La Marge » à partir de 17h. Editeur : « Colonna édition ». Parution : Mai 2014. P Public 10 €
Marco BIANCARELLI et les 15 co-auteurs de "Tarrori è fantasia" signeront ce recueil de nouvelles fantastiques - bilingue- mercredi prochain 19 mars de 16 à 19h dans la librairie " la Marge" à Ajaccio.
Février 2014
MICHEL VERGÉ FRANCESCHI
signe son dernier ouvrage
« JEAN BALDACCI (1890-1914) À Corps Perdu - Une Famille Corse en Deuil face à la guerre de 1914 »
Préface de Paul Silvani
Michel Vergé Franceschi animera enfin une rencontre sur la guerre de 14 au lycée Fesch mercredi 19 de 10 à 12h.
Attendu avec impatience, le roman de Jean-Yves Acquaviva, "Cent'anni, centu mesi" publié aux édtions Colonna.
Avec U Maiori, seul dictionnaire corse-français sur le marché, Gabriel-Xavier Culioli livre son sixième dictionnaire en langue corse. Celui-ci est le troisième du triptyque entamé par U Maiò, dictionnaire français-corse de référence pour des centaines de bibliothèques spécialisées dans les langues romanes,. Puis il y a eu U Minò, dictionnaire français-corse et corse-français de 800 pages déjà vendu à plus de 40 000 exemplaires. Voici donc le dernier né, U Maiori (dizziunariu corsu-francesu) avec ses 45 000 entrées et ses 1 300 pages.
Établi par Antoine Louis Culioli, linguiste mondialement réputé et professeur émérite de linguistique de l'université française, Giuvan Battista Paoli et Ghjuvan Micheli Weber, concepteurs de projets en langue corse au Centre régional de documentation pédagogique de la Corse, et Gabriel Culioli, écrivain et auteur de trois autres dictionnaires, U Maiori, avec près de 50 000 entrées, utilise les différentes variétés de la langue corse et est richement illustré de plusieurs milliers d'exemples. Il s'annonce comme l'outil incontournable de toutes celles et tous ceux désirant apprendre ou se perfectionner en langue corse.
Pour des raisons incompréhensibles, les médias ne s'en sont guère fait l'écho alors qu'il est actuellement le seul sur le marché et que la langue corse est au cœur de la problématique corse. La CTC a refusé le moindre centime de subvention à ce projet, sans la moindre explication.
Ce dictionnaire, fruit de quatre ans de travail, réunit toutes les connaissances accumulées jusqu'à aujourd'hui dans la base de données Culioli ainsi que dans des dizaines d'autres ouvrages. Il est écrit dans la graphie dite "moderne" (contrairement par exemple au Marchetti et plus encore au Ceccaldi). Il a été édité par DCL qui, faute de subvention, va en être de sa poche. Aucun des élaborateurs n'a été payé.
Donc pour faire vivre ce dictionnaire achetez-le, offrez-le et faites le connaître !
N.B. : U Maiori a été imprimé à 1500 exemplaires et il n'y aura pas d'autre tirage !!
Décembre 2013
Cari amichi,
Sabbatu u 7 di Dicembre, da 10 à 12 ore, v’invitemu in Calvi, à a libreria Le Hall de la Presse, à a prisintazione è à a signatura di u libru A Barcella Incantata, fola scritta da Petru Bertoni è Orlando Forioso, cù e fiure d’Eva Montanari, un’antra taliana, edizione U Svegliu Calvese.
Issu libru hè natu da l’incontru d’una fola tradiziunale calvese è di u parcorsu culturale è linguisticu mossu da anni da u Svegliu Calvese.
Petru è Orlando contanu i fatti è e maraviglie di u piscadore Antone dettu a Muccica in un chjam’è rispondi trà prosa è puesia, accumpagnati da e fiure d’un Calvi suniatu da Eva.
Cù issu picculu racontu, da leghje in famiglia o à a scola, l’autori vi portanu à visità e loche calvese, à scopre i so nomi, a so magia è un suppulellu di storia in una lingua sciolta è libara, u corsu d’oghje.
Un bellu rigalu di Natale!
Chers amis,
Ce samedi 7 décembre, U Svegliu Calvese vous invite à partir de 10h, librairie le Hall de la presse (Bd Wilson) à la présentation et la signature du livre A Barcella Incantata, conte écrit par Pierre Bertoni et Orlando Forioso, avec les illustrations de l’italienne Eva Montanari, éditions du Svegliu Calvese.
Ce livre est issu de la rencontre d’un conte traditionnel calvais et du parcours culturel engagé depuis plus de 30 ans par U Svegliu Calvese.
Pierre et Orlando nous racontent les exploits du pêcheur Antone, surnommé "a Muccica", dans un échange entre prose et poésie, remarquablement souligné par l’imagination d’Eva Montanari.
Avec ce petit récit, à lire en famille ou à l’école, les auteurs vous mènent sur les chemins de Calvi pour redécouvrir les lieux oubliés, leurs noms et leur magie, avec un soupçon d’histoire, dans une langue d’aujourd’hui.
Novembre 2013
Samedi 30 novembre 2013, de 17 heures à 21 heures,
Au « Village corse », 38 allée Vivaldi, PARIS (12ème)
Présentation du livre « Héroïsme politique et désir de pouvoir » ( « Colonna édition ») par l’auteur : Francis Arzalier
Vente- signature et débat, avec la participation de Léo Micheli, un des dirigeants de l’insurrection populaire de 1943.
Après la séance, repas corse possible (assiette régionale, 20, 25 €)
Septembre 2013
Francis Arzalier, historien et essayiste, spécialiste des relations coloniales et des mouvements identitaires, signera son dernier essai, publié chez « Colonna édition » : « Héroïsme politique et désir de pouvoir », une approche biographique de six hommes et une femme qui s’illustrent dans trois courants politiques majeurs de la France du 20ème siècle, le communisme, le gaullisme et le fascisme.
Le destin de ces militants - Danièle Casanova, Laurent Casanova, Jean Nicoli, Gabriel Peri, Simon Sabiani, Fred Scamaroni et François Vittori, tous différents mais avec une semblable volonté de modeler l’histoire – ce destin va prendre des voies différentes, voire opposées au cours de l’Histoire de la Seconde guerre mondiale. Ils ont aussi une commune ascendance corse, mais une relation très dissemblable à l’identité insulaire.
Dans son essai, Francis Arzalier présente le parcours de ces sept militants qui ont rêvé de changer le monde, jusqu’à en mourir pour certains ; le rêve de quelques autres s’est usé au profit du désir de pouvoir....
Rendez-vous avec Francis Arzalier, dans la « librairie des palmiers », à Ajaccio, vendredi prochain
27 septembre de 17 à 19h.
"Colonna édition"
Jean-Jacques Colonna d'Istria
la maison bleue
San Benedetto
20167 Alata
fax 04 95 25 30 67
tel 06 75 33 50 49
mail colonnadistria.jj@wanadoo.fr
site : http : // www.editeur-corse.com
Avec Retour à Mouaden, l’auteure ajaccienne a séduit le jury qui se réunit chaque année à la pointe ouest du Finistère. Une juste consécration pour elle et son éditeur, Jean-Jacques Colonna d’Istria
Comme un coup de tonnerre au cœur d'une paisible soirée d'été entre amis. Plutôt que la foudre, un coup de fil en fait. Suivi d'un message, consciencieusement confié à une boîte vocale. Celle de Dominique Memmi. Une belle soirée, vraiment. Au point que l'auteure de Retour à Mouaden se demanda si elle ne devait pas attendre le lendemain pour rappeler. Histoire de ne pas rompre le charme. Mais, fait-on attendre son éditeur ? Dominique composa donc le numéro de téléphone de Jean-Jacques. Celui des éditions Colonna. Et sans doute fit-elle bien. Car la surprise fut de taille.
Là-bas, sur la petite île d'Ouessant, au large du Finistère, un jury avait eu un coup de cœur. À l'occasion de la 15e édition du salon international du livre insulaire, Retour à Mouaden a en effet décroché un 1er prix, dans la catégorie fiction. Une surprise complète pour Dominique Memmi.
La possibilité d'une (autre) île
« Je savais que Jean-Jacques Colonna d'Istria avait envoyé mon livre à Ouessant, mais j'avais mis cette information dans un coin de ma tête, car je savais qu'il n'y avait guère d'illusions à se faire, confie-t-elle. Des ouvrages d'auteurs de renom figurent chaque année sur la liste établie dans le cadre du prix du livre insulaire, notamment dans la catégorie fiction. Quelles étaient mes chances ? »
C'était sans compter l'indépendance dont fait preuve le jury qui officie sur l'île bretonne. Pas moins de 80 livres étaient en lice dans la catégorie fiction. Comme le veut la règle, il n'en resta plus qu'un. À l'issue d'un vote semble-t-il enthousiaste. Dans sa note de lecture consacrée à Retour à Mouaden, le jury fait ainsi observer : « Cette année, nous avons eu le plaisir de recevoir les ouvrages de deux auteurs confirmés, Raphael Confiant et Gary Victor, mais nous avons choisi de mettre en avant une jeune auteure, Dominique Memmi. » Un choix argumenté - excusez du peu - par une citation de Victor Hugo : « La vérité légendaire est d'une autre nature que la vérité historique. La vérité légendaire, c'est l'invention ayant pour résultat la réalité. »
Et il faut reconnaître que le mot emprunté au monument littéraire français sied à merveille au livre publié en juin 2012 par l'éditeur corse Colonna. Si Dominique Memmi y raconte le destin tragique de son grand-père maternel, Louis Lusinchi, parti de Tralonca au lendemain de la Première Guerre mondiale pour s'établir au nord de la Tunisie, elle parvient à s'extraire du registre de la simple fresque familiale pour livrer un message tendant assurément à l'universel. Au détour duquel il est question de la réappropriation d'une mémoire et de cette troublante « fiction de l'histoire ». Autrement dit, de cette faculté très humaine consistant à combler les vides, les sursauts et les hoquets d'une vie passée à partir de mille bouts de souvenirs reconstitués.
Dans Retour à Mouaden, du nom du domaine agricole que s'appliqua à développer son grand-père, l'auteure parle bien sûr d'un homme, Louis Lusinchi, supprimé par les Allemands en 1942 en raison de l'aide qu'il n'avait de cesse d'apporter aux Alliés - et aux Britanniques en particulier - dans la reconquête de l'Afrique du Nord. Mais il y est aussi question de femmes. De sa grand-mère, de sa mère et de ses deux tantes, contraintes à un départ précipité de Tunisie pour la Corse, sorte de longue odyssée qui ne s'acheva pour elles qu'en 1947.
Au-delà de l'intérêt du récit proprement dit, Ouessant a visiblement su saisir une donnée ayant (légèrement) échappé aux prix littéraires corses, à savoir les qualités franchement littéraires du texte de Dominique Memmi. Mais, il faut dire que les Bretons s'avèrent d'excellents observateurs de la prose produite en Corse, ce qui les conduit à récompenser ses auteurs régulièrement. Tel Dominique Lanzalavi pour son Vincent de Moro-Giafferi (éd. Albiana), l'an dernier, dans la catégorie essai, ou encore, parmi bien d'autres, le Saint-Jean à Patmos/San Ghjuvanni in Patmosde Marcu Biancarelli (éd. Albiana), en 2002, dans la catégorie fiction.
