Les artistes corses ne figurent pas sur cette page puisqu'ils bénéficient de pages spécifiques. Ci-dessous la liste de ceux qui ont participé aux Rencontres avec les dates correspondantes :
Et, évidemment, A Filetta est présent chaque année !
La
polyphonie géorgienne : article en page "musiques du Monde"
Dignes
représentants de la multiplicité et de la richesse des chants
géorgiens, les dix chanteurs des Voix de Géorgie portent à travers le
monde leur art polyphonique issu de la plus haute antiquité, chants
profanes et chants sacrés.
Ce groupe de jeunes chanteurs,
sous la direction du Maestro Robert Gogolashvili, perpétue cette
fabuleuse tradition présentée par leurs "pères” dans le monde entier
pendant tant d'années.
Imaginez-les, le bras de l'un entourant la taille de l'autre, de noir vêtus, guêtre de cuir et arme blanche au fourreau. Imaginez les chants qui s'élèvent, tour à tour doux comme les berceuses ou forte comme les chants guerriers. ”
La palette des polyphonies géorgiennes est extrêmement large, car, outre les apports successifs au cours des temps, elle tient compte des spécificités musicales de chaque micro-région; d'où un répertoire étonnant puisé dans une centaines d'oeuvres faites de contrepoints savants et d'harmonies dont la hardiesse peut surprendre plus d'un musicien.
Le trio géorgien The Shin (« la voie pour rentrer à la maison ») s'est formé en 1998 en Allemagne. Les musiciens de The Shin (Zaza Miminoshvili, guitare, panduri, composition,, Zurab J. Gagnidze, basse fretless et acoustique, chant guruli, composition, et Mamuka Gaganidze, chant, percussion) sont des légendes vivantes et appartiennent à l'élite artistique dans leur patrie géorgienne. Ils sont particulièrement connus pour leurs fusions percutantes du jazz avec les musiques originelles de la Géorgie. Ils ont notamment composé la musique des productions pour le théâtre d'état à Tbilisi et de nombreuses musiques pour le cinéma, la télévision et la radio, en Géorgie et à l'étranger.
Avec « The Black Sea Fire », leur projet qui embrasse les musiques de Géorgie et de la Mer Noire, The Shin nous présente la danse d'une mystérieuse culture, le mythe de la Mer Noire avec son feu, son tempérament, sa profondeur, son émotion et son sens de l'humour unique et salé... Les dieux de l'Antiquité ont eu une aversion profonde à l'idée de donner le feu aux simples mortels car ils craignaient que l'homme ne comprenne pas sa bonne utilisation. Un jour, Prométhée vola le feu sacré et le donna à l'humanité. Quand il fut emmené dans le Caucase pour être puni par Zeus, une étincelle de ce feu volé tomba alors dans la Mer Noire, et c'est cette étincelle qui alluma « Le feu de la Mer Noire », The Black Sea Fire.
L'Ensemble Imeri, créé en 2006, est dirigé par Robert Gogolashvili, bien connu à Calvi puisqu'il y est venu à plusieurs reprises avec Les Voix de Géorgie.
Le nom du groupe vient de l'Iméréthie, province historique de la Géorgie, liée au royaume antique de Colchide, le pays de Médée. La boucle est bouclée !
Le CD (double) enregistré en 2009 :
Manu Théron a découvert le chant traditionnel dans le Mezzogiorno, puis en Bulgarie, et en a rapatrié l'idée à Marseille.
Sa pratique pouvait permettre une réappropriation de leurs repères culturels aux Provençaux, spécialement aux Marseillais dont l'histoire populaire est généralement évacuée par les institutions.
C'est pour cela que l'artiste crée en 2001 Lo Còr de la Plana.
Lo Còr de la Plana (prononcez "Lou couar dé la plane" et traduisez "Le cœur de la plaine"), chœur d'hommes du quartier de la Plaine à Marseille se consacre au répertoire occitan de Provence. Les cinq membres du Còr ont travaillé jusqu'ici sur le répertoire religieux populaire du Damase Arbaud et des Noëls de Notre-Dame des Doms, et sur de nombreux chants à danser (rigaudons, bourrées, rondeaux), en intégrant aux compositions et arrangements nombre d'éléments présents dans la culture marseillaise d'aujourd'hui (raggamufin, techno-groove...). Interprétés à l'unisson ou en polyphonie et accompagnés de bendirs ou de percussions corporelles (picaments de pieds et bataments de mains), hurlés, susurrés, les chants du Còr sont à l'image de leur quartier : violents mais sans cruauté, doux mais sans mièvrerie, blindés mais sans sûretés inutiles.
Il faut avoir assisté à un concert des six compères en public. Ce chant peut apparaître âpre et rugueux à la première écoute, puis on entre dans la danse, et on finit étourdi devant tant d'énergie maîtrisée, de puissance, de sens du rythme et par cette beauté aride. La dissonance trouve sa conclusion dans une harmonie remarquable. Leur expression est entièrement physique. Jouant des mains et des pieds, ponctuant le texte d'onomatopées, semblant s'arrêter et guetter le premier applaudissement pour mieux repartir, on sort étrillé mais hilare d'un concert du Còr de la Plana.
gacha empega : (du provençal gachar : préparer le mortier, et empegar : encoller.) 1. Technique de maçonnerie consistant à envoyer le mortier sur un mur de façon désinvolte. «Te fais pas caguer, vas-y à la gacha empega !» 2. Fig. Désigne celle ou celui qui travaille à la va-vite, qui semble se foutre complètement des règles de l'art «Celui-là, c'est un vrai gacha empega !»
Manu Théron s'est adjoint deux nouveaux compères, Guylaine Renaud et Nicola Marioni, et a légèrement modifié le répertoire du groupe. Aux reprises de chants traditionnels, provençaux et occitans, s'ajoutent de plus en plus de compositions originales.
Le groupe s'est dissous une nouvelle fois pour renaître en 2007 sous la forme d'un duo formé de Manu Théron et Sam Karpienia.
Le Duò Lavoà Lapò est composé de deux chanteurs-percussionnistes (tambours sur cadre) que le parcours, la passion et l’énergie ont rendu complices et complémentaires avant-même de se renconter. Ce sont le renouveau de l’occitan, les vocalités populaires, la recomposition d’un imaginaire tronqué – et l’épanouissement de ce dernier dans une modernité qui n’a rien de formaliste – qui les emmènent aujourd’hui avec ce nouveau projet musical.
Damien Toumi (Avignon) a chanté dans plusieurs formations vocales ou instrumentales, avec lesquelles il s’est initié à la polyphonie et aux répertoires populaires, à la poésie des paysages du Ventoux ou à la spiritualité simple du quotidien.
Mànu Théron (Marseille) initie depuis plus de 25 ans ses contemporain.e.s à la magie des voix, à la joie des rencontres et à l’ivresse des pratiques musicales collectives.
À eux deux, ils explorent toutes les modulations, toutes les positions et déclivités d’un dispositif simple, en variant et dévariant les formes, les jeux, les adresses et les référents.
Partis d’un répertoire indatable, qui balade l’Occitanie dans tous les recoins de leur fantaisie, ils échafaudent l’idée que deux chants et deux percussions peuvent dire, susciter et révéler. Leurs unissons charnels et précis explorent les mélodies traditionnelles pour en extraire les sucs et les restituer dans toute la saveur de leur étrangeté ; la poly-rythmie patiemment élaborée se joue des cadres et des carrures imposées aux corpus traditionnels, en déréglant et en saturant des motifs inattendus ; la polyphonie emprunte aux passions méditerranéennes et infuse des harmonies gorgées d’une puissante chaleur ; enfin, la complémentarité des deux timbres est exaltée par la bouillonnement ennivrant d’un chant- contrechant maîtrisé jusqu’à la prouesse.
Originaires de différentes rives de la Méditerranée, Les Dames de la Joliette est un groupe de cinq chanteuses marseillaises : Maura Guerrera, Nadia Tighidet, Annie Maltinti, Kalliroi Raouzeou et Sylvie Paz.
Quinze août 1524 : des ouvrières marseillaises, devenues soldats, viennent défendre la ville face au siège établi par le Connétable de Bourbon, lieutenant de Charles Quint. Elles contribuent notamment au renforcement d'un rempart entre la Porte d'Aix et la Joliette. Un groupe de femmes connu sous le nom de « Bastion des Dames ».Près de 5 siècles plus tard, cinq chanteuses et instrumentistes marseillaises se rencontrent au « Grand Domaine », situé sur le Boulevard des Dames. Une artère du 2e arrondissement, baptisée d'ailleurs en l'honneur de celles qui avaient défendu Marseille au XVIe siècle. L'idée des Dames de la Joliette était née, laissant augurer leur première création, il y a exactement deux ans. Un groupe composé de chanteuses, symbolisant par leurs origines, tout autant que par leur pratique musicale, les différentes rives de la Méditerranée : la Sicilienne, Maura Guerrera, l'enfant du quartier Saint-Henri, Nadia Tighidet, dont la famille est originaire de Kabylie, la Marseillaise d'origine italienne, Annie Maltinti, la multi-instrumentiste « grecque, d'Asie Mineure », Kalliroi Raouzeou, ainsi que Sylvie Paz, issue d'une famille espagnole d'Algérie.
Polyphonie et percussions autour de la table
Sacré melting pot que celui des Dames de la Joliette, pour lequel le directeur artistique, Gil Aniorte Paz, se charge de la mise en musique de textes de femmes, à l'esprit résistant. La plupart du temps, des « chants de travail assez revendicatifs », explique ce dernier. Parmi ces écrits, ceux de la poétesse chilienne Gabriela Mistral (prix Nobel de littérature en 1945), de la féministe argentine, Alfonsina Storni (1892-1938) ou encore le texte d'une marseillaise « anonyme » intitulé La belle Marinière. « Une femme qui a été pendue sur la place Jean-Jaurès car elle avait avorté. C'est quelque chose que l'on a su en lisant des notes prises pendant la période de la Révolution, à Marseille », expliquent Gil Aniorte Paz et Sylvie Paz. Des textes aussi bien chantés en langue occitane, française, grecque, qu'espagnole, kabyle et sicilienne, et dont « la rythmique des mots dicte la musique ». Et ce, à travers une scénographie particulière, Les Dames de la Joliette chantant autour d'une table. Un élément central qui sert d'« instrument » percussif, à l'instar de ce que l'on voit dans les familles du pourtour méditerranéen, tant cet objet est synonyme de « convivialité ». Finalement, l'endroit idéal pour cuisiner musiques traditionnelles et polyphoniques, à toutes les sauces, méditerranéennes, cela va sans dire.
P.A.
Source : La Marseillaise
Photo B. Minimum
La Mal Coiffée propose un répertoire varié qui aborde tour à tour des thèmes comme le mariage, la maternité, l'histoire de la vigne, la vie des bistrots... L'harmonie entre les voix et les percussions (tambours, shakers...) transmet une énergie à faire danser jusqu'à l'aube et une bonne humeur puisée au contact du public rencontré dans la rue, les bistrots et les concerts. Explosifs et remplis d'émotion, les concerts de la Mal coiffée sont toujours des évènements à ne pas manquer.
Radio Babel Marseille groove vocalement ses compositions originales portées par la poésie du marseillais Louis Brauquier, navigateur poète. L'univers du voyage, de la mer et de l'exil est ici suggéré dans un mélange de beat-box, de mélodies et rythmes du monde chanté a capella.
Des univers différents et complémentaires, une fusion qui met en musique le voyage, la rencontre, le partage, les cafés, les marchés, les quais, un monde ouvrier oublié....
Une rencontre poétique et musicale autour de notre Babel Marseille.
D I S T R I B U T I O N
Willy le Corre
Chanteur, percussionniste aux couleurs africaines, ses compétences rythmiques, mélodiques, vocales, ainsi que son rayonnement enjoué offrent au groupe une énergie communicative.
Matthieu Jacinto dit "Joos"
Spécialiste du Human Beat-Box, il assure les rythmiques ethnique, hip-hop et jungle ainsi que de nombreux effets et illustrations sonores.
Fred Camprasse
Chanteur basse, rythmique et harmonique. D'origine antillaise, il étaye de sa voix profonde et ronde les compositions du combo.
Mehdi Laifaoui
Chanteur, percussionniste : de son chant aérien il amène en un souffle les mélopées du Maghreb et d'autre contrées africaines.
Gil Aniorte-Paz
Chanteur, compositeur, directeur artistique, co-créateur des groupes Barrio Chino et des Chants gitans sacrés de Provence. Il pilote ce combo vocal lui donnant sa fougue latine et composant avec le monde...
06/02/2018
Le combo vocal réunit cinq chanteurs venus d'horizons musicaux divers : polyphonie corse, musiques gitane et orientale, hip hop vocal, beatbox. Depuis le quartier populaire de la Joliette, Radio Babel raconte et chante Marseille. Willy Le Corre, Joos Mathieu Jacinto, Fred Camprasse et Mehdi Lafaoui sortent leur nouvel album "Vers des ailleurs"
Inspirés par un poète marin Les envies d'ailleurs de "Radio Babel Marseille" sont traversées par l'oeuvre d'un poète navigateur marseillais, Louis Brauquier (1900-1976), officier de marine marchande dont la vie seule entretient la légende maritime de la cité phocéenne. Sa fascination immobile pour les îles lointaines et les traversées que l'on rêve sans jamais les tenter aurait inspirée à Pagnol le personnage de "Marius".C'est un homme qui part et se déchire
Comme un ciel sur les mâts
L'homme le plus tenté par l'amour des navires
Et la forme du mondeExtrait de "Je connais les îles lointaines..." de Louis Brauquier
"Radio Babel Marseille" se nourrit aussi des poètes qui s'ignorent, croisés dans les rues et nous méne d'un pays à l'autre, d'une langue à l'autre, dans une ville où l'on change de continent en même temps que de trottoir... "Radio Babel Marseille", de nouveaux "Marius" qui mettent les voiles sans déborder du Vieux-Port.
Retour sur scène et en studio
Le 16 février 2018, "RBM" retrouvera la scène à l'Espace Julien à Marseille avec, en première partie "Les Dames de la Joliette", un homologue féminin également formé en quintet vocal. Ils présenteront alors les morceaux de leur nouvel album, logiquement intitulé "Vers des ailleurs".
Depuis des siècles, les échanges permanents entre Provence, Piémont, Ligurie et Pays Niçois ont créé dans les Alpes du Sud une identité remarquable, riche de nombreuses spécificités. L'une d'elles concerne le chant choral, car dans cette région s'est développée une polyphonie vocale traditionnelle originale.
Né le 25 octobre 1957, à Barcelone, dans le quartier de Sants, Daniel Fernandez, qui prendra plus tard pour prénom d'artiste Nilda, arrive avec sa famille en France à l'âge de 6 ans. Il vit d'abord dans la région toulousaine, puis à Lyon, où il fera ses études. Un temps enseignant d'espagnol, il commence à chanter et jouer de la guitare, et fait ses premiers pas à la fin des années 1970. Il enregistre un premier album en 1981, pour Pathé-Marconi, sous le nom de Daniel Fernandez et dont il signe toutes les chansons.
Il s'éloigne alors du milieu de la chanson, voyage. Le nomadisme sera une constante chez lui, qui permet des rencontres musicales, qui apporte des ambiances, des images, qui viendront imprégner, par petites touches, ses chansons, ses textes. Son retour se fera en 1987 avec le 45-tours Madrid, Madrid, premier succès du désormais Nilda Fernandez, puis en 1988, un autre 45-tours Ultime rêve de l'amour, l'un et l'autre chez Dreyfus Musiques.
Nouvelle pause avant que ne paraisse en 1991, chez EMI, l'album simplement titré Nilda Fernandez, avec Nos fiançailles, Mes yeux dans ton regard, Entre Lyon et Barcelone, Nos rendez-vous manqués. L'album reçoit le Grand Prix de l'Académie Charles-Cros. Nilda Fernandez en adapte les chansons pour une version en espagnol, 500 anos (1992), Il les défendra lors d'une tournée qui passe par le Mexique, le Chili et l'Argentine, où il y rencontre la chanteuse Mercedes Sosa, avec laquelle il enregistrera la chanson Mon amour. Les musiques d'Amérique latine imprégneront souvent ses compositions.
Son album suivant, toujours sous le simple titre Nilda Fernandez, en 1993 (avec Ne me fait pas mal, On t'a appris, Sinfanaï Retu), aura aussi une déclinaison en espagnol en 1995, Los Días Aquellos. Tout comme Innu Nikamu, album de 1997, né en partie lors d'un séjour au Nord du Québec, réalisé avec le pianiste dominicain Michel Camilo à New York, où Nilda Fernandez est parti vivre. La tournée qui suivra se fera en roulotte tirée par des chevaux.
En 1998, Nilda Fernandez concrétise avec Castelar 704, dans un accompagnement musical intimiste de guitare et percussions, un projet qui lui tenait à cœur depuis longtemps, chanter des poèmes de Federico Garcia Lorca – avec Jorge Luis Borges, ses deux socles littéraires. Il évoque ensuite la diversité de la chanson française dans Mes hommages (1999) avec des reprises de Joe Dassin Michel Polnareff, Mike Brant, Léo Ferré, Jean Ferrat, Dick Annegarn, Nino Ferrer ou Barbara.
Puis c'est un autre éloignement. En 2001, à la suite d'un voyage en Russie, il s'installe à Moscou, pour cinq ans. Il chante un peu partout dans le pays et les pays frontaliers, sert de relais pour l'organisation de la venue d'artistes français. Il entrecoupe son séjour russe de voyages, notamment à Cuba, où il collabore avec des interprètes de musiques traditionnelles, des danseurs et des artistes de cirque. Ce dont rendra compte son livre Les Chants du monde, carnet de notes, publié en 2007, à la fois journal de bord et souvenirs de rencontres, plus ou moins lointaines. Il revient en France en 2006.
Le chanteur et auteur-compositeur, qui avait écrit « Les Fiançailles », est mort le 19 mai d'une insuffisance respiratoire.
Par Sylvain Siclier le 19 mai 2019
Sa voix douce et haute, au charme tranquille, particulièrement à l'aise dans des ambiances un rien mélancoliques, pouvait à l'occasion prendre des élans enflammés, avait des subtiles fluidités dans les lignes mélodiques. Le chanteur et auteur-compositeur Nilda Fernandez est mort, dimanche 19 mai, dans le Sud de La France, des suites « d'une insuffisance cardiaque », comme l'a indiqué le communiqué transmis par sa famille. Il était âgé de 61 ans.
Il avait été révélé au grand public avec les chansons Madrid, Madrid (1987), chantée en français et en espagnol et surtout Nos fiançailles, qui avec l'album dont elle est tirée, publié en 1991, lui vaudra trois nominations aux Victoires de la musique, dont celle de « révélation variété masculine », qu'il remporte lors de la cérémonie en février 1992.
La disparition du chanteur Nilda Fernandez fait remonter le souvenir d'un de ses nombreux passages en Corse.
Dans cet extrait de "Latitude 42" en 2006, il rejoint le groupe A Filetta et les accompagne pour interpréter U Lamentu di Ghjesu. Superbe moment d'éternité...
Il avait participé en 2007 aux Rencontres de Chants Polyphoniques avec son amie Patrizia Poli: tous deux nous avaient offert une flamboyante création.
Ce groupe basé à Marseille, que j'ai découvert grâce à Françoise, puis aux 18es Rencontres Polyphoniques de Calvi, représente une réussite éclatante de métissage des musiques. Je reprends à mon compte les termes de Carole Guelfucci : "Pari audacieux que de réunir plusieurs chanteurs habituellement solistes autour d'un projet commun. Pari réussi par Bruno Allary, guitariste et arrangeur de la compagnie. Chaque membre du groupe apporte avec lui son style personnel et représente une région de la Méditerranée : la Corse (Maxime Merlandi), l'Algérie et l'Andalousie (Yarmen, Bruno Allary, Fouad Didi), l'Italie (Cesare Mattina), la Grèce et les Balkans (Georges Mas), la Haute-Provence (Renat Sette) et la Kabylie (Hassan Boukerrou)... Rassegna, "rassemblement" en sarde, porte vraiment bien son nom."
Paru le 29 octobre 2007 chez Buda Musique / Socadisc, "Venimos a ver" présente un nouveau répertoire constitué de chants découverts et travaillés ces dernières années (chants de noces, d'amour, de prisonniers,.). Les couleurs et influences musicales, par-delà celles habituellement choisies par la compagnie, se teintent cette fois de sonorités du nord de l'Espagne, de chants de cabaret napolitains, de romances sépharades, de chansons du sud de la Corse et d'airs à danser de la région de Thrace.
Ces morceaux sont arrangés, harmonisés et adaptés dans différentes langues, avec pour objectif de toujours trouver les points communs sans gommer les spécificités. Dans ce nouveau disque ont pourra découvrir, aux côtés de Bruno Allary, Yarmen, George Mas, Maxime Merlandi, Fouad Didi, Philippe Guiraud et Cesare Mattina, les voix de Carmin Belgodère et, en invités, de Selim Alial et d'Annie Ebrel. A signaler également le conseil artistique de Renaud Garcia-Fons.
Ce qui est remarquable dans la démarche de Rassegna, au-delà du travail de collecte, de sauvegarde et d'orchestration, c'est le travail d'appropriation et de re-création dans un esprit d'ouverture à l'ensemble de la Méditerranée. Ainsi, U Lamentu di Petrucciu sur un rythme de buleria met en évidence les parentés - pas si évidentes - entre le lamentu corse et le flamenco ; U Lio di Roccapina fait le pont avec l'autre rive de la Méditerranée ; La Storia di tri surelli est chanté en sicilien, en corse et en valencien; Lo jor que, qui clôt l'album, est une rumba mi-catalane, li-cubaine chantée en provençal, en grec, en arabe, en breton et en espagnol ! Tout cela pourrait être fabriqué, artificiel, et c'est tout le contraire, cette démarche d'une grande cohérence s'impose comme une évidence.
J'avais un peu perdu de vue ce groupe, quand soudain, il se rappeille à notre bon souvenir avec cette version décoiffante de In casa mè :
Avec Carmin Belgodère, Marc Filograsso, Sylvie Paz, Carine Lotta, Fouad Didi, Philippe Guiraud, Luca Scalambrino et Bruno Allary.
MultitudesUn pluriel in(dé)fini pour traduire au plus près l'ambition artistique de Bruno Allary : provoquer la rencontre, le dialogue et le croisement des musiques populaires de Méditerranée ; penser le choc des imaginaires comme un moteur de création, pour offrir de ce patrimoine-ressource des lectures traversières, sensibles et nouvelles, audacieuses et respectueuses à la fois. Les projets qui donnent corps à l'Ensemble Multitudes (Cie Rassegna, ZAMAN Fabriq, Nassîm ou les Quatre Vents…) partagent cette soif d'expérimentation et portent chacun une part de cet idéal. Ensemble, ils montrent avec un plaisir contagieux ce que ces héritages ont d'actuel, de pertinent et d'universel. En un mot, combien ils sont vivants.
L'art comme la vieCe que l'Ensemble met en actes et projette sur scène, c'est la richesse créative du monde qui l'entoure, un monde divers, ouvert, et puissamment métissé. Comme une évidence, c'est Marseille qui lui transmet sa pulsation vitale : sa mosaïque interculturelle comme sa faculté d'accueil nourrissent le double idéal éthique et esthétique porté par l'Ensemble Multitudes.
Boîte à outils sonoreOrient séculaire projeté dans notre temps, poésie hispanique nourrie de l'imaginaire musical des Balkans, fonds arabo-andalou hybridé de sonorités électriques… Ces croisements énergiques sont l'œuvre d'un collectif humain solide et mobile, où convergent univers artistiques marqués et pratiques musicales diverses. À son service, un instrumentarium décomplexé : véritable boîte à outils sonore, il intègre au gré des besoins, instruments traditionnels et dispositifs actuels, et mêle sans les opposer saz et guitare électrique, oud et synthétiseurs, flûtes de berger et loop stations. Des uns aux autres, les passages sont fluides, et les métissages, naturels.
La carte et l'archiveCette Méditerranée des musiques, c'est un territoire à arpenter : une Méditerranée plurielle et élargie, celle des espaces géographiques, étendue à ses quatre composantes latine, balkanique, orientale et africaine. C'est aussi la Méditerranée du temps long, d'un patrimoine musical riche et stratifié, dont la route croiserait celle d'un présent impétueux. Dans chaque création de l'Ensemble se rejoue cette double traversée, cet entrelacs serré de lieux et d'histoires qui s'y nouent en un continuum souple, simple, évident.
Il vient d'arriver ! "Il Sole non si muove", le nouvel album de la Cie Rassegna, préfacé par Patrick Boucheron, et édité par Buda Musique. Sortie officielle le 24 février, mais en avant-première le 6, à L'éolienne à 20h30 (18h30 pour les pros). Avec Philippe Guiraud, Fuozza Picciotti, Isabelle Courroy, Fred Braye, Sylvie Aniorte-Paz, Carine Salvado, Muriel Despiau, Fouad Didi et Romain Perez - l'Eolienne Marseille
Voir ma petite chronique en page "Disques".
Site : www.ensemble-multitudes.com
LO BARRUT est un groupe nourri très tôt au chant populaire occitan. 4 hommes et 5 femmes qui s'inscrivent aujourd'hui avec joie et fraîcheur dans le mouvement des nouvelles polyphonies languedociennes à travers un répertoire intégralement constitué de compositions originales. Leur musique se nourrit de la poésie occitane, notamment des œuvres de Léon Cordes, Louisa Paulin, ou encore Marcelle Delpastre. Le poème appelle un rythme et une mélodie ; le chant en devient la continuité, et sublime le texte par la musique.Le chant est au cœur du travail de LO BARRUT : ces 9 musiciens y puisent de quoi raconter le texte, le porter dans leurs corps et l'adresser au public.
LO BARRUT est né du plaisir et de l'envie de chanter. Ses membres avaient pour habitude de marmonner, fredonner, chantonner, scander et mâchouiller des airs carnavalesques, des mélodies traditionnelles, des textes en langue d'Oc. C'est naturellement qu'ont émergé l'envie de fonder un groupe centré autour de la polyphonie, puis la volonté de se produire en public : sortir de l'intimité, faire entendre les chants, articuler cette langue devant un public.
Depuis sa première représentation en février 2013, Lo Barrut n'a cessé de se produire dans des contextes divers : festivals de musiques traditionnels, événements liés à l'éducation populaire, rencontres autour de la langue occitane… L'année 2015 s'annonce riche pour Lo Barrut : enregistrement, création de répertoire, résidences et co-créations avec d'autres formations musicales (Du Bartàs, Djé Balèti, projet autour de l'œuvre de Léon Cordes avec le collectiu Còp sec), « La Barrule », périple chanté dans le Minervois, recherche de dates...
En avril 2015, le groupe Lo Barrut de Montpellier organise une ballade chantée en plusieurs étapes à la découverte du Minervois. Programme de ceux qui les ont suivis dans l'aventure : marches, rencontres avec les vignerons, dégustations de vin et concerts, chansons sur les traces des poètes occitans et notamment Léon Cordes.
Site : https://collectiu-copsec.com/index.php/lo-barrut
Comme toutes les musiques populaires, le jazz est une musique de fortes personnalités. La reconnaissance internationale de l'accordéoniste Vincent Peirani repose sur cette qualité essentielle, fondamentale. Son charisme musical, son imaginaire hautement singulier, la conception de son art, fruits d'un parcours sans œillères, frappent très tôt tous les esprits. Après de brillantes études classiques (nombreuses récompenses internationales), sa plongée dans l'univers jazz se révèle en effet d'emblée marquée du sceau de la réussite jusqu'aux couronnements aux Victoires du jazz en 2014, 2015 puis en 2019 pour l'album Night Walker.
Quel que soit le style, Vincent Peirani transforme tout ce qu'il touche en or : jazz bien sûr (outre ses propres projets, collaborations avec Daniel Humair, Michel Portal, entre autres), mais aussi chanson franc¸aise (Sanseverino, Les Yeux Noirs), musiques de film (compositeur pour le film Barbara de Mathieu Amalric en 2017), etc. Et le public suit, car à chaque prestation il place ses auditeurs dans une situation où l'évidence musicale (reprises inventives de thèmes connus) se trouve équilibrée au bienheureux inattendu, le savant tutoyant toujours le populaire, ce qui est précisément l'art des grands.
Celui qui a renouvelé complètement le langage de l'accordéon depuis maintenant dix années est à présent un artiste incontournable, l'un de ceux dont la vision musicale cosmopolite et décomplexée, le sens inouï des croisements et des couleurs, lui permettent d'apporter cette touche magique si rare et si précieuse.
François Salque enseigne à la Haute École de musique de Lausanne et au Conservatoire de Paris.
Il joue et enregistre de la musique de chambre avec d'Éric Le Sage, Alexandre Tharaud (Le Carnaval des animaux), Claire-Marie Le Guay, Emmanuel Pahud et Vincent Peirani. Salque joue également au sein du Quatuor Ysaÿe de 2000 à 2004, enregistrant Fauré, Magnard, Haydn, Schumann, Boucourechliev, mais également des œuvres ou fragments peu connus de Beethoven le Quintette avec piano de César Franck (avec Pascal Rogé) et le Quintette pour clarinette de Mozart (avec Michel Portal). Il joue au sein du Quatuor Orféo avec David Grimal.
André Markowicz, né en 1960 à Prague. a traduit plus d'une centaine de livres dont les œuvres de fiction complètes de Dostoïevski, Eugène Onéguine de Pouchkine, et, avec Françoise Morvan, le théâtre complet de Tchekhov (aux éditions Actes Sud). Il a publié aux éditions des Solitaires intempestifs une quinzaine de pièces de Shakespeare et de nombreux auteurs dramatiques russes.
Françoise Morvan est née et vit en Bretagne. Elle poursuit une œuvre en marge de tous les courants littéraires, ses publications étant orientées par la recherche d'une forme de poésie libre. Ainsi a-t-elle travaillé aux archives pour donner des éditions ou rechercher des textes de résistants (Miliciens contre maquisards, 2010), édité des collectes de contes populaires pour revenir à la source du conte, traduit les poèmes de Marie de France et de nombreux textes de théâtre, tout en protestant contre la dérive nationaliste, dans son ouvrage Le Monde comme si (Actes Sud, 2002) mais aussi en de nombreux articles (que l'on peut lire en ligne sur son site et ailleurs). Elle a édité les œuvres de deux transfuges des lettres nés comme elle à Rostrenen, Armand Robin et Danielle Collobert. Enfin, elle essaie de donner à la poésie pour enfants une place qui donne au respect de la forme, du rythme et de la rime, un rôle essentiel, et elle a entrepris de publier ses textes aux éditions Mesures sans séparer poésie personnelle et traduction. Elle a traduit de nombreux textes, dont Le Maître et Marguerite, en collaboration avec André Markowicz. Leur traduction du théâtre de Tchekhov a été l'objet de nombreuses mises en scène et leur a valu un Molière en 2006. Son site : https://francoisemorvan.com
Compagnie de Danse Universitaire (Université de Corse)
« Ritrattu », spectacle Studidanza & A Filetta
« Ritrattu » allie danse contemporaine et polyphonie. Le spectacle est inspiré du roman de Jérôme Ferrari, « À son image », paru en 2018. « Ritrattu », une réussite. Vibrante. Attachante. Pleine de finesse.
Distribution
Chorégraphie : Céline Giovannoni Danse : Manon Baldi, Estelle Garcia-Massiani, Cynthia Guerbaa, Thomas Esnoult, Pierre Dominique Garibaldi, Marion Giudicelli, Anne Orizoli, Lea Maria D'Amore, Elisa Bousquet, Marine Brottes. « À son image » est le récit douloureux du parcours d'une jeune femme d'ici impliquée dans la lutte nationaliste, saisie ensuite — pour s'échapper ou se trouver ? — par le virus de la photographie. Une passion la conduisant au photojournalisme exercé pendant la guerre en Yougoslavie. « À son image » est l'histoire d'un itinéraire voué à l'échec. C'est aussi une réflexion sur l'image, cet instant de vie fixé à jamais qui ignore le passé et le futur. Image aux lectures ambivalentes, parfois trompeuses, parfois reflet d'une vérité… souvent éphémère ou parcellaire.
François Dunoyer est un acteur, directeur artistique et metteur en scène français, né le 27 septembre 1946 à Saint-Léonard-de-Noblat
(Haute-Vienne).
Principalement connu pour ses rôles à la télévision dans les séries Le Retour d'Arsène Lupin, Les Nouveaux Exploits d'Arsène Lupin
et Julie Lescaut, il est également actif dans le doublage, prêtant sa voix à des acteurs américains ou anglo-saxons.
Il est à ce propos la voix française régulière de Tony Plana, une des voix de Willem Dafoe, Andrew Divoff, Paul Guilfoyle
(notamment dans la série télévisée Les Experts), Ken Watanabe ou encore plus récemment de Michael Douglas (dont La Méthode Kominsky).
Élève en philosophie au lycée Louis-le-Grand à Paris, François Dunoyer rencontre Patrice Chéreau qui en dirige le groupe théâtral.
Ce sera le début de sa carrière d'acteur, dédiée d'abord au théâtre.
À la télévision (l'ORTF à l'époque), il est choisi pour interpréter le rôle de Jacques Thibault dans la mini-série Les Thibault. Plus tard, il interprète le rôle d'Arsène Lupin dans les séries télévisées Le Retour d'Arsène Lupin et Les Nouveaux Exploits d'Arsène Lupin puis tient également des rôles au sein de nombreuses séries et téléfilms, dont notamment celui du chevalier Lewis Armeight dans Les Robots pensants de Guy André Lefranc, avec Claude Jade.
Il officie également comme directeur artistique et pratique le doublage. Il est notamment la voix française de Tony Plana, une des voix de Willem Dafoe, Andrew Divoff, Paul Guilfoyle, Ken Watanabe ou encore plus récemment de Michael Douglas. Il a aussi prêté sa voix occasionnellement à des acteurs tels que Jon Voight Kevin Kline, John Forsythe ou Alan Rickman.
C'est par le chant corse, plus précisément par son enregistrement Corsica: Chants polyphoniques et par Chant corse : manuscrits franciscains édité en 1995 par Harmonia Mundi, que j'ai connu l'ensemble Organum. Marcel Pérès y était entouré de chanteurs corses, essentiellement issus de Pigna, que l'on retrouvera dans A Cumpagnia, Jean-Pierre Lanfranchi, Jean-Etienne Langianni, Claude Bellagamba, Jérôme Casalonga et Antoine Sicot, des chanteuses du groupe Donnisulana et par celles qui formeront par la suite Madrigalesca : Nicole Casalonga, Jackie Micaelli, Aline Filippi, Gigi Casabianca, Joëlle Tomasini.
Fondé en 1982 par Marcel Pérès à
l'Abbaye de Sénanque, accueilli dès 1984 la Fondation Royaumont, l'ensemble Organum a développé des programmes où se croisent les
sources, issues des manuscrits musicaux, et les esthétiques du chant
conservées par tradition orale. Cette approche a permis de vivifier les
musiques anciennes en leur insufflant des germes vivants où résonnent
encore l'écho des répertoires oubliés dont il ne nous reste que des
signes pour retrouver le son.
L'ensemble fut dans un premier temps l'outil de diffusion des activités
de l'ARIMM - Atelier pour la Recherche sur l'Interprétation des
Musiques Médiévales - fondé en 1984 par Marcel Pérès au sein de la
Fondation Royaumont. Cet Atelier devint en 1994 le CERIMM, Centre
Européen pour la Recherche sur l'Interprétation des Musiques Médiévales.
En 2001, pour répondre à
l'attente croissante des chercheurs et du public en faveur des musiques
médiévales, Marcel Pérès a transféré le siège de l'ensemble Organum à
l'Abbaye de Moissac, et a créé une nouvelle structure, le CIRMA -
Centre Itinérant de Recherche sur les Musiques Anciennes - destinée à
développer les activités de recherche, d'enseignement, de diffusion et
d'édition, qui avaient été initiées dans le cadre du CERIMM, dans un
contexte mieux adapté aux nouveaux enjeux culturels qui se profilent à
l'aube de ce nouveau millénaire.
Les membres du groupe ont changé au fil du temps : Josep Cabré, Josep Benet, Gérard Lesne, Antoine Sicot, Malcolm Bothwell y ont notamment participé.
C'est à une autre approche du passé que voudrait inviter l'ensemble Organum, approche où les faits historiques sont perçus comme des événements émergeant d'un flux continu dans lequel les siècles ne sont plus des frontières, mais où chaque événement nouveau devient l'expression d'un moment privilégié de traditions qui se croisent, se mélangent, s'atténuent, disparaissent, ou encore restent distinctes et pérennes.
L'ensemble a abordé la plupart des répertoires européens qui marquèrent l'évolution de la musique depuis le VIe siècle. Les investigations se sont étendues jusqu'aux trois derniers siècles du deuxième millénaire, mettant en relief l'existence de permanences esthétiques médiévales dans certains milieux jusque dans les dernières décennies du XXe siècle. La structure souple de l'ensemble permet de faire appel pour chaque répertoire à des chanteurs et chanteuses issus de pays et de milieux très diversifiés.
La discographie de l'Ensemble présente des œuvres qui remontent aux premiers temps du christianisme jusqu'au XVIIIe siècle, avec parfois des incursions dans le XXe siècle, par l'utilisation de savoir-faire vocaux ou instrumentaux qui existent toujours dans certaines contrées. Au-delà du simple plaisir acoustique, les programmes de recherche, concrétisés par les concerts, sont pensés dans une perspective transdisciplinaire afin d'élargir les champs d'investigation et de faire de la musique l'outil privilégié d'une réflexion sur l'histoire des mentalités.
Discographie
Polyphonie aquitaine du XIIe
siècle: St. Martial de Limoges Harmonia Mundi 901134
Messe du Jour de Noel (École de Notre-Dame) Harmonia
Mundi 901148
Chants de l'Église de Rome des VIIe et VIIIe siècles: période
byzantine Harmonia Mundi 901218
Josquin Desprez: Missa Pange lingua w/ Ensemble Clément
Janequin Harmonia Mundi 901239
Codex Chantilly: airs de cour du XIVe siècle Harmonia
Mundi 901252
Corsica: Chants polyphoniques Harmonia Mundi 901256
François Couperin: Messe a l'usage ordinaire des paroisses
(1690) Jean-Charles Ablitzer (orgue) Harmonic Records H/CD
8613
Chants de l'Église Milanaise Harmonia Mundi 901295
Plain-chant Cathedrale d'Auxerre Harmonia Mundi
901319
Ludus paschalis sive de Passione Domini Harmonia
Mundi 901323/24 (2 CDs)
Le jeu des pèlerins d'Emmaüs: drame liturgique du XIIe siècle
Harmonia Mundi 901347
Messe de Tournai Harmonia Mundi 901353
Codex Faenza - Selections Harmonia Mundi 901354
Messe de Saint Marcel Harmonia Mundi 901382
Palestrina: Missa Viri Galilaei, Motet Viri Galilaei,
Magnificat primi toni La Chapelle Royale - Philippe Herreweghe
Harmonia Mundi 901388
Chants Cisterciens Harmonia Mundi 901392
Graduel d'Aliénor de Bretagne Harmonia Mundi 901403
Ockeghem: Requiem Harmonia Mundi 901441
Chant de la Cathedrale de Benevento Harmonia Mundi
901476
Plain-Chant Parisien: XVIIe et XVIIIe siecles
Harmonia Mundi 901480
Chant Corse: Manuscrits franciscains des XVIIe-XVIIIe siècles
Harmonia Mundi 901495
Chant Mozarabe Cathédrale de Tolède (XVe siècle)
Harmonia Mundi 901519
École Notre Dame: Messe de la Nativité de la Vierge
Harmonia Mundi 901538
Laudario di Cortona: Un mystère du XIIIe siècle
Harmonia Mundi 901582
Guillaume de Machaut: La Messe de Nostre Dame
Harmonia Mundi 901590
Chants de l'église de Rome - Vêpres Harmonia Mundi
901604
Hildegard von Bingen: Laudes de Sainte Ursule
Harmonia Mundi 901626
Compostela ad Vesperas Sancti Iacobi: Codex Calixtinus
Ambroisie 9966
Ad vesperas Sancti Ludovici Regis Franciæ Antiphonaire des
Invalides, 1682 Ambroisie 9982
Le Manuscrit du Saint Sépulcre Le Chant des Templiers
Ambroisie 9997
En musique, au Moyen Âge, le Diabolus in Musica (litt. « le diable dans la musique ») était le nom donné à la présence d'un intervalle de trois tons (aujourd'hui appelé triton). Cet intervalle (quinte diminuée ou quarte augmentée) engendre une attente ou tension pour l'auditeur, contrairement à une quarte ou une quinte juste, qui produisent un effet conclusif et apaisant appelé aussi résolution.
Cet effet d'intervalle désagréable était d'autant plus présent que, contrairement à aujourd'hui, les instruments n'étaient pas tempérés.
Cet intervalle fut nommé Diabolus in Musica et interdit par l'église dans la musique religieuse baroque. Certains compositeurs continuèrent de l'utiliser dans la musique profane pour surprendre et déstabiliser l'auditeur.
L'ensemble Diabolus in Musica, dirigé par Antoine Guerber depuis sa création en 1992, se consacre dàs ses débuts aux répertoires français du Moyen Âge, et devient rapidement symbole d'excellence dans le monde de la musique médiévale grÂce à la forte personnalité et à l'originalité de ses interprétations. La carrière de l'ensemble est ponctuée d'une riche discographie, régulièrement distinguée par la presse. En 2012, Diabolus in Musica reçoit le Prix de la Fondation Liliane Bettencourt pour le Chant Choral, décerné par l'Académie des Beaux-Arts. L'ensemble se produit sur des scènes prestigieuses (Cité de la Musique, Concertgebouw d'Amsterdam...) au sein des plus grands festivals de musique ancienne (Saintes, Ambronay, Utrecht...) et lors de tournées internationales (Amériques du Nord et du Sud, Russie, Europe entière...). Soucieux de s'enrichir de collaborations artistiques de qualité et de promouvoir le répertoire médiéval, Diabolus in Musica s'ouvre régulièrement à des projets avec des artistes venus d'autres horizons.
Auteur/Compositeur, Cigùri crée ses propres costumes et projections vidéos. Musicienne amazone, cette artiste française basée à Berlin compose une Dark Pop électronique teintée d'onirisme et de symboles mystiques et mélange des influences aussi diverses que Kate Bush, Fever Ray, Depeche Mode et Arvo Pärt.
A la base du concept Cigùri se trouve une défunte guerrière d'une tribu secrète. Profondément habitée par son personnage, elle redonne vie à sa guerrière et ses paroles sont comme les témoins de ses expériences passées et à venir. Le public est plongé dans une atmosphère enivrante de magie noire et de poésie martiale.
L'artiste envisage la musique et les arts visuels comme deux dimensions qui se complètent et s'équilibrent. Depuis sa machine à coudre jusqu'au montage de son VJing, Cigùri saura vous emporter là où l'Homme a commencé à rêver.
CiGÚRi est un projet musical emergent Français qui a posé l'ancre à Berlin en 2010. A la croisée des arts visuels et de la musique électronique, Cigùri est avant tout une experience scénique qui se joue des codes païens et du rock n roll, pour créer sa propre pop chamanique.
Sa musique prend tout son sens en live avec sa voix qui nous enveloppe telle une complainte chamanique pour nous emporter dans un monde dont elle-seule détient les clefs. Elle compose une pop sombre et mélancholique teintée d´espoir energisée par des orchestrations épiques electro-symphoniques.
Récemment aperçue à Paris au squat Rivoli ainsi qu'au Festival trois6neuf accompagnée de l'artiste noise Kerta von Kubin à l'occasion de leur tournée européenne, Cigùri dévoile à présent ‘Time Lapsed Death' un ep format vidéo enregistré dans l'underground obscurité du mythique rock institute berlinois désormais baptisé Urban Spree.
Entre captation fantomatique et récit épique d'une guerrière des abysses, ‘Time Lapsed Death' est un Ep de transition composé après un prometteur premier album ‘Mare nostruM' sorti en Février 2014.
Sombre, intimiste et résolument pop, Cigùri affirme ses influences musicales en se rapprochant du lyrisme de Zola Jesus et entretient le mystère dans la lignée du duo the Knife. Enregistré en live sous la direction du réalisateur Robin Plessy (Boys Noize, Kool Thing, aMinus, Ninja Tunes) ‘Time Lapsed Death' est une ouverture sur l'univers envoutant de Cigùri.
Andy Emler, compositeur, pianiste, catalyseur d'enthousiasmes, initiateur de rencontres, arrangeur, passionné par l'improvisation, est un homme d'inventions.
Après les classes d'écritures, harmonie, contrepoint, fugue (Prix de contrepoint 1981 – variation pour orgue dans le style de J.S. Bach et la classe d'orchestration avec Marius Constant – au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris) et les bals du samedi soir (rock, pop), il se lance dans de multiples expériences avec des musiciens tels que : Antoine Hervé, Michel Portal, François Jeanneau, Woody Shaw, Trilok Gurtu...
Il crée son laboratoire personnel, le MegaOctet en 1989 avec 8 des "plus flambeurs improvisateurs” de la génération des années 80 qui obtient le Django d'Or de la meilleure formation de jazz français 1992. Cette formation marquera fortement le paysage musical du début des années 90.
Entre 1994 et 1999, il devient co-directeur de la Scène et Marnaise de Création Musicale, et partage l'aventure collective du POM, big band à géométrie variable.
En 2000, il remonte le MegaOctet, s'installe en résidence jusqu'en juin 2003 à l'Espace Daniel-Sorano de Vincennes avec la Compagnie aime l'air, dont il est l'initiateur avec Thierry Virolle. Il crée "Pop Unit 2000" avec le MegaOctet, deux danseurs et des images vidéo.
Parallèlement il se produit en duo avec Philippe Sellam, en trio avec Claude Tchamitchian et Eric Echampard. Il travaille régulièrement avec Ars Nova et Pascal Contet pour la musique contemporaine et, bien-sûr, avec le MegaOctet.
Par ailleurs il est le compositeur de multiples commandes d'écriture pour tous les formats et formules d'orchestres professionnels, ou mêlant musiciens professionnels et amateurs.
Andy Emler reçoit le Django d'or "Sacem" de la création 2006.
Le Andy Emler MegaOctet reçoit la Victoire du Jazz 2008 dans la catégorie "artiste ou formation instrumentale française de l'année" et le Django d'Or 2008 dans la catégorie "spectacle vivant Spedidam"
Andy Emler reçoit en 2010, la Victoire du Jazz 2010 "album instrumental de l'année" pour "Crouch, touch, engage" et de nouveau le Django d'or, sous la dénomination « musicien confirmé »
Depuis la toute fin 2009, Andy Emler donne des concerts au grand orgue, sur des partitions personnelles et l'improvisation, c'est ainsi qu'en juillet 2010 il se produit au Festival d'Aix en Provence, cathédrale Saint Sauveur avec Guillaume Orti (saxophone) et le joueur de kora, Ballaké Sissoko...
Le MegaOctet tourne en France et à l'étranger, le trio Emler, Tchamitchian, Echampard découvre la Grande Bretagne, et des concerts au grand orgue "classique" en duo avec Laurent Dehors à la clarinette conquièrent de nouveaux territoires musicaux et publics...
Mars 2013, création du spectacle "Ravel" sur le texte de Jean Echenoz, une mise en scène d'Anne-Marie Lazzarini, spectacle dont il écrit la musique, qu'il joue sur scène, et obtient le Prix du meilleur compositeur de musique de scène 2013, décerné par le syndicat de la critique.
Andy Emler est fait chevalier des arts et des lettres en 2014.
En 2017, le Prix coup de Cœur Charles Cros est attribué à l'album Running backwards, le quartet avec Marc Ducret, Eric Echampard et Claude Tchamitchian.
Trop souvent « étiqueté » musicien de jazz, Andy Emler compose aussi bien pour des orchestre de musique contemporaine que des orchestres symphoniques, avec la même générosité, candeur et lyrisme.
Andy Emler est un musicien sans frontière, ayant soif de rencontres et d'échanges.
Surtout connu comme saxophoniste ténor, le multi-instrumentiste André Jaume excelle aussi à l'alto, à la flûte, à la clarinette basse et à la clarinette, son premier instrument. Sa sonorité chaude et généreuse est sa marque de fabrique et sa carrière reflète sa curiosité et son ouverture.
Né à Marseille le 7/10/1940, il étudie la clarinette au conservatoire puis le saxophone, découvre le jazz avec Sidney Bechet. Son intérêt se déplace rapidement du Dixieland à des musiciens plus modernes comme Charlie Parker, Duke Ellington et John Coltrane. Il suit les cours de Guy Longnon de 1966 à 1969. Au début des années 70 il joue avec Barre Philips puis, alors qu'il joue en duo avec le percussionniste Gérard Siracusa, il rencontre Raymond Boni ; ainsi naît le trio "Nommo". Vient ensuite la participation au quartette et au big band de Jef Gilson. Il rencontre Joe Mc Phee au Festival de Nancy. C'est le début d'une longue collaboration amicale, avec les albums Old Eyes & Mysteries et Oleo & a Future Retrospective.
Citons aussi sa collaboration avec Tavagna, Piazza di Luna.
Au début des années 80 il fonde un octet pour satisfaire son souhait de composer pour des instruments à cordes. Il collabore avec Jimmy Giuffre, qui l'encourage à reprendre la clarinette. Il joue avec Charlie Mariano, John Medeski, Charlie Haden, Barry Altschul, aussi bien qu'avec des musiciens d'Indonesie ou de Guinée.
Il forme aussi un trio avec le guitariste Rémi Charmasson et Randy Kaye, le batteur de Jimmy Giuffre.
Discographie sélective :
Clarinet sessions
Borobodur suite
Piazza di Luna, avec Tavagna
Musique pour 8 : L'oc
Alliance
Doulce Mémoire, c'est d'abord l'énergie, l'esprit de troupe, le plaisir du partage et de la rencontre avec un objectif commun : revisiter le répertoire profane et sacré de la Renaissance. Constitué d'une équipe soudée d'instrumentistes et de chanteurs fidèles à l'ensemble, Doulce Mémoire est amené à jouer aussi bien dans les festivals internationaux d'Innsbruck, Saintes, Bath, Ambronay ou Boston, que sur le parvis du cinéma UGC en plein Paris, dans un restaurant au Portugal, à 4000 mètres d'altitude dans la ville de Quito en Equateur ou en équilibre instable sur une barge posée sur le lagon de Tahiti.
