Au sommaire de cette page (les nouveautés sont en rouge):
Les chants
polyphoniques géorgiens
Quatuor Adjam
Ala das Namorados
Roberta Alloisio
Amalgamation Choir
Atine
Cristina Branco
Buena Vista Social Club
Anouar Brahem
Canzoniere Grecanico Salentino
Jorge Fernando
Renaud Garcia-Fons
Bebel Gilberto
Inti Illimani
Angélique Ionatos
Agnès Jaoui
Josefina
Kayhan Kalhor & Erdal Erzincan
Kassav'
Laïs
Madredeus
Mariza
McDonnell Trio
Mìsia
Ana Moura
Mze Shina
Nusrat Fateh Ali Khan
Stelios Petrakis
Astor Piazzolla
Quartetto Urbano
Marina Satti
Soledad
Tenore Antoni Milia di Orosei
Rokia Traoré
Savina Yannatou & Primavera en Salonico
Vous pouvez également
retrouver les invités des rencontres
de Calvi sur une page spécifique :
Tarek Abdallah & Cheikh Zein Mahmoud
Beñat Achiary
Actores Alidos
Houria Aïchi
Aida & Babak Quartet
Armoniosoincanto
Assurd
Françoise Atlan
Abed Azrié
Band of Gnawa
Barzaz
Bellanöva
Belugueta
David Berkeley
Richard Bona
Daniele di Bonaventura
Waed Bouhassoun
Patrizia Bovi
Francesca Breschi
Bulgarka Quartet
José de Las Camarones
Las hermanas Caronni
Cigùri
Ablaye Cissoko
Marcello Colasurdo
Colenso Abafana
Collectif 1+1
Rodrigo Cuevas
Cuncordu e Tenore de Orosei
Ensemble Conductus
Ensemble Constantinople
Lo Cor de la Plana
Corou de Berra
Sidikiba Coulibaly
Xanthoula Dakovanou
Les Dames de la Joliette
Riccardo Del Fra
Ensemble Diabolus in musica
Ensemble Dialogos
Doulce mémoire
Nahawa Doumbia
Mathias Duplessy
Ebrel-Le Buhe-Vassallo
Egschiglen
Elsafty/Armstrong/Browne Trio
Andy Emler
Empreintes
Erotokritos
Eva Quartet
Carlo Faiello
Faïz Ali Faïz
Faytinga
Nilda Fernandez
Paolo Fresu
Gacha Empega
Nasanjargal Ganbold
Alireza Ghorbani
The Glas Vocal Ensemble
Cheikh Ahmad Hawili
Huong Thanh
Huun Huur Tu
Ensemble Ialma
Ensemble Imeri
André Jaume
Trio Joubran
Kalakan
Yann Fañch Kemener
Ensemble Kodo
Dom La Nena
Alain Larribet
Morgane Le Cuff
Elena Ledda
Ray Lema
Ensemble Leyli
Mahotella Queens
Mahwash & Ensemble Kaboul
Malicorne
Silvia Malagugini & Nonna Sima
La Mal Coiffée
I Fratelli Mancuso
Giovanna Marini
Rocío Márquez
David Mayoral
Abdullah Miniawy
Mieko Miyazaki
Dario Muci
Nisthiman Project
La Noeva
Nørn
Ensemble Organum
Enza Pagliara
Mélanie Panaget
Ulla Pirttijärvi
Naranbaatar Purevdorj
PVC Napoli Quartet
Radio Babel Marseille
Rassegna
Aïcha Redouane
Guylaine Renaud
Alejandra Ribera
Salem Tradition
Bernardo Sandoval
Julia Sarr
Anna Sato
Ferran Savall
Jordi Savall
Renat Sette
The Shin
Slaveï Quartet
Malick Pathé Sow & Bao Sissoko
La Squadra di Genova
Rosemary Standley
Adam Strug
Sutari
Teatr Pieśń Kozła
Teir (Trio Ebrel-Le Buhe-Vassallo)
Riccardo Tesi
Manu Théron
Tirana
Fadia Tomb El-Hage
Triorient
Ensemble Tronos
Trio Tzane
Connie Valentini
Marthe Vassallo
Pino de Vittorio
Les Voix de Géorgie
Warsaw Village Band
Danyèl Waro
Gabriel Yacoub
Dhafer Youssef
Monâjât Yulchieva
Okna Tsahan Zam
Antonio Zambujo
ANTHOLOGIE DES MOMENTS PRECIEUX DES SUDS
C’est par une belle soirée estivale, à la fin d’un concert de Toumani Diabaté, que l’idée d’une collaboration entre le label world village et le Festival des Suds germe. Premiers défrichages dès septembre 2008 autour de l’idée d’un CD. Et sort le 30 mai 2012 le coffret CD-DVD
Habillé par le célèbre couturier arlésien Christian Lacroix, l’objet se compose d’un CD, d’un DVD et d’un riche livret. Le tout reflète la variété et l’extrême qualité des spectacles proposés.
Le CD et le DVD rassemblent des extraits (différents) de captations réalisées dans le cadre du festival Les Suds à Arles, en particulier des « Moments précieux », c’est à dire les concerts ayant lieu dans la cour de l’archevêché.
Chant anatolien de la Turque Gülcan Kaya, tango des Argentins de 34 Puñaladas , dhrupad hindoustani de Wasifuddin Dagar alternent avec des rencontres singulières (le Basque Beñat Achiary avec l’Occitane Guylaine Renaud, la chanteuse judéo-arabe Françoise Atlan et l’ensemble iranien Constantinople, ou le projet Chi Na Na Poun, qui réunit les musiciens occitans Manu Théron, Patrick Vaillant et Daniel Malavergne), et aussi Angélique Ionatos, deux des trois frères Joubran...
Sur le DVD on trouve entre autres nos amis d'A Filetta pour un court extrait de Médée capté en 2007, la grande Lucilla Galeazzi (Italie), Mayra Andrade (Cap-Vert) — ici encore presque débutante –, Omar Sosa (Cuba), Rocío Marquez, et enfin Houria Aïchi, accompagnée par l’ensemble Hijâz’Car.
CD - 12 titres
1/ Avshalom Farjun & Avi Agababa, Israël - Moment Précieux 2006
2/ Diego Amador, Andalousie - Moment Précieux 2007
3/ Gulçan Kaya, Turquie/Anatolie - Moment Précieux 2005
4/ Rajery, Madagascar - Moment Précieux 2009
5/ Angélique Ionatos, Grèce - Moment Précieux 2003
6/ Jorge Pardo, Espagne - Moment Précieux 2009
7/ Chin Na Na Poun, Provence/Languedoc - Moment Précieux 2004
8/ Samir & Wissam Joubran, Palestine - Récital Mahmoud Darwich 2008
9/ Françoise Atlan, Maroc/France & L'Ensemble Constantinople, Iran/Québec - Moment Précieux 2007
10/ 34 puñaladas, Argentine - Moment Précieux 2004
11/ Beñat Achiary & Guylaine Renaud, Pays Basque/Provence - Création dans les Musées 2010
12/ Wasifuddin Dagar, Inde - Moment Précieux 2007
DVD - 13 titres
1/ Omar Sosa, Cuba - Moment Précieux 2006
2/ Pascals, Japon - Moment Précieux 2006
3/Mayra Andrade, Cap Vert - Moment Précieux 2004
4/ Motion Trio, Pologne - Moment Précieux 2008
5/ Trio Passos-Ramos-Carneiro, Brésil - Moment Précieux 2007
6/ Stimmhorn, Suisse - Moment Précieux 2007
7/ Gong Linna, Chine - Moment Précieux 2008
8/ Lucilla Galeazzi, Italie - Moment Précieux 2005
9/ Claras Luces, Cuba - Moment Précieux 2005
10/Ballaké Sissoko & Vincent Ségal, Mali/France - Moment Précieux 2010
11/ A Filetta, Corse - Création dans les Musées 2007
12/ Houria Aïchi & L'Hijâz'car, Algérie/France - Création dans les Musées 2008
13/Rocio Marquez, Andalousie/Espagne - Théâtre Antique 2010
Générique de fin : Houria Aïchi
Pour découvrir les musiques du monde, écoutez sur Radio Suisse Romande l'excellente émission hebdomadaire de Vincent Zanetti "L'écoute des mondes", tous les dimanches de 15 à 16h.
Pour capter RSR sur internet, rendez-vous à l'adresse suivante :
https://www.rts.ch/espace-2/programmes/l-ecoute-des-mondes/
Les émissions restent archivées pendant deux mois et peuvent être écoutées via internet. Il suffit de disposer de RealPlayer et de recopier l'adresse (URL) correspondant à l'émission. Pour écouter en direct, encore plus simple : cliquer sur "en direct" puis sur "Espace 2".
Les émissions récentes :Commencer
cette rubrique par
la comédienne, scénariste, réalisatrice et
chanteuse Agnès Jaoui peut sembler étrange. Et pourtant ...
Canta est un réel chef d'oeuvre.
Ce qui frappe le plus, c'est l'aisance et le naturel d'Agnès Jaoui, qui
ne semble jouer aucun rôle de composition.
Elle reçoit dans ce disque deux de ses idoles : la Brésilienne Maria Bethânia et la portugaise Misia qui lui donnent la réplique respectivement sur Samba em preludio et Fado de retorno. Elle partage également le micro avec Marcos Arieta, les Espagnols du groupe Elbicho qui a renouvelé le flamenco. Elle est accompagnée par les guitaristes Roberto Gonzalez Hurtado et Dimas Martinez Dubost, qui, en plus des arrangements, signe également la bouleversante Milonga del navigante.
Soledad est un groupe de cinq jeunes musiciens français, issus de la musique classique et passionnés de la musique d'Astor Piazzolla, auquel ils empruntent sur ce CD pas moins de six morceaux : Milonga del Angel, Michelangelo 70, Escualo, Ballet Tango, Libertango et Nuestro Tiempo. A noter aussi le Tango pour Claude de Richard Galliano et deux tangos de Stravinsky.
Née
à
Marseille en 1974, d’origine Gitane Andalouse, Josefina commence
à chanter très jeune, à l’occasion de réunions festives et sa famille
est son premier public. Dès l’âge de 10 ans, elle caresse l’idée de
composer ses propres chansons et, déterminée, elle décide de « faire de
la musique... Rien d’autre ! ».
En 1993, dans le Var, elle crée un
groupe en famille, avec ses frères et ses cousins. Le groupe se produit
dans de petits festivals locaux. Après la dispersion du groupe,
Joséfina continue sa route. Elle se produit en 1998 à Ajaccio, en
première partie du concert de Patrick Fiori. Puis elle rencontre Chico
et les Gypsie’s, qui lui proposent de les accompagner dans une tournée
qui durera un an, et auprès desquels elle fait ses armes.
Elle a fait
ensuite partie du groupe I Muvrini pendant 5 ans, entamant avec eux une
tournée nationale et internationale. Jean-François Bernardini lui
demande de traduire un de ses textes en espagnol. De là, est né « Ùn
sò micca venuti ». Leur collaboration porte ses fruits :
Joséfina chante « Vogliu » dans le dernier album
d’I Muvrini (Umani). Après cette grande aventure,
Joséfina décide de continuer seule. Elle compose et écrit ses textes.
Puis, avec l’aide de Jean-Bernard, créé son premier album, Caminando
( « en marchant »). On peut l'entendre également dans le dernier CD
d'Antoine Ciosi (Luisa).
Mélange de sons orientaux, corses, celtiques et d'influences antiques, Adjam offre une musique atemporelle. Formée à l’initiative de Jean-Philippe de PERETTI, cette formation n’en est pas à sa première expérience. Ces musiciens, pour la plupart partenaires de route du projet Aël collaborent chacun à diverses autoproductions aux esthétiques musicales variées (rock progressif, funk, musique country, musique arabo andalouse, jazz, musique traditionnelle, bal folk, etc.).
Formation à géométrie variable, il n’est pas rare que des musiciens, danseurs et chanteurs d’horizons divers interviennent sur une ou plusieurs de leurs compositions en studio ou sur scène.
Adjam marie chants (monodies, polyphonies), thèmes traditionnels de méditerranée ou d’ailleurs et compositions originales autour d’arrangements modernes et créatifs.
Adjam propose un spectacle à la fois dynamique, festif, émouvant et riche en surprises.
Récemment paru, le nouveau CD de l'ensemble
ADJAM "MERIDIANI #1 - Abbacà si ".
Vous pouvez le commander :
Par mail : arautoli@gmail.com
Par SMS : 078 12 77 635
Ce CD est à 20 euros + 3 Euros de frais de port (vous pouvez venir le récupérer sur Bourgoin Jallieu sur rendez-vous).
Chèque à l'ordre de l'association SONI E CANTI D'ARAUTOLI.
Renaud Garcia Fons est de ces musiciens qui font corps avec leur instrument. Son amour de la musique s’affirme dès l’âge de cinq ans au travers du piano et de la guitare classique. Puis survient le coup de foudre avec la contrebasse. Renaud tombe dans « les bras de la belle » et se jette à corps perdu dans la pratique de l’instrument.