Jusqu'en Chine
Heureuse, donc, Dominique Memmi, l'ancienne employée d'une compagnie aérienne alors nommée CCM qui, un beau jour, prit son envol et décida de rompre avec son quotidien ajaccien pour ne plus se préoccuper que d'écriture. Heureux, aussi, Jean-Jacques Colonna d'Istria, qui voit pour la première fois un livre publié par ses soins décrocher un prix ayant une portée nationale. Avec, à la clé, une forme de reconnaissance éditoriale et une nouvelle visibilité pour Retour à Mouaden, désormais réclamé par des libraires bretons, parisiens et… martiniquais.
Cerise sur le gâteau, il s'agit du second prix de l'année pour l'un des protégés des éditions Colonna, puisque le poète Stefanu Cesari vient de recevoir le prix du livre corse pour U Minimu gestu/Le moindre geste. Quant à Dominique Memmi, elle devrait encore nous surprendre. Après ses cinq ouvrages jeunesse et deux romans, un nouvel opus est prochainement attendu : Trois dames au clavier, chez Est Samuel Tastet éditions, ou la correspondance inspirée entre une mère et ses deux filles sur fond d'incursions dans le répertoire littéraire. Sans compter un autre livre en préparation et... la traduction en chinois de ses Contes et Détectives du potager (éditions Dadoclem).
René Santoni n'a pas la notoriété de l'historien auquel les maisons d'édition tendent les bras ? Qu'à cela ne tienne. Il a créé une structure dédiée à la publication de ses propres livres. Son travail n'est pas particulièrement connu du grand public ? Peu importe. Il poursuit sur sa lancée solitaire, préférant le tête à tête avec les documents d'archives à l'effervescence des séances de dédicaces. Enquêteur méthodique, il se plaît à explorer des sujets qui renvoient à un passé aux accents locaux, généralement méconnu. Du bagne pour enfant de Saint-Antoine au domaine des Milleli, en passant par la figure de Jacques-Pierre-Charles Abbatucci, il a ébauché une fresque version XVIIIe-XIXe qui n'a pas laissé insensible les amateurs.
Sa dernière production, L'oeuvre posthume de Pascal Paoli, a toutes les chances de susciter un intérêt encore plus important. Son thème : comment l'argent légué par le grand homme a permis la création et le financement d'écoles publiques à Morosaglia et Corte, qui ont contribué à former plusieurs milliers de jeunes Corses sur une période de plus de 70 ans.
Une facette de l'oeuvre de Pascal Paoli laissée en friche par les historiens. Vous avez dû exulter en mettant le doigt dessus.
Parfois, un détail vous met sur la piste. Lorsque je travaillais sur mon précédent livre consacré au domaine des Milelli, j'avais été intrigué par un article du Journal de la Corse du 12 décembre 1838. On y faisait mention de la lettre adressée par le cardinal Fesch, depuis Rome, au maire d'Ajaccio. Il demandait que son palais, initialement réservé aux arts, accueille également un établissement d'études supérieures, dans l'esprit de ce qui avait été réalisé à Corte grâce à Paoli. J'ai gardé cette information en tête. Et j'y suis revenu un peu plus tard. Mes recherches ont véritablement débuté lorsque je suis tombé sur l'ordonnance royale signée par Louis-Philippe, en date du 31 mars 1836, donnant l'autorisation d'ouvrir l'école Paoli à Corte. Un document où il est notamment fait mention du legs fait à la commune par le général Paoli.En quoi consistait exactement ce legs ?
Après son départ de Corse, en 1795, Paoli a vécu à Londres avec des revenus confortables attribués par le roi Georges III, soit 2 000 livres sterling par an. En décembre 1804, alors qu'il avait rédigé son testament quelques mois plus tôt, il ajoute un codicille. Où il est question de prélever sur son héritage la somme nécessaire pour produire une rente annuelle de 250 livres sterling destinée à l'instruction des jeunes Corses. Le testament et son codicille sont parfaitement connus. Mais, tout le monde est resté sur l'aspect symbolique de cette décision. Or, il est question d'une somme conséquente. Pour générer ces 250 livres sterling, il fallut placer une somme totale de 8 300 livres, soit l'équivalent de 200 000 francs de l'époque. Et ce sont ainsi quelque 6 250 francs qui ont pris la direction de la Corse chaque année. Quand on sait que la loi Guizot de 1833, qui organisait l'instruction publique en France, a établi qu'un instituteur ne pouvait pas être payé moins de 200 francs par an, on se rend mieux compte de l'ampleur des moyens mobilisés. En outre, tout au long du XIXe siècle, il n'y a pas eu d'inflation ni d'érosion monétaire. Le legs de Pascal Paoli a ainsi produit des revenus constants pour les écoles de Corte et de Morosaglia.Comment a été exactement réparti cet argent ?
200 livres à la commune de Corte pour le financement de quatre chaires d'enseignement et 50 livres pour l'entretien d'une école dans son village de Morosaglia. Cette dernière fut inaugurée le 12 mars 1833.Un établissement conséquent ?
Et comment ! Vu l'importance du legs de Paoli, ce ne fut pas une, mais deux écoles, en fait, qui furent créées dans les bâtiments du couvent Saint-François. Une école primaire élémentaire comptant 167 enfants du village et des communes avoisinantes, ainsi qu'une école primaire supérieure qui accueillait vingt élèves, âgés de 16 à 18 ans. Ce dernier type d'établissement était alors très rare en France. En Corse, il s'agissait du troisième seulement. Il a formé des instituteurs, des cadres administratifs et militaires jusqu'après la Première guerre mondiale.Et à Corte ?
L'inauguration a eu lieu le 12 décembre 1837, trente ans après la mort du Général. Ici, l'ambition était importante. Les enseignants y étaient tous licenciés. Jusqu'à 200 jeunes était accueilli chaque année dans les locaux du Palazzu naziunale. Mais, il se posa rapidement un souci. à savoir le faible niveau de nombreux élèves que l'on confiait à des professeurs de grande qualité. On envisagea alors une réorganisation, qui fut le premier de divers épisodes qui aboutirent à la transformation de l'école Paoli en collège communal.Durant toutes ces années, le legs Paoli a continué à alimenter les caisses de ces écoles ?
à la veille de 1914, c'était toujours le cas. Plus de cent ans après sa mort, des enfants de Corse s'instruisaient toujours grâce à ses legs. On peut estimer que le nombre de jeunes qui ont pu profiter des libéralités de Paoli dépasse le nombre de 10 000, soit 150 par an en moyenne pendant une période de plus de 70 ans. Et encore, sans compter l'école primaire de Morosaglia.Que sont devenus ses legs après 1914 ?
Je n'en ai plus trouvé trace dans les archives par la suite. Nous ne savons donc pas quand ces rentes prirent exactement fin, ni même si elles existent encore. Mais, il faut savoir qu'à partir de 1918 la valeur du franc se déprécia fortement et les rentes de l'état perdirent rapidement toute leur valeur.Ce qui vous a le plus enthousiasmé dans cette étude ?
De constater combien ce chef de guerre, ce législateur et homme des Lumières plaçait les principes d'éducation du peuple comme éléments fondateurs d'une Nation. Et la façon dont il a illustré ce principe au-delà de sa mort. à ce titre, concernant la petite polémique autour du choix de la citation apposée sur le buste de Paoli inauguré récemment à Ajaccio, peut-être aurait-il été intéressant de choisir une phrase faisant référence à son amour pour l'éducation. L'oeuvre posthume de Pascal Paoli, de René Santoni, chez René Santoni éditions, 128 pages, 15 euros.Le Prix du Livre Insulaire 2013, catégorie “fiction” vient d’être attribué au roman de Dominique Memmi
« Retour à Mouaden ».
L’éditeur « Colonna édition » vient de voir l’un de ses auteurs à nouveau récompensé (1) en la personne de Dominique Memmi avec le prestigieux « Prix du Livre Insulaire » - catégorie « fiction », que vient de lui décerner le jury du 15 ème « Salon du Livre Insulaire » -créé et toujours animé par Isabelle Le bal - et qui se déroule actuellement à Ouessant. Rappelons que ce Prix littéraire reste unique dans le paysage francophone consacré aux îles et aux auteurs insulaires. Le jury était composé de Jacqueline de Roux, Danièle Auffray, Gilbert David, Gérard le Gouic, Antony Palou, Catherine Domain et Gwen Catala. Vingt cinq romans avaient été sélectionnés. La Corse est à l’honneur à Ouessant puisqu’une exposition du graveur Jean Chieze - qui a gravé de très nombreuses œuvres sur la Corse ou il enseigna le dessin au lycée Fesch- y est actuellement proposée aux visiteurs.
(« Retour à Mouaden ». « Colonna édition » 133 pages.14 €)
(1). Rappelons que le poète Stefanu Cesari vient de recevoir le « Premiu di u Libru Corsu » ( Le Prix du Livre Corse, en langue corse) pour son recueil de poèmes, bilingue « U Minimu gestu/Le moindre geste » inspirés par les portraits du peintre Badia.
( Colonna édition. 130 pages. Quadrichromie. Format 20 x 20 cm. 23 €).
« Ce livre raconte un cheminement. D’abord ma rencontre avec Piana : un éblouissement qui m’a donné à moi, femme immigrée, le désir immédiat d’y faire pousser une racine. « Racine, au sens où l’écrit Khalil Gibran, cette fleur tournée vers la terre et qui néglige la gloire ».
Cela s’est poursuivi, avec les habitants de Piana et surtout les anciens, par un apprivoisement réciproque. J’ai commencé à écouter leurs vécus respectifs et eux même ne demandaient qu’à raconter. Je me suis mise à enregistrer leurs récits. C’est ainsi que le livre des anciens a pris naissance dans ma tête.
Puis arriva cette histoire de pierre sarrasine apprise de la bouche d’un ancien: elle fut trouvée dans sa boutique, au cœur du village, puis hélas perdue sans doute intégrée à la construction d’un muret. Cela m’a donné le goût d’aller chercher dans les livres et les Archives tout ce qui pouvait concerner Piana. Ce ne fut pas tâche facile eu égard à la petite taille du village, surtout que je ne suis pas historienne. Je restais entre histoire et mémoire : il me fut difficile de distinguer l’histoire locale de l’histoire générale de l’île, d’où le survol inévitable mais bref des différentes occupations, à l’affût du moindre détail sur Piana.
