Sinemà / Cinéma

Dernière mise à jour : 19/05/2024

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Cette rubrique a pour but de parler des rares films ayant un rapport avec la Corse, ainsi que de présenter les réalisateurs corses.
Enfin, on évoquera la vie des salles de cinéma dans l'Île et aussi les festivals de cinéma organisés en Corse.


Il est aussi de présenter quelques œuvres peu connues voire méconnues, du cinéma italien, et plus généralement des films que j'apprécie particulièrement.

Actualité

À son image

Un film de Thierry de Peretti

4 septembre 2024•1h50•Drame
asonimage

Fragments de la vie d’Antonia, jeune photographe de Corse-Matin à Ajaccio.
Son engagement, ses amis, ses amours se mélangent aux grands événements de l’histoire politique de l'île, des années 1980 à l'aube du XXIe siècle. C’est la fresque d’une génération.


Un film de Thierry de Peretti

Avec Clara-Maria Laredo, Marc Antonu Mozziconacci, Louis Starace, Barbara Sbraggia, Saveria Giorgi, Andrea Cossu, Pierre-Jean Straboni, Antonia Buresi, Paul Garatte, Harold Orsoni, Thierry de Peretti, Victoire Du Bois, Alexis Manenti et Cédric Appietto

Produit par Les Films Velvet, Alta Rocca Films et ARTE France Cinéma


Sélection Officielle
Quinzaine des Cinéastes - Festival de Cannes 2024


D'après le roman « À SON IMAGE » de Jérôme Ferrari publié aux Editions Actes Sud

20/05/2024

À son image présenté à Cannes

"Je ne m'attendais pas à aimer autant le film" : Jérôme Ferrari a vu l'adaptation ciné de son roman, À son image

Écrit par Sébastien Bonifay - Publié le 16/05/2024 sur Via Stella

ferrari
Jérôme Ferrari en 2020 à Barcelone. • © ENRIC FONTCUBERTA / EFE
Le prix Goncourt 2012 est à Cannes à l'occasion de la sélection à la Quinzaine des Cinéastes du film À son image, adapté de son dernier roman par Thierry de Peretti. L'occasion de l'interroger sur son prochain livre, Nord Sentinelle.

Jérôme Ferrari sera sur la Croisette, ce soir, pour la projection de 20h30. Et le prix Goncourt fait le voyage sans aucune pression. "C'est le film de Thierry. Avec cette adaptation, c'est une autre œuvre qui naît, et j'en suis ravi. Je ne ressens pas de sentiment de paternité, cela n'aurait d'ailleurs pas lieu d'être".

Si l'auteur d'À son image n'a pas la pression, c'est peut-être aussi parce qu'il a déjà vu le film, et qu'il l'a beaucoup aimé.

Au moment de nous confier son sentiment lorsqu'il a découvert le résultat final, il esquisse un sourire. "Je dois reconnaître que j'ai été moins détaché que je viens de l'affirmer... Ça m'a fait quelque chose de voir une de mes histoires sur l'écran, et d'aimer autant le film. Je ne m'y attendais pas vraiment".

Réussir une adaptation en n'étant pas radical durant le processus, c'est impossible
Jérôme Ferrari

Jérôme Ferrari n'a pas voulu contribuer au travail d'adaptation de son roman. "Thierry m'a bien sûr posé quelques questions, très précises comme à son habitude, dans un souci de cohérence interne, mais j'ai vécu tout le processus de très loin".

"Le film est plein de très bonnes idées", se réjouit l'écrivain. "Thierry a pris des décisions radicales, par rapport au livre, et ça m'a beaucoup intéressé. J'ai toujours pensé qu'un roman n'est pas transposable en film, et l'inverse est d'ailleurs également vrai. Réussir une adaptation en n'étant pas radical durant le processus, c'est impossible".

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Jérôme Ferrari dans sa bibliothèque, en 2018, à l'occasion de la sortie d'À son image.
© Sébastien Bonifay/FTVIASTELLA

Quand il a appris que Thierry De Peretti désirait porter À son image à l'écran, Jérôme Ferrari n'a pas caché sa satisfaction. "J'avais beaucoup aimé Une vie violente, la manière que Thierry avait de rendre intelligibles des questions très difficiles, politiques, sans le moindre didactisme. Même auprès d'un public continental. Pour moi, c'est un tour de force".

>> "Adapter un roman, c'est trahir" : Thierry de Peretti présente son nouveau film, À son image, au festival de Cannes 2024

Ferrari marque une pause, avant d'ajouter : "Et puis, si c'était lui qui réalisait le film, je savais qu'il y avait des chances que le projet aboutisse. Des achats de droits sur mes livres, il y en a eu beaucoup, mais il ne suffit pas d'avoir un projet pour avoir un film".

Prochain livre en août

L'occasion est trop belle d'interroger Jérôme Ferrari sur son nouveau roman, Nord Sentinelle, avant de le quitter. D'autant que le titre intrigue. "Nord sentinelle, c'est une île indienne, dans le golfe de Thaïlande. Et dès que vous débarquez sur la plage, ils vous criblent de flèches. Le dernier qui a pâti de cette tradition, c'est un évangéliste américain, il y a quelques années à peine..."

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Jérôme Ferrari sous le feu des questions, chez Drouant, à l'occasion de la remise du prix Goncourt pour
Le sermon sur la chute de Rome, en 2012. © MAXPPP / ANNIE VIANNET / MAXPPP

De prime abord, le sujet a de quoi surprendre, mais quand on connaît Jérôme Ferrari et son intérêt pour la question du tourisme de masse et du rapport à l'autre, tout cela semble déjà plus cohérent. Et prometteur.

"Le livre est le premier volet d'un triptyque qui s'intitule Contes de l'indigène et du voyageur", conclut Jérôme Ferrari, qui précise que Nord Sentinelle se déroulera en Corse.

France 3 Corse était à Cannes lors de la présentation du film par l'équipe :

A son image • ©ftv

deperetti

Eric Fraticelli à la quête du trésor de Lava

L'humoriste bastiais est de retour avec un nouveau film, le 3ème pour lui, il a été présenté en avant-première nationale au théâtre de Bastia. Un film qu'il souhaitait réaliser depuis près de 20 ans sur le mythique trésor de Lava? A découvrir en salle dès le 25 octobre en Corse une semaine avant la sortie nationale.

Interview de :

Eric Fraticelli - Réalisateur

Philippe Corti - Comédien

Félix Biancamaria - Auteur

Reportage de Marc-Antoine Mucchielli



La Corse et le cinéma

Autant le dire d'emblée, la Corse a surtout servi de décor dans le cinéma. On citera ainsi Cela s'appelle l'aurore de Bunuel (1956 ), Alerte en Extrême-Orient de Ronald Neame (1958), La Loi de Jules Dassin (1959), Le Jour le plus long de Ken Annakin (1963), tourné sur les plages du désert des Agriates

Dans un style très personnel, Liza de Marco Ferreri a été tourné sur l'île de Cavallo (avant sa privatisation par la jet-set).

Il faut citer également Les randonneurs de Philippe Harel, avec Benoît Poolvorde et Karin Viard.

Certains films ont la Corse comme sujet principal. Parmi les raretés, le Colomba d'Ange Casta (1967) tourné en noir et blanc avec dialogues en corse sous-titrés en français (c'était une première à l'époque).

En 1983, Pierre Cangioni réalise Santu Nicoli avec Robin Renucci et Pierre Massimi. Le thème : une vendetta entre Lama et Pietralba.

La Corse est également présente dans le film de Granier-Deferre (scénario d'Henri Graziani) : Un Fils (1972) avec Yves Montand et dans Nous Deux réalisé en 1991 dans le Cap Corse (Sisco et Pietracobara) par le même Henri Graziani. Les acteurs principaux sont Philippe Noiret et son épouse Monique Chaumette, mais on trouve aussi au générique quelques acteurs corses, dont Pierre Massimi. Le thème du film est le retour au pays d'un Corse du continent qui n'a jamais vécu en Corse.

Les films de Pierre Salvadori font souvent référence à la Corse (Cible émouvante et Les Apprentis). Comme elle respire (1997) est même tourné pour une bonne moitié en Corse.

On citera également le téléfilm de Carole Giacobbi, Anna en Corse, avec Romane Bohringer et Line Renaud, Le Silence d'Orso Miret, et Trois petites filles de Jean-Louis Hubert.

Et enfin, un très beau film, Le Cadeau d'Elena, de Frédéric Graziani (2004), avec Vahina Giocante, Marie-José Nat et Michel Duchaussoy. La Corse et sa culture y sont présentées avec une extrême pudeur et beaucoup de sentiment. Après un début un peu faible, on se laisse prendre par l'histoire et les acteurs. Socrate retourne en Corse après 40 ans d’absence. Il est venu régler ses dernières histoires et faire ses adieux.

De l'Enquête corse à Liberata

Et vint  L'Enquête corse d'Alain Berberian.
Pourquoi ne pas l'avouer, quand j'ai su que Christian Clavier allait jouer le rôle principal, j'ai craint le pire. J'avais tort, le film est très drôle et montre les Corses avec finesse.

Enfin, France 3 a réalisé une nouvelle adaptation de Colomba en 2004 ainsi que Liberata de Philippe Carrese, tourné en Balagne entre Cassano et Montemaggiore. Ce film, d'abord diffusé sur France 3 Corse en octobre 2005, sort sur les écrans du continent. Chronique de la vie d'un village sous l'occupation italienne, ce film mêle les langues corse, italienne et française. Avec François Orsoni, Pierre-Laurent Santelli, Shani Sabaty et... un excellent Orlando Forioso dans le rôle d'un officier fasciste.

liberata

Ange Leccia

Citons aussi Di Corsica Riposu d'Ange Leccia. Dans ce film, sorti en 2004, Ange Leccia s'inspire de la création commandée à l'ensemble A Filetta par le festival de Saint-Denis. Avec ce film, Ange Leccia visite à la fois l'univers d'A Filetta et celui du culte des morts en Corse. Je n'avais pas encore vu ce film, qui est projeté à Pigna en ce mois d'avril 2006, quand j'ai rédigé cet article. Depuis il a été diffusé par Via Stella.
Le cinéma d'Ange Leccia est vraiment très particulier, et on peut être agacé ou séduit par ses parti-pris esthétiques (flou, grain).

Annoncé pour le 13 avril 2011, Nuit Bleue. Dans cet extrait on peut voir A Filetta chanter Sumiglia le long d'une route :

Vahina Giocante

Vahina Giocante, l’âme d’une guerrière

« Tu es Corse ? Moi je suis de Vero et toi ? » Cette question posée par Vahina Giocante lors d’une première rencontre il y a 7 ans sur le plateau du Bluberry de Jan Kounen la révélait d’emblée. Sur le set d’une superproduction internationale, la jeune actrice posait la question classique de tous les Corses lorsqu’ils se rencontrent hors de l’Ile : « De quel village es-tu ? ».

vahina

Portrait.

Lorsqu’on rencontre Vahina Giocante, le décor autour d’elle s’estompe tant sa beauté et sa présence irradient. Elle était là, sur l’immense plateau de tournage comme une fleur sauvage ayant poussé sur les rives de la Gravona où elle jouait enfant. Cette jeune femme originaire de Vero est devenue en quelques années, et après trente films, une des plus belles et des plus talentueuses actrices françaises. Son visage en effet capte et renvoie la lumière des sunlights d’une indicible manière.

Le regard quant à lui est souvent mystérieux et troublant. Sans doute y a-t-il en Vahina une part de lumière, une distinction et une grâce qui la rendent unique comme une icône rare. Ses traits ont la pureté des vierges de Léonard de Vinci. Le corps, en mouvement sur l’écran, exprime une sensualité féline et le maintien des danseuses classiques : 24 images par seconde d’un bonheur visuel absolu, telle est « La Giocante ».

Il n’est guère étonnant qu’une directrice de casting l’ait remarquée dès l’âge de 14 ans sur une plage du midi alors qu’elle était petit rat à l’Opéra de Marseille. Marie, Baie des Anges de Manuel Pradal fut son premier film. Beaucoup d’autres suivirent, parfois dans des rôles sulfureux tant le personnage est chargé d’un érotisme magnétique. Mais on ne doit en aucun cas confondre l’actrice et ses rôles. Vahina est à l’opposé des personnages qu’elle a jusqu’ici incarnés à l’écran. Une personnalité volontaire, un caractère trempé, un déjà long parcours à l’écran dans un milieu sans pitié pour les femmes, une maternité précoce (elle est mère d’un garçon de 10 ans) ont forgé en elle l’âme d’une guerrière.

Il y a indubitablement de la noblesse chez cette jeune femme, un appétit de vivre pleinement et d’explorer le monde dans toute sa diversité ethnique et géographique. C’est ainsi qu’on a pu la voir toute seule en Afrique dans une tribu Massaï, en Inde l’an passé, ou bien encore dans la tribu des indiens Conibo-Shipibos sur l’Amazonie. La lumière des plateaux de cinéma, la notoriété et l’aventure, ne lui ont toutefois pas fait oublier ses racines insulaires. Il n’est pas une interview de Vahina dans laquelle elle ne revendique sa corsitude. « La Giocante » se montre en effet intarissable au sujet de l’Île. « Les odeurs du maquis, la force des éléments sont dans mon cœur et mon esprit où que je sois. » Elle parle. On l’écoute. « Mon rapport à cette île est une relation d’amour inconditionnel et de grand respect pour cette terre et ceux qui on su la préserver quasi intacte, çà devient rare sur cette planète ; mais je pense qu’il est important, voire nécessaire aux habitants de l’île de voyager pour revenir nourris de la différence, pour éviter le repli et le manque d’ouverture sur le monde que je constate parfois chez certains de mes compatriotes : le voyage, le mouvement, la curiosité, ne font que nourrir et renforcer les racines et ne constituent pas un danger en soi. » Vahina Giocante évoque aussi la Corse des anciens « avec un souci constant de la transmission à une époque où l’on ne transmet plus rien, nous avons sans doute su garder l’essentiel, passer des relais ». L’actrice pense avoir reçu l’héritage des femmes de Méditerranée à forte personnalité.