Ennemi déclaré de l'ennui, Doulce Mémoire crée sans cesse de nouvelles formes originales de concert mis en espace et répond présent à tous les défis : d'un spectacle sur une roulotte, tourné en 2000, au concert partagé avec la grande chanteuse ouzbek, Munnadjat Yulchieva, en passant par la formation de chours amateurs ou de jeunes indiens boliviens.
Ouvert à toutes les formes d'art, Doulce Mémoire a rencontré les musiciens danseurs de la troupe, internationalement reconnue, Han Tang Yuefu de Taïwan, les danseurs italiens de la compagnie Il Ballarino, les chanteurs anglais du Cardinall's Musick et des danseurs espagnols dans un spectacle détonnant mêlant musique renaissance et flamenco.Passant du cabaret renaissance (La Dive Bouteille) aux musiques les plus mystiques de la Semaine Sainte, du Requiem des Rois de France à la commedia dell'arte avec son nouveau spectacle Viva Venezia !, Doulce Mémoire entend fuir la routine et la monotonie.
Doulce Mémoire enregistre pour Naïve, K 617 et Zig Zag Territoires. Sa discographie a reçu de très nombreuses récompenses : Diapason d'Or de l'année, Choc du Monde de la Musique, ffff de Télérama.
Dernier CD paru : Laudes
Æsthesis est un jeune quatuor vocal réunissant Camille Chopin, Céleste Lejeune, Abel Zamora et Jonas Mordzinski.
La recherche des perceptions, des sensations, des affects et des émotions provoqués par le chant est le cœur d'Æsthesis,
l'organe des sens pour les Grecs anciens.
Envisageant leur pratique comme un véritable laboratoire de sensations, ces quatre chanteurs·ses désirent provoquer les rencontres entre les genres.
Camille, Céleste, Abel et Jonas font leurs premiers pas de chanteurs·ses ensemble : leurs chemins se croisent d'abord pour certains·es au sein de Sotto Voce,
formidable et inclassable chœur d'enfants, mais aussi au Département Supérieur pour Jeunes Chanteurs du CRR de Paris.
Forts·es de ces expériences et de leur amitié, ils décident de se produire ensemble pour le festival Format Raisins en 2019.
Ce format novateur provoque un déclic : le quatuor développe son répertoire et expérimente de nouvelles manières de se produire.
Il participe à une première scène avec Nach, alias Anna Chédid, ainsi qu'aux Siestes Acoustiques de Bastien Lallemant, temps musicaux
pendant lesquels le public est invité à s'étendre pour écouter un concert, à l'heure de la sieste.
De ces rencontres musicales naissent deux questions qui ne cessent d'alimenter leur démarche artistique : Comment interroger notre époque ? Est-il possible d'aller au-delà du son ? La réponse s'appelle Æsthesis, un quatuor vocal et un espace de transmission, de sensations par la rencontre des esthétiques. Aucune limite de style, d'époque, seul le ressenti guide les choix du groupe.
Yann-Fañch Kemener est né le 7 avril 1957 à Sainte-Tréphine (Côtes-d'Armor).
Acteur du renouveau du Kan ha diskan (chant et contre-chant) dans les années 1970 et 1980, notamment avec son comparse (et compère) Erik Marchand, il a contribué à la pérénisation de la transmission de chants traditionnels par son activité de chanteur traditionnel mais aussi dans ses activités de collectage de la tradition orale locale et de transmission de la langue bretonne.
Ses collaborations diverses (au sein du groupe Barzaz mais aussi avec Dan Ar Braz, Didier Squiban, Alain Genty, Aldo Ripoche, Anne Auffret ...) et son timbre de voix singulier ont fait de lui une figure emblématique du chant breton. Il a réalisé de nombreux disques et a chanté dans de nombreux festoù-noz.
Mars 2019
Christian GOUEROU, le 16/03/2019 (Ouest France)
Que nous aurait-il chanté pour accompagner son passage ? Dans quel texte, quelle gwerz, aurait-il été puiser pour symboliser son départ ? Yann-Fañch Kemener, chanteur de kan ha diskan, chanteur de gwerz, interprète hors pair d'une culture orale ancienne, faisait aussi de ses spectacles des pièces de théâtre. Il est décédé chez lui, entouré des siens, samedi 16 mars dans sa maison de Trémeven dans le pays de Quimperlé (Finistère).
Maintes fois récompensé
Sa voix, récompensée par l'académie Charles-Cros en 1982 (il a 25 ans) et en 2018 avec le violoncelliste Aldo Ripoche, et Florence Rousseau, organiste, appelait une dramaturgie. Il a marqué le monde de la musique bretonne, mais bien plus loin encore. Le chanteur a été reconnu au-delà du monde de la musique celtique.
Né au cœur du pays Fañch/Plinn
Il était né en Haute-Cornouaille, au cœur du pays Fañch/Plinn, ainsi qu'il le disait. Natif de Sainte-Tréphine (Côtes-d'Armor) non loin de Rostrenen, celui dont le breton est la langue maternelle, contait son terroir en parlant de saint Tremeur, fils de sainte Tréphine, saint céphalophore, portant lui-même sa tête. La mère et le fils furent tous deux décapités par le roi Conomor au VIe siècle, conte la légende.
"De l'ordre de la survie"
« L'enfant décapité ramasse sa tête et commence à courir... Jour de pardon, on passait les enfants dans le tombeau pour qu'èils marchent. Et c'est aussi par le tombeau que nous finissons » souriait-il, philosophe, au cours d'une rencontre en 2013. Celui qui aimait à décortiquer les mots, à en chercher l'essence, ajoutait : « Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul. Le chant ? C'était de l'ordre de la survie. Je m'y suis nourri. »
Un grand collecteur
Curieux, habitué à l'écoute des chants bretons dès l'enfance, il entend des chanteurs traditionnels qui ne transmettent qu'à l'oral. L'adolescent parcourt le monde du centre Bretagne pour collecter des airs. Il monte sur scène à 15 ans, remporte le Kan Ar bobl (concours de chants populaires) en 1976. Ses compagnons des années 1970 s'appellent Marcel Guilloux, Erik Marchand, Ifig Troadec.
Barzaz, l'héritage des celtes...
En 1988, il fonde le groupe Barzaz avec Gilles Le Bigot, Jean-Michel Veillon, Alain Genty et David Hopkins. Dans les années 1990, il pèlerine avec Anne Auffret, Kristen Noguès, Jean-Louis Le Vallegant, le groupe Skolvan avant de participer à l'aventure de l'Héritage des Celtes de Dan ar Braz, où il rencontre le pianiste Didier Squiban avec qui il fera trois albums.
« Les grands textes traversent les frontières »
Il pouvait discourir des heures entières sur la rime (peb ger digasa e notenn / chaque mot amène sa rime, lui avait appris sa mère), sur des textes, comme la gwerz de Skolvan qui nous immerge dans la mort, l'errance, la mère, le pardon. "Les grands textes traversent les frontières, frôlent le surnaturel, le merveilleux. Comment expliquer une peste, un événement sur lequel on n'a pas prise ? On fait appel à la nature. Quand on chante la Passion, on la chante face la lune et aux étoiles. Dirak al Loar hag ar sterenn."
Un créateur
À qui faudrait-il alors rendre hommage quand on parle de Yann-Fañch Kemener ? Il était à la fois un chanteur de fest-noz, un artiste de scène mais aussi un créateur. Trois spectacles reviennent en mémoire : le premier, seul sur scène, il déclame le poète breton Armand Robin, inclassable libertaire ; le deuxième, quand en 2005, avec Aldo Ripoche, il chante « Roses du mois noir », l'œuvre du Pontivyen Émile Masson, pacifiste, un autre libertaire, défenseur de la langue bretonne au début du XXe ; enfin, son spectacle de 2014, mettait en scène le soldat Joa, son oncle, « non mort pour la France » durant la Grande Guerre, mort au bagne en Kabylie en juillet 1918.
Le souffle et la vie qui passe
À chaque fois, par sa voix, Yann-Fañch Kemener nous ramenait à l'essentiel : le souffle et la vie qui passe, l'importance du verbe breton et de sa transmission qui n'existe pas que dans les feuilles volantes des arbres, écrite à l'encre de pluie. La transmission d'une culture.
par Franck Tenaille
Notre ami Yann-Fañch Kemener, vient de nous quitter. Il avait 61 ans. Que dire de Yann-Fañch en dehors d'une si longue amitié commencée aux temps où, cheveux longs, il commençait à imprimer sa marque dans le kan ha diskan (chant/ contrechant) dont il deviendra un des grands rénovateurs de pair avec son complice de scène, Erik Marchand ?
Tout simplement, que c'est un monument de la langue et de la culture bretonne si riche pourtant de figures de haute tenue.
C'est qu'il a incarné tout le continuum d'un chant puisant aux meilleures sources de la gwerz et de la chanson, se fortifiant à l'école irremplaçable du collectage, se dopant aux exigences et aux énergies du fest-noz, s'enhardissant aux novations de groupes et artistes porteurs d'autres influences (Barzaz, Skolvan, L'Héritage des Celtes suscité par Dan Ar Braz, le pianiste Didier Squiban, le violoncelliste Aldo Ripoche... ), tout en gardant avec sa voix unique, le filigrane d'une fidélité sourcilleuse aux couleurs et méandres d'une langue. En cela Yann-Fanch aimait évoquer ces temps de jadis quand, enfant, on le passait sur la tombe de Saint Tremeur.
Quand des chanteurs un peu « rouges » animaient le fest-noz de son village. Quand adolescent son chant prenait son envol, lui qui était né en Haute-Cornouaille, un pays Fanch Plinn aux influences vannetaises, au sein d'une très pauvre famille recelant deux lignées de voix.
Il aimait rendre sa dette à des pères spirituels, dont les précieux Albert Bolloré et Jean Poder, qui lui avait transmis répertoires et façons de conduire le chant, ce chant à danser qui doit rechercher le plaisir intense des danseurs, sinon une transe celte, et qui répond à des exigences drastiques de mélodie, d'énonciation, de rythme, de codes sociaux. Et surtout, à tous ces interprètes collectés, son magnéto Philips posé sur les toiles cirées, son carnet raturé de notes précieuses (cf. « Carnets de routes » chez Skol Vreizh).
C'est qu'on oublie aujourd'hui, compte tenu de l'abondante documentation disponible et du statut dynamique de la Bretagne, ce qu'était une culture niée, minorée, dévalorisée, dans les années 70. Il avait donc fallu à Yann-Fañch Kemener, compte tenu de ses origines sociales modestes, se réapproprier l'Histoire de ces terres discriminées par le pouvoir central pour conforter cet héritage qu'il portait en lui dès ses premières apparitions sur table. Et s'imprégner d'écrits cardinaux dont ce « Barzaz-Breiz » (recueil de chants
de La Villemarqué) enregistré avec la maîtrise de Bretagne (Ed du Layeur). Et dans le faisceau des styles
de grands devanciers (Marie-Josèphe Bertrand, Marcel Guilloux, Manu Kerjean, les sœurs Goadec, les frères Morvan ...) trouver le sien, unique.
Le crabe l'ayant pris pour cible, Yann-Fañch y a fait face, chevillé au corps ce souci d'une transmission, lui qui dans les années 90 avait redonné un nouvel élan aux musiques bretonnes cherchant un nouveau souffle amorcé plus tôt par le folksong puis le revival breton.
Aussi ces dernières années avait-il mis les bouchées doubles.
En témoignent notamment :
« Nous irons pleurer sur vos ombres » (hommage au soldat Julien Joa, son grand-oncle,
« Non mort pour la France » en 14-18 ;
« Ar Baradoz : Chants sacrés de Basse-Bretagne », avec son complice de 20 ans, Aldo Ripoche ; ou ce superbe double CD, « Roudennoù / Traces », hommage à la poésie bretonne qu'il venait de conclure.
Outre ce film prémonitoire, « Yann-Fañch Kemener, passer en chantant / Yann-Fañch Kemener, Tremen en ur ganañ » avec le réalisateur Roan Hirrien, qu'il est indispensable de voir, tant il nous restitue l'homme que nous avons aimé. Avec sa profondeur et sa drôlerie, la force de cette conviction que le patrimoine culturel dit « immatériel » nous survivra, le sérieux qu'il mettait dans toutes ses entreprises.
Soit au final, une discographie d'une soixantaine d'albums sous son nom propre et/ou dans diverses formations, duo, trio, groupe. Et beaucoup d'écrits. « Le chant naquit un soir d'hiver, /on ne sait où, on ne sait quand/ à la porte d'une maison où criait un enfant malade. / Depuis lors, de siècle en siècle, d'aube en aube, de fatigue en fatigue, / l'ont usé des lèvres d'esclaves » avait écrit le poète libertaire Armand Robin qu'il aimait.
De fait, la voix d'or de Yann-Fañch avait du granit la minéralité, de la mer la vibration, de la mythologie le timbre. Sans doute parce que ce fils d'ouvrier agricole avait acquis une force née du chant de la pauvreté et aussi parce qu'il portait en lui un temps long, venu du cosmos, lui qui disait (en riant malicieux) qu'il était né au XIXe siècle et qu'il y était resté.
Frank Tenaille.
(1) L'Académie Charles Cros vient de rendre un hommage à Yann-Fañch Kemener, sans doute l'artiste le plus récompensé par la vénérable institution sur le registre des musiques du monde.
Yann-Fañch Kemener (chant), Jean-Michel Veillon (flûtes), Gilles le Bigot (guitares), Alain Genty (basse fretless) et David « Hopi » Hopkins (percussions) fondent en 1989, le groupe Barzaz (l'œuvre poétique). Leurs compositions, inspirées de textes contemporains ou de gwerzioù collectées en Basse-Bretagne, font référence à l'histoire bretonne.
En 1989, le groupe enregistre un 1er album « Ec'honder » qui marquera la musique des années 90 en Bretagne.
Le chant hypnotique de Yann-Fañch Kemener est accompagné de trames instrumentales où les sons traditionnels côtoient des musiques étrangères. Le concept ainsi développé est tout de suite décrit comme l'« univers Barzaz » qui marquera les esprits du groupe.
Le second disque « An Den Kozh Dall » sorti en 1992, est tout aussi salué unanimement par la critique. Les tournées de Barzaz vont s'enchaîner en Bretagne, France et Europe. En 1995, le groupe est mis en sommeil, chacun décidant d'entreprendre sa propre recherche…
Pour fêter ses 25 ans, Barzaz se reforme. L'équipe s'est enrichie des expériences artistiques de chaque participant.
Sa voix chaude et puissante, sa grande expérience de la scène et son important travail dans la transmission orale font de Renat (René) Sette l'une des figures les plus remarquées et attachantes de la chanson populaire provençale et de la tradition occitane en général.
Maçon spécialisé dans les techniques du bâti traditionnel, c'est dans le même esprit de pratique et d'actualisation des savoirs populaires qu'il développera son talent spontané de chanteur.
Signalons que, avant de rencontrer Yann-Fañch Kemener, Renat Sette a participé à l'aventure de Rassegna.
"Cette voix au grain méditerranéen. devenue une des meilleures propagandistes d'un chant provençal en quête d'universalité."
Frank Tenaille , Le Monde de la Musique, juin 97.
Son site : https://rene.sette.free.fr/
Annie Ebrel, Nolùen le Buhé et Marthe Vassallo : Trois grandes voix solistes pour un travail polyphonique novateur, et un nouveau spectacle, « Paotred », qui met à nu la parole des hommes dans les chansons traditionnelles. Un moment troublant, drôle, déchirant et euphorisant, comme une grande déclaration d'amour.
Avec le concert puis l'album Teir (sorti en 2012), Annie Ebrel, Nolùen Le Buhé et Marthe Vassallo créaient la surprise tout en répondant au vœu du public de les voir réunies sur scène : trois des plus grandes solistes du chant traditionnel breton exploraient là ensemble les possibilités polyphoniques d'un trio a cappella, pour mieux révéler les beautés d'un répertoire dont l'essence même est le solo et la mélodie. Aujourd'hui, elles poursuivent, dans Paotred, l'expérimentation musicale engagée avec l'appui de la compositrice Frédérique Lory, ainsi que le travail scénique visant à rendre la matière accessible au néophyte. Pour cette nouvelle traversée de la tradition orale, elles adoptent un cap résolument inattendu : les « chansons d'hommes ».
Si le choix de ce thème s'accompagne d'un sourire, il n'en correspond pas moins à une véritable réflexion. On a souvent mis en avant le rôle des femmes dans la transmission et leur place dans les histoires chantées. On en oublie de voir qu'en réalité les hommes sont omniprésents : ce sont eux qui s'expriment dans la quasi-totalité des chansons d'amour, et dans bon nombre de chansons légères ; eux seuls qui, autrefois, pouvaient aller danser et chanter où bon leur semblait ; eux qui agissent, en bien ou en mal, dans la plupart des gwerzioù (complaintes anciennes), dont certaines sont même entièrement consacrées à leurs batailles. Eux qui laissent à la Basse-Bretagne un répertoire à part : celui du déchirement des conscrits sur le départ.
Le regard du trio va cependant bien au-delà de la mise en lumière d'une domination. Certes, chercher soudain des « chansons d'homme » comme on a coutume de chercher des « chansons de femmes » , c'est mettre en valeur le fait qu'aujourd'hui encore le masculin est la norme et le féminin l'exception ; c'est aussi éclairer un monde où il ne faisait pas bon être femme. Mais ce qui apparaît également, c'est l'oppression des hommes par les hommes. Les chansons parlent d'image virile, de pression sociale, de sentiment réprouvé ou assumé, de sexualité sous tous les angles, de faiblesse et de doute ; des tourments de l'amour aussi, bien sûr, sous le poids des inégalités sociales ou des calculs matrimoniaux... Et, tout d'un coup, il tombe sous le sens que, si souvent, ce soient des femmes qui aient chanté ces témoignages d'hommes : ce n'est pas seulement qu'en empruntant leurs voix, elles pouvaient dire ce qui n'aurait pas été toléré venant directement d'elles ; c'est aussi qu'en chantant ce qu'ils avaient tant de mal à dire, elles parlaient pour eux. C'est particulièrement frappant dans le cas des chansons de conscrits, où elles ont relayé le chagrin de leurs frères, fiancés, pères, maris, amis. Les chansons d'hommes portées par des voix de femmes ne racontent pas seulement une société corsetée et inégalitaire : elles sont aussi le geste d'amour d'une souffrance partagée, d'une solidarité humaine au-delà des rôles assignés.
Cette tendresse guide le trio, de l'hilarante autodérision de l'ancien coureur de jupons à la vulnérabilité des clercs amoureux ; des duels à l'épée à l'euphorie du futur marié ; de l'ironie des cocus au chœur des conscrits arrachés à leur monde par le roi, Napoléon ou la guerre d'Algérie ; des garçons en goguette aux amours cachées, dont la syntaxe tait subtilement le genre des protagonistes... On découvrira dans Paotred le regard nuancé des trois chanteuses sur les inégalités passées et présentes, mais on y retrouvera surtout l'émotion de les entendre donner une voix à des jeunes gens qui ne furent, souvent, guère plus libres que leurs sœurs.
C'est cette émotion qui demeure : l'inversion des rôles, si piquante soit-elle, ne sert qu'à montrer combien ceux-ci demandent à être dépassés. Au-delà, il n'y a plus ni femmes ni hommes, seulement un trio d'artistes en pleine possession de leur chant, racontant le chagrin, la rigolade, la crainte et la joie, avec de grandes voix qui parlent pour nous tous.
Annie Ebrel, Nolùen Le Buhé, Marthe Vassallo : chant a cappella, arrangements
Frédérique Lory : collaboration artistique, arrangements
Gildas Puget : mise en scène
Née en 1969 à Lohuec dans les Côtes-d'Armor, Annie Ebrel chante dans les festoù-noz depuis l'âge de 13 ans. C'est d'abord auprès de Yannick Larvor de Plourac'h qu'elle apprend l'art du kan ha diskan, chant traditionnel breton (chant et contre-chant). À 15 ans, le 1er avril 1984, le jeune couple de chanteurs remporte le concours du Kan ar Bobl. Leurs grand-mères les accompagnent dans leur envie de connaitre leur culture. Rencontres après rencontres, elle continue son apprentissage auprès de Louis Lallour, de Manuel Kerjean et surtout de Marcel Le Guilloux avec qui elle se produit sur les scènes de Bretagne et d'ailleurs. En 1990, elle commence à chanter en kan ha diskan avec Nolùen Le Buhé et elle multiplie les compagnons de scène à partir de 1992, tels Erik Marchand et Yann-Fañch Kemener.
Parallèlement à cet apprentissage du kan ha diskan, Annie Ebrel se passionne pour le chant à écouter, les sonioù et les gwerzioù. Elle se fait l'ambassadrice du chant breton en France et à l'étranger.
En 1990, à son retour du Pays de Galles, elle forme avec trois musiciens, Yann-Guirec Le Bars, Jean-Luc Thomas et Philippe Ollivier, le groupe Dibenn (« étourdi » en breton). Ensemble ils abordent le répertoire des sonioù, des gwerzioù et prennent plaisir à mettre en musique de nombreux poètes bretons du XXe siècle9. Le groupe remporte la première place du Kan ar Bobl et leur album, sorti en 1996, obtient le prix France 3 « Chadenn ar Vro » et le prix Coop Breizh en 1997.
En 1992, à l'âge de 23 ans, elle apparaît au théâtre de la Ville dans Voix de Bretagne, un spectacle réunissant trois générations d'artistes bretons.
Lors de la tournée du label Gwerz Pladenn en 1995, elle rencontre le contrebassiste de jazz Riccardo Del Fra. Une relation forte et durable se noue avec le musicien et se cristallise en un duo, le jazzman dialoguant avec la chanteuse. Dès 1996 ils se produisent en concert, notamment aux Transmusicales de Rennes et le spectacle Douar glizh est créé en 1997 au Théâtre Max-Jacob à Quimper (direction Michel Rostain). Ce spectacle reçoit le prix à la création artistique de la région Bretagne.
En 1997, une tournée « Voix de femmes » avec la Colombienne Totó La Momposina, la Tibétaine Yungchen Lhamo et la Malienne Mah Damba conduit Annie sur les routes de France, de Suisse, de Belgique et d'Allemagne.
En 1998, sort l'album Voulouz loar - Velluto di luna (« Velours de lune »), « un des meilleurs disques de 1998 » selon Le Figaro, réédité en 2017. Ce disque reçoit de nombreux prix.
À partir de 1998, elle participe au projet Celtic Procession de Jacques Pellen, au côté d'Erik Marchand et de Riccardo Del Fra entre-autres.
Le duo Ebrel-Del Fra invite régulièrement des musiciens à les accompagner : Médéric Collignon, Jacques Pellen, Dominique Molard, Michel Aumont, Bojan Z… En 2001 le duo devient sextette avec Laurent Dehors, Paolo Fresu, Kuljit Bhamra, Jean-Luc Landsweerdt, pour le spectacle Flouradenn créé au théâtre de la Ville de Paris (co-production avec le Quartz).
Après avoir uni sa voix à ces langages musicaux contemporains, Annie Ebrel propose en 2004 un spectacle personnel : Une Voix bretonne (coproduction du théâtre de la Ville de Paris et du théâtre de Cornouaille à Quimper). La mise en scène est signée du cinéaste Lucas Belvaux et les costumes du couturier Pascal Jaouen.
En 2006, c'est avec l'harmoniciste Olivier Ker Ourio, le percussionniste Bijan Chemirani et le guitariste/clarinettiste Pierrick Hardy, qu'est créé le spectacle puis l'album Roudennoù28. En 2007, la Compagnie Rassegna invite Annie Ebrel pour la création D'une mer à l'autre : « que les mers soient centres d'échanges ou enceintes protectrices, les chants de leurs rivages accompagnent la danse, racontent des histoires individuelles avec une même mélancolie et une même énergie rythmique ». En 2008, Annie Ebrel, Nolùen Le Buhé et Marthe Vassallo proposent un spectacle de chant a cappella. Elles promènent l'auditeur des rives du Trégor à celles du pays Vannetais, via les chemins creux du Centre-Bretagne. L'album Teir sortira en 2012.
En 2011, le guitariste Jacques Pellen invite Annie Ebrel et le quartet One Shot (Philippe Bussonnet, James Mac Gow, Daniel Jean D'heur, Bruno Ruder) pour créer Ar Rannoù : les séries (texte qui ouvre le Barzaz Breiz). Cette pièce est un ensemble de compositions de la harpiste Kristen Noguès, les rythmes impairs et les couleurs résolument jazz-rock s'y côtoient. En 2012, Annie Ebrel et le chanteur Lors Jouin proposent Tost ha Pell. Pour ce concert, ils jouent à se disputer et à se répondre, le plus souvent a cappella, en interprétant une galerie de personnages : le paysan et le marin, la mère et la fille, le Cornouaillais et le Trégorois, ou des duos les plus improbables tel le coq et l'horloge.
Les chemins d'Annie Ebrel et du violoniste Jacky Molard se sont croisés bien souvent mais pour la première fois, en 2013, leurs voies se rencontrent et tressent un projet, Triskan, avec aussi Julien Padovani à l'orgue et au fender rhodes. En novembre 2013, Annie Ebrel fête ses 30 ans de chant à Saint Nicodème, auprès de plus de mille personnes et de très nombreux musiciens. L'album 30 ans de chant sort à cette occasion. En 2014, Keyvan Chemirani invite Sylvain Barou, Maryam Chemirani, Annie Ebrel et Hamid Khabbazzi à le rejoindre pour former Avaz, rencontre des musiques persane et bretonne.
En 2014, Annie Ebrel crée, avec Pierre Guillois (écriture et mise en scène) et Kevin Seddiki (guitare et zarb), Le Chant des soupirs. Spectacle de théâtre musical, c'est la chronique d'un héritage culturel miraculeux et de l'époque où se brise cette transmission orale qui assurait jusque-là le ciment entre les générations. Fin 2015, elle s'implique dans le projet de spectacle chorégraphique Treizour, qui signifie "le passeur", aux côtés de sept autres chanteurs professionnels. Le 19 novembre 2016, sa voix et la musique à danser du duo Hamon-Martin rencontrent l'Orchestre symphonique de Bretagne dans le cadre d'une création pour le grand fest-noz du festival Yaouank à Rennes.
Considérée comme une des plus grandes voix de la musique bretonne actuelle, Marthe Vassallo est aussi quelqu'un avec qui il faut s'attendre à tout : un récital de gwerzioù a cappella, un Stabat Mater, une improvisation au fond des bois, une lecture de Jane Austen, un fest-noz, une fantaisie où Tom Waits croisera Rossini... Et des chansons – en breton, en français, en anglais – dont elle signe les paroles et parfois les musiques.
Voyageuse et rigoureuse, effaçant les frontières entre interprétation et création, elle apporte à chaque musique l'expérience acquise dans les autres : un goût et une conscience aigue du timbre, du corps, du verbe, du rythme, de l'oral et de l'écrit, du savant et du populaire. Et avant tout une joie tantôt grave, tantôt goguenarde, simplement d'être là, de chanter, de dire, d'écrire.
La chanson la plus demandée de Marthe :
(Paroles Marthe Vassallo, musique Gilles Le Bigot)
Ha gwir e 'h eo? 'me ar gwez war vord an hent
Gwir eo 'mañ graet da choaz chom du-hont?
Ha gwir e 'h eo? 'me ar gwez war vord an hent
Gwir eo 'mañ graet ganit da soñj?
Lec'h a gari, eme delioù ar gwez
Lec'h a gari, plac'hig, a c'hallez mont
Lec'h a gari eme delioù ar gwez
Pa vi distro, amañ 'vefomp
N'eus ket a harz, eme boked ar c'hleuz
N'eus ket a harz d'ar c'hoant foetañ bro
N'eus ket a harz, eme boked ar c'hleuz
Pa vi skuizh o foetañ e teui en dro
Ha soñj ho peus deus un devezh re bar d'ar re all
'Met e oa sklaer en ho spered
Soñj ho peus deus ho kleñved ha deus ho remed
Ken aezet eo dilezel kerent ha mignoned
Aesoc'h evit 'barzh ar sonioù
Aezet eo ober fae deus an donañ gwrizioù
'Vel ur martolod o welet an aod o kreskiñ dirakañ
A refe un hanter-dro d'e vatimant
Den n'en do glac'har, glac'har a-walc'h da zont d'ho komandiñ
Ne cheñcho buhez 'bet 'met hoc'h hini
Ha soñj ho peus deus un devezh re bar d'ar re all
Soñj 'peus e oa lous an amzer
Soñj ho peus deus mouezh ar c'hleuz ha c'hwezh ar rinier
Digor e oa, hag ar goleier tout war enaou
Na "penaos" na "perak" ebet
Digor 'oa an nor e ti ho kamaraded
Priziusañ poan, ar pistig dizanav en ho kalon
Pa oac'h ken libr da vont evel da chom
Antreet e oac'h en sell d'o'r ho kweladenn diwezhañ
Ha c'hwi er gêr evit ar wech kentañ.
********************
Est-ce vrai ? disaient les arbres sur le bord de la route
Est-ce vrai que tu as choisi de rester là-bas ?
Est-ce vrai ? disaient les arbres sur le bord de la route
Est-ce vrai que ta décision est prise ?
Va où tu veux, disaient les feuilles des arbres
Va où tu veux, fillette
Va où tu veux, disaient les feuilles des arbres
Quand tu reviendras, nous serons là
On n'empêche pas, disaient les fleurs du talus
On n'empêche pas l'envie de courir le monde
On n'empêche pas, disaient les fleurs du talus
Quand tu sera lasse de courir, tu reviendras...
************
Vous souvenez-vous de ce jour tout semblable aux autres
Sinon que les choses étaient claires en votre esprit
Vous souvenez-vous de votre maladie et de votre remède ?
C'est si facile d'"abandonner ses parents et amis"
Plus facile que dans les chansons
C'est facile de faire fi des plus profondes racines
Comme un matelot qui verrait le rivage s'approcher
Et ferait faire demi-tour à son bateau
Personne n'en aura de chagrin, assez de chagrin pour vous commander
Aucune vie n'en sera changée que la vôtre
************
Vous souvenez-vous de ce jour tout semblable aux autres
Vous souvenez-vous du temps pourri qu'il faisait
Vous souvenez-vous de la voix du talus et de l'odeur de la rivière ?
C'était ouvert, et toutes les lumières allumées
Pas de "pourquoi", pas de "comment"
La porte était ouverte chez vos amis
La plus précieuse des douleurs, ce point inconnu dans votre cœur
Etre aussi libre de partir que de rester
Vous comptiez, en entrant, rendre votre dernière visite
Et vous étiez chez vous pour la première fois.
Certaines musiques n'ont besoin d'aucune explication : on s'y sent chez soi sans les avoir jamais rencontrées, elles enveloppent, font danser sur les chaises, respirer un grand coup, et on se dit qu'on les voudrait pour son mariage ou son enterrement...
Marthe Vassallo, Gilles Le Bigot et Jean-Michel Veillon sont riches chacun d'années de recherche et de réflexion sur les sons, les répertoires, les styles – mais c'est l'émotion qui saisit l'auditeur, la pure beauté d'une mélodie bien menée, le bonheur d'un rythme, la force d'une histoire.
Jean-Michel et Gilles jouent ensemble depuis plus de trente ans ; ils sont de ces maîtres dont la créativité et la rigueur ont donné à la musique bretonne le niveau et la richesse qui semblent aujourd'hui aller de soi. Marthe, considérée comme une des grandes voix de la Bretagne d'aujourd'hui, appartient à la génération de ceux qui ont bénéficié de cet immense travail pour dessiner leur propre chemin. L'échange entre les trois est direct, joyeux et fécond, dans l'infinie souplesse de trois instruments complémentaires et dans le goût partagé de l'essentiel...
Musiciens:
Marthe VASSALLO : chant
Jean-Michel VEILLON : flûte traversière en bois
Élodie Jaffré est originaire du pays de Lorient. Elle chante des répertoires traditionnels de Basse Bretagne en langue bretonne.
Elle pratique notamment le Kan ha diskan, interprète des chants à danser et à écouter du Centre-Bretagne et du pays vannetais.
Elle a développé sa technique du chant et son répertoire notamment auprès de chanteuses et chanteurs tel que Yann-Fañch Kemener et à l'écoute de collectages.
Après des études d'Histoire de l'art et d'archéologie et un master de professorat bilingue, elle décide de se consacrer à sa passion pour le chant.
En 2015, elle remporte plusieurs premiers prix (« chant à écouter » au Kan ar bobl et "Kan ha diskan" au Festival Fisel avec Meva Guegan)
puis fait ses débuts au Cercle Celtique de Vannes pour la création du spectacle des 70 ans du cercle. Elle obtient un DEM de musique traditionnelle
en 2018 au conservatoire de Vannes. Elle participe à des créations et se produit sur scène dans des concerts et fest-noz avec Kreiz Breizh Akademi # 7,
Awena Lucas, Yann Le Bozec, Meva Guegan, Nijal….
En 2019, elle sort son premier album en duo avec Awena Lucas "Er Vammenn" ( Selaou & Coop Breizh) et
le disque "HED" avec Kreiz Breizh Akademi #7 sous la direction d'Erik Marchand.
En 2020, elle approfondit ses recherches sur le répertoire de chants
de Kerroc'h, village dont elle est originaire du côté maternel et découvrant les enregistrements de chansons de son arrière grand oncle surnommé
Kanour Noz, (chanteur de nuit) elle décide de réaliser la création "Kanour Noz" avec Awena Lucas et Yann Le Bozec.
Le CD Kanour Noz sort en
novembre 2022 (Selaou & Coop Breizh). Il reçoit le premier prix au Prizioù dans la catégorie disque chanté en langue bretonne en 2023.
Kanour Noz, chanteur de nuit en breton, était le surnom que les habitants de Kerroc’h, petit port près de Ploemeur dans le Morbihan, avaient donné à un pêcheur qui avait l’habitude de chanter la nuit, tout au long de ses sorties en mer. Elodie Jaffré a découvert que cet homme, Louis Le Hirez (1907-1983), était un grand oncle à elle. La chanteuse a souhaité créer un spectacle autour de ce personnage, de sa vie et de son expression. Elle imagine une sortie de nuit et développe un univers autour de lui, seul sur son bateau au milieu de l’océan, avec sa voix. Cette création a été réalisée avec Awena Lucas et Yann Le Bozec autour des chants qu'interprétait Louis Le Hirez.
Chant: Elodie Jaffré
Harpe celtique: Awena Lucas
Contrebasse: Yann Le Bozec
Nourri par ses voyages et passionné par les instruments ethniques et traditionnels, Alain Larribet, musicien, chanteur, et compositeur, ne cesse de se former depuis 20 ans auprès d'artistes confirmés tels que Adama Dramé, Mamady Keita, Youval Micenmacher, Beñat Achiary et Tran Quang Hai.
En 2006, il s'associe à deux autres artistes, Cédric Maly et Sophie Sérougne pour fonder la compagnie Pléiades, à Oloron Sainte Marie dans le Béarn.
Il compose et produit des musiques pour l'audiovisuel (publicités, magasines et documentaires pour France 2, France 3, France 5, Arte, et Canal +), ainsi que pour de grandes compétitions sportives (Cérémonie d'ouverture des Championnats du Monde de Handball Féminin, Cérémonie d'ouverture et de clôture de la Coupe du Monde de Pelote Basque, ainsi que les Cérémonies d'ouverture de Coupes du Monde de Canoë-Kayak). Il a aussi composé les créations sonores pour des spectacles de danse, de cirque (Compagnie Mauvais Esprits), de théâtre (Compagnie Humaine), et pour des spectacles pyro-scéniques (Festival Galop Romain d'EAUZE (32), Commémoration des 50 ans du Tremblement de Terre d'Arette (64)) .
Aujourd'hui, Alain Larribet réalise de belles collaborations avec Murray Head, mais aussi Yannick Jaulin (« Ma langue maternelle va mourir et j'ai du mal à vous parler d'amour »), Capitaine Marc-Alexandre (« Opéra Slam »), Jésus Aured (NUNA QANIK) et Pierre-Michel Grade (SOMA).
Musique du monde, conte, poésie et jazz caractérisent ses spectacles.
SOMA est un cri. Du cœur.
Profond et puissant de douceur.
SOMA est un chant. De l'âme.
Et du monde.
Un Hommage à la terre nourricière, une invitation au voyage qui élève l'Homme.
La guitare sensible de Pierre-Michel Grade accompagne la note bleue d'Alain Larribet dont la voix habitée et les instruments sonnent l'ailleurs et l'heure de nous-mêmes, l'ère des êtres de plein vent vivant au carrefour des cultures, à la croisée de tous les chemins qui mènent à l'Homme.
SOMA est un album délicat, un disque rare et précieux, porté par une mystique élégante et la générosité de deux artistes qui nous offrent leur part belle humaine et leur mystère de lumière.
SOMA est un souffle qui rejoint le nôtre, embrasse l'espoir, l'utopie et la beauté, qui manquent à nos vies.
Na som...
Marc Alexandre Oho Bambe
Les aquariums et leurs sonorités douces évoquent l'or bleu que l'on croyait acquis... La mélodie ondule, s'élance, les percussions accélèrent, les éléments se déchaînent, cette terre « capricieuse » nous alerte face à l'urgence. Puis, tel le souffle du vent, les flûtes accompagnent le chant des oiseaux porteurs d'espoir...
En 2015 Jean Baptiste Bartoli crée avec son frère Pierre-Dominique Garibaldi le « Collectif 1+1 », rattaché à l'école de danse JBB et qui a pour but de développer la création chorégraphique insulaire en y intégrant, selon les projets, différents artistes.
Ils créent ensemble en 2015 leur première piece chorégraphique « Ella », sélectionnée suite à l'appel à projets lancé par la ville de Bastia et le collectif AMZL pour développer la création en Corse.
Cette pièce a été jouée plusieurs fois : 3 juin 2015 au théâtre de Bastia (soirée Temps Danse), 27 juin 2015 au théâtre de Biguglia, 23 juillet 2016 au Teatru d'Oru (San Gavinu), 27 juillet 2016 à Bastia (festival I Sulleoni).
Le Collectif collabore depuis les débuts avec Armand Luciani, sur des travaux photographiques et vidéo (projection, montages). Pour ce projet, il intègre les talentueuses Barbara-Maria Brecqueville et Estelle Garcia.
Immurtali
Le projet chorégraphique repose sur l'exposition "Immurtali" d'Armand Luciani, qui a photographié quatre lieux abandonnés de la ville de Bastia.
Dans ces lieux à l'agitation absente, aux murs craquelés, aux sols défraîchis, Jean-Baptiste Bartoli, Barbara Brecqueville, Estelle Garcia et Pierre-Dominique Garibaldi ont entrevu la possibilité de nourrir l'espace par la forme vide des corps. Ils y voient eux aussi une énergie à incarne, puissante, éphémère et contradictoire. Ils y entendent déjà un écho et y perçoivent un mouvement : c'est cela le sens profond d'Immurtali.
Née à Clichy-sur-Seine, Hélène Labarrière est le cinquième enfant de la famille. Ses quatre frères aînés introduisent peu à peu le jazz dans la maison et elle s'initie au piano dès l'âge de 7 ans, tout en se passionnant pour la danse. Elle choisit à seize ans la musique plutôt que la danse, et un autre instrument : la contrebasse. Rapidement, elle donne ses premiers concerts dans des cafés et des restaurants en compagnie d'un guitariste de jazz, Pierre Brunel.
En 1983, à vingt ans, elle forme son premier groupe "Ladies First" en compagnie de Marie-Ange Martin, Dominique Borker et Micheline Pelzer. Elle joue notamment au club Le Petit Opportun et a l'occasion d'y accompagner Alain Jean-Marie, André Villéger, Gérard Badini, Slide Hampton, Johnny Griffin, Art Farmer, Lee Konitz avec lequel elle enregistrera pour la première fois.
La découverte de Charlie Haden marque un tournant dans sa conception artistique, jusque-là orientée vers les standards. à partir de 1986 elle évolue vers une musique plus aventureuse au sein du quartet d'Eric Barret - avec Marc Ducret et Peter Gritz - et du Malo Vallois 5tet. Elle rencontre le batteur Daniel Humair puis coopère avec le Vienna Art Orchestra.
Elle fait partie des fondateurs du collectif Incidences en 1991 avec Jean-Marc Padovani, Sylvain Kassap, François Corneloup et Franck Tortiller. Elle forme alors son premier groupe, Machination, en 1993, à l'occasion d'une carte blanche au Festival de Couches. Le groupe se compose de Noël Akchoté, Ingrid Jensen, Corin Curschellas et Peter Gritz. Il emprunte son nom à une chanson de Robert Wyatt, une influence déterminante dans la vie musicale d'Hélène Labarrière. Ce groupe sera pour elle l'occasion d'écrire ses premières compositions, d'affirmer ses choix esthétiques. En 1995, après une longue série de concerts dans tous les festivals d'Europe, elle publie son premier album Machination sur le label Deux Z.
Elle entame alors une longue collaboration avec Sylvain Kassap avec qui elle fondera deux quartets et se produit toujours, à l'heure actuelle, en duo.
En 1995, après l'enregistrement d'un album sur le label nato commémorant l'anniversaire de la mort de Buenaventura Durruti, elle fonde avec d'autres le collectif Los Incontrolados et rencontre notamment Tony Hymas et Evan Parker. Avec son frère Jacques Labarrière, elle met en musique des textes de leur frère Dominique Labarrière, écrivain et poète, prématurément disparu.
à partir des années 2000, elle se rend de plus en plus en Bretagne, et finit par s'installer dans le Morbihan. Ce choix personnel ne l'éloigne toutefois pas du milieu du jazz, et lui permet de rencontrer des musiciens différents, notamment de musique bretonne. Hélène Labarrière travaille aussi avec des comédiens et des chorégraphes, des rappeurs (D' de Kabal) et des slammeurs, avec Denis Colin, Alex Grillo. à travers sa participation au quartet de Jacky Molard, elle découvre la musique traditionnelle bretonne mais s'aventure aussi dans des projets avec des artistes d'Afrique de l'Ouest comme Founé Diarra1. Avec Violaine Schwartz, comédienne et chanteuse elle fonde un duo qui réinterprète des chansons réalistes et qui enregistre un album paru en 2011.
L'album Les temps changent, son second album en tant que leader, enregistré en 2007 avec Christophe Marguet, Hasse Poulsen et François Corneloup, reçoit un excellent accueil critique. Les notes de pochette sont signées Robert Wyatt. Le quartet est programmé dans des lieux et festivals importants en France (Nevers d'Jazz, Jazz à Luz, Vague de Jazz...) comme à l'étranger (Saalfelden notamment).
Hélène Labarrière anime en outre régulièrement des stages dans le cadre du festival Jazz Campus en Clunisois et multiplie les rencontres musicales avec des artistes de tous horizons, allant de la pop aux musiques improvisées en passant par le jazz, les musiques traditionnelles et du monde.
Gabriel Yacoub est né à Paris, d'un père libanais et d'une mère française originaire du Loiret. Très tôt intéressé par la musique, il commence à y travailler en accompagnant Alan Stivell à la guitare,au dulcimer et au chant.
C'est au début des années 70 que Gabriel, encore adolescent, fait ses premières armes en tant que guitariste et choriste d'Alan Stivell qui stimulera le réveil des musiques traditionnelles en Europe. Après un album expérimental, Pierre de Grenoble, enregistré en 1973 avec Marie Yacoub, il fonde le groupe Malicorne, qui reprend d'une manière originale, personnelle et actuelle des airs et chansons traditionnels. Malicorne recrée la magie des musiques d'antan, en combinant technologie moderne et instruments rares ou traditionnels du monde entier, tels que cromornes, cornemuses, vielles à roue, harmoniums et mandoloncelles, sans oublier la percutante originalité des textes signés Yacoub et le talent de ses coéquipiers, notamment de Marie Yacoub.
Le résultat : un mélange insolite et harmonieux de styles et sonorités universels, de voix aux accents étranges et de ces fabuleuses ballades a cappella qui resteront l'estampille du groupe.
Après la dissolution de Malicorne en 1988, il entame une carrière solo.
Son répertoire évolue du répertoire traditionnel à la composition personnelle, musicalement inspirée par le folk américain et irlandais et la pop anglaise, privilégiant les instruments acoustiques anciens et modernes. Ses textes d'une poésie sensible et raffinée évoquent le temps qui passe, l'amour et la nostalgie, la difficile communication entre les êtres, dans une constante quête de sens et de spiritualité.
C'est en 2004 que sa démarche prend une tournure nouvelle, avec la fondation d'un label indépendant, Le Roseau, axé sur la production de jeunes artistes et la réédition des anciens albums de Malicorne.
A noter la belle rencontre avec A Filetta, sur l'album Yacoub ("Si c'était") et récemment en mai 2008 sur la scène de L'Européen à Paris.
Malicorne est un groupe formé à l'automne 1973 par Gabriel Yacoub (guitare acoustique et électrique, épinette des Vosges, chant), Marie Yacoub (dulcimer, bouzouki, vielle à roue, chant), Laurent Vercambre (violon, alto, bouzouki, psaltérion à archet, harmonium, mandoline, chant) et Hughes de Courson (guitare électrique, basse, cromorne, percussions, chant).
Après une première séparation fin 1981, le groupe se reforme à l'été 1984 pour une tournée principalement nord-américaine avec de nouveaux musiciens accompagnant le couple fondateur, puis en 1986 avec d'autres musiciens accompagnateurs pour l'enregistrement d'un ultime album studio et pour une ultime tournée en 1987/1988.
Malicorne se reforme dans sa configuration originelle (dite formation "classique") à l'occasion d'un concert unique donné le 15 juillet 2010 dans le cadre du festival des Francofolies de La Rochelle.
Avec de nouveaux musiciens accompagnateurs, le couple fondateur Gabriel Yacoub et Marie Sauvet forme en novembre 2011 un nouveau groupe sous le nom de "Gabriel & Marie de Malicorne", qui devient simplement "Malicorne" et qui se lance dans une tournée intitulée "Almanach Tour" de l'été 2012 au printemps 2014 et annonce l'enregistrement d'un nouvel album studio.
Guylaine Renaud est une ethno-artiste. Elle voyage dans l'espace méditerranéen à l'écoute de l'histoire des hommes et compose un univers poétique original, où se mêlent subtilement chant, musique, récit et poésie. Sa création est polymorphe : concerts, performances, créations sonores, parcours poétiques... Une invitation au voyage au cœur de la parole, humaine, sensible. Avec notamment « Les Passeurs » et « Le Voyage des dix », le travail de Guylaine Renaud ces dernières années nous transporte hors les « murs ». Hors du « chez soi » confortable et ô combien douillet, non seulement pour les spectateurs (« je sais ce que je vais voir ») mais également pour les artistes, où le risque de se perdre frôle chaque instant. Guylaine interroge par ses pratiques notre regard et vient construire, avec et pour celui-ci, une réalité où s'entremêlent la convivialité, la mémoire et le devenir... Par ses co-créations, elle repousse les limites de son territoire et incite à aller voir ailleurs, à nous décentrer de notre propre regard. Elle invite les imaginaires et leur corollaire, la création. Son travail se nourrit ainsi des principes de rencontres et de décalage (de l'objet, de soi, de la communauté...) et vient nourrir l'autre, artiste et public.
Très tôt admiratif des travaux de Chuck Berry, Dario Moreno ou Billie Holiday, éduqué pour (et dans) le chant traditionnel, Beñat Achiary grandit dans la vallée de Soule (Pays Basque), là où « le chant vient vite aux lèvres, dès qu'il y a deux ou trois copains dans un bistrot ».
Partant de ces racines clairement affirmées mais débarrassées de leur fatras folklorique, il articule sa quête artistique autour de deux axes : l'interprétation créative (personnalisée) de chants traditionnels (documentée sur des labels consacrés aux musiques traditionnelles comme Ocara ou Silex) et l'improvisation libre. L'inspiration forte de textes décisifs de poètes du siècle dernier tels que Rimbaud, Manciet, Pessoa, Lorca, Char ou Michaux contribuera à son tour à dédier son travail au chant et à la langue (« notre monument sonore le plus ancien »).
On a pu l'entendre en solo et aux côtés de Michel Doneda, Bernard Lubat, Pedro Soler, Peter Kowald, Ulrich Gumpert, Derek Bailey, Etage 34, Lê Quan Ninh, Dominique Regef, Daunik Lazro, Michel Etchecopar, Kazue Sawaï, Michel Portal, etc.
« Beatiho », présenté pour la première fois au festival des Suds en juillet 2010, a réuni pour la première fois Guylaine Renaud et Beñat Achiary. Ils se sont inspirés des « beatiho », œuvres d'art populaire, pour explorer les écrits des deux poètes Jean de la Croix et Thérèse d'Avila. Ils ont présenté une création empreinte de mysticisme et de spiritualité -en castillan provençal et français- sur les traces de ces deux grands mystiques chrétiens de la Renaissance.
Les « Beatiho » (terme provençal) sont les boites vitrées qui étaient confectionnées par les moniales dans les Couvents de Provence au XVIIIe et XIXe siècle. Expression de nouveaux modes de piété, les Beatiho s'inscrivent dans le mouvement initié par la Contre-Réforme : pictura est laïcorum scriptura. Crèches, scènes de la vie monastique, nativité, Passion, Agnus-Dei, reliquaires … confectionnées de matériaux divers (verre filé, papier, carton, cire, bois …), les Beatiho étaient offertes ou vendues et leur usage social ou religieux en était principalement domestique. Considérées aujourd'hui comme des œuvres d'art populaire, les Beatiho restent néanmoins très mal connues du grand public et des scientifiques.
La vidéo : //www.dailymotion.com/embed/video/xf0hn4
Kalakan est un groupe de musique du Pays basque composé de Thierry Biscary, Jamixel Bereau et Xan Errotabehere. Il se caractérise par des arrangements minimalistes (voix, percussions) du répertoire traditionnel basque. Après avoir collaboré et tourné en Europe avec les pianistes Marielle et Katia Labèque, le trio se fait connaître du grand public aux côtés de Madonna1 durant sa tournée mondiale MDNA tour 2012.
Kalakan est créé en 2009 par Paxkal Indo et Thierry Biscary à partir du duo qu'ils forment autour de la txalaparta. Suite à une tournée européenne où ils interprètent avec succès une adaptation pour deux pianos et percussions basques du Boléro de Maurice Ravel avec les pianistes Marielle et Katia Labèque, ils proposent au percussionniste Frédéric Chambon de se joindre à eux pour former un trio. Ce dernier sera rapidement remplacé par le chanteur percussionniste Jamixel Bereau avant de démarrer les premières résidences d'artiste visant à préparer l'enregistrement de leur premier disque, qui sera enregistré à Biarritz et mixé à Paris à l'automne 2010.