Parallèlement à un cursus d’étude classique au conservatoire (classe d’écriture, d’instrument et d’orchestre), il étudie avec François Rabbath avec lequel il acquiert une connaissance approfondie de l’instrument, lui donnant une vision étendue des possibilités de la contrebasse. Il obtient différents prix aux Conservatoires de Paris et d’Aubervilliers et est titulaire du diplôme d’état de professeur de contrebasse. Depuis l'âge de 21 ans, Renaud Garcia-Fons étudie seul, développant un langage et une technique singulière nourris de l'apport de différentes musiques d'orient et d'occident.
Renaud Garcia-Fons a très tôt l’idée d’ajouter une cinquième corde à son « arc » - qui n’en compte classiquement que quatre. Il envisage déjà la contrebasse en tant que soliste, entre composition et improvisation et forge ainsi sa propre technique et développe un langage qui n’appartient qu’à lui. Son style unique est immédiatement reconnaissable.
Sa quête musicale le conduit à expérimenter de nouvelles sonorités, d’abord dans le jazz en intégrant l’ensemble du trompettiste Roger Guérin, puis l’Orchestre de Contrebasses, l’Orchestre National de Jazz dirigé par Claude Barthélémy. Il sera aussi complice de Nguyen Le, Sylvain Luc, Paquito D’Rivera, Michel Portal, Didier Lockwood, …
Proche de la tradition du flamenco qu’il étudie et transpose à la contrebasse, il collabore avec David Dorantes, Esperanza Fernandez, Gerardo Nunez, Carmen Linares, … mais aussi avec Angélique Ionatos (Grèce), Dhafer Youssef (Tunisie), Huong Tanh, (Vietnam) Kudsi Erguner (Turquie), Soriba Kouyaté (Mali), le trio Chemirani (Iran) … dans la sphère des musiques du monde.
Renaud Garcia-Fons multiplie les récompenses :
en 2009, un Award de la Performance Solo lui est décerné par l’International Society of Bassists.
en 2010, il obtient le prix Echo Deutscher MuzikPreis Jazz du meilleur instrumentiste international (basse / guitare), pour son album « Linea Del Sur » et en 2012 pour l'album "Méditerranées". La même année, il est le premier contrebassiste à obtenir le Giraldillo de Oro de l'interprétation musicale de la vénérable Biennale Flamenco de Seville.
Soliste virtuose, c’est également un compositeur dont le talent est unanimement reconnu à travers notamment
-des pièces pour Quatuor à cordes commandées par France Musique, pour « Alla Breve »,
- Mundus Imaginalis créé pour le Scottish Chamber Orchestra et l’ensemble de Basse Normandie,
-Le générique de l’émisssion « Les racines du ciel » sur France-Culture
- Une nouvelle partition pour le film muet d’animation de Lotte Reiniger, les aventures du Prince Achmed. commandée en 2011 par le Kurt Weill Festival en Allemagne
-La Musique du Ballet de Sergio Simon "Quelque Chose de Carmen" crée et jouée live à l'Opera de Limoges avec les musiciens de Linea del Sur.
Sur la scène internationale, il joue dans les plus grands Festivals de Jazz et de world music dans le monde entier (Montréal, Melbourne,Vancouver, Rotterdam, Helsinki, Sao Paolo...). Son dernier spectacle La Linea del Sur, enregistré lors du festival Jazz sous les Pommiers, est régulièrement diffusé sur la chaine Mezzo.
En Septembre 2011 il enregistre dans un Prieuré du XIIeme siècle situé à Marcevol dans le sud de la France "Solo" dans lequel avec sa seule contrebasse il voyage à travers tous les styles musicaux qui l'inspirent.
Renaud Garcia-Fons est un des artistes phare du label allemand Enja Records pour lequel il a publié 10 albums repris en 2013 dans la compilation "Beyond the Double Bass" , CD accompagné d'un DVD documentaire de Nicolas Dattilesi.
En 2014 il reçoit le prix de la Meilleure Musique Originale au Festival du Film de Luchon pour la réalisation de la musique du téléfilm "Le Premier été".
Son nouvel album "Silk Moon" enregistré en duo avec le jouer de Kemece Derya Turkan sort en Novembre 2014.
Certains musiciens sont faits pour se rencontrer : c’est le cas de Dorantes et Renaud Garcia-Fons.
Né en 1969, David Peña Dorantes a poursuivi ses études de piano au Conservatoire de Séville. Il ne s’est pas tourné pour autant vers la musique classique mais vers le flamenco, vers la grande tradition du cante jondo gitan : un choix audacieux dans la mesure où le flamenco est avant tout l’apanage de la guitare.
Avec un premier album personnel, « Orobroy » en 1998, suivi de « Sur » en 2001, « Sin Muros » en 2012, avec notamment la chanteuse Carmen Linares, il s’est vite imposé comme la « joya del flamenco », tout en se voyant invité dans de grands festivals de jazz comme celui de Montréal en 2010.
Né sept ans plus tôt, Renaud Garcia-Fons a d’abord étudié la contrebasse avec François Rabbath, véritable expert dans l’utilisation de l’archet, puis est entré au Conservatoire de Paris. Très vite, il va ajouter une cinquième corde à sa contrebasse et passer maître tant dans le jeu en pizzicato que dans celui de l’archet, imposant sa contrebasse comme instrument soliste et mélodique à part entière : ce que démontre son album solo « Légendes » dès 1992.
Garcia-Fons se révèle aussi un complice idéal pour les duos : avec Gérard Marais (« Free Songs » en 1999, « Acoustic Songs » en 2000) comme avec le guitariste d’origine espagnole Pedro Soler (« Suite andalouse » en 1995). Poursuivant cette exploration du flamenco, il enregistrera, par la suite, plusieurs albums, comme « Arcoluz », avec le guitariste Kiko Ruiz et Negrito Trasante aux percussions.
La complicité empathique entre le pianiste et le contrebassiste était fatale, comme le montrait leur concert « Free Flamenco », au festival Jazz Brugge de 2012, en compagnie du Bulgare Theodosil Spassov (flûte kaval) et Nano Peña (batterie). Les voici en duo intimiste pour un répertoire de neuf compositions originales : l’occasion de découvrir toutes les facettes de la grande tradition du flamenco gitan.
Au travers de ses compositions, Dorantes explore, en effet, toutes les subtilités de la musique andalouse : les rythmes effrénés de la burlería (Molto enrollado, avec son caractère joyeux et enjoué), du garrotín (chant originaire de la Galice mais intégré au flamenco, à travers Mar y rayo dont le rythme s’accélère progressivement), ou du tango gitano (El rio os espera, avec son côté festif) mais aussi des tempos plus lents, gorgés d’une certaine langueur comme la malagueña originaire de Málaga (Palabras de ensueño joué tout au long à l’archet), la guajira (Entre las rosas avec son caractère nostalgique qui lui valut d’être présenté souvent comme « blues de la campagne »), la solea (présentée comme « la mère du flamenco », avec En el cristol de la noche), la siguirilla (une des formes de base du flamenco qui traite souvent de sujets graves, avec Como sueño infantil) ou la rondeña (chant traditionnel de Málaga, au rythme libre, avec La promesa del alba). Que ce soit dans ses intros de piano (Palabras de ensueño, En el cristol de la noche) ou son dialogue complice avec la contrebasse, Dorantes fait preuve de toute sa maîtrise technique et de sa fougue. De son côté, Renaud Garcia-Fons passe, avec une dextérité impressionnante, du jeu en pizzicato à l’archet, toujours avec une grande expressivité lyrique (Molto enrollado, Amanecer) : de la haute voltige.
Claude Loxhay
https://jazzaroundmag.com/?p=10238
En leader chez e-motive records / L'Autre Distribution
Silk Moon, 2014 (Sortie 10 Nov 2014)
Paseo a dos, 2015 (Sortie 16 Oct 2015)
En leader chez Enja / Harmonia Mundi
Légendes, 1992
Alboreá, 1995
Oriental Bass, 1997
Fuera, 1999 (avec Jean-Louis Matinier)
Navigatore, 2001
Entremundo, 2004
Arcoluz, 2006, CD et DVD Live
La Línea del Sur, 2009
Méditerranées, 2010
Solo - The Marcevol Concert, 2012, CD et DVD Live
Beyond the double bass, 2013, CD compilation et DVD du film documentaire de Nicolas Dattilesi.
En co-leader
Suite Andalouse, 1995 (avec Pedro Soler)
Free songs, 1999 (avec Gérard Marais)
3 trios, 1999 (avec Nguyên Lê et Mino Cinelu)
Acoustic songs, 2000 (avec Gérard Marais)
Bakida, 2000 (avec Nguyên Lê et Tino di Geraldo)
Kassav, le groupe de zouk par excellence, inventeur du genre, est devenu une légende vivante. Toutes les influences musicales caribéennes s'y croisent et se mêlent au funk et au rock pour donner un cocktail détonnant et dansant. De quoi faire bouger la planète entière.
L'histoire de Kassav' (la kassave est à l’origine une galette de manioc mélangée à de la noix de coco) commence en 1979 quand Pierre-Edouard Décimus, musicien dans un orchestre de danse depuis les années 1960 décide avec Freddy Marshall, autre musicien antillais, de renouveler et de moderniser la musique qu'ils ont toujours jouée. Très attaché à la musique populaire de carnaval, Décimus cherche à l’adapter aux techniques musicales modernes. Les deux hommes recrutent aussi Jacob Desvarieux, guitariste de studio confirmé et Georges Décimus (le frère du premier), bassiste, ainsi que d'autres musiciens de studio. Le groupe se forme au fur et à mesure.
Cette première mouture du groupe rentre en studio en novembre et, au début de l'année suivante, paraît le premier album de Kassav', intitulé "Love and Ka Dance". Un nouveau genre musical est né : le zouk. L'apparition de nouveaux sons, surtout au niveau des basses, claviers et cuivres donne à cette musique un air de modernité et surtout de fête, une musique vivante et dansante en somme. Kassav' commence là à écrire l'histoire du zouk.
Le second album s'intitule "Lagué mwen" et sort aussi en 1980. Pour la première fois, on peut entendre Jocelyne Beroard dans les chœurs alors que Freddy Marshall assure toujours le chant. Y figure un de leur premier tube, "Soleil". Le groupe Kassav' commence alors à s’imposer dans l’esprit de toute une génération. Sur sa lancée, Kassav' sort un troisième album en 1981 et accueille Jean-Philippe Marthély au chant ainsi que Jean-Claude Naimro aux claviers. En août, ce sont les débuts scéniques du groupe à travers les Antilles. Les moyens techniques sont importants. Le groupe est accompagné de deux danseuses Catherine Laupa et Marie-José Gibon aux chorégraphies structurées et qui à l’occasion, participent aux choeurs. Le succès est incontestable.
En 1982, après un quatrième album (sans titre), Kassav' se "démembre" et permet à chacun de ses chanteurs de sortir des albums solo. Kassav' est toujours là mais en accompagnement. C’est ainsi que Jacob Desvarieux sort l’album "Oh Madiana". Suit celui de Georges Décimus "Avec Kassav' et Cie" sur lequel un nouveau venu vient chanter : Patrick Saint-Eloi qui lui-même sort un peu plus tard " Misik ce lanmou ".
Le zouk explose
Ralph Thamar vient apporter sa contribution au cinquième album du groupe qui sort en 83, sur le titre "My doudou". La machine est en route. Georges Décimus concocte un nouvel album solo "La Vie" à l'instar de Jacob Desvarieux avec "Banzawa" et Jean-Philippe Marthély avec "Ti coq". Cela ne les empêche pas de travailler pour le collectif car en fin d'année sort "Passeport", un autre album de Kassav'. Suit d'ailleurs en 84, le septième album de Kassav' intitulé "Ayé" alors que Patrick Saint-Eloi enregistre, quant à lui, son deuxième disque "Zouké". Le groupe entreprend une nouvelle tournée durant la période du carnaval (février-mars) en Guadeloupe et Martinique. Il la reprend en août et va même en Haïti. La même année, Kassav sort un autre album pour Noël, "Yélélé" sur lequel on trouve le titre "Zouk la sé sèl médikaman nou ni" (Le zouk est notre seul médicament). Grâce à ce tube, la notoriété du groupe explose et dépasse les frontières des Antilles…
Kassav débute l'année 85 en force. Jean-Philippe Marthely en profite pour sortir un deuxième album solo "Rété", alors que suit celui de Jean-Claude Naimro (claviers) qui vient d’enregistrer le sien, "An balatè". Véritablement propulsée par "Zouk la sé sèl médikaman nou ni", toute l’équipe commence une tournée en Afrique. Première tournée hors des Antilles avec notamment la Côte d'Ivoire en mars, où le succès est énorme. D'autres pays africains sont visités et les musiciens et chanteurs du groupe semblent en quelque sorte retrouver leurs racines et les origines de leur musique.
Kassav se retrouve ensuite en France métropolitaine pour le premier d’une longue série de concerts au Zénith (grande salle de spectacle parisienne), qui est complet un mois avant la date du concert, le 22 juin 85 et ce sans aucune promotion. A partir du mois de juillet et jusqu’à la fin de l’année, les tournées continuent dans divers pays tels que l’Algérie, la Guyane, Saint-Martin, Sainte-Lucie, l’Angola devant 30 000 personnes à Luanda, le Portugal, le Niger, le Burkina Faso, le Togo, le Bénin, le Gabon, la Côte d’Ivoire et naturellement les Antilles. Et pour clore cette année exceptionnelle, les deux chanteurs Patrick Saint-Eloi et Jean-Philippe Marthély sortent "Bizness".