Enfin mon chemin s’est poursuivi par une question lancinante que je me suis toujours posée depuis que je vis dans l’île, question à laquelle les anciens ont bien voulu répondre : « qu’est ce que l’être corse ? » L’intérêt est dans la question, somme toute universelle, celle de l’identité que tout être ou tout peuple se posent à des moments critiques de leurs histoires. Question à laquelle je ne prétends pas avoir donné de réponse, mais simplement livré mon ressenti : celui de quelqu’un qui vient de « l’autre côté ». Mais après tant d’années vécues et partagées avec les gens de l’île, suis je restée vraiment de l’autre côté ? A quel moment on cesse de l’être pour aborder la même rive ensemble ? »
Dans le présent ouvrage, l'auteure, originaire d'Algérie installée en Corse depuis une cinquantaine d'années, a voulu au départ simplement témoigner de son attachement à la Corse et au village de Piana. Petit à petit, son histoire personnelle et l'histoire de la Corse se sont mêlées, et elle a découvert « les arborescences de la mémoire » C’est en écrivant sur Piana et son histoire et sur ses habitants qu’elle s’est rendu compte qu’elle écrivait aussi sur elle-même. « Nous ne connaitrons des autres que ce qui grâce à eux, devient ou redevient vivant en nous. Nous sommes poreux, perméables et donc attentifs aux rumeurs du monde qui vont réveiller de vieilles rumeurs en nous. »
Et de nouveau se sont imposées à elle les interrogations sur l’identité et l’appartenance. Elle ose le questionnement : que signifie cet « être corse » si souvent invoqué ?
Un livre passionnant que l'on lit d'une traite.
Auteur : Boni Baracucca
ISBN : 978-2-312-01073-1
Format : 150x230 mm
Nombre de pages : 336
Série / Collection : Les Editions du Net
C’est un ouvrage collectif, coordonné par Hélène Paolini-Saez - Directrice du Laboratoire régional d’archéologie - commandé par la Municipalité d’Alata, édité par « Colonna édition » qui sera présenté jeudi prochain 1er août à 11h. sur le parvis de l’église de la commune de ce charmant village aux portes d’Ajaccio. L’ensemble des co auteurs sera présent pour signer cet ouvrage.
Ouvrage collectif - plus de quinze collaborateurs parmi lesquels on citera entre autres, des historiens comme Jean-André Cancellieri, Philippe Colombani, John Mac Erlean, ou Francis Pomponi, « Alata, des origines aux années 1900 » met en valeur les découvertes archéologiques et historiques récentes certes, mais aussi dresse un inventaire exhaustif du patrimoine de la micro région, rappelle avec précisions les traditions et la vie des hommes jusqu’à une époque – le vingtième siècle – qui a vu des bouleversements irréversibles.
Jean Alesandri, Nadia Federzoni, Laurent Casanova, Pierre Comiti, Zelia Darnault-Orsoni, Jean Delmotte, Etienne Ferrandi le maire d’Alata, Astrid Huser, Kevin Pêche-Quilichini, Véronique Pietri, Noël Pinzuti, Emilie Tomas et Jean-Michel Weber ont également collaboré à cet ouvrage.
Cet ouvrage sera présenté à Alata jeudi 1er août à 11 h puis sera signé à Ajaccio par ses co auteurs, samedi prochain 3 août, de 10 à 12h30 dans la « Librairie des palmiers », place Foch.
"Colonna édition"
Jean-Jacques Colonna d'Istria
la maison bleue San Benedetto 20167 Alata
fax : 04 95 25 30 67 tél : 06 75 33 50 49
Ne manquez pas d'aller sur le Site : www. éditeur-corse.com
Juillet 2013
L'auteur a accepté de répondre à un lecteur curieux de Musanostra
Bonjour M. Talamoni,
Vous venez de faire paraitre un livre de 471 pages, aux éditions Albiana, sous le titre "Littérature et politique en Corse" . C'est en fait la publication tant attendue de votre thèse soutenue à l'Université de Corse en décembre 2012 ; pouvez-vous expliquer quels en ont été les fils conducteurs, quel était votre dessein, ou tout simplement comment vous avez cheminé, autour de quelle problématique ? Faut-il retenir la première phrase de la quatrième de couverture ?
La quatrième de couverture, rédigée par l’éditeur et que j’ai évidemment validée, me paraît donner une idée exacte du contenu. Le résumer en une phrase : « Ce livre cherche à mettre au jour ce que nous dit la littérature corse sur la société insulaire d’hier et d’aujourd’hui. » Il s’agit donc de confronter la production littéraire des Corses eux-mêmes à la doxa, à la littérature romantique française, à l’ethnotype produit par la pensée simplifiante, à l’image d’Epinal en somme.
La question à laquelle j’ai tenté de répondre est donc : « La littérature corse et la littérature sur la Corse délivrent-elles la même vérité au sujet de notre peuple ? » Vous l’avez compris, ma réponse est largement négative : un travail méthodique sur les textes corses permet de faire litière de l’image d’Epinal.
Une thèse en un livre, avez-vous eu des difficultés à la réduire ? Est-ce l’éditeur qui s’en est chargé ?
En fait, elle n’a pas été réduite. L’éditeur a estimé qu’il était préférable de la conserver dans son intégralité. Seul l’intitulé et quelques titres ont été modifiés. La partie préliminaire (méthodologie et épistémologie), plutôt courte, est un peu technique. Certains lecteurs passeront directement à la première partie. À partir de là, le caractère universitaire est beaucoup plus discret et le texte se lit sans difficulté aucune. C’est du moins ce que m’ont assuré mes premiers lecteurs.
Sur la couverture, une photo de la Giustificazione… En quoi cet ouvrage d’il y a quelques siècles vous semble-t-il mériter cette place privilégiée ?
Il s’agit d’une proposition de l’éditeur. Elle était très logique puisque cet ouvrage est celui qui m’a servi de base pour repérer les éléments de l’imaginaire corse (mythes, thèmes figures…), à l’œuvre dans la littérature insulaire. Ensuite, j’ai suivi ces éléments à la trace dans les textes postérieurs, jusqu’à aujourd’hui. Pourquoi avoir choisi ce texte comme base ? Simplement parce que c’est un livre remarquable : un texte emblématique – le plus important de la période paolienne –, un texte politique, diplomatique mais également littéraire. Il constitue en outre une bible de l’imaginaire corse.
Quatrième de couverture… Partez-vous de l’idée que toute écriture est politique ou y a t-il quand même en Corse une littérature qui vise juste à faire du Beau ?
Tout dépend du point de vue. Pour l’auteur, toute littérature n’est pas forcément politique : le plaisir de composer un poème peut suffire, évidemment. Ou encore le besoin d’exprimer ce qui est en soi : par exemple, Lucciardi aurait commencé à écrire au moment de la mort de son fils. En sens inverse en revanche, pour le critique littéraire, il y a peu – ou pas – de textes qui n’ont qu’une dimension esthétique. Tout écrit délivre, il me semble, un enseignement d’ordre politique, en ce sens qu’il révèle – souvent à l’insu de l’auteur – certains éléments d’un système de valeurs propre à une société, voire d’une idéologie. Mais pour en revenir aux motivations des auteurs corses, l’enquête montre que ceux du premier Riacquistu (1896-1945), comme ceux du second (années 1970), ont clairement conscience de défendre, à travers leurs activités littéraires, la langue et l’identité corse. Il s’agit là de toute évidence d’un objectif politique.
Et cette littérature qui révèle les idéologies est-elle la même ici qu’ailleurs ?
Sur le plan du système de valeurs, l’étude du corpus corse met en relief des thématiques attendues, comme les armes, la vengeance, la guerre, la figure du bandit, le maquis, etc. Rien de très surprenant de ce point de vue. En revanche, ce qui est très intéressant c’est le contenu réel de ces éléments lorsque l’on sort de la pensée simplifiante et de l’éthnotype produit notamment par la littérature romantique française (Mérimée par exemple). L’approche complexe permet de s’apercevoir que la glorification des armes n’existe dans les textes corses que lorsque ces armes ont un usage public (la guerre pour défendre le pays, qu’il s’agisse de la Corse, comme au XVIIIe siècle, ou de la France, comme durant les deux conflits mondiaux). Lorsqu’elles ont un usage privé (vengeance par exemple) les armes ne sont pas valorisées. La figure du vengeur non plus d’ailleurs, à la différence de ce que l’on peut voir par exemple en Albanie. En Corse, le bandit est décrit comme un « malheureux » (disgraziatu), vivant dans une situation précaire. Le maquis n’est pas un refuge prestigieux mais un véritable enfer. Les textes corses insistent sur les privations matérielles et affectives qu’impliquent la vie au maquis… Enfin, la vendetta n’est nullement glorifiée mais présentée comme un choix par défaut : par exemple le lamentu de Ghjuvan Camellu Nicolai justifie la vengeance par le fait que la Cour d’Assises n’a pas rendu justice à la famille de la victime. C’est quelque chose que l’on rencontre beaucoup dans les textes, qu’il s’agisse de lamenti ou de romans…
Sur le plan de l’idéologie politique…
Sur le plan de l’idéologie politique, les textes sont également riches d’enseignements. Ils nous montrent comment s’est développée une pensée politique authentiquement corse à partir de la Révolution corse du XVIIIe siècle. Cette pensée est toujours d’actualité, de la même façon que la pensée politique française demeure de nos jours largement structurée par la Révolution française. Or ces deux révolutions ont été d’inspirations fort différentes. Comme l’a notamment montré Hannah Arendt, la Révolution française s’est développée autour du mot d’ordre d’« Egalité », elle a été fondée sur des abstractions comme la « volonté générale », elle a en outre consommé une rupture totale avec la tradition, notamment religieuse. En Corse, le mot d’ordre fut « Liberté », les abstractions ne furent point à l’honneur mais l’on fit plutôt application d’un certain réalisme machiavélien, propre à la pensée politique italienne. Par ailleurs, les Corses se refusèrent à rompre avec la tradition religieuse. Sur tous ces points, la Révolution corse a davantage préfiguré la Révolution américaine que la française… Tout cela est très important et il ne s’agit pas d’histoire ancienne : en France nombre d’acteurs politiques demeurent dans le fil de la Révolution française et du jacobinisme, lorsqu’ils ne se réclament pas explicitement de Robespierre comme Mélanchon… En Corse, l’héritage du paolisme n’est pas seulement revendiqué par le tiers de l’électorat qui vote nationaliste mais également par les forces dites « traditionnelles »… Il y a là sans doute une explication des difficultés persistantes entre la Corse et Paris, même si ce n’est sans doute pas la seule.
Vous apportez une approche qui va sûrement influer sur la façon d'appréhender dorénavant l'histoire de la littérature corse, celle de Primu riacquistu ; qu'est-ce qui le caractérise ?
En fait, s’agissant de cette période, j’ai voulu contribuer à en réévaluer l’importance. On parle généralement de littérature du « mentenimentu » (maintien), alors qu’il me semble réducteur de qualifier les auteurs de cette époque de simples mainteneurs, comme ceux du Félibrige. Je crois avoir démontré dans ma thèse qu’il y avait en fait un projet non seulement linguistique et littéraire, mais également politique, tout comme lors du « Riacquistu » (Réappropriation) des années 1970. C’est pour cela que j’ai proposé l’expression de « Primu Riacquistu ». Dans l’un et l’autre cas, ce qu’il s’agissait de se réapproprier c’était l’ensemble des attributs nationaux dont la Corse avait disposé au XVIIIe siècle. C’est très exactement ce qu’écrivent les auteurs de A Cispra en 1914 : « A Corsica ùn hè micca un dipartimentu francese mà una nazione vinta chì hà da rinasce ».
Les premières pages de ce livre, disons jusqu'à la page 55, révèlent l'ampleur de la tâche à laquelle vous vous êtes consacré ; après études de droit, travail de juriste, actions sur le terrain politique, comment avez-vous approché les notions d'analyse littéraire ( le jargon) ?