Après quelques concerts de présentation de ce premier disque, Paxkal Indo est remplacé par le chanteur percussionniste Xan Errotabehere. Le trio semble ainsi trouver son équilibre. Durant l'été 2011, c'est la rencontre avec Madonna qui leur propose de participer à sa tournée mondiale. Kalakan propose divers arrangements de hits de Madonna ainsi que de chants traditionnels basques. Madonna décide notamment de chanter un couplet de Sagarra Jo ! en langue basque, rendant ainsi hommage au peuple basque.
En basque, Kalakan signifie "bavarder". Le trio attache une grande importance à la langue basque et à sa musicalité. Ainsi, il met au goût du jour certains textes datants du XVIIe siècle. Kalakan puise largement dans le répertoire traditionnel basque et en propose une lecture contemporaine en adoptant notamment les schémas courants (couplets-refrains) de la pop ou du rock 'n' roll. Il s'inspire également de techniques de percussions de groupes de world music, tels que Dakha Brakha (Ukraine), Barbatuques (Brésil) ou Berrogüetto (Galice, Espagne).
Le trio utilise des percussions basques (pandereta, txalaparta, tobera, ttun-ttun, atabal), des percussions corporelles ainsi que de gros tambours spécialement commandés au facteur d'orgue alsacien Rémy Malher.
En limitant les arrangements aux percussions et à la voix, les membres de Kalakan souhaitent revenir à l'essentiel : le rythme et la mélodie.
Ainsi, en donnant du rythme à de vieilles mélopées ou en interprétant a cappella des chants plus récents, ils marquent une rupture dans la chanson basque qui se développe au Pays basque depuis les années 1970.
Discographie
2010 : Kalakan
2015 : Elementuak
Bernardo Sandoval est guitariste, auteur – compositeur et interprète Franco – Espagnol, né le 3 mai 1958 en Castille-et-Léon en Espagne, Toulousain d'adoption depuis 1960
Bernardo Sandoval est diplômé de la chaire de Flamenco de Cordoba pour son apport à l'art flamenco en matière de guitare de concert, Prix de guitare de Cordoue en 1978. Il a remporté le premier prix du concours National de la Uniòn en 1979. En 1998, il obtient le césar de la musique de film à l'occasion du 51 Festival de Cannes pour le film Western de Manuel Poirier
Issue d'une famille ouvrière, exilée à Toulouse en 1960, il découvre la guitare à l' age de 14 ans, fréquente le centre espagnol de la rue des Chalets et découvre le Flamenco
Au moment de la chute de la dictature franquiste, Bernardo Sandoval a 16 ans et décide de retourner en Espagne, à Barcelone, pour retrouver des chanteurs de Flamenco
A 20 il est diplômé de la chaire de Flamenco de Cordoba, il remporte l'année suivante le premier prix du concours National de la Uniòn, l' élitisme et l' integrisme, ainsi que l'ambiance polémique du milieu du Flamenco en Espagne le poussèrent a faire son retour à Toulouse
Bernardo Sandoval est aussi attiré par le métissage musicale de la ville rose; Rock, blues et salsa, principalement, représente pour lui un interet tout aussi important que le Flamenco
Bernardo Sandoval contacte cette année de 1979, Salvador Paterna pour monter un duo qui tournera pendant deux ans en France et en Espagne
Il se lance dans de nombreuses tournées en Afrique, Amérique du Sud et Amérique du Nord, pendant lesquelles il rencontrera des grands noms comme le guitariste Paco de Lucia, le chanteur Gitan Camaron de la Isla, le violoniste Didier Lockwood, les chanteurs Michel Jonasz et Jacques Higelin, la chanteuse Mexicaine Chavela Vargas, …
C'est le Printemps de Bourges, en 1988, qui fera véritablement découvrir Bernardo Sandoval, ou il fera la première partie de Didier Lockwood. L' année suivante il assurera la première partie de Michal Jonasz à la Cigale et au Casino de Paris, la même année il se produit aux arènes de Nîmes avec Camaron de la Isla
Ses tournées en Amérique du Sud, à Cuba et au Chili notamment, ainsi qu'en Afrique, au Sénégal, au Togo et au Bénin permettront à Bernardo Sandoval de développer son style musical puissant a destination d'un public exigeant et connaisseur
Il intègre en 1996, les collectifs Toulousains 100% Collègues et Motivé-e-s avec Serge Lopez, Pascal Rollando, Philippe Dutheil, Mustapha et Hakim Amokrane du groupe Zebda, Jean-Luc Amestoy et Marc Dechaumont
Il sera initié à la musique classique par l'ancien directeur de l'Orchestre de chambre national de Toulouse, Alain Moglia
Bernado Sandoval est aussi auteur de musiques de films, il obtient un César pour la musique du film de Manuel Poirier, Western
Il composa la musique du film de Manuel Pradal, Marie Baie des Anges, la BO de Marie-Line de Medhi Charef, ainsi que celle de La Fille de Keltoum autre film de Medhi Charef, présenté au 54eme Festival de Cannes en 2001
Bernardo Sandoval effectuera une tournée au Mexique, mettant la touche finale à une démarche artistique nommée Rekindio. Tournée qu'il effectuera avec un orchestre de 50 choristes, 150 musiciens et la chanteuse Zapotèque Lorena Vera
Par la suite, il se produira en France, puis en Belgique, il travaille ensuite sur des textes écrits par son frère Gabriel Sandoval et sur l'œuvre du sculpteur Alain Corret
En 2009, il compose la musique du film Le café du pont de Manuel Poirier, sorti le 4 aout 2010
Depuis début 2013, Bernardo Sandoval est le parrain d'un groupe de rock folk hispanique prometteur Moxi
Avant de devenir la chanteuse du groupe Moriarty, l'artiste franco-américaine Rosemary Standley a tout d'abord suivi des études d'arts plastiques.
Elle chante le répertoire folk américain aux côtés de son père puis étudie le chant lyrique. Elle rejoint le groupe en 1999. Ensemble, ils chantent l'Amérique en reprennant des standards du blues, des compositions dans un registre rock et connaissent le succès que l'on sait.
Mais cette touche à tout ne veut pas en rester là et poursuit également une carrière en soliste. On la retrouve dans des spectacles auprès de la Réunionnaise Christine Salem ou de la violoncelliste Dom la Nena dans un projet musical Birds on a Wire où Monteverdi côtoie Leonard Cohen et Purcell Fairouz ou John Lennon.
L'album sort en 2014.
Autre collaboration sous la direction de Laurence Equilbey dans Private Domain.
Après Memories from the missing room en 2011 dans lequel cohabitaient théâtre, musique et dessin, auteurs et interprètes, elle se penche sur le théâtre de Juliette Deschamps qui la met en scène dans un spectacle de music hall intitulé A queen of heart . Renouant avec la tradition des tours de chant, elle s'inspire des femmes fatales de l'Amérique de années 30, emprunte aussi bien à Kurt Weil qu'à Nina Simone en passant par Marylin Monroe ou Cole Porter. Ce spectacle remporte un vif succès en 2014.
Birds on a wire
Musique avec deux musiciennes qui sont deux figures libres du paysage musical franco-américano-brésilien, deux autrices-compositrices-interprètes, qui aiment créer autant qu'interpréter les œuvres des autres.
En 2012 elles s'étaient associées pour un splendide spectacle qui avait longtemps tourné avant d'être enregistré. Ce spectacle, intitulé Birds on a Wire, était composé de reprises venues d'horizons multiples – du rock à la musique baroque en passant par la musique latino-américaine et le folk.
Après une tournée de près de cent dates, la sortie d'un disque en 2014 salué par la critique et le public, un concert événementiel avec Le Britten Sinfonia à la Basilique de Saint-Denis en clôture, les deux artistes reprennent cette belle aventure avec un nouveau répertoire.
Dominique Pinto, née le 28 juillet 1989 à Porto Alegre, au Brésil, connue sous son nom de scène Dom La Nena, est une violoncelliste, chanteuse et compositrice d'origine brésilienne.
Dominique étudie le piano dès l'âge de cinq ans, avant de passer au violoncelle trois ans plus tard. À huit ans, elle s'installe à Paris tandis que son père poursuit son doctorat. De retour au Brésil, cinq ans plus tard, elle commence à écrire des lettres à la violoncelliste américaine Christine Walevska, connue comme «la déesse du violoncelle». Elle encourage Dominique à déménager à Buenos Aires pour devenir son élève. Elle étudie avec Walevska pendant plusieurs années.
A 18 ans, elle revient à Paris et donne son premier concert pop avec Jane Birkin. Au cours des deux années suivantes, Dom part en tournée avec Jane Birkin ,jouant également avec la chanteuse et actrice française Jeanne Moreau mais aussi Étienne Daho, Sophie Hunger, Camille et Piers Faccini. Au retour d'une tournée internationale de Jane Birkin, elle commence à travailler sur son premier album : Ela en partenariat artistique avec Piers Faccini. Ela, sorti en février 2013, se retrouve parmi les meilleures ventes de musiques du monde aux États-Unis.
En 2014, elle crée le duo Birds on a wire dont l'album porte le nom, avec Rosemary Standley, chanteuse franco-américaine du groupe Moriarty.. C'est un album de reprises, très éclectiques qui mêle musique baroque, musiques du monde, folk et rock. Ramages sort en 2020 également sur le label Air Rytmo créé par Rosemary Standley.
Entre ses deux albums, Dom La Nena se consacre à la composition et à l'enregistrement de son deuxième album solo en compagnie de Marcelo Camelo, de l'ensemble Los Hermanos. Le disque, Soyo, sort en juin 2015.
Discographie
Julen Achiary fait partie d’une génération de musiciens basques qui arrive à maturité dans une ouverture au monde déjà éprouvée. Depuis son enfance, son dialogue nourrissant avec la culture basque, l’a formé, et continue de plus belle.
Son chemin, construit par des voies sûres et obstinées, prend racine au contact des chanteurs souletins qui lui transmettent l’amour du chant et des « basa ahaide ». Il n’est pas celui d’une musique figée et exclusive mais au contraire celui d’une musique d’ouverture, de rencontre et de transmission, qui renaît dans la création.
Le Pays Basque lui donne l’amour de la danse, de la musique, du chant…qui coule dans ses veines…
Il grandit dans une vie rythmée par fêtes et rencontres… et ces années l’ouvrent aussi au monde, au Tout-Monde, déjà croisé dans les festivals d’Uzeste, d’Itxassou… et très vite, l’Afrique, le Congo…
Puis la Turquie, l’Azerbaïdjan terres où il tisse des liens entre les musiques du Caucase et des Arbailles souletines.
Par tous les héritages qui sont les siens, Julen a construit une personnalité musicale unique, qu’il exprime notamment par une recherche permanente des sons et des rythmes. A le voir chanter totalement engagé et à l’écoute de ses amis, le corps en fièvre et l’esprit calme, capable de chanter aussi intensément la polyphonie des sentiments humains, on sent à l’œuvre une force forgée dans l’écoute des anciens et qui renaît en lui avec patience et rigueur.
Il rayonne alors dans la joie du partage du chant qui le traverse et qu’il donne.
Haratago (« au-delà » en Basque) révèle toute la puissance du Basa Ahaide, expression vocale des bergers montagnards du Pays Basque. Traditionnellement chanté en solo et a capella, Julen Achiary, inspiré de ses rencontres avec des musiciens de Turquie et d’Azerbaïdjan, revisite ce répertoire ancestral au sein d’un quatuor à la distribution inédite, avec Nicolas Nageotte à la clarinette et au duduk, Bastien Fontanille à la vielle à roue et au banjo, et Jordi Cassagne au violone (contrebasse de viole de gambe).
Ces chants ancestraux, transmis de manière orale, retranscrivent l’émotion du berger chanteur devant la nature et sa vie en estive. Depuis sa plus tendre enfance Julen Achiary les a entendus, écoutés… puis il les a chantés. D’abord pour lui, avant de désirer trouver la forme qui lui correspondait pour la partager avec le public.
« Je voulais partager ces trésors de mélodies modales qui sont si bien cachés dans nos vallées. Qu’elles puissent déployer leurs ailes portées par un souffle nouveau. J’ai mis des années à trouver et à inventer, après des rencontres, après des voyages, après des expérimentations, la forme qui me conviendrait pour faire cela. Le résultat de ces années de recherche est Haratago, cet ensemble avec lequel nous continuons à chercher, à expérimenter, à inventer, créer. Car il s’agit bien de création, la tradition vivante étant en perpétuel mouvement. Celle-ci a aussi besoin d’invention pour vivre, et nous nous y attelons à la fois avec modestie et joie, ancrés à la fois dans notre culture ancestrale et dans notre contemporanéité. » (J. Achiary)
Abed Azrié est un compositeur français, auteur d'une vingtaine d'albums, de plusieurs musiques de films et plusieurs livres dont une traduction de l'épopée de Gilgamesh (en français).
Au fil des tournées en Europe, aux états-Unis ou au Mexique, sa musique rassemble un public enthousiaste, transporté aussi bien par la modernité de la composition que par l'universalité du message. Elle a, depuis longtemps, attiré l'admiration d'artistes aussi différents que Yehudi Menuhin, John Adams, Jeff Buckley, Leonard Cohen ou René Char.
Abed Azrié se veut avant tout un homme de liberté. Il croit à l'art comme ferment humaniste et défend un art libéré des codes et des frontières, s'adressant à l'être humain dans ce qu'il a de plus universel et de plus actuel.
Pour lui, « Un mot chanté n'est plus un simple mot. Il est mis en transe, envouté ».
Les textes à partir desquels il travaille dans de multiples langues (arabe, espagnol, français, vénitien, anglais ou allemand) proviennent de poètes d'Orient et d'Occident, anciens et contemporains : Adonis, Andrea Zanzotto, Omar KhayyÂm, Jean Cocteau, Gibran, HÂfez, Goethe et d'autres... Tous constituent un appel à exister dans la plénitude de l'être et célèbrent le mystère de la vie, la liberté d'esprit, l'ouverture du cour.
Au service de ces textes essentiels, Abed Azrié écrit une musique lumineuse, profonde et raffinée mêlant de façon toujours renouvelée instruments, rythmes et voix, créant ainsi un univers sonore qui n'appartient qu'à lui. Sa musique exprime une vitalité exceptionnelle, habitée par un sens subtil du sacré sans référence.
De son premier album, Le chant nouveau des poètes arabes (1971) au plus récent, Adonis (2011), Abed Azrié demeure toujours en quête de sonorités inédites. Suerte (1994) pour trois ensembles d'Orient, d'Occident et flamenco, jongle avec fluidité entre musique écrite et improvisation. Omar Khayyam (1998) présente pour la première fois des chants en arabe accompagnés par un ensemble de chambre. Venessia (2000) habille d'une musique quasi organique les textes en vénitien d'Andrea Zanzotto. Avec L'évangile selon Jean (2009), Abed Azrié écrit un oratorio pour voix solistes, chœur mixte, et orchestre d'Orient et d'Occident. Quant à Mystic (2007) et L'épopée de Gilgamesh (1977 et 2010), ce sont des étapes clés dans sa quête des textes fondateurs mis en chant.
En 1990, il signe son premier contrat américain chez Nonesuch/Warner pour son album Aromates et en 1995 signe un contrat pour trois albums avec Sony Music. Tous ses disques sont disponibles aujourd'hui chez Harmonia Mundi.
Abed Azrié © 2012-2014 Mentions légales
Toute sa vie, Françoise Atlan a fait le grand écart entre le monde de la musique classique et le répertoire judéo-arabe. Issue d'une famille juive d'Algérie, elle commence à étudier le piano avec sa mère dès l'âge de six ans. Elle étudie ensuite la musicologie à l'université d'Aix-Marseille et en parallèle les techniques du chant lyrique à l'Opéra de Paris.
Depuis l'enfance, Françoise Atlan navigue donc entre deux voix. Lorsqu'elle n'interprète pas le répertoire de la musique classique occidentale, elle chante en arabe, en hébreu et en judéo-arabe. Dès l'enfance, elle chante en ladino, dialecte de l'ex-empire ottoman, en khatiyya, le judéo-espagnol du nord du Maroc et en castillano, ce dialecte andalou que les juifs chassés par Isabelle la Catholique continuèrent de parler en exil.
En 1996, Françoise Atlan est invitée à jouer au festival des musiques sacrées de Fès. Elle chante aux côtés de Sœur Marie Kayrouz et de Aïcha Redouanne : les trois religions du livre réconciliées sur une même scène ! Au même moment, elle rencontre Mohammed Briouel, l'un des maîtres de la musique arabo-andalouse auprès duquel elle décide de se former aux techniques du chant arabo andalou. En 2005, elle enregistre un album avec le chanteur et joueur de luth palestinien Moneim Oudwab. Depuis 2009, Françoise Atlan est la directrice artistique du festival des Andalousies Atlantiques à Essaouira.
Joulik est un trio vocal et instrumental voguant entre chants traditionnels revisités et musiques créatives du monde.
Par le jeu et l'expression, alliant virtuosité, simplicité, fougue et sensualité, il émane de leur musique des paysages lointains, remplis d'une grande émotion.
La voix, empruntant des langues d'ici et d'ailleurs, se mêle aux couleurs de la guitare, du oud, du violoncelle, de la mandole, de l'accordéon et des percussions qui tour à tour nous embarquent subtilement dans des ambiances métissées, poétiques ou endiablées.
Le concert de Joulik est un moment de partage, qui nous installe tout aussi bien dans la magie de l'écoute, que dans une irrépressible envie de danser.
Mélissa Zantman : chant, accordéon, percussions
Robin Celse : guitare, oud, mandole, chant, percussions
Claire Menguy : violoncelle, chant
Présentation de la nouvelle création " Racines "
Depuis une dizaine d’années, le trio Joulik dessine ses carnets de voyages
sonores comme une ode aux Ailleurs, aux langues mêlées et aux paysages
imprégnés de parfum de liberté. L’album précédent, Envol, traduisait un désir de
déployer ses ailes aux vents chauds des courants musicaux planétaires. Aérien.
Plus tribal et incarné, le nouvel opus, Racines, prolonge ce cheminement en
l’ancrant dans un territoire imaginaire, une vaste contrée sans frontière où la
boussole s’affole : on y vogue de sons en émotions, du pourtour Méditerranéen
à l’Océan Indien, des terres celtiques en rives balkaniques, d’embruns brésiliens
en échos subsahariens.
12 titres pour parcourir un pays fantasmé, révélé au fil des voix et des cordes
enlacées que Joulik s’amuse à essaimer sous un arbre à palabres. Enraciné au
coeur du monde...
Issue de la région rennaise, Morgane Le Cuff est harpiste, chanteuse et conteuse.
Elle grandit avec dans les oreilles la langue gallaise du côté de ses grands-parents maternels et le breton côté paternel.
Bien sûr elle adore chanter, danser, raconter des histoires et se donner en spectacle dès qu'elle peut…
Adolescente, elle se forme à la harpe auprès de professeurs comme Evelyne Gaspard, Hélène Breschand, Janet Harbison, Dominig Bouchaud et Marie Wambergue. C'est lors de ses études de musiques traditionnelles au conservatoire de Rennes et au Pont Supérieur qu'elle réalise deux voyages Erasmus en Galice et en Asturies (Espagne) où elle apprend les percussions traditionnelles (pandereta) et adapte le répertoire musical de ces régions à la harpe. Un échange se crée sur le long terme, Morgane suit des collecteurs dans leur recherche, accompagne plusieurs groupes de musiques traditionnelles tel que Muyeres et fait venir des formations pour des festivals en France.
Un recueil sortira d'après ses expériences appelé « Récits de voyage entre les cordes », avec 31 partitions pour harpe réalisées à partir de collectages de musiques orales, et un cd accompagnant le tout.
Mélanie Panaget est une vocaliste libre et multi-instrumentiste (piano, saz, harmonium indien, percussions),
toujours en recherche de liberté musicale et de nouvelles sonorités. Entrée dans le monde de la musique
par l'apprentissage du piano, elle suit des études de chant lyrique, de direction de chœur et de musicologie, avant d'explorer
l'univers du jazz et de l'improvisation.
Évoluant entre l'univers des musiques traditionnelles (Inde, Tadjikistan…) et celui plus
contemporain et expérimental de l'improvisation, sa quête de nouvelles sonorités ne connaît pas de
frontières : gamelan javanais, chants Inuits, chant diphonique, chants et percussions de Galice, chants polyphoniques albanais,
chansons du Tibet ou chant indien du Rajasthan.
Le groupe Belugueta se rassemble en 2017 autour de l'envie commune de porter sa propre parole au sein des musiques traditionnelles, de nourrir la tradition à son tour. Les cinq artistes naviguent au sein de cultures traditionnelles diverses dont ils partagent les fruits et les enjeux.
Et c'est sur le territoire toulousain que naît l'évidence de dire avec cette langue occitane d'ici ce nouveau répertoire, pour une création originale riche de toutes leurs influences.
Cette création a vu le jour en 2018, donnant vie a un concert empli de sensibilité. Belugueta se produit aussi bien sur des scènes sonorisées qu'en acoustique, dans des églises ou autres lieux remarquables.
Dans ce mouvement de la nouvelle polyphonie occitane, "Belugueta” est un animal à part…
Les cinq voix de ses chanteur-ses sont porteuses d'identités et de singularités qui nous emmènent loin des terres occitanes (ou peut être proche d'un lieu archaïque lié a la fonction du chant : celui d'accompagner les événements d'une vie).
Et pourtant, "Belugueta" écrit, compose et chante ses textes en langue d'òc. Ici, pas question de racines, mais d'ancrage. Leur langue est vivante, tout comme leur musique. Elle vient du souffle de leur cœur, et bat au rythme de leurs percussions.
Dans cette alchimie, rien n'est alors de trop : la mixité des timbres de voix, la polyphonie puissante et ciselée, les percussions qui tricotent, l'improvisation vocale… de la dentelle musicale.
Depuis 25 ans, saxophoniste et compositeur, Peter Corser travaille avec de nombreux groupes de musique, des chorégraphes, des chanteurs, des danseurs, des musiciens expérimentaux, des slammeurs, des artists visuel et des troupes de théâtre.
Son nouveau trio PALM TO PALM, soutenu par Musiques au Comptoir et Le Mans Jazz, avec Thibault Gomez et Paul Berne, commence ses premiers concerts.
Il collabore avec Le Cri du Caire (avec Abdullah Miniawy, Karsten Hochapfel et la participation de Erik Truffaz, Médéric Collignon et Yom), La Compagnie DCA Philippe Decouflé (Tout doit Disparaître, Nouvelles Pièces Courtes, Wiebo), Hasse Poulsen 7tet (Tom's Wild Years), SighFire (SighFire, Das Kapital Records 2018), Jean-Claude Gallotta (Comme un Trio), Mounir Troudi (Move !), ainsi que des performances ponctuelles avec Erik Truffaz, Kaori Ito et Les LAACCS avec Laëtitia Angot.
Il a également collaboré avec Nosfell, Marlène Rostaing, Médéric Collignon, Thomas de Pourquery, NEW la Comédie Musicale Improvisée, Mark Jane (Trio, Improfessionals, Micetro), Animaux Vivants avec Pierre Le Bourgeois, Adjabel (Caribbean Journey, First, Toujou la, 7), Jörg Müller, Dgiz, Sanseverino, Benjamin Siksou (Valise Blues, Quintet), Speed Caravan (Big Blue Desert), The Blackberry Project avec Emiliano Turi, Vincent Fortemps, Mathieu Desseigne, André Minvielle, Or Solomon, Sylvain Kassap, Denis Charolles, Sherif Sissoko, Diana Hamilton, Max Papeschi, Bi Mousso, Zarbi et Orbi, Xavier Roux (Push Push, Improbable Records 2006), Birmingham Improvisers Orchestra, Bruce Sherfield, Raul Collosimo et en solo (Breathing Out, FMR records 2004, Finding The Time, 1998).
Il a écrit un Masterclass sur la technique du Souffle Continu (Saxophone Journal Nov 2005).
Des racines sous le béton
Venus de la chanson française, du théâtre, de l'opéra, ou des musiques traditionnelles, ces cinq chanteurs a cappella réinventent leur propre folklore contemporain et urbain nourri de la tradition orale des anciens, et ouvrent un nouvel espace aux pratiques polyphoniques. Ayant des rôles différents, tant sur le plan vocal que scénique, ces cinq personnalités marquées, aux tessitures et styles de voix complémentaires, donnent vie ensemble à des spectacles et à des événements toujours imprévus...Têtes de Chien par Têtes de Chien...
"Lorsque nos cinq voix se mêlent, dans la simplicité et le dépouillement du chant a capella, c'est pour exprimer ce que nous sommes : des hommes d'aujourd'hui qui n'oublient pas leurs origines. La musique nous vient d'hommes et de femmes qui, partout en France, ont vécu en chantant : berceuses, histoires chantées, chants à danser ou à prier. Puisant dans ce répertoire populaire et provincial, nous inventons notre manière de chanter, plus savante, plus urbaine.
C'est cette démarche de création que nous partagerons avec vous. Un joli mélange régional, secoué et mixé à Paris, De vraies Têtes de Chien!?
Le trio Samaïa est composé de Luna Silva, Eléonore Fourniau et Noémie Nael.
Samaïa, ce sont trois voix qui se mêlent sans jamais se toucher. Leur nom est inspiré de cette danse traditionnelle géorgienne dansée par trois femmes, représentant la première reine géorgienne Tamar.
Solidement ancrées dans la terre, leurs voix chaudes et nébuleuses tissent, célèbrent, pleurent et réinventent des histoires traditionnelles venant du monde entier.
Elles vous emportent dans un tourbillon d’harmonies, aux accents de langues éclectiques, chantant les joies et les tristesses du monde.
Des failles de l’a capella surgit une émotion puissante.
Mazhar est un duo né à Marseille en 2022, de la rencontre entre Sarah Procissi et Julie Lobato.
Cette rencontre musicale a nourri leur envie de travailler autour d’un répertoire traditionnel aux influences turques, arabes ou kurdes et
ainsi d’ouvrir un espace commun de jeu et de recherche. « Il nous importe de faire vivre ces musiques du Levant à travers le prisme de nos
tempéraments musicaux qui sont faits des ronces épineuses du métal, de rocailleux roulements de tambour, d’expérimentations sonores saxifrages,
du lyrisme des merles et de la malice des pies. ». Ce concert s’inscrit dans le cadre d’une invitation faite au duo à venir prolonger ses recherches
en résidence à la Cité.
Les musiciennes de Mazhar nous présenterons une exploration
continue de ces musiques du Levant, de leur poésie avec toute cette noria d’objets sonores, de peaux et de cordes qui rendent concrète et palpable leur musique.
Le Trio Zéphyr est constitué de trois jeunes femmes, musiciennes et chanteuses : Marion Diaques (l'alto, voix mezzo soprano), Delphine Chomel (violon, voix alto), et Claire Menguy (violoncelle, voix soprano). Formé en 2000 à Montpellier, le trio explore depuis des paysages musicaux toujours renouvelés.
Nombreuses sont ses collaborations avec les représentants de la musique populaire italienne, de la Nuova Compagnia di Canto Popolare aux Modena City Ramblers; des Almamegretta aux 99 Posse; de l'Orchestra Popolare Campana à Daniele Sepe.
Marcello Colasurdo est également acteur de cinéma et de théâtre et a travaillé notamment avec Federico Fellini au cinéma, et Mario Martone au théâtre.
05/06/2023
Naples pleure le roi de la tammurriata, l’une des danses les plus anciennes et les plus sensuelles de la musique populaire.
Marcello Colasurdo est né à Campobasso le 16 avril 1955, la même année que le grand Pino Daniele,
l’un des plus grands auteurs-compositeurs de la musique napolitaine célèbre dans le monde entier.
Une année prédestinée: en effet, déjà adolescent, à l’âge de 12 ans seulement, il s’installe dans la province de Naples,
à Pomigliano d’Arco, embrassant immédiatement les influences musicales populaires qui s'étaient répandues dans toute l’Italie puis dans le monde avec l’ethno-pop.
Il devient ainsi l’un des plus grands interprètes de la chanson traditionnelle vésuvienne.
En 1974, six ans après les émeutes de soixante-huit,
Marcello devient la voix historique du groupe musical napolitain 'E Zezi, expression populaire des luttes ouvrières, qui entend composer une vision de la musique populaire
différente de celle de la "classe bourgeoise".
La matrice initiale du groupe est composée d’ouvriers, d’artisans et d’étudiants, unis dans un même objectif :
la rédemption sociale par les arts, dans une Italie du Sud pauvre et oubliée.
Ce n’est pas un hasard si le courant artistique s’est formé à Pomigliano d’Arco, où Marcello s’était installé.
C’est précisément dans cette ville que les contradictions entre une industrialisation forcée et les cultures paysannes sont évidentes.
De plus, l’usine historique Alfasud , symbole des promesses d’une revitalisation socio-économique de l’Italie du Sud, sétait installée à Pomigliano.
Le premier disque s’appellera Alfasud Tammurriata; ce se aussi le lancement du "player" Daniele Sépè.
Marcello Colasurdo a collaboré avec d’autres groupes également nés de l’inspiration des Zezi : de la Nuova Compagnia di Canto
Popolare à Enrico Capuano, des Modena City Ramblers à l’Almamegretta, jusqu’au 99 Posse.
Il était également acteur de cinéma et de théâtre. Il y a quelques années, l’ancien maire de Naples Louis De Magistris
a commencé une collecte pour soutenir financièrement Marcello, qui risquait de se retrouver dans la pauvreté.
Nous l'avions découvert aux Rencontres de 2013, et ce fut un moment mémorable.
ADESSO ALZATE LE VOSTRE TAMMORRE NELL'ALTO DEI CIELI E SUONATE PER ME! IO DA LI' CONTINUERO' A SUONARE PER VOI NEI CERCHI DELLA TERRA E DEI CAMPI ELISI. GRAZIE A TUTTI PER L'AMORE CHE MI AVETE DATO! (
Témoignages
J'avais 7 ans, mais j'en garde des souvenirs vifs et émus. Un en particulier, aux RENCONTRES DE CHANTS POLYPHONIQUES DE CALVI où, agitant sa tammorra,
il avait traversé le public, de la Cathédrale jusqu'à la Place d'Armes...
Le personnage, sa carrure, le timbre de sa voix, tout chez lui était impressionnant. J'étais à la fois émerveillée et intriguée par la puissance, notamment vocale,
qu'il dégageait.
Ma mémoire de petite fille de 7 ans me fait sans doute défaut. Sans doute ai-je revisité et réinventé cet instant de 1999,
mais c'est ce souvenir, même inexact, que je souhaiterais conserver pour toujours.
Sans oublier les interminables soirées à la Poudrière.
Si j'évolue dans la musique aujourd'hui, c'est probablement grâce à ces "personnages", sans oublier A FILETTA et U Svegliu Calvese au fil des jours (Valérie "Marraine", Dominique, Orlando…) ; car, ces premiers émois esthétiques et sonores, c'est à vous que je les dois.
Laura Giansily
Marcello Colassurdo est arrivé chez nous, en 1999, sous les traits de Genoveffa, dans le Don Juan grotesque et somptueux, écrit et mis en scène par Orlando Forioso.
Qui ne l'a pas vu glisser entre les bras des chanteurs de A Filetta, ne connaît pas le plaisir de "jouer", comme jouent les enfants, le plaisir de se travestir,
de se grimer, pour rire et pour faire rire, car Marcello était dans le partage...
Cette même année, ce fut sa première apparition pendant les Rencontres de Chants Polyphoniques, et ce fut aussi la première apparition du groupe Assurd,
qu'il avait entraîné dans son sillage.
Qui l'a vu, se souvient forcément de sa silhouette caractéristique dans une encoignure de porte, sans micro, de sa tamorra, prolongement naturel de ses mains ,
et des "Ah ah! ah ah! ah ah" que le public reprenait avec lui avec gourmandise.
Mais, Marcello c'était surtout l'incarnation d'une culture, d'un territoire, celui de Naples, plus particulièrement celui de Pomigliano d'Arco, celui du peuple, celui des petits,
des ouvriers, des exclus.
Nous avons lu en lui à livre ouvert, nous n'avons pas toujours compris, mais il nous a beaucoup appris, sur une identité si tranquillement assumée,
qu'elle n'était que générosité et ouverture à l'autre!
Sacré Marcello! Salut l'artiste!
Meglio una tammurriata ca una guerra!
U Svegliu Calvese
Alberto Casadei est l'un des meilleurs violoncellistes italiens contemporains, et est également compositeur.
Il est titulaire d'un Master of Arts and Advanced Diploma de la Royal Academy of Music de Londres où il a étudié sous
la direction de Felix Schmidt,
Moray Welsh, Sung-Won Yang, Colin Carr et Mario Brunello.
Il a joué dans différentes grandes salles à Moscou, Paris, Londres, Bologne, Pise, Pescara, Milan, Pesaro, Crémone,
Varèse, Mönchengladbach,
Utrecht, Haarlem, avec différents orchestres.
Il joue sur un violoncelle de Domenico Rogieri de 1698, qui a appartenu à Pablo Casals et sur un Yamaha Silent Cello SVC 210.
Née à Bevagna, Federica Bocchini decouvre la musique medievale à travers il Mercato delle Gaite et la chorale Cantoria Mevaniae. Elle a donné divers concerts en Italie et en Europe avec Cantoria Mevaniae et avec l'Ensemble Micrologus. Soprano, elle a étudié le chant avec Elga Ciancaleoni. Elle suit depuis des années les masterclass de chant du Centro Studi Europeo di Musica Medievale "Adolfo Broegg" de Spello qui l'ont conduite à suivre les leçons de Patrizia Bovi et Mauro Borgioni. Récemment elle a participé à l'enregistrement du disque de l'Ensemble Micrologus.
Née le 19 janvier 1937 à Rome dans une famille de musiciens, Giovanna Marini est une musicienne, chanteuse, chercheuse en ethnomusicologie. Son activité protéiforme en a fait l'une des figures les plus importantes dans les domaines de la recherche et de l'exécution de la tradition musicale populaire italienne, mais elle compose également.
En 1959, elle obtient son diplôme en guitare classique au Conservatoire Sainte-Cécile de Rome puis perfectionne son apprentissage et sa pratique avec le plus grand guitariste classique alors vivant, Andrès Segovia. Dans le même temps elle se consacre à l'étude et à la pratique d'instruments à cordes antique comme le luth dont elle joue au sein du Concentus Antiqui du maestro Quaranta.
Née à Assise, Patrizia Bovi étudie au conservatoire de Pérouse pour se perfectionner par la suite avec Sergio Pezzetti.
Elle commence à étudier la musique médiévale et de la Renaissance en coopération avec l'Ensemble Alia Musica de Milan et en suivant des séminaires sur la pratique vocale antique.
Au cours de cette période, elle a interprété le répertoire italien du VIe et VIIe siècle en rapport avec Monteverdi (Ballo delle Ingrate, Combattimento di Tancredi e Clorinda, etc.)
et certaines œuvres du début du VIIe siècle (La Dafne de Marco da Gagliano, Euridice de Jacopo Peri et La Morte di Orfeo de Stefano Landi).
Elle a mis au point une méthode d'enseignement du chant médiéval, en rapport avec la musique traditionnelle.
Elle travaille et collabore avec différentes institutions européennes à un projet international d'enseignement de la musique médiévale.
Elle participe régulièrement à des séminaires et masterclass en Italie.
Chanteuse passionnée et captivante, Patricia Bovi fonde en 1984 l'ensemble italien Micrologus dont l'objectif principal est la recherche et l'interprétation de la musique médiévale. Le groupe a rencontré un grand succès international auprès du public et des critiques et donne chaque année plusieurs concerts en Italie et à l'étranger. Elle défend avec une approche vivante de la musique médiévale fondée en partie sur l'étude des traditions orales vivantes. Une démarche qui n'a pas fini d'illuminer un répertoire réputé austère et que l'on peut rapprocher du travail de Marcel Pérès en France.
Depuis 1990, elle fait partie du Quatuor Giovanna Marini, participant à toutes ses productions et tournées, tandis que depuis 1995, elle coopère également avec l'Ensemble Organum de Marcel Pères dans une représentation sacrée tirée de Laudario di Cortona, dont la première représentation a eu lieu à la Cité de la Musique à Paris.
Elle a également enregistré plus de 40 CD avec Micrologus pour Quadrivium et Opus 111 : le CD dédié à « Landini et ses contemporains » a remporté le Diapason d'or en 1996, en 1997 le CD « O Jhesu dolce », chants dévotionnels florentins et confrérie vénitienne du XVe siècle. En 2000, Alla Napolitana a remporté le prix du Diapason d'or de l'année.
Avec le Quartetto di Giovanna Marini, elle a enregistré plusieurs CD (dont « Partenze », pour le vingtième anniversaire de la mort de Pier Paolo Pasolini) et le
Laudario di Cortona avec l’Ensemble Organum pour Harmonia Mundi. Pour Zig Zag territoire avec la violoniste Chiara Banchini un cd sur Tartini. En 2013 sort le
cd « Lucrezia la figlia del papa Borgia » 1480-1519 qui présente avec le groupe Medusa ses dernières recherches.
Elle a réalisé et interprété la musique de « Myth » du chorégraphe Sidi Larbi Cherkaoui et se produit partout en Europe, aux États-Unis, en Corée, au Japon,
en Australie, en Nouvelle-Zélande dans ses dernières productions Babel, « Play » et « 4D ».
Patrizia Bovi a perfectionné une méthode d'enseignement du chant médiéval en rapport avec la musique traditionnelle, sur scène en Italie et à l'étranger et
notamment au Corsi di Musica Antica d'Urbino et à la Fondation Royaumont près de Paris. Elle donne des cours réguliers au Centro Studi Europeo di Musica Medievale Adolfo Broegg.
En 2008, elle reçoit le prix « Chevalier des Art set des Lettres » du Ministère de la Culture française.
Antongiulio Galeandro est né à Ostuni dans les Pouilles. Joueur d'accordéon, il est auteur de musiques pour le cinéma, les documentaires, le théâtre et la danse contemporaine
Le groupe ASSURD s'est formé en 1993 rassemblant trois napolitaines : Lorella Monti, Cristina Vetrone, Enza Prestia, qui désiraient faire vivre les chants et les musiques de la tradition populaire de l'Italie du sud. Enza Pagliara, chanteuse du Salento rejoint le groupe, six ans plus tard. Ces quatre femmes ont une très forte personnalité artistique. Elles chantent et dansent les frénétiques tarentelles, et jouent des percussions traditionnelles : les castagnettes italiennes, le tambourin et la tammora, grand tambour sur cadre, similaire à un bendir, typique de la région de Naples. Elles s'accompagnent aussi à l'accordéon diatonique, magistralement joué par Cristina Vetrone.
Leur répertoire retrace les origines de la tradition musicale de l'Italie du sud et particulièrement le répertoire féminin avec des danses comme la tammuriata, tarentelle, pizzica, les ninna nanna (les berceuses), les chants des ouvrières et des travailleuses agricoles avec une interprétation simple et essentielle qui permet de ressentir la nature profonde de ces chants et de ces danses. Il ne faut pas oublier aussi les compositions de Cristina Vetrone qui par sa grande sensibilité met en valeur la particularité de chacune des voix des chanteuses et exprime parfaitement l'esprit de ASsUrD : la créativité, l'énergie, la fête, l'exaltation de la beauté de l'univers féminin.
ASsUrD ce sont donc quatre femmes de l'Italie du sud à la très forte personnalité artistique qui chantent et dansent les frénétiques tarentelles, jouent des percussions traditionnelles ; les castagnettes italiennes, la tammora, grand tambour sur cadre, similaire à un bendir, typique de la région de Naples et le tambourin. Elles s'accompagnent aussi de l'accordéon diatonique, magistralement joué par Cristina Vetrone.
Leur répertoire retrace les origines de la tradition musicale de l'Italie du sud et particulièrement le répertoire féminin avec des danses comme la tammuriata, tarentelle, pizzica, les ninna nanna (les berceuses) les chants des ouvrières et des travailleuses agricoles avec une interprétation simple et essentielle qui permet de ressentir la nature profonde de ces chants et de ces danses. Il ne faut pas oublier aussi les compositions de Cristina Vetrone qui par sa grande sensibilité met en valeur la particularité de chacune des voix de nos chanteuses et exprime parfaitement l'esprit de ASsUrD : la créativité, l'énergie, la fête, l'exaltation de la beauté de l'univers féminin.
La collaboration avec L'aterballetto:
Depuis 2 ans Assurd collabore ave L'Aterballetto de Regio Emilia (Bologne) dirigé par Mauro Bigonzetti pour lequel elles ont élaborées les musique du spectacle Cantata et avec lequel elle participent à des tournées dans toute l'Europe ainsi qu'en asie. Elles ont d'ailleurs participé à la derinière biennale de la danse à Lyon où elles ont eu un franc succès.
Site : www.assurd.com/
Né en Italie, à Fermo dans les Marches, Daniele di Bonaventura, compositeur et arrangeur, pianiste et bandonéiste, a cultivé dès le début de son activité musicale un fort intérêt pour la musique improvisée tout en ayant reçu une formation musicale classique (diplôme en composition) commencée dès l'âge de 8 ans avec l'étude du piano, du violoncelle, de la composition et de la direction d'orchestre.
Ses collaborations s'étendent de la musique classique à la musique contemporaine, du jazz au tango, de la musique ethnique à la world music, avec des incursions dans le monde du théâtre, du cinéma et de la dance.
Il a joué dans les principaux festivals italiens et internationaux parmi lesquels :
Rumori Mediterranei à Roccella Jonica en 1987 et 88; Jazz & Image de Villa Celimontana à Rome, Ravenna Jazz 2000 , Clusone Jazz 2001, Biennale Arte Venezia 2001; Sant'Anna Arresi Jazz 2004; Festival della Letteratura Mantoue 2004; Cormòns 2005, Accademia Nazionale di Santa Cecilia saison musique de chambre 2005-06.
Angleterre : Music Hall Festival et Royal Festival Hall à Londres;
Pays-Bas : Music Hall à Leeuwarden;
Allemagne : 30° Deutsches Jazz Festival à Francfort;
Berlin Jazz Festival;
Espagne : Festa de la Mercè à Barcelone;
Egypte : Opera du Caire;
Norvège : Olavsfestdagen à Trondheim;
France, Suisse, Portugal, Brésil, Argentine, Slovénie, Croatie...
C'est en 1979 que sort son premier album, Ammentos, une sélection de chants traditionnels où elle est accompagnée par son frère Marcello Ledda à la guitare et Mauro Palmas aux launeddas. La même année elle entre dans le groupe Suonofficina, formé par Palmas, avec lequel elle entreprend une longue activité de concerts dans les plus importants festivals italiens, suisses et allemands.
Le nouveau disque, Is Arrossas, paru en 1984, se vend à 15 000 exemplaires rien qu'en Sardaigne. La même année elle participe au disque de l'étoile naissante de la musique new age, Andreas Vollenweider, dont elle avait fait la connaissance en Suisse trois ans auparavant. Elle enregistre également avec Suonofficina Landimironnai, qui obtiendra trois ans plus tard le prix de la critique en Allemagne. Le groupe présente au Festival de Zurich le projet Ai confini tra Sardegna et jazz, avec, parmi d'autres musiciens sardes, Paolo Fresu et Antonello Salis. Un mois seulement après, Elena Ledda et Mauro Palmas participent au prestigieux Italian Project d'Enrico Rava, présenté à la Filarmonica de Berlin.
Sonos, en 1987, représente l'évolution naturelle de Suonofficina, inaugurant le projet d'un groupe ouvert où joueront des grands noms tels que Riccardo Tesi, Riccardo Lay, Sandro Satta. Coautrice avec Palmas et Alberto Balia du spectacle Far away wave en Australie, Elena Ledda collaborera avec Lester Bowie, puis avec Don Cherry pendant la tournée suivante.
Après une série de tournées de concerts entre 1988 et 1992, elle signe avec Silex pour la publication de Incanti, un album qui témoigne l'aboutissement de son itinéraire artistique, avec une formation élargie à Riccardo Tesi à l'accordéon diatonique et Giorgio Baggiani à la trompette.
En 1995 elle participe au projet Canti randagi et en 1996 à « Sonos 'e memoria » (film de Gianfranco Cabiddu). En 2000 elle publie Maremannu, "Choc" du Monde de la Musique et "Bravo" de Trad Mag. Son dernier disque, Amargura, sorti en 2005, bénéficie des arrangements de Lino Cannavacciuolo.
Elle est également sur la musique enregistrée par Paolo Fresu pour le film de Gianfranco Cabiddu, Sonos 'E Memoria.
Au printemps 2007 elle participe au spectacle théatral Médée mis en scène par Orlando Forioso avec A Filetta et Lia Careddu qui sera présenté en Sardaigne, à Livourne et à Calvi.
È un ritorno alla verità sentire Elena Ledda, voce estrema del canto tradizionale sardo, che sta continuando il tour di presentazione del suo ultimo disco, Làntias. Sia che si trastulli in una ninna nanna in re, in mezzo a strumenti di legno grezzo, buoni anche per dita grosse e artritiche. Sia che canti, in quei duetti che all'arte popolare piace tanto inventare, la canzone d'amore più bella che esista, sarda come lei, No potho reposare. Sia che s'incarni nel corpo di una Madonna disperata, in rivolta contro chi le chiede una fede quasi disumana. Il brano dove la voce della Ledda fa il suo capolavoro è, appunto, No mi giamedas Maria: il grido della madre delle madri. Ogni sillaba vibra di quella rabbia amara che non sa più contro chi scagliarsi e allora si arrabbia contro sé stessa. Diventando infinita, celestiale pietà.
I suoni di queste canzoni salgono dalla pancia buia del Terra e del tempo, strappati al troppo patire di chi non aveva profumo da spruzzare sopra il sudore di fatica o di morte dei suoi cari. Possono cantare lo sguardo che si svuota del malato, le mani per sempre orfane di un figlio. Ti aggrediscono, ma non ti prendono mai in giro. Sono sempre all'altezza del dolore più profondo.
Source : https://ilgiornaleoff.ilgiornale.it
Discographie
1979 Ammentos (Durium)
1984 Is Arrosas (Key Records)
1988 Sonos (Play Game Music)
1993 Incanti (Silex)
1999 Sonos Langanos (Condaghes) con M. Palmas
2001 Maremannu (Biber)
2005 Amargura (Aquadia)
Une page est consacrée à Paolo Fresu sur l-invitu. C'est ici : jazz-paolofresu.php
Le chant sarde constitue l'une des expressions polyphoniques les plus populaires de la Méditerranée. Omniprésent, il peuple la liturgie autant qu'il rythme les fêtes paysannes, aux confins du profane et du sacré.
Le chant s'exprime par une voix de gorge tendue qui donne un cachet vibrant aux deux parties d'harmonie : contre-chant et basse. Cette technique n'existe nulle part ailleurs dans le monde sauf... en Mongolie ! L'émotion, à l'écoute de ces polyphonies, est simple et forte comme ces hommes qui savent si bien la faire partager à leur public, touché au creux de l'âme.
Depuis 1999, leurs voix s'unissent aux mélopées du talentueux violoncelliste hollandais Ernst Reijseger et du percussioniste écossais Alan Purves autour du projet Colla Voche (Winter&Winter).
Le Cuncordu e Tenore de Orosei se place sans contestation à un poste de premier plan dans le monde de la polyphonie sarde, tant par les particularités de son répertoire que pour la possibilté de chanter aussi bien la forme profane "a tenore" que sacrée "a cuncordu". Orosei est aujourd'hui la seule ville de Sardaigneoù les deux traditions n'ont jamais été abandonnées et où encore aujourd'hui, grâce aux vieux chanteurs, les deux formes de chant sont reproposées dans les formes traditionnelles, alors que dans d'autres régions de Sardaigne, grâce à de discutables opérations pseudo-culturelles, ont cherche à "récupérer" ce qui est irrémédiablement perdu. Comme en Corse, les Confréries ont joué un rôle essentiel dans la sauvegarde de ce répertoire.
Le groupe est né officiellement en 1978; seuls restent Martino Corimbi et Patrizio Mura, "voche" du tenore.
Les autres chanteurs actuels sont Piero Pala, mesuvoche du tenore et du cuncordu; Luca Frau, "cronta" du tenore; Mario Siotto, bassu du tenore; Massimo Roych, "voche" du cuncordu et Salvatore Dessena, bassu du cuncordu.
Le groupe a participé à de nombreux festivals de chant traditionnel : Festival de Musique Sacrée à Paris, Angoulême, Rennes, Briançon, Toulouse, Marseille, Aix en Provence, Tarbes, Rouen, Tours, Solesmes, Nantes, Münich, Francfort, Turin, Venise, Florence, Tolède, Barcelone, Amsterdam, Anvers et, bien sûr, Calvi.
En 1994 il enregistre, dans l'église S. Pietro a Galtelli, pour les éditions NOTA d'Udine, son premier CD contenant 11 morceaux du répertoire sacré d'Orosei. En 1996, toujours à S. Pietro, pour Nuove Indie de Rome un CD avec les plus importants morceaux de la tradition profane "a tenore".
L'année suivante le producteur allemand Stefan Winter insère le groupe dans sa collection Winter&Winter, pour laquelle enregistrent des artistes de renommée mondiale comme Uri Caine, Ernst Reijseger, D. Douglas, Paul Motian Trio, Gary Thomas.
Déjà quatre enregistrements ont été réalisés sous l'étiquette Winter&Winter, notamment un double CD avec livret de 100 pages reprenant, en six langues, tout le répertoire traditionnel sacré et profane.
Dernier album, "Colla Voche", avec Ernst Reijseger
Le groupe se compose de :
Patrizio Mura, Voche del tenore e del cuncordu
Piero Pala, Mesuvoche del tenore e del cuncordu
Massimo Roych, Voche del Cuncordu
Mario Siotto, Bassu del tenore e del cuncordu
Gianluca Frau, Contra del tenore e del cuncordu
Un extrait filmé, Gotzu de nostra Sennora de su Remediu à Pontigny :
A noter aussi la participation du Cuncordu e Tenore de Orosei au CD "Voyage en Sardaigne" edité par "Il manifesto" avec également Il Coro di Castelsardo et i Tenores di Bitti.
Un extrait du nouvel album, "Novaera", pour le label Buda Musique :
"Voch'e Notte" , avec Paolo Fresu en "special guest" !