Sa carrière l’a d’ailleurs conduite à tourner avec deux réalisateurs insulaires : Frédéric Graziani dans Le cadeau d’Elena réalisé à Bastia aux côtés de Marie-José Nat et Stéphane Rideau puis avec Jan Kounen, dans Blueberry, aux côtés de Vincent Cassel et dans 99 francs aux côtés de Jean Dujardin. De son rapport avec Jan Kounen elle dit : « Jan est pour moi une sorte d’ange protecteur, il est fascinant de constater que certaines personnes sont là dans les moments clefs de l’existence, Jan fait partie de ceux-là, il y a entre nous une émulation créative, nous nous ressemblons par certains traits. Il est pour moi au-delà du réalisateur figurant sur ma filmographie et je le considère comme un frère en effet il y a un peu de çà puisque nous avons en commun nos origines corses. »

Nous verrons la comédienne cette année dans 30 beats d’Alex Lloyd un film indépendant New-Yorkais : « C’est ma première expérience dans une langue étrangère. J’ai appris un peu plus mon métier en perdant certains repères. Je trouve important d’explorer des « nouveaux mondes » ; les mondes imaginaires de réalisateurs qui n’ont pas forcément la même culture, la même approche de la vie, les mêmes inspirations, toutes ces créativités me nourrissent énormément. »
Vahina Giocante vient par ailleurs d’achever le tournage d’un film israélien : « Dans ce film je suis allé assez loin dans l’oubli de ma personnalité, ce fut comme une plongée dans les abysses d’un rôle, on s’y perd où l’on en revient grandi. J’ai mis beaucoup de temps à me remettre du tournage, mais grâce à mes proches j’ai retrouvé de la force et de l’énergie. ». L’actrice avoue en effet que le tournage fut un des plus éprouvants qu’elle ait connu à ce jour.

Il pleuvait sur la place Saint-Michel lorsque nous nous sommes quittés au bout de cet entretien, la pluie parisienne et le ciel gris magnifiaient l’éclat de son regard. Elle s’engouffra dans un taxi, sourit d’un air mélancolique et lança en baissant la vitre « Embrasse la terre de nos ancêtres et de nos enfants pour moi ». Déjà un autre film attend Vahina. Elle partira après-demain tourner à Madagascar puis au Sri-Lanka. La grande aventure continue, nous attendrons impatiemment son retour pour nous la faire partager.

Filmographie sélective

30 beats d’Alex Lloyd (2010)
Mon père, Francis le Belge de Frédéric Balekidijan.
La blonde aux seins nus (2010) de Manuel Pradal avec Nicolas Duvauchelle
Bellamy (2009) le dernier film de Claude Chabrol avec Gérard Depardieu
Le premier cercle (2009) de Laurent Tuel avec Jean Reno.
Secret défense (2008) de Philippe Haïm avec Gérard Lanvin
99 francs (2007) de Jan Kounen avec Jean Dujardin.
Un lever de rideau (2006) de François Ozon.
Riviera (2005) de Anne Villacèque avec Miou-Miou.
Nuit noire, 17 octobre 1961 (2005) d’Alain Tasma.
Marie Antoinette (2005) d’Alain Brunard.
Lila dit ça (2004) de Zia Doueiri.
Le cadeau d’Elena (2004) de Frédéric Graziani.
Blueberry: L’expérience secrète (2004) de Jan Kounen avec Vincent Cassel.
Le intermittenze del cuore (2003) de Fabio Carpi.
Vivante (2002) de Sandrine Ray.
L’Algérie des chimères de François Luciani
Bella ciao (2001) de Stéphane Giusti.
Le libertin (2000) de Gabriel Aghjion.
Pas de scandale (1999) de Benoit Jacquot avec Isabelle Huppert.
Voleur de vie (1998) d’Yves Angelo avec Emmanuelle Béart.
Marie Baie des Anges (1997) de Manuel Pradal.

Jean-Sébastien Soldaïni

Copyright Corsica

Sempre vivu

sempre


Projeté également sur le continent, le film de Robin Renucci est une comédie satirique. Faute d'avoir vérifié que son patriarche était bien mort, un village corse est pris dans un tourbillon de mensonges et de quiproquos.
En Corse, on ne plaisante pas avec la mort ? Mais si !

Réalisateur, acteur, scénariste, metteur en scène de théâtre, Robin Renucci passe une enfance paisible entre la Bourgogne et la Corse. Très tôt passionné par le monde du théâtre, il crée des spectacles de rue, étudie pendant deux ans au cours Dullin et intègre le Conservatoire d’Art Dramatique de Paris, avec pour professeurs Antoine Vitez, Jean-Paul Roussillon et Marcel Bluwal. Il fait sa première apparition à l’écran en 1981 dans les Eaux profondes de Michel Deville, un cinéaste qu’il retrouvera deux ans plus tard pour La Petite Bande. Interprétant souvent des séducteurs tourmentés, Robin Renucci devient vite un des jeunes comédiens les plus en vue de la nouvelle génération. S’il prend part à des succès tels que Coup de foudre et Vive la sociale, et à la fresque de Corneau Fort Saganne, il connaît la consécration grâce à Escalier C de Tacchella : sa prestation de critique d’art misanthrope lui vaut une nomination au César du Meilleur acteur en 1986.

Il enchaîne avec un autre rôle marquant, celui d’un jeune journaliste dans le corrosif Masques de Claude Chabrol, réalisateur qui le mariera 20 ans plus tard à la juge Isabelle Huppert dans L’Ivresse du pouvoir (2006). A partir des années 90, Robin Renucci multiplie les apparitions sur le petit écran, mais se fait moins présent au cinéma. Goûtant peu le star system, il se consacre alors au théâtre, à la fois comme acteur et comme initiateur d’ateliers de création et de formation en Corse. On retrouve néanmoins le comédien dans les oeuvres délicates de René Féret ou Bertrand van Effenterre, ainsi que dans de nombreux films d’époque, de La putain du roi à Arsène Lupin (2004) en passant par Les Enfants du siècle. Déjà auteur d’un téléfilm diffusé en 1998, il signe en 2006 son premier long métrage pour le cinéma.

Sempre Vivu  (Qui a dit que nous étions morts ? )
Faute d'avoir vérifié que son patriarche était bien mort, un village corse est pris dans un tourbillon de mensonges et de quiproquos. En Corse, on ne plaisante pas avec la mort ? Mais si !
Comédie satirique en langues Corse et Française
Réalisé par Robin Renucci

" Il fallait une farce pour raconter sans pleurer les ravages que font le mensonge, la corruption, l'autisme des administrations, l'égoïsme des gens de pouvoir. Inspiré de la Commedia dell'Arte italienne, des divertissements iconoclastes de Goldoni, des comédies grinçantes de De Filippo, Sempre Vivu ! est fondé sur de vrais mensonges, de fausses vérités, des malentendus qui n'en sont pas, des non-dits assourdissants. De tout temps, ces comédies ont fait rire aux larmes les peuples bafoués de la Méditerranée. Ce n'est pas un hasard si le maire s'appelle Pantaléon, si le gendarme mange son képi, si les hommes y sont bêtes et les bêtes plus sages que les hommes." Robin Renucci
Eloigné du star system et des paillettes, Robin Renucci se fait assez rare au cinéma. A partir des années 90, il préfère surtout se consacrer au théâtre et à sa diffusion. En parallèle, le comédien s'essaie à la réalisation en 1998 avec un téléfilm et un spot publicitaire. Ce n'est qu'en 2007 que l'acteur saute le pas et livre son premier film, Sempre vivu !, qu'il décide de situer dans un endroit qu'il affectionne : la Corse. Amoureux des formes théatrales, Robin Renucci est le fondateur de l'ARIA (Association des Rencontres Internationales Artistiques) et organise depuis 1998 les Rencontres Internationales de Théâtre en Corse. Cette initiative culturelle avait alors pour but de développer la création dans un village corse isolé et peu à peu menacé par la désertification.

Bonus DVD : " L'artisan poète ", un documentaire sur l'expérience théâtrale de Robin Renucci (50 min)

A Ghjanara

Troisième court-métrage de Jean-Luc Delmon-Casanova, A Ghjanara transporte le spectateur au cœur du Moyen-Âge.
(Article de Terra Corsa en téléchargement)

Les exilés

Août 2015

1ère version de la chanson de fin du film "Les Exilés".

Paroles: Michel Frassati
Musique: Stéphane Casalta
Interprétation: Jean-Claude Acquaviva

Juillet 2015

La semaine (du 19 au 24 juillet 2015) a été riche en émotions dans le processus de création des "Exilés."
En effet, ces derniers jours a été enregistrée « U Cantu di l’Esiliati », la chanson originale du film Les Exilés, dans les studios de La Source à Ajaccio. Une chanson qui n’est pas une simple illustration ou ornementation du film, mais qui le complète, l’accompagne, le prolonge.
Les paroles sont de Michel Frassati, membre fondateur d’A Filetta (à qui l’on doit notamment quelques-unes des grandes chansons du groupe dont Ste mane quì, U pagliaghju di l’Ostriconi, Euskadi, À Sergiu etc…), la musique de Stéphane Casalta, ancien d’A Filetta et entre autres membre fondateur de Giramondu, et l’interprétation de Jean-Claude Acquaviva, personnalité culturelle de l’île que l’on ne présente plus.
Ces artistes insulaires n’avaient plus travaillé tous les 3 ensembles depuis les premières années d’A Filetta au début des années 80. Ils ont accepté de se retrouver pour cette création inédite, démarche remarquable qui rejoint les thèmes des « Exilés » : la filiation, la transmission, le souvenir, l'identité. C’est un cadeau merveilleux qu’ils font au film et nous les en remercions du fond du cœur.
« U Cantu di l’Esiliati » se veut une chanson simple, authentique, à hauteur d’hommes et raconte du point de vue de Ghjacintu Paoli « l’odyssée » politique et humaine de son fils Pasquale. Elle a été écrite dans un esprit d’humilité et d’enthousiasme qui a toujours fait la sincérité et la beauté de nos chants, pour qu’elle aille droit au cœur et reste dans les mémoires.

Le 14 juillet 1755, Pasquale de Paoli était élu général de la nation Corse. Il entreprendra alors la rédaction d’une Constitution démocratique, réformera la justice, lancera des plans économiques et fera frapper une monnaie.
La grande première du film Les Exilés devrait se dérouler le MARDI 8 DECEMBRE 2015 en Corse. Les lieux de projection seront dévoilés d'ici peu.
Voici le 1er cliché officiel de Ghjacintu Paoli, le père di "U Babbu di a Patria", interprété par Jean-Claude Acquaviva, maquillé par Claudine Bartoli et photographié par Raphaël Poletti juste avant la pose de sa perruque.

JCA

exiles201512

Jean-Claude Acquaviva dans "Les Exilés" !

Leader du groupe "A Filetta" depuis plus de 30 ans, il représente avec ses partenaires la polyphonie corse dans toute sa richesse et sa splendeur. Il a signé la musique de certaines des plus grandes chansons corses. Il a collaboré à de prestigieuses bandes-originales de films tels que "Comme un aimant", "Himalaya, l'enfance d'un chef" ou "Microcosmos" avec des artistes comme Ange Leccia, Akhenaton et Bruno Coulais. Il a participé à des opéras et autres collaborations artistiques aux côtés d'Orlando Forioso, Paolo Fresu, Sidi Larbi Cherkaoui ou la chanteuse libanaise Fadia Tomb El-Hage. Il nous avait déjà prêté sa voix le temps de notre teaser. Désormais il a accepté de relever un nouveau défi. Grimé et vieilli pour l'occasion, il incarnera GHJACINTU PAOLI pour ce qui sera une de ses 1ères expériences d'acteur au cinéma. Nous souhaitons la bienvenue à JEAN-CLAUDE ACQUAVIVA dans l'équipe des "Exilés".

Les disparus

"Les Disparus" à Sagone

sagone

"Disparus" en avant-première à "U Sampiero" de Sagone

17 Août 2014

L'avant première publique de "Disparus", aura lieu le samedi 30 août au cinéma en plein air U Sampiero, à Sagone. Ce film sera diffusé sous forme de mini-série de 2 fois 90 minutes,  sur France 3 national.  Il vient d'être sélectionné en compétition officielle dans le cadre du prestigieux Festival de la Fiction TV de La Rochelle.

"Les Disparus" : la Corse et des Corses acteurs

disparus

Une vie violente

Novembre 2017

Rinatu Frassati

frassati

“Une vie violente” en avant-première au festival du film de Lama

Le long-métrage de Thierry de Perretti sur la jeunesse nationaliste en Corse et la lutte armée sortira en salles le 9 août. En attendant, "Une vie violente" a été présenté en avant-première au festival de Lama, en présence du réalisateur et de l'équipe du film.

Par Anouk Passelac, 03/08/2017

Mercredi soir au festival du film de Lama, le cinéma corse est mis à l’honneur. Une vie violente, de Thierry de Peretti, raconte l’histoire d’un jeune Bastiais dans les années 1990, séduit par le nationalisme. Le réalisateur s’est librement inspiré de la vie de Nicolas Montigny, un jeune nationaliste tué en 2001.

Sur fond de lutte armée et de dérives mafieuses, le long-métrage s’interroge sur la fin et les moyens du combat politique nationaliste en Corse.

Un passage à la Semaine de la critique à Cannes

Après avoir été présenté en avant-première à Bastia devant l’équipe du film, leurs proches et des personnes parfois intimement concernées par le sujet, « Une vie violente » s’est également exporté à la Semaine de la critique à Cannes.

"Une vie violente", présenté au festival de Cannes

La majorité des acteurs, dont le rôle principal interprété par Jean Michelangeli, sont des novices, recrutés localement et formés par le réalisateur lui-même.