Ma thèse étant par nature transdisciplinaire, elle impliquait que je mette en œuvre des outils théoriques extérieurs à ma formation de juriste et à mon expérience de praticien de la politique. Il se trouve que je m’intéressais par ailleurs, depuis fort longtemps, à la littérature et à la critique littéraire. J’ai essayé d’utiliser les instruments à ma disposition.
Vous évoquez Julia Kristeva et sa présentation de "l'intertextualité" ; y a t-il un texte en corse, en italien, en latin ou en français dont vous avez pensé qu'il serait l'exemple idéal, le Jehan de Saintré d'ici?
Grande serait la tentation de choisir la « Giustificazione ». Julia Kristeva observe que « la structure du roman français au XVe siècle peut être considérée comme le résultat d’une transformation de plusieurs autres codes : la scolastique, la poésie courtoise, la littérature orale (publicitaire) de la ville, le carnaval. » La « Giustificazione » témoigne également de la transformation de plusieurs codes : la scolastique baroque et les ouvrages de théologie, la littérature orale corse, la littérature européenne plus moderne. On y trouve tout au long du texte « l’interpellation du lecteur » (« Chi ne dite, o lettore (…) ? ») comme dans « Jacques le fataliste » de Diderot, publié vingt ans après la Giustificazione, entre 1778 et 1780. Or, certains commentateurs actuels de « Jacques le Fataliste » qualifient ce procédé littéraire de post-moderne !
Un autre exemple : les écrits en prose de Santu Casanova, inventeur de la littérature politique en langue corse. Jacques Thiers a montré dans ses « Papiers d’identité (s) » que cet auteur a construit son style avec les matériaux à disposition : le tournures idiomatiques corses y voisinent, selon l’effet qu’il veut produire, avec des « codes » italiens ou français…
La Giustificazione en livre format poche, ce serait envisageable ? Mais cet ouvrage est il encore actuel ?
Pourquoi pas un livre en format poche? Mais alors traduit – en corse ou en français –, parce que le texte original en italien du XVIIIe siècle est un peu difficile d’accès. Il existe déjà une traduction en français de François Piazza mais j’attends avec impatience celle à paraître d’Evelyne Luciani qui comprendra un appareil critique considérable.
Pour répondre sans détour à votre question, oui, je pense que cet ouvrage est très actuel, parce qu’il constitue d’une part une bible de l’imaginaire national et d’autre part un texte fondateur de la tradition politique corse.
Propos recueillis en juillet 2013
Ce vendredi, dans la librairie « De plume en bulles », rue Bonaparte à Ajaccio à partir de 19h... et jusque tard dans la nuit, « Shopping de nuit » oblige :
Christine Bottero, Marie-Josée Cesarini-Dasso, Claudine Filippi, Catalina Maroselli-Matteoli, Arlette Shleifer, Jérôme Camilly, Jean-Pierre Castellani, J.J.Colonna d’Istria, Marc Giudicelli, Aristide Nerrière, Jacques Orsoni, Edmond Simeoni ...et d’autres co auteurs signent
30 textes inédits sur la Corse, la Corse telle qu’elle est vue et vécue par ceux qui l’habitent et l’animent...
Sous le titre de Mémoire(s) de Corse chaque co-auteur évoque ici le souvenir personnel d’un événement important tiré de sa propre expérience, dont il a été témoin ou acteur, en Corse. D’ordre historique, politique, social ou tout simplement familial, la réunion de ces différents témoignages donne à voir une image variée, complémentaire, inattendue, voire surprenante mais toujours originale, de la Corse : la « petite histoire » fait la grande !
Tous les co-auteurs de ce livre ne seront pas présents ce vendredi 10 août, mais on peut toutefois citer tous ceux qui ont participé au recueil :
dans l’ordre alphabétique :
Christine Bottero, Jérôme Camilly, Belinda Cannone, Toni Casalonga, Jean-Pierre Castellani, Marie-Josée Cesarini-Dasso, Jean-Jacques Colonna d’Istria, Robert Colonna d’Istria, Lily Figari, Claudine Filippi, Marc Giudicelli, Antoine-Marie Graziani, Danièle Maoudj, Catalina Maroselli-Mattéoli, Jean-Pierre Mattei, Dominique Memmi, Dany Mangion, Jean-François Marchi, Aristide Nerrière, Jean-Marc Olivesi, Jacques Orsoni, Jean-Noël Pancrazi, Jean-Baptiste Prédali, Marie-Amandine Sain, Sampiero Sanguinetti, Arlette Shleifer, Edmond Simeoni, Michel Vergé-Franceschi, Marie-Jean Vinciguerra et Francesca Weber Zucconi.
Rendez - vous vendredi prochain 10 août, dans la librairie « De plume en Bulle », à partir de 19h.
20/05/2012
08/02/2012
07/02/2012
30 janvier 2012
Christian Ruspini propose une lecture-spectacle de « Murtoriu », le roman de Marcu Biancarelli. Une œuvre traduite en français et transposée à la scène.
Michèle Acquaviva-Pache
Source : Journal de la Corse
27 janvier 2012
24/11/2011
11/11/2011
Source : Corse Matin du 11/11/2011
02/11/2011
Les Journées du Livre Corse de l'Espace Cyrnea
- 38 allée Vivaldi dans le 12 ème arrondissement de Paris -
se dérouleront les
vendredi 18 samedi 19 et dimanche 20 novembre, de 10 à 20h.
Venez nombreux !
08/08/2011
20/05/2011
20/05/2011
L’étymologie la plus ancienne du mot latin sincerus repose sur la qualité attribuée ordinairement à un objet dont on dit qu’il est sine cera. Ce qui est « sincère » renvoie à la création que l’artisan sculpteur n’a pas couvert de cire afin d’en occulter les imperfections. Au sens non plus littéral mais métaphorique, le problème posé par la création littéraire est de savoir en fait quels mots, quelles figures, quel style représentent dans les récits de guerre cette « cire » artificielle capable de recouvrir le discours, de dénaturer l’écriture spontanée du premier jet, parfois désordonnée et incompréhensible il est vrai, souvent crue ou choquante certes, et néanmoins sincère dans son témoignage.
A travers l’illustration d’ouvrages qui refusent de verser dans la caution historique comme La Semaine sainte de Louis Aragon, La Main coupée de Blaise Cendrars ou encore Les Géorgiques de Claude Simon, on peut s’intéresser d’abord à l’existence d’une sincérité rousseauiste que Lionel Trilling qualifie de sincérité à la française pour bien montrer que cette notion n’est pas universelle mais relative à une culture. Dans quelle mesure l’auteur et le narrateur « disent-ils tout » ? Et que cachent-ils au lecteur ? Une telle concession sert de point de départ à l’étude des variétés personnelles et spécifiques de la sincérité chez ces écrivains de la guerre, ainsi que chez d’autres auteurs.
Mais il reste à discriminer l’authenticité défendue par l’histoire de la sincérité personnelle à l’égard d’un événement vécu, « la petite page d’Histoire ». Tantôt leurs versions coexistent, tantôt elles font l’objet de discordances insurmontables. Des interrogations nouvelles jaillissent que l’on pose au fil des pages, à mi-chemin entre l’histoire et la fiction, entre l’Histoire et le singulier. Christophe Luzi est ingénieur de recherche en analyse des sources anciennes à l’UMR CNRS 6240 LISA (Lieux Identités eSpaces Activités), docteur diplômé de l’Université d’Aix-Marseille I et spécialisé dans les métiers du livre.
Auteur d’un premier ouvrage intitulé La Guerre au miroir de la littérature. Essai sur Claude Simon paru chez le même éditeur, ses problématiques de recherche s’orientent actuellement vers l’archivistique et le traitement historique de la guerre chez les écrivains modernes.
Dominique APPIETTO Ville d'Ajacccio Communication Direction de la Culture
04.95.50.40.80
27/03/2011
Trois nouveaux livres chez Colonna Edition :
Danièle MAOUDJ
« …Et là, dans une prière païenne
Les pèlerins venus des quatre coins du maquis
Abritent leur crainte de vivre l’encerclement
Et j’entends le chant essoufflé des cloches
Qui transperce l’atmosphère inquiète d’un nouveau siège
Ruines de l’exil… »
Pierre-Joseph Ferrali
« …Il avait encore en mémoire le commencement des événements. La date du 14 avril 2010 restait gravée dans sa tête. Les médias de tous les pays avaient relayés l’information. Un nuage de cendres, issu d’une intense activité volcanique dans une région glaciaire située dans le sud de l’Islande, se dispersait sur des centaines et des centaines de kilomètres dans le ciel assombri du continent européen. L’éruption du volcan islandais Eyjafalljökull allait sonner le glas de l’humanité. »
Marie-Jean Vinciguerra
La Veuve de l’écrivain (Prix du Livre insulaire d’Ouessant), roman épistolaire d’initiation et d’apprentissage, narrait l’aventure sentimentale d’un jeune Corse au carrefour de plusieurs cultures Bastion sous le vent semble s’inscrire dans la suite d’une même démarche : une confession poétique .Mais ce nouveau récit est de facture plus complexe. Labyrinthique ,il creuse son lit dans une autre confession, celle de la mère et, étrangement, dans les silences du père. Polyphonique, il nous fait entendre sur des registres variés de langues et d’expression, les voix des villages du narrateur , les chants d’une Cité sous le vent, si proche de l’italica terra ferma,le discours lumineux des philosophes, la musique des anges.
Il s’agit cette fois de reparcourir les chemins de l’enfance et de l’adolescence, de surmonter les traumatismes d’une éducation corse d’un autre âge, de s’affirmer contre une influence maternelle prépondérante, de conquérir, enfin, avec sa langue, le territoire d’une autonomie garante d’une création littéraire originale. Il y a plusieurs entrées possibles dans ces récits de vie, fables et stalbatoghji où l’auteur rend compte, tour à tour, avec lyrisme, rage …et humour, de ses incursions oniriques dans le champ d’un imaginaire singulier, de sa rencontre avec l’Histoire, du miracle de ses découvertes à chaque étape d’une aventure spirituelle.
24/03/2011
22/03/2011
26/02/2011
05/02/2011
28/01/2011
Salon du Livre : j'ai assisté aux trois conférences organisées par La Collectivité territoriale de Corse, l'association des éditeurs de Corse et les éditions Albiana et animées par Ghjacumu Thiers.
Pour commencer, Petr'Antò Scolca « La littérature corse : ce continent ignoré ».
Traducteur de "Pasquale Paoli
ou la déroute de Pontenovu"
de Francesco Domenico Guerrazzi, Petr’Antò Scolca
a parlé de ce très important roman italien publié il y au milieu du XIXe siècle et des difficultés de sa traduction en français.
C'est ensuite le tour de l'historien
Antoine-Marie Graziani pour « Faire de l’histoire aujourd’hui en Corse : nouveaux problèmes, nouvelles approches, nouveaux objets ». L'historien évoque tout d'abord (pour les critiquer) les trois ouvrages majeurs sur l'histoire de la Corse, celui d'Arrighi, celui d'Antonetti et celui de Pomponi, avant d'aborder les approches plus actuelles.