On est loin des groupes antillais amateurs qui sévissaient avant l'arrivée de Kassav' sur le marché. Début 86, ils fêtent leur premier Disque d'Or devant 40 000 personnes rassemblées en Guadeloupe. Du 1er au 4 mai, ils se produisent au Zénith, véritable consécration parisienne pour le groupe antillais. Seule ombre au tableau, le trompettiste André Laïdli décède d’une jaunisse aggravée durant une série de concerts au Gabon.
Le 21 juin, jour de la Fête de la Musique en France, est organisé pour la première fois un Carnaval antillais à travers Paris. À la fin du défilé, sur la pelouse de Reuilly, on retrouve le groupe déjà mythique devant 250 000 personnes. L’occasion de présenter "Gorée" (île au large du Sénégal où les esclaves africains destinés au continent américain étaient embarqués) un disque de Georges Décimus et Jacob Desvarieux créé sous l’inspiration de la visite de la Maison des Esclaves. De nouveaux déplacements au Portugal, au Sénégal, au Zaïre... Puis, Jocelyne Beroard (qui depuis longtemps a quitté le rang des choeurs pour celui du devant de la scène) sort son premier album nommé "Siwo", qui deviendra premier Album d'Or féminin des Antilles.
1987 : "Vini pou"
Mais Kassav' ne s’arrête pas là et, en 1987, les tournées continuent, leur permettant de se produire devant un public sans cesse nouveau comme en Suisse, au Brésil, au Mali ou en Belgique. Ils reviennent à Paris au Zénith pour leur rendez-vous devenu annuel avec le public parisien du 30 avril au 9 mai. En novembre, Kassav' sort "Vini pou" chez CBS, multinationale du disque. L'album devient Disque d'or deux semaines après sa sortie. En ce qui concerne la sortie de leurs albums, ils évoluent maintenant dans la cour des grands. Ils sont d'ailleurs récompensés par une Victoire de la musique comme meilleur groupe, à Paris en 1988. La machine Kassav' fait dorénavant zouker partout dans le monde, des États-Unis au Japon en passant l'Europe toute entière.
En 1989, Kassav' obtient le Prix de la Francophonie au Québec. En juillet, il a le privilège d’être le premier groupe noir à se produire en Russie. Cadeau d’anniversaire pour les dix ans du groupe Kassav' : disque de Platine pour "Majestik zouk". Une fois de plus, du 14 au 24 décembre, il joue au Zénith à Paris. La décennie se termine en beauté et la suivante démarre sous les mêmes auspices. D’année en année, Kassav' continue inlassablement ses tournées sur tous les continents... Et, en 1990, il est sacré Meilleur spectacle, au référendum africain de RFI.
Le contrat avec CBS stipulait qu'aucun album solo des membres du groupe ne devait paraître avant trois ans pour donner, en attendant, un peu de cohésion à la promotion. Donc, en 1991, Jocelyne Béroard sort un deuxième album solo "Milans" et Jean-Philippe Marthely fait de même avec "Black Jack" en collaboration avec Ronald Rubinel. Premier changement au sein du groupe, Georges Décimus, un des piliers du groupe, part et est remplacé par Frédéric Caracas.
Premiers pas au cinéma
Direction légèrement déviée en 1992, lorsque le groupe prend le chemin du cinéma. En effet, sous l’égide d’Euzhan Palcy, la réalisatrice de "Rue Case Nègre" (récompensé par le César français du meilleur premier film) ou encore d'"Une saison blanche et sèche", les membres de Kassav' tiennent des rôles divers dans son dernier film "Siméon". La chanson générique du film sera "Mew alé", interprétée bien entendue par Kassav' et que l'on retrouve sur "Tékit Izi", leur nouvel album, composé de morceaux chaloupés, de cuivres énergiques ou encore de steel band. Sur cet album, le groupe a également associé un style nouveau : le zouk raggamuffin (mélange de reggae et du zouk) avec le titre "Lévé Tèt Ou". Il est à noter que Kassav' a décidé de traduire sur le livret tous les textes des chansons en français. Le crooner de la bande, Patrick Saint-Eloi enregistre, quant à lui, un album solo "Bizouk".
Jean-Philippe Marthely signe un nouvel album solo "Si sé taw" en 1993 alors que Jean-Claude Naimro quitte, pour une période d'un an, le groupe (il va s'associer avec Peter Gabriel) et se voit remplacé par Thierry Vaton. Kassav' continue les tournées et obtient le Trophée du meilleur groupe au West Indies Awards à New York ainsi que l’AfriCar Award à Abidjan.
1995 : "Difé"
L'activité du groupe se ralentit un peu malgré quelques tournées ici ou là (en France et à l’étranger). Certains critiques commencent à parler d'érosion du phénomène, du zouk passé de mode, etc. Pourtant, cela n'empêche pas la sortie de l'album de Patrick Saint-Eloi "Zoukamine" et la préparation d'un nouvel album de Kassav'. Le 1er juillet 1995, sort "Difé" pour lequel Bruce Swedien et René Moore, (ingénieur du son et programmateur de Michael Jackson) remixent le simple "Difé soupapé". Parmi les invités, on retrouve le percussionniste cubain Ray Baretto, le batteur Manu Katché et même Stevie Wonder à l’harmonica ! Pour les textes, on compte aussi Patrick Chamoiseau, Prix Goncourt 1992 (prix littéraire français) pour "Pa ni pwoblèm". En octobre, Kassav' reprend les routes pour une tournée qui le mène évidemment au Zénith en mars 1996 à Paris et qui continue en France métropolitaine, en Europe et aux Antilles et même au Canada pour les Francofolies de Montréal. En avril, "Difé" est Disque d'Or. En octobre, sort un album live "Kassav' Cho". L'année se termine avec la sortie de l'album "Marthéloy" de Marthély et Saint-Eloi !
En mai, Jocelyne Beroard et Jacob Desvarieux sont nommés "Officiers du Mérite" au Sénégal par le Président Abdou Diouf.
L'année 1997 voit la sortie d'un nouvel enregistrement de Jean-Claude Naimro avec "Digital Dread". Kassav' est élu Meilleur groupe aux Afric Awards à Libreville. La valse des albums solos continue avec la sortie l'année suivante, de "O peyi" de Jean-Philippe Marthély et "Lovtans'" de Patrick Saint-Eloi. D'aucuns pensent d'ailleurs que cette omniprésence discographique (plus de trente albums en tout) permet à Kassav' de se maintenir en haut de l'affiche, le public n'ayant pas le temps d'oublier le groupe entre deux tubes.
Très appréciés en Amérique Latine, les titres de Kassav' sont souvent adaptés voir plagiés en espagnol. Pour contrecarrer ce phénomène, le groupe décide de sortir un album dans la langue de Cervantes. En octobre 1997, il part enregistrer à Cuba et travaille avec les meilleurs ingénieurs du son du fameux studio Egrem. Les titres sont ensuite mixés à Miami dans les studios Crescent Moon de Gloria Estefan. "Un toque latino" sort en novembre 1998 chez Sony. Savant dosage de zouk et de salsa, cet opus reprend des standards qui ont jalonné la carrière de Kassav'. Deux titres restent en créole comme "Zouk la sé sel medikaman nou ni" alors que d'autres sont adaptés comme "Siwo" par exemple, qui devient "Molo, malisimo". Le célèbre parolier Etienne Roda-Gil, d'origine espagnole, est venu prêter main forte pour la réécriture des textes. Cette nouvelle "lecture" du zouk constitue sans doute une étape dans son histoire : rapprochement commercial d'abord mais en fin de compte culturel entre les Antilles et l'Amérique latine.
Déjà vingt ans
Jean-Claude Naimro sort à son tour un album solo au début de l'année 1999. En fait, on célèbre cette année-là les 20 ans d'existence de Kassav'. Une compilation "Best of 20e anniversaire" voit le jour avec en plus, trois inédits. Les 12 et 13 juin, le groupe remplit la grande salle parisienne de Paris-Bercy soit 32 000 spectateurs en tout. Après la métropole, Kassav' célèbre son anniversaire le 10 juillet en Guadeloupe et le 17 en Martinique. Après deux dates aux Etats-Unis (New York et Boston), il revient en France pour une tournée. En décembre, c'est au tour de Jacob Desvarieux de montrer ses talents en solo sur un album intitulé "Euphrazine Blues".
Après cette année chargée, pas question pour le groupe de se laisser aller au farniente. Le nouvel album est en préparation dès le mois de décembre. En juin 2000, sort "Nou la" ("Nou la, nou byen la" : nous sommes là, bien là), soit 15 titres enregistrés à Toulouse et mixés à Paris mais dont la préparation a été faite aux Antilles (en Martinique), lieu d'inspiration de chacun des membres du groupe.
A l'automne, le groupe fait la tournée des îles pour une tournée ensoleillée : Mayotte, Seychelles, Comores, Dominique, Curacao. Le groupe reçoit un Music Award à la Martinique pour son concert anniversaire et Patrick le prix de la Sacem du Meilleur artiste de la Guadeloupe. Kassav' continue les concerts jusqu’au début 2002 et prend une année sabbatique bien méritée. Patrick quitte le groupe.
En 2003, Jocelyne sort son album "Madousinay" et Jacob contribue au succès de "Dis l’heure 2 Zouk", le projet mené par le rappeur Passi. Kassav' reprend la route, Belgique, France, Italie, Suisse, Caraïbes.
2004 : grand retour de Kassav' avec son quatorzième album studio d'originaux, "K’Toz". Sa popularité est intacte : le groupe triomphe devant 60 000 spectateurs à l'occasion de la 20e édition du festival de Baïa das Gatas, sur l'île de Sao Vicente, au Cap Vert.
En février 2005, Kassav' donne trois concerts à guichets fermés au Zénith de Paris. L'un d'entre eux est filmé et permet au groupe de sortir quelques mois plus tard le DVD de concert "Carnaval Tour". En avril 2006, c'est le best of "Le meilleur de Kassav'" qui est distribué en métropole et aux Antilles. Jusqu'à la fin de l'année, les cinq membres de la formation continuent à se produire dans des petits festivals aux côtés d'artistes comme Jimmy Cliff. En septembre, le chanteur Jean-Philippe Marthély sort un album solo : "Koule Ianmou".
2007 : "All You Need is Zouk"
Il faut attendre l'hiver 2007 pour entendre de nouvelles chansons du groupe. En référence au titre des Beatles "All you need is love", le groupe appelle son nouvel opus "All U need is zouk", pour bien affirmer que ce style n'est pas dépassé malgré ce que certains pourraient penser. Avec ses quatorze titres, il évoque la fête, la détente, le bien-être ("Zouk Party", "Bodé Apiyé", "Pli Bel Flè") mais aussi l'histoire des Antilles avec "Doubout Pikan" ou "Fo pa fann". Le tout en créole.
Kassav' fête ses trente ans de carrière en 2009 avec une série impressionnante de concerts. En Côte d'Ivoire, à Abidjan, puis en France, où le groupe remplit quatre Zénith à Paris avant d'enflammer le Stade de France, le 16 mai, avec de très nombreux invités (Fally Ipupa, Jocelyne Labylle, Tanya Saint-Val…) et devant 65 000 personnes.
Cette nuit du zouk anniversaire est immortalisée sur CD et DVD ("Live au Stade de France") et accompagnée de la sortie d'un triple album-compilation ("Saga") couvrant la carrière de Kassav' et vendu au prix d'un CD. Kassav' part ensuite souffler ses bougies en public en province, puis en Guadeloupe, en Martinique, en Algérie, aux États-Unis, à Haïti et, en décembre, à Dakar, au Sénégal. Rien ne semble pouvoir arrêter les célèbres "zoukeurs"…Mais en 2010, alors qu'ils s'apprêtent à prendre l'avion pour cinq concerts aux États-Unis, deux des dix-huit membres du groupe se voient refuser leurs visas. La tournée est annulée.
Les membres du groupe sont très affectés par la mort de leur ancien collègue et néanmoins ami Patrick Saint-Eloi, qui s'éteint à Pointe-à-Pitre le 18 septembre 2010.
Kassav' poursuit sa tournée à partir de juillet 2011. Le groupe se produit alors à Tours puis à Montréal, Boston, Haïti et au Bénin en août.
2013 : "Sonjé"
Le seizième album de Kassav' paraît en mai 2013. Avec "Sonjé", les cinq musiciens historiques du groupe rendent hommage à leur "frère" disparu, Patrick Saint-Eloi. À la mélancolie se mêlent toujours les rythmiques dansantes qui ont fait le succès de Kassav', et des textes en créole qui chantent l'identité antillaise.
Une nouvelle tournée mondiale intitulée "Mawonaj tour" s'ensuit, qui passe par le Zénith de Paris du 7 au 9 juin 2013.
Source : RFI Musique - Février 2014
Discographie
JACOB DESVARIEUX : PROPHETE DU ZOUK
En 1984 un hymne met le feu aux pistes de danses : Zouk la sé sèl médikaman nou ni (Le zouk est le médicament qu’il nous faut !). Ses artificiers ont pour noms Jocelyne Béroard, Jean-Philippe Marthély, Patrick Saint-Eloi (chants), Jean-Claude Naimro (claviers), Georges Décimus (basse), Claude Vamur (batterie), Jacob Desvarieux (guitares, chant).