Cet été, c’est au tour du festival du film de Lama de projeter le long-métrage en avant-première. L’occasion de rencontrer Thierry de Peretti et les comédiens et d’invoquer la mémoire d’une époque violente mais également passionnante pour le réalisateur.
 

Cannes 2017 – “Une vie violente” : un grand film sort du maquis

Pierre Murat, Télérama, le 23/05/2017.

vie

Il était une fois en Corse… l’ascension éclair et la chute tout aussi radicale d’un jeune indépendantiste charismatique. Comme dans le meilleur de Jacques Audiard, le réalisateur Thierry de Peretti, originaire d’Ajaccio, parvient à donner une ampleur solaire à son réalisme insulaire.

Thierry de Peretti avait réalisé, en 2013, un premier long métrage, Les Apaches, déjà en Corse. Petit film intimiste, sympathique, où il peignait le désarroi d’une jeunesse contemporaine. Le cinéma vérité y régnait en maître, parfois tyrannique.

Puissante fresque politique

On est à cent coudées au-dessus avec Une vie violente. Les plans-séquences, presque outranciers dans Les Apaches, sont, ici, d’une impeccable efficacité. Et le sujet dépasse la simple chronique pour atteindre l’ampleur d’une fresque. On se croirait un peu dans le meilleur Jacques Audiard, à savoir Un prophète

Stéphane (Jean Michelangeli) semble destiné à la vie qui va avec son joli physique : une existence facile, gracieuse, heureuse. Parce qu’il a accepté de garder quelques jours la valise d’un ami dont il ignore qu’elle contient des armes, le voilà, soudain, bousculé par les flics et brutalement poussé à s’intéresser à sa terre natale, qui recherche son indépendance.

Dans la gueule du loup

De nombreux livres retracent une évolution amoureuse, dont le plus célèbre est le roman de Gustave Flaubert, L’Education sentimentale. C’est une « éducation politique » que filme Thierry de Peretti : le parcours d’un jeune homme dont on ne sait trop s’il est sincère ou s’il se la joue (les deux, probablement), et qui passe, sans aucune difficulté, de l’anonymat à la célébrité médiatique. On le suit militant cagoulé du Front de libération nationale de la Corse jusqu’à la création d’un mouvement encore plus radical, Armata Corsa, en passant, bien sûr, par l’assassinat du préfet Erignac, en 1998. Le réalisateur filme avec flamme son irrésistible ascension, puis le piège qui se referme sur lui lorsque diverses factions indépendantistes s’allient avec des clans mafieux pour le perdre.

Le film débute au moment où Stéphane a fui la Corse pour Paris. Il y revient lorsqu’il apprend l’exécution de son ami le plus proche, et c’est comme s’il se jetait dans la gueule du loup. Comme si s’annonçait le dernier acte de sa vie tragique. Le réalisateur le filme en attente de l’inéluctable, accompagné d’un travelling qui semble ne jamais finir. Il le suit longeant les murs, les immeubles, les boutiques, puis il le lâche dans les rues, tel un promeneur qui contemplerait pour la dernière fois les beautés de la vie.

 Une vie violente, de Thierry de Peretti (France, 1h47). Avec Jean Michelangeli, Henri-Noël Tabary, Cédric Appietto. Présenté à la Semaine de la critique. Sortie en salles le 9 août 2017.

tetes

vie

Fratè

16/06/2022

Fratè, le film tourné à Vezzani et pour ses habitants

Par: Paul-Mathieu Santucci

Publié le: 04 juin 2022
Dans: Corse Matin / Culture - Loisirs

Thomas Ngijol et Samir Guesmi, les deux acteurs principaux du film.
Thomas Ngijol et Samir Guesmi, les deux acteurs principaux du film.
Photo Paul-Mathieu Santucci

On connaissait l'attachement de l'actrice Karole Rocher à son village de Vezzani. Un attachement qu'elle a su transmettre à ses filles, notamment à l'aînée, Barbara Biancardini. Le film Fratè, c'est donc l'aboutissement d'un vieux rêve. Celui de tourner chez elle, aux côtés de Barbara, qui est coréalisatrice, et avec tous les habitants du village. Comme une marque de respect pour tout ce que la Corse lui apporte depuis qu'elle est enfant. Alors jeudi soir, c'était un peu l'effervescence avant la saison. Il faut dire que la réalisatrice y projetait le film en avant-première, avant sa sortie en Corse le 8 juin et sur le Continent une semaine plus tard.

Karole Rocher est la réalisatrice du film, aux côtés de sa fille Barbara Biancardini.
Karole Rocher est la réalisatrice du film, aux côtés de sa fille Barbara Biancardini.
Photo Paul-Mathieu Santucci

Elle l'avait promis aux Vezzanais, elle a tenu parole. "Ça n'a pas été facile car c'est moi qui ai réalisé le film avec ma fille Barbara mais il y a tout de même des règles à respecter quand on travaille avec une production, lance-t-elle, attablée à un bar non loin de la place de l'église. Il a fallu qu'on mette le paquet sur le montage pour tenir promesse, mais c'était très important pour nous de faire la première ici, chez nous."

Tout au long de l'après-midi, les équipes techniques ont installé l'immense écran sur la place de l'église et si la diffusion n'était prévue qu'à 22 heures, en fin d'après-midi beaucoup de villageois se pressaient déjà pour se rendre compte du dispositif mis en place.

La copie conforme de la vie d'un village

Pratiquement toutes les scènes ont été tournées à Vezzani. - Photo Paul-Mathieu Santucci

Pratiquement toutes les scènes ont été tournées à Vezzani.
Photo Paul-Mathieu Santucci

L'histoire du film, elle est claire. À la suite de l'enterrement de son père, dans son village en plein milieu du maquis corse, Dumè, joué par Thomas Ngijol découvre l'existence d'un frère, Lucien interprété par Samir Guesmi, avec qui il devra partager l'héritage laissé par le patriarche. À condition d'arriver à cohabiter un mois dans la maison familiale ! Sous fond de légitimité culturelle et d'héritage immobilier un rapport de force va s'installer entre Lucien, le fils de sang, et Dumè, le fils adoptif. Sans tomber dans le cliché, le film est véritablement représentatif de ce que peut être la vie d'un village, dans sa dimension sociologique. "Le but n'était justement pas de rire d'un village et des villageois, poursuit Karole Rocher. La comédie est portée d'abord par Thomas qui écrit le scénario avec mon frère Patrick et ensuite par Samir Guesmi. C'est Thomas qui amène la comédie mais tout le reste est extrêmement réaliste et c'est vrai que nous n'avons pas cessé avec Barbara de les filmer avec amour. Je dis ça parce qu'à chaque fois, on était pleines d'amour pour toutes les scènes que l'on reproduisait. Que ce soit celle du 15 août ou des matchs de football par exemple."

Tourner en Corse, un pari ?

Si pour les deux réalisatrices, tourner à Vezzani s'apparentait à quelque chose de naturel, pour les acteurs il a tout de même fallu se préparer. Thomas Ngijol connaît bien le village mais pour Samir Guesmi c'était une première.

"Le tournage a été intense et très rapide, confie-t-il. Néanmoins, grâce à Thomas et Karole j'ai réussi à m'imprégner de l'ambiance corse. Ce n'est pas facile au début mais on y arrive. Et puis les gens sont tellement accueillants."

Pour Thomas Ngijol, qui est le mari de Karole Rocher, l'approche est un peu sentimentale.

"Ça fait plaisir de tourner ici pour plein de raisons, personnelles et familiales, explique-t-il. C'est quelque chose de très fort symboliquement. Jouer cette histoire entre deux frères c'est très authentique."

Le film sera en salle à partir du 8 juin en Corse et une semaine après dans toute la France.

Mais dans le cœur des Vezzanais, il y restera un bon moment.

30/04/2021

Éric Fraticelli, plus vrai que nature

Par: Par J.-M.R.
Publié le: 30 avril 2021

napoleon
Eric Fraticelli en Napoléon - Document Settimana

Le comédien et humoriste a incarné l'Empereur à l'écran sous la direction d'un réalisateur russe. Une expérience inédite et pleine de surprises qui a contribué aussi à le faire passer derrière la caméra

Le cinéma a érigé son propre Panthéon des monstres sacrés qui ont incarné Napoléon à l'écran, Marlon Brando, Sacha Guitry, Charles Boyer, James Mason, Rod Steiger, Charles Vanel. Mais s'il y a bien une tête inattendue qui s'est glissée sous le bicorne, c'est celle du comédien et humoriste bastiais Éric Fraticelli. Le film, intitulé 1812, Ulanskaya ballada (« La ballade des Uhlans », du nom que l'on donnait à l'époque aux hussards slaves) n'a jamais été distribué en France, mais il a rencontré un grand succès populaire dans tous les pays d'Europe de l'Est - y compris la série télévisée qui a suivi - et la prestation de l'acteur corse a été saluée par la critique.

Les médias locaux ont rapporté que, sur les lieux du tournage, il apparaissait tellement crédible que les villageois venaient se prosterner devant lui. Réalisée par le Russe Oleg Fesenko (Siberian sniper, Urban ricer), cette superproduction, sortie en 2012 pour célébrer le bicentenaire de la campagne de Russie, n'est pas une fresque historique mais une fiction, un film d'aventure mettant en scène trois Uhlans qui ont pour mission de récupérer le trésor que Napoléon a volé au palais du Kremlin.

Une envie pressante dans le froid sibérien...

Éric Fraticelli raconte par quel concours de circonstances il a été amené à endosser le costume napoléonien : « Le cinéaste russe n'avait pas le casting, la voie habituelle, pour choisir son Napoléon. Il avait une idée très précise en tête. Il était à la recherche d'un acteur natif de Corse, du même âge et de la même taille que Napoléon. Je suis Corse de naissance, je mesure 1,62 m et, à l'époque du film, j'avais 43 ans. Pour faire court, il n'y avait que moi sur le marché ! Un acteur polonais que je connaissais bien a parlé de moi à l'agent que nous avions en commun et c'est ce dernier qui a organisé une rencontre avec le réalisateur. Je correspondais en tout point à son portrait-robot et j'ai obtenu immédiatement le rôle. Mais j'ai longtemps cru à une grosse macagne... »

Le tournage va durer six longs mois, de novembre 2011 à avril 2012 et dans les campagnes profondes de Russie, Biélorussie, Pologne, Tchéquie et Ukraine.

Le comédien corse se souvient particulièrement du froid... sibérien qui sévissait avec ses vents polaires et ses sols gelés. Le mercure chutait parfois jusqu'à moins 27 ! « Un jour où nous tournions dans une région marécageuse de Minsk, j'étais installé dans un carrosse, sur un chemin de campagne et j'avais du mal à ne pas claquer des dents dans mon costume. D'un coup, il m'est venu une envie pressante et j'ai couru vers la forêt pour me soulager. Mais il fallait enlever les gants et défaire plusieurs dizaines de boutons. Quand je suis parvenu à me soulager, j'étais dans l'incapacité de bouger les doigts et de me rhabiller. J'ai appelé un comédien qui est venu à la rescousse. De loin, les acteurs et les techniciens se sont sérieusement interrogés sur les mains baladeuses du type de dos qui s'agitait bizarrement alors qu'en fait, il reboutonnait mon pantalon ! »

Et soudain, apparaît Vladimir Poutine...

Le script prévoit une scène romantique avec sa maîtresse Marie Walewska. Toute l'équipe se transporte au château de Finkenstein, en Pologne, dans la vraie chambre avec le vrai lit où le couple a dormi. Le rôle féminin est tenu par la très esthétique actrice russe Anna Chipovskaya, mais elle n'a pas forcément le meilleur souvenir de sa rencontre avec son beau ténébreux corse : « Pour exprimer la force de mon désir, je devais la jeter avec fougue sur le lit. Malheureusement, je n'ai pas très bien visé et sa tête a heurté un montant du lit à baldaquin. Quand le tournage a pu enfin reprendre après un long moment de soins, il nous a fallu faire des contorsions, pas sous les draps mais devant les caméras de façon à ne pas voir la bosse qu'elle avait sur le crâne. »

Eric Fraticelli et Anna Chipovskaya, l'actrice qui joue le rôle de Marie Walewska dans le film. - Document Settimana

La belle Anna a fait depuis carrière aux États-Unis dans des séries. Grâce au comédien bastiais, elle a roulé sa bosse...

Mais pour lui, l'épisode le plus excitant, et le plus périlleux comme on le verra, a été la visite impromptue de Vladimir Poutine sur le tournage. Mais laissons raconter Éric Fraticelli : « Lorsque le cinéaste m'a présenté à lui, il m'a tendu le bras et il m'a dit : ' Je suis très honoré de pouvoir enfin serrer la main de l'Empereur ! ' Et, spontanément, je lui ai répondu : ' Et c'est le même honneur pour moi de serrer la main du Tsar ! ' J'ai commencé à tiquer lorsque la traductrice, figée sur place, n'a pas prononcé un mot et qu'un silence épais s'est installé autour de nous pendant une minute qui m'a paru un siècle. J'ai appris plus tard qu'il détestait qu'on l'appelle ainsi car, à ses yeux, Tsar était l'insulte à laquelle avaient recours ses adversaires politiques en Russie et partout en Europe. Il m'a regardé droit dans les yeux et m'a dit sèchement : ' Je ne suis pas le Tsar ! ' J'ai répondu : ' Ça tombe très bien, je ne suis pas l'Empereur ! ' Il a eu quelques secondes d'hésitation et, d'un revirement d'humeur, il a éclaté de rire et tout le monde a ri autour de nous avec soulagement. J'avoue avoir eu froid dans le dos et, pour la première fois, ce n'était pas à cause de la température... » Pour Éric Fraticelli cette « Ballade des Uhlans » n'aura pas été une promenade de santé.