Enfin la troisième conférence réunissait Jean-Guy Talamoni, Ghjacumu Fusina et Jérôme Ferrari pour « La Corse en toutes lettres ». Comment définir la littérature corse ? Pas par la langue ni par les origines (Paul Valéry écrivain corse, c'est discutable !) mais, comme le propose Jean-Guy Talamoni, par la référence à un imaginaire insulaire. Jérôme Ferrari s'exprime sur la traduction et ses écueils (éviter tout "folklorisme"), Jacques Fusina évoque les traductions "marseillaises" de Camilleri, et ce passionnant échange se conclut trop tôt, malheureusement rendu difficilement audible par le vacarme du stand proche. Les espaces "conférence" gagneraient à être un peu isolés...
LA CORSE EN TOUTES LETTRES (1)
Littérature et Société
J.T. s’efforce d’orienter l’échange sur les interactions du littéraire et de la société en présentant les trois invités non seulement comme des personnalités contribuant à l’édification et l’étude dela littérature corse, mais aussi en tant qu’acteurs d’une société où les productions culturelles et les mouvements de la vie collective insulaire sont en échange constant.
Il relève pour ce faire une expression qu’il considère comme une annexion du prix qui distingue J.Ferrari « Goncourt régional » dans un article paru le jour même dans Corse-Matin au sujet de J.Ferrari dont il évoque le travail de coscénariste pour le film issu de l’avant-dernier chapitre du Sermon sur la chute de Rome. Il rappelle que J.G Talamoni, acteur politique s’il en est, vient de soutenir une thèse de doctorat remarquée sur « L’imaginaire national dans la littérature corse ». Quant à J. Fusina, s’il est un poète marquant du Riacquistu, il est aussi le parolier le plus fécond de la chanson corse contemporaine. J.T. remarque donc que la littérature corse que l’on pose ici comme objet de réflexion s’établit comme un ensemble vivant échappant à une catégorisation générique étroite. Cette première approche qui écarte l’univers du littéraire défini comme un ensemble clos fait l’objet d’un riche échange où chacun a l’occasion de préciser son engagement et ses choix d’expression. Les trois intervenants illustrent leur position par de nombreux exemples, relatifs au contexte corse ou extérieurs à l’île.
J.Fusina remarque que l’on est passé d’une option simple voire simpliste à l’assomption de la complexité, alors que d’aucuns réservent, aujourd’hui encore, la définition de littérature corse aux seules productions en langue corse. Il cite aussi quelques anecdotes qui démontrent la pertinence des parallèles et ressemblances avec d’autres productions littéraires (ambiguïté du titre de son propre ouvrage Ecrire en Corse ? publié chez Klincsieck, réponse iironique de feu le Professeur Fernand Ettori interrogé sur cette même définition, comparaison des personnages de Hucleberry Finn et Pesciu Anguilla dans la thèse de la regrettée Anghjula Maria Carbuccia sur le roman en langue corse…)
Interrogé de nouveau sur l’adaptation cinématographique d’un chapitre de son dernier livre, J.Ferrari met en lumière la spécificité des langages sollicités (roman, film) et déclare qu’il ne mènera pas de recherche d’expression dans le domaine du film et de limage. Concernant le rapport de son œuvre à la langue, il constate tout d’abord que l’adjectif « corse » prend souvent une connotation « folklorisante » dans un discours non dénué de prévention, puis affirme avec force que la Corse est loin de ne représenter que l’entour, le décor ou le prétexte de ses romans. C’est au contraire l’élément fondamental de l’œuvre qu’il construit depuis dix ans. Quant au reste, il se montre sensible à l’action du processus
d’appropriation par la lecture de groupes différents et, postulant par là l’universalité de l’œuvre, en repousse l’assimilation à un groupe singulier.
On revient ensuite sur l’axe définitoire qui sous-tend la thèse de JG.Talamoni. Dans ce travail remarqué, le « jeune docteur » opte pour une problématique qui ne laisse pas d’étonner eu égard à l’idéologie du mouvement politique qu’il dirige. Il est en effet rappelé que recherchant les structures, thèmes et motifs de « l’imaginaire national corse », son travail s’est appuyé sur une donnée épistémologique postulant un invariant, la littérature corse et différentes variables de son expression linguistique. Ce sont en effet plusieurs dizaines d’ouvrages en italien, français et corse qui ont fourni la base des observables de cette recherche en sociolittérature. Ainsi a été étudiée une période qui s’étend de la Giustificazione (156) aux années 1950. Il aurait été étrange et tout à fait erroné d’exclure de la production de textes et d’idées corses les ouvrages de la période paolienne, de Salvatore Viale et de tout le XIXème et du XXème et, actuellement, l’écriture qui reçoit la consécration du Goncourt ! Son argumentation critique aussi les définitions étroites (cf.l’anthologie d’H.Yvia-Croce qui retient les seuls écrivains « corses d’origine »).
Au fil de l’échange qui s'ensuit sont évoqués plusieurs titres qui relèvent manifestement de la littérature corse et qu’une acception trop restrictive a pu faire écarter des anthologies existantes (ex : le Vir Nemoris de Nobili-Savelli ou le Ponte Nuovo de Guerrazzi…), ou, à l’opposé des auteurs pour ainsi dire annexés à la littérature corse au seul titre de leur ascendance ou de leur notoriété, tels Claude Farrère (Goncourt, 1905) ou Paul Valéry.
Marco BIANCARELLI et les 15 co-auteurs de "Tarrori è fantasia" signeront ce recueil de nouvelles fantastiques - bilingue- mercredi prochain 19 mars de 16 à 19h dans la librairie " la Marge" à Ajaccio.
Novembre 2013
Samedi 30 novembre 2013, de 17 heures à 21 heures,
Au « Village corse », 38 allée Vivaldi, PARIS (12ème)
Présentation du livre « Héroïsme politique et désir de pouvoir » ( « Colonna édition ») par l’auteur : Francis Arzalier
Vente- signature et débat, avec la participation de Léo Micheli, un des dirigeants de l’insurrection populaire de 1943.
Après la séance, repas corse possible (assiette régionale, 20, 25 €)
Septembre 2013
Francis Arzalier, historien et essayiste, spécialiste des relations coloniales et des mouvements identitaires, signera son dernier essai, publié chez « Colonna édition » : « Héroïsme politique et désir de pouvoir », une approche biographique de six hommes et une femme qui s’illustrent dans trois courants politiques majeurs de la France du 20ème siècle, le communisme, le gaullisme et le fascisme.
Le destin de ces militants - Danièle Casanova, Laurent Casanova, Jean Nicoli, Gabriel Peri, Simon Sabiani, Fred Scamaroni et François Vittori, tous différents mais avec une semblable volonté de modeler l’histoire – ce destin va prendre des voies différentes, voire opposées au cours de l’Histoire de la Seconde guerre mondiale. Ils ont aussi une commune ascendance corse, mais une relation très dissemblable à l’identité insulaire.
Dans son essai, Francis Arzalier présente le parcours de ces sept militants qui ont rêvé de changer le monde, jusqu’à en mourir pour certains ; le rêve de quelques autres s’est usé au profit du désir de pouvoir....
Rendez-vous avec Francis Arzalier, dans la « librairie des palmiers », à Ajaccio, vendredi prochain
27 septembre de 17 à 19h.
"Colonna édition"
Jean-Jacques Colonna d'Istria
la maison bleue
San Benedetto
20167 Alata
fax 04 95 25 30 67
tel 06 75 33 50 49
mail colonnadistria.jj@wanadoo.fr
site : http : // www.editeur-corse.com
Février 2014
MICHEL VERGÉ FRANCESCHI
signe son dernier ouvrage
« JEAN BALDACCI (1890-1914) À Corps Perdu - Une Famille Corse en Deuil face à la guerre de 1914 »
Préface de Paul Silvani
Michel Vergé Franceschi animera enfin une rencontre sur la guerre de 14 au lycée Fesch mercredi 19 de 10 à 12h.
Organisé du 16 au 19 mars 2012 sur 40 000 m2 d'exposition à Paris - Porte de Versailles, le Salon fait la promotion de ses acteurs auprès du public national et des professionnels mondiaux du domaine éditorial. Comme chaque année, la Collectivité Territoriale de Corse y avait son stand.Programme concernant la Corse :
Les auteurs insulaires présents :
Editions Alain Piazzola : Hyacinthe CHOURY : Tous bandits d'honneur - Rigolu GRIMALDI : En ce temps là la Corse - Pascal MARCHETTI : San Nicolao. notes et documents
* Editions Albiana: Francis Arzalier : Les Corses et la question coloniale - Kenneth Brown : Méditerranéennes N° 14 et 15 - Yves Goulm : Matins et L'apparition - DANTEA Una manera : Dominique LANZALAVI : Vincent de Moro Giafferri - Jacques Moretti : Corse blanche, la Corse sans bandits ni vendetta - Archange MORELLI : Les rochers rouges et Le théâtre d’ombres - Hugo Pandolfi : la vendetta de Sherlock Holmes – Du texte clos à la menace infinie - Pascale RENUCCI : Ton père, ma douleur
* Editions Ancre Latine : Jean-Paul CECCALDI : L'Oeuf Corse - Pierre DEBESSON : Les lendemains barbares - Jean-Pierre ORSI : La Madone di Polsi
* Editions Anima Corsa : André-Jean BONNELLI : La Mazzera - Christophe Canioni : Ovnis dans le ciel Corse - Alexandre Tollinchi : La Corse une terre émancipée
* Editions Clementine : Camille BARTOLI : Napoléon en Elbe - Vincent DUBOURG : Napoléon, le pion du Roi – tome 1 - Walter FAHRER : L’intégrale de Gato - Marie-Hélène FERRARI : La persévérance du jardinier et La honte en héritage
* DCL Editions : Fréderic BERTONCCHINI : Le bagne de la honte Tomes 1 et 2 – Histoires Corses – Astro Corse - Eric RUCKSTHUL : Le bagne de la honte Tomes 1 et 2 - Céline TAFANELLI : Maquis Corse
* Editions Eoliennes : Xavier de CASABIANCA : Zargon et charabia - Collectif KOÂHN : Revue Koân n° 2 - Hubert HADDAD : Errabunda - Stamperia Sammarcelli - Elise CHAPELLE : Clic-claque - Kühn / Fusina : Corsica biancu è neru - Ghjuvan Petru RISTORI : Posa è pensu - Dominique SAMMARCELLI : La Corsiade - Dominique SAMMARCELLI : Tupinetta
* Teramo Editions : Colette FREGIER : Un point c’est tout
20/03/2011
La Corse compte de nombreux amis. Démonstration jeudi dernier, Porte de Versailles, lors de la soirée inaugurale du Salon du livre de Paris. Sur les 100 m2 du stand financé par la collectivité territoriale, c'est la cohue. Sous la forme d'un généreux buffet - qui décline un panel de productions mises à l'honneur un mois plus tôt sur ce même site, lors de la grand-messe agricole - l'île interpelle, étonne, séduit.
Du plaisir des papilles à celui qui se déguste pages après pages, il n'y a qu'un pas. « Il y a tant d'éditeurs que ça sur votre île ? », se fend une visiteuse, un verre de muscat à la main. « Cette année, le stand corse accueille quinze maisons d'édition et trente-trois auteurs », lui précise son interlocutrice, qui poursuit sur le ton de la macagna : « Nous avons longtemps souffert d'un complexe d'infériorité. Nous l'avons transformé en complexe de supériorité... »
Une saillie bon enfant signée de la présidente de l'agence du tourisme de la Corse en personne. Habituée à jouer la VRP inspirée, Vanina Pieri n'a pas failli à son rôle. Elle remplace pour l'occasion le président Giacobbi, mais le casting ne doit absolument rien au hasard.