Le groupe s’appelle Kassav’, en référence à la cassave, cette galette de manioc dont le jus est toxique. Cette composition imaginée avec un parti-pris minimaliste dans un hôtel d’Haïti, on la doit à Jacob Desvarieux. Patrick Saint-Eloi en ayant trouvé au débotté la phrase-rengaine qui en fera un leitmotiv ensorceleur.
Dès lors Kassav’ va devenir le groupe étendard du zouk. Une terminologie qui renvoie aux bals « chauds » non conventionnels d’antan et dans ce cas précis à une ambition.
Dès 1979 en effet Pierre-Edouard Décimus et son pote Freddy Marshall s’emploie à actualiser la « musique racine » de leur carnaval en la croisant aux influences caribéennes, melting-pot de biguine, kadans dominicaine, compas haïtien, calypso trinidadien, salsa, reggae, etc.
En recrutant quelques années plus tard Jacob Desvarieux, alors plutôt Jimi Hendrix, le groupe devient le laboratoire d’une contemporanéité, qui se démarque des revivalistes, façon Malavoi, qui acclimatent biguine, mazurka, quadrille, au Latin jazz ; du courant musique créole évolutive (typée par les Marius Cultier, Fal Frett et autre Alain Jean-Marie) ; des groupes phares des années 70 des Antilles françaises (Tabou Combo, Expérience 7, Les Aiglons, Akiyo) ou de la zone (Grammacks, Sha Shah, etc).
Pour ce faire, Pierre-Edouard Décimus qui fit d’ailleurs ses classes au sein des Vikings de la Guadeloupe (un big band nourri de jazz et funk) et ses complices vont prendre appui sur des rythmes du gwo-ka guadeloupéen, à base de tambours, pour imaginer un nouvel idiome sonore à vertus dansantes. Leurs nouveaux sons de basses, claviers ou cuivres, utilisant la technologie du MIDI apparue ces années là. Une réponse à une certaine World Music qui va façonner aussi l’image de l’identité antillaise, en rupture avec un certain doudouisme. En tout cas cette alchimie impactera d’abord les « métros », notamment une classe d’âge faisant ses études, avant de revenir aux Antilles puis d’avoir un écho dans le monde et, au premier chef, dans cette Afrique chère à Jacob Desvarieux qui y avait passé un bout d’enfance décisif dans sa psyché.
La suite est connue, entrelacs de tubes, de disques d’or, de tournées internationales, de distinctions, de concerts-évènements (premier Zénith, 1985, sans l’aide des medias ; Carnaval antillais de Vincennes, 1986 ; opération « Grand Méchant Zouk », 1989 ; 20 ans à Bercy, 1999 ; Stade de France, 2009, La Défense-Aréna, 2019...
Une saga jalonnée de turbulences professionnelles (notamment avec le label Sony) et satellisant un grand nombre de musiciens venant enrichir les ouvertures du groupe. Pour autant la « famille » originelle de Kassav » traversera les décennies avec, toujours en son centre, un Jacob Desvarieux, débonnaire et hyper actif, pragmatique et organisateur, assumant en particulier la responsabilité des défis techniques et l’ingénierie des studios. Un homme qui n’était pas seulement le socle d’un groupe mais qui était aussi un grand musicien, compositeur-arrangeur, chanteur à la voix si particulière, qui a codifié la musique de Kassav’ et signé un son très identifiable.
Pour autant l’homme était pudique, empreint d’une prévenante sagesse, faisant sien ce « ce respect réciproque », cher aussi à Pierre-Edouard Décimus qui fondait l’éducation rurale antillaise. Fidèle à cette mère qui l’avait aidé disait-il à « appréhender l’essentiel », avec laquelle, par delà déménagements, cyclones et latitudes, il avait affronté jadis l’adversité. Une adversité qui cette dernière décennie s’était pour lui appelée dialyse puis greffe du rein et qui n’entachait pas son optimisme foncier. Un homme, fidèle à l’art collectif de la danse qui est celui du partage et d’un certain vivre ensemble, ayant le souci « d’insuffler de l’amour aux gens ». Et qui savait bien que la saga Kassav’ avait fait bouger les lignes, par delà trauma de l’esclavage et de la colonisation, et la confiscation d’une histoire. Ayant affirmer avec l’imaginaire et la poésie de la langue créole, une identité culturelle antillaise de façon apaisée. Oui, pour lui, ce n’était pas rien de montrer sur une mappemonde à des Américains, des Japonais, des Russes, ces confettis d’îles dont il était l’ambassadeur. De se sentir en fraternité d’histoire avec Aimé Césaire ou Eugène Mona, Mandela ou Cheik Anta Diop. D’avoir vu sa musique salué par Miles Davis. D’avoir été consacré en terres africaines. D’avoir pollinisé une myriades de jeunes groupes. Tant reconnaissait-il, « qu’être artiste ce n’est pas raisonnable », lui qui « essayait de mettre son empreinte sur des choses où je n’étais pas prévu ».
Frank Tenaille (1.8.2021).
Un groupe à découvrir ! Site (très bien fait) : https://www.lais.be
Et à Mezzo Voce
Née à Athènes, Angélique Ionatos quitte la
Grèce en 1969 pour
s’installer en Belgique. En 1972, elle enregistre avec son frère
Photis, son premier album « Résurrection » qui obtiendra le Prix de
l’Académie Charles Cros et marquera le début de sa carrière en France.
Ses albums suivants seront largement primés : « I Palami sou » (1978),
Prix de l’Académie Charles Cros, puis deux ans plus tard, « La Forêt
des Hommes » (1981), suivi de « O Helios o Heliatoras » (1983).
En 1984, au Théâtre de la Ville est créée le poème scénique d’Odysseus
Elytis, « Marie des Brumes » (1984-Th. Sartrouville-Auvidis) ; une
cantate à deux voix dont la direction d’orchestre et les arrangements
sont signés d’Alexandre Myrat et Daniel Barda. Pour cette création,
Angélique partage la scène avec Spyros Sakkas (baryton). Le disque
obtiendra Le Grand Prix Audiovisuel de l’Europe. Cette œuvre marquera
la fin des tournées en solo d’Angélique Ionatos.
Suivront la sortie de l’album « Récital » (1986) et du « Monogramme »
(1988), orchestré par le grand musicien argentin Gustavo Beytelman puis
l’album « Archipel » (1989).
Encouragée par son poète de prédilection Odysseus Elytis, Angélique
Ionatos met en musique et enregistre l’œuvre « Sappho de Mytilène »
(1991). Cet album qui obtient le Prix de l’Académie Charles Cros est
créé en version spectacle au Théâtre de la Ville en 1992 ; « O Erotas »
(1992) est créé à l’Olympia en 1993.
Suivront « Mia Thalassa », sur des musiques de Mikis Théodorakis (1994)
; « Parole de Juillet » (1997) sur le poème éponyme d’Odysseus Elytis.
A cette occasion, elle retrouve la complicité de son ami Spyros Sakkas
et les orchestrations d’Henri Agnel.
« Chansons Nomades » (1998) ; « D’un Bleu très Noir », (2000) créé au
Café de la Danse en 2001 arrivent comme autant de créations,
d’enregistrements très habités, où l’on retrouve toujours un
dénominateur commun : une grande rigueur des compositions, un immense
plaisir de jouer avec des musiciens rares et une puissance
d’interprétation étonnante.
L’année 2003 marque une nouvelle étape de la carrière artistique
d’Angélique Ionatos. Elle crée à la Maison de la Poésie une lecture
musicale « L’Alphabet de la mer » tendant un pont entre l’œuvre du
contemporain Elytis et les fragments retrouvés de la poétesse de
l’Antiquité Sappho (7ème – 6ème siècle avant JC) et crée au Théâtre des
Abbesses « Alas pa’volar » (2003), l’occasion d’interpréter en espagnol
des textes adaptés du journal de Frida Kahlo sur des musiques de
Christian Boissel.
En 2004, pour la première fois, Angélique Ionatos sort un album
regroupant ses plus grands titres : « Anthologia » (2004-Naïve).
En 2005, Angélique Ionatos crée « Athènes Paris Via… » au Théâtre du
Châtelet à Paris.
Dans un récital hors du temps, accompagnée d’un bandonéon, d’une contrebasse et d’un violon, la chanteuse grecque magnifie Pablo Neruda, Anna de Noailles et Kostis Palamas, entrelaçant poèmes d’amour et de mort dans des compositions sublimes et déchirantes.
Site : www.angeliqueionatos.com/La chanteuse qui vivait depuis quarante ans en France s'est éteinte chez elle, aux Lilas, des suites d'une longue maladie.
La chanteuse grecque Angelique Ionatos, qui s'est produite sur les plus grandes scènes de France, où elle vivait depuis plus de 40 ans, est décédée mercredi à l'âge de 67 ans des suites d'une longue maladie, a annoncé jeudi 8 juillet à l'AFP son fils, Alexis Sévenier.
Angelique Ionatos, dont le père était marin, était née à Athènes en 1954. Elle avait quitté son pays avec ses parents, qui avaient fui en 1969 la dictature des colonels pour la Belgique, avant de choisir la France. Son dernier album, Reste la Lumière, remontait à octobre 2015, et la chanteuse avait donné son dernier concert au Triton, un club des Lilas, dans la banlieue de Paris, le 6 avril 2018.
Après la sortie de son premier disque en 1972, Résurrection, en duo avec son frère Photis, en langue française, elle avait choisi de privilégier le grec dans ses chansons. Longtemps, cette interprète et compositrice s'était attachée à défendre, avec sobriété et pureté mais non sans une certaine théâtralité, des poésies du patrimoine grec, ancien et moderne. Cavafy, Mortayas, Anagnostakis, ou encore Odysseus Elytis, Prix Nobel de littérature en 1979, figuraient à son répertoire. Elle avait exhumé sur un de ses albums des poèmes grecs vieux de 2500 ans.
Angelique Ionatos s'entourait de musiciens de divers horizons, comme le contrebassiste Claude Tchamitchian connu dans le monde des musiques improvisées, le bandonéoniste argentin Cesar Stroscio ou le violoniste Michael Nick. Elle pouvait aussi interpréter en espagnol des poèmes du Chilien Pablo Neruda, des textes du journal intime de la célèbre peintre mexicaine Frida Kahlo, ou s'ouvrir au tango. Outre le grec, elle pouvait chanter en espagnol et en français. Si Angélique Ionatos avait choisi très tôt de vivre en France où elle avait rencontré au début de sa carrière son futur époux, Claude Sévenier, qui fut le directeur du Théâtre de Sartrouville, elle était restée profondément attachée à son pays d'origine et à sa culture. Ses cendres seront dispersées en Grèce.
Source : Le Figaro
Le bel hommage de Frank Tenaille :
Angélique Ionatos a rejoint la galaxie des poètes.
La première fois que je l’ai rencontrée, c’était une menue jeune fille de dix-huit ans aux cheveux bouclés dont les yeux noirs affichaient une douce conviction. Nous étions au début des années 70. Elle se produisait avec son frère Photis (quatre ans de plus), avec lequel elle gravera en 1972 un 33 tours, « Résurrection », dont l’intérêt leur valu un prix de l’Académie Charles Cros.
J’étais impliqué dans le soutien au peuple grec. Une junte qui avait pris le pouvoir le 21 avril 1967 à Athènes. Dirigée par Georgios Papadopoulos et des galonnés évadés d’un album de Tintin, cette soldatesque avait contraint sa famille à fuir en Belgique et réservait un traitement de faveur aux opposants politiques emprisonnés, déportés, torturés, dans des îles de la mer Egée. Ainsi ce petit pays qui avait connu la tutelle ottomane et la fin de l’hellénisme en Asie mineure, la dictature de Metaxas (1936-1941), la guerre d’Albanie, l’occupation nazie et la famine, la guerre civile (1947-1949), voyait une nouvelle fois son destin sous des jours funestes.
Le futur d’Angélique s’inscrivait dans cette matrice. Avec une dimension particulière : celle de la poésie. Pour en revenir à la dictature des colonels, il était singulier d’y constater le rôle que jouaient par leur posture les poètes grecs dans l’atavique résistance populaire. Des poètes dont on apprenait qui s’appelaient Yannis Ritsos, Georges Séféris, Odysséus Elytis. Des poètes/écrivains, incarnant la psyché de la Grécité qui choisirent le silence dès que s’installa la dictature kaki. Puis qui décidèrent de publier chacun un texte métaphorique dans lequel il était question de la chape de plomb supporté par le Grecs et des moyens d’en finir.
Ainsi celui de Séféris, Prix Nobel de Littérature 1963, « Les Chats de la Saint-Nicolas », s’inspirait-il d’une vieille chronique parlant de la défense d’un monastère par des félins contre les serpents.
Quand un autre évoquait une dictature explicitement nommée « Boligay ». Des textes dont le recueil, publié à des milliers d’exemplaires, furent diffusé sous le manteau dans une Grèce encore assez analphabète. Des poètes dont le dénominateur commun, par delà styles et générations, était un rapport dual à l’infiniment grand, au cosmos, et à l’infiniment prosaïque, le quotidien et ses objets. Lutte, résistance, exil, vie et mort, le réel et son ironie, le bonheur fugace et sa face sombre, l’angoisse et le doute, un absurde très camusien ici, un regard pré-socratique là : oui, cette poésie du vivant, défendant le grec démotique interdit par les militaires, allait à l’essentiel. Mais les poèmes clandestins écrits sur les récifs de Macronissos, Leros ou Gyaros, lui donnaient un caractère plus décisif encore.