Sortie prévue le 8 juin 2015.
Ensemble polyphonique sarde, composé de cinq voix de femmes fascinantes : Valeria PILIA, boghe sola (mezzosoprano) Alessandra LEO, boghe de punta (soprano) Roberta LOCCI, boghe mediana (mezzosoprano) Valeria PARISI, boghe de suta (basso) Manuela SANNA, boghe de punta (contralto)
. Le groupe vient d'Orgosolo, petit village situé dans le paysage pittoresque
de Barbagia, à l'intérieur de la Sardaigne. Si, au XIXe siècle, Orgosolo avait mauvaise réputation à cause de ses nombreux clans et bandes, le village
est connu aujourd'hui pour ses splendides dessins muraux (peintures et graffiti), qui racontent la vie de ses habitants. Orgosolo est également le seul
lieu en Sardaigne, où la transmission des chants archaïques qui accompagnent les prières de chapelet, chantés en dialecte par les vieilles femmes du
village, est restée vivante.
Le répertoire de ACTORES ALIDOS est presque exclusivement dédié aux chants de ces femmes sardes.
Les cinq femmes reprennent ces chants, vieux de centaines d'années, et les interprètent en s'appuyant sur la profonde connaissance qu'elles
ont de la tradition orale de leur village natal. Le groupe interprète également des chants liturgiques, des berceuses, des chants spirituels et de
lamentation, ainsi que des chansons pascales.
Luca Falomi est guitariste et compositeur. Il fait ses premiers pas en musique dès l'âge de six ans. Tout en étudiant la guitare classique, il découvre le jazz et l'improvisation.
En 2011 il publie son premier album
"Viens Voir", suivi en 2014 par "Sober”, produit en collaboration avec Marco Canepa.
Il a participé à divers projets, collaborant avec Franca Masu, Petra Magoni, Ferruccio Spinetti, Javier Girotto, Anna Oxa, David Clayton, Al Schmitt, Francesco Baccini, Hannah Scott, Fausto Beccalossi, Alberto Fortis, Elisabetta Pozzi, Max De Aloe, Lukas Mantel, Marco Fadda, Giovanni Ceccarelli, Michela Lombardi, William Naraine, Mario Arcari, Gino Paoli, Riccardo Barbera, Roberto Freak Antoni, Armando Corsi, Stephane Casalta, Nicola Stilo, Max Manfredi, Roberta Alloisio, Giulia Ottonello.
Danses et chants des « quatre provinces » entre les Apennins et le Pô, proposés dans une nouvelle harmonisation.
Stefano Valla : fifre, voix
Daniele Scurati : accordéon, voix
Marcello Fera : violon, composition
Nicola Segatta : violoncelle
En 2013 le duo de musique traditionnelle formé de Stefano Valla et
Daniele Scurati rencontre le violiniste et compositeur Marcello Fera et le violoncelle de Nicola Segatta.
Dans les vallées où se croisent les provinces de Gênes, Alessandria, Pavie et Piacenza, on trouve un important répertoire de chants et de danses transmis oralement, répertoire dans lequel domine le son reconnaissable entre tous du fifre, un hautbois populaire, typique de la région.
Bellanöva (littéralement « belle nouvelle ») est un quartet qui élabore le répertoire de tradition instrumentale et vocale des « quatre provinces » à travers l'écriture de Marcello Fera, en le projetant ainsi dans une nouvelle dimension expressive.
Outre les harmonisations, le quartet propose aussi de nouvelles compositions dans la perspective d'un rapport vif et fécond entre ce que fixe la tradition et ce que peut inventer une composition poétique originale.
Oralité et écriture, ancien et nouveau cohabitent dans cette formation qui rapproche les anches du fifre et de l'accordéon des cordes du violon et du violoncelle.
En se référant au nom de la formation, on peut donc dire que la « bonne nouvelle » réside ici dans la confirmation que la musique peut être déclinée de mille façons différentes, autant que les hommes et les communautés humaines qui la véhiculent.
Quatre chanteurs solistes issus de mondes musicaux différents composent la Compagnie Nonna Sima : Joëlle Faye et Silvia Malagugini travaillent les "modes" du chant traditionnel italien. Edmond Hurtrait et Frédéric Lair viennent quant à eux du monde classique et pratiquent depuis longtemps le chant baroque. Les instruments de Mathias Duplessy (tambours, berimbao, oud, guitare) et son chant diphonique, accompagnent et enrichissent les polyphonies de "Mystères".
Ces chants sont l'expression du sens religieux du peuple, à la lisière du sacré et du profane : ils sont ancrés dans la terre, liés aux cycles de la vie de l'homme, et ils expriment également le besoin d'absolu et de protection dans un cadre rituel.
"Mystères" suit un parcours liturgique de l'annonciation à la Passion du Christ. Ce récit est aussi bien constitué de chants extraits du Laudario di Cortona (recueil italien de louanges du XIII siècle) et des airs de Monteverdi, que des Passioni italiennes, représentées en Italie pendant la Semaine Sainte.
"Dans l'imaginaire populaire italien, Marie tient un rôle très important. Elle est à la fois femme aimante, femme miséricordieuse, symbole du mystère de la conception et surtout "la grande mamma", notre mère à nous tous, personnage incontournable dans la culture matriarcale italienne.
Pour chanter l'histoire de cette mère, de l'annonce de l'ange Gabriel à la naissance et à la Passion de son fils Jésus, nous nous sommes inspirés principalement d'un recueil populaire de laudes du XIII siècle, le Laudario di Cortona.
Ces louanges dites et chantées pour la première fois en italien, la langue du peuple, et non en latin, la langue officielle de l'église, sont souvent très poétiques. Elles expriment les différentes facettes d'une madone à la fois terrienne et sensuelle, généreuse et protectrice, paysanne et archaïque, la même que l'on découvre dans les peintures des églises romanes et byzantines, ou dans les miniatures des parchemins.
Nous avons traité notre matière musicale, non comme des musicologues, mais plutôt comme des chanteurs traditionnels, créant des polyphonies à partir des monodies des Laudi. A cette relecture très libre (nous avons modifié certaines mélodies pour nos besoins) s'ajoutent de nouvelles compositions et quelques airs inspirés de Monteverdi. Par ailleurs nous avons mélangé au répertoire du Laudario d'autres chants populaires, dont certains issus des Passioni encore chantés dans le sud de l'Italie. Une Italie qui garde dans son patrimoine traditionnel des influences espagnoles et arabes, une Italie méditerranéenne, pont entre Orient et Occident. Il était donc logique de choisir des instruments de ces différentes traditions pour accompagner nos chants."
Silvia Malagugini
Nous avions découvert Mathias Duplessy au sein de la Compagnie Nonna Sima en 2005. Guitariste, chanteur, multi-instrumentiste, il a travaillé avec Bevinda, Mônica Passos, Sophia Charaï et d'autres. Le revoilà dans un tout autre contexte, celui du trio. Mathias Duplessy invite ici Jean-François Ott (1er prix de violoncelle au Conservatoire de Versailles) et le percussionniste Nicolas Gorge.
Mathias Duplessy: guitare, chant, oud, berimbao, viola, flûte
Jean-François Ott : violoncelle
Nicolas Gorge : percussions
Un trio envoûtant bien difficile à décrire. Réminiscences mongoles, flamenco, Amérique Latine, Moyen-Orient, jazz,
sont évoqués sans que jamais on n'ait l'impression d'un collage.
On pense par moments à Anouar Brahem, à Nana Vasconcelos et Egberto Gismonti, mais c'est une musique bien personnelle
que propose ce trio.
Les chamanes arrivent après une longue initiation à pratiquer le Voyage astral: pouvoir voyager avec son esprit dans l'espace et le temps, se rendre aux quatre coins du monde, dans le passé ou le futur juste en fermant les yeux. La musique est toujours apparue comme telle à Mathias Duplessy : une explosion totale du temps et de l'espace. C'est donc une sorte de Voyage astral qu'il propose ici.
Riccardo Tesi (né à Pistoia en 1956) est compositeur, chanteur et musicien mais est surtout connu comme spécialiste de l'accordéon diatonique.
Enza Pagliara est une chanteuse originaire de Salente (Pouilles). Sa voix au timbre typique de la région, pourrait être aussi bien celle d'une enfant, que celle d'ne vieille femme. Enza est une grande chanteuse salentine qui participe à de nombreux projets en tant que soliste.
Interprète de musique populaire et glaneur de traditions orales, Dario Muci a travaillé et enregistré avec les groupes les plus représentatifs de sa terre des Pouilles : Officina Zoé, Uccio Aloisi, Salentorkestra, Mino De Santis, pour n'en citer que quelques uns.
Elève du maestro Luigi Stifani de Nardò, (barbier violoniste rendu maître incontesté du tarentisme dans les Pouilles par l'équipe de De Martino), il continue à proposer des chants recueillis auprès des anciens ou bien dans des textes ethno-musicaux.
Il a participé à la réalisation de plusieurs bandes originales de films ou de documentaires.
Son premier disque "Mandatari” (Anima Mundi 2007) est suivi de "Centueuna” Salentorkestra (Anima Mundi 2008), "Chants polyphoniques du Salento Nardò/Arneo” – Les sœurs Gaballo (Kurumuny 2009), "Sulu” (Anima Mundi/Kurumuny 2011).
En 2013, il a publié avec Lupo éditeur "Rutulì” – Barberia et chants du Salento.
Il a collaboré à des projets jazz, world et électro avec Paolo Fresu, Ernst Reijseger, Valerio Daniele, Raffaele Casarano, Marco Bardoscia, Justin Adams, Julde Camara, Tenores de Oroseo, Mirko Signorile. Il a le souci, outre la redécouverte, de divulguer le matériau d'ethnomusicologie issu de ses longues recherches sur le terrain.
Il prépare, actuellement, un documentaire sur la "Barberia” et la musique des salons de barbiers du Salento, en vue d'une deuxième publication sur le sujet.
Discographie
2007 : "Mandatari” - éd. Anima Mundi
2008 : "Sorelle Gaballo – Chants polyphoniques du Salento Nardò Arneo” – éd. Kurumuny
2011 : "Sulu” - éd. Anima Mundi/Kurumuny
2013 : "Rutulì” - Lupo editore
Francesca Breschi est engagée depuis de nombreuses années dans une profonde recherche en devenir, sur la voix qui touche aux sonorités extrêmes des mélodies issues de la tradition orale, comme à celles, douces et rondes, de la musique antique, en passant de la voix théâtrale aux plus radicales expériences électroniques.
Incontro con la cantante fiorentina. "Ho iniziato in piazza Signoria accompagnandomi con la chitarra"
Firenze, 7 agosto 2011 - HA CANTATO sulle Dolomiti, all'alba. Con lei c'erano i violoncellisti Mario Brunello e Giovanni Sollima e l'attore Marco Paolini. Ma come palcoscenico ha avuto anche il deserto tunisino, da sola davanti a un microfono, unica concessione moderna a un paesaggio millenario. Quella dei luoghi insoliti per esibirsi è stata una costante nella vita professionale della cantante fiorentina Francesca Breschi. «Sono stati momenti bellissimi - spiega - anche se non è sempre facile portarsi la voce (uno strumento delicatissimo) in giro su per i monti o nel deserto. Ma è anche un'esperienza infinitamente appagante soprattutto per i rapporti umani che in quei luoghi acquisiscono una densità inconsueta e inaspettata creando legami indissolubili».
Tutto comincia negli anni ‘70: «Nonostante la mia provenienza dagli studi musicali classici e quando Firenze era ancora una città viva e propositiva, presi una chitarra e andai a suonare in Piazza della Signoria. Incontrai un gruppo di salentini con i quali cominciai a fare tournée in Italia e all'estero. In pratica ho affrontato un repertorio come la Pizzica, oggi molto diffuso, in tempi non sospetti. Poi è arrivato il teatro, un'esperienza totale, di vita e professionale».
Torniamo ai luoghi inconsueti dove esibirsi: «Da Piazza della Signoria, è forse naturale affrontarli. Leggo in questa pratica contemporanea del "forzare” la mano ai luoghi con orari fuori dall'ordinario (spesso si predilige l'alba) diversi intenti. Uno è senz'altro il voler collocare gli eventi artistici in scenografie naturali mozzafiato forse per esaltarne i contenuti. ma secondo me c'è anche un tentativo di riavvicinare la gente a una pratica che dovrebbe essere naturale come quella di assistere a concerti e spettacoli e per far questo si portano gli eventi dove la gente va in vacanza. Quasi a creare un bisogno primario e a collegare la musica, il teatro, la poesia a una sensazione di forte impatto fisico».
Alcuni anni fa uscì l'album Canti Molesti (Nota/Materiali Sonori) dove Francesca Breschi mise nero su bianco la passione per alcuni compositori da Claudio Monteverdi agli Area di Demetrio Stratos. E soprattutto è conosciuta come componente del quartetto di Giovanna Marini: «E' esaltante stare a bottega dal "compositore”, perché Giovanna è innanzi tutto una compositrice. Veder creare le partiture modellandole poi via via sulle nostre voci e sulle sue idee non ha prezzo. Le difficoltà tecniche da superare, l'impegno etico, la ricerca sui repertori di tradizione che possono avere un'evoluzione diversa da quella che normalmente siamo abituati ad ascoltare mi hanno formata più di duemila accademie». Adesso sono tanti i progetti in ponte tra ricerca e innovazione: da "Intrecci”, con gli Archaea Strings, quintetto d'archi fiorentino, a "Il Canto segreto degli Alberi” incentrato su voce e sperimentazioni, con Andrea Felli ed Ettore Bonafe' e la probabile collaborazione di un amico di vecchissima data, Antonio Aiazzi, ex Litfiba.
«Mi sono imbattuta in esperienze interessanti come quella di Monica Demuru (attrice e cantante) e Cristiano Calcagnile (percussionista e compositore) dove l'imporovvisazione e la sperimentazione creano magnifici giochi di chiaro scuri. Come alcune espressioni di totale libertà nel rigore tipo quella di Paolo Angeli così come le costruzioni per voce ed elettronica di Maria Pia de Vito o le magnifiche cattedrali vocali di A Filetta, gruppo còrso che organizza ogni anno gli incontri polifonici a Calvi dove mi esibirò il 17 settembre. Tutto ciò mi sta aprendo ad altre suggestioni e percorsi possibili, in un flusso di stupore ed ispirazione continua».
MICHELE MANZOTTI
Marco Beasley (né le 26 février 1957 à Naples) est un ténor et un historien de la musique. Il est spécialisé dans l'interprétation de la musique du début du baroque italien.
En écoutant Marco Beasley, on a l'impression que le chant est la chose la plus facile qui soit. Ses interprétations vont droit au cœur. Beasley est un ténor napolitain qui a développé une technique permettant à la voix de sonner de manière tout à fait naturelle, ce qui a provoqué beaucoup d'émoi parmi les tenants de la musique ancienne. Interpréter d'anciennes chansons populaires napolitaines de cette façon-là, passe encore. Mais faire de même avec les monodies de Monteverdi ou Caccini, cela semble beaucoup moins évident... Et pourtant, c'est justement la musique de Claudio Monteverdi (1567-1643) et de ses contemporains qui sont à la base de la célébrité et la popularité de Marco Beasley et de l'ensemble Accordone.
Biographie
De père anglais et de mère italienne, Marco Beasley grandit à Naples où il est très tôt en contact avec la musique traditionnelle napolitaine et avec la musique ancienne et où son talent vocal est très rapidement découvert. Au début des années 1980, il étudie la musique vocale de la Renaissance et de la période baroque ainsi que la littérature musicale des XVe et XVIe siècles. Il approfondit sa connaissance de la musique profane de l'Italie méridionale par l'étude des principes de base du récitatif et de la polyphonie édictés par la Camerata fiorentina. Il suit également l'enseignement de Cathy Berberian dont il conserve une impression ineffable.
En 1984, il fonde avec Stefano Rocco et Guido Morini l'ensemble Accordone avec lequel il joue ses propres compositions mais aussi des œuvres du XIXe siècle et de l'époque moderne. Il joue également avec des artistes comme Christina Pluhar et des ensembles tels que L'Arpeggiata ou le Nederlands Blazers Ensemble (en). Le jeu de Marco Beasley est caractérisé par sa grande vitalité, une importante sensibilité, une vaste gamme de timbres différents et une présence scénique remarquable.
Discographie
Riccardo Del Fra est né à Rome en février 1956. Il étudie la contrebasse au conservatoire de Frosinone, et, en parallèle, la sociologie à l'université de Rome. L'orchestre de la RAI (Radio Télévision Italienne) fait appel régulièrement à lui pour les concerts jazz et les enregistrements. Il se produit avec diverses formations de musiciens italiens (Enrico Pieranunzi, Maurizio Giammarco, Roberto Gatto, Oscar Valdambrini, Dino Piana). Il joue aux côtés de très nombreux solistes (Art Farmer, Dizzy Gillespie, Art Blakey, Sonny Stitt, James Moody, Lee Konitz, Tommy Flanagan, Kai Winding, Clifford Jordan, Horace Parlan, Joe Diorio, Kenny Wheeler, Paul Motian, Dave Liebman, Vernel Fournier, etc.).
Fin 1979, il joue à Rome avec le trompettiste Chet Baker. Rencontre décisive, puisqu'il va l'accompagner pendant neuf ans, en Europe et au Japon, pour de longues tournées. De cette collaboration, naîtront douze disques, des vidéos, Chet Baker trio live in London at Ronnie Scott's et le film Chet's Romance de Bertrand Fèvre. Au début des années 80, installation à Paris, où il fait alors partie d'une section rythmiquetrès active avec le pianiste Alain Jean-Marie et le batteur Al Levitt, tout en continuant à jouer avec Chet Baker et Michel Graillier. Il est également le contrebassiste titulaire de divers groupes (Barney Wilen, Bob Brookmeyer, Johnny Griffin, Toots Thielemans, Michel Herr, Charles Loos). Dans les années 90, le tromboniste et compositeur Bob Brookmeyer l'invite à faire partie de son quartet. Ils tourneront ensemble et enregistreront Paris Suite (Prix de l'Académie du Jazz en 1994). Riccardo Del Fra est très éclectique.
En 1996, la rencontre avec la chanteuse bretonne Annie Ebrel donnera vie à un duo très particulier et à l'enregistrement du CD Voulouz Loar – Velluto di Luna. (Diapason d'or 1999). Il fait également des incursions dans la musique contemporaine. L'ensemble 2e2m de Paul Mefano a fait appel à lui pour des concerts et l'enregistrement d'un disque des musiques de Tôru Takemitsu (Assai-222182).
En 2009, il écrit deux pièces : Sky changes et Tree thrills pour l'Ensemble Intercontemporain et le saxophoniste Dave Liebman. Création le 12 mars 2009 à la Cité de la Musique, à Paris, sous la direction de Susanna Mälkki et qui a donné lieu à l'enregistrement d'un disque en octobre 2010 à la Manhattan School of Music de New York par le Chamber Jazz ensemble et Tactus et Dave Liebman. Ce concert a été enregistré pour un disque, Sky Changes, paru en 2012 (Jazzheads).
Le cinéma a aussi nourri sa jeunesse. Il a participé, lorsqu'il jouait avec la RAI à des enregistrements de musiques de films : La Cité des Femmes de Federico Fellini (mus.Louis Bacalov ; La Peau de Liliana Cavani (mus. Lalo Schifrin) et d'autres signées Ennio Moricone, Piero Umiliani, Gianni Ferrio, etc. Depuis plusieurs années, il compose à son tour pour le 7e Art, et particulièrement pour le cinéaste Lucas Belvaux. Il a écrit la musique des films Pour rire (1996) ; la Trilogie : Un couple épatant/Cavale/ Après la vie, (2002), La Raison du plus faible (2005), sélection officielle du Festival de Cannes 2006, Rapt (2009), pour la télévision Mère de toxico (2000), Nature contre nature (2005). Et en 2007, toujours pour Lucas Belvaux, Les Prédateurs (4 h de film sur "l'affaire Elf”). La Cinémathèque française lui donne une carte blanche en mars 2008. Il est aussi régulièrement sollicité pour créer (et jouer) la musique de films muets (aumusée d'Orsay en février 2008).
En septembre 2004, il a été nommé responsable du Département Jazz et Musiques Improvisées au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris (CNSMDP), où, en 1998, il avait pris la succession, comme enseignant, du contrebassiste Jean-François Jenny-Clark. Sa volonté de décloisonner et le désir d'élargir les champs d'actions et d'interactions sont au cœur de son travail au conservatoire. Il aime aménager des rencontres entre les mondes du jazz et les mondes du classique et du contemporain.
En 2005, il constitue le Jazoo Project, un sextet composé de jeunes musiciens issus pour la plupart du Conservatoire, avec lequel il enregistre Roses & Roots. Disque-voyage, souvenir de lieux et d'êtres qui ont jalonné sa route musicale, Roses & Roots a été largement récompensé (4*Jazzman, Disque d'émoi Jazzmag, R10 Classica-Repertoire, 4 f Télérama, 4 *Le Monde de la Musique...). Riccardo a reçu, en novembre 2006, le Django d'Or du "Musicien confirmé”, la plus haute des distinctions décernée dans le monde du jazz. L'Académie du Jazz lui a décerné, en janvier 2008, le prix du "Meilleur musicien européen”.
En 2003, Riccardo Del Fra a été nommé Chevalier de l'Ordre des Arts et des Lettres par le ministère de la Culture et de la Communication et promu au rang d'Officier en juillet 2014.
En août 2011, le festival Jazz in Marciac a accueilli sa création My Chet My Song, avec le trompettiste Roy Hargrove, Pierrick Pedron au sax alto, Bruno Ruder au piano, Billy Hart à la batterie, lui-même à la contrebasse et l'orchestre du Conservatoire de Toulouse. Dans cet hommage à Chet Baker, enregistré par la chaîne de télévision Mezzo, Riccardo Del Fra a écrit et conçu un univers sonore où les standards prennent une épaisseur et un velouté nouveaux grâce à une orchestration qui fait croiser les voix – jazz et classiques – dans un frisson soyeux, fluide et lumineux. A l'issue de cette création est né le quintette My Chet My Song (Airelle Besson à la trompette, Pierrick Pedron, Bruno Ruder et Billy Hart) qui poursuit la revisitation du monde poétique et magnétique de Chet Baker au travers des compositions et arrangements de Riccardo.
En septembre 2014, est sorti le CD My Chet My Song (Cristal Records) enregistré avec ce quintette et l'orchestre du Deutsches Filmorchester Babelsberg. Riccardo Del Fra tourne actuellement en quintette et en trio avec divers invités. En 2015, My Chet My Song sort en Italie sous le label Parco Della Musica (MPR 070CD).
En 2015, Riccardo propose Open Book qui constitue un nouveau chapitre de son livre personnel et une suite « évolutive » de My Chet My Song. Suite poétique et musicale laissant davantage place à ses compositions personnelles. Des mélodies faussement simples se mêlent avec élégance et subtilités à des compositions d'une grande richesse chromatique qui entrainent les auditeurs dans un voyage musical onirique et magnétique.
Le dernier projet de Riccardo Del Fra, Hoffnung/Espoir/Nadzieja, est né à Berlin en 2016, à l'initiative de la Fondation Genshagen qui œuvre notamment pour le dialogue artistique et culturel en Europe, sur l'idée d'une création musicale qui puisse évoquer et symboliser l'espoir. Hoffnung a été créé à Genshagen le 3 novembre 2016 avec des musiciens polonais (Tomasz Dabroski, Kuba Gudz), allemand, (Jan Prax), français (Carl-Henri Morisset) et italien. (Riccardo).
Après plusieurs concerts en Allemagne, à Paris et en Pologne, Riccardo Del Fra a été invité à Rome pour un concert au Parlement Italien. Le 19 mars 2017, le quintette a joué au Palazzo Montecitorio à l'occasion des célébrations du 60ème anniversaire du Traité de Rome... ajoutant ainsi un autre pays au projet : l'Italie, avec « Speranza » !
Réédition du CD Voulouz loar Velluto di luna qui a signé la rencontre de la voix belle, singulière et fascinante d'Annie Ebrel avec le son profond et pénétrant de la contrebasse de Riccardo Del Fra : envoûtant !
Annie Ebrel et Riccardo Del Fra : Voulouz Loar – Velluto Di Luna
Coop Breizh – 1998
Le titre parle de lui-même : deux musiciens d'origine et d'horizons différents tissent ensemble un même velours.
Annie Ebrel, célèbre chanteuse de la tradition de Basse-Bretagne, propose ici une sélection de gwerzioù (complaintes en langue bretonne) et d'airs de danse. Son légendaire port de voix, qui fait encore pâlir nombre de chanteuses lyriques, et son délicat vibrato posent ce fameux velours tout au long de l'album. Pour le troisième opus de sa discographie, après le disque a cappella Tre ho ti ha ma hini et l'album du groupe Dibenn, elle invite le contrebassiste et compositeur d'origine italienne Riccardo Del Fra à arranger chacun des titres choisis. Ce jazzman de renommée internationale a accompagné Chet Baker pendant près d'une décennie, puis s'est installé en France au début des années quatre-vingts. Il s'est alors intéressé auprès de Jacques Pellen aux musiques de tradition bretonne, d'abord au sein de son quartet avec Peter Gritz et Kenny Wheeler, puis au sein de la fameuse « Celtic Procession ».
Voulouz Loar / Velluto Di Luna est un album puissant et fondateur. Il pose de façon très simple le chant traditionnel, sans tenter de le maquiller. Là où le revivalisme breton des années soixante-dix tendait parfois à charger l'orchestration, à électriser les formations pour tenter de rendre les choses plus modernes, le choix acoustique du duo, la sobriété et la nudité de ses arrangements ramènent à l'essentiel. Ils laissent à entendre la gwerz dans son plus simple appareil, avec une langue d'une articulation rare et d'une grande clarté dans les phrasés. On y entend le style des anciens chanteurs : la verve de Madame Bertrand, la scansion claire et détachée de Yann-Fañch Kemener, notamment dans la très ancienne gwerz Skolvan, qui jalonne le disque sous différents éclairages. La contrebasse suit la voix dans des unissons d'une folle précision tout au long de l'album. Précision qui induit une connaissance parfaite des gwerzioù par Del Fra, de leurs textes, et des inflexions vocales choisies selon les couplets. Pas d'improvisations jazz bavardes ou inutiles, la contrebasse irradie et fait écho au chant par son lyrisme et son large timbre tout au long de l'album.
L'écriture harmonique, ici par le biais du quatuor à cordes ou de l'empilement de la voix d'Annie, s'éloigne des accords pop ou rock, qui avaient marqué ce même revivalisme. La modernité repose ici sur les univers harmoniques que détaille Del Fra, très proches de la musique des compositeurs français du début du 20e siècle comme Debussy ou Ravel, eux-même précurseurs de l'harmonie jazz et qui ont influencé les compositeurs de musique de film. On pense aussi à la musique si singulière de la harpiste Kristen Nogues, notamment sur le lumineux Voulouz Loar, unique composition de l'album écrit par Del Fra sur un texte de Pêr Jakez Helias. Le jeu des dissonances et le respect du caractère modal des gwerzioù offrent de nouvelles couleurs à ces anciennes complaintes. Ils permettent de retranscrire les univers surnaturels dépeints dans cette poésie populaire, de colorer sans aplats ces anciennes mélopées. Le pan rythmique de cet album joue sur un socle plutôt groove, comme la ligne de basse sensuelle et grognante de Daeroù ho tivlagad. Lorsqu'il accompagne une gavotte, Del Fra choisit de chanter les pas, sans plus de fioritures, comme sur Dañs Tro Lors après nous avoir fait entendre le son des talons des danseurs sur le parquet. Enfin, la production de l'album, son vernis sonore, demeure à l'avenant : pas de réverbération démesurée ou d'effets supplémentaires au son acoustique et live de ce duo. On pourrait résumer la ligne directrice de ce duo déjà mythique par la dernière strophe du Voulouz Loar de Pêr Jakez Helias : « J'aime à penser que rien ne sert de vous clamer soif et détresse car je vais à vous par la droite ligne. »
Faustine Audebert
Ensemble féminin fondé en 1997, dirigé par Franco Radicchia, avec comme objectif l'exécution de musique du Moyen-âge et de la Renaissance (Toscane et Ombrie).
Un des derniers enregistrements est celui de deux messes de Couperin (Messe pour les Paroisses et Messe pour les Couvents) avec à l'orgue Adriano Falconi.
www.armoniosoincanto.itEugenia Amisano est diplomée de théâtre-danse de l'école d'art dramatique "Paolo Grassi” de Milan. Elle a étudié les chants lyrique, ancien et populaire. Elle participe à la vie de plusieurs compagnies théâtrales, groupes musicaux et chœurs en développant un style d'interprétation personnel.
Elle a participé à 4 enregistrements :
El Cant Dels Ocells Mauro Buttafava - Tempo Di Giochi (1996)
Cocci Di Mare — Eugenia Amisano (1999)
Luna Persa — Eugenia Amisano Libeccio Max Manfredi (2009)
Cepi Meets Hic — Eugenia Amisano The Cepi Nomads, Hidden Improvisers Consort (2019)
Les membres de l'Ensemble Micrologus ont été parmi les premiers musiciens à promouvoir la redécouverte de la musique médiévale en Italie, grâce à de nouvelles méthodes
d'interprétation qui ont permis à cette musique d'être de plus en plus appréciée par un public croissant, tant en Italie qu'en Europe.
L'Ensemble a articulé son activité musicale sur la recherche et l'étude des sources directes et indirectes, en vue d'asseoir l'interprétation de la musique médiévale sur des hypothèses crédibles,
en matière d'interprétation et, plus généralement, d'esthétique musicale. Le travail de l'Ensemble s'appuie ainsi sur la recherche des sources, sur des enquêtes historiques, paléographiques,
organologiques et iconographiques (qui ont permis à ses membres de recréer des instruments de musique uniques), et aussi sur l'étude comparée des répertoires écrits, d'une part,
et des collections. qui appartiennent à la tradition orale, d'autre part.
L'ethnomusicologie a joué un rôle essentiel dans la renaissance de l'interprétation de la musique médiévale, car elle a permis la redécouverte de techniques spécifiques,
tant pour l'interprétation vocale qu'instrumentale, ainsi que la solution de nombreux problèmes d'intonation dans la musique modale et polyphonique.
La plupart des chercheurs s'accordent en effet sur le fait que les cultures musicales appartenant à la tradition orale conservent plusieurs traits archaïques, très proches
de certains traits de la musique ancienne en général, et de la musique médiévale en particulier ; grâce à cette étude comparative, fondée sur une méthodologie précise,
nous pouvons désormais formuler des théories sur des aspects importants de l'interprétation de la musique médiévale, en particulier sur le phrasé, l'émission vocale et l'ornement instrumental
et vocal, nous éloignant ainsi de certaines interprétations trompeuses qui proviennent de répertoires plus récents.
En vue de rétablir la fonction première de la musique, tant pour les interprètes que pour les auditeurs, les musiciens de l’Ensemble Micrologus ont mis au point une manière innovante
interprétation qui dépasse l’idée d’un concert comme spectacle – en fait, ce concept de « show » était inconnu dans les temps anciens –;
à cet effet, dans leurs performances musicales, ils rassemblent leurs connaissances académiques et musicologiques et les compétences qu'ils ont développées en participant
à d'innombrables fêtes médiévales, comme le Calendimaggio (1er Mai) d'Assise, où l'événement musical se déroule dans son cadre sonore et temporel original : églises, cours, places de village,
rues, tous lieux où se déroulent prières et célébrations, chants épiques et la poésie lyrique, les foires, les danses et les processions religieuses retrouvent leur essence rituelle et symbolique.
Tous ces éléments réunis permettent à l'Ensemble de proposer, de manière innovante, des œuvres musicales inédites, ainsi que des manuscrits musicaux partiellement connus
qui, après une étude approfondie, aboutissent à des interprétations et des enregistrements exhaustifs, sans pour autant négliger le plaisir et le besoin de l'auditeur. compréhension.
Après avoir joué de nombreuses années dans le Calendimaggio d'Assise, Patrizia Bovi, Adolfo Broegg, Goffredo Degli Esposti et Gabriele Russo décident de fonder en 1984
l'Ensemble Micrologus. Jusqu'à présent, ils ont créé plus d'une vingtaine de spectacles différents et quelques représentations théâtrales en Italie, France, Allemagne, Autriche, Hongrie,
République tchèque, Espagne, Portugal, Hollande, Belgique, Suisse, Slovénie, Pologne et Japon.
En même temps, ils participent aux activités du Laboratoire d'Art, de Musique et de Spectacle d'Assise, où ils organisent des cours et des ateliers à l'origine de plusieurs drames sacrés
et représentations sacrées. Dans les années 80, ils ont participé aux travaux du Centro Studi Ars Nova de Certaldo, où ils ont eu l'occasion de partager leurs connaissances
avec les musicologues européens les plus remarquables.
Les musiciens de l'Ensemble Micrologus utilisent des copies fidèles d'instruments anciens (grâce à la collaboration permanente de facteurs d'instruments experts) ainsi que des costumes et
des décors précis dans leurs représentations théâtrales ; chaque année, ils proposent au public une ou deux nouvelles représentations autour de thèmes précis alternant
musiques sacrées et profanes (du XIIe au XVe siècle), ainsi que quelques commandes de plusieurs festivals européens.
L'Ensemble bénéficie parfois de l'aide précieuse d'éminents chercheurs, comme le Professeur Dinko Fabris, du Département de Musique Ancienne du Conservatoire de Bari,
mais aussi de la collaboration de quelques centres de recherche importants à travers l'Europe, comme le CERIMM de l'Abbaye de Royaumont,
en France, où l'Ensemble mènera des recherches jusqu'à fin 2002.
Depuis plusieurs années, l’Ensemble Micrologus organise des cours et des scènes concernant l’interprétation de la musique médiévale, en collaboration avec de nombreuses
institutions importantes telles que le Festival d’Urbino, la Cité de la Musique de Paris et l’Abbaye de Royaumont.
Les musiciens de Micrologus participent également à des projets de théâtre, de danse et de cinéma (ils sont les auteurs de la bande originale du film Mediterraneo, réalisé par Gabriele Salvatores)
et travaillent avec de nombreux artistes importants de la musique contemporaine.
L'Ensemble Micrologus a enregistré 15 CD et a reçu deux fois le prix « Diapason d'Or de l'Année », en France : en 1996, pour le CD Landini e la musica fiorentina (Musique landini et florentine) et en 1999, pour le CD Alla Napolitana (ce dernier a été créé avec les musiciens du Centre de Musique Ancienne de Naples, un groupe musical appelé « la Cappella della pietà de' Turchini »). Ils ont également réalisé de nombreux enregistrements télé et radio dans de nombreux pays : RAI 1, RAI 2 et Radio 3 en Italie, Radio France Culture, Radio France – Musique, ORF en Autriche, Radio Suisse en Suisse, Asaki Television à Osaka au Japon.
Depuis 1995 jusqu'en 2000, l'Ensemble Micrologus enregistre sous le label français Opus 111 – Naïve – Paris.
En 1995, ils créent leur propre label ed.disc. Micrologus et ils produisent également leur propre enregistrement.
Patrizia Bovi : voir article ci-dessus.
Goffredo Degli Esposti
Goffredo Degli Esposti (1963) est un musicien ombrien spécialisé dans la recherche et l'interprétation de la musique ancienne et traditionnelle avec des instruments à vent.Gabriele Russo
Le musicien ombrien Gabriele Russo est co-fondateur de l'Ensemble Micrologus pour lequel il travaille à la recherche sur les techniques pratiques et la construction des instruments
à cordes frottées de l'époque médiévale.
Il a étudié la musique classique et rock (violon et guitare) et joue également de la musique folklorique en tant que violoniste, guitariste et mandoline avec le groupe ombrien Sonidumbra.
Il s'est produit en Italie et à l'étranger, jouant dans les plus importants festivals de musique ancienne avec Micrologus.
Il a enregistré plus de 25 CD de musique médiévale et est apparu sur de nombreux autres enregistrements, notamment avec de nombreux noms bien connus de la musique traditionnelle et expérimentale,
tels que Fratelli Mancuso, Ambrogio Sparagna, Giovanna Marini, Sonidumbra, Daniele Sepe, Novalia. , Raffaello Simeoni, Vinicio Capossela.
Il a donné des séminaires et des ateliers dans divers centres européens : à Anvers, Belgique ; à la Cité de la Musique à Paris ; à l'Abbaye de Royaumont en France ; Jaroslaw en Pologne ;
au centre international de musique ancienne Musica Antica d'Urbino ; à Orte (TR Italie) ; Maccagno (VA Italie); à Copenhague et à Mendrisio, Suisse.
Depuis 2009, il enseigne, aux côtés des autres musiciens de Micrologus, aux cours internationaux annuels d'été au Centro Studi « Adolfo Broegg » à Spello, en Ombrie.
Giuseppe "Pino" de Vittorio, considéré comme un des plus grands chanteurs d'Italie, est originaire de la région des Pouilles, prés de Gargano (au nord des Pouilles, dans la Province de Foggia). Il a baptisé son spectacle "Le Tarentelle de! Gargano". Cette tarentelle est la danse traditionnelle de cette région, en référence à la piqûre de la tarentule. Pino de Vittorio au chant, tambourin, castagnettes, entraîne sa troupe et le public dans une transe qui remonte à la nuit des temps. Ces chants, tour à tour poignants et entraînants, restituent ces envoûtements de l'origine où percent "les convulsions tragiques des femmes malheureuses piquées par la tarentule". En fait la tarentule est l'allégorie d'une société oppressive à l'égard des femmes qui devaient baigner dans le remords et les convulsions, seul le Diable pouvant oser exprimer la vie dans ces corps bafoués. On soignait ce mal par des chants religieux destinés à chasser le mauvais sort. Puis la tarentelle devint une danse, qui devait être très vive pour donner le vertige aux démons et faire tomber la fièvre. Cette danse devint très populaire à Naples au début du XVIIIe siècle. Ville occupée longtemps par les espagnols, Naples intègra rapidement à la tarentelle des influences du fandango espagnol, tout en conservant le rythme de base.
Connie Valentini a étudié le chant avec Nella Tuzzi, Tiziana Ghiglioni et Gianna Montecalvo et au Conservatorio Niccolò Piccini de Bari puis au Conservatorio Nino Rota de Monopoli.
Durant ses études elle approfondit les différentes techniques du chant en suivant des masterclass avec Enrico Rava, Rachel Goud, Israel Varela, Alfredo Paixao, Sergio Bellotti, Steve Hunt, Daniele Di Bonaventura, Anne Ducros, Fabrizio Bosso, Bob Stoloff, Paola Folli et d'autres.
Elle a collaboré avec de grands musiciens de jazz italiens et étrangers comme Marco Tamburini, Tony Scott, Afredo Paixao, Robertinho De Paula, Achille Succi, Daniele Di Bonaventura, Tiziana Ghiglioni, Gianni Lenoci, Irene Aebi Lacy, Pasquale Angelini, Nando Di Modugno, Vito Amatulli, Giuseppe Amatulli, Roberto Re David, Pippo D'Ambrosio, Egidio Marchitelli, Vito Di Modugno, Mimmo Campanale, Tonino Dambrosio, Antonio Nisi, Ettore Carucci, Pino Picchierri, Felice Mezzina, Camillo Pace, Stefano Battaglia, Nico Gori, Paolo Fresu, Dario Cecchini...
En décembre 2010, en collaboration avec Camillo Pace, elle enregistre Urhu Wetu pour Dodicilune. En 2013 sort Al di là del bene e del mare avec l'Antonio Dambrosio Ensamble.
Elle se produit avec Daniele Di Bonaventura et Massimiliano Conte dans le duo MATKA.
I Fratelli Mancuso, Enzo e Lorenzo, sont deux chanteurs, compositeurs et polyinstrumentistes originaires de Sicile.
Nés à Sutera dans la province de Caltanissetta, ils émigrent à Londres au milieu des années 70. Ils y résident huit ans, travaillant dans des usines métallurgiques. Ils commencent à recomposer les fragments du patrimoine musical de leur terre.
De retour en Italie en 1981, ils s'installent à Città della Pieve en Ombrie. Ils se produisent dans de petits théâtres en Allemagne et en France.
En 1986, ils rencontrent en Espagne Joaquin Diaz, savant et musicien de renom avec qui ils entameront une étroite collaboration: les fruits de cette rencontre seront la gravure du premier L.P. Nesci Maria et le deuxième L.P. Romances de alla y de aca..
Ils participent ensuite à des festivals en Italie, en Europe et dans des pays tels que la Tunisie, le Japon, l'Ouzbékistan, la Russie, le Brésil, l'Uruguay, l'Argentine, l'Indonésie, la Croatie.
En 1993, ils ont rassemblé, avec leurs propres compositions, les chansons de leur pays sur le CD intitulé Sutera, la tradizione musicale di un paese della Sicilia (SudNord Roma 1993). En 1997, ils ont sorti le CD Bella Maria pour Amiata Records.
En 1998, Anthony Minghella choisit une chanson du CD Bella Maria pour la bande originale du film The Talented Mr. Ripley et leur écrit spécialement des rôles aux côtés de Matt Damon, Gwyneth Paltrow et Jude Law, et se dit très frappé « par leurs visages antiques » et leurs voix: « anciennes et dures comme la terre ».
À l'automne de cette année la préparation d'un CD et une vidéo pour le label américain Putumayo World Music intitulé Italian odissey, qui seront distribués dans le monde entier en 2000.
En mars 2003 sort pour Amiata Records le Cd Cantu, salué par la critique comme « l'une des expressions les plus authentiques et les plus excitantes d'une chanson d'auteur actuelle et richement élaborée, mais bien ancrée dans une tradition populaire forte et robuste. « Entre-temps, ils se consacrent aussi authéâtre, composant de la musique pour plusieurs spectacles, dont la Médée d'Euripide pour le réalisateur Emma Dante.
En septembre 2004 également, ils préparent le concert Spartenza Amara, qu'ils présenteront dans les théâtres de Buenos Aires (Argentine), Montevideo et San José (Uruguay) et Sao Paolo (Brésil). En 2007 et 2008, ils participent à la 3ème et à la 4ème édition du Festival Giuseppe Sinopoli.
Appelés à jouer dans toute l'Europe, les frères Mancuso se consacrent également à l'enseignement de la tradition musicale sicilienne.
En 2008, sort, toujours avec Amiata Records, Requiem , un « concerto mystique pour voix, chœur de femmes, instruments et quatuor à cordes », conçu et créé avec le compositeur Carlo Pedini. La même année, ils publient pour la Casa Editrice Squilibri di Roma L'isola' Timida: Forme di vita nella Sicilia che cambia (1970-2005) d'Antonino Pennisi, avec leurstextes poétiques et un DVD de leurs musiques.
En 2010 ils signent la musique de "Rumore di acque" de Marco Martinelli, un texte sur les drames méditerranéens produit par le Teatro delle Albe-Ravenna.
Les drames méditerranéens produits par le théâtre Teatro delle Albe-Ravenna, interprétés par Alessandro Renda, des scènes et des costumes d'Ermanna Montanari, qui fait ses débuts au Festival de Ravenne: dans le spectacle qui mènera aux théâtres de Mons, Stuttgart, New York, Chicago, les Fratelli Mancuso interprètent leur musique en direct.
Discographie
L' Ensemble Conductus est une formation composée d'un noyau stable de 16 archets qui évolue selon les programmes et les projets. L'Ensemble a été créé en 1999. On remarque immédiatement l'originalité des programmes et de l'exécution où se confrontent tradition et modernité ainsi qu'une attention particulère pour la relecture de matériels d'origine populaire. Ces éléments ont toujours assuré à l'ensemble un fort impact auprès du public et une position à part dans le panorama artistique contemporain.
Aux côtés de Marcello Fera qui en est le directeur artistique, l'Ensemble Conductus a travaillé avec les chefs d'orchestre Michael Kapsner, Tonu Kaliuste, Michael Radulescu e avec des formations et des solistes de renommée internationale tels que Stephan Picard, Gemma Bertagnolli, Claudia Schneider, Maria Pia de Vito, Estonian Philarmonic Choir, Giacomo Agazzini, Luisa Sello, Massimiliano Genot, Michael Pisaro. Collabora con istituzioni locali come l'Accademia Europea d'Organo di Coldrano, Musik Meran, Associazione Musicale Meranese, Ars Cantandi. Settimane Musicali Meranesi. Nombreuses sont les créations auxquelles il a donné vie au cours de ces années et l'attention pour les jeunes compositeurs auxquels il a commandé des œuvres comme Eddy Serafini, Michael Lösch, Luca Sticcotti, Andrea Chenna, Paola Brino, Osvaldo Coluccino, Stefano Taglietti, Mario Pagotto, Fabrizio De Rossi Re, Lucio Gregoretti, Vito Palumbo, Albert Mayr.
(texte traduit de l'italien d'après le site de l'Ensemble, )
Ensemble Conductus:
Veronika Egger - violon
Ursula Mühlberger - violon
Maria Zaharia - alto
Nathan Chizzali - violoncelle
Silvio Gabardi - contrebasse
Marcello Fera - direction
https://www.conductus.it/ensemble/
Né en 1966 à Gênes, Marcello fera est diplômé en violon du Conservatoire de cette même ville.
Au début des années 90, il crée ses propres formations qui vont œuvrer dans les domaines de l'improvisation, de la chanson et du répertoire classique.
En 1986, il intensifie son activité de compositeur et de directeur, et présente régulièment en public ses propres productions.
Il est directeur musical de l'Ensemble Conductus qu'il a fondé en 1999 et directeur artistique de l'association Conductus.
Chanteur et compositeur napolitain, Carlo Faiello fait des études de contrebasse au conservatoire de Naples. Diplomé, il entre dans l'orchestre de Roberto De Simone et dans la Nuova Compagnia di Canto Popolare à travers différents spectacles: La gatta Cenerentola, Cantata di Masaniello, Carmina Vivianea, Le disgrazie di Pulcinella. Il écrit et compose pour plusieurs albums : Medina, Tzigari, Incanto acustico, Pesce d''o mare. Il participe au Festival de San Remo comme auteur pour la NCCP avec Pe' Dispietto (1992), qui remporte le prix de la critique, et Sotto il velo del cielo (1998) qui se classe 15e. Il écrit aussi pour Roberto Murolo, L'Italia e bbella, morceau qui remporte un grand succès à San Remo de la part de la critique.
Créé par Carlo Faiello et Orlando Forioso pour le spectavle Napoli Decameron, le Pelle Voci Corde (PVC) Napoli Quartet est composé de Imma Argiento, Maurillio Taiani, Pasquale Nocerino et Francesco Di Vicino.
Ce groupe est formé de huit hommes tous originaires du port de Gênes ou des alentours.
Leur répertoire de chants polyphoniques est double : le trallaléro très ancien et la chanson génoise issue du monde populaire.
Le trallalero génoese est une forme de chant traditionnel qui se chante à plusieurs voix sans accompagnement instrumental. Il est pratiqué par des hommes regroupés au sein de formations appelées squadre (équipe). Le nombre de leurs membres varie de huit (chiffre idéal) à douze/treize. Ils sont couramment appelés chanteurs. Chaque squadra est formée de quatre solistes et d'un groupe de bassi (basses). Parmi les voix solistes l'on trouve : le contralto (contralto) (ou contraeto), le tenore (tenor) (ou primmo), le baritono (baryton) (ou controbasso) et la chitarra vocale (guitare vocale) (a chitära).
Il n'existe pas de partitions écrites. L'étude assidue lors des répétitions réduisant au strict minimum les improvisations, l'on pourrait alors parler de partition transmise et apprise oralement.
Le terme trallalero fait référence à un morceau traditionnel anonyme. Les vers, habituellement en italien, sont agrémentés de termes dialectaux. Les rares et sûrement plus récents trallalleri en dialecte suivaient les mêmes critères. Les paroles des trallalleri anciens étaient glanées ça et là parmi des textes qui avaient eux-mêmes d'antiques origines. Une fois les morceaux réduits et adaptés, on intercalait entre les paroles restantes, des syllabes (la-la-la), le tout au gré de l'imagination et de la capacité d'interprétation des chanteurs. La chanson d'auteur représente une partie considérable du répertoire. Il s'agit de chansons en génois qui ont été intégrées au répertoire des squadre au cours des années vingt.
Les origines, la façon dont est né le trallalero ne sont pas élucidées et aujourd'hui encore le sujet intrigue et passionne. Des chanteurs nés au début du XXe siècle se souviennent que cette tradition leur a été transmise par leurs aînés qui avaient eux-mêmes commencé à la chanter dès la moitié du XIXe siècle.
Une des hypothèses les plus vraisemblable de définition d'une voie sociale propice à l'émergence et au développement du trallalero opte pour une origine venue de la terre (et non de la mer).
Il s'agit d'un chant né « les pieds sous la table », qui s'est développé dans un contexte convivial (les tavernes) que les femmes ne fréquentaient nullement. La disposition en cercle dérive, selon toute probabilité, de celle des chanteurs autour d'une table.
Cette disposition est encore largement respectée pendant les répétitions ; elle est nécessaire au regard de l'autre, à l'observation du mouvement des lèvres et à la synchronisation, fruit de l'entente entre les chanteurs.
Le trallalero est donc un chant sans fonction aucune, sauf peut-être une fonction ludique. Il a eu tout le temps de s'améliorer, d'être longuement étudié sous la houlette de quelques personnes ayant une bonne oreille et une solide connaissance de la musique.
La tendance virtuosoinstrumentale du trallalero à modifi er et réduire des textes au départ plutôt longs (tels ceux de l'arrière-pays) s'explique par cette aspiration à l'urbanisation de la musique traditionnelle qui devient une musique de concert.
Le groupe :
Claudio Valente – contralto
Matteo Merli – tenore
Pepi Zacchetti – baritono
Fabrizio Parodi – voce chitarra
Angelo Asborno – basso
Franco Sacchi – basso
Ivo Domenichella – basso
Yuri Domenichella – basso
Attaché à la profondeur du chant et à la puissance extatique de la musique, Davide Ambrogio s’inscrit dans la tradition orale d’Aspromonte (Italie du Sud)
où chaque son et chaque morceau nourrissent un rituel.
Ce chanteur multi-instrumentiste calabrais propose un spectacle immersif autour de la voix, utilisant la lyre, la guitare à crayons, le tambour sur cadre, la zumpettana,
la cornemuse et l’électronique en direct.
De la berceuse au chant de protestation, Davide Ambrogio balaie l’opposition entre tradition et modernité en plaçant la voix au cœur du débat.