« Le livre ? C'est aussi la possibilité de promouvoir la Corse dans ce qu'elle a de plus authentique, fière de sa culture, de sa langue, ouverte sur l'extérieur. Bref, en dehors du cliché plage - maillot de bain, assure-t-elle. Le salon du livre de Paris est la première manifestation culturelle grand public d'Europe. Les ouvrages qu'on y présente sont susceptibles de séduire des personnes sensibles au patrimoine culturel qui, demain, peuvent devenir des visiteurs en dehors des pics de saisonnalité. »
Un ministre se laisse séduire
Lectrice inspirée, touche-à-tout, elle se fond sans difficulté dans la petite famille de l'édition insulaire venue fêter l'ouverture du salon, le lendemain. Toutes les maisons ne sont pas encore représentées. Les auteurs sont pour l'heure aux abonnés absents. C'est durant le week-end que se jouera la partie de séduction avec le grand public, puis ce lundi entre professionnels. Mais, les vieux routiers de la manifestation n'ont pas manqué le rendez-vous de l'inauguration. Moins pour le buffet que pour prendre leurs marques .
Fin renard, l'imprimeur-éditeur Pierre-Dominique Sammarcelli se réjouit de la disposition du stand. « Il est aéré, accueillant. Moins central que l'année dernière, mais c'est peut-être un avantage. Nous sommes plus visibles, d'autant que l'on se trouve à proximité de l'une des principales entrées... »
Un bon point pour la CTC. Les éditeurs, de la simple structure associative à l'entreprise dûment enregistrée au registre du commerce, ont fait le reste. Sur les rayons, s'étale une variété d'ouvrages propre à donner le tournis. Romans, nouvelles, polars, poésie, beaux livres, bande dessinée, histoire, patrimoine, en français ou in lingua nustrale, la culture corse se laisse feuilleter sous toutes ses facettes. Dès jeudi, quelques visiteurs se sont déjà laissés prendre dans ces filets érudits. Anonymes, parfois plus connus. Comme le ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand qui, entraîné par une nuée de photographes, a consenti volontiers un arrêt sur le stand, le temps d'un cliché, un livre du parc naturel régional portant sur les oiseaux de Corse à la main.
A la pêche...
Un peu de folklore culturel à la sauce parisienne, qui ne doit pas faire oublier que tout ce petit monde est là pour travailler. Certes, on véhicule une image, mais on est aussi là pour vendre des livres. Les nouveautés sont mises en avant. Gare à la désillusion, cependant. « Le rendez-vous n'est pas toujours évident à vivre pour les auteurs, reconnaît Bernard Biancarelli, directeur éditorial chez Albiana. L'offre est énorme, on est noyé dans la masse, pas évident de faire beaucoup de signatures dans ces conditions. Et puis les interviews avec des médias nationaux restent exceptionnelles... » Lui fait d'ailleurs le déplacement dans une perspective plus professionnelle que grand public.
« Ce salon, c'est l'occasion de rencontrer les gens avec qui nous travaillons toute l'année à distance : les diffuseurs, les distributeurs, les auteurs installés en région parisienne, les agents littéraires. Sans compter les éditeurs avec qui il est possible de nouer des relations. Beaucoup de projets sont nés lors de ce salon, d'autant que nous revendiquons un positionnement méditerranéen qui nécessite de nombreux contacts. Des coopérations sont lancées, des traductions évoquées... On va à la pêche en espérant ramener quelque chose d'intéressant. »
Demain, lundi, viendra l'heure des comptes. Pas forcément en monnaie sonnante et trébuchante. Une chose et d'ores et déjà acquise. L'image de la production insulaire n'a pas à rougir de la comparaison avec les grosses cylindrées régionales. Comme celle des copains bretons, situés quelques stands plus loin. Et on ne parle pas là de buffet, mais bien de livres. A déguster sans modération.
Décembre 2012
26/12/2012
Novembre 2012
14/03/2012
En ce mois de mars, quelques rencontres ...à ne pas manquer...
Jean-François Agostini, organisateur des « Mots en hiver », et animateur de l’association « Entrelignes » sera l’invité de Philippe Martinetti dans son émission « Sera Inseme » le mardi 20 mars à 18h30 et signera son recueil de poésie : « Quelques mots en l’air pour ne pas dire » dans la librairie « De plume en bulles », 19 rue Bonaparte à Ajaccio, mardi 27 mars de 16 à 18h30.
Marco Biancarelli, auteur de « Cusmugrafia/Cosmographie » animera une rencontre dans la Bibliothèque Patrimoniale, rue Fesch à Ajaccio, le lundi 26 mars à 18h. Entrée gratuite. La rencontre portera sur le thème de l’essai : « à propos de « Cosmographie » : à la rencontre de nouveaux écrivains du monde... ».
Jean-Pierre Castellani, professeur émérite à l’université François Rabelais à Tours, chargé de cours à l’université Pascal Paoli de Corse de 1987 à 2009, coordonnateur du recueil Une enfance corse » co-édité par « Bleu autour » et par « Colonna édition » sera l’invité des « Scontri » - Association Sportive et Culturelle de San Benedetto - le vendredi 30 mars, à 19h30 pour parler de Marguerite Yourcenar, avec son éditeur Samuel Tastet.( Entrée gratuite). Rencontre animée par Jérôme Camilly. Le samedi 31 mars, de 15h30 à 18h30. Il sera à Bastia pour y signer « Je, Marguerite Yourcenar » dans la librairie « des Deux Mondes », 8, Bd. Paoli, descente des jardins.
J'ai participé hier soir à une sympathique rencontre autour de Jean-Pierre Castellani, de quelques co-auteurs et de l'éditeur de "Mémoire(s) de Corse", à l'invitation d'Armel Louis, de la librairie « La lucarne des écrivains »
Site:http://lucarnedesecrivains.free.fr
Samedi 17 novembre, de 13h30 à 18h30
La Galerie du Marais. Paule France Luciani accueillera les auteurs du livre pour une signature collective.
Les œuvres d’Antoinette Nicolini, François de Casabianca, François Quilici, Jean Soyer et Jean-Marie Zacchi seront exposées à cette occasion.
« Galerie du Marais » 21, place des Vosges, Paris, IIIe.
Dimanche 18 novembre, à 16h
Et dimanche 18 novembre, Sylviane Leonetti, Directrice de La Ville aux Livres de Creil donnera la parole à Jean-Pierre Castellani pour présenter
« Mémoire(s) de Corse » au 26e Salon du livre et de la BD de Creil.
« La Faïencerie » - Allée Nelson, 60100 Creil
Chacun des participants évoque librement le souvenir personnel d’un événement important qu’il a vécu en tant que témoin ou acteur, en terre corse. Mémoire(s) de Corse se veut la réunion de ces différents témoignages, tous inédits, d’ordre historique, politique, social, ou tout simplement familial sur cette Corse si éloignée des clichés habituels et des caricatures blessantes. Ces mémoires sont cérébrales, visuelles, auditives, olfactives, sensuelles, comme la Corse elle- même. Du pluriel de ces mémoires d’intellectuels, de romanciers, de poètes, de représentants du monde culturel, médiatique, universitaire, hommes et femmes de tous âges, on passe naturellement au singulier de l’île.
240 pages
Auteurs : Christine Bottero, Jérôme Camilly, Belinda Cannone, Toni Casalonga, Marie Josée Cesarini Dasso, Robert Colonna d’Istria, Lily Figari, Claudine Filippi, Marc Giudicelli, Antoine-Marie Graziani, Dany Mangion-Pompa, Danièle Maoudj, Jean-François Marchi, Catalina Maroselli-Mattéoli, Jean-Pierre Mattéi, Dominique Memmi, Jean-Marc Olivesi, Jacques Orsoni, Jean-Noël Pancrazi, Marie-Amandine Sain-Cagnazzoli, Sampiero Sanguinetti, Constant Sbraggia, Arlette Shleifer, Michel Verge-Franceschi, Marie-Jean Vinciguerra, Francesca Weber Zucconi, Jean-Jacques Colonna d’Istria, Jean-Pierre Castellani
Ce vendredi, dans la librairie « De plume en bulles », rue Bonaparte à Ajaccio à partir de 19h... et jusque tard dans la nuit, « Shopping de nuit » oblige :
Christine Bottero, Marie-Josée Cesarini-Dasso, Claudine Filippi, Catalina Maroselli-Matteoli, Arlette Shleifer, Jérôme Camilly, Jean-Pierre Castellani, J.J.Colonna d’Istria, Marc Giudicelli, Aristide Nerrière, Jacques Orsoni, Edmond Simeoni ...et d’autres co auteurs signent
30 textes inédits sur la Corse, la Corse telle qu’elle est vue et vécue par ceux qui l’habitent et l’animent...
Sous le titre de Mémoire(s) de Corse chaque co-auteur évoque ici le souvenir personnel d’un événement important tiré de sa propre expérience, dont il a été témoin ou acteur, en Corse. D’ordre historique, politique, social ou tout simplement familial, la réunion de ces différents témoignages donne à voir une image variée, complémentaire, inattendue, voire surprenante mais toujours originale, de la Corse : la « petite histoire » fait la grande !
Tous les co-auteurs de ce livre ne seront pas présents ce vendredi 10 août, mais on peut toutefois citer tous ceux qui ont participé au recueil :
dans l’ordre alphabétique :
Christine Bottero, Jérôme Camilly, Belinda Cannone, Toni Casalonga, Jean-Pierre Castellani, Marie-Josée Cesarini-Dasso, Jean-Jacques Colonna d’Istria, Robert Colonna d’Istria, Lily Figari, Claudine Filippi, Marc Giudicelli, Antoine-Marie Graziani, Danièle Maoudj, Catalina Maroselli-Mattéoli, Jean-Pierre Mattei, Dominique Memmi, Dany Mangion, Jean-François Marchi, Aristide Nerrière, Jean-Marc Olivesi, Jacques Orsoni, Jean-Noël Pancrazi, Jean-Baptiste Prédali, Marie-Amandine Sain, Sampiero Sanguinetti, Arlette Shleifer, Edmond Simeoni, Michel Vergé-Franceschi, Marie-Jean Vinciguerra et Francesca Weber Zucconi.
Rendez - vous vendredi prochain 10 août, dans la librairie « De plume en Bulle », à partir de 19h.
27 janvier 2012
24/11/2011
11/11/2011
Source : Corse Matin du 11/11/2011
02/11/2011
Les Journées du Livre Corse de l'Espace Cyrnea
- 38 allée Vivaldi dans le 12 ème arrondissement de Paris -
se dérouleront les
vendredi 18 samedi 19 et dimanche 20 novembre, de 10 à 20h.
Venez nombreux !