Permis de construire

5 août 2020

Éric Fraticelli réalise son premier long-métrage en Balagne

Par: Serena Dagouassat
Publié le: 04 août 2020

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Photos OLIVIER SANCHEZ

Passionné de théâtre depuis de nombreuses années, Éric Fraticelli débute sa carrière sur les bancs de la faculté d'Aix-en-Provence en tant qu'humoriste. Avec son ami et partenaire de scène, Jacques Leporati, les deux compères enchaînent les spectacles comiques en Corse, mais également sur le Continent. Le célèbre duo se sépare en 2005, date à laquelle Éric Fraticelli décide de mener une carrière solo à travers le théâtre et le cinéma.

Plusieurs réalisateurs lui proposent alors des rôles secondaires dans L'enquête Corse, Un long dimanche de fiançailles ou encore De l'autre côté du lit. Parallèlement au cinéma, il met en scène et écrit des pièces de théâtre comme Le Clan en 2017. Passionné d'écriture, Éric Fraticelli s'est lancé depuis peu dans la réalisation. Permis de Construire, son premier film, est actuellement tourné en Balagne. Une nouvelle facette du métier qu'il a su apprécier au fur et à mesure.

« Au départ je n'avais pas envie d'être réalisateur, plaisante-t-il. C'est un producteur qui m'a incité à passer derrière la caméra. Quand on écrit un scénario et qu'on le met en scène, c'est beaucoup plus homogène. J'aime le côté authentique et même si tout n'est pas encore parfait ce n'est pas mon principal objectif. Selon moi, l'art est le terrain de la subjectivité, de l'être humain. Le fait d'écrire et de mettre en scène développe une particularité et un point de vue propre à chacun. »

Le choix de tourner en Balagne

Après le théâtre, c'est donc au cinéma qu'Éric Fraticelli écrit son premier scénario : dentiste à Paris, Romain vient de perdre son père qu'il n'a pas vu depuis des années. à sa grande surprise, ce dernier lui a laissé un terrain en héritage, ainsi qu'une dernière volonté : y faire construire la maison où il aurait aimé finir ses jours. Seul problème, ce terrain se situe en Corse.

« Je ne peux pas encore dévoiler l'intrigue du film. Le protagoniste va arriver en Balagne où il aura de nombreux préjugés sur les Corses et leur mode de vie. Il s'agit d'une comédie drôle remplie de rebondissements, entièrement tournée en Balagne. »

Un choix étonnant que le réalisateur assume pleinement. « Il y aura plusieurs décors comme le village de Pigna, Lumio et quelques scènes à L'île-Rousse et à Calvi. J'ai choisi de tourner en Balagne car je m'y sens chez moi. La microrégion dispose de lumières et de paysages particulièrement propices au septième art. Je ne réaliserai peut-être qu'un seul film dans ma carrière, mais je suis très fier que ce dernier soit tourné dans cet endroit si cher à mon cœur. » Éric Fraticelli a donc pris le pari de faire visiter la Balagne aux producteurs du film, Marco Pacchioni, Romain Le Grand et Vivien Aslanian qui ont immédiatement accepté.

Valoriser les acteurs insulaires

Le tournage a commencé il y a seulement quelques jours sur la commune de Sant'Antonino. Un village très prisé par le cinéma qui a déjà servi de décor pour de nombreux longs-métrages et séries télévisées. Valoriser la Corse mais également les acteurs insulaires était le principal objectif du réalisateur. Parmi le choix des acteurs, Didier Bourdon, Anne Consigny, Frédérique Bel, Laurent Gamelon, Simon Abkarrian Michel Ferracci, Véronique Volta, Philippe Corti, Samuel Torrès, Didier Ferrari.

« Dans ce film, il y a davantage d'acteurs corses que de continentaux, reprend Éric Fraticelli. De nombreuses productions qui viennent tourner sur l'île ne pensent pas forcément aux insulaires. J'ai voulu leur donner l'opportunité de jouer des rôles plus importants. Nous avons des comédiens de qualité et de talent qu'il est important de mettre en avant. » Le réalisateur a pu également compter sur son ami Didier Bourdon pour incarner le rôle principal du film.

« Je connais Didier depuis une dizaine d'années. C'est une personne que j'apprécie beaucoup. Il m'avait fait travailler dans un de ses films en 2008. J'ai toujours voulu lui rendre la pareille mais entre le manque de financement de certains longs-métrages et les problèmes de planning, nous n'avions pas encore eu la chance de nous retrouver à l'écran. Aujourd'hui c'est chose faite et je suis très fier de pouvoir travailler avec cet artiste. »

à la suite de cette première réalisation, Éric Fraticelli a de nombreux projets dans les mois à venir.

« Si la crise de la Covid-19 ne s'accentue pas, une nouvelle pièce de théâtre que j'ai écrite devrait se jouer début octobre à Paris avec Danielle Rousseau et Valérie Mairesse. Côté cinéma, j'écrirai un film et probablement une série. »

Le tournage du film Permis de Construire devrait s'achever au début du mois de septembre. La date de sortie n'est pas encore connue même si le réalisateur espère pouvoir sortir son premier film dans le courant de l'année 2021.

ENTRETIEN AVEC ÉRIC FRATICELLI

Passer à la réalisation c’était un rêve qui vous habitait depuis longtemps ? Être acteur vous a-t-il appris à devenir cinéaste ?
Au théâtre être metteur en scène était un rêve, au cinéma non ! C’est Philippe Godeau, producteur, qui m’en a fait la proposition et j’ai joué le jeu. Cinéaste… ça s’est fait au hasard : j’étais là au bon moment et au bon endroit. Être acteur permet d’avoir des outils pour la réalisation. Car on s’adresse aux comédiens différemment. Car on réfléchit différemment aussi à la direction de jeu. Car on acquiert une petite expérience en regardant les cinéastes qui nous filment.

Comment vous est venu le virus de faire rire avec Tzek ?
Naturellement ! Jeune, j’étais timide, faire rire m’a permis de faire ma place auprès des autres. Je suis devenu acteur grâce à Tzek qui m’a demandé de le rejoindre dans la troupe qu’il avait formé sur le continent et nous avons transposé ce qui nous faisait rire sur scène. Avec Tzek on était en classe ensemble. On plaisantait pendant les cours. On avait une grande complicité.

Est-ce difficile de faire un sort aux clichés qui pèsent sur les Corses côté continentaux et aux a priori que les Corses peuvent avoir sur les continentaux
C’est très dur ! Il ne faut surtout pas verser dans le vu et le revu mais donner des ficelles sur nos valeurs. Au fond il faut trouver un équilibre pour provoquer le rire sans trahir ni blesser les Corses. Du côté des continentaux c’est plus facile, sans doute parce qu’on ressent moins le poids de la responsabilité.

Du nord au sud, de l’est à l’ouest de la France rit-on des mêmes gags, des mêmes effets, des mêmes plaisanteries ?
Pendant un mois et demi avec « Permis de construire » on a fait le tour de France pour voir quel impact il avait. Partout dans le centre comme dans l’est, dans les grandes agglomérations et les petites villes on obtenait les mêmes réactions du public. Partout les spectateurs riaient aux mêmes scènes. « Permis de construire » a donc un aspect très universel et sa diffusion se fera dans toute la France. On a voulu un film humain avec des personnages attachants, cet objectif est atteint. Tout a fonctionné, à l’exception de quelques macagne corso-corso. Notre public se situe de surcroît dans la tranche d’âge des 35 – 77 ans, celle qui englobe 70 % des gens allant au cinéma.<

Pour ce premier film en tant que réalisateur et où vous êtes aussi acteur vous aviez besoin d’une équipe de comédiens et de techniciens avec lesquels vous aviez des affinités ?
Évidemment, pas par facilité mais par plaisir. J’ai la chance de faire ces métiers d’acteur et de réalisateur, alors j’essaie de m’entourer de gens que j’aime. Ça permet d’arriver sur le plateau avec le sourire et d’avoir une bonne ambiance. L’excellence entente que j’ai avec Didier Bourdon se ressent à l’écran et c’est important.

Entre la caricature et l’outrance où se situe la ligne de partage ?
Je crois qu’on ne peut pas faire rire sans exagérer le trait. Mais s’il est trop chargé, trop lourd, ça ne fonctionne pas. Ça devient mécanique et on tombe dans le déjà-vu. On doit être léger en étant pertinent… Et puis n’est pas dans le documentaire !

Certaines scènes ubuesques de votre film ont-elles un fond de vérité ?
L’histoire du bail verbal, par exemple, est en effet véridique. Ce genre de baux n’existent d’ailleurs pas qu’en Corse ! Un berger peut faire un pacte oral avec un propriétaire pour que ses bêtes paissent sur son terrain. A partir du moment où le berger paie un loyer le bail oral devient juridiquement légal. Parfois ça tourne mal et les deux parties s’affrontent devant les juges…

Patrizia Gattaceca et Jean Claude Acquaviva jouent totalement à contre-emploi, ont-ils accepté facilement leurs rôles ?
D’abord ils ont été étonnés, mais comme ils sont ouverts d’esprit, ils ont accepté. On a travaillé les rôles, répétés… Au bout du compte ils ont été contents de l’expérience. J’adore amener les gens dans des espaces d’expression qui ne sont d’ordinaire pas les leurs.

Mine de rien avec « Permis de construire » vous touchez à un point sensible en Corse. Votre film est-il là pour apporter de l’apaisement ? Pour dire que les vilains ne dont pas forcément les autres ?
Je n’ai pas l’ambition de changer les choses. Je raconte une histoire avec des personnages attachants. Cette histoire a pour but de divertir, si elle parle en même temps de valeurs, tant mieux ! Tout le monde a des défauts, il est donc préférable de s’entendre.

Comment vous est venu le virus de faire rire avec Tzek ?
Naturellement ! Jeune, j’étais timide, faire rire m’a permis de faire ma place auprès des autres. Je suis devenu acteur grâce à Tzek qui m’a demandé de le rejoindre dans la troupe qu’il avait formé sur le continent et nous avons transposé ce qui nous faisait rire sur scène. Avec Tzek on était en classe ensemble. On plaisantait pendant les cours. On avait une grande complicité.

Est-ce difficile de faire un sort aux clichés qui pèsent sur les Corses côté continentaux et aux a priori que les Corses peuvent avoir sur les continentaux
C’est très dur ! Il ne faut surtout pas verser dans le vu et le revu mais donner des ficelles sur nos valeurs. Au fond il faut trouver un équilibre pour provoquer le rire sans trahir ni blesser les Corses. Du côté des continentaux c’est plus facile, sans doute parce qu’on ressent moins le poids de la responsabilité.

Du nord au sud, de l’est à l’ouest de la France rit-on des mêmes gags, des mêmes effets, des mêmes plaisanteries ?
Pendant un mois et demi avec « Permis de construire » on a fait le tour de France pour voir quel impact il avait. Partout dans le centre comme dans l’est, dans les grandes agglomérations et les petites villes on obtenait les mêmes réactions du public. Partout les spectateurs riaient aux mêmes scènes. « Permis de construire » a donc un aspect très universel et sa diffusion se fera dans toute la France. On a voulu un film humain avec des personnages attachants, cet objectif est atteint. Tout a fonctionné, à l’exception de quelques macagne corso-corso. Notre public se situe de surcroît dans la tranche d’âge des 35 – 77 ans, celle qui englobe 70 % des gens allant au cinéma.

Pour ce premier film en tant que réalisateur et où vous êtes aussi acteur vous aviez besoin d’une équipe de comédiens et de techniciens avec lesquels vous aviez des affinités ?
Évidemment, pas par facilité mais par plaisir. J’ai la chance de faire ces métiers d’acteur et de réalisateur, alors j’essaie de m’entourer de gens que j’aime. Ça permet d’arriver sur le plateau avec le sourire et d’avoir une bonne ambiance. L’excellence entente que j’ai avec Didier Bourdon se ressent à l’écran et c’est important.

Entre la caricature et l’outrance où se situe la ligne de partage ?
Je crois qu’on ne peut pas faire rire sans exagérer le trait. Mais s’il est trop chargé, trop lourd, ça ne fonctionne pas. Ça devient mécanique et on tombe dans le déjà-vu. On doit être léger en étant pertinent… Et puis n’est pas dans le documentaire !

Certaines scènes ubuesques de votre film ont-elles un fond de vérité ?
L’histoire du bail verbal, par exemple, est en effet véridique. Ce genre de baux n’existent d’ailleurs pas qu’en Corse ! Un berger peut faire un pacte oral avec un propriétaire pour que ses bêtes paissent sur son terrain. A partir du moment où le berger paie un loyer le bail oral devient juridiquement légal. Parfois ça tourne mal et les deux parties s’affrontent devant les juges…

Patrizia Gattaceca et Jean Claude Acquaviva jouent totalement à contre-emploi, ont-ils accepté facilement leurs rôles ?
D’abord ils ont été étonnés, mais comme ils sont ouverts d’esprit, ils ont accepté. On a travaillé les rôles, répétés… Au bout du compte ils ont été contents de l’expérience. J’adore amener les gens dans des espaces d’expression qui ne sont d’ordinaire pas les leurs.

Mine de rien avec « Permis de construire » vous touchez à un point sensible en Corse. Votre film est-il là pour apporter de l’apaisement ? Pour dire que les vilains ne dont pas forcément les autres ?
Je n’ai pas l’ambition de changer les choses. Je raconte une histoire avec des personnages attachants. Cette histoire a pour but de divertir, si elle parle en même temps de valeurs, tant mieux ! Tout le monde a des défauts, il est donc préférable de s’entendre.