Des chants de luttes, de dévotion, de conjurations ou une berceuse… évoquent et invoquent la tradition rituélique de son Aspromonte natal. Un son des origines qui traverse les multi-instruments et le corps chantant (voix, lyre, guitare, cornemuse, zumpettana, électronique).
Cadira Trio est composé d'Eugenia Amisano, voix, Paolo Traverso, instruments à cordes et Ivano Battistion, accordéon.
La proposition musicale de Cadira mêle des chansons du répertoire populaire et ancien espagnol et sépharade, avec des chants
de terre et de mer collectés dans le bassin méditerranéen, du chant sacré libanais à la tradition italienne et occitane, pour atterrir enfin sur les côtes d’Amérique Latine.
Dans un voyage évocateur et intime sur les vagues du temps.
Rachele Andrioli est une des artistes les plus reconnues et originales de la nouvelle génération de musiciens issues de la région des Pouilles dans le sud de l’Italie. Chanteuse, auteur compositrice et multi instrumentiste, elle s’accompagne en concert aux tambourins, flûtes et avec divers instruments à cordes.
Elle se passionne pour les traditions vocales et rythmiques de sa région le Salento et explore à travers ses recherches, le dialogue musical avec d’autres cultures.
Ancrée dans les traditions mais cherchant toujours la voie innovatrice, sa voix singulière l’a vue collaborer avec de nombreux artistes internationales comme Arto Lindsay, Piers Faccini, Baba Sissoko et Roopa Mahadevan.
Elle se passionne pour les traditions polyphoniques, donnant de nombreux ateliers autour de la voix et a fondé le cœur de femmes de la région des Pouilles, Coro a Coro.
Elle a publié trois albums avec l’accordéoniste Rocco Nigro et en 2022 publie “Leuca” son premier album solo.
Musicien, compositeur et chanteur, Tilo Wachter est né à
Müllheim-Baden. Ses études de percussions latines l'ont conduit au Conservatoire de Musique de Rotterdam.
Un peu plus tard, il réussit à s'imposer comme formateur et directeur musical de nombreux projets de performances, de danse et de musique avec « Elan Wales & Italy »
et la « New York Dance Company », pour finalement revenir dans sa ville natale en 1996 et fonder son fonder sa propre école de percussions.
Il développe sa propre approche pédagogique mêlant performance, improvisation et cours de musique, posant ainsi les bases de la « découverte de la musique intérieure ».
Dans sa recherche de l'essence de la musique, il explore continuellement de nouveaux instruments afin d'élargir son langage authentique. En 2002, Tilo Wachter découvre le Hang, actuellement le plus jeune instrument au monde et l'instrument pour créer le nouveau, l'inconnu, une sensation d'espace intérieur. Tilo Wachter se considère comme un « compagnon de voyage musical dans les paysages intérieurs ».
José Galàn Garcìa, chanteur gitan connu dans le monde du flamenco sous le nom de José El De Los Camarones, est né à Jerez de la Frontera (Cádiz) en 1955.
Après 17 ans de vie professionnelle de ses parents (Jordi Savall et Montserrat Figueras) à la Schola Cantorum Basiliensis, la famille Savall revient à Barcelone quand Ferran a 6 ans, sa sœur et lui supportant mal les rigueurs du climat suisse. Ferran s'oriente lui aussi vers la musique. Il joue du théorbe et chante avec des passages improvisés dans le disque Du temps & de l'instant réalisé avec ses parents, sa sœur Ariana et le percussionniste Pedro Estevan, paru en 2005. Ce disque alterne les morceaux vocaux et instrumentaux issus de différents pays riverains de la Méditerranée, avec des incursions en Afghanistan, en Bretagne, au Mexique et chez Marin Marais. Ferran est par ailleurs guitariste, s'accompagnant au chant avec des improvisations, et avec son propre style où se mêlent des influences de blues, de jazz, de musique traditionnelle catalane et de musiques du monde. En dehors des contacts qu'il a pu nouer par lui-même, ses parents lui ont fait connaître de nombreux amis musiciens de tous horizons géographiques.
En 2009, il sort son propre disque, Mireu el nostre mar (Contemplez notre mer en catalan, avec une allusion à la mer Méditerranée, mare nostrum en latin), nourri de ces différentes influences : chants traditionnels Catalans, folk intimiste, musiques indiennes et orientales. On y retrouve le traditionnel catalan La canço del lladre (La chanson du voleur) et la berceuse hébraïque Noumi, noumi (yaldati) Dors, dors (ma fille)), présents dans le disque familial. Parmi les autres morceaux figure une version peu connue de l'hymne catalan Els Segadors (Les moissonneurs), où il s'accompagne au piano ; c'est une complainte qui dénonce les souffrances de toute guerre. Quant à la chanson-titre, Mireu el nostre mar, elle s'inspire librement de la mélodie du chant de Noël El cant dels ocells (Le chant des oiseaux), également présent dans Du temps & de l'instant.
Discographie
2005 : Du temps & de l'instant (Alia Vox)
2007 : Lachrimae Caravaggio (Alia Vox), voix, avec son père et d'autres musiciens
2009 : Mireu el nostre mar (Alia Vox), avec d'autres musiciens
2009 : Peiwoh (Alia Vox), théorbe et voix, avec sa sœur Arianna et d'autres musiciens
2014 : Impro (Alia Vox)
Jordi Savall est une personnalité musicale parmi les plus polyvalentes de sa génération. Depuis plus de cinquante ans, il fait connaître au monde des merveilles musicales laissées à l'obscurité, l'indifférence et l'oubli. Il découvre et interprète ces musiques anciennes, sur sa viole de gambe ou en tant que chef. Ses activités de concertiste, de pédagogue, de chercheur et de créateur de nouveaux projets, tant musicaux que culturels, le situent parmi les principaux acteurs du phénomène de revalorisation de la musique historique. Il a fondé avec Montserrat Figueras, les ensembles Hespèrion XXI (1974), La Capella Reial de Catalunya (1987) et Le Concert des Nations (1989) avec lesquels il a exploré et créé un univers d'émotion et de beauté qu'il diffuse dans le monde entier pour le bonheur de millions d'amoureux de la musique.
Avec sa participation fondamentale au film d'Alain Corneau Tous les Matins du Monde (récompensé par le César à la meilleure bande son), son intense activité de concertiste (140 concerts par an, environ), sa discographie (6 enregistrements annuels) et la création en 1998, avec Montserrat Figueras, de son propre label discographique Alia Vox, Jordi Savall démontre que la musique ancienne n'est pas nécessairement élitiste, mais qu'elle intéresse un large public de tous âges, toujours plus divers et nombreux. Comme le définit le critique Allan Kozinn dans le New York Times (2005), son travail infatigable en concerts et enregistrements « n'est pas simplement une récupération musicale mais plutôt une réanimation créative ».
Au fil de sa carrière, il a enregistré et édité plus de 230 disques dans les répertoires médiévaux, renaissants, baroques et classiques, avec une attention particulière au patrimoine musical hispanique et méditerranéen. Ce travail a été souvent récompensé par de nombreux prix comme plusieurs Midem Awards, des International Classical Music Awards et un Grammy Award. Ses programmes de concerts ont su convertir la musique en un instrument de médiation pour l'entente et la paix entre les peuples et les cultures différentes, parfois en conflit. Nul hasard donc si en 2008, Jordi Savall a été nommé Ambassadeur de l'Union Européenne pour un dialogue interculturel et, aux côtés de Montserrat Figueras, « Artiste pour la Paix », dans le cadre du programme « Ambassadeurs de bonne volonté » de l'UNESCO.
Sa contribution à la découverte et à la représentation des opéras de Vicent Martin i Soler Una cosa rara et Il burbero di buon cuore a été suivie, à la tête du Concert des Nations et de La Capella Reial de Catalunya, par celles de L'Orfeo de Monteverdi, du Farnace de Vivaldi, d'Orfeo ed Euridice de J.J. Fuxainsi que d' Il Teuzzone de Vivaldi.
Sa féconde carrière musicale a été couronnée de récompenses et de distinctions tant nationales qu'internationales dont nous pouvons citer les titres de Docteur Honoris Causa des Universités d'Evora (Portugal), de Barcelone (Catalogne), de Louvain (Belgique) et de Bâle (Suisse). Il a aussi reçu l'insigne de Chevalier de la Légion d'Honneur de la République Française, le Prix International de Musique pour la Paix du Ministère de la Culture et des Sciences de Basse Saxe, la Medalla d'Or de La Generalitat de Catalogne et le prestigieux prix Léonie Sonning, considéré comme le Prix Nobel pour la musique. « Jordi Savall met en évidence un héritage culturel commun infiniment divers. C'est un homme pour notre temps ». (The Guardian, 2011).
Rocío Márquez poursuit, sans compromis, une fulgurante carrière au firmament du flamenco. Fidèle à son approche innovante, son nouvel album "Firmamento" dévoile un répertoire inédit. Son chant clair et profond se marie aux sonorités inattendues du piano, du saxophone ou du marimba du groupe Proyecto Lorca.
Un grand BRAVO à @rociomarquezoficial pour ce trophée du "Meilleur album de musiques du Monde"
Artiste de cabaret aux personnages Queer Glam, performeur en dentelles et sabots, il désacralise la tradition pour la hisser sur un versant électronique à l'esthétique déroutante… Aussi touchant que transgressif, cet iconoclaste formé au classique s'est entouré pour ce second album du génial producteur barcelonais, Raül Refree - autre talentueux agitateur de musiques traditionnelles pour Rosalía, Niño de Elche, Rocío Márquez ou Cocanha. À partir de collectages remixés de chants anciens asturiens et galiciens - xiringüelu, vaqueiras, muineiras, cesteiros - il déconstruit un patrimoine rural que son sens unique de l'interprétation et sa voix sensuelle réinventent sur scène en un folk-show mélodique époustouflant !
Passionné de musique, Rodrigo Cuevas étudie le piano et le tuba au conservatoire de Barcelone dès l'âge de 13 ans. Il collabore avec plusieurs cabarets à Barcelone et apprend à jouer de la fanfare et du tambourin. De toutes ces connaissances, il défie les codes et crée une musique détonante d'un style unique. Il fait briller ses créations grâce à son jeu d'acteur et son interprétation comico-tragique qu'il agrémente d'un look atypique. Utilisant les musiques du folklores Asturies, son spectacle El Mundo Por Montera est un succès et marque une tournure dans sa carrière. Il performe en Allemagne, en Angleterre ou encore en Italie. Sa deuxième création scénique, Tròpico de Covadonga, un mélange de folk et d'électronique, d'humour et d'érotisme agrémenté de chorégraphies contemporaines, créée une atmosphère et un show sur scène qui ne laisse personne indiffèrent. Il crée un autre spectacle Barbiàn : Zarzuela-Cabaré inspiré des musiques de cabaret dont il a fait la première au festival d'été de Madrid Los Veranos de la Villa.
"Je n'appellerai pas ça provocation. Je ne veux pas provoquer. C'est beaucoup plus simple que ça, j'ai besoin de m'exprimer et toutes les histoires que j'ai en moi. Je n'invente rien. Tout cela a déjà été fait il y a 70 ans ou plus. Dans le folklore, vous pouvez trouver les valeurs de la vie." Rodrigo Cuevas
© lacostastudio
Le « Freddie Mercury des Asturies » a fait chavirer hier soir la Cour de l'Archevêché.
David Mayoral est né en 1973 à Madrid. Il étudie le piano et la pédagogie au Conservatoire Padre Antonio Soler.
Après la fin de ses études classiques, il commence à apprendre les percussions traditionnelles et orientales avec Pedro Estevan. Au cours de ses recherches dans la musique ancienne et traditionnelle, il a étudié en compagnie de percussionnistes marocains et égyptiens, et a suivi les Master classes de Keyvan Chemirani et Pejman Haddadi (Zarb iranien) et Glen Velez (Req). Il se produit régulièrement avec des ensembles de musique ancienne tels que l'Ensemble L'Arpeggiata, Hesperion XXI, Kapsberger Consort, Camerata Iberia, Mudéjar (Begona Olavide), les Sacqueboutiers, Orphenica Lyra (Jose Miguel Moreno), La Trulla de Bozes, Pulcinella Ensemble, etc.
Dans le domaine de la musique ethnique et traditionnelle, il s'est produit avec Radio Tarifa, Luis Delgado Ensemble, Compania Flamenca de Joaquin Ruiz, etc.
Il est également membre de Transit, un trio basé à Madrid, qui montre avec pédagogie les différentes traditions concernant les percussions du monde entier.
Raül Fernández Miró, plus connu comme Raül Refree, né à Barcelone en 1976, est un producteur, musicien et compositeur espagnol.
Les productions de Refree fusionnent rock expérimental, flamenco, chanson et pop avec parfois des touches de jazz, selon le projet.
Il interprète ses chansons en espagnol et en catalan.
Il a produit les disques d'artistes tels que Lee Ranaldo, Rocío Márquez, Roger Mas, Nacho Umbert, Senior i el Cor Brutal, Christina Rosenvinge,
Las Migas, Silvia Pérez Cruz, Josh Rouse, Kiko Veneno, Mala Rodríguez, entre autres.
En 2014, Raül Refree sort l'album Granada avec la chanteuse Sílvia Pérez Cruz.
En 2017, il sort l'album Los Ángeles avec la chanteuse Rosalía.
Discographie
Quitamiedos (Acuarela, 2002)
Nones (Acuarela, 2003)
La matrona (Acuarela, 2005)
Els invertebrats (Acuarela, 2007)
Matilda (Marxophone, 2010)
Tots Sants (2012)
Nova Creu Alta (El segell del Primavera, 2013)
Granada (2014, Universal Music Spain), avec Silvia Pérez Cruz
Los Ángeles (2017, Universal Music Spain), avec Rosalía Vila
Lors d'une soirée Fado, les voix sont authentiques: pas d'amplification externe, pas d'ornements, pas de filtres. Juste du nerf, du talent, de l'âme, de la passion.
Raül Refree comprend bien la passion, et comment celle-ci marque les voix.
Figure de la scène hard-rock catalane des années 90, Raül Fernandez Miró, dit Refree, s'est transformé depuis en un producteur des plus éclairés. Révélateur notamment de voix féminines incroyables de l'Espagne contemporaine, il a contribué à la mise en orbite des carrières de la remarquable Rocío Márquez avec son album El Nino, de l'émouvante Sílvia Pérez Cruz en produisant son album Granada (disque d'or) ou du phénomène international Rosalia et son album Los Angeles.
Cette fois, Raül Refree, a été happé par un chant de sirène lancé de l'autre côté de la frontière de son pays natal.
Avant de croiser son destin avec le révolutionnaire pygmalion, Lina poursuivait au Portugal une carrière acclamée de fadista traditionnelle sous le pseudonyme de Carolina.
C'est dans l'une des plus célèbres maisons de fado, tenue par le guitariste de renom Mário Pacheco qui a accompagné les plus grands artistes, dont Amália Rodrigues, que Raül Refree est tombé amoureux de la voix de Lina.
Pour ce projet de modernisation radical du fado, le répertoire abordé ici est des plus sacrés puisque puisé dans celui de la reine absolue du genre Amália Rodrigues.
Raül et Lina ont convenu qu'ils devraient explorer son répertoire en supprimant les dogmes instrumentaux du fado, tout en maintenant la profondeur de l'âme. Lina désormais se présente sous son véritable prénom et se donne corps et âme à une mission en accord avec sa nature profonde.
Célèbre pour son inventif jeu de guitare, Raül Refree a donc fait table rase de l'orchestration traditionnelle à base de cordes pour se concentrer sur l'utilisation inspirée de claviers, piano pur ou arrangé, orgues, synthés et ornementations électroniques. Il construit d'étonnants climats aériens ou crépusculaires, tout en respectant les harmonies indissociables des classiques repeints à neuf. Les guitares traditionnelles du Fado uniquement dans notre imagination, mais la force de cette voix véridique est là, tout le temps.
Raül Refree et sa longue carrière en tant que producteur pop stimulant travaillant avec des dizaines d'artistes, fait preuve d'une intuition extraordinaire.
Lina, avec une voix mûrie par les nuits dans les Club de Fado, sa propre dévotion à Amália Rodrigues et toutes les grandes voix qu'elle a entendues est une artiste vraie qui émeut profondément.
Dans les chansons telles que Barco Negro, Foi Deus, Ave Maria Fadista, Medo ou Gaivota, chacune d'elles étant un monument de l'histoire du Fado, Lina est avant tout humaine, émouvante, arrachant les mots du cœur plutôt que de les façonner avec la technique qu'elle connaît. Son interprétation au travers des arrangements de Raül Refree et de cette approche électronique unique met en lumière le fado en soulignant sa condition universelle.
Le fado est un patrimoine immatériel de l'humanité, une culture qui aide à identifier un pays dont les gens parlent, une culture qui a amené de nombreux artistes à Lisbonne. Des artistes à la recherche d'un territoire immaculé dans le Fado, un moment d'authenticité dans un univers musical souvent ébloui par l'artifice.
C'est exactement ce qui a amené Raül Refree à Lisbonne: cette recherche de ce qui est nouveau et intemporel, de ce qui vous fait frissonner, de ce que le monde a besoin d'écouter, même si parfois vous devez enfreindre les règles.
Parce que c'est ainsi que vous finissez par faire l'histoire !
Raül Refree & Lina : deux grands noms de la scène ibérique qui réinventent le fado traditionnel version 21e siècle. Si les guitares ont fait place aux claviers, les mélodies intemporelles des chansons portées par la magnifique voix de Lina suscitent la même émotion. De sa voix puissante mais d'une texture farouchement intime, elle est capable en une phrase musicale d'attirer un oiseau sur le rebord d'une fenêtre et de faire sauter les portes de l'opéra ! En totale harmonie avec les paysages sonores expérimentaux de Raül Refree, elle incarne la tradition avec sincérité et sensualité. Un joyau de modernité dans l'esprit éternel du fado.
Niño de Elche, l’un des artistes les plus innovants de la scène contemporaine espagnole à l’image de ceux avec qui il collabore (Israel Galvan, Angélica Liddell, Rocio Molina, Raül Refree) offre depuis toujours un dialogue fécond entre tradition espagnole, avant-garde et subversion.
Celui qui dénonce avec provocation le conservatisme inhérent au flamenco en défendant un art expérimental et mouvant célèbre avec son nouvel album Flamenco. Mausoleo de Celebración Amor y Muerte, sous les atours d’une cérémonie intime le flamenco et son éternel recommencement.
Le flamenco est mort, vive le flamenco !
Presse :
« Avec le faussement funeste Flamenco, mausoleo de celebración, amor y muerte, il revient sans crier gare à la source, voix, palmas, guitare, quelques invités (Rocío Molina, Rosalía) mais surtout sa voix, brutale, au premier plan. On ne sait pas par quel bout théorique le prendre, mais c’est terrassant de beauté ». Olivier Lamm Libération
Portrait de Niño de Elche sur Nova (La Potion, Jeanne Lacaille)
La majorquine Júlia Colom a découvert le jazz à l’âge de 14 ans. Après avoir interprété des chansons populaires baléares, catalanes et méditerranéennes avec le guitariste Josep Munar, elle vient d’entreprendre un nouveau projet avec le guitariste Joan Arto, le contrebassiste Jordi Gaspar et le batteur Jeroni Sureda. Au Fringe, elle se présente en trio. Issue de la pépinière du Taller de Músics, la musique de Júlia Colom combine des sonorités méditerranéennes qui naviguent entre le jazz et les rythmes pop.
Réputée pour ses interprétations obsédantes du répertoire de la légende du fado Amália Rodrigues, la chanteuse a grandi dans le nord du Portugal, étudié le théâtre et l'Opéra à Porto avant de se consacrer au fado et de sortir deux albums, en 2014 et en 2017, sous le nom de Carolina.
Avec la volonté de faire évoluer sa musique, la chanteuse invite le producteur dans un club lisboète, la magie opère. Réunis sans plan précis, ils expérimentent, Raül Refree s'essaye à la guitare, trop classique, Il abandonne. C'est avec un piano à queue et ses vieux synthés, un Minimoog, un Pro One et un Jupiter; un Hammond B-3) un harmonium et un Fender Rhodes, qu'il va trouver le parfait écrin pour la voix bouleversante de Lina Rodrigues qui reste comme en apesanteur.
Si Amalia Rodriguez lui a donné le goût du fado, António Zambujo en incarne aujourd'hui le renouveau. Compositeur talentueux et arrangeur hors norme, il aime sortir des sentiers battus et s'inspirer des musiques d'ailleurs comme celle de sa région d'origine, le canto. Son fado est enrichi de chuchotements, de parfums brésiliens et capverdiens et de touches jazzy au swing léger et solaire. Il s'inspire des petites joies et rêveries quotidienne et charme les scènes du monde entier, de de Londres à Lisbonne et de New-York au Brésil où son succès est immense. Son approche très poétique et son timbre de velours évoquent les grandes voix de la musique populaire brésilienne comme Joao Gilberto.
António Zambujo est né en septembre 1975 Beja dans l'Alentejo. À l'âge de huit ans, il entreprend l'étude de la clarinette. Marqué par le cante alentejano, le chant polyphonique traditionnel de sa région natale, il manifeste cependant très tôt un goût pour le fado. Après ses études de clarinette, il part s'installer à Lisbonne, où il devient immédiatement l'un des artistes attitrés du Clube de fado, l'une des grandes maisons de fado de la capitale située dans le quartier d'Alfama.
Peu après, il participe au spectacle musical Amália, qui est resté à l'affiche pendant quatre ans à Lisbonne. Sa carrière prend un nouveau départ, en 2007, avec la publication de l'album Outro sentido chez Harmonia Mundi, qui a obtenu les 4 forte de Télérama.
Lula Pena, née le 15 mai 1974 à Lisbonne, est une chanteuse, compositrice, guitariste et interprète de fado et de musiques du monde.
Elle se lance dans la chanson à Bruxelles. Elle interprète des textes personnels et reprend quelques fados classiques. Le directeur d'une maison de disques la remarque lors d'un concert dans un club de jazz de Louvain. Il produit son premier album, Phados, en 1998, avec des fados d'Amalia Rodrigues (la morna Sodade), des textes des brésiliens Caetano Veloso, Chico Buarque ou l'influence de Cesária Évora.
En 2010, elle sort Troubadour, composé de 7 actes. La composition est hétéroclite : durées variables, musique dissociée, texte poétique, langues (portugais, français, espagnol ou anglais). Elle sélectionne quelques phrasés qu'elle remixe comme : Nature Boy d'Eden Ahbez, ou Luna Tucumana d'Atahualpa Yupanqui.
En 2017, elle sort Archivo Pittoresco. C'est un recueil polyglotte composé de chansons folk de divers pays. On y retrouve Violeta Parra, Louis Scutenaire, Giuseppe Rachel, ou Mános Hadjidákis.
La Noeva est un ensemble féminin a cappella créé à Liège au printemps 2012 par six chanteuses désireuses d'aborder un répertoire original de musique médiévale, traditionnelle et contemporaine. Depuis sa création, l'ensemble tient particulièrement à mettre en résonance des chants du Moyen-âge avec des compositions vocales d'aujourd'hui.
Elles se produisent le plus souvent a cappella mais également accompagnées de musiciens : Jowan Merckx (flûte, cornemuse, percussions), Fabien Moulaert (orgue)...
De Hildegard von Bingen (XIIe s.) aux motets du Manuscrit de Montpellier (XIIIe s.) en passant par une (re)découverte du Codex Las Huelgas (ca 1300, transcription par Vincent Grégoire) et du Llibre Vermell de Montserrat (Catalogne, XIVe s.), les chanteuses abordent un répertoire aussi bien monodique que polyphonique, aux thématiques riches et variées. Leurs projets s'accompagnent toujours d'une réflexion sur la mise en espace, qui vient renforcer le sens de chacun de leur concert.
L'année de sa création, l'ensemble a été invité à se produire dans le cadre du Festival de Wallonie (Nuits de Septembre) et a été réinvité l'année suivante. La Noeva s'est également produit à la cathédrale Saints Michel et Gudule, à l'Espace Garage (Ottignies), à l'église des Bénédictines de Liège dans le cadre des concerts de Noël de l'asbl Art et Orgue, à l'église N.D. de la Chapelle dans le cadre du Festival L'orgue en août (Bruxelles), à l'église St Maurice de Lille, à l'Abbaye de Maredret dans le cadre d'un weekend dédié à Hildegard Von Bingen, à l'église du Béguinage de Saint-Trond (organisation du centre culturel De Bogaard), à l'église St Jean Baptiste de Herve (Festival Ombres et Lumières), à l'église St Servais dans le cadre du festival Voces Cruci (Liège) et dans des lieux plus insolites... comme les grottes de Goyet.
L'ensemble bénéficie du précieux soutien de l'Abbaye de Leffe où il travaille en résidence depuis janvier 2016, sous le regard artistique de Els Janssens-Vanmunster (Mora Vocis).
Depuis une quarantaine d'années, la redécouverte d'un répertoire et de techniques oubliés a bouleversé le paysage musical européen. Désormais, les partitions d'avant le XVIIIe siècle se jouent quasi-systématiquement sur instruments anciens et conformément aux traités de l'époque. Le nombre d'ensembles baroques, renaissants et médiévaux a ainsi explosé et leur interprétation s'est vue affublée du label « authentique ».
Si, à l'origine de ce mouvement, on pouvait déceler une témérité, une curiosité, un goût de la découverte remarquables, force est de constater que la dynamique s'effrite pour plonger dans toujours plus de « propreté », de soin, de lissage du son. Ensembles hyper-homogènes, tempi imperturbables, voix irréprochables, la musique ancienne conduit trop souvent à un imparable ennui...
L'ensemble belge Graindelavoix évolue depuis près de vingt ans à rebrousse-poil de cette tendance. Ainsi le chef Björn Schmelzer déplore-t-il que l'on ait totalement mis de côté la liberté de l'interprète pour ne retenir que l'académisme énoncé dans les traités.
« [...] la musicologie a ignoré la force intérieure et l'acte de faire de la musique ancienne – condamnée et fondamentalement anachronique à travers les réalisations contemporaines – et s'est focalisée sur la version basique en notes, confondant rapidement la base avec l'essence. Comme si un historien de l'art ne parlait que des pigments pour peinture et de la préparation de la toile et non de l'effet d'un tableau de la Renaissance sur celui qui le regarde ».
Dit autrement, le mouvement d'authenticité de la musique ancienne ne tolère pas que l'on sorte des clous de ce qui a été « codifié », quitte à ignorer tous les écarts possibles alors et à mettre de côté des pratiques essentielles qui n'ont visiblement pas été théorisées parce qu'évidentes et transmises oralement.
Aussi, contre le dogmatisme musical ambiant, Schmelzer choisit-il la liberté. À l'homogénéité du chœur il préfère l'hétérogénéité des voix. À la douceur des timbres, leur âpreté. À la pureté de la ligne, il laisse ses troupes ornementer à l'envi des phrases qui se chargent de circonvolutions mélodiques troublantes. Il n'est qu'à voir la bande. Des allures de Vikings, des gueules qui n'ont rien de lisse. De fait, les voix sont chargées de la gouaille de chacun, riches de différentes nationalités et donc de traditions vocales. Graindelavoix est plus proche de ce qu'on nomme musique du monde que du « classique » trop souvent « propret ».
Björn Schmelzer est, comme Théodore Monod, chercheur d'absolu, chercheur de vérité, dans l'absolu.
Depuis plus de dix ans, il encourage une forme de révolution dadaïste hors norme. La force de ses propositions vient pour beaucoup de la sculpture d'une matière sonore aux reliefs et aux volumes de cathédrales célestes. Cette expérience nouvelle de l'audition remet en cause la représentation même du gothique musical tel qu'elle a été façonnée depuis une cinquantaine d'années.
Homme de traditions, il aime les bousculer car il n'a pas oublié que dans tradition, il y a transmission et réception de quelque chose d'immatériel qui est à chaque fois renouvelé dans la vie même du don et de l'échange, ensemble.
Les chanteurs qui composent Graindelavoix composent, au sens le plus subjectif, avec leur histoire, ce qu'ils ou elles sont, leur culture et leur... grain de la voix. La formule empruntée à Roland Barthes et condensée en un seul mot redit bien l'importance de ce signifiant intangible (le « grain de la voix ») qui établit un point de contact entre la musique et la langue. Le grain est ainsi « le corps dans la voix qui chante, dans la main qui écrit, dans le membre qui exécute ».
Au fil de la dizaine de disques qui composent la trajectoire de Graindelavoix, des phrases écrites par Björn Schmelzer continuent de me questionner au quotidien quand j'essaye d'exprimer la magie du répertoire ancien et les enjeux de son interprétation aujourd'hui :
« Libérer la musique d'Ockeghem (et la polyphonie du XVe siècle en général) de ses connotations pseudo éthérées, de sa correction pseudo professionnelle et de sa monotonie pseudo historique, tel est le défi de notre interprétation »
"Une voix qui permet de chanter toute sorte d'embellissement, de sorte que l'intensité modale de la ligne est accentuée, plutôt que la verticalité du son n'est affirmée » (autour du maître mot : hétérogénéité)
« Un ténor n'est pas per se une tessiture, mais une fonction. Chanter la ligne aiguë n'est pas une question de registre, mais d'« état d'esprit » et de timbre »
... et enfin, autour de la comparaison entre l'ornementation dans la musique vocale, la coiffure, les habits et l'élément aquatique, liquide :
«Il est intéressant de citer Denis de Chartres (†1471), un contemporain de Gilles Binchois, qui à son tour cite le Summa de Vitiis de Willem Peraldus (après 1250) :
« Une voix brisée semble être le signe d'une âme bouleversée. De même que les boucles de cheveux sont répréhensibles chez l'homme, et l'abus d'ornements chez la femme, il en va de même avec la fêlure de la voix chez les chanteurs ; tout comme le vent produit habituellement des vagues sur l'eau, ainsi en est-il avec le vent de la vanité, qui produit ce tremblement et cette rupture du son ».
Sur l'esthétique de la vox continua (voix continue) :
« Ce phénomène se produit quand les notes se suivent de telle façon que la fin d'une note ne peut se distinguer facilement du début de la suivante autre ; de la même façon lorsque nous regardons les couleurs de l'arc-en-ciel, nous percevons le rouge sans savoir où il commence, où il finit »
Sous des liens qui nous reconnectent à une mémoire perdue à l'aide d'outils (conceptuels, esthétiques, sociaux) en résonance avec notre monde présent, la « musica reservata » n'est plus réservée à un monde spécialisé. Björn Schmelzer réconcilie d'une manière inouïe le plaisir de la musique à la pensée en mouvement. C'est aussi ce qu'offre l'écrin de l'abbaye de Royaumont.
Qui que l'on soit, d'où que l'on vienne, il n'apparaît pas d'association plus évidente que celle du mot « chemin » avec la ville de « Santiago (Saint-Jacques) de Compostela » ; particulièrement quand cette association est portée par un de ses plus fiers ambassadeurs, IALMA : ces 4 ravissantes Galiciennes qui, depuis plus de 15 années, chantent, jouent et dansent leur région à travers le monde entier.
Depuis leurs tout débuts et « Palabras Darei », leur 1er album, que de chemins parcourus.
Des chemins encore vierges de tout passage, aux détours desquels se trouve la rencontre souvent inattendue mais au combien riche en découvertes ; des chemins de traverse qui sentent tellement bon l'aventure et la liberté ; des chemins escarpés qui ont pu parfois semer le doute sur la voie à suivre, des chemins détournés, sources d'expériences nouvelles ; des chemins qui ont ainsi croisé les routes de nombreux artistes aux univers bien différents avec lesquels elles n'ont pas hésité à faire un petit bout de… chemin, tels Mercedes Peon, Dulce Pontes, Carlos Nunez, Kepa Junkera, Eliseo Parra, mais aussi Arno, Zefiro Torna, Philippe Catherine, Renaud, Dick Van der Harst, Yves Barbieux et Urban Trad, Perry Rose, …
C'est donc tout en cheminant, donnant un nombre impressionnant de concerts en Belgique et à l'étranger, que IALMA a forgé puis peaufiné patiemment « Camiño » – la plus belle expression de la maturité artistique de Veronica, Magali, Natalia et Marisol.
Avec ce projet et leur 5ème album : Camiño – de Bruxelas a Santiago, ce sont encore d'autres associations que IALMA cultive…
Leur parcours musical empreint de l'héritage galicien qui coule dans leurs veines est ici vécu, non comme un repli nostalgique sur « le Pays », mais bien comme l'expression d'une identité ouverte sur la ville qui les a vues naître: la Bruxelles cosmopolite, riche de sa multiculturalité, carrefour des chemins du monde, où les racines se rencontrent, s'échangent, se partagent, se mélangent et, parfois, fusionnent.
Camiño est aussi le choix affirmé de l'ouverture à l'autre ; le chant de femmes d'aujourd'hui, témoins de ce contexte troublé où respect, tolérance et expression des différences sont secoués de toutes parts.
Ialma, c'est :
Verónica Codesal
Magali Menendez
Marisol Palomo
Natalia Codesal
Ce trio présente la voix lumineuse d'une des meilleures chanteuses du Conemara, Róisín Elsafty, le son très rare de la harpe médiévale de Siobhán Armstrong, et les couleurs variées des anciennes cornemuses, flûtes et sifflets de Ronan Browne.
La rencontre de ces trois grands musiciens, qui se caractérisent par la fascination profonde, l'amour et le respect de ce passé qui a créé notre présent, laisse présager une soirée chaude, instructive et joyeuse.
Née à Prague, Katerina Ghannudi est une harpiste et chanteuse specialisée dans la musique des premières harpes : médieval, Renaissance, Baroque mais aussi les harpes traditionnelles de Bohème et les harpes celtiquesElle se produit regulièrement comme soliste, et aussi comme basso-continuo dans les ensembles de musique ancienne comme La Folia Barockorchester & Collegium 1704. En 2010 elle a céé avec le luthiste italien Ilaria Fantin le duo "Quintana”
Site : https://www.piesnkozla.pl/
Sutari est un groupe de trois jeunes femmes polonaises. Leur répertoire est basé sur des chants traditionnels de Pologne ou de Lituanie et de compositions originales. Elles sont très influencées par les chants "sutartines" de Lituanie, chantés en parfaite harmonie. Sutari signifie justement consonance, harmonie. Elles utilisent des instruments de musique ainsi que des ustensiles du quotidien.
Barbara Songin - voix, percussions, basetla, percussion, objets du quotidien
Katarzyna Kapela - voix, violon, percussion, ustensiles de cuisine
Zofia Barańska - voix, violon, percussion, blender
Ce groupe de sept jeunes polonais a été pour moi la révélation des rencontres 2005. A l'origine en 1997, le Warsaw Village Band, s'appelait Kapela Ze Wsi Warszawa. Né de la rencontre à l'université de jeunes étudiants amoureux de musique et tout particulièrement de musique du sous-continent indien, comme celle de Nusrat Fateh Ali Khan, le groupe a, petit à petit, découvert d'autres horizons : musique africaine, reggae, etc. Mais ce groupe puise son inspiration dans le patrimoine musical des villages de la région de Mazovia au centre de la Pologne. Comme les corses avec le riaquistu, ces jeunes polonais sont allés à la recherche de leurs racines auprès des paysans ou dans les archives de la radio. Ainsi le groupe redonne vie aux "voix blanches" du chant traditionnel polonais.
Adam Strug est un chanteur et instrumentiste, auteur-compositeur, compositeur de musique de théâtre et de cinéma, érudit et promoteur de musique traditionnelle.
Adam Strug est né en 1970 à Pisz. Dans les années 1990, il a co-créé le groupe Bractwo Ubogich (La Fraternité des Pauvres); il a ensuite été associé à la Broda Band. Il est actuellement le leader d'un groupe appelé Monodia Polska (Polonais Monody), spécialisé dans les chansons traditionnelles polonaises issues de la tradition orale. Strug collabore également avec Michał Lorenc et le Théâtre de danse polonais.
Enfance, jeunesse, festivals
(Sauf indication contraire, toutes les citations proviennent d'un entretien avec Filip Lech, 3 avril 2016)Dans mon enfance, j'étais entouré par la musique traditionnelle polonaise, principalement dans son aspect religieux. Les anciennes terres de petite aristocratie du nord-ouest de Mazowsze ont récemment perdu l'usage de chanter des chansons religieuses de l'année liturgique, y compris lors des funérailles. C'étaient de très longs marathons musicaux, une sensation tellement intense que plus tard, à savoir à la fin des années 1970, lorsque tous mes amis ont formé leurs groupes de rock, je n'ai pas suivi cette tendance. Mon imagination musicale a été gouvernée par la musique de la tradition orale. Je ne me suis pas beaucoup intéressé à ce que les médias ont montré.
À l'âge de six ans, le père de Strug l'envoie à l'école de musique où il joue de l'accordéon et d'autres instruments à clavier. Après trois ans, suite à l''absence de son père, il abandonne.
Mon père était ennuyé quand il a appris ma décision et m'a inscrit pour des cours privés. Le professeur est mort quelques mois plus tard, ce qui a amené mon père à penser que cela devait être un mauvais présage pour moi et que je ne deviendrais jamais musicien. Ensuite, l'instrument est resté à la maison, et plus j'ai quitté l'école de musique, plus je jouais souvent.
Adolescent, Strug commence à écrire des chansons et décide de tester ses compétences lors de divers concours et festivals. Cela lui vaut le premier prix (la lyre d'Orphée) lors des réunions du château «Chantons la poésie» à Olsztyn en 1986, pour ses arrangements de poèmes de Konstanty Ildefons Gałczyński. Il remporte par la suite des prix lors de festivals à Cracovie et à Wroclaw, ainsi que lors du Festival international de bardes de l'OPPA à Varsovie. Il joue également dans le spectacle "Debuts" au festival d'Opole et même au festival de rock à Jarocin.
Je n'appellerais pas ces performances le début de ma carrière créative - c'était mon mode de vie. Je ne suis pas fier de ces réalisations, c'était simplement ma façon de gagner ma vie. Il y a eu beaucoup d'événements comme celui-là en République populaire, à commencer par la poésie chantée, la musique de tourisme, la musique étudiante, etc. Je n'étais pas content de la situation, mais ne vous méprenez pas, ce n'est pas que je sois si exclusif. Mon message est lyrique et généralement triste; Je me sens mal divertissant mon public.
Fraternité des pauvres
Bractwo Ubogich (La Fraternité des Pauvres) a été l'une des premières tentatves de prendre la musique traditionnelle dans son état brut, sans stylisation (contrairement aux adaptations de groupes de chansons et de danse soviétiques et de leur variante plus contemporaine, les groupes folkloriques). La Fraternité a existé de 1992 à 1994 et a été formée par Anna et Witek Broda, Alicja et Jacek Hałas, Agata Harz, Remigiusz Mazur-Hanaj, Janusz Prusinowski et Adam Strug. Ils ont organisé une session d'enregistrement pour la radio polonaise et se sont produits dans de nombreuses villes en Pologne et à l'étranger (Lituanie, Hongrie, République tchèque, Irlande, Pays de Galles, Maroc, Allemagne, Russie, Estonie et Ukraine).
Au début, nos explorations étaient complètement aléatoires. Nous avons arrêté nos activités précédentes, pour ma part, j'ai quitté Varsovie. J'ai chanté des chants religieux à la campagne, une folie musicale complète. Les familles nous regardaient avec horreur.
La Fraternité a été fortement influencée par ses rencontres avec Andrzej Bieńkowski, peintre et professeur à l'Académie des beaux-arts de Varsovie, qui a étudié et documenté la musique traditionnelle polonaise depuis les années 1970 (principalement dans les régions rurales de Radom et Ukraine). Le groupe a utilisé son expérience, ses contacts et ses enregistrements, soutenus par des recherches menées aux archives de l'Académie polonaise des sciences (musique instrumentale) et de l'Université catholique de Lublin (chansons religieuses).
Nous avons abordé la musique avec le respect requis, mais sans fétichiser ou mystifier la culture paysanne. La Fraternité a donné naissance à une pléthore d'initiatives, y compris des festivals, des centres de danse, des fondations et des associations. En ce moment, chaque centre académique en Pologne a un groupe de passionnés de musique traditionnelle, plus ou moins selon la méthode que nous avons élaborée autrefois. Ma contribution à ce mouvement est le fait que les chansons religieuses sont traitées sur un pied d'égalité avec d'autres positions du répertoire. Les chanteurs chevronnés de musique traditionnelle ont une expérience de travail avec un répertoire à la fois religieux et séculier, indépendamment de leur foi.
Wincenty Nasiadko, également connu sous le nom de Jan
Quand Adam Strug se tourne vers la musique traditionnelle, il cesse de jouer ses propres compositions. Il continue d'écrire des chansons, mais il se consacre entièrement à la musique polonaise. Il prétend qu'il aurait continué à le faire pour le reste de sa vie s'il n'y avait pas eu une banqueroute spectaculaire.
En 1992, j'ai rejoint un chanteur funéraire dans la région de Łomża. J'ai passé huit ans avec lui, jusqu'à sa mort: il m'a rendu orphelin en 2000. Je ne me suis jamais joint à personne après cela, je ne suis pas prêt émotionnellement à recommencer ce genre de séparation. Les personnes âgées meurent, c'est un fait.
Il s'appelait Wincenty Nasiadko et était connu dans sa communauté comme Jan. C'était un homme modeste, bon et pieux. Quand je l'ai rejoint, j'avais déjà appris ces chansons. J'ai appris ses variantes et suis donc entré dans le monde du chant funèbre, qui a eu un long héritage. Ses compétences et ses connaissances étaient si vastes qu'il lui a été demandé de chanter dans des villes de toute la paroisse de Nowogród (diocèse de Łomża). Parfois, nous allions plusieurs fois en une semaine pour passer des nuits à chanter avec le défunt, puis à nous présenter aux funérailles. Il s'agissait souvent de longs marathons, de nombreuses nuits d'affilée - Maundy jeudi à la messe de résurrection, par exemple, qui dure trois nuits.
Quand la santé de Jan a commencé à décliner, je suis intervenu pour le soutenir: il a commencé et j'ai continué le répertoire. J'étais conscient du fait que je ne pourrais pas continuer son travail après sa mort, que je ne l'habiterais jamais. Jan était mon seul lien avec cet endroit, ce qui n'était pas facile socialement. J'ai fait ce qu'il fallait faire. Et même si je déteste le travail agricole et tout ce qui implique de creuser le sol, j'ai participé à toutes les saisons de récolte et de levage des pommes de terre au cours de ces huit années: j'ai exploité des machines agricoles, etc.
Mon répertoire est composé des chansons de ma grand-mère, qui les a héritées de son père (il a chanté à l'ancienne, je l'ai rencontré à 98 ans, en 1976), du répertoire de Jan et de ce que j'ai entendu en tant que garçon à l'église. Ce serait environ six cents chansons, toutes chantées de mémoire. Cela nécessite une mémoire pour la musique, surtout parce que ces motifs sont souvent similaires les uns aux autres. Un profane penserait que chaque chanson est la même, bien sûr. Mais non, chacun d'eux est méticuleusement conçu et raffiné, à la fois musicalement et lyrique.
Un ethnomusicologue non universitaire
Je suis un ethnomusicologue en exercice, pas un théoricien. Je n'ai pas de formation universitaire en musicologie. La différence entre l'ethnomusicologie polonaise et la discipline dans les pays limitrophes, tels que l'Ukraine, réside dans le fait que, ailleurs, ce sont des praticiens, alors que nos musicologues sont des pirates. L'ethnomusicologie polonaise est très ouverte - à la fois à elle-même et à des phénomènes complètement ridicules, comme la musique folklorique - et, par conséquent, le grand travail accompli est submergé par la masse des initiatives sans intérêt.
Permettez-moi de vous donner deux exemples de comportement: premièrement, leur travail ne gravite pas dans la pratique; au lieu de cela, cela signifie écrire des livres très épais que personne ne lira, sauf leurs auteurs et leurs familles. Deuxièmement, ils sont prêts à approuver tous les non-sens de la musique folklorique. C'est une sorte d'évolutionnisme marxiste: nous avons eu de la musique folk, et maintenant nous avons ses adaptations contemporaines. Mais 99% de ces adaptations sont très efficaces pour déformer et occulter l'original.
Dans le cadre de son travail d'ethnomusicologue, Strug a dirigé des réunions de chant depuis 1999.
La formule permet à tout le monde de venir, pas seulement à ceux qui peuvent chanter. L'objectif est que chacun puisse trouver la force et la couleur de sa propre voix. Les réunions ne sont pas conflictuelles, personne n'est distingué. Nous sortons au public deux fois par an: chaque grand samedi entre 10h et 17h, nous chantons au tombeau du Christ dans l'église post-camaldolaise du quartier de Bielany à Varsovie. À la Toussaint, nous nous réunissons à 17h au Vieux cimetière Powązki dans la section des catacombes pour chanter des chansons de deuil baroques. Les réunions rassemblent un grand nombre de personnes, nous obtenons un millier de chanteurs sur All Saints. Nous avons généralement environ quatre-vingts personnes qui participent aux réunions mensuelles. L'idée s'est imposée dans d'autres centres universitaires; J'ai visité beaucoup de lieux avec ces chansons.
La Monodie polonaise
Adam Strug dirige Monodia Polska (La Monodie polonaise), groupe de chant réunissant Mateusz Kowalski, Piotr Piszczatowski, Szczepan Pospieszalski, Max Mucha, Krzysztof Napiórkowski, Jakub Korona, Wojciech Lubertowicz, Janusz Prusinowski, et Adam Strug.
Monodia est un groupe de chant à voix unique a capella (parfois accompagné de vieux instruments, comme la vielle). Les musiciens recherchent et interprètent des compositions baroques de cour et monastères, qui accompagnaient les rituels de la classe populaire polonaise. Ils chantent sur une gamme "non juste", c'est-à-dire non organisée selon la tonalité mineur/majeur, qui a fini par dominer la musique européenne avec l'avènement du chant d'opéra et des instruments à clavier.
Un Requiem populaire
En 2015, Adam Strug a commencé une collaboration avec Kwadrofonik, un quatuor composé d'un duo de piano (Emilia Sitarz et Bartłomiej Wąsik, également connu sous le nom de Lutosławski Piano Duo) et de deux percussions (Magdalena Kordylasińska i Miłosz Pękala, alias Hob-Beats Duo). Leur répertoire comprend des compositions contemporaines, souvent écrites spécialement pour le groupe, ainsi que des arrangements des grandes œuvres de la musique classique. La collaboration a abouti à Requiem ludowe (Requiem populaire), où les mélodies baroques et les paroles Śpiewnik Pepliński du XIXe siècle (recueil Pepliński) rencontrent la musique du XXe siècle, ainsi que le minimalisme et la qualité préparée du piano.
Dix compositions sont réunies pour former un album cohérent, divisé en trois parties: Śmierć (La Mort), Wędrówka (Voyage) et Wieczność (Eternité). Chacune a son climat et son décorum, sans pathos extérieurs; ce sont des musiques difficiles, mais en même temps émouvantes et compréhensibles par n'importe qui. La forme du requiem peut rappeler Mozart ou Brahms, mais c'est un sujet qui a été exploré par Nick Cave ou Leonard Cohen (Jacek Skolimowski, Newsweek)
Je recommande particulièrement Alfabet (Alphabet), où les voix des enfants chantent les lettres suivantes alors que Strug répond d'une voix de plus en plus tremblante et effrayée. Je n'ai pas observé une terreur aussi intense, même dans le travail de Nick Cave (Paweł Tryba, wpolityce.pl)
Créations
Strug a publié son premier album de créations en 2012. Adieu est un regroupement de quinze chansons, qu'il a mises sur les paroles de Stanisław Baliński, Yunus Emre, Bolesław Leśmian et Emil Zegdałowicz, ainsi que certains de ses propres textes. La voix et l'accordéon de Strug sont accompagnés par de nombreux instrumentistes, dont Janusz Prusinowski (mandoline), Wojciech Lubertowicz (darbouka, batterie de gobelet, frame drum), Frank Parker (percussions), Piotr Piszczatowski (baraban), Michał Szczepan Pospieszalski (trompette, bugle), ainsi que le producteur de l'album, Marcin Pospieszalski (contrebasse, basse fretless, orgue électronique).Les enregistrements comportent également des représentations de Mietek Szcześniak et Maniucha Bikont.
Sur le plan positif, je dois mentionner les ensembles d'instruments intéressants, bien appariés; ils donnent à la musique une bonne ambiance qui fait parfois référence aux premiers sons de l'école de jazz polonaise. Le travail de Strug est mélancolique et sombre et certaines pièces sont de véritables ballades à suspense. (Agata Kusto, Pismo folkowe)
Deux ans plus tard, Strug enregistre un album avec Stanisław Soyka, consacré à la poésie de Bolesław Leśmian. Les artistes se sont rencontrés par le biais d'amis communs et ont rapidement réalisé qu'ils chérissent le travail de chacun. «Je voulais entrer dans le rôle de l'auteur de la chanson, c'est-à-dire que je voulais que les autres luttent contre ce que j'ai écrit», dit Strug. «Je lui ai montré mes chansons à Leśmian et il m'a suggéré de faire un album entier. Au début, j'étais convaincu que ce serait un album où il chanterait mes chansons. Il s'est avéré qu'il m'accompagnait.
Leśmian est le seul protagoniste du disque. Le piano est là pour ajouter une certaine chanson; la voix assure l'interprétation. Il n'y a pas de valeur ajoutée, un simple service à la parole. Strug joue parfois du piano - et ça marche. À d'autres endroits, Soyka chante harmonieusement, heureusement, sans ses manières vocales «noires», qui ne conviendraient pas du tout. (Paweł Tryba, wpolityce.pl)
L'album suivant de Strug, Mysz (Souris), est sorti en 2015 et a été produit par Wojciech Waglewski, qui est également présenté ici en tant que guitariste et chanteur. Cette fois, les textes sont les poèmes de Józef Przerwa-Tetmajer, Vachel Lindsay (traduit par Robert Stiller), Jan Zacharasiewicz, Paweł Hertz, Leśmian (une sorte de saint patron de l'artiste), ainsi que des textes écrits par Strug lui-même, qui joue de l'accordéon, accompagné du groupe (percussions, contrebasse, trompette et une mandoline).
Grâce à l'influence des Balkans, de nombreuses chansons de l'album invitent à danser, un type particulier de danse qui commence bien après minuit, lorsque la tristesse et la nostalgie entrent dans la piste de danse. La clarinette, la contrebasse et la trompette se marient à merveille avec l'ajout de sons de guitare lourds et bruts. (Wojciech Przylipiak, Dziennik)
En ce qui concerne la mélodie, je dois dire que les compositions horizontales de Mysz se jouent légèrement, doucement et agréablement. Je n'ai jamais vraiment vu Strug en tant que mélodiste, mais il semble que je devrais le faire. (Kaśka Paluch, Onet.pl)
Où Adam Strug prend-il la force et l'inspiration pour écrire ses chansons?