08/08/2011
20/05/2011
L’étymologie la plus ancienne du mot latin sincerus repose sur la qualité attribuée ordinairement à un objet dont on dit qu’il est sine cera. Ce qui est « sincère » renvoie à la création que l’artisan sculpteur n’a pas couvert de cire afin d’en occulter les imperfections. Au sens non plus littéral mais métaphorique, le problème posé par la création littéraire est de savoir en fait quels mots, quelles figures, quel style représentent dans les récits de guerre cette « cire » artificielle capable de recouvrir le discours, de dénaturer l’écriture spontanée du premier jet, parfois désordonnée et incompréhensible il est vrai, souvent crue ou choquante certes, et néanmoins sincère dans son témoignage.
A travers l’illustration d’ouvrages qui refusent de verser dans la caution historique comme La Semaine sainte de Louis Aragon, La Main coupée de Blaise Cendrars ou encore Les Géorgiques de Claude Simon, on peut s’intéresser d’abord à l’existence d’une sincérité rousseauiste que Lionel Trilling qualifie de sincérité à la française pour bien montrer que cette notion n’est pas universelle mais relative à une culture. Dans quelle mesure l’auteur et le narrateur « disent-ils tout » ? Et que cachent-ils au lecteur ? Une telle concession sert de point de départ à l’étude des variétés personnelles et spécifiques de la sincérité chez ces écrivains de la guerre, ainsi que chez d’autres auteurs.
Mais il reste à discriminer l’authenticité défendue par l’histoire de la sincérité personnelle à l’égard d’un événement vécu, « la petite page d’Histoire ». Tantôt leurs versions coexistent, tantôt elles font l’objet de discordances insurmontables. Des interrogations nouvelles jaillissent que l’on pose au fil des pages, à mi-chemin entre l’histoire et la fiction, entre l’Histoire et le singulier. Christophe Luzi est ingénieur de recherche en analyse des sources anciennes à l’UMR CNRS 6240 LISA (Lieux Identités eSpaces Activités), docteur diplômé de l’Université d’Aix-Marseille I et spécialisé dans les métiers du livre.
Auteur d’un premier ouvrage intitulé La Guerre au miroir de la littérature. Essai sur Claude Simon paru chez le même éditeur, ses problématiques de recherche s’orientent actuellement vers l’archivistique et le traitement historique de la guerre chez les écrivains modernes.
Dominique APPIETTO Ville d'Ajacccio Communication Direction de la Culture
04.95.50.40.80
27/03/2011
Trois nouveaux livres chez Colonna Edition :
Danièle MAOUDJ
« …Et là, dans une prière païenne
Les pèlerins venus des quatre coins du maquis
Abritent leur crainte de vivre l’encerclement
Et j’entends le chant essoufflé des cloches
Qui transperce l’atmosphère inquiète d’un nouveau siège
Ruines de l’exil… »
Pierre-Joseph Ferrali
« …Il avait encore en mémoire le commencement des événements. La date du 14 avril 2010 restait gravée dans sa tête. Les médias de tous les pays avaient relayés l’information. Un nuage de cendres, issu d’une intense activité volcanique dans une région glaciaire située dans le sud de l’Islande, se dispersait sur des centaines et des centaines de kilomètres dans le ciel assombri du continent européen. L’éruption du volcan islandais Eyjafalljökull allait sonner le glas de l’humanité. »
Marie-Jean Vinciguerra
La Veuve de l’écrivain (Prix du Livre insulaire d’Ouessant), roman épistolaire d’initiation et d’apprentissage, narrait l’aventure sentimentale d’un jeune Corse au carrefour de plusieurs cultures Bastion sous le vent semble s’inscrire dans la suite d’une même démarche : une confession poétique .Mais ce nouveau récit est de facture plus complexe. Labyrinthique ,il creuse son lit dans une autre confession, celle de la mère et, étrangement, dans les silences du père. Polyphonique, il nous fait entendre sur des registres variés de langues et d’expression, les voix des villages du narrateur , les chants d’une Cité sous le vent, si proche de l’italica terra ferma,le discours lumineux des philosophes, la musique des anges.
Il s’agit cette fois de reparcourir les chemins de l’enfance et de l’adolescence, de surmonter les traumatismes d’une éducation corse d’un autre âge, de s’affirmer contre une influence maternelle prépondérante, de conquérir, enfin, avec sa langue, le territoire d’une autonomie garante d’une création littéraire originale. Il y a plusieurs entrées possibles dans ces récits de vie, fables et stalbatoghji où l’auteur rend compte, tour à tour, avec lyrisme, rage …et humour, de ses incursions oniriques dans le champ d’un imaginaire singulier, de sa rencontre avec l’Histoire, du miracle de ses découvertes à chaque étape d’une aventure spirituelle.
20/03/2011
La Corse compte de nombreux amis. Démonstration jeudi dernier, Porte de Versailles, lors de la soirée inaugurale du Salon du livre de Paris. Sur les 100 m2 du stand financé par la collectivité territoriale, c'est la cohue. Sous la forme d'un généreux buffet - qui décline un panel de productions mises à l'honneur un mois plus tôt sur ce même site, lors de la grand-messe agricole - l'île interpelle, étonne, séduit.
Du plaisir des papilles à celui qui se déguste pages après pages, il n'y a qu'un pas. « Il y a tant d'éditeurs que ça sur votre île ? », se fend une visiteuse, un verre de muscat à la main. « Cette année, le stand corse accueille quinze maisons d'édition et trente-trois auteurs », lui précise son interlocutrice, qui poursuit sur le ton de la macagna : « Nous avons longtemps souffert d'un complexe d'infériorité. Nous l'avons transformé en complexe de supériorité... »
Une saillie bon enfant signée de la présidente de l'agence du tourisme de la Corse en personne. Habituée à jouer la VRP inspirée, Vanina Pieri n'a pas failli à son rôle. Elle remplace pour l'occasion le président Giacobbi, mais le casting ne doit absolument rien au hasard.
« Le livre ? C'est aussi la possibilité de promouvoir la Corse dans ce qu'elle a de plus authentique, fière de sa culture, de sa langue, ouverte sur l'extérieur. Bref, en dehors du cliché plage - maillot de bain, assure-t-elle. Le salon du livre de Paris est la première manifestation culturelle grand public d'Europe. Les ouvrages qu'on y présente sont susceptibles de séduire des personnes sensibles au patrimoine culturel qui, demain, peuvent devenir des visiteurs en dehors des pics de saisonnalité. »
Un ministre se laisse séduire
Lectrice inspirée, touche-à-tout, elle se fond sans difficulté dans la petite famille de l'édition insulaire venue fêter l'ouverture du salon, le lendemain. Toutes les maisons ne sont pas encore représentées. Les auteurs sont pour l'heure aux abonnés absents. C'est durant le week-end que se jouera la partie de séduction avec le grand public, puis ce lundi entre professionnels. Mais, les vieux routiers de la manifestation n'ont pas manqué le rendez-vous de l'inauguration. Moins pour le buffet que pour prendre leurs marques .
Fin renard, l'imprimeur-éditeur Pierre-Dominique Sammarcelli se réjouit de la disposition du stand. « Il est aéré, accueillant. Moins central que l'année dernière, mais c'est peut-être un avantage. Nous sommes plus visibles, d'autant que l'on se trouve à proximité de l'une des principales entrées... »
Un bon point pour la CTC. Les éditeurs, de la simple structure associative à l'entreprise dûment enregistrée au registre du commerce, ont fait le reste. Sur les rayons, s'étale une variété d'ouvrages propre à donner le tournis. Romans, nouvelles, polars, poésie, beaux livres, bande dessinée, histoire, patrimoine, en français ou in lingua nustrale, la culture corse se laisse feuilleter sous toutes ses facettes. Dès jeudi, quelques visiteurs se sont déjà laissés prendre dans ces filets érudits. Anonymes, parfois plus connus. Comme le ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand qui, entraîné par une nuée de photographes, a consenti volontiers un arrêt sur le stand, le temps d'un cliché, un livre du parc naturel régional portant sur les oiseaux de Corse à la main.
A la pêche...
Un peu de folklore culturel à la sauce parisienne, qui ne doit pas faire oublier que tout ce petit monde est là pour travailler. Certes, on véhicule une image, mais on est aussi là pour vendre des livres. Les nouveautés sont mises en avant. Gare à la désillusion, cependant. « Le rendez-vous n'est pas toujours évident à vivre pour les auteurs, reconnaît Bernard Biancarelli, directeur éditorial chez Albiana. L'offre est énorme, on est noyé dans la masse, pas évident de faire beaucoup de signatures dans ces conditions. Et puis les interviews avec des médias nationaux restent exceptionnelles... » Lui fait d'ailleurs le déplacement dans une perspective plus professionnelle que grand public.
« Ce salon, c'est l'occasion de rencontrer les gens avec qui nous travaillons toute l'année à distance : les diffuseurs, les distributeurs, les auteurs installés en région parisienne, les agents littéraires. Sans compter les éditeurs avec qui il est possible de nouer des relations. Beaucoup de projets sont nés lors de ce salon, d'autant que nous revendiquons un positionnement méditerranéen qui nécessite de nombreux contacts. Des coopérations sont lancées, des traductions évoquées... On va à la pêche en espérant ramener quelque chose d'intéressant. »
Demain, lundi, viendra l'heure des comptes. Pas forcément en monnaie sonnante et trébuchante. Une chose et d'ores et déjà acquise. L'image de la production insulaire n'a pas à rougir de la comparaison avec les grosses cylindrées régionales. Comme celle des copains bretons, situés quelques stands plus loin. Et on ne parle pas là de buffet, mais bien de livres. A déguster sans modération.
24/03/2011
18/05/2012
J'avais malencontreusement raté la première édition de "Una stonda corsa" proposée par Laure Limongi et la librairie - galerie "Le Monte en l'air". J'étais en revanche bien présent au second épisode qui rassemblait ce 13 novembre Marco Biancarelli, Jérôme Ferrari et Xavier Dandoy de Casabianca.
Echange passionnant avec les trois invités ; les deux auteurs "sudistes" ont évoqué la violence, la langue corse, la religion. Quant à Xavier Dandoy de Casabianca, créateur et directeur des ÉDITIONS ÉOLIENNES installées à Bastia, il a notamment présenté sa création typographique : une lettre spécialement conçue pour la langue corse, destinée à remplacer les trinaires chj et ghj. Et la soirée s'est terminée sur la placette devant la librairie,, par une dégustation de charcuterie et de fromages corses.
Merci à Laure et à l'équipe du "Monte en l'air".
La Société des Gens De Lettres remettra le 2 décembre "Les Prix révélations de la SGDL". Parmi ceux ci, Marc Biancarelli pour "Orphelins de Dieu".
Mai 2014
Philippe Martinetti signe « J’aime autant vous dire » à « la Marge », jeudi prochain, 22 mai !
Événement médiatique et culturel tout-à la fois cette semaine, dans la librairie « La Marge », avec la présentation, et la signature par son auteur, d’un livre très attendu, celui de Philippe Martinetti qui a collaboré à plusieurs titres de presse - CB News, Le Point, France-Soir, La Corse-votre-Hebdo, Paroles de Corse…- et présente un magazine culturel sur France 3 ViaStella, tous les lundis, mardis, mercredi et vendredis à 18h30 : « Sera Inseme ».
Cette rencontre aura lieu jeudi prochain, à partir de 17h dans la librairie de la rue Emmanuel Arène.