Propos recueillis par M. A-P -
Source : Le Journal de la Corse

10/09/2020

Dernier coup de manivelle à I Cateri pour Éric Fraticelli :
« Tourner un film c’est comme monter sur le ring ! »

Laurent Hérin le Mercredi 9 Septembre 2020 (CorseNetInfos)

L’acteur Éric Fraticelli vient de mettre le dernier coup de manivelle, à I Cateri, en Balagne, au tournage de son premier long métrage en tant que réalisateur : « Permis de construire ». Une comédie entièrement tournée sur l’île avec un casting de choix. CNI l’a rencontré pour l’occasion.

fraticelli
Éric Fraticelli sur le tournage de « Permis de construire »

Jeudi dernier, à 3 jours de la fin du tournage de Permis de Construire, c’est Michel Ferracci qui nous accueille. Égal à lui-même, enjoué, motivé, il croit à ce projet. Acteur mais également co-producteur sur le film, il avoue son plaisir d’avoir participé à cette aventure : « On s’est régalé, on se régale encore. Bien sûr, c’est du boulot. Le tournage était intense mais on n’a pas oublié de rire ! » glisse-t-il alors qu’il vient de faire une farce par texto à un des régisseurs, en se faisant passer pour quelqu’un d’autre.
La macagna est de rigueur sur ce tournage, c’est d’ailleurs le nom du bar ou sont tournées certaines scènes dont celle de ce jeudi 3 septembre. C’est derrière ce décor créé pour l’occasion dans le village de I Cateri que l’on rejoint Éric Fraticelli. Les traits tirés mais le sourire aux lèvres, il nous accorde quelques minutes avant de tourner une scène avec Didier Bourdon.

- Éric, vous avez décidé de tourner en Corse ?
- ça ne s’est pas vraiment fait comme ça. Au début, les producteurs – de Marvelous productions – m’ont proposé le pitch d’une histoire qui se déroule effectivement pour partie en Corse. Quand j’ai accepté le projet, j’ai insisté pour que toutes les scènes soient tournées sur l’île. Et avec un maximum de techniciens corses ! Je n’imaginais pas le projet autrement. Je connais ce milieu du cinéma qui a tendance à être très centralisé sur Paris. Or, je voulais que la Corse ait un vrai rôle dans le film. Il ne fallait pas tricher.

- C’est votre premier film en tant que réalisateur...
- Oui. Je suis comédien et j’ai déjà mis en scène une pièce de théâtre (Le Clan) mais je n’avais jamais dirigé un long métrage. C’est une nouvelle expérience et je peux vous dire que c’est du boulot ! On est tout le temps sur le pont. Je compare ça à un match de boxe, les coups inclus [rires]. Il faut bien s’entraîner, se préparer, c’est la phase de scénario et de pré-production. Il faut ensuite monter sur le ring, c’est le tournage. Et le combat n’est pas fini ! Je vais entrer en montage puis il y aura toute la partie accompagnement de la sortie...mais on n’en est pas encore là !

- Votre expérience d’acteur a été utile ?
- Je peux dire que je connais le métier pour avoir tourner dans des courts, des longs, des séries et par mon expérience sur scène aussi. Je regarde toujours comment ça se passe sur un tournage, je suis curieux. Je pense d’ailleurs que j’étais plus à l’aise dans la direction d’acteurs, dans les orientations à prendre, dans un rôle de chef d’orchestre. Pour la technique par exemple que je connais moins, j’ai fait confiance à l’équipe qui m’accompagne. Et je ne tournais pas Tenet non plus ! [rires] Ils ont fait un super boulot. C’est important de travailler avec de bons collaborateurs. Ce qui compte dans mon film c’est l’humain, l’histoire...et la Corse bien-sûr !

- Vous avez d’ailleurs rassemblé un sacré casting !
- Oui, j’ai eu la chance que des copains me disent ok tout de suite. J’avais déjà travaillé avec Didier [Bourdon, NDLR] sur une série mais pas assez longtemps. On était frustré. Là, on s’est bien rattrapé [rires]. Avec Simon Abkarian aussi. Je devais jouer à ses côtés dans Edmond mais ça ne s’est pas fait alors je suis content qu’il soit sur le projet. Avec lui, on sait où on va, c’est un grand professionnel. Mais il y a aussi Anne Consigny, Frédérique Bel, Laurent Gamelon, Michel que vous avez croisé, Didier Ferrari, Jef bien-sûr [Jean-François Perrone, NDLR], Philippe Corti ou encore Véronique Volta. Que des copains je vous dis !

- Et vous teniez à jouer et faire jouer des acteurs corses ?
- Evidement ! Pour les rôles des corses, il me fallait des acteurs du cru. Rien de pire que de forcer un accent. Ce n’est pas de la magie un rôle. Faites moi jouer un suédois, vous verrez le résultat ! [rires]

- On vous a proposé le pitch mais vous avez écrit le scénario ?
- Oui, c’est indissociable pour moi. Comme quand je prépare un sketch. Je l’écris, le répète, je le joue ensuite sur scène...et les gens rient ou pas mais je tiens à participer à tout le processus. Comme je serai présent pour le montage qui commence bientôt...

Le tournage s’est terminé ce samedi mais Éric n’a pas le temps de se reposer. Il attaque le montage avec Pascale Fenouillet, monteuse attitrée d’Éric Rochant (Les Patriotes, Mœbius, Le Bureau des Légendes), cette fois sur Paris. Mais jamais très loin de cette Corse qu’il porte dans son cœur et dans ses rires.

 

tournage
Jour de tournage © Marvelous Productions - Photo : Angela Rossi

Jour de tournage...

C’est un Éric Fraticelli très concentré qui regarde inquiet le ciel chargé de nuages en ce début d’après-midi. L’équipe est en place, prête à tourner. Tel un chef d’orchestre, il donne les dernières recommandations aux comédiens. Didier Bourdon vient d’arriver sur le plateau, il s’arrête dire un petit mot à chacun et saluer les techniciens.
Après plusieurs semaines de tournage, on sent que tout le monde se connaît, s’apprécie et qu’ils sont fiers d’avoir participé à cette aventure, de l’assistant déco au régisseur en passant évidemment par le réalisateur et sa troupe de comédien.nes.
Le silence est demandé sur le plateau pour tourner une deuxième prise. Éric et Didier sortent du café, à la recherche d’un certain "Hulk" tandis que Michel Ferracci, assis en face, leur répond en bégayant « qu’illlll nnnnne sait pas ».
Accessoiristes, costumiers viennent faire une dernière retouche sur le plateau, les techniciens se préparent à mettre en boîte la 3e prise. Là-haut, les nuages ont fait place à un grand soleil. De bon augure pour Éric et toute son équipe dans la dernière ligne droite de ce tournage estival.

Le pitch de « Permis de Construire » réalisé par Éric Fraticelli, produit par Marvellous production et distribué par Warner France :
« Dentiste à Paris, Romain vient de perdre son père qu'il n'a pas vu depuis des années. A sa grande surprise, ce dernier lui a laissé un terrain en héritage, ainsi qu'une dernière volonté : y faire construire la maison où il aurait aimé finir ses jours. Seul problème: ce terrain se situe en Corse. »

Éric Fraticelli : « Je veux montrer mon film en Corse »

Laurent Hérin le Mardi 9 Mars 2021 pour CorseNetInfos

Tourné en Balagne l’été dernier, le premier long métrage d’éric Fraticelli, « Permis de Construire », est terminé. Sans date de sortie pour le moment pour cause de Covid, il vient d’obtenir le prestigieux label du Festival du film de comédie de l'Alpe d'Huez. éric réagit pour CNI à cette nomination.

Eric peut sourire, les premiers retours sur son film sont positifs © Marvelous Productions - Photo : Angela Rossi
Éric peut sourire, les premiers retours sur son film sont positifs © Marvelous Productions - Photo : Angela Rossi

à l’image de Cannes l’an dernier, L’Alpe d’Huez, festival de comédies, a décidé de remettre un sceau "Label Sélection Officielle – Festival de l’Alpe d’Huez 2021" à dix-huit longs-métrages francophones qui sortiront tout au long de l’année 2021. Parmi eux, on retrouve le premier long métrage d’éric Fraticelli, « Permis de Construire ».

Festival de comédie
« La crise sanitaire que nous traversons, ses conséquences, ses mesures, et l’absence actuelle de perspectives données au monde culturel et au secteur de la Montagne, ne permettront pas au Festival du Film de Comédie de l’Alpe d’Huez de proposer une édition classique pour l’année 2021 » ont annoncé les organisateurs dans un communiqué. « Convaincu que des jours meilleurs sont à venir, et souhaitant accompagner les retrouvailles entre le public et les salles de Cinéma », le Festival de l’Alpe d’Huez a tout de même annoncé la sélection officielle de sa 24e édition, avec 18 longs métrages francophones qui sortiront en salle et bénéficieront de la mention : "Le Label Sélection Officielle - Festival de l’Alpe d’Huez 2021". Un label également attribué aux courts métrages dont la sélection officielle avait été annoncé début décembre 2020.

Déjà l’an dernier, faute de pouvoir organiser son édition 2020 dans des conditions normales, le Festival avait lancé ce label. Un moyen de soutenir l’industrie du cinéma et de récompenser les talents. Une “marque” qui sert également de repère : il est un indicateur positif pour le grand public.

Permis de construire
Cette année, parmi les dix-huit films retenus, il y a Permis de construire, le premier long métrage de l’acteur éric Fraticelli, avec lui-même mais aussi Didier Bourdon, Anne Consigny, Simon Abkarian et Michel Ferracci. A l’occasion du tournage, CNI avait rencontré l’heureux réalisateur (lire ici).

Contacté hier, il nous confirme : « C’est une bonne, même une excellente nouvelle d’être labélisé Alpe d’Huez. Même si rien de remplace un Festival en présentiel. On misait beaucoup cette année sur cette manifestation. J’ai tout fait pour finir le film à temps. » Il poursuit : « Après le tournage en Balagne l’été dernier, on a mis les bouchées doubles sur le montage. Didier [Bourdon] est même venu filer un coup de main. Il adore le film, ça fait chaud au cœur. J’avais forcément des doutes, je me connais, je connais mon univers mais un premier long réserve forcément des surprises. Et là, j’avoue, je suis étonné par l’équilibre entre humour et émotion. Dans la comédie, j’avance en terrain connu, j’ai commencé en 1992 [rires] ! Mais dans l’émotion, j’étais un peu sans repères. Du moins je ne savais pas ce que ça allait donner. C’était sûrement plus inconscient...»

Retours positifs
Autre motif de satisfaction pour le réalisateur, les premiers retours : « Warner, le distributeur, Marvelous la production et France 3 le coproducteur m’ont fait des retours positifs. On a aussi fait une projection équipe à Paris et on débute les projections tests ce week-end à Tours. On va le montrer à des professionnels. La sélection à l’Alpe d’Huez rassure aussi. On a vraiment pris du plaisir à faire ce film, on voudrait maintenant en donner au spectateur ! »

Et quand on évoque des projections en Corse : « évidemment ! Je veux montrer mon film ici, chez moi. Vu la situation sanitaire, on n’a pas encore assez de visibilité. Je dois discuter avec le distributeur pour trouver la meilleure date de sortie. Et j’espère bien le montrer en avant-première sur toute l’île ! »
Le rendez-vous est pris pour découvrir Permis de Construire, le premier long métrage événement d’éric Fraticelli.

01/08/2021

Didier Bourdon et Éric Fraticelli en ouverture du 27e Festival du Film de Lama

La rédaction le Vendredi 30 Juillet 2021 à 20:06

Permis de construire, premier long métrage du comédien Éric Fraticelli, sera présenté en avant-première, en ouverture du 27e Festival du Film de Lama, ce samedi 31 juillet, en présence de son réalisateur, de Didier Bourdon, de Michel Ferracci et d'une grande partie de l'équipe.
Produit par Marvelous Productions et distribué par Warner Bros. Entertainment France, le film sortira au cinéma le 2 février 2022.

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Didier Bourdon et Éric Fraticelli Crédit photo : Angela Rossi © 2020 Marvelous Productions – France 3 Cinéma

Tourné en Balagne l’été dernier, le premier long métrage d’Éric Fraticelli, « Permis de Construire » ouvrira le 27e Festival du Film de Lama, en présence de son réalisateur et de Didier Bourdon qui a collaboré à l'écriture du scénario. Dans une interview donnée à CNI le 9 mars dernier, Éric Fraticelli affirmait vouloir montrer  en avant-première son film en Corse, "Je veux montrer mon film ici, chez moi. Vu la situation sanitaire, on n’a pas encore assez de visibilité. Je dois discuter avec le distributeur pour trouver la meilleure date de sortie. Et j’espère bien le montrer en avant-première sur toute l’île ! " .
Le rendez-vous avait été prise et demain sera chose faite

Synopsis

Dentiste à Paris, Romain (Didier Bourdon) vient de perdre son père qu’il n’a pas vu depuis des années. À sa grande surprise, ce dernier lui a laissé un terrain en héritage, ainsi qu’une dernière volonté : y faire construire la maison où il aurait aimé finir ses jours. Seul problème : ce terrain se situe en Corse.

14/03/2022

Nous avons vu "Permis de construire", le film d'Eric Fraticelli.

Dentiste à Paris, Romain (Didier Bourdon) vient de perdre son père qu'il n'a pas vu depuis des années. A sa grande surprise, ce dernier lui a laissé un terrain en héritage, ainsi qu'une dernière volonté : y faire construire la maison où il aurait aimé finir ses jours. Mais...ce terrain se situe en Corse.

Débarqué en Balagne, Romain rencontre Santu (Eric Fraticelli). Après un mauvais départ, la relation d'abord conflictuelle et pleine de clichés réciproques entre les deux hommes se transforme au fil des évènements en amitié. De même, Romain redécouvre ce père dont il s'était éloigné.

Le cinéaste croque une pétillante galerie de portraits insulaires, avec de belles surprises : une hilarante Patrizia Gattaceca campant une femme de ménage acariâtre, Jean-Claude Acquaviva en syndicaliste agricole nationaliste, Frédéric Poggi en berger... Sans oublier Simon Abkarian dans le role d'un architecte sosie de Karl Lagerfeld, une excellente Anne Consigny et Jean-François Peronne en hôtelier...