C’est dans cette veine qu’Angélique va inscrire son œuvre après son premier album chanté en grec, nimbé de mélancolie, « I Palami sou » (1979). Le détour par le français ayant servi de déclic pour regarder sa langue avec un œil neuf. Et de servir des poètes dont elle privilégiera, au début et de façon téméraire, Odysseus Elytis, Prix Nobel de littérature 1979. Cela à travers trois créations : « Marie des Brumes » (1984), « Le Monogramme » (1988) et l’élégie solaire de « Parole de juillet » (1996).
Ce faisant son inspiration va s’ajuster à la structure d’une poésie d’essence archaïque dont les exigences rythmiques et mélodiques renvoie aux sources de la tragédie grecque. Cette poésie (au sens grec de « transformer la matière en avenir »), marquée dès ses prémices par l’oralité et la musicalité, ayant été confondue à l’origine au pouvoir des Dieux et aux origines du monde.
A partir de 1989, Angélique devient artiste associée du Théâtre de Sartrouville de feu Claude Sévenier. Elle y élabore plusieurs spectacles présentés en première au Théâtre de la ville. Parmi ceux-ci, « Sappho de Mytilène » (1991), en écho à la fameuse poétesse de l’Antiquité, réalisé avec la chanteuse Nena Venetsanou. Dont l’album eut un grand écho et fut récompensé par L’Académie Charles-Cros.
Puis « O Helios O Heliathoras » (1992) avec Henri Agnel avec lequel elle aura une longue connivence, suivi de « Mia Thalassa » (1994) dans lequel la musicienne pose sa voix de contralto sur une partition inédite du Mikis Théodorakis. Ce Théodoraris, monument intellectuel qui avec l’excommuniée Mélina Mercouri et le réalisateur Costa-Gavras (auteur de « Z ») incarnait le refus et qui magnifiera les plus beaux textes de sa littérature, servi en particulier par la voix d’une Maria Farandouri.
Remettant sans cesse l’ouvrage sur le métier, l’année 1997 voit Angélique créer un opéra pour la jeunesse, « La Statue merveilleuse », d’après Oscar Wilde. En 2000, suivra l’album « D’un Bleu très noir » (avec le sublime bandonéoniste argentin César Stroscio). Et trois ans plus tard, la mise en musique des pages du journal de Frida Kahlo (cf. l’album « Alas Pa’Volar / Des ailes pour voler »). Identification ? Pour le moins Angélique s’était sentie en sororité avec la peintre mexicaine dont la force de vie par delà tourments et handicaps lui faisait dire qu’elle était « un extraordinaire pied de nez à la fatalité ». Un travail mis en scène par le baroque metteur en scène colombien, Omar Porras, servi par un aéropage d’excellents musiciens dont Christian Boissel, Michael Nick, Ramon Lopez, Eric Chaman, César Strocio.
Ce parcours singulier sera poursuivi avec « Athènes-Paris », créé au Théâtre du Châtelet (2005) ou l’album en espagnol « Eros y Muerte » (2007) à partir de textes en français d’Anna de Noailles et en espagnol du chilien Pablo Neruda. Par la suite, Angélique va se produire avec la chanteuse- guitariste Katerina Fotinaki, complice depuis Sappho de Mytilène, qui l’accompagnera sur l’album « Comme un jardin sans la nuit » (2009).
En 2013, son spectacle « Et les rêves prendront leur revanche » (avec le violoncelliste Gaspar Claus) est présenté au festival d’Avignon.
D’un projet à l’autre, l’artiste présentera un tour de chant, « Anatoli » (avec Katerina Fotinaki), jouera une Antigone moderne dans la pièce de Jean-Pierre Siméon, « Stabat Mater furiosa », cri de femme contre la guerre et la violence, puis enregistrera « Reste la Lumière » (2015), disque sombre, mais plein d’espoir transcendé par la force de ses convictions. A cette date la Grèce est dévastée par la crise économique, humiliée par les plans d’austérité de la Troïka européenne. Et des milliers de migrants s’échouent ou sont parqués sur des îles notamment à Lesbos où Angélique Ionatos possédait une maison. Lesbos qui deviendra un des plus grands camps réfugiés d’Europe. Point de hasard donc à la voir participer en 2015 au film du philosophe-réalisateur Yannis Youlountas (« Je lutte donc je suis » que l’on peut voir sur le Net). Sorte de voyage en musique, autour de la Méditerranée, à la rencontre de résistances, des luttes et du principe espérance.
Lors d’un concert donné au Théâtre de ville en faveur de la résistance du peuple grec, Angélique avait cadastré sa démarche : « Le rôle des artistes, c’est à travers la beauté mais aussi la lucidité, de redonner de l’espoir. En tout cas, en Grèce où les suicides se multiplient, où les gens sont dans un état effroyable de désespoir, il faut redonner de la dignité, redonner l’envie de rêver et de résister… ».
Elle disait aussi : « Dans notre monde soumis à une nouvelle barbarie, celle de la ploutocratie, il faut interroger nos poètes pour retrouver la mémoire et l’utopie tout à la fois. Ce sont eux qui veillent sur notre humanité.
Ma « belle et étrange patrie » qui a déposé une terre si fertile sur mes racines, m’a enseigné que la poésie depuis toujours nourrit le chant. Et ce chant peut devenir un cri ».
De fait, Angélique avait fini par apprivoiser un exil douloureux, fait de sa langue une force, inventé avec l’inaliénable de la poésie son identité. Persuadée que les rêves prennent toujours leur revanche.
Frank Tenaille.
Stelios Petrakis fait partie de la nouvelle génération des maîtres de musiques traditionnelles de Méditerranée. Compositeur profondément crétois, joueur de laouto, divan saz, çura et de lyra, cette dernière étudiée auprès du maître irlandais Ross Daly, Stelios Petrakis s'est aussi imbibé des musiques de tout le pourtour méditerranéen. Avec l'aide de ses amis crétois, les chanteurs Giorgo Xylouris et Vassilis Stavrakakis, du joueur de ney Haris Lambrakis, de Bijan Chemirani et bien sûr de Ross Daly, il a signé un premier album aussi joliment écrit que finement interprété.
Orion
Sous le firmament musical et au carrefour de l'Orient et de l'Europe, brille Orion, le dernier opus du crétois Stelios Petrakis : des voix claires et transparentes sur des textes poétiques et mélancoliques, mélangées à des cordes puissantes comme la foudre de Zeus. Après les « confins du monde » (Akri tou dounia, son dernier opus), ce virtuose s'envole vers la voie lactée où vibrent lyra, luth crétois, kopuz (mandoline), accompagnés des daff, zarb, bendir et autres udu, percussions maniées de mains de maître par Bijan Chemirani. Plus d'instruments scintillants, donc, que de Pléiades chassées par Orion sans jamais pouvoir les atteindre ! Pour les animer, de talentueux musiciens ont traversé les mers, tel le personnage mythologique, pour se rendre en terre crétoise et ainsi donner vie à cet opus abouti.
Akri Tou Dounia
C'est un univers aux inflexions féeriques dans lequel nous entraîne Stelios Petrakis. Les cordes exultent et planent au-dessus des vagues caressantes, les percussions chauffées au soleil palpitent sous des doigts généreux. Des voix aux inflexions naturelles enivrent aussi surement que des litres de raki mais en évitent les effets secondaires. Pour atteindre les confins du monde (Akri tou douni) le jeune crétois a su s'entourer d'amis sûrs et bénis par Erato. Les virtuoses épris des sons et des sens de sa terre, Ross Daly et Bijan Chemirani, comme ses allègres compatriotes, Giorgio Xylouris, Vasilis Stavrakakis, les deux chanteurs et les autres musiciens, tous concourent à nous faire atteindre la grâce.
Son quartet crétois représente un nouveau volet de la carrière de Stelios Petrakis et contribue à l'imposer comme un des plus brillants ambassadeurs des traditions instrumentales crétoises.
Ce n'est pas un chœur de tragédie grecque. Amalgamation Choir est un projet de Vasiliki Anastasiou, native de Chypre, qui a étudié la musique et le chant au London College of Music et s'est produite un peu partout dans le monde, dont en France. Amalgamation Choir est un chœur de quinze femmes, sous la direction de Vasiliki. Ses influences : le jazz, Bobby McFerrin, les musiques des Balkans, des îles grecques, du Moyen-Orient, de Chypre évidemment, et les traditions polyphoniques.
Avec un invité spécial, Giorgos Kalogirou :
Marina Satti, également connue sous le nom de SATTI, est une chanteuse, compositrice et productrice de musique grecque. Sa musique combine des éléments de la musique traditionnelle grecque avec des sons contemporains et des rythmes et des productions fonés.
Nouvelle révélation de la scène musicale, Marina Satti réconcilie chant polyphonique et pop urbaine et fait sensation dans son pays d'origine, la Grèce. A l'heure où la parole des femmes se libère, à l'heure où elles descendent dans la rue, le succès de la jeune chanteuse est emblématique. En piochant dans le folk des Balkans et l'électro, d'accents hip-hop en sonorités orientales, Marina Satti, repérée lors de la dernière édition des Trans Musicales de Rennes, est l'ambassadrice parfaite d'une musique ensorcelante qui se moque des frontières. Elle crée en 2016 Fonés, un ensemble vocal polyphonique de quatre femmes qui l'accompagne sur scène. Déjà reconnue dans son pays, cette femme de 32 ans fait le buzz dans toute l'Europe.
Publié le 2 mars 2022 par Ghislain Chantepie - FIP
La chanteuse athénienne convoque les vestiges de l’Histoire dans un nouveau clip raffiné, prélude à un nouvel album attendu à la fin du mois.
C’est bientôt le jour J pour Marina Satti. Voilà maintenant plusieurs années que la chanteuse athénienne conquiert peu à peu les cœurs des spectateurs qui ont eu la chance de croiser sa musique, grâce à une poignée de singles dont son hit Koupes qui l’avait révélée au monde en 2016, ou directement sur scène au fil de ses déjà nombreuses tournées en Europe et au-delà. Aux Trans Musicales de Rennes il y a trois ans de cela, cette artiste totale avait ainsi délivré un show plein de mystères et de fantasmes, pétri de folk balkanique et d’une pop sans frontière. Entourée et mimée par ses quatre jeunes choristes et danseuses (les Fonès), la trentenaire offrait alors une leçon de séduction polyphonique et dansante diablement moderne, flirtant entre l’authenticité d’un patrimoine hellénique s’étendant jusqu’aux vieilles influences ottomanes, et une maitrise des rythmes les plus actuels ponctués de rap et d’arrangements électroniques.
Tandis qu’elle prépare la sortie de son nouvel album pour la fin du mois de mars, l’Athénienne dévoile aujourd’hui un nouvel éclat de son travail, à la croisée là encore du syncrétisme musical et d’un véritable enlacement culturel. S’appuyant de nouveau sur la tradition musicale de son pays natal, Marina Satti convoque ainsi les vestiges de la grande Histoire sur son nouveau morceau Yiati Pouli M, un titre inspiré par la chute de Constantinople en 1453 qui signa l’effondrement de l’Empire byzantin et le recul de la civilisation grecque sur les rives occidentales du Bosphore. Née d’un père soudanais musulman et d’une mère grecque orthodoxe, la chanteuse trouve ici dans ses propres racines un écho lointain à cet événement fondateur du monde moderne. Elle en livre aujourd’hui un reflet contemporain de toute beauté, effleurant de sa voix envoutante les brisures de l’Histoire au fil d’une mélodie mutante, et signant un clip raffiné où les siècles paraissent se fissurer à l’ombre de la basilique Sainte Sophie. Efkaristo !
Le chant sarde constitue l'une des expressions polyphoniques les plus populaires de la Méditerranée. Omniprésent, il peuple la liturgie autant qu'il rythme les fêtes paysannes, aux confins du profane et du sacré. On distingue chant sacré (Su Cuncordu) et chant profane "A Tenore". Le chant s'exprime par une voix de gorge tendue qui donne un cachet vibrant aux deux parties d'harmonie : contre-chant et basse. Cette technique n'existe nulle part ailleurs dans le monde sauf... en Mongolie ! L'émotion, à l'écoute de ces polyphonies, est simple et forte comme ces hommes qui savent si bien la faire partager à leur public, touché au creux de l'âme.
Le chant A Tenore (su tenore)
En Barbagia, le chant A Tenore est répandu et fortement pratiqué aujourd'hui encore. C'est le chant polyphonique sarde par excellence.
"Su Tenore" est formé de quatre voix qui, en sarde, sont appelées "sa oche", "sa mesuoche", "su bassu", "sa contra".
"Sa oche" est la voix conductrice qui déroule entièrement les diverses strophes du chant ; "su bassu" et "sa contra" produisent les notes graves, et "sa mesuoche", la voix plus aiguë, bouge librement.
Dans toutes les localités de la zone de la Barbagia, la forme plus diffuse du chant a tenor est "Sa Boghe nota" (appelé aussi "Boghe 'e Notte"). Le chant peut être exécuté "a sa seria", avec un texte verbal très vaste, ou bien, à la première partie de "a sa seria" peut suivre une seconde partie "a sa lestra", instant conclusif avec une grande variété de chants pour la danse. Un chant avec une telle étendue est appelé "Boghe Longa".
