Daniele Di Bonaventura

Invité des Rencontres de Calvi en 2007, 2008, 2009, 2014, 2018, 2020, 2021 et 2024
Dernière mise à jour : 03/04/2025

Vous êtes ici : Musique / Jazz / Daniele di Bonaventura
daniele1
Calvi Jazz Festival 2008 - Photo © Jean-Claude Casanova

Né à Fermo dans les Marches (Italie), Daniele di Bonaventura, compositeur et arrangeur, pianiste et bandonéiste, a cultivé dès le début de son activité musicale un fort intérêt pour la musique improvisée, tout en ayant reçu une formation musicale classique commencée dès l'âge de 8 ans avec l'étude du piano, du violoncelle, de la composition et de la direction d'orchestre. Il est diplômé en composition.
Ses collaborations s'étendent de la musique classique à la musique contemporaine, du jazz au tango, de la musique ethnique à la world music, avec des incursions dans le monde du théâtre, du cinéma et de la danse.

Il a joué dans les principaux festivals italiens et internationaux parmi lesquels :
En Italie, Rumori Mediterranei à Roccella Jonica en 1987 et 88; Jazz & Image de Villa Celimontana à Rome, Ravenna Jazz 2000 , Clusone Jazz 2001, Biennale Arte Venezia 2001; Sant'Anna Arresi Jazz 2004; Festival della Letteratura Mantova 2004; Cormòns 2005, Accademia Nazionale di Santa Cecilia saison musique de chambre 2005-06. En Angleterre : Music Hall Festival et Royal Festival Hall à Londres; aux Pays-Bas : Music Hall à Leeuwarden; en Allemagne : 30° Deutsches Jazz Festival à Francfort; Berlin Jazz Festival; en Espagne : Festa de la Mercè à Barcelone; en Egypte : Opera du Caire; en Norvège : Olavsfestdagen à Trondheim;et d'autres en France, Suisse, Portugal, Brésil, Argentine, Slovénie, Croatie...

Il a joué, enregistré et collaboré avec : Enrico Rava; Paolo Fresu; Oliver Lake; David Murray; Miroslav Vitous; Rita Marcotulli; David Liebman; Toots Tielemans; Omar Sosa; Flavio Boltro; Joanne Brackeen; Greg Osby; Ira Coleman; Dino Saluzzi; Guinga; Javier Girotto; Cèsar Stroscio; Tenores di Bitti; Enzo Favata; Aires Tango; Peppe Servillo; David Riondino; Francesco Guccini; Sergio Cammariere; Lella Costa; Eugenio Allegri; Giuseppe Piccioni; Mimmo Cuticchio; Custòdio Castelo; Andrè Jaume; Tiziana Ghiglioni; Furio Di Castri; U.T. Gandi; Luis Agudo; etc..

Il a publié plus de 30 disques sous diverses étiquettes discographiques: Via Veneto Jazz; Philology; Manifesto; Felmay; Amiata Records; Splasc(H); World Music; CCn'C Records; Dodicilune.

Ci dessous la traduction de l'anglais du texte de Gregory A. Vozar sur le premier disque de Daniele, Solo Bandoneon :

Après plusieurs décennies de relative obscurité, le bandonéon a réussi à retrouver une place importante. Jadis connu en Europe centrale en tant qu'instrument "folk" et en Argentine et en Uruguay comme partie essenteille d'un orquesta típica ou d'un ensemble de tango, sa voix n'a été entendue que rarement en dehors de ces contrées. Cependant, un cercle de plus en plus grand de musiciens semblent attirés par ce concertina d'origine allemande. Sans aucun doute, cette résurrection a commencé avec la musique du compositeur et bandonéiste argentin Astor Piazzolla, mais le potentiel expressif de l'instrument l'a déjà propulsé dans le jazz et la musique expérimentale.

Après avoir écouté ce disque, il est évident que Daniele di Bonaventura est l'un des nouveaux musiciens pour lesquels le bandoneon est plus qu'une fantaisie. Originaire de Fermo, Italie, il a commencé ses études musicales à l'âge de huit ans, apprenant d'abord le piano et la composition et plus tard choisissant le bandonéon. Entreprendre cette difficile transition valait la peine tant le bandonéon semble parfaitement adapté à son expression personnelle.

Sur cet album, Solo Bandoneon, Di Bonaventura a fait des choix simples mais pertinents en explorant le riche mais original répertoire de Piazzolla. Il nous offre cinq courtes pièces introspectives qui expriment les multiples aspects du tango, de la musique classique et du jazz. ces "tangos" un peu "rhapsodiques" rappellent les preludes sans mesure du répertoire français pour clavier de la fin du 17e siècle. Leurs mélodies se déroulent librement, seulement soutenues par un accompagenement d'accords. Cela donne au musicien de considérables opportunités d'embellissement, d'accentuation et de modelage de la ligne mélodique. Di Bonaventura fait cela avec sûreté, alternant tension et détente tout en permettant à l'architecture harmonique de chaque morceau de dicter sa forme. Son parlando et son style de jeu impressionniste est très personnel, et il se marie bien avec la musique de Piazzolla. Le jeu est d'une grande force émotionnelle, et son aptitude à communiquer surpasse celle d'autres musiciens même techniquement supérieurs.