Le film, tourné autour de Sant'Antoninu, Pigna, Montemaggiore et Cateri, s'inscrit dans la lignée de l'Enquête corse et de Bienvenue chez les Ch'tis. L'idée n'est pas très originale mais on passe un agréable moment devant ce film et on rit beaucoup.

Parmi les répliques qui deviendront cultes : "par là, c'est plus court, mais c'est plus long, et par cette route, c'est plus long mais c'est plus court" ; "Il n'y a plus d'attentats mais il y a des plastiquages",

Distribution : Didier Bourdon, Anne Consigny, Éric Fraticelli, Michel Ferraci, Frédérique Bel, Simon Abkarian, Daniel Russo, Didier Ferrari, Jean François Peronne, Jean-Claude Acquaviv,. Patrizia Gattaceca.
Production : Marvelous Productions
Distribution : Warner Bros. France.

Le Clan

"Le Clan", le film du retour du roi bastiais Eric Fraticelli

Laurent HERIN

Publié le 14/01/23 dans Corse Matin

Le Clan, le nouveau film réalisé et interprété par éric Fraticelli, est en salle depuis ce mercredi en Corse, une semaine avant la sortie nationale prévue le 18 janvier. À la séance de 14 heures au cinéma Le Régent, à Bastia, les premiers spectateurs réagissent.

"On n'aurait manqué ça pour rien au monde !" A 13 h 30 ce mercredi, la porte du Régent est à peine ouverte que deux femmes se précipitent : "Deux places pour Le Clan s'il vous plaît ". Ces dames avouent n'avoir pu se rendre à l'avant-première le 2 novembre dernier. Du coup, elles tiennent à être les premières dans la salle ce mercredi. Le gérant du cinéma, Daniel Benedittini, lui aussi attendait ce jour avec impatience, après le succès de Permis de construire qui a fait d'éric Fraticelli le roi du box-office insulaire : "Après une année difficile, on espère qu'il va booster nos entrées ! La tournée d'avant-première a commencé ici. La toute première séance du Clan a eu lieu au Régent. Un moment forcément émouvant pour un Bastiais comme éric. Son nouveau film est une réussite. Il va plaire au plus grand monde et reflète bien l'esprit de la macagna."

Le fait qu'il sorte un an à peine après Permis de construire est un argument supplémentaire : "On a tellement aimé le premier. Et tous les films avec Pido. On sait qu'on va passer un bon moment, détaille les deux premières clientes. On est venue tôt pour être bien placée."

Derrière elles, un habitué du Régent est venu avec sa compagne : "J'avais hésité pour l'avant-première, je n'avais pas eu le temps de m'organiser. Du coup, je voulais absolument le voir ce mercredi à 14 heures, d'autant plus que j'ai entendu des avis très positifs. Nous avons hâte de le découvrir avec ma femme." "J'espère faire plus d'entrées qu'avec Avatar 2"

Un avis positif confirmé par Philippe, opérateur du cinéma. Ce dernier a regardé le film le matin même, "pour pouvoir en parler aux clients ", précise-t-il avant de poursuivre : "J'ai passé un bon moment et, c'est drôle, la scène de fin m'a fait penser à celle de La vie des autres, le très beau film allemand sur la Stasi. Mais je ne sais pas si éric y a pensé en l'écrivant ? [rires]" Devant lui, deux jeunes de quinze ans arrivent avec leurs places réservées : "J'aime bien les films d'horreur, ma copine moins. Du coup, là, on peut y aller ensemble. Un ami m'a parlé du film, je ne voulais pas le manquer. On connaît les autres films avec Pido et on le suit sur les réseaux sociaux. On l'adore !"

Derrière eux, Baptiste, Anto et... Baptiste prennent leurs places et beaucoup de pop-corn. Ces trois jeunes de 12 ans à peine ont voulu venir : "Parce que c'est un film corse !" Un des deux Baptiste précise : "Obligé, on voulait le voir ! On l'attend depuis qu'on a vu la bande-annonce. " Anto rajoute : "Ma mère l'a vu en avant-première et m'a dit que j'allais adorer ! " Au final, ils sont une cinquantaine, salle 2, à découvrir le film. "C'est un très bon chiffre pour une séance de 14 heures, précise Daniel Benedittini. Surtout pour un film comme le Clan qui attire plutôt le public de fin d'après-midi ou de début de soirée."

Comme les autres exploitants de l'île, après une année difficile et malgré le succès d'Avatar 2, il compte beaucoup sur cette sortie : "On sent un engouement même si beaucoup de spectateurs pensent qu'il sort le 18. On espère le même résultat qu'avec Permis de construire : un succès sur la durée. Je suis prêt à le garder jusqu'à ce qu'il sorte en VOD !" s'amuse Daniel. "Je ne sais pas si on fera mieux qu'avec Permis de construire où il y avait quand même Didier Bourdon et moins de gros films en face mais, en tout cas, j'espère faire plus d'entrées qu'avec Avatar 2. C'est la première fois que je mets autant de séances pour un film sur une semaine. Je compte bien exploser tous les records [rires]"

Alors que le distributeur, Pan Européenne, lui demande, par texto, les chiffres de la première séance, Daniel poursuit : "On avait fait une super journée d'avant-première en novembre. J'ai retenu cette phrase d'éric et sa simplicité quand il a dit au public : Ne cherchez pas un sens caché au film... Il n'y en a pas ! "

23/03/2021

nikon

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14/11/2020

angecasta

12/11/2020

Aiò Zitelli, le film : le révoltant destin de Joseph Gabrielli

Par: I.V.
Publié le: 11 novembre 2019

Le remarquable court-métrage de Jean-Marie Antonini raconte le simulacre de procès de l'un des fusillés pour l'exemple du conflit 1914-1918. Un vibrant plaidoyer contre l'absurdité de la guerre, l'injustice, la cruauté.

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Le destin de Joseph Gabrielli, il l'a découvert d'abord dans le documentaire de Jackie Poggioli Fucilati in prima ligna. Il l'a retrouvé plus tard dans la bande dessinée de Frédéric Bertocchini qui lui consacre quatre pages de Aiò Zitelli. Ce cri de ralliement, qui était la devise du 173e régiment d'infanterie, ou régiment des Corses, est aussi devenu le titre du court-métrage de Jean-Marie Antonini. Un film de 20 minutes qui a déjà raflé de nombreux prix et même eu droit à une standing-ovation à l'Assemblée de Corse.

Cette histoire, on vous la livre telle que le réalisateur, qui l'a coécrite avec Frédéric Bertocchini, la dévoile dans le synopsis. En pleine guerre des tranchées, le soldat corse Lucien Casalta est appelé d'urgence à l'arrière des lignes par un tribunal de campagne en tant que traducteur. Dès son arrivée, il est surpris de voir que le jeune soldat n'est autre que son compatriote et ami Joseph Gabrielli.

La fin funeste de ce dernier, on la connaît. Le Poilu, originaire du village de Pietraserena, est un des fusillés pour l'exemple corses. âgé de 21 ans, ne parlant que le corse et illettré, il sera fusillé au printemps 1915 au sortir d'un simulacre de procès. Réhabilité 20 ans plus tard grâce à l'acharnement de son père, son nom sera inscrit dans le marbre du monument aux morts de son village. Son corps, lui, ne sera jamais retrouvé.

Jean-Marie Antonini a choisi de raconter cette histoire du point de vue de Lucien Casalta, le traducteur. Celui qui doit annoncer à son ami la sentence du tribunal. En langue corse puisque c'est la seule que Joseph Gabrielli comprenait. "C'est ce personnage que l'on suit. C'est avec lui que l'on découvre l'injustice et la bêtise humaine. Avec lui que l'on voit l'absurdité de la guerre. à travers ce film, j'ai voulu montrer le meilleur et le pire de l'homme", détaille le réalisateur d'origine balanine.

Les acteurs, Jean-Philippe Ricci, dans le rôle de Lucien Casalta, Antò Mela dans celui de Joseph Gabrielli, Jean-Toussaint Bernard qui campe le commissaire du gouvernement ou François Cardonnel, qui joue le capitaine, sont épatants.

Déjà sélectionné dans de nombreux festivals

Le film, qui a été tourné en partie à Dreux, mais aussi dans les plaines d'Aregnu et du Reginu, est porté par la puissance de ses dialogues. "J'ai voulu que ce soit vraiment réaliste. Aussi invraisemblable et cruel que cela puisse paraître, les mots prononcés par les membres de la cour martiale sont les phrases originales retrouvées dans les registres. Y compris quand ils se moquent de Joseph Gabrielli", explique Jean-Marie Antonini.

Si le réalisateur et la productrice Julia Retali sont ravis des prix et distinctions déjà reçus par Aio Zitelli, s'ils sont heureux des retours positifs qu'ils en ont, en Corse et à l'extérieur, leur plus grande fierté, c'est de pouvoir le présenter dans les établissements scolaires.

"J'ai commencé à domicile, au lycée de Balagne où il a été reçu avec beaucoup d'émotion. On va continuer la tournée à Bastia - au Fangu et à Montesoru -, à Ajaccio, dans le Fium'Orbu, où les chefs d'établissement et les enseignants nous sollicitent. J'ai le devoir de faire découvrir non pas mon film mais l'histoire de ces hommes aux jeunes générations, de leur faire comprendre avec des images l'ignominie de la guerre", conclut le réalisateur d'un court-métrage à voir absolument.

Le film, sorti en juillet dernier, a déjà été sélectionné dans de nombreux festivals de courts-métrages internationaux (Rome, Moscou, Chicago, notamment) et a déjà reçu pas moins de 11 prix. Il poursuit sa belle carrière et sera projeté en novembre à Milan. En janvier prochain, il partira même au Festival international de Jaipur, en Inde.

23/08/2020

« À son image » bientôt au cinéma

Thierry de Peretti : "une adaptation au cinéma, c'est la promesse d'engager un dialogue avec le livre"

Thierry de Peretti, scénariste et metteur en scène, s'apprête à adapter A son image, le dernier roman de Jérôme Ferrari, au cinéma. L'occasion de revenir avec le réalisateur d'Une Vie Violente sur ce difficile exercice, et sur son rapport à la littérature.

Publié le 23/08/2020 par Via Stella

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Thierry de Peretti au Seville European Cinema Festival de Seville, en 2017, après avoir reçu la récompense du meilleur scénario pour Une vie violente. • © RAUL CARO CADENAS/EFE/Newscom/MaxPPP

Thierry de Peretti, en deux films, Les Apaches et Une Vie Violente, s'est imposé comme une voix qui compte dans le cinéma français contemporain, après une carrière très remarquée dans le théâtre, comme acteur et metteur en scène.
Alors que son troisième long-métrage, L'infiltré, avec Vincent Lindon, Roschdy Zem et Poi Marmai¨, n'est pas encore sorti, Thierry de Peretti travaille déjà sur le prochain, l'adaptation pour le grand écran d'A son image, le roman de Jérôme Ferrari.
Une grande première pour lui qui a toujours, jusqu'à aujourd'hui, signé les scénarios de ses films.

Comment se passe l'adaptation ?
C'est vraiment un nouvel exercice... Qui demande une nouvelle manière d'écrire. Prenez les personnages, par exemple. Jusqu'à présent, je les écrivais sur mesure par rapport aux acteurs qui allaient les jouer, et que j'avais en tête. Souvent, quand j'entame un nouveau film, j'écris quelque chose et très vite j'amorce un travail de collaboration avec les acteurs, à travers les répétions, des impros. L'écriture, habituellement, pour moi, c'est un aller-retour permanent, avec les acteurs, les lieux envisagés pour le tournage. L'histoire se construit au fur et à mesure, se nourrit de tout ça.
Mais avec
A son image, les personnages sont écrits. Ca a un côté rassurant, c'est vrai, et en même temps, je me demande si je vais savoir écrire sur des choses qui sont aussi présentes, très dessinées. Est ce que je vais trouver ma place, par rapport à l'écriture de Jérôme, qui est très rigoureuse ? C'est l'une des questions que je me pose régulièrement.

A quel point votre film sera-t-il fidèle au livre ?
C'est très difficile à dire. On est partis sur l'idée d'une adaptation très fidèle, mais forcément, le passage au grand écran demande des ajustements. La temporalité du récit, par exemple, soulève beaucoup d'interrogations. Le récit de Ferrari passe du passé au présent avec une grande fluidité, et dans un livre, on peut le faire autant de fois que l'on veut. Au cinéma, c'est plus difficile, on court le risque de sombrer dans l'exercice de style, et de perdre de vue le cœur du récit.
Ce travail d'adaptation, ça va être une longue série de choix. De quoi peut-on s'affranchir, qu'est-ce qui, dans le roman, est destiné à être montré, et qu'est ce qui est destiné à ne pas l'être... Ca pose des questions infinies.

Mais j'aime l'idée qu'un film s'invente petit à petit, jour après jour.

jf

A son image, le roman de Jérôme Ferrari adapté par Thierry de Peretti • © Sébastien Bonifay/FTVIASTELLA
L'attente est grande, de la part du public, tout comme le risque de décevoir, vu le succès du livre.
Est-ce qu'on sera fidèles, pas fidèles ? Est-ce qu'on trahira, ou ne trahira pas ? Beaucoup de gens, c'est vrai, ont lu ce roman, et il y en a qui seront déçus, ça ne fait aucun doute. C'est le jeu.
Une adaptation, c'est la promesse d'engager un dialogue, une réflexion avec le livre. Ca donnera ce que ça donnera au final, mais ce qui m'intéresse, c'est de plonger dedans. C'est ça qui me passionne. Et ensuite, une forme va émerger.
Bien sûr, je me suis posé la question de savoir si le roman de Ferrari avait besoin du cinéma. Il est là, il existe, il est fort...
Alors évidemment qu'il n'en a pas besoin. L'idée c'est d'engager une relation, pas d'apporter quelque chose en plus.
Tout ce qui importe, c'est que cette réflexion soit fertile.

Est-ce qu'on trahira, ne trahira pas ?