Les styles dans le répertoire varient selon la localité : par exemple les tenors d'Orgosolo correspondent à un style dur et âpre, alors que ceux de Fonni sont caractérisés par un style souple ; dans une position intermédiaire se placent les tenors de Bitti. À Bitti on trouve trois styles exceptionnels de chants religieux exécutés "a tenore" : le chant de Noël, un dédié à la "Madonna" et le chant des pénitents. Une autre forme à signaler est "su Mutu", qui trouve dans le tenor une exécution spéciale : les autres chanteurs interviennent avec des blocs polyvocaux, basés sur des textes verbaux.
Site consacré à la musique et au chant sardes :
https://yves.barnoux.free.fr/sarde/musique.htm
https://ehess.modelisationsavoirs.fr/ethnomus/quintina/seq1.html
Un extrait vidéo d'un concert des Tenores de Bitti, "Mialinu Pira"
Les chanteurs d'Orosei font l'objet d'un article sur la page "Invités".
Dans le vaste panorama de la musique sacrée et profane de Sardaigne, le Tenore Antoni Milia de Orosei occupe sans conteste une place prépondérante, tant par l'originalité de son répertoire que pour la possibilité d'interpréter tout le répertoire traditionnel d'Orosei dans la forme profane "a tenore" et sacrée "a cuncordu".
Orosei est aujourd'hui le seul village de Sardaigne où les deux traditions n'ont jamais connu de moments d'abandon et où encore aujourd'hui, grâce aux chanteurs les plus âgés, les deux modalités du chant sont proposées sans les changements qui ont décrété la fin des répertoires musicaux dans de nombreux villages et où aujourd'hui, par des opérations "culturelles" discutables, on cherche à récupérer ce qui est irrémédiablement perdu.
Les chanteurs d'Orosei ont vécu au contact avec la tradition représentée par les chanteurs des trois confréries d'Orosei et dans les "tzilleris" (tavernes) de la périphérie.
Les membres du groupe sont actuellement :
Tore Mula - Voce et Leader du groupe
Salvatore Dessena - Basso
Roberto Nanni - Contra "Cana"
Francesco Mula - Mesu Voche
Davide Bua - Contra "Gutturale "
Alessandro Contu - Basso "Gutturale"
Le chant "a tenore" (en sarde "su tenore", "su cuncordu", "su cuntrattu", "su qussertu", "s'agorropamentu", "cantu a proa", "a ponne passu") est un style de chant choral de grande importance dans la tradition locale, à la fois expression artistique originale et expression sociale du monde agro-pastoral très caractéristique de la Sardaigne.
ORIGINES DU CHANT
L'origine du chant est trop incertaine pour en permettre une datation précise : certains témoignages provenant de l'époque pré-chrétienne font référence à un chant à quatre voix chanté par les prisonniers de Rome originaires de l'intérieur de la Sardaigne, et certains font remonter la naissance du chant à la période nuragesque. On pense en outre que le chant a tenore est une imitation des sons de la nature : su bassu imiterait le meuglement des boeufs, sa contra le bêlement de la brebis et sa mesu oche le souffle du vent, tandis que le soliste sa oche personnaliserait l'être humain qui a réussi à dominer la nature.
On trouve des analogies entre le chant sarde et le chant harmonique "Khomei" de Tuva ("Kargyraa" et "Borbangnadyr").
COMPOSITION
Le quartet qui compose Su Tenore est formé de su bassu (la basse), sa contra ou sa qontra (le baryton), sa mesu boche, sa mesa 'oche ou sa mesu voqe (le contralto) e sa boche, sa 'oche ou sa voqe (la voix soliste) qui, en plus de chanter la poésie, doit scander le rythme et la tonalité que le choeur proprement dit doit suivre harmonieusement.
La basse est la première voix gutturale du groupe, le son (très guttural) est émis par une vibration continue des cordes vocales. Il a pour mission de "construire les bases" de la mélodie, en jouant une note de base continue dans la tonalité precédemment fixée par la voix soliste.
La contra est la seconde voix gutturale, sombre et "brouillée"; moins "râcleuse" que la basse, la contra a un son plus propre. La Contra s'unit à la basse sur un intervalle de quinte, formant l"accord guttural", qui caractérisde le chant a tenore par rapport aux autres formes polyphoniques.
La voix médiane (sa mesa 'oche) joue le rôle "d'adoucissant" face au rude son émis par le duo basso-contra; elle doit completer la polyphonie du trio en la rendant plus vive et surtout plus vague. En fait c'est la seule voix qui modifie continuellement sa ligne mélodique, à l'inverse du basso et de la contra qui ne changent pas de tonalité tant que sa 'oche ne l'impose pas.
L'INTERPRETATION
Le morceau est d'ordinaire une poésie rimée interprétée diversement selon la métrique. Les compositions endécasyllabiques (onze syllabes par vers) se prêtent au chant "Sa Seria" ou "a boghe e' notte" : ce chant demande une interprétation plus calme et mélancolique. Les poésies à scansion syllabique réduite (sept ou huit syllabes par vers) sont en général chantées selon des variantes plus dansantes.
Le Quartetto Urbano est un quatuor vocal composé de: Germana
Mastropasqua, Flaviana Rossi, Michele Manca et Xavier Rebut, qui en
assure la direction musicale.
Ce quatuor présente des chants italiens de tradition orale et des
compositions contemporaines. Il compte parmi ses auteurs: Giovanna
Marini, Antonella Talamonti, Xavier Rebut.
L'ensemble est né l’été 2000 pour interpréter la musique de scène
écrite par Giovanna Marini dans le spectacle Animarrovescio, de la
chorégraphe Adriana Borriello à l’Hebbel Theater de Berlin et au Teatro
Nazionale à Rome.
Le groupe est né avec l'envie de raconter à travers les sons l'Italie
de la tradition orale, de la mémoire, les recherches effectuées dans
les différentes régions de la péninsule et les rencontres avec les
chanteurs populaires. A quatre voix le quartetto explore diverses
manières de chanter, de penser la musique et de l'inventer.
D'une part c'est une approche qui s'est développée en participant aux
recherches de Giovanna Marini (avec la Scuola Popolare di Musica di
Testaccio de Rome) et en collaborant avec elle à différents concerts et
projets musicaux. Et d'autre part c'est un parcours qui a amené les
quatre chanteurs à vouloir aussi raconter le présent et une Italie en
continuelle transformation, et à chanter ainsi les auteurs
contemporains, en appliquant le langage appris à travers le chant
traditionnel.
Après le spectacle "Un altro modo è possibile" créé en 2003, suit le
spectacle "Mentre corre cielo e terra."
Ces spectacles sont construits comme une grande partition où l'on
voyage à travers des univers sonores qui vont des mondes de la campagne
aux réalités urbaines. Un éclairage et une spatialisation des voix font
entrer le public dans un parcours guidé presque uniquement par les sons.
Ces deux musiques sont éditées en CD chez ZONE DI MUSICA, maison de
production romaine.
Le long d’une grande partition se déroulent les chants de la passion,
les stornelli - modes musicaux chantés pour se répondre - et les chants
de travail. Ils y côtoyent les créations originales: sur des textes du
poète populaire sicilien Ignazio Buttitta (dont un “discours aux
feudataires”), sur les mots d’aujourd’hui qui racontent le précariat,
ou à travers les madrigaux de Giovanna Marini qui expriment le courage
de qui sait regarder et agir, et qui racontent la “vie pour le pain”,
l’abandon de la propre terre, la séparation dans l’espoir du “pain pour
la vie”.
L’actualité d’un chant des Mondine (repiqueuses de riz) qui luttaient
pour le respect des 8 heures de travail journalières et celle d’un
mottetus sarde sur les rapports féodaux transparait en filigrane à
travers les timbres et les harmonies de cette “autre Italie”, Italie
qui est celle du passé et de la mémoire, riche de cultures différentes
et continuellement en transformation.
Le quatuor parcourt la péninsule, des brouillards du Nord traversés par
les travailleurs journaliers jusqu’en Sicile où le chant d’un
cantastorie et celui d’un mineur d’une solfatara (mine de souffre)
deviennent des points communs d’une humanité qui se réinvente une
ritualité et cherche comment se raconter.
Le quatuor propose également d'autres concerts liés à des thèmes
divers: aux chants de travail, aux répertoires sacrés, aux chants
d'émigration, aux voix de femmes, à la Résistance. Ou encore: un
concert est dédié aux poètes chantés, dont le Concerto per Leopardi,
oratorio de Giovanna Marini dans une version pour quatuor vocal seul,
fait partie.
www.quartettourbano.it
www.myspace
Interprétant des ballades amoureuses et des chants sociaux aux sons enivrants du tamburello (grand tambourin salentin), le Canzoniere fait vivre et perpétue l’univers des musiques populaires de l’Italie méridionale. Sur scène, les 6 jeunes musiciens et l'espiègle danseuse du Canzoniere alternent ballades amoureuses à la douceur mélodique et chants populaires au rythme effréné du tamburello salentino. Conjuguant tradition et renouvellement, richesse musicale et énergie festive, ils ont l'art d'entraîner et de rassembler les foules.
Pizzica Indiavolata est déjà le dix-septième album de l’ensemble Canzoniere Grecanico Salentino. Mauro Durante et les musiciens de Canzoniere Grecanico Salentino revisitent le répertoire traditionnel du Salento, et créent dans le même élan de nouveaux morceaux en utilisant le Griko Salentino, langue utilisée dans une enclave hellénophone du sud italien. Sur cet album, Ballaké Sissoko est également présent sur trois titres et Piers Faccini chante sur un titre dont il a également écrit les paroles.
Nouveau clip : "Solo andata" - Le drame des migrants arrivant sur les côtes italiennes
En tournée à l'automne
- Plus d'informations sur le site du groupe
Distribution (sous réserve de modifications) : Mauro Durante: Violon, Tamburello, Voix; Maria Mazzotta: Voix, Tamburello; Giancarlo Paglialunga: Voix, Tamburello; Emanuele Licci:Guitare, Bouzouki, Voix; Massimiliano Morabito: Accordéon; Giulio Bianco: Flûte, Harmonica, Cornemuse italienne, Basse Acoustique; Silvia Perrone: Danse
Album "Pizzica Indiavolata" disponible
Ponderosa Music & Art /
Harmonia Mundi
« Leurs rengaines entêtantes se voient ici imprimer des harmonies plus actuelles, qui n’entament en rien la fièvre et l'allégresse originelles »
« Au son du tambourin, du violon et des choeurs, la ronde devient frénétique et l'exultation contagieuse. »
« Le Canzoniere Grecanico Salentino est un des piliers du renouveau de la taranta (…). La taranta, qui se mêle volontiers au rock, à l'électro, voire au jazz, a aujourd'hui le vent en poupe. »
Ses origines étaient piémontaises mais elle était génoise d'adoption.
Roberta Alloisio est morte subitement le matin du vendredi 3 mars 2017 à la suite d'un arrêt cardiaque. Elle avait 53 ans.
Roberta a débuté très jeune au sein de l'Assemblea Musicale Teatrale, groupe fondé par son frère Gian Piero. Roberta gagne la Targa Tenco en 2011, avec son album Janua. En 1981 Giorgio Gaber la dirige au théâtre dans le spectacle Gli ultimi viaggi di Gulliver.
Après avoir collaboré avec il Teatro della Tosse de Gênes, Roberta travaille beaucoup avec la Compagnia del Festival Suq e don Andrea Gallo, partecipant au projet Esistenza soffio che ha fame.
Dernièrement Roberta avait collaboré avec Stéphane Casalta et Patrizia Gattaceca pour le spectacle « Animantiga », projet s’inscrivant dans un processus artistique qui habite depuis bien longtemps chacun des acteurs de ce projet : approfondir les liens culturels entre la Corse et l’Italie et plus précisément entre Bastia et Gênes, deux villes que l’histoire dans sa tourmente a autrefois opposées, deux villes unies aujourd’hui par un patrimoine commun.
Le dernier album de Roberta Alloisio, Luigi, dédié à Luigi Tenco, est sorti en janvier 2017.
Quelques mots de Stéphane Casalta :
Roberta : un core d'oru . Simplicità e vulintà . Fede maiò in l'arte , a musica . Grande cultura e dignità inde u mondu spessu inghjustu e bestiu di u " music business" . Capacità di vede al dilà di u superficiale . Sempre piu luntanu guardavi. Sempre ! Un ghjudiziu magnificu , una creatività mai stanca .
Grazie d'avecci datu tantu e tantu
Avà vola alta inde u "wentu" cume lu ti piacia a dì (ridendu di u mo accentu corsu )
Noi quì e tu quassù un simu tantu luntani.
Sanacore, "qui soigne les cœurs" en dialecte napolitain,
quatuor vocal a capella, est né de la rencontre de quatre chanteuses proposant une interprétation originale de chants populaires italiens arrangés et de créations contemporaines.
Le quatuor puise dans le répertoire extrêmement riche des chants rituels qui accompagnent chacune des étapes de la vie (nativité, chant de travail, d’amour, de mort, berceuse…). Si le caractère du chant originel est conservé, Sanacore le ré-explore et le transpose dans un système polyphonique contemporain pour en proposer une interprétation originale. Aussi et très rapidement, le quatuor intègre à ce répertoire traditionnel des pièces écrites par ou pour le groupe. L’interprétation de ces créations s’inspire là encore de la tradition orale.