Je me concentre sur la musique traditionnelle, ce qui signifie que j'ai une source vivante de musique à portée de main, ce qui me donne une vivacité sans fin. La musique traditionnelle ne vieillit pas, elle est vivante. J'ai vu des gens qui, après avoir passé des années sur scène, semblaient épuisés sur le plan musical.
Discographie
Source : https://culture.pl/
Le groupe actuel est composé de :
ADAM STRUG accordéon
MATEUSZ KOWALSKI mandoline
WOJTEK LUBERTOWICZ
tambourin
MAX MUCHA contrebasse
SZCZEPAN POSPIESZALSKI trąbka
HIPOLIT WOŹNIAK bouzouki
Ensemble de musique et de théâtre musical médiéval fondé en 1997 par Katarina Livljanic, chanteuse et musicologue, Dialogos aborde les répertoires médiévaux les plus archaïques d'une manière actuelle, en alliant une recherche musicologique approfondie à une grande force scénique. Les projets de l'ensemble s'inspirent de répertoires inédits qui parlent la sensibilité contemporaine et remettent en question les idées reçues sur la musique médiévale.
Dialogos s'èest produit à travers le monde, tant les théâtres que dans les festivals de musiques les plus importants : en France (Saintes, Ambronay, Rencontres du Thoronet, Théâtre des Bouffes du Nord, XXe Théâtre…), à travers l'Europe : en Belgique (Kaiitheater de Bruxelles, Eglise des Minimes...), en Hollande (Utrecht Festival, où Katarina Livljanic a été conseillère artistique invitée en 2002), en Espagne (Festival de San Sebastian), en Allemagne... L´ensemble a également donné des concerts en Amérique du Nord, en Amérique Latine et dans le Maghreb.
L'ensemble propose des programmes pour voix de femmes ou voix d'hommes, centrés sur le théâtre musical et l'exploration du plain chant et des répertoires du Haut Moyen Âge Européen (IXe-XIIe siècles) : Guerres de Chantres, en collaboration avec l'ensemble Sequentia (Direction B.Bagby explore la "globalisation" du chant grégorien au IXe siècle ; La Vision de Tondal, programme consacré au répertoire glagolitique croate (mise en scène de Sanda Herzic, conseil artistique de Yoshi Oïda) ; Abbo Abbas, consacré aux premières polyphonies occidentales de l'an mil ; Lombards et Barbares, consacré aux richesses vocales de l'Italie Méridionale.
ABBO ABBAS AUX RENCONTRES POLYPHONIQUES DE CALVI - 14 septembre 2011
Elu meilleur CD de musique ancienne par le magazine espagnol Audio Clasica en 2010, Abbo Abbas résonnera cette année dans la Cathédrale Saint Jean-Baptiste de Calvi. Ce programme intime et poignant est dédié aux premières polyphonies de l'Occident medieval, en provenance des abbayes de Fleury-sur-Loire et Winchester.
Enregistrements :
"Terra Adriatica" (l'Empreinte Digitale)
"Lombards & Barbares" (Arcana),
"La Vision de Tondal" (Arcana)
"Chant Wars" (Sony-BMG)
"Abbo Abbas"
On parle du disque DALMATICA...
Gramophone Magazine
" (...) Les chanteuses de Dialogos mettent en musique la tradition monastique des femmes et leur interprétation d'un Sanctus tropé du monastère de Zadar est particulièrement hypnotique. Les lignes rhapsodiques se chevauchent (…) dans un moment d'extase religieuse . Le contraste avec les voix riches et passionnées de l'ensemble vocal Kantaduri à travers des chants traditionnels et régionaux croates ne fait que souligner la beauté de ces traditions sacrées."
Avvenire
" (...) Une variété surprenante de styles musicaux, couleurs de timbres et de nuances expressives qui laisse émerger une impression absolue d'authenticité, de modernité et la profonde spiritualité de la musique sacrée de cette noble région dalmate. "
SLAVEI signifie "rossignol" en langue bulgare et on comprend le choix du mot à l'écoute de ces voix superbes qui allient la pureté à l'émotion, force de la tradition bulgare. Le Slavey Quartet a été créé en 1991 par Nadka Karadjova, avec Svetla Karadjova, Liliana Galevska, mezzo soprano et Stoyana Lalova, contre-alto. Toutes ont chanté pendant une trentaine d'années dans le Philip Koutev Folk Ensemble. Elles ont également participé aux Mystères des Voix Bulgares. En 2004, Mariyana Pavlova, basse, a remplacé Stoyana Lalova.
Eva Quartet est composé de quatre jeunes femmes : Gergana Dimitrova, soprano; Sofia Kovacheva, mezzo-soprano; Evelina Stoilova, alto; et Daniela Stoichkova, contre-alto, qui ont, en leur temps, fait partie du célèbrissime chœur "Le Mystère des Voix Bulgares", qui connut un succès mondial. Avec Eva Quartet, c'est non seulement le répertoire traditionnel et religieux des chants bulgares qu'elles interprètent, mais également des compositions originales, preuve de la modernité de la culture vocale de ce pays.
Le timbre de ces voix a capella, leur virtuosité et leur profondeur, le sentiment étrange parfois que ces quatre voix ne font qu'une, rendent chaque concert du Eva Quartet unique, une expérience musicale hors du commun.
Le Bulgarka Junior Quartet est né en 1989 à Plovdiv, avec l'aide de Rumiana Tsintsarska (productrice avec Marcel Sellier du chœur légendaire "Le Mystère des Voix Bulgares"). Les quatre chanteuses viennant du célèbre ensemble "Trakia".
La musique du quartet maintient l'équilibre entre l'Orient et l'Occident, la tradition et l'avant-garde. Les quatre chanteuses sont originaires de régions différentes de Bulgarie (Strandja, Rhodopes, Strandja-Sakar et Thrace) et cette particularité se traduit dans leur répertoire. Et l'absence de leader oblige chacune à donner une nouvelle dimension aux chants collectés dans leurs régions respectives
Hristina Anastasova - soprano, originaire de Strandja
Fanka Koynarova - mezzo-soprano,fille des montagnes d'Orphée : les Rhodopes.
Elena Bedeleva - alto, originaire de la région de Strandja-Sakar
Tonka Koleva - alto, originaire de Thrace
Tour à tour festive et intimiste, la musique d'Erotokritos (du nom d'une œuvre crétoise majeure, odyssée épique et mythique écrite par Vincenzo Kornaros pendant la période de la Renaissance crétoise), est représentative de la diversité du répertoire traditionnel crétois et des multiples influences de cette île entre Orient et Occident, marquée tour à tour par les dominations grecque, romaine, byzantine, vénitienne et ottomane.
Erotokritos se compose de:
* Harilaos PAPADAKIS : lyra (sorte de violon à 3-4 cordes) et chant.
* Nikos MASTORAKIS : Guitare, laouto (luth), boulgari (proche du saz), baglama et chant.
* Jean-Philippe CHASSAGNE : tuberleki (darbouka), daouli, défi (bendir) et percussions méditerranéennes (daouli, zillia)
* Yorgos STAVRAKAKIS : laouto (luth) et mandola
Sur cet album ont peut entendre également Nilos Paraoulakis (ney) et Eric Montbel à l'askomandoura (gaïda, une sorte de cornemuse).
Née en 1992 d'un père grec et d'une mère française, Dafné Kritharas est révélée au grand public en 2018 avec un premier album « Djoyas de Mar »,
composé de sept chants grecs et de cinq chants judéo-espagnols, avec deux concerts remarqués au Café de la Danse en juin puis en septembre 2018.
En 2020 elle reçoit le Prix des Musiques d’Ici - Diaspora Music Awards.
En 2021 elle sort un deuxième album « Varka », avec un concert à l’Alhambra (Paris). En 2022 elle reçoit le Prix de l’Académie Charles-Cros.
Qu'elle chante une mélodie grecque, bosniaque, arménienne ou turque, Dafné Kritharas le fait toujours avec la même justesse et la même intensité. La chanteuse raconte des histoires venues d'ailleurs, des contes et légendes traditionnelles avec une voix impressionnante, ensorcelante.
Dafné Kritharas est un peu sorcière, un peu magicienne, un peu déesse, grecque évidemment. Sa mère est française, son père était grec, originaire d’Athènes, mais elle l’a à peine connu… Quand Dafné avait 2 ans, sa famille vivait à l’ouest de la Crète dans un petit village. Un jour son père, passionné par la plongée, l’exploration des fonds marins, n’est jamais remonté à la surface. Il s’était noyé.
Cette perte, cette absence, Dafné Kritharas en a fait de la musique, de la poésie et la trame de ses deux albums : le premier autour des chants grecs et judéo-espagnols de la mer Egée, et un deuxième intitulé Varka, qui, en grec, veut dire barque, celle qui relie les rivages ou celle qui éloigne les êtres aimées…
Des inspirations d'enfance
Ce que raconte et transmet Dafné Kritharas dans ses interprétations ce sont aussi des instants festifs, à travers notamment des Rebetika, ces musiques et chants populaires de Grèce associés à la danse et aux moments de partage, de fêtes… C’est d’ailleurs par la fête que cette artiste a découvert la musique traditionnelle grecque. Dans une interview donnée au site Toutelaculture, elle raconte :
“Mes premiers souvenirs de musique grecque viennent de très loin dans ma petite enfance, pendant les panigyri, des grandes fêtes de village où l’on mange, boit et danse toute la nuit en rondes infinies sur des chants des îles et des violents enivrants…”
C’est dans ce contexte que Dafné Kritharas a commencé à chanter... Et depuis, ces chants traditionnels sont devenus siens, grâce à la complicité de musiciens à l’image du percussionniste iranien Naghib Shanbehzadeh qui ouvre le bal dans la mélodie gréco-arménienne "Mystica Pos S'Agapo".
On entend aussi dans ce titre de la zurna, instrument traditionnel turc joué ici par le musicien azéri Saddam Novrusbayov…
Un mélange de cultures...
Il y a chez elle une volonté justement de montrer que toutes ces musiques parlent un peu de la même chose : de l’exil, de l’immensité de la mer, des séparations, des retrouvailles aussi. Dafné Kritharas s’entoure de tous ces musiciens aux origines diverses pour dresser des ponts, entre les cultures, les pays ou les religions, comme elle le fait en interprétant de nombreuses chansons du répertoire judéo-espagnol.
Dafné Kritharas connaît ces chants judéo-espagnols depuis l’enfance grâce à une cousine, Bahia El Bacha, violoncelliste et chanteuse, qui les lui chantait pour l’endormir avec sa sœur… Depuis, Dafné Kritharas les a réécoutés, chantés, intégrés, a compris les liens qu’elle pouvait aussi faire : certaines mélodies sont les mêmes que dans le répertoire traditionnel grec, certains poèmes n’en ont pas, de mélodie, alors c’est elle qui les compose.
Elle ajoute à ces mélodies traditionnelles des thèmes, des ritournelles, elle recompose pour y apporter d’autres couleurs, toujours entourée et aidée par le pianiste Camille El-Bacha, le contrebassiste Matthias Courbaud ou le batteur Milan Tabak et par son compagnon Paul Barreyre, auteur compositeur et guitariste sur les deux albums de Dafné Kritharas.
Discographie
Djoyas De Mar, 2018Mot d'origine persane ayant voyagé à travers les âges de Turquie en Grèce jusqu'en Bulgarie, "Janam", "Tzane'm" ou "jân" signifie âme... tout un programme ! Xanthoula la grecque, Gül la turque, Sandrine la franco-bulgare : le trio TZANE est d'abord l'histoire d'une rencontre, celle de trois femmes, de trois nationalités, de trois univers qui se racontent des histoires, les leurs, si différentes et pourtant si proches. Des histoires balkaniques ! à leur manière ou à celle de leurs ancêtres, elles les chantent à capela, en polyphonies, mêlant improvisations vocales, morceaux traditionnels et créations de jeunes compositeurs. Embarquons donc pour un voyage fluide et aérien, baigné aux eaux turquoises et mordorées de Macedoine, de Turquie, de l'Epire aux rives de la Mer Noire. Y voguent trois bijoux de voix qui se croisent, s'éloignent, s'harmonisent, s'épousent. écrins l'une l'autre de magnifiques chants en écho, en miroir ou contre-point. Trois âmes précieuses et émouvantes à découvrir !
La critique de Télérama :
A une, deux ou trois voix, elles entrelacent leurs chants balkaniques. L'une, née à Istanbul, grandie en France, passionnée de classicisme ottoman et de traditions populaires d'Asie centrale (Gül Hacer Toruk). L'autre, Parisienne, forgée aux rigueurs de la Maîtrise de Radio France, puis tentée par l'ethnomusicologie, sur le terrain, en Bulgarie, quatre années durant (Sandrine Monlezun). La troisième a vu le jour à Athènes, bercée par les chants des montagnes de l'Epire transmis par sa grand-mère, puis happée par les musiques du Moyen Age et de toutes les Méditerranées, ce qui ne l'a pas empêchée de devenir médecin homéopathe et musicothérapeute (Xanthoula Dakovanou). Diaphanes trentenaires, elles se sont rencontrées sur les bords de Seine. Leurs limpides voix hautes restent au plus près des douceurs et des véhémences ancestrales, adaptées et arrangées à la marge, sur de sobres prolongements à la contrebasse, à la flûte ney, au luth saz, au cymbalum sandouri, à l'accordéon et aux percussions. Berceuses, complaintes d'amour, lamentations de la Vierge Marie et quatrains soufis se succèdent avec un bel œcuménisme. Le Trio Tzane est un peu l'équivalent est-européen des Zap Mama (groupe des années 1980 qui œuvrait plutôt en terres africaines) en version moins délurée, moins démonstrative, plus intense, plus poignante.
En savoir plus sur https://www.telerama.fr/
Xanthoula Dakovanou est chanteuse et compositrice d'origine grecque avec une carrière internationale. Elle a étudié la médecine à l'Université d'Athènes, la musicothérapie à l'Université Sorbonne Paris 5 et elle a fait des études doctorales sur le domaine de 'Musique et Psychanalyse' à l'Université Sorbonne Paris 7. Elle collabore aujourd'hui avec les université Sorbonne Paris 5, Université Nationale et Kapodistrienne d'Athènes et Intitut de Musicothérapie de Nantes.
Xanthoula a enregistré jusqu'à ce jours trois albums à Paris en tant que créatrice (Trio Tzane/Gaïtani (Naϊve, 2010) avec Gul Hacer Toruk et Sandrine Monlezun, Xanthoula Dakovanou/La Dame et la Barque (Quart de Lune-UVM, 2015), Xanthoula Dakovanou/Lamenta (Quart de Lune-UVM, 2021) et elle a participé à 13 albums dans toute l'Europe en tant que chanteuse invitée.
Son travail en tant que compositrice (Lamenta, Song of the Songs, Rizituals) a eu trois fois l'Egide du Ministère de la Culture grec (2021, 2022, 2023) et a été distingué dans les world music charts. Ses travaux ont été présentés entre autres au Festival d'Avignon (2021), Athens-Epidavrus Festival (2021), Paris La Villette (2022), Paris Théâtre du Chatelêt (2011), Les Suds à Arles (2010) et elle s'est produite en tant que chanteuse aussi en Allemenge, Belgique, Angleterre, Irlande, Espagne, Italie, Bulgarie, Turquie etc.
Elle s'inspire des traditions vocales de la Grèce, des Balkans et de la Méditerrannée de l'est et ses compositions sont des oeuvres musicales contemporaines basés sur ces traditions.
Elle a collaboré avec des artistes reconnus mondialement comme Armand Amar, Yann Arthus-Bertrand, Magic Malik, Richard Galliano, Jean-François Zygel, Ballaké Sissoko, Nikos Fillipidis, Ourania Lampropoulou, Dimos Vougioukas, Kostas Gakis, Martha Frintzila, Sofia Efkleidou, Niki Xylouri, Evgenia Toli, Dimitris Sideris, Solis Barki etc. mais aussi avec les chorégraphes Koen Augustijnen, Rosalba Torres Guerrero et Taxiarchis Vasilakos.
Elle est également la directrice artistique du Festival Kerasovo en Epire ainsi que de la troupe MOUSA depuis 2017 et aussi l'auteure de nomreux articles scientifiques en français, anglais et grec autour de 'musique, voix et psychanalyse'.
Dans ce premier album personnel, Xanthoula explore sa rencontre avec l'Orient. Une rencontre entre les modes et les rythmes communs de la musique traditionnelle grecque et la musique classique indienne; pleine d'empreintes d'improvisations, marquée par l'élément féminin, lunaire et aquatique.
"La Dame et la Barque" est un projet de poèmes et de compositions de la chanteuse grecque Xanthoula Dakovanou, qui croise musicalement la Grèce et l'Inde. Des mélodies douces, des arrangements originaux, des musiciens virtuoses; un mélange asiatique et méditerranéen très surprenant et envoûtant.
Le projet est né à Paris, suite à une rencontre avec des musiciens spécialistes de la musique classique indienne, afghane et iranienne : les 3 membres du groupe, la virtuose Ourania Lampropoulou avec son santouri grec qui accompagne la voix de Xanthoula, Guillaume Barraud à la flûte indienne bansuri, Kengo Saito au sitar indien et au rubab afghan, ainsi que Prabhu Edouard aux tablas et Antoine Morineau aux percussions iraniennes. Le violoncelle de Sofia Efkleidou et de Léonore Grollemund s'invite aussi à l'orchestration de cette belle rencontre.
Parce qu’elles sont reliées au parcours des existences humaines et aux épreuves auxquelles celles-ci sont confrontées, bon nombre de musiques dites traditionnelles recèlent des répertoires spécifiquement conçus pour accompagner les rites entourant les départs, les séparations, les absences : un mariage, un exil, une disparition, une mort…
Si ces rites destinés à partager et à exorciser les douleurs et les peines ont tendance à disparaître dans les sociétés actuelles, certains persistent dans certaines régions.
Ainsi d’Épire, cette région montagneuse des Balkans partagée entre la Grèce et l’Albanie, où subsistent des « miroloyia », ou « miroloï » (littéralement « discours sur le destin »), c’est-à-dire des lamentations interprétées lors de rituels funéraires ou lors de fêtes patronales. Il en existe des versions chantées par des femmes et des versions instrumentales jouées par des musiciens professionnels tziganes.
C’est ce fond musical qui est au cœur de Lamenta, une création élaborée par la compositrice et chanteuse Xanthoula DAKOVANOU pour un spectacle de danse contemporaine monté par les chorégraphes Koen AUGUSTIJNEN et Rosalba Torrès GUERRERO de la SIAMESE Cie.
Ce projet, qui implique neuf danseurs grecs, a été conçu par les deux chorégraphes suite à leur rencontre avec les musiques d’Épire lors du festival Kerasovo, justement dirigé par Xanthoula DAKOVANOU, qui est originaire d’Athènes. En tant que compositrice, elle s’inspire des musiques traditionnelles et médiévales qui l’ont nourrie, celles de la Grèce, des Balkans et de la Méditerranée pour écrire des compositions à caractère modal.
Elle n’est pas une entière inconnue en France, puisqu’elle a fait partie du TRIO TZANE avec Gülay Hacer TORUK et Sandrine MONLEZUN (album Gaïtani chez Naïve en 2010) et a réalisé un premier album solo en 2015 avec l’ensemble ANASSA, La Dame et la Barque, qui souligne les glissements musicaux entre la Grèce et l’Inde, avec la participation de Guillaume BARRAUD, Kengo SAITO, Prabhu EDOUARD et Ourania LAMPROPOULOU.
Avec Lamenta, Xanthoula DAKOVANOU ne se contente pas d’exhumer quelques fleurons de ce répertoire de lamentations épiriens, elle les projette également dans des formes plus contemporaines, de manière à en faire valoir toute la force expressive dans le monde d’ici et de maintenant. D’une durée quasi équivalente à un double album vinyle, le CD Lamenta suit une structure cyclique et progressive.
Sa première moitié est ainsi constituée d’adaptations de miroloï d’Épire que Xanthoula DAKOVANOU porte et illumine de sa voix claire et plaintive. Elle est soutenue par la clarinette du réputé Nikos FILIPPIDIS, le santouri d’Ourania LAMPROPULOU, le luth de Kostas FILIPPIDIS, les violons de Dimitri KATSOULIS et de Stefanos FILOS et les percussions d’Alexandros RIZOPOULOS.
Occasionnellement, de somptueuses voix d’hommes éplorées se font entendre, celle de Lefkhotea FILIPPIDI sur Pogonia of Separation et celle de Thanassis TZINAS sur Vgika psila. Parmi les invités exceptionnels, on notera la présence du flûtiste français Magic MALIK, qui est loin de passer inaperçu sur Mariola. Cette première pièce de l’album fait valoir une approche déjà évolutive en incluant des sons plus modernes tirant vers une forme de world-jazz avec la contrebasse d’Antonio MARATOS et la guitare électrique (toute en « soundscapes ») de Kleon ANTONIOU.
Le moment-pivot de l’album est un chant polyphonique interprété a capella par Xanthoula DAKOVANOU, accompagnée par les voix d’Alexandros RIZOPOULOUS et de Magic MALIK, qui font entendre de bien étranges « aliens » vocaux.
Les pièces qui suivent sont des compositions inspirées comme on s’en doute par des miroloï, des chants polyphoniques et des danses d’Épire, mais qui basculent dans des formes inédites inspirées par le jazz et le post-rock. La bien nommée Electric Berati, inspirée par une danse épirienne du même nom, prend une allure de prime abord « disloquée » et rebondissante, dans laquelle flûte, guitare électrique, basse électrique et batterie donnent le ton. La flûte de Magic MALIK croise la flûte kaval de Dimitri BRENDAS sur le plus dramatique Tin ammon ammo, où s’entrelacent également en une émouvante élégie les voix du même MALIK et de DAKOVANOU. Une vibrante pièce pour duo de percussions (Fighting the Waves, avec Solis BARKIS et Alexandros RIZOPOULOS) précède une poignante lamentation portée par un tragique poème byzantin de la tradition des « paraloyès » (Leventis), interpretée par DAVOKANOU, FILIPPI et Avgerini GATSI, avec un discret soutien au santouri.
C’est alors que Lamenta expose sa pièce la plus épique et « chargée » : s’étalant sur quinze minutes, Charon’s Feast combine instruments acoustiques et électriques, voix masculines et féminine en une célébration de la vie dans ses accents festifs. « Mangez, buvez et faites la fête les gars, qui va dans l’autre monde ne revient pas ! » est-il dit dans le texte, une invitation que ne manque pas de souligner d’enivrants soli de flûte, de clarinette, de violon et le chant éclatant de Xanthoula DAKOVANOU sur une entêtante rythmique basse/batterie qui s’emballe dans le derniers tiers, avant que la courte pièce Zoe ne vienne clôturer le disque sous la forme d’un chant polyphonique a capella, qui nous redit bien que c’est dans cette vie qu’il faut faire la fête, car ce n’est pas dans « l’autre monde » qu’on la fera. C’est une leçon de sagesse qui ne demande qu’à être retenue…
À l’instar du spectacle chorégraphique éponyme dont elle est le support musical, Lamenta explore différents états émotionnels traversés lors d’une perte et distille un blues profond qui conjugue échos ancestraux et projections modernes en une foisonnante fresque sonore aux multiples surprises. La connexion spirituelle qu’il établit entre l’ici-bas et l’au-delà explore un fond tragique pour mieux valoriser une forme de lâcher-prise extatique. Avec cette œuvre certes exigeante mais ô combien saisissante, Xanthoula DAKOVANOU compte parmi les artistes actuelles les plus pertinentes dans le vaste bassin des musiques méditerranéennes.
Stéphane Fougère
Page : www.facebook.com/xanthoula.dakovanou/
02/01/2024
Après Lamenta, son dernier album sur les traditions musicales d'Epire, qui a été distingué sur les world music charts en 2021-22 - 1er sur Balkan World Music Chart, 2ème sur Transglobal World Music Chart, chroniques sur 'Le Monde', 'Télérama' etc., elle retourne avec ce projet axé sur les voix féminines de la Méditerrannée.
RIZITUALS est un album qui est inspiré de la tradition vocale RIZITIKO de la Crète occidentale. Il s'agit d'une tradition vocale aussi grande que les polyphonies d'Epire, de la Corse ou de la Géorgie mais très peu connue en Europe : des mélodies archetypiques, d'un grand valeur musical mais aussi historique, puisqu'il s'agit de la tradition vocale populaire la plus ancienne de la Crète et aussi une des plus anciennes de la Grèce, datant du Byzance.
Xanthoula s'inspire de cette tradition avec des arrangements et compositions contemporains qui comprennent aussitôt des polyphonies feminines envoutantes que des danses instrumentaux ecstatiques joués par le luth crétois, la violoncelle, des instruments à vent crétois et des percussions dionysiaques.
Des grands musiciens grecs y participent : les chanteuses crétoises Evgenia Toli-Damavoliti ainsi que Niki Xylouri (guests) avec la créatrice Xanthoula Dakovanou à la voix, la violoncelliste sublime au répertoires diverses Sofia Efkleidou, le luthier Dimitris Sideris - un musicien reconnu en Crète pour sa grande virtuosité et créativité personnelle et Solis Barki, percussioniste grec magicien dionysiaque. Enfin, le talentueux Giorgos Zacharioudakis illumine les compositions avec ses instruments à vent crétois diverses : flûtes, mais aussi cornemuses..!
Vous pouvez entendre des extraits ici :
https://www.youtube.com/watch?v=wEcrjZUBA0Y
L'œuvre a été créée et presentée en été 2023 sous l'égide du ministère de la culture grec.
L’ensemble Telli Turnalar, composé de quatre musiciennes: Cangül Kanat – saz, chant ; Eléonore Fourniau – vielle, saz, chant ; Gülay Hacer Toruk – percussion, chant; Petra Nachtmanova – saz, percussion, chant. Elles proposent une expression au féminin des chants d’Anatolie dans leur diversité culturelle et linguistique. Leur répertoire puise dans le patrimoine turc, kurde, zaza, arménien, laze…
Elles chantent à la manière des aşık des chants qui s’expriment haut et fort, sans crainte. Les cordes des instruments comme de la voix vibrent à l’intensité de ces poèmes. Chaque voix avec son timbre particulier est tour à tour soliste ou pièce d’une architecture faite de polyphonie et d’arrangements subtils incluant les saz (luths anatoliens), les percussions et la vielle à roue, instrument européen dont le son paraît ici provenir des montagnes d’Anatolie ou des plaines de Mésopotamie. Parfois encore elles résonnent à l’unisson pour porter parole et émotions au firmament. Ce projet est né autour d’un amour partagé pour le saz et les musiques populaires d’Anatolie, celle des aşık, troubadours-poètes qui expriment sentiments et révoltes du peuple, celle des Alévis pour qui le saz est un instrument sacré, les uzun hava, complaintes au rythme libre, ou les airs de danse.
Eléonore Fourniau :
Née en 1987, Eléonore Fourniau a passé une partie de son adolescence en
Ouzbékistan. Formée au piano classique, elle découvre la vielle à roue à l’âge de 20 ans.
Après des études de russe et d’histoire à l’Ecole Normale Supérieure de Lyon, elle
s’installe à Istanbul en 2010 et y reste six années.
Passionnée par la diversité culturelle de la Turquie, elle se consacre à l’apprentissage des
musiques populaires de Turquie au chant et au saz au conservatoire d’Etat d’İstanbul, à
l’école de saz d’Erdal Erzincan, auprès de différents maîtres, ainsi que lors de ses
nombreux voyages dans tout le pays.
Reconnue internationalement pour la qualité de son interprétation de la musique kurde,
elle poursuit une carrière internationale en Europe (France, Allemagne, Turquie, Grande-
Bretagne, Suisse, Pays-Bas, Belgique, Suède, Finlande, Espagne) et dans le monde (Inde,
Maroc, Canada, Australie, Kirghizstan), et organise depuis 2014 de nombreux stages de
formation sur ces répertoires. Grâce à son jeu unique inspiré de divers instruments à
cordes et à vent, le son de sa vielle à roue paraît descendre des montagnes d’Anatolie ou
des plaines de Mésopotamie.
Membre fondatrice de plusieurs groupes (Oksit, Esman, les groupes féminins Telli Turnalar
et Samaïa) elle a travaillé ou travaille actuellement avec différents artistes tels que Mercan
Erzincan, Mikail Aslan, Birol Topaloğlu, Sylvain Barou & Efrén Lopez, Keyvan Chemirani,
Kamaan ensemble, Istan trio etc.
Elle prépare actuellement son premier album solo.
Cangül Kanat :
Cangül Kanat est née à Paris en 1992.
Issue d’une famille alévie kurde de Kahramanmaraş, elle découvre le saz à l’âge de
11 ans, en grande partie grâce à l’influence de son père et se produit pour la
première fois sur scène à l’âge de 13 ans.
Elle débute son apprentissage avec Mahmut Demir, Özgür Yağan puis Talip Özkan.
A la disparition de ce dernier, elle se dirige vers Özcan Dursun, puis part étudier un
an dans l’école d’Erdal Erzincan en 2012.
Musicienne virtuose largement reconnue dans la communauté alévie, elle se
produit régulièrement en concert en France et dans toute l’Europe. Elle est
régulièrement invitée à la télévision turque.
Parallèlement, elle enseigne le saz à Paris.
Gülay Hacer Toruk :
Gülay Hacer Toruk chante et déploie sa voix en s’inspirant des voix plurielles de sa
terre d’origine, l’Anatolie.
La poésie des bardes aşık d'Anatolie croisent dans sa voix les chants liturgiques de
la Méditerranée, les compositions de la cour ottomane celle de compositeurs
contemporains.
Elle s'est produite notamment au sein du trio de polyphonies vocales Tzane (CD
Gaïtani, Naïve 2010), avec les ensembles Doulce Mémoire (« Dames du sérail »),
Canticum Novum (CD« Aashenayi »/ Harmonia Mundi 2015) ou encore avec le
musicien Titi Robin (CD « Les Rives »/ Naïve 2012)
On peut l’entendre également au cinéma (« Human » de Yann Arthus Bertrand) et
au théâtre, comme chanteuse et comédienne dans « Le Dernier Voyage de
Sindbad » d’Erri de Luca mis en scène par Thomas Bellorini (Co production le 104/
Théâtre 13).
Intervenante musicale à la Philharmonie de Paris depuis, 2013, elle transmet
également lors d’ateliers et de masterclasses dans le cadre de festivals qui
l’invitent.
Née à Istanbul, elle est comme cette ville, le regard, le cœur tournés vers l'Orient
et l'Occident tout à la fois.
Petra Nachtmanova :
Petra Nachtmanova est née à Vienne d’une mère polonaise et d’un père
tchèque, et vit depuis quelques années à Berlin.
Son parcours musical l’a mené de la musique d’Europe de l’Est et des
Balkans aux musiques de Turquie et d’Iran. Son répertoire est centré sur la
musique anatolienne de l’Est et la musique des aşıks, troubadours-poètes
qui expriment la voix du peuple d'une manière souvent critique.
Elle se produit notamment pour la communauté turque en Allemagne, mais
aussi à Istanbul, Paris, Vienne et Bakou.
En 2014 elle a participe à la Türkcevizyon, festival de chanson en turque a
Denizli. Elle fait partie de projets variés, dont Tralalka (musique des Balkans).
En mêlant des chansons traditionnelles turques et polonaises ou en
composant de nouvelles mélodies pour des poèmes anciens transmis a l'oral
depuis des siècle, elle permet de contribuer à rendre cette culture à la fois
universelle, vivante et inspirante.
L'Ensemble Tronos, groupe des chantres byzantins de la cathédrale patriarcale de Bucarest -- siège de l'Eglise orthodoxe de Roumanie -, a été créé en 1997. Cet ensemble qui, dans sa composition optimale, compte plus de 30 membres, viendra au Vilar dans une formation réduite spécialement adaptée au répertoire qui sera abordé au prieuré Santa Maria del Vilar. Il est dirigé par son créateur, l'actuel diacre protopsalte Mihail Buca, diplômé de l'Ecole de chantres religieux de Bucarest. Son amour pour la musique sacrée authentique et son talent particulier dans l'interprétation de ce genre musical se sont concrétisés à travers la formation Tronos.
La musique albanaise traditionnelle est restée étonnament vivante. Pour des raisons idéologiques, le régime communiste avait valorisé à l'extrême le folklore albanais. En outre, le relief montagneux des Balkans tend à isoler naturellement l'Albanie et rend difficile tout contact à l'intérieur du pays. Il conduit au maintien de traditions parfois très anciennes transmises de bouche à oreille de génération en génération, de spécificités très marquées et de répertoires très localisés, différents d'une vallée à l'autre, d'un village à l'autre.
D'origine indo-européenne, les Albanais seraient les descendants des tribus illyriennes arrivées du nord aux environs du deuxième millénaire avant Jésus-Christ. Terre de rencontre entre l'Orient et l'Occident, l'Albanie doit à sa position géographique des influences orthodoxes et musulmanes. Pour les Guegues du nord, l'Islam est aujourd'hui la religion largement dominante. La musique est monodique et est caractérisée principalement par des " rapsod ", chants épiques qui évoquent le cycle des héros " kreshnik ". Les instruments principaux sont la vielle monocorde avec archet " lahutë ", le luth deux cordes à long manche " çifteli " et le luth " sharki ". Tirana et les villes côtières de Durrës et Kavajë constituent la zone intermédiaire dite de l'Albanie centrale caractérisée notamment par des influences orientales liées à l'urbanité. Au sud, les Tosques, principalement orthodoxes, sont restés dans la sphère de l'influence musicale byzantine. C'est la terre d'élection de la polyphonie vocale que l'on pratique dans tous les villages montagnards en de nombreuses occasions.
Les Labs, dans l'extrême sud-ouest (région de Vlorë, Tepelenë, Gjirokastër, Sarandë) pratiquent une polyphonie complexe à quatre voix : trois voix solistes - le preneur " marrë ", le coupeur " prurës ", le repreneur " hedhës " - et un bourdon " iso ".
Dans le reste du pays - le centre et l'est autour des villes de Berat, Përmet et Korçë - les Tchams chantent la polyphonie à trois voix (deux voix solistes et un bourdon) qu'ils pratiquent " a capella " ou accompagnée de nombreux instruments, principalement la clarinette " gërrnetë " l'accordéon " fizarmonikë ", le tambourin " def ", le luth " llautkë " et le violon " violine " auxquels s'ajoutent parfois le petit tambourin sans peau " sistër " et le luth à long manche " baklama ". La clarinette, le violon et l'accordéon sont des instruments " modernes " qui ont été incorporés dans les formations musicales dans la seconde moitié du XIXème siècle et au début du XXème siècle. L'introduction de l'accompagnement instrumental des danses " a capella " a eu notamment pour effet de rendre plus vive et plus dynamique la danse et d'évincer le chant qui l'accompagnait. Dans tout le pays - dans les montagnes notamment - subsistent encore des instruments anciens qui sont à l'occasion joués en solo, duo ou intégrés dans un groupe, notamment la cornemuse " gajda ", les différentes flûtes " fyull " ou encore le chalumeau " pipë "..
Ce trio vocal féminin helvète a constitué la révélation des XXes Rencontres de Calvi.
Depuis plusieurs années, le chant sous toutes ses formes fascine Anne-Sylvie Casagrande, Edmée Fleury et Gisèle Rime. Les trois jeunes femmes travaillent ensemble depuis quelques années déjà sur différents projets toujours centrés sur la voix, comprise comme une matière organique, sensible et fluctuante.
Nørn explore les frontières cachées qui séparent les musiques médiévale, traditionnelle et contemporaine et transgresse les frontières entre passé et avenir, imaginaire et réalité, œil et oreille..
Avec audace, fraîcheur et émotion, le trio emmène le public dans l'exploration de contrées vocales inattendues. Autant par sa présence scénique que par le jeu des voix, Nørn se conjugue entre force et fragilité, sauvagerie et légèreté, ne cessant de dérouter et d'envoûter.
Caverneuses, rauques et profondes ou bien claires, pures et lumineuses, sans appartenance stylistique qui les enfermerait, les trois voix se mélangent et se repoussent...
Le nom du trio est né lors de leur premier projet, Fridj, qui emporte l'auditeur dans un nord imaginaire. Dans la mythologie scandinave, les Nornes sont trois femmes sans âge qui siègent au pied de l'Arbre de vie et tissent le destin des hommes, depuis le moment de leur naissance jusqu'au moment de leur mort.
Il y a la Norne du passé, mélancolique et sensuelle, la Norne du présent, espiègle et vive, et la Norne de l'avenir, guerrière et visionnaire.
Avec malice, les trois chanteuses aux personnalités marquées incarnent sur scène les trois sorcières du Nord.
Et Nørn est tout naturellement devenu le nom de leur trio !
Après Fridj, le trio s'est investi dans un nouveau projet, Iod.
« Un jour, je suis tombée sur une carte des fonds marins. Ma fascination fut totale, sauvage, magnétique. Comme s'il m'était brusquement donné de voir ce qu'on ne voit jamais : les chaînes de montagnes de mes origines, les serpents de basalte de mon plus vieil ADN, les grands volcans de ma naissance. Mille fois engloutie, c'était là toute notre histoire d'homme-poisson ! »
Anne-Sylvie Casagrande
Ecouter et voir Nørn est une expérience, une plongée dans un monde plein d'impressions et de rêves. Elles chantent dans une langue inventée, le nørnik, curieux alliage de mots qui n'existent pas, mais qui semblent cependant familiers, dansent comme des sorcières ou comme une créature à trois têtes. Par ses contrastes et sa sauvagerie, Nørn ébranle l'auditeur et l'emmène dans un univers nouveau où règne l'émotion. Deux CD reprennent les spectacles de Nørn : Fridj (2004) et Iod (2007).
« Trois femmes. Fascinantes comme un trio de planètes étincelant au firmament de nos imaginaires. Aussi différentes qu'unies dans leur recherche d'un son venu du fond des âges, venu du fond d'elles-mêmes. A la fois étrange et familier, l'univers de Nørn attire comme un lieu artistique aux multiples possibles. »
C. Jaquiéry
Ulla Pirttijärvi-Länsman est une chanteuse de sami jolk originaire du village de Angeli, en Finlande. Elle a commencé sa carrière avec le groupe de musique Angelin Tytöt , mais l'a quitté peu de temps après pour poursuivre une carrière solo. Elle joue de la musique de joik traditionnelle avec des arrangements occidentaux d'instruments contemporains.
Discographie
Ruossa Eanan (Russian Land) par Warner Music (1998)
Mattarahku Askan (Pour le Tour des aïeule) par Warner Music (2002)
Áibbašeabmi (Longing) par Vuelie Musique (2008)
Ulda ( Huldra ) par Tuupa records (2012)
Le groupe :
Ulla Pirttijärvi: yoik, percussion
Marko Jouste: ud-lute, mandolin, kemence, guitar, percussion
Mikko Vanhasalo: ney-flute, bassclarinet, percussion
The Glas Vocal Ensemble a été créé en 2001. Depuis lors les chanteuses ont voyagé et chanté à travers le Danemark, la Suède, les ïles Faroe, la Finlande et la Bulgarie. En été 2010 Glas se produit au "Koprivshtitsa Festival” en Bulgarie avec la chanteuse bulgare Tzvetanka Varimezova.
Les chanteuses, excellentes techniciennes, sont capables de chanter aussi bien des chants de la Renaissance que des chants traditionnels bulgares ou des chants modernes.
The Glas vocal ensemble a enregistré son troisième album "MOLD" en septembre 2015.
Avec MOLD l'ensemble Vokalselskabet Glas étend ses sources musicales vers le nord et unifie cinq langues en un hommage au chant nordique traditionnel.
Kongero a été créé en 2005 et compte quatre chanteuses : Lotta Andersson, Emma Björling, Anna Larsson et Anna Wikenius. Le quartet se définit comme groupe « folk'appella ». En effet, les quatre chanteuses de Kongero unissent leurs voix pour associer musique scandinave traditionnelle et son plus moderne, avec dignité, intensité et humour.
Le groupe est actuellement signé chez le label Dimma Sweden et compte actuellement quatre albums à son actif : Om Mikaelidagen sorti en 2008, Bakvända världen (2011), no. 3 (2014) et KOM (2017). Certains morceaux ont figuré dans des films, et le groupe a également sorti en 2017 un « Kongero Song Book » en deux parties, dans lequel on peut retrouver ses chansons les plus appréciées. Outre les concerts, Kongero organise des ateliers destinés à des groupes de chanteurs et chanteuses !
L'ensemble vocal féminin de musique classique, médiévale et contemporaine Trio Mediæval a été fondé par Linn Andrea Fuglseth à Oslo en 1997. , formé à Oslo en 1997.
Le trio actuel est composé de Anna Maria Friman (Suède), Linn Andrea Fuglseth et Jorunn Lovise Husan (Norvège).
Ses membres originaux étaient Anna Maria Friman, Torunn Østrem Ossum et Linn Andrea Fuglseth. Berit Opheim a remplacé Ossum en 2013 et Jorunn Lovise Husan a remplacé Opheim en juin 2018.
« Nous abordons la musique médiévale comme si elle était écrite aujourd'hui », explique Friman ; "Les pièces médiévales et contemporaines semblent incroyablement bien s'agencer."
Le répertoire principal du trio comprend de la musique médiévale sacrée monophonique et polyphonique d'Angleterre, d'Italie et de France ; des œuvres contemporaines écrites pour
l'ensemble (par Anna Clyne, Gavin Bryars, William Brooks, Ivan Moody, Sungji Hong, Oleh Harkavyy, Bjørn Kruse, Trygve Seim et Andrew Smith, entre autres) ;
ainsi que des ballades et chansons traditionnelles norvégiennes, suédoises et islandaises. Ces dernières années, le trio a également développé des collaborations
tant avec des musiciens individuels qu'avec des ensembles et orchestres plus importants.
Après des albums qui juxtaposent le médiéval et le moderne (« Words of the Angel », « Soir, dit-elle » et « Stella Maris »), le groupe a été rejoint par le percussionniste norvégien Birger Mistereggen pour leur CD de 2008, « Folk Songs », une exploration du patrimoine folklorique norvégien. Dans ses notes de pochette pour l'album « Aquilonis » (2014), John Potter décrit la capacité du groupe à « créer une synthèse du son et de l'atmosphère… l'histoire et la géographie se mélangent harmonieusement ».
Discographie
Words of the Angel, (ECM, 2001)
Soir, dit elle: Words of the Angel (ECM, 2004)
Stella Maris (ECM, 2005)
Folk Songs (ECM, 2007)
A Worcester Ladymass (ECM, 2011)
Aquilonis (ECM, 2014)
Rimur (ECM, 2017)
Né de père italien et de mère anglaise, Piers Faccini est né en 1970 à Luton. Il arrive en France à l'âge de cinq ans, une partie de sa scolarité se déroulant au collège d'Eton en Angleterre.
Il commence à jouer en public en 1997, débutant alors sur la scène londonienne, et fonde avec Francesca Beard le groupe Charley Marlowe, d'abord accompagnant des textes récités puis évoluant dans une ligne mélodique. Bientôt rejoint par le percussionniste Frank Byng et le guitariste Lucas Suarez, le groupe joue régulièrement à Londres et sort un EP : This could be you. Durant cette période il produit aussi des bandes-sons pour la BBC et Channel 4. Charley Marlowe se sépare en 2001 quand Piers Faccini décide de produire sa propre musique.
Sorti en 2006, son deuxième album Tearing Sky est produit par JP Plunier, producteur attitré de Ben Harper pour lequel Piers Faccini joue en première partie. Le bassiste Juan Nelson, qui accompagne Ben Harper, ainsi qu'Adam Topol, batteur pour le musicien Jack Johnson, sont présents sur ce disque.
Sélectionné pour le prix Constantin, son troisième opus Two grains of Sand est aussi élu par les auditeurs de France Inter, meilleur album de l'année 2009.
Dans son style musical et sa voix, on note une évidente affinité avec le musicien canadien Leonard Cohen. Son titre No reply et sa reprise de The Partisan en sont de bons exemples.
Piers Faccini peint depuis le début des années 1990 et poursuit son activité de plasticien en parallèle de sa carrière de musicien. Il a notamment créé les papiers découpés qui ornent les couvertures et les pochettes de ses albums My Wilderness et Between dogs and wolves, et réalisé plusieurs de ses clips.
Discographie
2004 : Leave no trace (Label Bleu)
2006 : Tearing sky (Label Bleu)
2009 : Two grains of sand (Tôt ou tard)
2011 : My wilderness (Tôt ou tard)
2013 : Between dogs and wolves (Beating Drum, Six Degrees)
2014 : Songs of time lost (avec Vincent Ségal) (No Format!)
2016 : No One's Here (Beating Drum)
2016 : I Dreamed An Island (Beating Drum & Zamora)
2021 : Shapes of the Fall (Nø Førmat! / Beating Drum)
Les vrais musiciens n'ont qu'une hantise : voir leur art se figer, perdre de sa vitalité et de son souffle intérieur. Comment maintenir au fil du temps la flamme qui, à l'aube de leur vocation, alluma la mèche de leur inspiration ? Certains s'échinent à changer régulièrement d'air, de style, d'outils ou de partenaires : chaque projet est pour eux l'occasion de couper les ponts avec le passé, de défricher des territoires inconnus. D'autres, au contraire, préfèrent creuser patiemment le même sillon, pour mieux l'approfondir et l'élargir ; et c'est ainsi, en retournant patiemment leur lopin, qu'ils réussissent à retrouver la fraîcheur du commencement, la pureté virginale du geste créateur.
Tel est Piers Faccini, semeur de beautés, dont chaque moisson de chansons tranche naturellement avec le tout-venant du songwriting. Ses deux premiers albums, Leave No Trace (2004) et Tearing Sky (2006), avaient révélé un musicien cultivant un jardin éminemment personnel, à l'abri des vents tournants de la mode et à bonne distance des productions standardisées du folk, du blues ou du rock.
Aujourd'hui, Two Grains of Sand apporte cette évidence : Piers Faccini vit seul sur une terre que, par la grâce de l'expérience, il a su rendre encore plus féconde, plus généreuse. Voilà donc un disque lumineux, assurément.
Faiz Ali Faiz, né à Sharaqpur au Pakistan, a appris la musique classique auprès de Ustad Ghulam Shabir Khan et Ustad Jafat Khan et est considéré comme le représentant le plus éminent du Qawwali. Ce chant soufi très ancien (fixé au XIIIe siècle) est une forme non orthodoxe de chant musulman, celui-ci interdisant en principe la musique. Ce chant dans sa forme actuelle résulte de la rencontre des cultures musulmane et hindoue. La voix de Faiz se caractérise par une étendue exceptionnelle et un timbre p articulièrement riche qui évoque le célèbre Nusrat Fateh Ali Khan, auquel il rend hommage dans son CD "L'amour de toi me fait danser".
Chant religieux destiné à véhiculer la poésie soufie, le qawwali se caractérise par l'usage de voix masculines fortes, faisant alterner solo et chœur, répétitions et improvisations par le soutien vigoureux des tablas et de claquements de mains. Ce chant intègre des éléments profanes étrangers à la tradition, et n'hésite pas à adapter ses schémas mélodiques, rythmiques et son contenu poétique à l'auditoire. Ainsi Faiz Ai Faiz s'inspire parfois de l'esthétique musicale du cinéma, de même que Nusrat Fateh Ali Khan cherchait à capter à travers les programmes de télévision l'image acoustique des pays où il donnait ses concerts.
En 2009 c'est la rencontre avec Titi Robin. Jaadu (Magic) est issu de cette rencontre entre le pakistanais et le français.
Quand la fantaisie d'un musicien comme Titi Robin rencontre le chant d'un maître qawwali tel que Faiz Ali Faiz, le feu prend très vite et la musique s'embrase, virtuose et puissante, débordante d'énergie, de lyrisme et d'émotion. Guitariste, joueur de oud et de bouzouq, depuis son premier disque 'Gitans', Titi Robin vagabonde entre les contrées musicales d'Andalousie et d'Orient. Il en a tissé un lien de connivence unique, une mosaïque tzigane nourrie de ses voyages et imprégnée de ses rencontres.
Dès le premier morceau, « More Ângna », la profondeur de « Jaadu » est annoncée avec succès.
Musique inspirée de la poésie soufie, le répertoire varié tout en restant cohérent propose sept titres puisés dans la tradition
du qawwali. Les prouesses vocales de Faiz Ali Faiz accentuent le lyrisme et l'émotion inhérente à chaque poème et la connivence
avec Titi Robin ne fait qu'embraser ce voyage magique, transe enivrante et spirituelle.
Onze musiciens au toucher et au phrasé remarquable accompagnent l'aventure; voix, bouzouq, rubab, guitare, harmonium, accordéon,
gumbass, clarinette, cor anglais, tabla. Ici, le dialogue se distingue par un parti pris et un jeu d'affinités, excédant le champ
instrumental et les filiations stylistiques, grâce à quoi il s'impose, à force de conviction, d'émotion singulière, comme une sorte
d'hymne.
« Jaadu », la « magie », est un album puissant où le rythme est un tapis de plaisir tout en finesse, en élégance, en sophistication vocale et instrumentale. Une rencontre aboutie et mature, qui est le fruit d'une transmission réussie et mouvementée qui, littéralement, coule de source. « Magie » d'un voyage inédit au cœur d'une nouvelle contrée, entre rêve et réalité, à mi-chemin d'influences populaires, d'accents de fête et d'arabesques orientales, de ferveur mystique et de virtuosité instrumentale.
Fondé dans les années 40, Radio Kaboul permit de révéler de nombreux artistes, héritiers d'une tradition complexe aux confins de l'Iran, de l'Inde et de l'Asie centrale. Réduite à un rôle de propagande par l'invasion soviétique, interdite comme toutes les formes musicales par les Talibans, cette musique revit aujourd'hui.