Comment ça se passe avec Jérôme Ferrari ? Il y a des auteurs qui sont très jaloux de leur œuvre...
Jérôme laisse beaucoup de libertés, c'est plutôt moi qui le sollicite pour lui poser mille et une questions. Il me laisse un maximum de latitude. On échange sur des détails, sur la question du changement de temporalité, dont je vous parlais, ou encore sur comment rentrer dans les scènes, comme en sortir... En ce qui concerne l'écriture, il regarde ça de loin, mais il est par exemple très intéressé, en ce moment, par le choix des actrices et des acteurs.

Vous pensez commencer le tournage quand ?
Idéalement à la fin de l'été 2021, mais je m'avance un peu, il faudrait vraiment qu'on avance vite.

Thierry de Peretti sur scène à Tokyo, dans Huis-Clos de Jean-Paul Sartre, en 2006

Thierry de Peretti sur scène à Tokyo, dans Huis-Clos de Jean-Paul Sartre, en 2006 • © AFP PHOTO/YOSHIKAZU TSUNO

Est-ce que vous diriez que vous faites un cinéma littéraire ?
Dans le milieu, chez les critiques, "cinéma littéraire" ça sonne toujours un peu comme une critique. La plupart du temps, c'est une manière de dire qu'il y a beaucoup de dialogues. Pour ma part, les auteurs français à qui l'on fait ce reproche, Marcel Pagnol, Sacha Guitry ou Jean Eustache, par exemple, je les aime beaucoup.

Deux d'entre eux étaient écrivains et dramaturges...
C'est vrai. Et Jean Eustache... Dans La maman et la putain, y a une langue, les personnages monologuent, c'est l'exemple type de ce que l'on pourrait appeler un cinéma littéraire, mais ils existent à partir du moment où ils parlent. C'est la langue qui fait l'action.
Malgré tout, quand quelqu'un qualifie un film de littéraire, c'est jamais très bon signe.

John Conrad • © DR
Vous êtes un lecteur, depuis votre plus jeune âge. Est-ce que vous pensez que certains livres ont eu une influence sur votre cinéma ?
Oui, bien sûr. Il y a ceux auxquels je reviens tout le temps, Jack London, William Faulkner, ou Joseph Conrad...
La ligne d'ombre, Lord Jim m'ont beaucoup marqué, et quand j'écris j'y pense beaucoup.

Trois auteurs anglo-saxons...
Quand j'ai commencé la mise en scène, je mettais en scène Bernard -Marie Koltès, qui était très influencé par cette littérature, Baldwin, Styron, Les sept piliers de la sagesse de Lawrence. Et j'ai lu ce qu'il lisait. Il dévorait ces auteurs de manière compulsive, presqu'exhaustive.
Ca m'a fasciné. Alors je me suis plongé dans les romans auquel il se référait. Quand j'écris des scénarios, ils sont présents à mon esprit, toujours.


Sébastien Bonifay

14 août 2020

bellefille

Après ce rapide tour d'horizon, on ne peut que souhaiter que des metteurs en scène s'intéressent enfin à la Corse sans aligner les sempiternels clichés sur l'ïle et ses habitants...

Le cinéma, c'est aussi les salles de cinéma. Et à cet égard il convient de saluer la belle initiative de Ceccè Acquaviva :

Le cinéma Le Fogata

fogata

fogata

Découvrez Le Fogata et ses programmes ; Cinéma Le Fogata - Col de Fogata - 20220 Ile Rousse
Tél / Fax : 04 95 39 18 97 - Email : cinemalefogata@yahoo.fr
Site http://www.cinema-fogata.com/presentation-cinema-ile-rousse.php


fogata

8 janvier 2020

Une 2ème salle au Fogata

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8 juillet 2020

fogata

14/05/2021fogata

fogata

Le cinéma corse a enfin son service de vidéo à la demande

Par: Jean-Baptiste Croce
Publié le: 04 août 2020

L'équipe d'Allindi avec de gauche à droite : Gérôme Bouda, Joseph Greani-Leccia, Dorianne Bouisset et Maria-Francesca Valentini.
Documents Corse-Matin

Depuis quelques mois, les plateformes de vidéo à la demande fleurissent sur tous les écrans de télévision et connaissent un succès croissant.

Il faut dire qu'elles donnent l'occasion de découvrir des films tranquillement installé chez soi, dans un confort plus qu'appréciable en ces temps de crise sanitaire et de psychose virale.

Depuis le confinement général décrété par le gouvernement entre la mi-mars et la mi-mai, ces plateformes ont proposé des centaines de séries et longs-métrages.

Un pari osé

Au grand dam des exploitants de cinémas qui voient là une concurrence directe, beaucoup de ces films sont proposés quelques semaines seulement après leur sortie officielle. Certains ont même été directement diffusés en VOD sans même avoir été préalablement distribués dans les salles obscures.

Ce fut le cas pour Pinocchio, le nouvel opus du cinéaste italien Matteo Garone. Librement inspiré du conte de Carlo Collodi, ce film fantastique avec Roberto Begnini dans le rôle de Geppetto a été vendu à Amazon Prime Video et ne sortira donc jamais dans les cinémas français.

Ce fut également le cas pour le dernier thriller de Martin Scorsese, The Irishman avec Robert de Niro et Al Pacino, qui ne peut être vu que sur Netflix.

D'autres plateformes spécialisées dans le 7e art sont très prisées comme Filmo TV ou Univers Ciné. On y trouve toutes sortes de films, des plus récents aux plus anciens, produits dans le monde entier et souvent présentés dans leur version originale, pour le plus grand plaisir des cinéphiles purs et durs.

Aujourd'hui, Gérôme Bouda et Maria-Francesca Valentini, deux jeunes insulaires que l'on peut qualifier de visionnaires, ont décidé de créer eux aussi une plateforme de vidéo à la demande. Mais contrairement à toutes les autres, la spécificité de celle-ci est de ne proposer que du made in Corsica.

Oui, oui, vous avez bien lu : uniquement des films et des documentaires réalisés par des artistes corses ou ayant trait à notre île.

Vous conviendrez que le pari est osé mais que le jeu en vaut la chandelle car un tel service n'existait pas.

Avec leur société Allindi qui est spécialisée dans l'audiovisuel et dont le siège se trouve à Ajaccio, Gérôme et Maria-Francesca, dont il faut vanter l'esprit d'initiative, veulent aller de l'avant. Ils sont confiants en leur projet et pensent que cette initiative culturelle résolument territoriale séduira un grand nombre de spectateurs de Corse et d'ailleurs.

Un marché en plein essor

« Nous avons fondé un service inédit qui, dans son genre régional, intègre l'une des niches d'un vaste marché en plein essor, expliquent-ils. C'est un nouvel espace de diffusion, d'expression et de conservation au service d'un paysage audiovisuel insulaire de plus en plus dynamique. »

En attendant celui du Centre national du cinéma, ils ont déjà reçu le soutien financier de la Collectivité de Corse et de l'agence pour le développement économique de la Corse.

Pour travailler dans les meilleures conditions, ils ont même recruté une coordinatrice éditoriale en la personne de Dorianne Bouisset.

Et pour lancer Allindi de la meilleure des manières, un partenariat a été noué avec le Festival de Lama qui, chaque été, organise une compétition de films corses dans la vallée de l'Ostriconi.

Si cette année la manifestation n'a pu avoir lieu dans sa forme habituelle à cause du Covid-19, le programmateur Laurent Hérin a tout de même souhaité que toutes ces productions insulaires ne restent pas dans l'anonymat. De fait, ces courts-métrages seront diffusés sur Allindi.com.

Ce service est très facile d'accès. On peut visionner les films sur son ordinateur, sa tablette, son portable ou, après une simple connexion, sur sa télévision.

L'abonnement est ouvert depuis le 1er août. En ne payant que quarante euros par an ou quatre euros par mois dont 35 % servent à rémunérer les artistes et les auteurs, on peut découvrir dès à présent plusieurs dizaines de films en ligne.

Le programme, qui propose des fictions et des documentaires, sera alimenté tous les mois par de nouvelles œuvres qui viendront étoffer l'offre initiale.

On pourra même y trouver de vieux films corses comme, par exemple, Malavia de Dominique Tiberi qui date de 1985.

à la découverte de Delphine Leoni

Parmi les nouveautés, on retiendra Eja d'Andrea Marchese, Notre innocence de Tom Porte, En meute ou solitaire de Camille Martin-Donati ou encore Les saisons sauvages de Nathalie Giraud et L'odeur du gaz de Jean-Louis Tognetti sur les supporters du club de foot ajaccien, le Gazelec.

On peut également découvrir sur Allindi.com un excellent court-métrage que nous vous conseillons vivement. Il a pour titre La nuit est là et a été réalisé par Delphine Leoni que les habitués de France 3 Corse connaissent bien. Cette jeune et charmante journaliste présente souvent le journal de Corsica Sera. Sans la connaître personnellement, nous n'aurions jamais pensé qu'elle puisse mettre en scène un film d'une telle puissance de ton, d'une telle noirceur, d'une telle violence.

Elle raconte l'histoire d'une terrible vengeance. Celle d'une femme amoureuse qui n'hésitera pas à tuer les assassins de son compagnon. Lorsque nous avions découvert ce film lors du festival Arte Mare à Bastia, il nous avait rappelé le drame allemand In the fade qui avait permis à Diane Kruger d'obtenir le prix d'interprétation féminine au Festival de Cannes 2017.

Delphine Leoni a du talent. Elle doit absolument persévérer dans cette voie. Grâce à Gérôme Bouda, son film peut être vu à loisir par le plus grand nombre. Pourquoi dès lors s'en priver !

La naissance de la plateforme Allindi peut être considérée comme un véritable événement culturel car elle va dans le droit fil d'une politique régionaliste digne d'intérêt. D'autant qu'elle privilégie le bilinguisme et donne une visibilité à la création artistique locale.

17/11/2020

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Quatre films de réalisateurs corses à découvrir au cinéma en 2022

Par: L. H.
Publié le: 01 mars 2022 à 08:20

Pierre Salvadori à Lama
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'Permis de construire' d'Éric Fraticelli avec Didier Bourdon sort le 9 mars.
"Permis de construire" d'Éric Fraticelli avec Didier Bourdon sort le 9 mars. Anghjulà Ricciardi

2022 est une année importante pour le cinéma corse. Pas moins de quatre films de réalisateurs insulaires sont à découvrir ces six prochains mois.

Infiltré

Sur les écrans depuis le 9 février, Enquête sur un scandale d'État, le troisième film de Thierry de Peretti, a reçu un accueil presse dithyrambique. En tête des entrées le jour de sa sortie, le film, toujours à l'affiche, va dépasser le nombre de spectateurs de ses deux précédents longs-métrages, Les Apaches et Une vie violente. Au 23 février dernier, après deux semaines d'exploitation, il avait déjà réalisé 160 000 entrées dans les salles françaises.

Un très beau score vu la période qui enregistre une baisse de 30 % par rapport à 2019. Thierry de Peretti travaille déjà sur son prochain film, l'adaptation du roman À son image de Jérôme Ferrari. Un retour aux sources pour le réalisateur ajaccien qui se dit « heureux de retrouver son territoire de cinéma ».

Comédie

Permis de construire, le premier film comme réalisateur d'Éric Fraticelli, est lui attendu le 9 mars prochain. Les différentes avant-premières qui ont eu lieu dans l'île, de Lama au Fogata en passant par Lecci ou Bastia, ont toujours fait le plein.

Cette comédie tournée en Balagne était prévue en janvier mais a finalement été repoussée de deux mois. Elle continue à être très attendue et bénéficie d'un bouche-à-oreille positif. Sera-t-il suffisant pour exploser également sur le continent ? Ici, en Corse, les exploitants attendent la sortie avec impatience. Pido, que l'on arrête plus, vient de commencer le tournage en Corse-du-Sud de son deuxième film, l'adaptation de sa pièce à succès, Le Clan, tandis que le troisième est déjà prévu pour cet automne.

Comète

I Comete est le premier long-métrage de l'acteur/réalisateur Pascal Tagnati. Particulièrement attendu, ce film tourné à Tolla vient de voir sa sortie avancée de deux mois.

Prévu en juin, il débarque finalement le 20 avril prochain sur les écrans de France et de Navarre.

Repéré et primé au Festival de Belfort, I Comete ne cesse de faire parler de lui, il a été primé à Rotterdam, au Pérou et présenté à Cannes dans la section parallèle de L'ACID.

À cette occasion, le quotidien Libération lui avait consacré trois pages et sa couverture. Présenté en avant-première à Lama et Arte Mare, le film est également attendu par les exploitants insulaires avec un public différent que celui de Permis de Construire. Les deux films témoignent en tout cas de la diversité et de la qualité du cinéma corse.

Bande

Sur le tournage de

Sur le tournage de "La Petite Bande" de Pierre Salvadori. L.H.

Enfin, le dernier film d'un réalisateur insulaire prévu en 2022 est celui du Venacais Pierre Salvadori. La Petite Bande, intégralement tourné en Centre Corse et à Sartène, distribué par Gaumont, est attendu mi-juillet sur les écrans français. On se souvient du très bel accueil d'En Liberté, son précédent long. Cette nouvelle comédie, qui met en avant une bande de jeunes écologistes en herbe, risque d'être une des belles surprises de l'été. On espère que Pierre Salvadori, aujourd'hui installé du côté d'Oletta, viendra présenter le film en avant-première dans les cinémas de Corse.

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Pierre Salvadori à Lama - N2B

17/07/2022

Les cinémas de Corse résistent à la baisse de la fréquentation

Par: Laurent Herin
Publié le: 16 juillet 2022
Dans: Culture - Loisirs

En créant des événements comme, ici, l'avant-première de « La Petite Bande », le Régent attire du monde.
En créant des événements comme, ici, l'avant-première de « La Petite Bande », le Régent attire du monde.

L. H.

Depuis le début de l'année, les salles obscures accusent, au niveau national, une perte de 30 % de leurs entrées par rapport à 2019. Confrontés à ce qui peut paraître une simple période difficile ou une crise plus profonde du système, les exploitants corses font face.