De même qu'un chanteur doit prendre sa respiration entre les phrases, le bandoneon doit aussi inspirer et expirer regulièrement. Le phrasé de l'artiste, comme mis entre parenthèses entre ces respirations, donne à son jeu une qualité proche de la voix et un sens de mouvement linéaire.

Au milieu du disque on trouve trois compositions de Bonaventura ; c'est peut-être le passage le plus poétique et attrayant de ce court enregistrement. "Ballata Triste", le premier de ces trois morceaux, évoque des ciels gris et tristes dans un style introspectif de ballade jazz. Nous n'avons cependant pas à rester longtemps dans le froid et l'humidité, car une douce lueur d'affection réchauffe les échos nostalgiques de "Remniscenze (Inno)". "La Caccia" est une sorte de jeu de cache-cache, parfois coquet et ludique, parfois mystérieux et séduisant, la pulsation de la passion jamais loin sous la surface. Délibérément simples, ces morceaux ne sont pas du tango nuevo, mais des compositions originales dans un style jazzy. En plus d'être de la bonne musique, ils sont très adaptés au bandonéon et représentent une nouvelle direction pour sa voix!

La qualité sonore de ce compact est très bonne, un des meilleurs disques de bandonéon solo que j'aie entendus. Il y a un parfait équilibre entre présence et espace. Des micros très sensibles ont capté chaque couleur, chaque nuance, y compris la résonance chaude du cadre en bois de l'instrument, le son des valves et des soufflets, le cliquetis des clés et le souffle de l'air. Certains appelleront cela du bruit, mais je suis reconnaissant aux ingénieurs du son d'avoir conservé ces sons "parasites", partie intégrante de l'instrument. On entend aussi les gémissements quasiment extatiques involontaires du musicien, témoignages d'une interprétation profondément ressentie et passionnée.

Je n'ai que deux regrets mineurs à exprimer sur ce CD: sa briéveté tout d'abord, ainsi que l'absence de détails biographiques sur la pochette. Etant donné la qualité du disque, il se termine bieen trop tôt ! J'aurais personnellement apprécié d'entendre quelques autres compositions de Di Bonaventura. Mais c'était peut être le but de laisser l'auditeur sur sa faim pour assurer son retour. Si c'est cela, c'est réussi. Mon appétit s'est aiguisé à l'écoute de ce disque !

En 2003, Daniele Di Bonaventura a enregistré pour il Manifesto CD son CD "Suite per Bandoneon e Orchestra", composé pour l'Orchestra Filarmonica Marchigiana.

solo  03  04

05  07  impro
06  09sine  suite  vitous  ritus


Ses dernières collaborations sont celles avec Miroslav Vitous, pour son CD Universal Syncopation II publié chez ECM; et avec Ornella Vanoni pour le morceau Nuova Vita qui sera publié sur son nouvel album dont la sortie est prévue pour septembre 2007.

En décembre 2007, il enregistre un CD solo, Ritus (probablement auto-produit; j'ai pu en faire l'acquisition lors des Rencontres 2008 à Calvi) et, en 2010, il enregistre un album avec le Vetere String Quartet, Sine Nomine.

En 2013 paraît Nadir, avec Daniele di Bonaventura bandoneon, Marcello Peghin guitare, Felice Del Gaudio contrebasse, Alfredo Laviano percussions

"Nadir" - Extrait du double CD (TuK Music) :


On peut retrouver Daniele sur son site http://www.danieledibonaventura.com/ ainsi que sur Facebook.

Una telecamera indugia su due amanti a Parigi: è il film di Ferraro

Inquadrature fisse e lunghe anche 10 minuti in “Quattro notti di uno straniero”, con cui la Boudu Film porta al grande pubblico una pellicola da Mostra