Sanacore a en effet développé une esthétique qui mêle la musique de tradition orale à la musique écrite, qui utilise tous les placements possibles de la voix dans des arrangements et des compositions au caractère actuel, pour décliner une expression poétique qu’elle soit savante ou profane.
All’Aria, Via Urbana, Passages et È la Partenza, les quatre albums du groupe, témoignent de cette volonté de présenter les entrelacs de ces deux cultures musicales.
Sanacore se produit sur les scènes françaises et européennes, notamment dans le cadre de festivals et emporte le premier prix du concours des rencontres polyphoniques de Laas en 2002.
Ce groupe, généreux et subtil, sait avec inventivité servir les intentions dramatiques et narratives de sa poétique musicale. Ses voix atypiques combinent les mélodies, les influences, les arrangements et transforment d’anciens chants en pièces pour musique de chambre.
Musique orale, musique écrite Sanacore mêle les esthétiques et utilise tous les placements possibles de la voix dans des arrangements et des compositions au caractère actuel, pour décliner une expression poétique qu’elle soit savante ou profane.
Le groupe Sanacore :
Anne GARCENOT,
Anne-Eléonore BOVON puis Alessandra LUPIDI,
Tania PIVIDORI,
Christine LAVEDER puis Leïla ZLASSI
« E la partenza », le 4e album de Sanacore, est sorti le 13/05/2016 chez Buda Musique / Universal
« Retraversée haute en couleur de chants populaires italiens à quatre voix de femmes, lyriques, polyphoniques et polymorphes, qui miment des instruments ou se frottent à la musique de chambre avec la même véhémence, ainsi qu’une bonne dose de fantaisie. »
Anne Berthod – Télérama
« Pour tous les amoureux de musiques traditionnelles, voici un quartet vocal féminin napolitain, qui a entrepris de redonner vie à un patrimoine séculaire. (…) nos quatre cantatrices relèvent un beau défi ! »
Nadia Khouri-Dagher – BabelMed
« Salle comble au Studio de l’Ermitage (…). Les quatre chanteuses ont conquis le public en donnant un concert émouvant et intense. »
La Voce
« Four ladies from Italy, each equipped with expressive strong voices, present traditional and contemporary Italian songs. « E la partenza » is an intense album of well-crafted a capella singing. »
FolkWorld
Depuis
la restauration de
l'indépendance de la
Géorgie, en 1991, une multitude de choeurs polyphoniques s'est formée
dans
le monde. En octobre 2002, le premier festival de la polyphonie
géorgienne
accueillit à Tbilissi des choeurs nationaux et une dizaine de choeurs
étrangers, dont ¥amashiro Goumi du Japon, Darbazi du Canada,
Mazpidzenli de
Grande-Bretagne, Ori Otarebi da Misha de France.
Certains choeurs géorgiens ont trouvé
des producteurs
à l'étranger. Les héritiers de l'ensemble Soukhichvili, devenu
ballet national, effectuent en 2004 une tournée dans une trentaine de
villes
australiennes. La troupe Georgian
Legend, issue du groupe Eri Sioni, se
produit en Russie
en 2004 après avoir fait vibrer la Belgique, la France et la Suisse. Le
quintette
SIMI est certainement l'un des groupes géorgiens les plus
représentatifs de
cette polyphonie, il a donné une vingtaine de concerts en France en
2002 et
2003.
Des choeurs français se sont
également
constitués : Marani à Paris, trio Mzé Shina dans l'Ouest, Artillac
dans le Sud-Ouest pour les voix masculines, Irinola à Paris pour les
voix
féminines. Ils organisent des stages d'apprentissage pour néophytes, en
plus de leurs concerts.
Depuis
quelques années, et
afin de réunir tous ces ensembles vocaux le Conservatoire d'Etat de
Tbilissi et le
Centre International de Musique Populaire Géorgienne organisent un
symposium,
alternant concerts et conférences. Il a lieu une année sur deux (*).
En 2006, du 22 au 29 septembre, les choeurs géorgiens professionnels et
les
choeurs "familiaux" comme il en existe encore dans toutes les régions
de
Géorgie (familles Abesadze, Gogolashvili, Pirtsxalava, Sikharulidze,
Urushadze,...) ont accueilli un nombre grandissant de choeurs
étrangers. La France
était représentée par Irinola et Marani.
Si
l'émigration
géorgienne des années 1920 et 1940 a perpétué la tradition
des chants polyphoniques en France (**), leurs descendants, et plus
particulièrement Othar Pataridzé, ont formé dans les années
soixante-dix une génération de chanteurs et de chanteuses.
Depuis plusieurs années, Artillac et Jean-Laurent Imianitoff organisent
régulièrement des stages d'initiation et de perfectionnement dans le
Sud-Ouest de la France (***).
Marani, initialement sous l'impulsion de Frank Kane, aujourd'hui sous celle de Bertrand Lambolez, propose des formations sur deux journées, généralement dans les locaux de l'Eglise géorgienne Sainte Nino de Paris. Ces formations sont animées par des maîtres de chant géorgiens venus de Tbilissi (****).
Mzé Shina, sous l'impulsion de Laurent Stephan, Denise et Craig Shaffer, propose également des initiations de quelques heures à la polyphonie géorgienne, sur l'Ouest de la France, mais également dans les autres régions françaises selon leur tournée de concerts (*****).
Notes :
(**) dans les années 1950, époque à laquelle la communication entre les diasporas à l'étranger et la Géorgie était impossible, l'actrice française d'origine géorgienne Maria Mériko et Victor Homériki enregistraient à Paris un disque 78 tours : "Oh ! Marguarita tchemo lamazo".site polyphonie en langues géorgienne et anglaise Source : COLISEE (Comité de liaison pour la solidarité avec l'Europe de l'Est)
L'ensemble Mze Shina (Soleil intérieur en géorgien) est une sorte d'OVNI. Composé de Denise Schaffer, née à Lima, de Craig Schaffer, né en Californie, de Laurent Stéphan, né en France et de Pierluigi Tomasi, né en italie, ce groupe se consacre au chant polyphonique géorgien.
Pour ceux qui ne connaissent pas Madredeus, c'est d'abord une voix
envoûtante, celle de Teresa Salgueiro.
Madredeus (du nom du quartier localisé autour de l'église Madre de Deus, à l'est de l'Alfama de Lisbonne) est un groupe portugais formé en 1985 par Pedro Ayres et
Rodrigo Leao (qui sera remplacé en 1994 par Carlos Maria Trindade),
vite rejoints par l'accordéoniste Gabriel Gomes, le violoncelliste
Francisco Ribeiro et enfin par Teresa Salgueiro alors âgée de 17 ans,
qui devient la chanteuse du groupe.
La musique du groupe est un mélange de fado, de musique folk, classique et de musique populaire contemporaine (surtout brésilienne, notamment la bossa nova).
Le premier album, Os dias da MadreDeus, sorti en 1987, rencontre un très grand succès au Portugal. L'album Existir de 1990, emmené par le titre O Pastor, les fera connaître du public francophone. Après avoir réalisé la bande originale du film Lisbon Story en 1994 (à la demande de Wim Wenders) ils commencent à connaître la renommée internationale. Madredeus participe également à la musique de l'excellent film de Maria
de Medeiros Capitaes de abril sur la Révolution des œillets.
En 1995, deux musiciens rejoignent le groupe : Carlos Maria Trindade (qui remplace Rodrigo Leão) et José Peixoto. En 1997, Francisco Ribeiro et Gabriel Gomes quittent le groupe, tandis que le style musical du groupe s'éloigne de plus en plus du fado de ses origines, notamment avec la sortie de l'album O paraíso.
Le 28 novembre 2007, Teresa Salgueiro quitte Madredeus pour se consacrer entièrement à ses projets artistiques personnels. Son départ est accompagné de ceux de Fernando Judice et de José Peixoto. Le groupe connaît alors quelques années de flottement.
Fin 2011, Pedro Ayres Magalhães annonce une nouvelle vie pour Madredeus. La nouvelle formation conserve Pedro Ayres Magalhães (guitare classique) et Carlos Maria Trindade (synthétiseurs), rejoints par Jorge Varrecoso (violon), António Figueiredo (violon), Luís Clode (violoncelle) et Beatriz Nunes (voix).
En avril 2012, le groupe publie Essência.
Discographie
Cet étonnant groupe portugais, porté par la voix de haute-contre de
Nuno Guerreiro, est devenu le groupe portugais le plus connu après
Madredeus. Créé par João Gil et Manuel Paulo Felgueiras, ce groupe
mélange fados, chants baroques et standards du rock.
Au fait, que signifie "Ala dos Namorados" ? "Bataillon des amoureux".
Cette appellation est une référence à un épisode mémorable de
l'histoire du Portugal : lors d'une bataille contre les troupes du roi
de Castille en 1385, l'armée portugaise emporta la victoire, malgré le
handicap numérique, grâce à la fougue d'un bataillon de jeunes
conscrits, "l'Ala dos namorados".
Le
qawwalî
est un genre musical populaire de l'Inde et du Pakistan qui exprime la
dévotion soufie. Il trouve son origine dans l'Inde du XIVe siècle, son
fondateur est censé être Amir Khusrau Dehlavi.
Cette forme syncrétique de l'islam hétérodoxe est interprétée par un
ensemble de musiciens professionnels de sexe masculin (les qawwal)
variant de 3 à 13 personnes avec deux chanteurs principaux accompagnés
par l'harmonium, de cinq à neuf chanteurs de refrains qui battent la
mesure avec leurs mains, un joueur de tablâ et un joueur de tambour
dholak.
Le qawwali se caractérise musicalement par l'usage de voix fortes
faisant alterner solo et choeur, répétitions et improvisations, par le
soutien vigoureux des tambours et de claquements de mains et par
l'intégration continuelle d'éléments étrangers à la structure
originelle (citations poétiques ou musicales) dans le souci de soutenir
l'impact du mot sur les auditeurs et d'éveiller en eux, par
connotations, une émotion mystique pouvant aller jusqu'à l'extase.
Les chansons de qawwalî se classent en deux groupes : les hamd ou
manqabat qui sont des chants dévotionnels dédiés à Allah et les ghazal
qui sont des chants profanes qui célèbrent le vin ou l'amour.
Les chansons durent généralement une quinzaine de minutes et sont
habituellement arrangées dans le format suivant :
1. la chanson commence par une introduction musicale où la mélodie
principale est jouée sur des harmoniums, avec généralement des
variations improvisées sur ce thème,
2. vient, ensuite, une section appelée un alap, où les chanteurs
entonnent différentes notes longues provenant du râga qui sert de
soubassement tonique au thème joué,
3. puis, le chanteur principal commence à chanter les vers du poème qui
compose les paroles de la chanson, sans percussion, seulement
accompagné de l'harmonium. Les mélodies chantées sont improvisées en
suivant la structure du râga. Après la première exposition du vers par
le chanteur principal, un autre le répète sur une mélodie improvisée
différente. Quelques vers, en nombre variable, sont ainsi chantés, de
façon à conduire vers le cœur principal de la chanson,
4. la chanson débute alors véritablement, à ce moment-là, le tablâ et
les dholak commencent à jouer en rythme, avec les chanteurs de chœur
battant leurs mains en rythme et tous les membres de l'orchestre
s'associent au chant des vers. Les paroles et les mélodies qui leur
sont associées ne sont généralement pas improvisés et sont en fait des
chansons traditionnelles très populaires. Durant le cours de la
chanson, le chanteur principal et les choristes peuvent rompre son
cours en un alap, une longue mélodie tonale improvisée.
La chanson connaît généralement une montée du tempo et du pathos,
chaque chanteur essayant de se surpasser en terme d'acrobaties vocales.
Quelques chanteurs exécutent de longues périodes d'improvisation sur le
sargam, dialoguant souvent avec un apprenti chanteur. Les chansons
finissent habituellement de façon abrupte.
Polyculturel
par principe,
le qawwalî, qui est né en grande partie du besoin de trouver un outil
de communication musicale, résulte de la fusion d'éléments poétiques et
philosophiques originaires de l'Iran et de l'Asie Centrale et
d'éléments musicaux empruntés pour la plupart à la tradition de l'Inde
du Nord. Les missionnaires soufis trouvèrent dans les populations
locales, majoritairement issues des basses castes, une audience
d'autant plus réceptive à ce message d'amour, duquel la notion de
plaisir n'était pas exclue, que ces dernières étaient à la fois
méprisées par le système social et religieux, l'accès aux temples étant
réservé aux purs.
Nusrat Fateh Ali Khan commence sa carrière assez
tard, à l'âge de trente ans Sa voix puissante en a fait une énorme
vedette dans le monde islamique et il fut l'un des premiers chanteurs
d'Asie du sud à connaître la notoriété en Occident. Nusrat Fateh Ali
Khan est le grand maître du qawwalî, amalgame de la musique classique
indienne, de la musique semi-classique représentée par les thumri et
les dadra, et de la musique légère. Cette musique, autrefois cantonnée
aux confréries, est aujourd'hui partout. Il
a rendu populaire
l'insertion de chant khyal dans le qawwalî, c'est-à-dire de solos
improvisés, au cours de la chanson, où il chante le sargam, soit le nom
de la note chantée à sa hauteur propre. Il a également mélangé la
musique qawwalî avec des aspects plus occidentaux comme la musique
techno ou le trip hop.