La chanteuse Mahwash et l'Ensemble Kaboul, formé de musiciens afghans en exil, rendent hommage aux compositeurs afghans, tous disparus à l'exception de Hossein Arman. Radio Kaboul entend tirer de l'oubli ces acteurs de la musique afghane moderne,
La musique traditionnelle de Touva, République autonome à la frontière de la Sibérie et de la Mongolie, a la particularité de vouloir développer un caractère mystérieux et magique, celui de domestiquer les animaux sauvages, de calmer les esprits, de nous faire entendre les chants des oiseaux, le ruissellement de l'eau ou le hennissement d'un cheval. Cette musique se rattache à la tradition chamanique très ancrée dans ces contrées. On sait que la culture chamanique est une des voies spirituelles les plus anciennes de la terre. Elle s'attache à maintenir un certain équilibre de la société et une harmonie positive des individus en les situant un pied sur terre, et l'autre dans le monde des esprits. Le « vol chamanique » est le voyage de l'âme qui peut emmener les chamans dans d'autres réalités vers d'autres régions du monde. La musique s'inscrit dans ce voyage et conduit l'auditeur sur ces voies mystérieuses.
Huun Huur Tu est une expression par laquelle les Tuvan désignenet leur terre, en référence aux rayons du soleil frappant la prairie au crépuscule et à l'aube. Les membres de l'ensemble ont choisi ce nom pour souligner l'attachement aux traditions pastorales propres aux plaines du Sud de la Sibérie dont ils sont originaires.
La musique par laquelle la République de Tuva est la plus connue est le chant diphonique ou kloonei (mot mongol pour gorge). Par des mouvements précis des lèvres, de la langue de la mâchoire, les chanteurs intensifient certaines harmoniques naturelles de la voix.
Ce chant diphonique se caractérise par l'émission conjointe de deux sons à partir des voyelles réputées riches en harmoniques.
L'un de ces sons est dit « son fondamental » ou « bourdon ». C'est un son continu, alimenté par le souffle du chanteur.
L'autre dit « son harmonique » varie, dans les hauteurs, au gré du chanteur. La position de la langue joue un rôle prépondérant pour
l'émission du son : si elle est au repos, le chanteur, au dessus du bourdon, ne peut exécuter que deux ou trois harmoniques.
En revanche, s'il change la position de sa langue en divisant sa bouche en deux cavités, les sons harmoniques deviennent plus aigus,
intenses et nombreux.
Les harmoniques se succèdent alors jusqu'à former des mélodies pentatoniques tissées entre les textes chantés.
Chez les Touvins, étonnamment, on rencontre quatre techniques principales de chant diphonique avec un bourdon à hauteur variable :
1 Le style kargyraa : le son le plus grave a un timbre très spécial évoquant le cor de chasse.( Le battement des cordes vocales est très lent puisqu'il oscille entre 55 et 65 Herz.)
2 Le style borbannadyr : le timbre du bourdon est plus doux que celui du style Kargyraa. La particularité ici est que le chanteur peut alterner ces deux styles dans une même pièce musicale. (bourdon à 110 Herz)
3 Le style sygyt : il possède un bourdon ou son fondamental plus aigu, entre 166Herz et 220Hz (« la »grave). Le chanteur peut ainsi superposer sur le bourdon, une mélodie d'harmoniques extrêmement aigus.
4 Le style ezengileer : variante du chant précédent, ce style est caractérisé par un rythme saccadé que l'on retrouve dans le choc des étriers du cheval au galop. Il est donc surprenant de penser que la bouche joue un rôle aussi fondamental. A cet égard, certains chanteurs de Touva arrivent à rajouter une troisième voix !
Il faut savoir que chaque son musical fondamental possède au minimum une série de 16 sons harmoniques dont l'ordre est inchangeable. Si, par exemple, vous écoutez attentivement le son d'un gong ou d'une cloche, vous pourrez en entendre quelques uns.
Les instruments de musique présentés au concert de Huun-Huur-Tu sont représentatifs du patrimoine musical de Touva. Cependant, on peut chercher des points de comparaison avec nos instruments de musique occidentaux.
On distingue d'une part les instruments à cordes frottées ; ainsi l'igil se rapprocherait d'un violon mais posé sur la jambe, alors que la byzancy rappellerait aussi un violon dont l'archet serait intégré à l'instrument même.
L'igil : ( prononcer « iguil ») ; C'est une vièle à 2 cordes dont la caisse de résonance et le manche sont taillés dans un seul morceau de bois (du mélèze en général).Quant au chevalet et aux deux chevilles, ils sont fabriqués en bouleau.
Cette vièle peut avoir une forme trapézoïdale ou allongée. Le manche se termine par une belle tête de cheval sculptée. L'igil produit toujours une mélodie à deux sons, la corde grave servant de bourdon. La position du musicien n'est pas toujours la même ; s'il s'agit d'une fête, l'instrumentiste est assis sur un tapis. S'il s'agit au contraire d'un concert, ce dernier est assis sur une chaise, sa jambe gauche posée sur sa jambe droite, l'instrument calé sur le haut de la botte de l'interprète !
La byzancy : C'est une vièle à quatre cordes dont la caisse de résonance est en bois. L'archet dont le crin est composé d'une touffe de cheveux ne peut se détacher des cordes. De plus, un anneau métallique permet de raccourcir la longueur des cordes et donc de modifier la hauteur des sons. Plus la corde est courte, plus le son est aigu.
Le doshpulur : C'est un luth à deux cordes dont la caisse de résonance peut être ovale, arrondie, piriforme, c'est-à-dire en forme de poire, ou encore trapézoïdale. On en joue en pinçant les cordes de sorte que les sons puissent être entendus de manière alternée ou simultanée.
La guimbarde : C'est un des instruments les plus répandus à Touva. Fabriqué en fer, elle comprend un cadre de forme de trapèze qui maintient et enserre une languette. Cet instrument se joue en mettant en vibration la languette du majeur ou du pouce de la main droite, tandis que le pouce et l'index de la main gauche maintiennent l'instrument. La cavité buccale sert de résonateur et de fait amplifie le son.
Les instruments à percussion : le tambour chamanique - tambour de terre - sabots de cheval - sorte de maracas en peau.
Les Touvins ne vivent pas de la même façon, selon le lieu géographique où ils se trouvent.
A l'ouest, ce sont des nomades qui élèvent chevaux, chameaux, yacks, moutons, vaches, chèvres et même parfois rennes. Ils mènent une vie de nomades, obligés d'effectuer des transhumances plusieurs fois par an : l'élevage, l'activité agricole et la chasse sont leurs principales occupations. A l'ouest, les membres de la famille forment un clan, transhument ensemble et s'hébergent dans des campements formés de plusieurs « yourtes ». (tente en feutre)
A l'est, le peuple est sédentaire et vit aussi de la chasse. A l'est, ils vivent dans un habitat conique. Leurs maisons sont recouvertes d'écorce de bouleau l'été, de peau d'élan l'hiver !
Tout diffère encore de l'ouest à l'est quand il est question de modes vestimentaires (costumes et motifs décoratifs très différents).
La musique et le chant sont intimement liés à la vie quotidienne de Touva.
On peut évoquer des berceuses, des chants d'apprivoisement quand les bêtes, agneaux ou chameaux, sont gardés par grands froids sous la yourte.
Il y a aussi les chants de travail, les récitations chamaniques, les chants pour les courses de chevaux.
Enfin les chants liés à une action physique ont leur place dans un pays assez rude : chants lorsque l'on trait une vache ou une chèvre ou lorsqu'il s'agit de motiver son cheval avant la course.
Okna Tsahan Zam est le maître du chant diphonique (khoomei), technique spectaculaire très utilisée dans le chant mongol traditionnel qui permet de chanter deux mélodies en même temps. Appelé aussi « chant de gorge », c'est l'émission simultanée de deux sons gutturaux, une technique très ancienne de respiration qui donne au chanteur la possibilité de libérer l'énergie de l'organisme. Le khoomei (littéralement pharynx) se caractérise donc par l'émission simultanée de deux sons, une note grave constante et un son flûté aigu que le chanteur module à son gré. Cette technique, souvent liée aux rites chamaniques, permet d'entrer dans un état psychophysique particulier, et d'obtenir une perception accrue du monde qui nous entoure.
Okna Tsahan Zam (« La route blanche », de son vrai nom Vladimir Kharouev ) est né en 1957 sur la longue route qui ramenait vers leurs terres les Kalmouks déportés en Sibérie par Staline. «La route blanche » signifie « la route de la joie, la route qui mène vers le bonheur ». Il abandonne sa carrière d'ingénieur pour se consacrer à l'étude de ses ancêtres.
« Shaman voices. A journey in the steppe » est constitué par la succession de plusieurs séquences musicales mises en scène de manière très cinématographique, rendant compte de nos visions de l'univers de la steppe. Des chansons très mélodiques où l'acoustique domine, soutenues par des apports électroniques côtoient des chansons beaucoup plus « roots » (voix et dombra). Trois titres sont entièrement consacrés au chant diphonique et donnent un aperçu de l'art de Okna Tsahan Zam en solo.
Même sans utiliser le khoomei, la voix de Okna Tsahan Zam possède un grain et une profondeur exceptionnelle. Remarquable technicien c'est avant tout un grand chanteur.
EDJIN DUUN (« La chanson de la Mère ») est un hommage à toutes les Mères et par extension à la terre nourricière et à la nature.
Dans AKHNER DUUNER (« Frères aînés et frères cadets »), la technique de khoomei est incluse dans la mélodie.
VOLKI (Les loups) "La chasse pour le plaisir fait mal à la nature, il faut chasser pour se nourrir, tel est le message écologique de cette chanson".
SIBIRE relate la déportation en Sibérie de tous les peuples minoritaires de la Russie, dont le peuple Kalmouk, par Staline de 1943 à 1953 . La population entière fut déportée et beaucoup sont morts de froid et de faim.
SAMARINE est l'histoire d'un berger très habile qui garde le troupeau de chevaux dans la steppe. Il est tellement adroit qu'il peut faire revenir les chevaux fugueurs juste en tirant une petite flèche qui siffle à leurs oreilles. Son cheval fétiche à le pouvoir de se déplacer sans que son dos provoque le moindre mouvement. Ils parcourent ensemble la steppe infinie et communient avec la nature et le cosmos »
DJANGAR (Djangar le tout-puissant) est le héros mythique du récit épique Kalmouk. Cet extrait se termine sur un passage de Khoomei.
Dans AR BUMBIN ORN, Okna Tsahan Zam ne chante pas, il parle, respire, mais le pouvoir chamanique de sa voix y est tout aussi fort.
KHOOMEI CHOIR (Chour Khoomei) est un chour constitué par la superposition de huit des voix d'Okna Tsaham Zan. Des basses aux aigues, il utilise plusieurs techniques de Khoomei.
DAVUR GAZEN Pour un Kalmouk, il existe deux trésors, le cheval et la femme. Cette chanson décrit l'admiration que suscite le galop du cheval comparable à l'amour d'un jeune homme pour une femme. Destinée à la danse, elle se prêtait tout naturellement à une adaptation actuelle.
Les sons de la steppe, musique naturelle parfois accompagnée par l'écho lointain d'un musicien parcourent l'ensemble de l'album, sollicitent l'imaginaire et dressent le décor. Ce disque associe instruments traditionnels et high-tech avec pour seul critère la volonté de communiquer l'émotion au mieux. Tous les instruments traditionnels ont été joués par des musiciens mongols ou kalmouks, à Paris, en Kalmoukie et en Mongolie. Les sons de la nature (vent, tonnerre, loups, chevaux etc.) qui lient les chansons entre elles du début à la fin de l'album ont été enregistrés sur place pour créer un univers sonore authentique en harmonie avec la dimension cosmique de la steppe.
EGSCHIGLEN ("belle mélodie") a été fondé en 1991 par quatre étudiants du conservatoire d'Ulaanbaatar. Dès le début, le groupe se concentre sur la musique contemporaine Mongole, tout en explorant les arts musicaux populaires d'Asie centrale. Aujourd'hui les sept musiciens mongols se remarquent par la virtuosité de leur musique. Celle-ci prend la forme d'acrobaties vocales : le Khöömie, émission simultanée d'un bourdon et de sons harmoniques, le khailakh récitatif, ou encore le mélodieux Duulakh.
Elle se caractérise également par des recherches sur le langage sonore de la vielle cheval Morin khuur, de la cithare trapézoïdale Yootchin et du luth à deux cordes Tobshuur. En aucun cas EGSCHIGLEN n'est poussé par l'urgence de la modernité, il évite toute hybridation mondialiste. Le groupe joue avec les transpositions mélodiques et développe une musique lumineuse mêlant fredons étranges, muettes gutturales et digressions pentatoniques. La musique et les danses d'EGSCHIGLEN sont fortement marquées par l'univers poétique des nomades mongoles et les traditions chamanes. Elles nous transmettent l'harmonie d'un peuple vivant en accord avec la nature et ses cinq bijoux « les chevaux, les chameaux, le bétail, les moutons et les chèvres. »
Et si les sonorités mongoles semblent étranges et mystérieuses pour des oreilles occidentales - en particulier les chants Khöömie... comment imaginer qu'une voix peut produire de telles aigues et graves en même temps ? - EGSCHIGLEN exprime des sentiments humains de base : amour, douleur et gratitude. Sa musique nous est donc aussi familière. Elle nous rappelle qu'au delà de toutes les différences culturelles, certains éléments sont communs à l'existence humaine.
Source : Accords croisés
https://www.accords-croises.com/fr/artistes.asp?artiste=26
Naranbaatar Purevdorj, originaire d'Oulan Bator, est un virtuose du morin khuur, la "vièle à tête de cheval" ; c'est aussi un excellent chanteur imprégné des traditions instrumentales et vocales mongoles.
Parveen Sabrina Khan et Ilyas Raphaël Khan, artistes franco-indiens, dignes héritiers d’une longue lignée musicale du Rajasthan depuis 7 générations, sont les enfants du célèbre percussionniste Hameed Khan Kawa (Musafir, Jaipur Kawa Brass Band, Kawa Circus). Ils ont grandi en Inde, où ils ont reçu l’enseignement intégral de la musique classique d’inde du nord. Enseignée dès le plus jeune âge, la musique classique indienne est ainsi transmise depuis plus de 3000 ans selon les principes ancestraux de la transmission orale: le taleem.
Parveen Sabrina Khan, voix éminente de la nouvelle génération, interprète des râgas, cadre mélodique utilisé dans la musique classique indienne mais aussi des maands, chants traditionnels folkloriques du Rajasthan en voie de disparition et dont elle est l’une des seules garantes aujourd’hui.
De sa voix profonde, Parveen exprime avec virtuosité la poésie de cette musique sophistiquée, où le texte lyrique, souvent court, laisse une large place à l’improvisation tant sur l’aspect mélodique que rythmique.
Ilyas Raphaël Khan accompagne, soutient ces improvisations par sa maitrise des tablas percussion indienne par excellence.
Dans leur parcours et au delà de leur prestations régulières du répertoire classique indien, cette fraterie a su innover à l’instar de leur père. Parveen a été récompensé en 2018 du prix des musiques d’ici au festival des villes et des mondes de Seine-Saint-Denis avec son groupe Nirmâan. Ilyas est par ailleurs un talentueux beatboxer et associe sa pratique du beatbox aux rythmes classiques indiens les bols, syllabes mnémoniques et partie intégrante de la technique des tablas. Tempo contemporains du beatbox et tablas c’est le tablaboxing.
Parveen Sabrina Khan et Ilyas Raphaël Khan forts de leurs deux cultures transportent l’audience dans un univers de sons variés et innovant et nous offrent un savoureux mélange entre musique indienne et rythmes occidentaux.
Monâjât Yultchieva est une des interprètes les plus importantes de la musique ouzbèke. Elle est reconnue pour la qualité unique de sa voix.
Son ensemble est composé de :
Huong Thanh incarne les particularités du chant traditionnel vietnamien, riche en subtils ornements et précises inflexions, en finesse et diversité d'expressions et de timbres.
Depuis son installation à Paris depuis 1988 elle participe à de nombreux spectacles de Cai Luong en compagnie de brillants artistes, organisés par la communauté vietnamienne dans tout l'Europe. Entre 1996 et 2001 elle sort deux albums « Moon & Wind » et « Dragonfly » tous deux salués par la critique internationale. En 2004, son troisième CD « Mangustao », sélectionné comme les autres par FIP, a de nouveau obtenu le prix Choc du Monde de la Musique et a été classé 2ème dans le classement de Word Music Charts Europe.
Connue par les chants traditionnels du Vietnam arrangés de manière jazzistique par le guitariste Nguyên Lê qui a produit ses 3 premiers albums, Huong Thanh revient en 2005 avec un trio à ses sources pour une interprétation de cette musique traditionnelle si riche et si variée des trois régions de ce pays, allant du Nord, voluptueuse et céleste, au Sud, nostalgique et touchante, en passant par le Centre, majestueuse et impériale.
Ses chants sont accompagnés par des instruments aussi variés que le pipa (luth) vietnamien au son majestueux et grave, le t'rung des peuples de montagne aux notes oscillantes ou la mélancolie du monocorde, la gaité du cythare, .
Un nouvel album « Fragile Beauty » produit par Nguyên Lê a été réalisé et distribué en automne 2007. Dans la même année, elle reçoit le Prix des Musiques du Monde de France Musique avec lequel elle est rentrée au pays pour réaliser un CD sur la musique du théâtre Cai Luong. En même temps, elle forme un duo de charme avec Mieko Miyazaki aux sons impériaux du koto. Le groupe commence à cueillir beaucoup de succès en Europe. En 2008, elle forme un trio aux magnifiques couleurs de l'Asie, Vietnam, Japon, Chine, avec Guo Gan et son erhu. Les charmes et les mystères de l'Asie dans toute leur splendeur.
Site : www.myspace.com/huongthanh
MIEKO MIYAZAKI découvre le Koto à l'age de neuf ans. Diplômée en 1992 par "The Tokyo National University of Fines Arts and Music ", elle est invitée à se produire dans le cadre du Palais Impérial en présence de l'Empereur et de l'Impératrice. Révélée par la NHK lors d'un concert de musique japonaise diffusé sur NHK-FM, elle s'impose comme une concertiste de premier plan et étend son répertoire à une grande variété de style musicaux différents. Elle se produit des lors en soliste en Asie, Chine, Singapour et Taiwan, ansi que dans de nombreux festivals européens, Italie, Belgique, France, Norvège, Islande. Par ailleurs, elle participe à divers événements culturels organisés par l'ambassade du Japon. Parallèlement à sa carrière de concertiste, elle fait ses débuts en tant que parolière et compositrice de chansons pour enfants. Ces chansons, télédiffusées par les companies NHK-TV et FUJI-TV lors de leur émissions pour enfants, sont devenues des " Standards " du genre.
En 1999, lors du grand concert à la mémoire des victimes du tremblement de terre de Hanshin, elle donne un fascinant récital où l'interprétation de ses œuvres originales rencontre un accueil enthousiaste tout en révélant la fusion de ses talents d'interprète et de compositeur. En 2001, elle est invitée à se produire en duo, Koto et percussions japonaises, lors du somment culturel " The Asia Pacific Cup English Presentation " tenu à Singapour. Ce concert sera par la suite retransmis dans tous l'Asie.
Depuis lors elle a fondé ses propres ensembles et poursuit une brillante carrière. En 2004 l'un de ses groupes " East Current " (duo Koto et flûte shakuhachi) réalise une tournée aux Etats-Unis, qui reçoit un accueil exubérant de la part du public. Mieko Miyazaki a réalisé neuf CD depuis 1995. Ses trois CD réalisé depuis 2000, " Koto J.S. Bach ", " Koto Ambient Chopin ", " Koto Ambient Gymnopédie ", continuent leur carrière dans les bacs japonais, et nombre de ses rélisation sont en vente aux Etats-Unis.
Elle habite en France.
Son album "East Current " contient notamment le titre " The Current " classé au Japon dans le Top 30 de la musique pour koto en 2005.
De la rencontre avec le guitariste franco vietnamien Nguyen-Lé et la chanteuse vietnamienne Huong Thanh naissent aussi les projets « Fragile Beauty » (Jazz fusion) (Album CD, Label ACT), « Asian Colors » avec le virtuose de l'Erhu , Guo Gan (musiques d'asie), « Saiyuki » avec le percussioniste indien Prabhu Edouard (Jazz fusion).
Source : https://flickr.com/photos/dalbera/2389361734/Elle poursuit son expérience dans l'esthétique contemporaine par l'improvisation, en duo avec le compositeur et pianiste François Rossé, et avec Sylvain Roux ( fifre, flûte, voix). Elle rejoint la compagnie « Eclats » pour le spectacle « Songs » mêlant chorégraphie contemporaine, improvisation et chant , autour de musiques de John Cage . A L'origine de nombreuses émissions de radio et de reportages TV sur France Musiques, France Inter, FR3, Arte, ses récentes activités l'amènent à parcourir le globe de l'Asie à L'Europe, de l'Afrique du nord à l'Amérique du sud, des Etats Unis à la Chine.
Site : https://www.miekomiyazaki.com/Kodō (鼓童) est un groupe de percussionnistes japonais originaire de l'ile de Sado. Son nom signifie à la fois « battement de cœur » et « enfant du tambour » en japonais. Sans doute est-ce là un début d'explication de ce sentiment d'universalité que l'on ressent à l'écoute de ce spectaculaire ensemble.
Ce collectif formé en 1981 par d'anciens membres du groupe Ondekoza perpétue et réinvente la tradition musicale japonaise, en explorant toutes les possibilités offertes par le taiko, tambour de peau tendue sur bois utilisé dans les fêtes traditionnelles. ix ».L'ensemble Kodo est sans doute l'une des formations au monde de ce genre qui a récolté le plus de notoriété. Le groupe, depuis sa création a en effet sillonné la planète au gré de tournées incessantes : plus de 2 000 dates dans une trentaine de pays ! Son succès vient sans doute du fait que ces tambours primitifs "parlent" à tous et qu'une origine de la musique peut se situer dans ces sonorités répétitives et spectaculaires.
Dans son nouveau spectacle, Ekkyo: Transborder (« par delà les frontières »), quatorze percussionnistes, dix hommes et quatre femmes, donnent vie au répertoire traditionnel de différentes provinces du Japon, sans s'interdire de puiser dans celui d'autres continents.
Anna Sato est une spécialiste du "Shima-uta", un genre de musique issu des îles Amami situées à l'extrême sud-ouest du Japon. Elle le chante depuis qu'elle a trois ans, et a remporté nombre de compétitions dédiées à ce genre.
Elle fait ses débuts en 2005 avec le label Pacific Moon Records et a depuis enregistré sept albums, attirant internationalement l'attention avec sa technique vocale unique.
Son album "Wan Shimah" est aussi sorti aux Etats-Unis et elle est ensuite devenue chanteuse au "Cirque Du Soleil" en 2010.
Chanteur, poète et musicien réunionnais, Danyèl Waro réinvente sans cesse sa musique. Pour lui, le Maloya est une façon d'exprimer une revendication identitaire et de mettre en lumière les subtilités de la langue réunionnaise.
Né le 10 mai 1955 au Tampon, un village des Hauts de La Réunion, dans une famille d'agriculteurs, le jeune Danyel passe des années difficiles à travailler la terre et à couper les cannes à sucre. Enfant, ses journées longues et pénibles lui rapportent le fruit de ses repas quotidiens : du maïs et des patates. Ce souvenir de la nature marque son imaginaire jusque dans sa création d'aujourd'hui : sa terre natale, ses fruits et ses racines sont la sève de ses chansons.
Pour la famille Waro, le temps de l'enfance n'est pas celui de la fantaisie. Le père du chanteur, partisan communiste, n'a pas pour principe de se laisser aller aux plaisirs artistiques, surtout à celui de la musique. Il faudra que Danyel atteigne ses 18 ans pour entendre Firmin Viry faire vibrer les rythmes du maloya lors d'une fête communiste. Ce jour-là, la musique du « cafre », de l'esclave, « le maloya la case, maloya la cour » (maloya qu'on chante à la maison) marque profondément sa sensibilité.
Christine Salem se souvient encore aujourd'hui de sa première rencontre avec le maloya. « Un beau jour, j'étais très jeune, 7 ou 8 ans, je passais dans la rue avec ma mère, mes frères et sours et nous sommes passés devant le groupe Ziskakan qui jouait ». A l'époque, cette musique qui raconte l'esclavage et les souffrances du peuple africain était interdite sur les ondes réunionnaises parce que trop revendicative. « Parce qu'elle permet de dire les choses telles qu'elles sont. » Originaire du quartier des Camélias à Saint Denis, Christine Salem fait partie de la nouvelle génération de voix féminines chantant le maloya. à 12 ans, elle écrit ses premières chansons. Mélangeant, séga, maloya ou blues, elle fait ses débuts dans la rue avec des copains et fréquente différents courants musicaux de l'Ile en tant que choriste. On lui propose un jour de passer sur le devant de la scène, place d'ordinaire réservée aux hommes. Sans se poser de question, elle prend le kayanm (percussion rectangulaire et plate faite d'un cadre en bois, de tiges de canne à sucre et de graines de safran) en main.
Le premier album live "WALIWA" est l'aboutissement de la résidence du groupe lors du festival "Les Escales de St Nazaire" 2001.
Né en 1967 à Minta, au Cameroun, il est initié très jeune à la musique par ses parents. à l'âge de 4 ans, il reçoit son premier instrument, un balafon, et commence à chanter à l'église de son village. Grâce à son talent, il est rapidement invité à se produire lors des fêtes et cérémonies locales. En 1980, un propriétaire de club lui propose de former son propre orchestre et de venir jouer dans son établissement. C'est alors qu'il découvre le jazz à travers Jaco Pastorius, dont l'écoute lui fait choisir la guitare basse. Puis il découvre Miles Davis, Georges Benson, . La mort de son père vient le bousculer en 89, à cette époque il sait déjà qu'il ne restera pas longtemps seul à Douala. à l'âge de 22 ans, l'artiste débarque en Europe, d'abord en Allemagne, puis en France, afin d'y entreprendre des études en musique. Durant plusieurs années le jeune artiste écume les boîtes de jazz et multiplie ses apparitions auprès de musiciens d'envergure tels que Jacques Higelin, Didier Lockwood et Manu Dibango. Interdit de séjour en France en 1995, Richard Bona décide ensuite de s'établir à New York où il collabore avec les plus grands noms de la musique : Joe Zawinul, Herbie Hancock, Bobby Mc Ferrin, . En 1999, Branford Marsalis l'aide à signer chez Columbia Jazz. "Scenes of my life", son premier album sort dans l'année, dans ce disque le musicien esquisse les contours de son univers musical.
"Reverence" suit en 2001, et « Munia » dans lequel il dédie un titre à son héros Miles Davis, en 2003. Aujourd'hui sa vie n'a pas changé, elle est toujours faite de rencontres et de voyages.
« Toto Bona Lokua » l'album qu'il a concocté avec ses compères Lokua Kanza et Gérald Toto, illustre bien cet état d'esprit . Dernier album, en 2005 : Tiki.
Ceux qui ont eu la chance d'assister à la création du Stabat Mater de Bruno Coulais ont été frappés par la voix étonnante d'Aïcha Redouane. On peut retrouver cette grande artiste, dont le répertoire s'étend de la tradition berbère du Moyen-Atlas à l'art du maqâm du Proche-Orient en passant par le jazz-blues, accompagnée de l'ensemble al-Adwâr, dans ces deux CD consacrés aux chants de la Renaissance arabe des XIXe et XXe siècles (la Nahda).
Initié par Loy Ehrlich (Hadouk Trio) avec Louis Bertignac (ex-Téléphone), Cyril Atef (M, Bumcello), Akram Sedkaoui (M'Source) et Saïd Boulhimas, un jeune maâlem gnaoui d'Essaouira accompagé de 4 gnaoua, le projet BAND OF GNAWA revisite quelques grands standards de Rock'n'roll des 70's (dont "Come Together" des Beatles, "Who Knows" d'Hendrix, "Sympathy for the Devil" des Stones ou "Four Sticks" de Led Zeppelin) avec la volonté d'un véritable métissage avec les musiques gnaoua dont ces groupes se sont souvent inspirés.
Ce projet évoque le fameux groupe "Band of Gypsys" crée par Jimi Hendrix en 1969. De nombreux artistes et groupes rock des années 70, tels que Hendrix, Led Zeppelin et d'autres ont été directement influencés par les musiques d'Afrique, du Maghreb et particulièrement par celles des Gnawa.
Les musiciens de Band of Gnawa :
Loy EHRLICH claviers, basse et direction artistique
Louis BERTIGNAC guitare
Cyril ATEF batterie et percussions
Akram SEDKAOUI chant lead rock
Maâlem Saïd BOULHIMAS chant lead gnawa et gumbri
Abdellatif RAMNI crotales, chœurs, danse
Amine EL ALLOUKI crotales, chœurs, danse
Hicham AIT SALAH crotales, chœurs, danse
Simo BOUMAZZOUGH crotales, chœurs, danse
Photo Mondomix
Nahawa Doumbia est une idole au Mali et une des références vocales d'Afrique de l'ouest. La reine du Didadi - un rythme sur lequel les jeunes gens se défient lors des cérémonies et des soirées de fête aux périodes des semailles et des récoltes - a décidé un retour à la tradition instrumentale du wassoulou, manière voluptueuse et rythmée de phraser la mélodie.
Chanteuse chaouie, née en plein cour des Aurès (région montagneuse de l'Algérie), Houria Aïchi travaille depuis des années sur le patrimoine musicale algérien. Patiemment, elle en collecte les derniers vestiges dans les villages oubliés et les interprète en tentant de rester aussi fidèle que possible à la tradition.
Faytinga est une Kunama (peuple du nord-est de l'Érythrée). Entrée dans la lutte armée pour la libération nationale dès l'adolescence, elle souhaite aujourd'hui dépasser le registre de la guerre pour faire place à des thèmes plus personnels (amour, femmes, divorce). Elle compose la musique sur son krar (harpe-lyre). Sa voix très aigüe peut rappeler celle de l'éthiopienne Aster Aweke.
Cette formation de neuf chanteurs et danseurs interprètre des polyphonies et danses zouloues d'Afrique du Sud. En 1995, la fin de l'apartheid leur a permis d'effectuer leurs premières tournées internationales et de venir pour la première fois en France où la formation a rencontré un accueil enthousiaste dans les principaux festivals. Vêtus de costumes traditionnels propres au monde rural, les danseurs-chanteurs célèbrent par leurs chants la paix, la réconciliation, le respect pour les formes invisibles et le rapprochement des peuples. Leurs polyphonies sont envoûtantes, d'une perfection rythmique et harmonique absolue. Les voix sont rauques et puissantes; chantant a capella, elles s'apparentent à un gospel fiévreux et sans âge. Les Colenso Abafana dégagent sur scène une grande générosité, empreinte de joie de danser et de bonne humeur communicative.
Julia Sarr a chanté pendant près de douze ans aux côtés de Lokua Kanza et des plus grands noms des musiques françaises et du monde. Patrice Larose, jazzman et guitariste flamenco, a été le compagnon fidèle de Marcio Faraco sur ses deux derniers albums. Ces deux-là commencent à peine à faire connaître leur nom et ce n'est qu'un début.
CD Set Luna
© Dieter Telemans
Malick Pathé Sow (chant, hoddu, guitare) est l'un des plus importants ambassadeurs européens de la musique peule sénégalaise. Son partenaire, l'excellent griot mandingue Bao Sissoko, est avant tout réputé pour son jeu à la fois raffiné et virtuose de la kora. De cette rencontre est née l'album Aduna (ce qui signifie Le Monde), sorti en 2012 chez Muziekpublique. L'auditeur est plongé dans un univers poétique dans lequel les douces mélodies des harpes et luths africains tissent une complicité naturelle avec la merveilleuse voix chaude et accueillante de Malick Pathé Sow. Les thématiques abordées ne sont pourtant pas anodines : il y est question des droits des femmes et de l'égalité des genres au Sénégal, ou encore d'exil et de colonisation. Moderne mais fidèle aux traditions, cette rencontre nous propose une alternance de thématiques sociétales actuelles et de narrations en l'honneur d'un peuple qui doit sa mémoire profonde à l'héritage oral et musical.
Un extrait : "Tumburanke" (L'exil)
Kimitang Mohamadou Cissoko dit Ablaye Cissoko est né à Kolda en 1970, est le descendant d'une famille de Griot.
Il commence à jouer de la Kora à l'âge de 8 ans et mène son premier concert à 12 ans. Il s'inscrit au conservatoire de Musique de Dakar et monte un groupe de 10 choristes avec ses frères et soeurs.
En 1986 il fait sa première représentation internationale en Norvège à Oslo. Puis il se rend à Saint Louis du Sénégal et tombe amoureux de cette ville. Il y forme le groupe Ninki-Nanka qui se produit régulièrement dans tout le pays.
En 1996 Cissoko rencontre pour un concert Jacques Higelin. Il participe ensuite au Printemps des cordes au CCF de Dakar et au festival de Kora à Sédiou en Casamance. En 2000 le Jazz rentre
dans la vie de Cissoko, il joue avec le groupe « African Project» accompagné de Phillipe Sélam saxophone / Linley Marthe basse / Gille Renne guitare / Azize Diop batterie / Ali Keita Balafon etc.pour le festival « Saint Louis Jazz ».
En 2001 et 2002 il se produit de nouveau au festival « Saint Louis Jazz » sous la direction de François Jeanneau avec le groupe « Saint Louis Jazz Orchestra » (orchestre Eurafricain de Jazz) accompagné de Kiki Bocandé basse (sénégal) / Andréa Esperti trombone (Italie) / Volker Goetze trompette (Allemagne) / Stéphane Kerecki contrebasse (France) etc.
Saint Louis Jazz Orchestra est invité par le ministre de la culture, M Jack Lang, pour la fête de la musique en juin 2001.
La même année il enregistre un CD avec la Bande Marco Jazz et part en tournée au Kazakhstang et Kirghizistan.
En automne 2003, après une tournée estivale de 3 mois en France : festival Ile de France, Convivencia, Festival de Marie Galante, Ilotopie, Le Bijou, Moissac..
Il sort enfin son 1er album « DIAM » chez Ma Case-Records.
Depuis Ablaye Cissoko est passé sur de nombreux festivals et salles de spectacle : Chainon Manquant (Figeac), Sfinks festival (Belgique), Forum Lisboa (Lisbonne), Centre culturel De Adelberg (Belgique), Coup de Coeur Francophone (Montréal), Rhino Jazz festival (Rive de Giers), Forde Folk Music Festival (Norvege), Festival Rio Loco (Toulouse, 31), Festival de la Voix (Moissac), Auditorio Pedro Ruivo (Lisbonne, Portugal), Festival Convivencia (31), Festival St Louis Jazz (Sénégal), Le Bijou (Toulouse), New Opéra, Drammen et Bergen (Norvège), Quebec, Coimbra et Porto (Portugal), Festival de Jazz de Cannes...
Il a joué et collaboré avec : François Jeanneau, Omar Pene, Randy Weston, Jacques Higelin, Mike del Ferro...
Le site internet d'Ablaye a changé et s'est refait faire un lifting en ce début d'année. Vous pouvez le consulter ici !
N'hésitez pas à lui laisser un commentaire à ce sujet sur sa page facebook ! Il serait heureux de récolter votre avis !
Site : www.ablayecissoko.com
Page Facebook :
www.facebook.com/ablayecissokomusic
Sidikiba Coulibaly (voix, harpe-luth simbi) compte parmi les chantres les plus appréciés de la très ancienne société des chasseurs du Mandé. Musicien autodidacte, il a fait avancer les techniques de l'antique harpe-luth sinbi, allant jusqu'à rajouter des cordes à l'instrument pour lui permettre d'exprimer ses idées musicales.
Hérault des veillées de chasse, ambassadeur d'une tradition épique pluriséculaire, il est également un des piliers de la jeune troupe musicale de la ville de Siby, Mandé Koulou. Au printemps 2007, il a participé à la partie malienne de la tournée des Palabres Bleues.
Ray Lema naît en pays Kongo, dans l'ouest de l'actuelle République Démocratique du Congo. À 11 ans il rentre au petit séminaire des pères blancs. Il veut devenir prêtre. Le destin en décidera autrement. À leur arrivée, les enfants doivent passer des tests d'aptitude, on remarque vite les dispositions naturelles du jeune Lema pour la musique et un père belge décide de l'initier à l'orgue, puis au piano. Ses études de séminariste s'accompagnent dès lors des chants grégoriens, de Mozart et de Chopin. Il sert la messe pendant quelques années sur un orgue à soufflet « où il fallait pédaler dur ».
Il a 14 ans quand le Congo Belge prend son indépendance et redevient juste le « Congo » de Patrice Lumumba, puis le « Zaïre » de Mobutu. Il quitte le séminaire et intègre plus tard l'Université de Kinshasa où il poursuit des études de chimie.
Les pianos étant introuvables au Zaïre, Il apprend à jouer de la guitare et découvre les Beatles, Hendrix, Django Reinhard et les Jazzmen américains. Il quitte l'Université sur un coup de tête pour entrer comme guitariste dans le groupe d'une vedette kinoise, Gérard Kazembe. Il découvre alors les nuits de Kinshasa et croise les grands de la musique congolaise qui font à l'époque danser toute l'Afrique (Tabu Ley Rochereau, Kabassele …).
En 1974, Ray Lema est nommé Directeur Musical du Ballet National du Zaïre avec pour mission de recruter et diriger l'ensemble des musiciens traditionnels qui doit accompagner les danseurs du Ballet National, représentatifs de toute la diversité et la richesse du pays . Cette expérience changera sa vie et sa vision de la musique pour toujours. Il sillonne le pays dans toutes les directions, de la forêt Équatoriale au Kivu, du Bas Congo au Katanga en passant par les régions du Kasaï, à la recherche des maîtres musiciens du Congo. Il découvre la science et la magie des roues rythmiques traditionnelles et devient lui-même Maître Tambour.
Après un profond désaccord avec la Présidence de Mobutu, il répond à l'invitation de la Fondation Rockfeller en 1979 et part aux USA. Il ne retournera au Zaïre, devenu entre temps la République Démocratique du Congo, que 30 ans plus tard.
Le départ pour les États Unis marque également le début d'une brillante carrière internationale. Il s'établit finalement en France en 1982, où il réside depuis lors.
Curieux de toutes les musiques, précurseur et touche à tout, Ray Lema se fait connaître dans le milieu de la World Musique des années 80 qui découvre alors les Musiques Africaines. Il réalise diverses collaborations qui enrichiront ses compositions et son univers musical : de Stewart Copeland (ex-batteur de Police) aux Voix Bulgares, en passant par les Tyour Gnaoua d'Essaouira et l'Orchestre de Chambre de Sundsvall en Suède, ou encore au Brésil avec le chanteur et compositeur Chico César et plus récemment en soliste invité de l'Orchestre Jazz Sinfônica de São Paulo.
Cette quête inlassable de l'Autre donne à Ray Lema un profil tout à fait inclassable. Il a publié une vingtaine d'albums, tous différents les uns des autres, marqués cependant d'un langage musical très personnel, témoins des rencontres de cet étonnant musicien-voyageur et éternel étudiant ainsi qu'il aime à se définir.
Il compose régulièrement pour le théâtre et le cinéma et a reçut plusieurs prix et distinctions pour l'ensemble de sa carrière (dont un Django d'Or).
L'enseignement musical en Afrique reste une de ses priorités et il organise fréquemment des ateliers avec de jeunes musiciens et produit de nombreux artistes de son continent.
Ray Lema se produit en concert en piano solo, en trio ou en quintet dans une direction afro-jazz (formation de son dernier album, le « VSNP-Very Special New production – sorti en janv.2013, avec Etienne Mbappe, Nicolas Viccaro, Irving Acao et Sylvain Gontard), ou encore en big band avec son Saka Saka Orchestra, où le groove côtoie les afro-beat flamboyants, le blues et le rock façon Kongo ainsi que de tendres ballades.
Toujours ouvert à de nouvelles rencontres on le retrouvera à l'été 2013 au Festival du Bout du Monde en compagnie de l'orchestre symphonique de l'université de Brest, avec son Quintet et un big band de cuivres pour le Festival d'Ile de France à l'automne, dans un nouveau trio vocal avec Fredy Massamba et Ballou Canta (accompagnés à la guitare par le guitariste brésilien Rodrigo Viana) à la fin de l'année 2013 et en création pour 2014 avec le quatuor à cordes « Déséquilibres » de Marseille, dirigé par la violoniste Agnès Pyka.
Née à Kasserine, dans le centre de la Tunisie, au sein d'une famille éprise de chant, Abir a contracté le virus de la musique dès l'âge de quatre ans. Tout en effectuant des études à l'université, elle suit une formation à l'Institut supérieur de musique, renforcée par des cours dans un conservatoire privé. Elle brille vocalement au sein de différentes chorales de son école.
Plus tard, elle intègre le groupe populaire tunisois Taqassim , formation exclusivement féminine, et s'y distingue par ses apparitions en solo. Récompensée par de nombreux prix, elle a été définitivement révélée par le festival de la Médina de Tunis. Ce n'est donc pas au hasard qu'elle doit d'avoir chanté au côté de grands noms de la musique arabe tel le luthiste irakien Naseer Shamma.
Jeune femme à la tête bien faite et bien pleine , Abir trouve le temps de parfaire son art et de se produire sur des scènes prestigieuses comme celles de l'opéra du Caire ou du festival de Carthage. Sa maîtrise du chant et sa fraîcheur ont fait venir à elle de jeunes artistes de l'avant-garde tunisienne pour la création du répertoire de son tout premier album: la poétesse Leila Mekki et le compositeur Skander Guetari.
Le chanteur, oudiste et compositeur Dhafer Youssef (ظافر يوسف), de son vrai nom Dhafer bin Youssef bin Tahar Maarref est né le 19 novembre 1967 à Téboulba (Tunisie).
Il commence dès l'âge de dix ans par chanter des airs traditionnels dans les réunions familiales, mariages, etc., dans son village natal. Remarqué pour la qualité de sa voix, il devient également un virtuose de l'oud et acquiert une certaine notoriété et se voit invité plusieurs fois sur Radio Monastir.
Il se passionne pour le jazz moderne et part pour l'Europe. Il s'installe d'abord à Vienne (Autriche) entre 1989 et 1999. Il y rencontre Renaud Garcia-Fons, Nguyen Lê, et vit depuis à Paris. Sa musique est nourrie de traditions soufies, de lyrisme arabe, d'influences multiculturelles et d'une instrumentation puisée dans le jazz et l'improvisation. Cette influence s'est faite sentir depuis son premier opus, Musafer, où il joue dans son propre groupe baptisé Ziryab, du nom du célèbre musicien andalou, puis dans son deuxième trois-titre (1996) où il s'illustre par sa vocalisation, notamment sur le morceau El Hobb el Hindi (L'Amour indien), ainsi que dans un album composé pour une pièce de théâtre à Vienne ; on en retiendra notamment le titre Galbi ala Galbak, un hymne à sa mère.
Ghalia Benali naît à Bruxelles en Belgique en 1968. Elle grandit dans un environnement familial d'artistes où elle est très tôt en contact avec la musique et la poésie : la chanson française, la musique égyptienne et indienne de théâtre, les mélodies de Syrie et d'Irak, le chanteur syrien Adîb Al-Dâyikh, l'incontournable chanteuse égyptienne Oum Kalthoum et les tartils, lectures chantées du Coran. Enfant, elle chante et fait des spectacles lors des fêtes familiales.
En 1972, ses parents quittent la Belgique pour aller vivre dans la petite ville de Zarzis, non loin de l'île de Djerba au sud de la Tunisie, où son père est médecin. C'est dans ce lieu, à la fois berceau des traditions ancestrales et site touristique ouvert à l'Occident1, qu'elle suit sa scolarité.
Après des études scientifiques à Tunis, elle retourne en Belgique en 1987 à l'âge de 19 ans pour étudier le graphisme. Elle décide de rester en Belgique : elle y retrouve ces « moments de bonheur qu'elle a connus pendant son enfance avec sa mère, ses tantes et ses copines de classe ».
Elle rencontre en 1989 Moufadhel Adhoum1, un oudiste tunisien, et donne avec lui son premier concert en 1996. C'est le coup d'envoi de sa carrière et d'une série de concerts en Belgique ; elle fait de fréquentes visites en Tunisie et de nombreuses tournées musicales dans le monde arabe. Elle donne son premier concert à l'Amadeus de Bruxelles, puis est rapidement invitée à faire des tournées au Portugal et en Andalousie, où elle découvre les richesses du flamenco. Elle chante de manière expressive et avec une grande sensualité, sa voix un peu rauque touchant le public.
Également instrumentiste, elle chante avec divers groupes ou artistes de tendances musicales variées : Shahnez (arabo-flamenco), Yoda (ethnique), Al Palna et Nada (arabo-indien), Maak Spirit (jazz), Hhkaly (électro) et Timnaa (arabo-flamenco-folk). Ses improvisations sont également inspirées du râga et des musiques japonaise et tibétaine2.
Elle crée aussi le trio Kafichanta (café chantant en arabe)1 et joue dans son projet Romeo & Leila (contant un amour impossible entre des êtres de cultures différentes) au cours de concerts au Benelux, en Espagne, en Hongrie, en Allemagne, en Égypte, en Tunisie, au Bahreïn, etc. En complément du CD Romeo et Leila, elle édite également un livre éponyme contenant des textes et des dessins de sa création.
Avec Bert Cornelis, elle fonde le groupe Al Palna, dans lequel elle interprète des textes soufis sur de la musique d'inspiration indienne. Un CD sera édité en 2008 par Music and Words.
Elle joue régulièrement avec Kiya Tabassian et son ensemble Constantinople, avec lesquels elle a sorti un CD en 2022, Sur les traces de Rumi.
Ghalia Benali réalise également de nombreux collages qu'elle expose chez elle et à l'étranger.
Discographie
2001 : Wild Harissa
2002 : Nada (indo-arabe fusion)
2006 : Romeo & Leila (histoire d'amour mystique de l'Ouest et de l'Est)
2008 : Al Palna, avec Bert Cornelis
2010 : Ghalia Benali sings Om Kalthoum
2018 : MwSOUL3
2022 : Sur les traces de Roumi, avec Constantinople
TriOrient est un ensemble vocal formé en 2002 et composé de trois sœurs libanaises : Amale, Aida et Fadia Tomb (qui a chanté avec A Filetta dans PUz/zle). Il se spécialise dans l'interprétation, a capella ou avec accompagnement instrumental, d'anciennes chansons (notamment du patrimoine libanais et moyen-oriental).
Fadia Tomb el-Hage est née à Beyrouth au Liban en 1962 dans une famille d'artistes et de musiciens.
Dès 1979, elle se fait remarquer par ses interprétations des œuvres des frères Rahbani. Elle se passionne pour la musique classique et suit des cours de chant lyrique au Conservatoire national de Beyrouth (1981-1984). Elle mène en parallèle des études à l'Université libanaise. Après avoir obtenu un diplôme de psychologie, elle part étudier en Allemagne au Richard Strauss Konservatorium (RSK) où elle étudie le chant classique pendant cinq ans avec le professeur Felix Rolke (1985-1990). Elle se spécialise ensuite pendant deux années dans les techniques de l'oratorio.
Pour sa première prestation en tant que soliste, elle interprète six Lieder du compositeur Alfred von Beckerath (enregistré à Stuttgart en 1988).
Elle rencontre ensuite Vladimir Ivanoff, le compositeur allemand d'origine bulgare fondateur de l'ensemble Sarband, référence en ce qui concerne la musique médiévale. Sa connaissance des chants oriental et occidental permet à Fadia de devenir la soliste de l'ensemble. Ils parcourent le monde au fil des festivals. En 1998, ils se produisent au festival de Baalbeck. Elle commence alors à travailler avec des compositeurs de son pays. Elle interprète en particulier « Anashid », relecture du "Cantique des Cantiques", composé par Zad Moultaka, qui inaugura la vingt-troisième édition du Festival International de Baalbeck en 2000. En 2002 elle crée Zarani au Festival de Beiteddine, qui mêle les mouwashas de la musique classique du Moyen-Orient à des recherches contrapunctiques et polytonales.
La même année, elle forme avec ses deux sœurs l'ensemble vocal TriOrient pour interpréter les chansons du patrimoine populaire libanais.
Fadia Tomb El-Hage multiplie les collaborations avec des ensembles internationaux afin de revitaliser l'héritage musical issu tant du répertoire occidental que du répertoire oriental. Depuis 2002, elle parcourt le monde et interprète la musique contemporaine, la musique ancienne, la musique syriaque et les plus belles pièces du répertoire folklorique libanais.
Sans s'enfermer dans un style, Fadia Tomb El-Hage a su maîtriser des répertoires musicaux variés, depuis les liturgies syriaques jusqu'aux dissonances post-modernes, en passant par le chant médiéval , le patrimoine arabo-andalou et le folklore libanais. Sa voix chaude et feutrée - une des plus belles voix du Moyen-Orient - exprime toutes les nuances, s'adapte à tous les répertoires, recherche les couleurs propres à chaque musique.
Fadia Tomb El-Hage a aussi participé en tant que soliste à de nombreux spectacles de danse, en particulier avec le chorégraphe Sidi Larbi Cherkaoui: Origine, créé au Théâtre des Abbesses à Paris en 2008, Babel (ou les mots) créé Festival de Beit Ed Dine au Liban en 2011 et Puz/zle présenté au Festival d'Avignon en Juillet 2012.
De cette rencontre orchestrée par Sidi Larbi Cherkaoui pour Puz/Zle est né un répertoire a cappella commun avec l'ensemble corse A Filetta. Cet échange entre Corse et Liban, intitulé Conversation(s), est constitué pour partie de pièces écrites pour la circonstance (pour sextet masculin et soprano) mais aussi de chants empruntés à leurs répertoires respectifs : chants profanes ou sacrés, de tradition ou bien de création, interprétés en corse, en arabe ou encore en syriaque.
En 2016, Fadia rencontre Patrizia Bovi et Françoise Atlan pour la création "Voix sacrées".
Dans leurs carrières respectives, Patrizia Bovi, Fadia Tomb El-Hage et Françoise Atlan se sont toujours appliquées à faire converser influences et cultures. "Cousines” méditerranéennes, artistes complices, elles défendent l'idée d'un partage de cultures au fil des siècles.
Pour cette création, elles nous emmènent ensemble à la découverte de l'expression chantée des monothéismes : chants soufis, chants juifs issus du Cantique des Cantiques, psaumes et hymnes des chrétiens d'Orient et d'Occident…
Chantres du partage et de l'élan vers l'Autre, ces trois voix d'exception donnent à entendre dans une atmosphère mystique et joyeuse la sincérité de la foi, qui transcende les époques, les frontières, les dogmes et les émotions.