De quel livre s’agit-il donc ?
Le livre de Philippe s’intitule : « J’aime autant vous dire », un recueil de chroniques culturelles liées à ses rencontres, aux invités qu’il a reçus, à ses lectures, ses passions en musique comme au cinéma….
De Frank Sinatra à Zinedine Zidane, en passant par Jean-Noël Pancrazi, Marcu Biancarelli, Marilyn Monroe, Luis Sepulveda, Batman et bien d’autres, Philippe Martinetti propose un ouvrage où, comme le souligne le journaliste Philippe Lefait, «s’offrent quelques curiosités éditoriales» aux allures d’exception culturelle.
La préface est de Philippe Lefait, l’animateur de l’émission « Des Mots de Minuit », qui assène ici un « un coup de chapeau » louangeur et mérité à l’animateur d’une émission télévisée et culturelle sur France3Via Stella.
Voici quelques mots de cette préface …
… « L’exigence du public n’est pas celle qu’imaginent pour lui les stratèges de la télévision. On le voudrait citoyen, informé, amusé ou cultivé quand il est ciblé client, tendance fidèle. Que la chaîne soit publique ou commerciale ne change pas grand-chose à l’affaire. Y parler, avec un tant soit peu d’exigence de culture — ce n’est toujours pas un gros mot — sans faire dans l’industrie de la distraction généralisée relève du défi. C’est pourtant dans ce périlleux exercice qu’avant de le lire, j’ai vu et entendu Philippe Martinetti pour la première fois. J’aime autant vous dire que le garçon plaît et détonne dans une contrée où «la ménagère de moins de cinquante ans» qui n’en peut mais, est un attrape gogos et un stéréotype éreinté… »
« J’aime autant vous dire » sera signé par son auteur, Philippe Martinetti ; jeudi prochain, dans la librairie « La Marge » à partir de 17h. Editeur : « Colonna édition ». Parution : Mai 2014. P Public 10 €
Octobre 2014
Prochaines rencontres à Paris avec l'auteur d'Orphelins de Dieu, Marc Biancarelli :
Marc Biancarelli et Jérôme Ferrari - jeudi 13 novembre à 19h
Librairie Le Monte en l'air, 71, rue de Ménilmontant, 20e
Marc Biancarelli - vendredi 14 novembre à 19h30 - Librairie Charybde, 129 rue de Charenton, 12
Marc Biancarelli - samedi 15 novembre à 18h - Librairie Le Temps des Livres, 94 Rue de Lévis, 17e.
Vendredi 2 octobre 11.00 h. Réception des invités. Discours d’introduction et présentation du programme (Marcu Biancarelli et Ariel Yerushalmi). Lieu : Centre Culturel. 14.30 h. Débat. De l’importance d’être à Cuntorni. Ariel Yerushalmi, Maurizio Mattiuzza, Francesco Abate, Paolo Cantarutti, Giovanni Rizzo, Francesco Pallara, Gian-Carlo Vellescig, Miguel Angel Arcas, Gérard Jacquet. Modérateur : Paulu Desanti. Lieu : Centre Culturel. 16.00 h. Spectacle théâtral. Christian Ruspini proposera un pièce théâtrale originale. Lieu : Centre Culturel. 17.30 h. Lectures poétiques. Patrizia Gattaceca, Alain Di Meglio, Jean-François Agostini, Stefanu Cesari, Maurizio Mattiuzza, Marco Porcu, Paulu Santu Pariggi, Gérard Jacquet, Jean-Yves Casanova, Giovanni Rizzo, Olivier Ancey, Francesco Pallara, Miguel Angel Arcas, Pierre-Laurent Santelli, Alberto Masala, Jacques Fusina, GF Terrazzoni. Lieu : Centre culturel. 20.30 h. Concert récital poétique. Enedina Sanna / Enzo Favata, Sos Cantores di Cuglieri (Sardaigne) : La storia di Donna Francesca Zatrillas. Lieu : Centre Culturel. 22.30 h. After au Bastion de France.Avec le musicien frioulan Lino Straulino. Samedi 3 octobre 10.30 h. Débat. Œuvres et contextes. Francesco Abate, Marcello Fois, Jérôme Ferrari, Najat El Hachmi, Marceddu Jureczek, Miguel Angel Arcas. Modérateur : Ariel Yerushalmi. Lieu : Centre Culturel. 14.30 h. Débat. Médias et Périphéries. Pere Manzanares, Paolo Cantarutti, Piero Mannironi, Paulu Desanti, Marceddu Jureczek. Modérateur : Pierre Ciabrini. Lieu : Centre culturel. 17.00 h. Grand débat. Créer dans les marges, ou : Comment depuis les marges, s’insérer dans la culture globale ? Najat El Hachmi (Maroc, Catalogne), Marcello Fois (Sardaigne), Maurizio Mattiuzza (Frioul), Alberto Masala (Sardaigne), Jérôme Ferrari (Corse), Miguel Angel Arcas (Andalousie), Marcu Biancarelli (Corse), Francesco Abate (Sardaigne), Giovanni Rizzo (Salento), Jean-Yves Casanova (Occitanie). Modérateur : François-Xavier Renucci. Lieu : Centre Culturel. 20.30. Concert. Pierre Gambini (Corse). 22.30 h. After au Bastion de France. Avec le groupe Sitikis (Sardaigne) Les invités à Cuntorni 2009 Marcello Fois, Francesco Abate, Alberto Masala, Marc Porcu, Enzo Favata, Enedina Sanna, Piero Mannironi Najat El Hachmi, Jean-Yves Casanova, Pere Manzanares, Gérard Jacquet, Maurizio Mattiuzza, Giancarlo Vellescig, Paolo Cantarutti, Lino Straulino, Giovanni Rizzo, Francesco Pallara, Miguel Angel Arcas, Jérôme Ferrari, Marcu Biancarelli, Stefanu Cesari, Jean-François Agostini, Alain Di Meglio, Paulu Desanti, Marceddu Jureczek, François-Xavier Renucci, Pierre Gambini, Groupe Sitikis, Ariel Yerushalmi, Jacques Fusina, Christian Ruspini, Patrizia Gattaceca, Olivier Ancey, Paulu Santu Pariggi, Ghjuvan Federiccu Terrazzoni. |
Le jury du Prix de la Collectivité territoriale de Corse s'est réuni le lundi 1er décembre 2014 pour désigner, parmi les ouvrages présélectionnés, les lauréats du Prix 2014 en langue française et en langue corse.
Les ouvrages primés sont :
En langue française dans la catégorie essai :
Le grand dérangement, Configurations géopolitiques et culturelles en Corse (1729-1871) -
Anthologie de Didier Rey et Eugène Gherardi aux éditions Albiana
En langue française dans la catégorie création littéraire :
Orphelins de Dieu de Marcu Biancarelli aux éditions Actes Sud (voir ci-dessous)
En langue corse dans la catégorie traduction littéraire (ex-aequo):
Justification de la Révolution de Corse de Don Gregorio Salvini - Présentation, traduction et notes : Evelyne Luciani aux éditions Albiana
Traduction de l’ouvrage Estru spiritosu de Ghjermana de Zerbi par Elena Bonerandi aux éditions Albiana
En langue corse dans la catégorie création littéraire :
Da l’altra parti / De l'autre côté de Norbert Paganelli aux éditions Colonna
Deux prix ont été décernés pour la langue française et deux autres pour la littérature corsophone. Devenue plus universelle et plus audacieuse que par le passé, celle-ci n’a pas fini de surprendre le jury
Pas une récompense suprême, mais une reconnaissance touchante, un encouragement souvent d'une grande valeur pour des auteurs plus ou moins dans l'ombre, mais qui ont su - avec l'art et la manière - mettre en exergue une île, son caractère et sa population.
Il y a trente ans, naissait donc ce Prix du livre corse, sous l'impulsion de deux libraires passionnés : un Bastiais, Jean-Patrick Marzocchi, et un Ajaccien, Jean-Jacques Colonna d'Istria.
Et voilà qu'en 2014, ce dernier se voit gratifié en sa qualité d'éditeur, avec deux ouvrages primés (Cent'anni, centu mesi de Jean-Yves Acquaviva et Jean Baldacci, 1890-1914 de Michel Vergé-Franceschi).
« Forcément, ce prix a de l'envergure. Forcément, il donne du baume au cœur. Il y a trente ans, il ne signifiait pas grand-chose. Mais aujourd'hui, oui. Il justifie tous les moyens employés, tous les efforts de tous ces acteurs de la littérature insulaire », confie avec enthousiasme Jean-Jacques Colonna d'Istria.
Une sélection de cinquante livres
Que le choix devait être cornélien pour les dix-sept membres de ce jury présidé par Jocelyne Casta, bibliothécaire et indiscutable experte des lettres.
Comme l'ensemble de ses camarades d'ailleurs, qu'ils soient journalistes, enseignants du secondaire ou du supérieur, historiens, documentalistes ou présidents d'associations culturelles...
Après moult discussions, des votes à bulletins secrets, il a fallu trancher, pour deux des cinquante œuvres que compte la sélection francophone.
Trancher encore - ou presque, puisque deux auteurs ont obtenu le même nombre de voix - pour l'une des quinze publications de la liste corsophone.
Une compétition où les juges recherchent la combinaison parfaite de la qualité d'écriture et de l'harmonie entre le thème et l'actualité. «
C'est le jeu littéraire qui est séduisant parmi ces quatre œuvres primées. Lorsque c'est brillant sur le style et profond sur la pensée, cela attire à coup sûr mon attention. Et c'est le cas des quatre auteurs récompensés », témoigne Marie-Jean Vinciguerra, membre du jury du Prix du livre corse et éminence grise de l'Education nationale.
« Mais les styles sont très différents, observe Jocelyne Casta. Cette année, on a été particulièrement surpris. En langue française, d'abord, avec cette biographie de Jean Baldacci, un résistant mort pour la France. Ce n'est pas qu'un simple devoir de mémoire. C'est poignant, c'est sensible ».
Même s'il le connaissait déjà pour ses autres créations primées lors des précédentes éditions, le jury a découvert une nouvelle facette de Jean-Baptiste Predali, à travers Nos anges. « Il nous emmène dans le même univers, le roman policier. Sauf que dans celui-ci se croisent des nouveaux regards sur la Corse, avec des événements empruntés à la vie réelle ».
Révélation de cette année, Jean-Yves Acquaviva s'affiche comme la nouvelle figure du roman corsophone avec Cent'anni, centu mesi. « Bluffant. Il s'agit en fait d'un roman philosophique. Et, aborder ce domaine dans la langue corse, cela nous a paru très étonnant ».
Impossible de le départager de Ghjiseppu Turchini et son très humoristique Mille Mille. « Là, c'est un magnifique plaidoyer pour notre langue, avec des calembours, une finesse d'esprit, une gesticulation des mots très enrichissante ».
Parce que la littérature insulaire ne cesse de se renouveler, le Prix du livre corse est à ses pieds depuis trente ans et lui tend à chaque édition les clés du succès. Un succès qui pourrait s'étendre, pourquoi pas, vers d'autres horizons. Rappelons, au passage, qu'en 2011, Jérôme Ferrari avait reçu ce fameux prix, juste avant le prestigieux Goncourt.