Discographie
succincte :
D'abord quelques accords de cordes pincées, puis un archet glisse avec une lenteur majestueuse. On croirait que l'instrument pleure. Kurde iranien, Kayhan Kalhor est un as du kamantché, une vielle hors du temps qui requiert des années de perfectionnement. A 40 ans à peine, Kayhan Kalhor en joue tel un maître détenteur de décennies d'expérience comme en témoigne cet album, dialogue intense et fin avec le Turc Erdal Erzincan, virtuose, lui, du luth baglama. Kalhor multiplie les collaborations, du Kronos Quartet californien aux stars de la tradition perse, Mohammad Reza Shajarian et Hossein Alizadeh, en passant par le violoncelliste sino-américain Yo Yo Ma ou le sitariste d'Inde du Nord Shujaat Husain Khan. Volutes délicates, douceur et vivacité, Kalhor possède un sens prodigieux de l'impromptu. Son kamantché est un enchantement avec ses doux méandres étendus et fleuris, ses envolées courtes et surprenantes, parfois ponctuées d'un silence infinitésimal pour en savourer l'épanouissement. On ne sent pas le temps passer avec ces douze morceaux d'improvisation sur les musiques perse et turque. Une sensation rare quand il s'agit de musique uniquement instrumentale.
Bouziane DAOUDI - Libération -30 septembre 2006Kayhan
Kalhor est né à
Téhéran en 1963. A l'âge de 7 ans il commence des études musicales avec
le maître Ahmad Mohajer. Enfant prodige du kamancheh, il travaille dès
l'âge de treize ans à l'orchestre de la radio-télévision nationale
iranienne. Puis il travaille avec le prestigieux Ensemble Shayda tout
en continuant à étudier le répertoire classique iranien (radif), ainsi
qu edes répertoires régionaux, du Khorasan au nord-est et du Kurdistan
à l'ouest.
Il étudie la musique classique occidentale à Rome et à Ottawa. Il a
composé pour les principaux vocalistes iraniens, dont Mohammad Reza
Shajarian et Shahram Nazeri, et joué avec Faramarz Payvar et Hossein
Alizadeh. En 1991 il est co-fondateur de Dastan, et lance Ghazal en
1997 avec Shujaat Khan. Leur disque The Rain obtient est nominé pour
les Grammy-awards.
Le partenaire de Kalhor sur le disque The Wind est
Erdal Erzincan, un joueur de baglama Turc. Le résultat : un magnifique
exemple d'improvisation en duo. Les
musiciens s'appuient sur leurs traditions respectives pour improviser
une longue suite en douze parties, entre élans communicatifs et
instants méditatifs.
Atine, est un mot persan qui veut dire « réunies » mais aussi « inédit », deux mots qui qualifient bien ce groupe, avec ses membres issues d’horizons différents et qui se retrouvent pour nous proposer une musique chargée de ces influences ancestrales et diverses. La musique d’Atine n’en reste pas moins une musique persane, bien du présent. Les cinq musiciennes du groupe arpentent une musique savante et populaire à la fois. L’ordonnancement raffiné de la musique persane, les ruissellements emmêlés du târ et du qanûn, l’agilité du tambour tombak, la noblesse profonde du chant sont ici moirés des reflets sombres de la viole de gambe européenne. Une magnifique réunion dont le projet est de constater ce qu’est être persane aujourd’hui.
Aïda Nosrat : Voix
Sogol Mirzaei : Tar
Christine Zayed : Qanun
Marie-Suzanne De Loye : Viole de Gambe
Saghar Khadem : Percussions
Persiennes d'Iran
La rencontre inédite de cinq musiciennes, Aïda Nosrat, Sogol Mirzaei, Christine Zayed, Marie-Suzanne de Loye et Saghar Khadem, a donné naissance à un corpus de chansons iraniennes ré-arrangées, symbole de l'héritage de leurs trajectoires personnelles et riches de diversité : musique traditionnelle iranienne, arabe, flamenco, jazz et baroque. Le tar, le qanun, la voix, la viole de gambe et les percussions sont ici réunis pour faire résonner la poésie persane du 19ème siècle mais aussi des compositions inédites.
Leur premier disque est sorti en novembre 2020 sur le label Accords Croisés.
Avec le soutien de la SPEDIDAM.
La presse en parle"De légères modulations en vive colorations, la voix vibrante d'Aïda Nosrat traverse avec superbe les savants et chatoyants entrelacs musicaux. Aux chansons s'ajoutent des instrumentaux au diapason. D'une ardente sensibilité, aussi raffiné au niveau des harmonies que des mélodies, l'ensemble envoûte tout du long."
" Ainsi rénovés, les vieux chants de cour et les mélopées d'antan se parent d'un lyrisme inédit. "
La Vie
" Un songe musical dont on rêverait désormais d'entendre la translation scénique. "
Jazz news
" Un très beau disque permettant d'accéder de façon inédite et assez aisément mais sans concessions occidentalisantes, à la culture persane multi faces d'aujourd'hui. "
5 Planètes
" I'm often frustrated by the many talented female Iranian musicians, particularly instrumentalists, who don't get the exposure they deserve, either in Iran or outside. So this debut album from the new Paris-based all-female group Atine is very welcome "
Songlines
Le chant diphonique :
Exemple proposé par "Les clés d'écoute" de Bernard Lortat-Jacob :
https://ehess.modelisationsavoirs.fr/ethnomus/diphonique/hai1.html
Le film de Wim Wenders est archi-connu. Rappelons seulement qu'il
raconte comment le guitariste Ry Cooder est arrivé en 1997 à Cuba pour
enregistrer un disque mélangeant les rythmes cubains et l'influence
africaine. Les musiciens africains n'ayant finalement pas pu venir, il
constitue un groupe de vieux musiciens cubains qui enregistre les
morceaux qui vont faire le succès mondial de l'album : Compay Segundo,
devenu une star mondiale depuis le disque de Cooder Ruben Gonzalez, le
pianiste, tous deux récemment disparus, et le chanteur Ibrahim Ferrer
notamment.
Une polémique est née à ce propos, certains musiciens cubains ayant été
agacés de voir ces vétérans du son traditionnel traités en héros alors
que les vedettes actuelles de la timba (nouveau terme employé à Cuba
pour se démarquer de celui de salsa) seraient ignorés du grand public.
En tout cas, ce disque est excellent.
Bebel Gilberto, fille de João Bosco Gilberto et de Miucha, soeur de
Chico Buarque
Après Tanto Tempo, son
premier disque en 2000, Bebel sort un 2ème album, Bebel, en 2004 puis Remixed en juin 2005.
.
On est séduit dès les premières notes de Momento, son quatrième album,
par la voix fraîche de Bebel, qui se marie parfaitement avec les
ambiances et les arrangements très modernes. Bebel a écrit ou co-écrit
la plupart des chansons de l’album, qui contient également trois
reprises époustouflantes : Caçada
(de son célèbre oncle
auteur-compositeur Chico Buarque), Night
and Day, le standard de Cole
Porter et Tranquilo du jeune
producteur Kassin.
Anouar Brahem est né en 1957 à Halfaouine. Il entre à l'âge de dix ans
au Conservatoire National de Musique de Tunis pour y apprendre l'oud
(le luth arabe). A 15 ans il se produit déjà dans les orchestres locaux
et à dix-huit il décide de se consacrer entièrement à la musique.
Rapidement il se confronte aux modes musicaux venus d'Inde ou d'Iran et
découvre le jazz.
Dès ses premières compositions il démontre que les possibilités de
l'oud vont bien au delà du simple rôle d'instrument d'accompagnement.
En 1981, Brahem s'installe en France, où son talent s'épanouit au
contact d'autres artistes. Il compose pour le chorégraphe Maurice
Béjart et, en 1983, collabore avec Gabriel Yared pour la musique du
film de Costa Gravas "Hanna K". Pendant quatre années il se produit
avec succès dans différents festivals à travers l'Europe. En 1985,
Anouar Brahem réunit à Carthage des musiciens turcs tsiganes, tunisiens
et des jazzmen français, pour interpréter sa pièce instrumentale "Liqua
85" qui lui vaut le grand prix tunisien de la musique. En 1987, il
accepte la direction de l'ensemble musical de la ville de Tunis.
Sa rencontre avec Manfred Eicher, le fondateur du mythique label ECM,
va lui donner la possibilité de donner libre cours à son imaginaire
musical.
Son premier album "Barzakh" (1991) fruit de sa collaboration
avec les virtuoses tunisiens Bechir Selmi et Lassad Hosni et le second
"Conte de l'incroyable amour" (1992) avec le clarinettiste Barbaros
Erköse et le joueur de nai turc Kudsi Erguner lui permettent de
développer de riches idées sur la musique méditerranéenne
contemporaine.
En 1994, il enregistre "Madar" avec le saxophoniste
norvégien Jan Garbarek et le joueur de tablas pakistanais Shaukat
Hussain.
"Khomsa" est l'occasion de reprendre librement des thèmes
composés pour des films avec un sextet qui comprend notamment
l'accordéoniste Richard Galliano.
"Thimar" est une nouvelle
rencontre, cette fois avec le bassiste Dave Holland et le
saxophoniste-clarinettiste John Surman.
"Astrakan Café" enregistré en
compagnie de Lassad Hosni et Barbaros Erköse propose des thèmes
traditionnels, d'anciennes compositions et de nouvelles créations.
La combinaison de la clarinette basse et de l'oud suggère un lien avec
“Thimar”, mais l'on est souvent plus près des sonorités plus
traditionnelles de «Barzakh» ou du «Conte de l'Incroyable Amour".
L'album est dédié à la mémoire du poète palestinien Mahmoud Darwish.
Discographie :
Barzakh (1991, ECM 1432)
Conte de l'incroyable amour (1992, ECM 1457)
Madar (avec Jan Garbarek, 1994, ECM 1515)
Khomsa (1995, ECM 1561)
Thimar (1998, ECM 1641)
Astrakan Café (2000, ECM 1718)
Charmediterranéen (Orchestre National de Jazz, 2002, ECM 1828)
Le Pas du Chat Noir (2002, ECM 1792)
Le Voyage de Sahar (2006, ECM 1915)
The Astounding Eyes of Rita (2008, ECM 2075)
La chanteuse d'origine malienne Rokia Traoré (issue du groupe ethnique
bambara) joue une musique traditionnelle modernisée. Les instruments
traditionnels : balafon, n’goni, karignan, djembé, yabara accompagne un
chant très personnel.
Installée à Amiens, elle a remporté une Victoire de la musique 2009
pour "Tchamantche" dans la catégorie "album des musiques du monde".
haut de page accueil page précédente
Les pages "musique" sont organisées comme suit :
Le
chant corse
Les
pages consacrées à A Filetta :
A Filetta : témoignages
Actualité et archives
Chants : les textes des chants
Les concerts d'A Filetta :
Concerts avant 2006 Concerts 2006 Concerts 2007 Concerts 2008 Concerts 2009 Concerts 2010 Concerts 2011
Concerts 2012 Concerts 2013 Concerts 2014 Concerts 2015 Concerts 2016 Concerts 2017
Concerts 2018 Concerts 2019 Concerts 2020 Concerts 2021 Concerts 2022 Concerts 2023 Concerts 2024
Discographie : tous les disques en détail
Repères chronologiques : A Filetta de 1978 à aujourd'hui
Parole : Les mots d'A Filetta (interviews, entretiens…)
Galerie photo
sans oublier mon livre sur A Filetta !
Les pages consacrées aux concerts du groupe L'Alba
Les pages consacrées aux groupes et chanteurs corses
Les pages consacrées aux paroles des chants corses :
- page "chants d'A Filetta",
- chants corses d'hier
- chants corses d'aujourd'hui
Les compte-rendus de concerts (année en cours);
Les années précédentes sont ici :
2023
2022
2021
2020
2019
2018
2017
2016
2015
2014
2013
2012
2011
2010
2009
2008
2007
2006
les concerts du groupe L'Alba sont ici.
Les pages consacrées aux Rencontres polyphoniques de Calvi :
- avant 2006
- XVIIes Rencontres (2006)
- XIXes Rencontres (2007)
- XXes Rencontres (2008)
- XXIes Rencontres (2009)
- XXIIes Rencontres (2010)
- XXIIIes Rencontres (2011)
- XXIVes Rencontres (2012)
- XXVes Rencontres (2013)
- XXVIes Rencontres (2014)
- XXVIIes Rencontres (2015)
- XXVIIIes Rencontres (2016)
- XXIXes Rencontres (2017)
- XXXes Rencontres (2018)
- XXXIes Rencontres (2019)
- XXXIIes Rencontres (2020)
- XXXIIIes Rencontres (2021)
- XXXIVes Rencontres (2022)
- XXXVes Rencontres (2023)
- XXXVIes Rencontres (2024)
Les invités des Rencontres (tous les artistes y ayant participé au moins une fois)
Le jazz et la page consacrée à Paolo Fresu
Les annonces et compte-rendus de concerts de jazz
L'opéra, la musique baroque, etc.
Les inclassables
Les vidéos
Et enfin, ma sélection de disques du mois.
Retrouvez le site sur webrankinfo dans la catégorie :
Genres musicaux Musique de corse
Retrouvez le site sur A Techja dans les catégories :