Discographie sélective
DVD
Zajal, opéra de chambre arabe Zad Moultaka/Philippe Nahon-Ars nova label L'empreinte digitale 2011 ****
MASĀRĀT
Artist(s):
Fadia Tomb El-Hage, Fragments ensemble, Beirut Oriental Ensemble
Composer(s):
Mona A. Ahdab, Abdallah El-Masri, Bushra El-Turk, Naji Hakim, Iyad Kanaan, Marcel Khalifé, Houtaf Khoury, Joëlle Khoury, Zad Moultaka, Violaine Prince, Ghadi Rahbani, Mansour Rahbani, Charbel Rouhana, Toufic Succar, Samir Tomb, Gabriel Yared
Ce somptueux album présente la contralto libanaise Fadia Tomb El-Hage et l'ensemble belge Fragments dans dix-neuf chansons dont plusieurs créations discographiques d'auteurs et compositeurs libanais pour voix et ensemble instrumental. La chanteuse, dont la carrière a débuté au Liban et s'est poursuivie en Allemagne, allie les traditions musicales orientale et occidentale avec une aisance inégalée. L'album comprend un kaléidoscope de styles, d'expressions, de couleurs et d'instrumentation, avec un livret en quatre langues (allemand, anglais, arabe et français) reproduisant, entre autres, les textes chantés et leurs traductions.
Curieux d'explorer cet album ? Rendez-vous sur les plateformes digitales : Apple Music ; CeDe.ch ; IsraBox ; Qobuz ; SoftArchive ; Spotify ; Tistory ; Yandex ; YouTube.
L'album est disponible sur le site du label Orlando Records dès le début du mois de décembre 2020.
Avec le soutien de : AFAC – The Arab Fund for Arts and Culture, CPML – Centre du patrimoine musical du Liban, Banque BEMO sal, Festival International de Baalbeck, Info3, Quart de Ton et des donateurs privés dont Rita Zgheib et Raymond Ghanem.
La contralto vient de signer un album florilège de pièces libanaises, MASĀRĀT, qui illustre parfaitement son parcours éclectique. Elle se prépare à donner, en famille, un concert de Noël dans le cadre du festival Beirut Chants*.
OLJ / Par Propos recueillis par Zeina SALEH KAYALI, le 17 décembre 2020 à 00h01
MASĀRĀT signifie parcours. Et de fait, cet album est un parcours, celui de la contralto Fadia Tomb el-Hage, qui a invité des compositeurs et auteurs libanais à écrire pour sa voix, ainsi que des partenaires qui ont porté le projet depuis ses débuts en 2015. Deux CD qui font la démonstration (s'il le fallait encore) de la richesse et la diversité de la littérature et de la musique libanaises. Différentes langues, l'arabe, le français, l'anglais, l'allemand, côtoient différents langages musicaux, allant du populaire au plus intellectuel, pour ne pas dire expérimental. Certaines œuvres sont des créations, commandées spécialement pour MASĀRĀT, d'autres avaient déjà été chantées par Fadia Tomb el-Hage. Toutes lui ressemblent par leur éclectisme et leur sensibilité. L'ensemble instrumental belge Fragments est le complice de cette aventure, donnant ainsi toute sa valeur à la notion de dialogue des cultures. Et comme le dit Janine al-Asswad, productrice de MASĀRĀT, « cet album est dédié au peuple libanais telle une offrande musicale ».
Vous dites vous-même que « pour le puriste cet éclectisme de choix littéraires et musicaux peut paraître déconcertant ». Comment l'expliquez-vous ?
Le parcours de ma carrière vocale ainsi que ma sensibilité pour le verbe n'ont jamais été linéaires. Ils ont vagabondé entre plusieurs cultures. La découverte d'une œuvre musicale déclenche en moi une vive émotion ainsi qu'une appropriation de la vision du compositeur et de l'auteur. Ce processus d'appariement m'ouvre sur des mondes esthétiques différents entièrement les uns des autres.
Comment passer d'un langage musical à l'autre ?
Les pièces chantées avec différentes techniques vocales facilitent un passage entre les genres, tout en gardant une expression naturelle de la voix. Pour moi, cet album n'était pas un essai de qualifier mon identité artistique. J'ai voulu convier les compositrices et compositeurs libanais, en mettant en musique des textes écrits par des Libanais, à exprimer leurs propres univers où ma voix serait l'invitée.
Vous êtes donc le dénominateur commun de cette création collective ?
Oui c'est moi qui ai voulu ce projet, c'est un peu comme si j'étais l'invitante à participer. C'est un projet commun qui ressemble à mon parcours éclectique, ce que l'on devient forcément en vivant dans la mosaïque libanaise. Je suis passée de l'école des Rahbani aux études classiques en Allemagne, et là j'ai abordé tous les styles, du médiéval au contemporain, en passant par le baroque, le classique et le romantique, avec chaque fois l'exigence que la voix épouse le style étudié. Sans oublier le lied allemand qui est une école en soi. Parmi les pièces de cet album, c'est celle de Toufic Succar qui se rapproche le plus de ce genre musical.
Comment est né ce désir d'un florilège de pièces libanaises ?
Durant mon parcours artistique, j'ai eu l'opportunité de travailler avec quelques compositrices et compositeurs libanais sur des textes d'auteurs et auteures libanais. Dans cet album, j'ai voulu leur rendre hommage, mais aussi m'ouvrir aux univers d'autres compositrices et compositeurs.
Adaptez-vous votre technique vocale à l'œuvre ?
Pour chanter les œuvres en arabe, ma voix évite le vibrato, tout en restant lyrique. Elle est plus blanche, un peu comme ce qui est demandé dans la mélodie française ou le lied allemand.
Certaines pièces sont des créations n'ayant jamais été enregistrées auparavant ?
La plupart en effet. Pour certains compositeurs, j'ai pris des pièces déjà existantes d'autres œuvres que j'avais déjà chantées dans les concerts, mais la majorité a été écrite spécifiquement pour ce projet. Toutefois, les pièces déjà existantes n'avaient jamais été publiées.
Comment s'est déroulé l'enregistrement ?
En Belgique, par étapes. Nous avons commencé en 2016, puis l'argent ayant manqué, nous avons attendu d'avoir de nouvelles subventions et une seconde session d'enregistrement s'est déroulée en 2018 et en 2019. Et puis, il fallait compter avec le retard de certains compositeurs à remettre leur copie, sans compter mon emploi du temps très chargé, ainsi que celui de l'ensemble à géométrie variable Fragments.
Les pièces nécessitant des instruments orientaux ont été enregistrées à Beyrouth dans la première moitié de 2020.
Vous faites la part belle aux compositrices libanaises ?
J'y tiens beaucoup et ce n'est pas une question de quota. J'aime travailler avec les femmes qu'elles soient musiciennes ou organisatrices. Nous avons des compositrices très douées, dans des styles très différents que ce soit Violaine Prince, Mona Ahdab, Bushra el-Turk ou Joëlle Khoury.
Pensez-vous qu'il existe un véritable courant de musique libanaise ?
Je ne suis pas la personne appropriée pour épiloguer sur ce sujet. Toutefois, il est certain que chacune et chacun des compositeurs ont leurs ressources et leurs sensibilités, qu'elles soient de l'héritage ou du vécu oriental ou occidental.
Pour ce qui est de ce projet, nous avons laissé aux compositrices et aux compositeurs le choix des auteurs et de l'instrumentarium. Conformément aux délimitations convenues, les textes devaient être écrits aux XXe ou XXIe siècles par des auteurs libanais (avec une unique exception pour le texte de Mahmoud Darwich en reconnaissance des années d'exil au Liban) et la formation musicale être en lien avec la nature de l'ensemble instrumental à géométrie variable. Il y a eu un dialogue instructif avec tous les protagonistes du projet, j'ai pu ainsi apprécier un réel enthousiasme et un intérêt grandissant au fur et à mesure que le projet progressait. C'est par le biais du compositeur Houtaf Khoury que nous avons été en contact avec Paladino Media pour le label Orlando Records.
Quels sont vos prochains projets ?
Je choisis de parler de deux projets importants qui tentent à nouveau de jeter un pont entre les textes et les musiques d'ici et d'Europe. Le premier, en collaboration avec des artistes italiens, est un « spectacle-fiction » qui imagine en textes et musiques un épisode particulier de la vie d'une figure éminente de l'histoire politique libanaise. Il avait été sélectionné par le Festival de Beiteddine pour inaugurer la saison de l'été 2020. Malheureusement, les crises économique et sanitaire l'ont mis en veilleuse.
Le second est un projet entièrement féminin avec un ensemble vocal belge autour des femmes mystiques, comme Hildegarde de Bingen, Rabi'a al-Adawiyya, etc.
Mais pour clôturer cette année un peu spéciale, j'ai proposé un concert à Beirut Chants avec trois de mes enfants. Les familles sont séparées et la joie de Noël est un peu forcée. Ce concert/spectacle mêle la nostalgie des jours heureux et la joie des retrouvailles. C'est une musique « fusion » entre le style à l'américaine, que les jeunes affectionnent, et le mien. Nous serons accompagnés de six musiciens et les textes de Georges Khabbaz récités par ma fille Yamane et moi. Nous espérons que cela sera une petite lumière dans la sombre période que traverse le pays.
Concert intitulé « I'll be home for Christmas » le 21 décembre 2020 en l'église Saint-Maron, Gemmayzé, à 20h.
Cheikh Ahmad Hawili, Soufi Ahmad Hawili, également connu sous le nom de Sheikh Ahmad Hawili, est un chanteur soufi libanais qui a été reconnu pour ses performances vocales soufies au cours des dernières années.
Cheikh Ahmad est devenu populaire après avoir été reconnu pour sa voix unique mêlée à une passion profonde dans ses chansons qui combinent des éléments de musique moderne et traditionnelle, ainsi que de la poésie soufie.
Le talent musical de Hawili a été découvert pour la première fois lorsqu'il était à l'école primaire, à l'âge de sept ans. Il a commencé très tôt à se produire et a présenté sa toute première performance à l'âge de 12 ans. À 19 ans, il a enregistré son premier morceau.
Il a été formé par des musiciens et chanteurs de renom dans des universités réputées de Beyrouth telles que l'Université Saint-Joseph.
En outre, Hawili a obtenu un diplôme en "philosophie" avec une emphase dans "la comparaison au sein des trois religions".
Il étudie et étudie les principes et méthodes soufis.
Réalisations:
Il a travaillé avec plusieurs musiciens connus tels que Ziad Sahhab, Ghasssan Al Rahbani et Ziad Boutros. Ses performances musicales et son travail traitent principalement du concept, ainsi que de la compréhension profonde du soufisme. Il présente le travail de différents poètes et écrivains soufis, principalement Hafez Al Shirazi, Shams Al Din Tabrizi, Ibn Al Farid, Rabiah Al Adawiyyah, Ibn Arabi, Al Mutanabbi, Ibn Sina et Jalaluddin Rumi. Hawili a donné de nombreux concerts au niveau national, à Beyrouth et dans le sud du Liban. Il a participé à des concerts à l'étranger en Turquie, en Pologne, en Iran et dans d'autres pays.
Depuis quelques années, Alireza Ghorbani s'affirme comme un maître de chant de la nouvelle génération, tant par l'étendue de son répertoire, la justesse et le naturel de sa voix que par son goût très sûr et son approche sans concession.
Avec son nouvel album "Eperdument... (chants d'amour persans)" (2015), Alireza Ghorbani nous convie à un voyage initiatique au Gulistan, le « jardin des roses », lieu d'inspiration des grands poètes persans tels Hafez, Sadi et Rumi, et nous invite à découvrir l'univers d'auteurs contemporains comme Mohamed Reza Shafie Kadkani et Fereydun Moshiri. Les textes évoquent l'embrasement que peut provoquer l'amour jusqu'à une perte totale de repères. Quitter la route, prendre des chemins où s'égarent nos sentiments... Quant aux compositions originales, signées Saman Samimi, elles donnent à entendre un son à la fois ancien par ses racines et nouveau par rapport à la mode qui prévaut depuis ces dernières années en Iran. La virtuosité, l'ornementation, l'invention, la capacité d'improvisation peuvent être des qualités communes à plusieurs artistes iraniens actuels. Mais ce qui reste remarquable chez Ghorbani, c'est la conjonction de toutes ces perfections chez un seul chanteur.
La critique de Télérama :
L'amour fou et tourmenté qui embrase et consume, l'amour profane sur le fil de la dévotion mystique, grisant jusqu'au vertige et l'oubli de soi... Bienvenue au Gulistan, ce « jardin des roses » imaginaire arpenté par les poètes soufis d'antan. Ce sont leurs vers énamourés qu'interprète l'Iranien Alireza Ghorbani. Venu au chant par les cantillations du Coran, passé maître dans l'art savant du radif, ce quadragénaire s'est imposé au sein de la nouvelle génération grâce à cet art typiquement persan de faire vivre le texte par la seule grâce de sa voix. Et vice versa.
Sur ce nouveau livret, soigneusement documenté, Ghorbani incarne ainsi Rûmî, son auteur de prédilection, de la plus poignante des façons. Entre autres vers médiévaux, il renouvelle aussi le répertoire avec des poètes contemporains. Tous sont mis en musique par Saman Samimi, dans la pure tradition du chant classique iranien. Entre deux scansions étourdissantes, ces fameux « coups de glotte » (« tahrir »), Ghorbani laisse respirer la musique (avec vièle kamânche, luth târ...) : des pauses salutaires dans cet océan d'intensité vocale. — Anne Berthdo
Kanun
Née à Istanbul en 1974, Didem débute en 1985 au Conservatoire d'État de musique turque (ITU). Après avoir complété sa formation en qânun avec Nevzat Sumer, elle poursuit au département Composition et assiste aux classes de Demirhan Altug et Yavuz Ozustun. Licensiée en 1995, son intérêt à examiner les effets de la musique sur la société la conduit à étudier la musique soufie...Manushan est née suite à la rencontre d'Aïda Nosrat (chanteuse, violoniste) et Babak Amir Mobasher (Guitariste). Les deux artistes, auteurs-compositeurs, sont au cœur de ce groupe. La musique de Manushan est le point de rencontre du Flamenco, du Jazz Manouche et de la musique et poésie traditionnelle persane avec un zeste de musique Azéri (Turquie, Iran, Azerbaïdjan). Dans ce projet sont évoqués des thèmes universels comme l'amour, le voyage, ou encore les pérégrinations philosophiques de ce couple de créateurs iraniens du 21ème siècle, aux riches influences.
Le terme « Manushan » vient du livre le plus important de la culture iranienne, « Shâh nâmé » (« Les lettres des rois »). Il mentionne Manusher, un des rois les plus spirituels de l'ancienne Perse et son lieu de naissance.
Manush est le nom de la montagne qui vit naître Manusher. Aussi, la musique de ce lieu et cette époque font échos au « Jazz Manuch » cher au cœur des artistes de Manushan.
Distribution:
Aïda Nosrat : voix, violon
Babak Amir Mobasher : guitare
Habib Meftah Bousheri : percussion, voix
Antonio Licusati : contrebasse
Aïda participe aussi au projet Atine.
Les miniatures et les peintures anciennes de Perse attestent la vitalité des pratiques musicales féminines, à la Cour comme dans la sphère publique, et cela jusqu'au renouveau de la musique savante des années 1850. Plutôt que de s'efforcer d'imiter le chant et le style instrumental où les hommes excellent, certaines artistes, comme celles réunies dans l'Ensemble Leyli (*), ont choisi de renouer avec un style et un répertoire proprement féminins. Leur musique se caractérise par la grâce et la légèreté, la fidélité aux canons, la finesse et la pureté de l'interprétation, autant de qualités devenues rares dans les ensembles actuels. Les instruments sont ceux que l'on voit dans les mains des musiciennes sur les représentations anciennes: la vièle kamânché, les luths setâr et 'ud ou barbat, et le tambour sur cadre, dont s'accompagne nécessairement toute chanteuse digne de ce nom. Les pièces instrumentales et vocales sont agencées en cycles courts, qui laissent occasionnellement la voix prendre son essor dans d'émouvantes séquences de chant libre, et qui se concluent souvent sur des airs conçus pour la danse.
(*)
Azadé Hojat: chanteuse, tambour dâyré
Leyli Atashkar: luth setâr
Asaré Shekartchi: vièle kamântché
Nushin Pasdar: luth barbat, tambour zarb
Source : L'Ecoute des mondes,
https://www.rsr.ch/espace-2/l-ecoute-des-mondes/selectedDate/27/8/2006
Cheikh Zein Mahmoud (voix, percussion-riqq) Grande voix soufie de l'Egypte, Cheikh Zein Mahmoud est issu d'une famille soufie de père en fils, il s'est formé au chant sacré à l'école d'Al Azhar à Al Minia (Haute-Égypte). Il a appris toutes les formes de récitations sacrées et a été rapidement reconnu pour l'exception de sa voix et sa grande capacité de mémorisation des textes. Jusqu'à l'âge de 24 ans, il chante dans les zikr soufis de sa région, puis il part vivre au Caire où il travaille avec la troupe de théâtre Al Warsha. A cette époque, il reprend le répertoire de l'épopée hilalienne, et du chant populaire égyptien. Il mène alors des recherches auprès du grand maître Sayyed Ed-Dowwi. Il redonne ainsi vie à un répertoire qui tombait dans l'oubli. Au Caire, il chante pour le cinéma égyptien et commence une carrière internationale. En 1997 paraît son premier album « Chants sacrés de Haute-Égypte » (production IMA / Cité de la Musique à Paris). Marseillais d'adoption depuis 2008, il collabore désormais avec plusieurs artistes dont son compatriote oudiste Tarek Abdallah. En 2011, il est la voix remarquée du projet « Zaman Fabriq » de la Cie Rassegna.
Tarek Abdallah (composition, oud, voix) Compositeur et interprète Alexandrin né en 1975, Tarek Abdallah puise son inspiration dans l'âge d'or de l'art du oud égyptien en solo (1910-1930), qui est au centre de ses recherches musicologiques à l'Université Lumière Lyon 2. Diplômé de la Maison du Luth Arabe du Caire en 2005, il est actuellement doctorant en Musicologie à l'Université Lumière Lyon 2 et multiplie les expériences liées à la transmission, à la diffusion et à la popularisation des savoirs liés au Luth arabe : cours, stages, créations et ateliers dans toute la Méditerranée. Tarek Abdallah se produit sur scène en solo, en duo ou avec des artistes d'horizons musicaux différents comme l'Ensemble Baroques-Graffiti, Tommy Smith et Pino Idoice (jazz), Naseer Shamma & Eastern Orchestra (70 musiciens dont Ross Dali, Dhruba Gosh…), l'Orchestre de la Maison du luth arabe, Mustafa Saïd, Hazem Shahine, Abdou Dagher (grands noms de la musique égyptienne), Saïd Chraïbi et Darius Tala'ï à l'Abbaye de Royaumont ; Cheikh Zein Mahmoud (chant soufi égyptien), Bijan Chemirani (percussion iranienne), Manu Théron (chant occitan). Il compose pour le théâtre, « La Mouette » d'Anton Tchekov, mise en scène par la Cie de L'Egrégore. Il accompagne également les lectures de Bernard-Pierre Donnadieu, Fanny Cottençon et Elizabeth Masse, Jacques Bonnaffé dans le cadre du Festival Le Marathon des Mots à Toulouse. Enfin, il accompagne l'actrice syrienne Fadwa Suleiman au Festival d'Avignon 2012.
Tarek Abdallah (composition, oud, voix)Programme « Nil »
Les différentes expressions musicales dans la vallée du Nil perpétuent des traditions d'essence orale plusieurs fois centenaire. L'interférence entre ces différents styles musicaux a toujours été une source de renouvellement et d'enrichissement mutuel. Les musiques d'Egypte : sacrée et profane, savante et populaire, citadine et rurale, malgré leur diversité et outre l'oralité, partagent un ensemble d'éléments tant mélodiques et rythmiques qu'esthétiques et stylistiques (l'improvisation et l'ornementation). « Nil » est une création élaborée par Tarek Abdallah et Cheikh Zein Mahmoud, se basant d'une part sur la tradition musicale religieuse populaire de Haute-Egypte (le chant soufi) et sur la tradition populaire citadine d'autre part, enrichies d'éléments compositionnels issus de la musique savante sacrée et profane. Le programme est composé de trois wasla-s (suites musicales), se déroulant sur trois maqam-s/modes différents alternant les formes composées, semi-composées et improvisées (taqsïm et mawwäl), vocales et instrumentales caractéristiques de la wasla égyptienne pratiquée jusqu'aux années 1940 ainsi que des poèmes médiévaux en arabe classique d'Ibn al-Farid avec d'autres poèmes en langue dialectale. Les deux artistes égyptiens imprégnés par cette culture musicale mobilisent leur savoir et savoir-faire d'interprètes-créateurs et d'improvisateurs afin de proposer une œuvre à la fois personnelle et en conformité avec la tradition et ses normes implicites.
site web : www.tarekabdallah.com
"Wasla"
Sortie décembre 2014 (BUDA MUSIQUE)
La wasla est une expression particulière de la suite musicale, développée par différentes traditions arabes, du type nuba en Maghreb ou fasl en Syrie. Outre sa définition première qui signifie liaison, le terme wasla réfère donc à la suite musicale savante propre à la tradition égyptienne qui fut pratiquée entre le dernier tiers du XIXe siècle jusqu'aux années 1940. De nos jours, cette période est considérée comme étant l'Âge d'Or, non seulement de cette tradition musicale, mais aussi de l'art du ‘üd égyptien en solo.
« Wasla » est une création élaborée par Tarek Abdallah proposant de renouer le lien avec l'Âge d'Or de cette tradition musicale à travers une approche personnelle de la suite musicale égyptienne, aussi bien sur le plan de la composition que de l'interprétation et de l'improvisation.
Ce programme se compose de trois wasla, se déroulant sur trois maqäm-s/modes différents alternant des formes composées, semi-composées et improvisées.
La première wasla est composée entièrement par Tarek Abdallah en mode Bayyätï. La seconde en mode Rast en hommage à Mohamed al-Qasabgi (1892-1966), le plus grand Maître de l'art du üd égyptien au XXème siècle. Enfin, la troisième wasla est composée en mode Sikah.
Source : Songlines Magazine
Portrait de Tarek Abdallah dans le dernier @JournalVentilo par Fanny Bernard
Chanteur soufi, écrivain, poète et slameur, Abdullah Miniawy est devenu porte-voix de la jeunesse égyptienne pendant la révolution de 2011, propulsé au rang d'icône. Hypnotique, son verbe engagé donne à entendre les irréductibles convulsions d'un monde dévasté qui n'aspire qu'à la liberté. Projeté dans la stratosphère par les boucles hypnotiques de Peter Corser, et les cordes organiques de Karsten Hochapfel, Le Cri du Caire navigue entre rock, poésie soufie, jazz et spoken word, se faisant tour à tour poignant, libre, spirituel, poétique, lyrique.
Pour en savoir plus sur le disque, rendez-vous en page "Disques".
La jeune syrienne Waed Bouhassoun est une oudiste et chanteuse de grand talent dotée d'un timbre de voix d'une qualité rare, qui la classe aux côtés des grands noms de la chanson arabe des années trente.
Waed Bouhassoun naît au sein d'une famille férue de musique. Son père lui offre un petit ‘ûd alors qu'elle est âgée de sept ans. Enfant, elle va vivre deux ans au Yemen avec ses parents et découvre la musique locale au cours de réunions féminines, s'ouvrant ainsi très vite à d'autres musiques que celle de son pays natal ou des vedettes égyptiennes comme Oum Kalthoum ou Farid al-Atrache et Asmahane (le frère et la sœur étant d'origine syrienne).Poursuivant la pratique de son instrument, elle entre ensuite au Conservatoire de Damas, alors très marqué par la musique occidentale. Elle saura profiter de ces diverses influences pour se créer un style personnel tout en restant fidèle à l'esprit de la musique de son pays. Depuis sa première apparition en France en 2006, «l'époustouflante Waed» a donné de nombreux concerts à travers le monde. Ces dernières années elle a choisi de se produire en solo, quand elle ne collabore pas avec Jordi Savall. Elle est aujourd'hui basée à Paris.
L'Âme du luth - Waed Bouhassoun
On aime beaucoup
On a découvert cette jeune chanteuse et oudiste syrienne sur scène en 2006 : une voix limpide et experte dans les modulations du chant classique arabe, qui lui valut en 2010 le « Coup de coeur » de l'Académie Charles-Cros pour son premier disque, La Voix de l'amour. Sur le deuxième, Waed Bouhassoun se lance en solo, une configuration plus rare. Seulement accompagnée par son oud, elle y relit les grands poèmes du monde arabe, telles les amours tragiques et légendaires de Qays, le « fou de Laylâ » (viie siècle), qu'elle transpose notamment en une sublime déclaration d'amour a cappella à Damas.
Signant toutes ses compositions, elle met également en musique la pamoison de l'Andalou Ibn Zeydoun (xie), la dévotion du grand maître soufi Ibn Arabi (xiie), ou encore les vers tourmentés du très populaire poète syrien Adonis (xxe). Ponctué d'interludes instrumentaux méditatifs, ce répertoire met en valeur l'extrême sobriété de l'interprétation : on apprécie la grâce de cette voix qui s'abandonne, sans emphase aucune, mais avec intensité. — Anne Berthod
Télérama n°3379
1 CD Buda/Universal.
Pour cet album, elle interpréte en solo ses propres compositions sur des poèmes d'Adonis, de Mansur al-Hallaj, al-Mulawwah, Ibn Zeydoun, Sorhawardi et Ibn Arabi.
La jeune joueuse de luth et chanteuse syrienne Waed Bouhassoun possède un timbre de voix comme on n'en entend plus qu'exceptionnellement. Waed a une voix qui n'est la copie d'aucune autre, elle a la voix de Waed.
Pour ce deuxième album chez Buda Musique, après le succès de "L'âme du luth", elle interprète deux facettes différentes du riche art vocal arabe. La première est celle inspirée par la poésie nabaténe du sud de la Syrie et l'autre celle de la poésie classique, telle qu'elle s'est développée notamment dans l'Andalousie musulmane, au cours des huit siècles (711-1492) de la présence de l'islam en Espagne. Elle est accompagnée sur certains titres par Moslem Rahal, virtuose de la flûte ney.
Ils sont trois frères issus d'une famille qui, depuis des générations, vit à travers l'oud, le luth traditionnel oriental, en joue et l'aime au point d'en fabriquer. Aujourd'hui mondialement reconnu, le Trio Joubran a su s'imposer sur l'échiquier des musiques du monde.
Ils sont encore jeunes et pourtant, les artistes offrent déjà une musique profonde, sensible, apaisante.
Leur maîtrise du oud est singulière, tout comme le sont l'harmonie et l'alchimie dont ils font preuve, lorsqu'ils se produisent sur scène. Il faut dire que ces trois frères, nés à Nazareth ont grandi aux côtés du oud, dans une famille où la fabrication de l'instrument se transmet de père en fils depuis plusieurs générations. D'ailleurs, Wissam, le cadet Joubran, est maître luthier, diplômé du conservatoire Antonio Stradivari, à Crémone, en Italie.
C'est à Paris, en 2004 que le Trio donne son premier concert, en plein cœur du Jardin du Luxembourg. À l'époque, Adnan, le benjamin, rejoint ses deux frères. À trois, ils proposent leurs compositions inspirées de la musique traditionnelle palestinienne et des gammes orientales.
En 2006, ils sont nommés aux Victoires de la musique et leur album Majâz les propulse en tête des ventes dans la catégorie Musiques du monde. Au cinéma, les propositions affluent. Ils signent en 2009 la bande originale d'Adieu Gary, avec Jean-Pierre Bacri – pour laquelle ils viennent d'obtenir un prix au Festival international du film de Dubaï – et sont au générique de Dernier vol, réalisé par Karim Dridi avec Marion Cotillard et Guillaume Canet.
Après un premier album, Randana publié en 2008, le Trio enregistre en 2009 À l'ombre des mots, en hommage à l'immense poète palestinien Mahmoud Darwich.
Troisième album des frères Joubran, "AsFâr" célèbre la tradition palestinienne mais embarque l'auditeur dans un voyage sensoriel qui vibre bien au-delà.
Le Trio Joubran à l'Olympia - DabkeFor our Father, a celebration for the first 10 years of LE TRIO JOUBRAN at the Olympia music hall in Paris, 7th February 2013. Video by Adnan Joubran.
Samir Joubran
Wissam Joubran
Adnan Joubran
Le Kurdistan existe, les musiciens du groupe Nishtiman le prouvent. Portés par une folle allégresse, ils célèbrent l'unité, dans toute sa diversité, des kurdes d'Irak, d'Iran et de Turquie.
Sohrab Pournazeri, chanteur, joueur de tanbur et de kamâncheh, et la direction artistique de Hussein Zahawy, joueur de daf, dohol et bendir ont rassemblé autour d'eux le joueur de zorna, balaban et duduk Ertan Tekin, la chanteuse Donya Kamali, le spécialiste des percussions africaines Robin Vassy et le joueur de santur Mayar Toreihi. Ensemble, ils font entendre une musique qui n'est évidemment plus celle des villages, mais a conservé cette âme radieuse et combative ayant traversé tant de siècles. Cette musique qui dessine un futur ouvert au monde ressemble à un rebond, à un relai, à un réveil. Et ce son-là traverse le fracas des armes.
L'Ensemble Constantinople n'est pas iranien mais... canadien ! Mais il tire son inspiration des musiques de la Méditerranée, de la musique du Moyen Âge et de la Renaissance et surtout de la musique savante d'Orient, et plus spécifiquement de la Perse, d'où son placement ici.
L'ensemble musical Constantinople est créé en 1998 par les frères irano-québécois Kiya et Ziya Tabassian, arrivés au Québec alors qu'ils sont adolescents.
Constantinople, c'est l'histoire d'un ensemble musical qui a choisi de faire du voyage son fondement – voyage géographique, historique, culturel, intérieur –, de s'abreuver à toutes les sources, de viser les horizons lointains.
Empruntant à l'ancienne cité phare éclairant l'Orient et l'Occident, l'ensemble a été imaginé comme un espace de rencontres et de métissages, en 1998 à Montréal. Depuis, l'ensemble ne cesse d'explorer les pistes, en migrateur aguerri : des manuscrits médiévaux à l'esthétique contemporaine, de l'Europe méditerranéenne à l'Orient, en passant par les espaces libres du Nouveau Monde baroque. Dans une optique de recherche et de création, Constantinople s'associe à des artistes incontournables de la scène internationale parmi lesquels figurent les chanteurs Marco Beasley, Françoise Atlan, Savina Yannatou et Suzie LeBlanc ; le griot mandingue Ablaye Cissoko ; l'ensemble grec En Chordais, le duo belge Belem et le groupe américain The Klezmatics ; le virtuose de sarangi Dhruba Ghosh, le clarinettiste d'origine syrienne Kinan Azmeh ou encore le grand maître du kamancheh iranien Kayhan Kalhor. Le dénominateur commun des musiques réunies par Constantinople est non seulement leur expression modale, mais également l'aspect éminemment contemporain et donc fédérateur de leur langage.
« En tant qu'artistes, nous rejouons sans cesse nos utopies, Babel en toile de fond. Inventer et voyager se fondent en un seul horizon. Les terres à explorer sont infinies, elles sont ces cultures et mémoires dont nous aimons déplacer les lignes pour qu'elles convergent enfin. Plus encore, nous avons fait de la migration, de la rencontre et du métissage notre terroir. Peut-être est-ce l'exil du commencement qui nous a incités à remonter ainsi les sources, à rechercher inlassablement des alliés à notre créativité ? Peu importe, cette conscience d'appartenir à plusieurs espaces-temps est aussi évidente qu'une respiration, qu'une inspiration. »
Depuis sa fondation en 1998, l'ensemble Constantinople s'est consacré à la recherche d'un langage unique et d'une vision nouvelle et créative face à l'interprétation de la musique du Moyen Âge et de la Renaissance. Ce travail de recherche se fait en juxtaposant l'étude des manuscrits à une approche de la tradition orale vivante qui est celle de la musique savante d'Orient.
L'ensemble comprend des instruments anciens d'Europe tel que le luth, le vihuela, la harpe médiévale, la viole de gambe, la vièle, les flûtes à bec, le cornet à bouquin et la chalémie ainsi que des instruments moyen-orientaux tel que le sétar (instrument à cordes pincées d'origine persane), le tombak, le daf, le dayereh (percussions d'origine persane), et le oud (un des plus anciens instruments de l'Orient et de la Méditerranée qui est également l'ancêtre du luth).
Ces instruments possèdent une histoire et portent en eux un héritage musical qui est assumé par chacun des musiciens de l'ensemble. Par le biais de cette connaissance, les membres de l'ensemble ont pu créer une approche qui permet de redonner vie à la musique du passé tout en créant un moment présent riche d'une nouvelle expérience esthétique.
Constantinople aborde, sous la direction artistique de Kiya Tabassian, la musique du Moyen Âge et de la Renaissance de la région culturelle de la Méditerranée. Il crée un langage unique qui laisse libre cours à l'improvisation et à la création tout en conservant et en respectant les formes de base des musiques réinterprétées.
Constantinople est régulièrement accueilli dans les grands festivals et les salles de renom tels que la Salle Pleyel (France), le Festival d'Aix-en-Provence (France), le Festival des musiques sacrées de Fès (Maroc), le Festival d'Ile de France (Paris), le Centre Onassis (Athènes), le Festival de México en el Centro historico (Mexique), le Festival de Lanaudière (Québec), ou encore le Schwetzingen Festival (Allemagne). À chaque occasion, l'ensemble est apprécié et reconnu aussi bien du public que des professionnels et des critiques.
L'ensemble a réalisé 18 disques sous étiquettes Analekta, Atma, World Village, Buda Musique et Ma Case. Au cours des dix dernières années, ce sont près de 40 créations qui auront été développées et auront voyagé dans plus de 140 villes à travers 30 pays.
Parallèlement à ses tournées en Europe (du Portugal à la Roumanie en passant par Chypre), en Orient (Maroc, Turquie, Liban, Iran) ou dans les Amériques (Canada, États-Unis et Mexique notamment), Constantinople présente chaque année une saison de concerts à Montréal constituée de créations.
La plupart des concerts de Constantinople ont été enregistrés et diffusés par Radio-Canada. L'ensemble compte à son actif treize disques sous étiquette Analekta, Atma et World Village. Il est par ailleurs largement soutenu par le Conseil des arts du Canada, le Conseil des arts et des lettres du Québec, ainsi que le Conseil des arts de Montréal.
Au cours de la dernière décennie, l'ensemble aura développé plus de 35 créations et voyagé dans près de 125 villes à travers 24 pays.
18/04/2023
Le pont imaginé par Léonard de Vinci fut l’étincelle à l’origine de ce programme musical.
Les musiques des deux sphères culturelles qui devaient être reliées par ce formidable ouvrage entrent ici en dialogue et créent une
image sonore et expressive unique,
donnant vie à ce pont dont il avait rêvé.
Avec mon collègue et ami Marco Beasley, nous avons minutieusement effectué une sélection d’œuvres du temps de Léonard, inspirantes,
poétiques et musicales.
- Kiya Tabassian, direction
Marco Beasley voice
Kiya Tabassian setar, voice
Didem Basar kanun
Tanya LaPerrière baroque violin & viola d'amore
Stefano Rocco archlute, baroque guitar
Fabio Accurso lute
Patrick Graham percussion
Marco Ferrari flutes
Nous avons pu découvrir la création de ce magnifique répertoire aux Rencontres polyphoniques de Calvi en 2020, et attendons ce disque avec impatience !
L'album « Il Ponte do Leonardo » est nominé dans la catégorie « Album classique » aux JUNO Awards!
Sétar, chant et direction artistique
Né en 1976 à Téhéran, Iran. À 14 ans, Kiya Tabassian émigre avec sa famille au Québec, emmenant avec lui quelques années de formation en musique savante persane et un début de carrière sur la scène musicale iranienne. Déterminé à devenir musicien, compositeur et plus largement passeur de mémoire, il poursuit sa formation en musique persane en qualité d'autodidacte et rencontre autant...Viole de gambe
Né en 1979 en Ontario, Canada. Pierre-Yves Martel mène une carrière internationale en musique improvisée et en musique ancienne à partir de Montréal, où il est établi. Il collabore avec des artistes de diverses cultures, milieux et disciplines, avec une aisance et une curiosité égales. Après plusieurs années d'études et de recherche à la contrebasse, il décide en 2008 d'abandonner...Percussion
Un "maître improvisateur de la percussion” qui se tient "… à la frontière de plusieurs musiques traditionnelles et de création…” et "embrasse le monde du rythme dans son ensemble”, c'est ainsi que le journaliste Yves Bernard (Le Devoir) qualifie le multi percussionniste Patrick Graham. Son jeu combine une vaste palette d'influences: de la percussion japonaise, aux tambourins...Paru en juin 2022, le nouveau disque de Constantinople. La critique de Télérama :
PILGRIMAGE - 22ème album de Constantinople en collaboration avec Cappella Mariana qui fera apparition sur toutes les plateformes musicales ainsi qu’en format physique le 4 octobre prochain!
En attendant sa sortie, un single est déjà disponible sur toutes les plateformes d’écoute : https://open.spotify.com/.../track/1ZutrEqz95TmHLdteV6lVb...
CAPPELLA MARIANA AND CONSTANTINOPLE
ON A MUSICAL JOURNEY TO JERUSALEM IN KRYŠTOF HARANT’S FOOTSTEPS
Catalogue number: SU 4350-2
1st October 2024
The theme of interaction between different cultures and seeking a common language in the current globalised world is more topical than ever. An inspiring encounter between two distant musical universes has resulted from the collaboration between Cappella Mariana, focusing on Renaissance polyphony, and Constantinople, an ensemble pursuing Islamic musical traditions. Their joint project mirrors the adventure-packed 1598 journey of the Czech nobleman and composer Kryštof Harant, who described his experience in the travelogue Journey from Bohemia to the Holy Land, by Way of Venice and the Sea. Supraphon will release the new album, titled Pilgrimage / Musical Journey of Kryštof Harant to Jerusalem / circa 1600, on Friday 4 October 2024, both on CD and in digital formats.
The recording features the complete surviving works of Kryštof Harant, combined with the music of his contemporaries in the Ottoman Empire and Persia. The Middle East’s multi-ethnicity, further enhanced by pilgrims, monks and wanderers, resulted in a highly variegated sonic mosaic. Accordingly, the present album is sung in some seven languages. Harant’s polyphony is juxtaposed with songs by renowned and anonymous 16th-century Middle East composers, including those to texts by the feted Persian poet Hafez. “From the very beginning, my intention was not only to make an album but also to perform the music in concert,” says Vojtěch Semerád, artistic director of Cappella Mariana, who invited to participate in the project Kiya Tabassian, a composer, distinguished setar player and artistic director of the Constantinople ensemble.
“I started pondering the project around 2018. I thought of showing Kryštof Harant not only as a musician and composer, but as a humanist too. He was also a writer, diplomat, traveller, high-ranking army officer and imperial official. What I find truly fascinating is his inner struggle with faith. Hailing from a Catholic noble family, during the socially turbulent time in Bohemia he converted to Protestantism, his political career notwithstanding. He joined the Bohemian estates’ uprising against the Habsburgs. But, although reflecting in the selection of the pieces, this is not the most crucial aspect of our project. In 2021, 400 years had passed since the execution on Prague’s Old Town Square of the 27 leaders of the Bohemian Revolt. As merely three complete Harant works and several fragments of his scores have survived, I couldn’t compile a whole album of his music. The programme revolves around Harant’s travelogue, capturing his journey to the Holy Land. I intended to combine the Harant pieces with the music Harant may have heard en route to Jerusalem. When I met Kiya Tabassian, during the Summer Festivities of Early Music, I immediately felt that he was the right person to take up the challenge with,” Vojtěch Semerád says. Kiya Tabassian adds: “To tell the truth, it was the very first time I’d heard of the renowned figure. Only after talking to Vojtěch did I begin to inquire into Harant. And very soon I realised what a significant person, what a well-educated man, he was. I was truly fascinated.”
The album Pilgrimage / Musical Journey of Kryštof Harant to Jerusalem / circa 1600 provides a unique musical portrait of the Middle East’s multi-ethnicity, showing that by getting to know different cultures we learn that we share more than we may think. “It is also a message to contemporary society,” Vojtěch Semerád points out.
Alejandra Ribera est une chanteuse-compositrice pop/jazz canadienne. Elle chante en anglais, en français et en espagnol. Elle a remporté le SOCAN Songwriting Prize en 2014 pour sa composition "I Want".
D'origine argentine et écossaise, Alejandra Ribera est née à Toronto (Ontario), où elle a grandi, puis s'est installée pour travailler à Montreal (Quebec) Son premier album, Navigator/Navigateher, en 2009 a été suivi en 2014 par La Boca.
Publié le 02 février 2014 dans La Presse
Alejandra Ribera est grande, pulpeuse, belle, surtout très douée. Elle a une réelle identité vocale, trois identités linguistiques, une ville d'adoption, une dégaine vaguement hipster, des chansons inspirées, des accompagnateurs de haute volée, un réalisateur d'exception, un nouvel album qui s'annonce excellent.
L'auteure, compositrice et interprète s'est rendue à La Presse pour nous causer de La boca. Pour nous causer un peu d'elle aussi.
Née d'un père argentin et d'une mère écossaise, cette artiste de 31 ans a vécu la majeure partie de son existence à Toronto, sauf une année à Buenos Aires et les deux dernières à Montréal, d'où elle ne compte pas repartir de sitôt.
Lorsqu'elle était adolescente, feu l'auteur-compositeur-interprète Kevin Coyne a exercé sur elle un tel ascendant qu'elle a choisi d'exercer le même métier que lui. Au terme d'études à la carte, elle a fait un premier opus il y a six ans, «en trois jours avec un budget minuscule». Son intention était d'enregistrer une maquette qui lui permettrait de vendre son spectacle; elle a été surprise par l'intérêt qui lui a été porté. La carrière de chanteuse était envisageable.
«Un jour, raconte-t-elle, un ami m'a fait découvrir Pierre Lapointe. Je suis devenue folle de l'album La forêt des mal-aimés! Par la suite, je me suis rendu compte que le réalisateur de cet album était derrière plusieurs chansons de Close to Paradise de Patrick Watson et The Living Road de Lhasa de Sela. Puisque ces trois albums produits au pays étaient mes préférés, j'ai voulu enregistrer avec Jean Massicotte. J'ai attendu trois ans pour qu'il se libère de ses autres obligations professionnelles.»
Sur la route de Lhasa
La Torontoise a rencontré Jean Massicotte en décembre 2011, question de s'entendre sur la collaboration du réalisateur et arrangeur. Tout juste avant, elle avait été recrutée pour la création de Danse Lhasa Danse, spectacle multidisciplinaire en hommage à la regrettée Lhasa de Sela.
Sa performance, remarquée par Mischa Karam - frangin de la disparue -, lui a valu une autre participation: présenté au Rialto en janvier 2012, le spectacle La route chante rendait lui aussi hommage à Lhasa et regroupait nombre d'artistes proches de la disparue - Patrick Watson, Arthur H, Bïa, les Barr Brothers, etc.
Alejandra venait de déménager ses pénates à Montréal afin de travailler auprès de Jean Massicotte. Cela a duré une année. «Il menait d'autres projets, mais nous travaillions beaucoup ensemble. J'ai dû partir quelques fois à l'extérieur; nous avons alors laissé le temps aux chansons d'infuser. Il y avait du temps et de l'espace.»
Le résultat est plus que probant. Massicotte a enrobé le matériel déjà singulier de cette chanteuse, avec à la clé 12 chansons brillamment arrangées, dont un duo très réussi avec Arthur H. Plusieurs chansons s'avèrent empreintes de mystère, très contagieuses. Expression d'un imaginaire riche, expression d'un réel talent.
«Ce que j'aime de Jean, explique sa cliente et fan, c'est qu'il est capable de créer des mondes si pleins qu'on ne sait où la voix pourra prendre place. Finalement, on se rend compte que ces environnements sonores sont de merveilleux tremplins pour la voix. On s'y sent toujours élevée, prête à sauter. La boca a été la première chanson achevée; c'est la chanson mère de l'album. Il y a un peu de La boca dans toutes les autres, elles sont sous son aile.»
Ici pour rester
Alejandra n'avait pas l'intention claire de demeurer à Montréal lorsqu'elle est venue y créer cet album - lancé mardi prochain sous étiquette Pheromone. Mais l'accueil y a été si chaleureux qu'elle a décidé de s'y établir. Très naturellement, sans le vouloir, elle s'est intégrée à cette communauté de musiciens et de chanteurs... qui a aussi été celle de Lhasa.
«Par l'intermédiaire de Jim Corcoran, j'ai connu Yves Desrosiers sur un plateau d'artistes réunis à Winnipeg, relate notre interviewée. Quelques mois après m'être installée à Montréal, je suis allée voir son spectacle à la Taverne Jarry. Il a alors suggéré au patron que j'y chante. Du coup, il m'a proposé de m'accompagner. Ce fut aussi le cas du bassiste Mario Légaré, qui a été musicien de Lhasa comme l'a été Yves.
«Durant cette période, je suis également devenue l'amie de Bïa, qui était très proche de Lhasa. Par ailleurs, la maman de Lhasa m'a déjà confié que je la lui rappelais, même si ma voix et mon style étaient clairement différents. Elle disait que ma voix venait du même endroit, cet endroit mystérieux qu'on ne peut situer dans l'espace... et qu'on ne comprend pas vraiment.»
Alejandra sait qu'on aura tôt fait de la comparer à Lhasa pour ses origines anglophones et hispanophones, pour son attirance pour Montréal, pour ses relations professionnelles souvent similaires. À ce titre, elle ne semble aucunement inquiétée.
«Même lorsque j'interprète des chansons de Lhasa - dans le spectacle Danse Lhasa Danse et non dans le mien -, je le fais à manière. Depuis mon arrivée à Montréal, en fait, tout s'est passé de manière si positive, si spontanée, que je ne me suis pas méfiée des conséquences de cette synchronicité. Je fais confiance au destin. Et je ne crains pas la comparaison.»
Irremplaçable Lhasa. Incomparable Alejandra.
Site : https://alejandraribera.com/fr/
Rosela Libertad est une artiste née sur le littoral argentin. Encore enfant, elle commence à chanter et à jouer de la guitare, influencée par l'amour que porte son père pour la musique. Elle poursuit plus tard son apprentissage et perfectionne sa technique dans diverses institutions éducatives et en prenant des cours particuliers de chant.
Elle trouve dans ce que l'on nomme « ritmos de agua » (chamamé, rasguido doble, etc) et dans la musique de la llanura (milongas, estilos, zambas) la base de son répertoire.
Grâce à ses apparitions sur diverses scènes et dans les principaux médias de son pays, elle a sans conteste gagné non seulement le respect et la bienveillance du public mais aussi la considération de ses pairs.
Perfectionniste, polyvalente et autodidacte, Rosela aborde chacune des œœuvres de son répertoire avec le respect qui s'impose, procédant pour cela à un travail de recherche constant.
Actuellement, elle évolue aussi bien comme enseignante de musique que productrice artistique d'une émission de radio dédiée au tango et au folklore en Argentine. Rosela prépare également sa première production discographique.
Las hermanas Caronni sont deux sœurs jumelles d'origine argentine nées sous le signe du tango, ascendants candombé, chacarera, milonga et musique classique. Laura et Gianna Caronni appartiennent à une famille où les cultures suisse, italienne, russe et espagnole se côtoient, où chanteurs d'opéra et de tango ont bercé leur enfance. On retrouve dans leurs chansons l'influence des musiques d'Argentine, une nostalgie sublimée par le violoncelle et la clarinette, et deux voix en parfaite harmonie.
Fille du célèbre pianiste chilien Carlos Maza et de la guitariste cubaine Mirza Sierra, la violoncelliste Ana Carla Maza fait ses premiers pas sur les scènes havanaises dès l'âge de dix ans.
En 2012, elle s'installe à Paris pour suivre les classes professionnelles du conservatoire et entreprendre une carrière en solo qui l'amènera aux quatre coins de l'Europe en un temps record.
Dans son premier album, «Alma», sorti en 2018, cette chanteuse et instrumentiste virtuose revisite avec délicatesse les musiques traditionnelles de son enfance, de la bossa nova brésilienne à la habanera cubaine, à travers le prisme d'un langage musical élargi. Rythmes latins, mélodies pop, harmonies jazz et techniques classiques se rencontrent pour créer un univers d'une maturité détonante modelé par une voix suave, des pizzicati percussifs et un archet aérien.
Née à Cuba, dans la période où Wim Wenders enregistre Buena Vista Social Club, Ana Carla Maza fait ses premiers pas sur scène à dix ans et ne cessera ensuite d'évoluer à l'international.
Après le succès de son album La Flor en solo, Ana Carla Maza signe les compositions pour quartet et solo de son nouvel album, hommage au quartier Bahia de La Havane où elle a passé sa petite enfance.
Ana Carla Maza vient d'une famille intensément liée à la musique et au voyage. Son grand-père fuit la dictature de Pinochet et s'établit en France au début des années 80. La musique a toujours été présente dans sa vie et Ana Carla est presque née avec un violoncelle entre ses bras !
Ana Carla Maza crée un univers musical ouvert alliant jazz, musique classique et couleurs de l'Amérique latine. Les sonorités cubaines et brésiliennes sont à l'honneur dans Bahia, où les rythmes comme le Tango, le Huayno, le Son Cubain ou la Bossa Nova se rassemblent pour dessiner un monde de sensibilité et d'espoir.
David Berkeley, né le 22 septembre 1976 dans le New Jersey, est un chanteur et compositeur américain.
Il a publié quatre albums studio, un album live et un livre, tous auto-produits sous le label Straw Man , dans une carrière d'enregistrement débutant en 2002.
Berkeley accompagne son chant à la guitare acoustique, en solo ou avec des instruments de soutien; sa musique a été décrite comme "acoustique , indie et américaine". Il est également connu pour sa collaboration avec des artistes de musique transe sur des remixes de ses propres chansons et sur du matériel original.
Après avoir grandi dans son New Jersey natal et obtenu son diplôme de Harvard, il a vécu dans plusieurs régions des États-Unis où il a travaillé comme guide touristique, rédacteur touristique et enseignant, entre autres emplois. Après le début de sa carrière de musicien professionnel, il s'installe d'abord à Atlanta , puis à Tralonca. Il réside maintenant à Santa Fe, au Nouveau-Mexique . Les lieux où il a vécu inspirent fortement son écriture, de même que les membres de sa famille (ses parents, sa femme et ses deux enfants).
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