Quattro notti di uno straniero - film

Un uomo ed una donna si sfiorano a Parigi. La telecamera li segue, li osserva, e si sofferma su di loro e su ciò che li circonda. La pesantezza delle scale o un ponte trafficato diventano un punto d’osservazione amplificato da un’inquadratura che indugia anche per 10 minuti. In poltrona lo spettatore viene chiamato in prima persona sulla realtà di ciò che circonda i protagonisti e piano piano diventa lui il protagonista, spingendosi ad osservare ciò che neanche passeggiando si sofferma a guardare. E’ “Quattro notti di uno straniero”, il film di Fabrizio Ferraro, da questo weekend al cinema, distribuito dalla Boudu Film che vuole rendere di dominio del pubblico comune quel cinema che spesso viene relegato solo ai festival. I protagonisti della storia hanno il volto di Marco Teti e Caterina Gueli Rojo, sottoposti allo sguardo di una telecamera che li scruta e li spia. Dopo “Penultimo Paesaggio”, che ha visto, tra gli altri, la collaborazione musicale di Paolo Fresu e Daniele Di Bonaventura, Ferraro ripropone in una sua pellicola Parigi, la città dove abita, con “Quattro notti di uno straniero”, capitolo conclusivo del dittico sul “contatto”. Anche qui un uomo ed una donna si incontrano nella stessa città. I due si inseguono, si sfuggono. Ispirata alle “Notti bianche” di Dostoevskij, la pellicola si svolge in quattro movimenti. Quattro notti in cui i due incerti protagonisti si accompagnano e si specchiano in una Parigi illuminata da un biancore abbagliante che fonde notte e giorno. “Quattro notti di uno straniero” è prodotto da Marcello Fagiani e Fabrizio Ferraro per Boudu Film ed è coprodotto da Rai 3 e Fuori Orario. E’ nei cinema di Roma, Milano, Bologna, Firenze, Torino, Lecce, Salerno, Cagliari, Vicenza, Catania, Pescara, Ascoli Piceno, Fermo, Bari.

E mentre un film esce, un altro è in cantiere. Fabrizio Ferraro è già al lavoro per la sua nuova pellicola. Il nuovo progetto nasce dall'incontro artistico tra il regista, i musicisti Paolo Fresu, Daniele Di Bonaventura e il produttore musicale di fama internazionale Manfred Eicher (ECM Records). Il film esplorerà la dimensione sonora e visiva della fuga attraverso il tradimento-trascrizione di una delle fughe del grande musicista tedesco J.S.Bach presente nel Clavicembalo Ben Temperato, Libro II. Le riprese del film sono previste per l’inizio dell'estate del 2013 tra Fermo, nelle Marche, Parigi e Lugano. Il film è prodotto, tra gli altri, dalla Run to me film di Roma.

Ce n'est pas le CD que j'avais annoncé, mais un autre : "Eleven Projects", auto-produit par Daniele, qui sort cette semaine (20/03/2013). Qui s'en plaindrait ?

eleven

Nouveau DVD/CD "Mare Calmo" (sortie août 2015)

marecalmo

1. Dança des Crianças
2. Waltz for Catia
3. Maria e il Mare
4. Continuum
5. Mare Calmo
6. Namibia
7. Guardo Passare
8. In Trasparenza
9. Colline
10. La Regina delle Api
11. New Day in Kibuye (piano solo)
12. Mare Calmo (bandoneon solo)
13. Tarentella d'Autunno
14. Foglie d'Inverno

Le Cd est chroniqué sur la page "Disques du mois".

Le nouveau CD live (y compris un film à voir on line une fois que l'on a acheté le disque) du Band'Union de Daniele di Bonaventura vient de sortir. Pour informations et commandes écrire à danieledibonaventura@gmail.com.

bandunion

Mars 2018

Garofani Rossi

Sortie du nouveau disque du Band'Union de Daniele di Bonaventura intitulé "GAROFANI ROSSI musiche della resistenza e delle rivoluzioni". Le cd est dédié à Mario Dondero.
Vous pouvez l'acquérir en écrivant à : info@danieledibonaventura.com
Un petit échantillon :

El pueblo unido jamas sera vencido
Daniele di Bonaventura, bandoneon - Marcello Peghin, chitarra 10 corde - Felice Del Gaudio, contrabbasso - Alfredo Laviano, percussioni
Registrato al Nufabric Studio a Fermo 16 e 17 Febbraio 2018

Mai 2019

"Garofani Rossi" ressort sous l'étiquette Tŭk Music / Socadisc

Une recension de Amedeo Furfaro sur "Musica News" :

garofani

Novembre 2019

Et une autre sur Sondumonde

LA LUTTE CONTINUE

PAR FRANCISCO CRUZ

Dans une époque où la peur – inoculée par les structures du pouvoir – paralyse les mouvements sociaux et anesthésie les consciences, le bandonéoniste et compositeur italien Daniele Di Bonaventura choisit comme matériau et réalise les arrangements de dix chants libertaires qui ont fait vibrer les révoltes et les révolutions du XXème siècle…