Entre 2017 et 2019, les cinémas ont connu l'embellie avec des entrées toujours en hausse. Mais, depuis janvier dernier, la fréquentation est en chute libre, soit une baisse de 30 % par rapport à 2019. Sachant que cette dernière est considérée comme une année record, puisqu'avec 213 millions d'entrées, elle avait alors atteint le deuxième plus haut niveau depuis 50 ans.

Entre 2020 et 2021, la Covid est entrée dans la danse, entraînant les confinements et la fermeture des salles. Pendant près de dix mois, les spectateurs ont été privés de ce loisir populaire et accessible, au point de perdre l'habitude de se rendre en salle.

Ennemi public numéro 1

Michel Simongiovanni tente de positiver.
Michel Simongiovanni tente de positiver. Florent Selvini

C'est en tout cas, l'argument numéro un pour expliquer cette désaffection. « Je ne crois pas au manque de films, l'offre est là. Rien qu'en ce moment, il y a un Marvel, des comédies, les derniers films de François Ozon et Woody Allen ou encore Top Gun 2 qui continue de cartonner. Le prix n'est pas non plus un argument, surtout ici en Corse ou nous avons maintenu des tarifs bas, les touristes nous le font souvent remarquer », relève Michel Simongiovanni, l'exploitant de l'Ellipse à Ajaccio. Pour lui, la fermeture des salles a avant tout entraîné une perte d'habitude. Certains spectateurs occasionnels sont passés de deux ou trois séances par an à une seule.

Cecce Acquaviva et Daniel Benedittini espèrent rapidement retrouver le sourire.
Cecce Acquaviva et Daniel Benedittini espèrent rapidement retrouver le sourire. L. H.

Un constat confirmé par une récente étude du CNC : 48 % des Français avouent être revenus moins souvent ou plus du tout depuis la réouverture des salles. Daniel Benedittini, du Régent, va dans le même sens : « Plus on va au ciné, plus on a envie d'y aller. Il y a eu une cassure. Certains spectateurs tardent à revenir. » Ce dernier évoque également l'actualité qui a éclipsé les sorties de films : les élections, la guerre en Ukraine, la crise, etc. Pourtant, l'exploitant, qui prépare la mise en chantier de son futur multiplexe de six salles sur Bastia, ne veut pas perdre espoir. Il est conscient que la période, habituellement faible, ne fait rien pour aider : « La pluie, on le sait, remplit les salles. Au contraire, les gens, en ce moment, privilégient la plage ou les soirées en terrasse. » Même son de cloche chez Cecce Acquaviva, directeur du Fogata : « Chaque année, au printemps, on sait qu'il est difficile de faire revenir les gens en salle. Et ce n'est pas un été habituel : la peur d'une reprise du Covid est là et on constate un flop du côté des comédies françaises. »

Permis de construire

Rémy Toscano préfère rester mesuré. - Doc CM
Rémy Toscano préfère rester mesuré. Doc CM

Seule exception à ce tableau noir, tous s'accordent à le dire, c'est la sortie en avril dernier de Permis de Construire. Véritable locomotive, le film d'Éric Fraticelli a réalisé des scores insulaires « de l'ordre du jamais vu », selon les exploitants de l'île. Au niveau national, il a rassemblé 600 000 spectateurs, le classant en dixième position des meilleures entrées de l'année. En Corse, il dépasse des films comme le dernier Star Wars ou n'importe quel Marvel. Permis de Construire a « explosé » les chiffres au Galaxy, au Régent, au Fogata et à L'Ellipse, au point d'être considéré comme « l'arbre qui cache la forêt et qui masque partiellement cette baisse des entrées », selon Michel Simongiovanni. « Je pense avoisiner le chiffre de - 25 % d'entrées sur la période. Sans le film de Pido, je serais à - 35 % », ajoute Cecce Acquaviva. « Sans Permis de Construire, on va au-delà des 30 % de baisse de fréquentation », confirme Rémy Toscano, du Galaxy, à Lecci.

Michèle de Bernardi essaye de garder le sourire.
Michèle de Bernardi essaye de garder le sourire. L. H.

Le film n'était pas à l'affiche du Studio, le cinéma du centre-ville bastais, un manque à gagner pour Michèle de Bernardi : « La période est extrêmement difficile. Je sens un vrai manque d'engouement pour les films, même chez les jeunes. » Daniel Benedittini insiste : « Hormis cette locomotive et quelques blockbusters - Spiderman, Top Gun, Dune ou Batman - rares sont les films qui sortent vraiment leur épingle du jeu. » L'autre point d'accord entre les exploitants de Corse est celui concernant les plateformes. Tous en conviennent, elles n'ont pas forcément le rôle de grand coupable que l'on veut bien leur attribuer. « On a connu des baisses d'entrées à chaque nouveau moyen de diffusion. La télévision, le DVD, les nouvelles chaînes ont causé des pertes au 7e art. Aujourd'hui ce sont les plateformes parce que les gens aiment la nouveauté. Mais je pense, j'espère, que l'effet va s'atténuer et qu'ils reviendront chez nous. L'expérience en salle est unique, on ne voit pas de la même façon un film au cinéma, chez soi ou sur son écran de téléphone », insiste le directeur du Régent.

Plus inquiétant pour Daniel Benedittini comme pour Michel Simongiovanni, l'attitude de Disney+, grand pourvoyeur de succès. Le groupe a récemment décidé de sortir la moitié de ses films sur sa plateforme plutôt qu'en salle pour faire pression sur la France et sa fameuse chronologie des médias. « Il ne faudrait pas que la situation s'enlise, insistent les deux exploitants. Les films Disney font beaucoup d'entrées chaque année. »

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Daniel Benedittini au régent Photo Laurent Hérin

L'événement

Pour faire venir les spectateurs, Daniel Benedittini, à l'instar de ses collègues, multiplie aussi les événements : avant-premières, séances avec équipe, festivals, etc. À ce titre, tous s'accordent à dire que la Fête du cinéma a eu un impact positif sur les entrées. Les chiffres du CNC confirment son succès : en quatre jours, elle a accumulé 3,2 millions d'entrées pour 3,42 millions en 2019, année record, et 2,7 millions en 2018. « C'est aussi lié aux films proposés, précise Michèle de Bernardi. Avec le film d'animation Les Minions 2 : Il était une fois Gru, on savait que l'on allait attirer du monde. »

Pour beaucoup, cette performance tend surtout à confirmer le poids du prix des billets dans la baisse des entrées (lire ci-dessous). Un problème rapidement balayé par les exploitants de l'île. Il faut dire qu'en Corse, contrairement à certaines salles du continent, les prix n'ont pas explosé et dépassent rarement 8 €. « Certains, particulièrement les touristes, en découvrant nos tarifs sont étonnés et, du coup, prennent plus de confiseries », s'amuse Rémy Toscano.

La baisse des entrées touche, selon une étude récente du CNC, en priorité les plus de 60 ans. Un constat que confirme Michèle de Bernardi : « Le Studio propose beaucoup de films art & essai. Le gros de notre clientèle a plus de 60 ans. Du coup, ces séances se sont vidées. On accuse, sur ces dernières semaines, une baisse de 70 % par rapport à 2019. »

De l'ombre à la lumière

Un constat inquiétant qui pousse l'exploitante a envisager un ou deux licenciements d'ici la fin de l'année. « On ne va pas pouvoir continuer comme ça... », lâche-t-elle dépitée. Rémy Toscano est plus mesuré : « J'avoue que je manque de recul. Pour le Galaxy, à cause des différents confinements, ce sont nos premiers vrais mois d'avril et mai. Juillet démarre faiblement mais on verra ce week-end avec la sortie du dernier Marvel, Thor : Love and Thunder. On attend des jours meilleurs. » Michel Simongiovanni ne voit pas les choses autrement : « Il est évident que certains spectateurs ne reviendront pas. En même temps, je nous considère encore relativement novices dans l'exploitation. Il y a eu par le passé d'autres périodes difficiles. »

Au diapason des autres exploitants de Corse, le dirigeant de l'Ellipse et, très bientôt, du Lætitia dans le centre-ville d'Ajaccio, conclut : « Ce n'est effectivement pas la joie, mais pas encore la cata ! »

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La jeune réalisatrice corse Caroline Poggi décroche un Ours d'Or à Berlin

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Caroline Poggi et Jonathan Vinel, vendredi soir, au moment
de la remise de ce prix lors de la 64e Berlinale. ©Maxppp
Par CH. L.
Créé le 17/02/2014 07:02

Originaire de Bastelicaccia, étudiante à Corte, à 24 ans (depuis 15 jours), elle a co-réaliséun court-métrage qui a séduit le jury du prestigieux festival. L’originalité et le travail ont payé

Caroline Poggi et Jonathan Vinel (25 ans) ont remporté vendredi l'Ours d'Or du court-métrage au prestigieux Festival international du film de Berlin, 64e du nom, qui s'est déroulé du 6 au 16 février. Le jury s'est enthousiasmé pour leur film Tant qu'il nous reste des fusils à pompe, un court que les spectateurs insulaires n'ont hélas pas eu encore le plaisir de voir mais qui raconte un été de canicule dans un petit village du sud-ouest, à Bouloc. Les rues sont désertées mais Joshua erre et voit partout les souvenirs de son meilleur ami suicidé. Lui-même appartient au monde des morts et veut prendre soin de son frère...

Déjà remarquée pour son film Chiens

Un film sombre, ambitieux et qui décroche un prix prestigieux dans ce festival qui figure parmi les cinq plus côtés du 7e art. En conférence de presse, samedi, la jeune productrice Lou Chicoteau, aux côtés deux primés, expliquait : « Nous nous sommes connus dans le cadre de nos études et nous l'avons fait alors que nous sommes encore étudiants. Le Grec, un organisme spécialisé a permis de le produire. Mais nos familles ont aussi participé, on avait lancé également un crowdfunding. » Si elle co-réalise ici, Caroline Poggi, originaire de Bastelicaccia, est tout sauf une inconnue pour les amateurs de cinéma. Elle s'était en effet déjà fait remarquer l'an passé avec son court-métrage Chiens. Elle avait eu les honneurs du festival de Clermont-Ferrand puis s'était vue remettre, en juin, le prix du meilleur court-métrage international au festival de Grimstad (Norvège). Enfin, le film avait été projeté, à la fois à Corte, ainsi qu'au festival de Lama, cet été. Un film réalisé dans le cadre du diplôme Creatacc de l'université de Corse, qui avait par ailleurs participé à sa production.

Incroyablement original, dans son propos et sa forme, Chiens suivait un chasseur parti sur les traces d'un sanglier avec ses trois chiens. Un univers minimaliste, avec des dialogues au compte-gouttes, une photographie splendide... bref, un vrai beau travail d'artiste. Qui laissait déjà présupposer un bel avenir pour cette réalisatrice corse. Avec, maintenant, cette nouvelle récompense internationale, Caroline Poggi devrait pouvoir accéder à de nouveaux projets et surtout pouvoir les financer !

Après Thierry de Peretti et Les Apaches cette année, le cinéma insulaire semble être sur la meilleure des dynamiques. Prouvant aussi que l'insularité est un handicap que le talent peut balayer.

Source: http://www.corsematin.com

Marcu Maria

Début Novembre 2012, une équipe de 15 personnes se sont réunies une semaine en plein cœur du Niolu pour le tournage d'un court métrage intitulé "Marcu Maria". La réalisatrice Julie Perreard et la productrice Michèle Casalta de Mouvement Production proposent ainsi de retracer un douloureux épisode de l'histoire de Corse; celui des "pendus du Niolu".
En juin 1774, la Corse n'est française que depuis quelques années lorsqu'une révolte de patriotes insulaires est violemment réprimée. Pour certains d'entre eux se sera la déportation vers le bagne de Toulon pour 11 autres la pendaison. Le jeune Marcu Maria est la plus jeune des victimes de cette exécution. Il donne son nom à ce magnifique court métrage dont la sortie est prévue au printemps 2013.

"Marcu Maria ", eccu u nome di u ghjuvanottu amazzatu in Niolu in u 1774 da i suldati francesi, mà hè dinu u titulu d'un filmu realisatu da Julie Perreard pocu fà...
Via Stella hà passatu un ghjornu cù a squadra di issu filmu chi escerà in u 2013...

sujet France 3 corse via stella pour l'émission inseme.

équipe Via Stella : Jean Michel Bertola/ Patrick Lantermino / Julie Labrouche / Diana Saliceti.
novembre 2013

 

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L'Institut Régional du Cinéma et de l'Audiovisuel Corse (IRCA)

La vie filmée des Corses au centre culturel de Sartène


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Pour diverses raisons techniques, le festival du film corse est reporté au mois de mai. Pour que le public puisse tout de même découvrir le cinéma insulaire, le centre culturel Laurent-Casanova consacre deux soirées en hommage aux Corses, vendredi et samedi à 20 h 30, avec le film de Frédéric Farrucci La vie filmée des Corses. Une histoire des Corses au XXe siècle, à partir de films amateurs mis en dépôt à la cinémathèque ou collectés auprès de particuliers. Ce feuilleton documentaire, de six épisodes de 52 minutes, retrace, à travers l'histoire de quelques témoins emblématiques et de leur famille, six décennies de la vie de cette communauté (de 1920 à 1981) dans l'île, sur le Continent et à travers le monde. Des séquences « émotion » pour les Sartenais et les habitants de la région qui pourront se reconnaître sur l'écran ou revoir des personnes aujourd'hui disparues.

« Après avoir rencontré Frédéric Farrucci lors du festival du film corse, nous avons voulu consacrer deux soirées à La vie filmée des Corses et en faire un événement à part entière », explique Pascale Berthot, directrice artistique du centre culturel Laurent-Casanova. Les projections seront suivies de débats avec le producteur du film Jean-Pierre Alessandri.

Entrée des séances : 6 euros.

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