Ces hymnes sont entrés dans la culture populaire, de la chanson d’adieu au Ché Guevara (« Hasta Siempre Comandante ») écrite par le cubain Carlos Puebla, à l’hymne qui accompagnait la lutte des guérilleros Tupamaros en Uruguay (« Hasta la Victoria »), en passant par un chant d’hommage aux républicains anti-franquistes (« El Quinto Regimiento ») et la chanson anti-fasciste italienne « Bella Ciao ». Au centre du projet on trouve « L’Internationale » (créé en France, à la fin du XIXème siècle) et la chanson qui accompagna l’élection du président Salvador Allende au Chili (« El Pueblo Unido Jamas Sera Vencido »). D’autres thèmes, portugais, mexicains, russes et italiens complètent ce voyage mémoriel dans l’histoire des luttes pour la justice et la liberté, reconstruit sans démagogie et inspiré par le poète grec Aléxandros Panagulis qui disait : « la liberté est un droit mais surtout un devoir ». Dans le climat actuel de révoltes populaires dans le monde, ces chants rouges surgissent dépourvues de nostalgie, rappellent la chanson « Um Comunista » de Caetano Veloso, et – grâce au travail d’écriture de Bonaventura et à la complicité du guitariste Marcello Peghin, du bassiste Felice Del Gaudio et du percussionniste Alfredo Laviano – sont habitées d’une touche jazzistique rénovée, très loin du confort du mainstream.

garofani



DANIELE DI BONAVENTURA
Garofani Rossi
(Tuk Music/Socadisc)
JAZZ

top


Maciek Pysz - Daniele Di Bonaventura : Coming Home

Caligola (2018)

cominghome

1. Lights
2. Blue Tango
3. Nadir
4. Streets
5. Intro
6. Tango
7. Paquito
8. Tree
9. I Gazzillori
10. More & More
11. Coming Home

Maciek Pysz - chitarra elettrica e acustica
Daniele Di Bonaventura - bandoneon, pianoforte

La casa è il mondo. Almeno per Maciek Pysz e Daniele Di Bonaventura. Già, perché qui si ascoltano influenze che piovono da ogni parte del globo; influenze che si amalgamano alla perfezione grazie a un delizioso interplay tra i due musicisti. La chimica la fa da padrone già dal primo brano ("Light"), quando agli arpeggi dorati del chitarrista polacco (ma sedente a Londra da diversi anni), parte il contrappuntare acuto – prima – e tenebroso poi, del polistrumentista marchigiano, che tesse con il bandoneon trame a maglie larghe per lasciar disegnare la melodia alla chitarra acustica di Pysz. Non vi è un leader, né un gregario: la pariteticità è sovrana e gioca a favore di composizioni (tutte autografe e opportunamente bilanciate tra i due) dove la ricchezza melodica spadroneggia; così anche quando le mani di Di Bonaventura abbandonano il mantice per accarezzare il pianoforte con eccellenti risultati ("Blue Tango").

Decisamente cameristico, ma non lezioso o virtuosistico, "Coming Home" ha un passo coinvolgente anche – e soprattutto – per il suo vagabondaggio musicale, che ci porta in mezzo mondo e dintorni. Come con "Nadir" dove lo zefiro ci prende per mano per attraversare l'Andalusia fino al Maghreb. La cantabilità di "Tango" declina a meraviglia il carezzevole fraseggio di Pysz, magistrale nell'altalenarsi con il forbito tocco pianistico di Daniele Di Bonaventura. Con "Paquito" fa ritorno il ritmo e la cadenza latina, con sussulti danzabili e venature flamenco che il bandoneon del musicista marchigiano sciorina che è un piacere.

Un lavoro pregevole, che mette in chiaro quanta importanza abbia la linea melodica nell'effettiva musicalità di ogni brano; un disco che mette al bando il virtuosismo fine a sé stesso, accedendo i riflettori su di un lavoro di coppia, senza la necessità – a ogni costo – di dover mostrare i muscoli.

Un disco da ascoltare per poter far pace con l'ostinata ricerca sul tema: "A chi assomiglia? Da chi prendono spunto?".

Alceste Ayroldi per Jazzitalia


17 janvier 2019

"Eu Te Amo"

Le splendide hommage à Tom Jobim par Daniele di Bonaventura (Bandonéon), Giovanni Ceccarelli (Piano, avec la participation de Ivan Lins (Chant), Jaques Morelenbaum (Violoncelle) et Camille Bertault (Chant)

euteamo

01 – O que tinha de ser / Passarim (A.C. Jobim/V. De Moraes) / (A.C. Jobim) 5:15
02 – Eu te amo (A.C. Jobim/C. Buarque) 4:35
03 – Ana Luiza (A.C. Jobim) 5:00
04 – Chovendo na roseira (A.C. Jobim) 4:59
05 – Modinha / Olha Maria (A.C. Jobim/V. De Moraes) / (A.C. Jobim/V. De Moraes/C. Buarque) 5:31
06 – Eu não existo sem você (A.C. Jobim/V. De Moraes) 3:46
07 - Brigas nunca mais – (A.C. Jobim/V. De Moraes) 4:48
08 – Luiza (A.C. Jobim) 5:59
09 – Falando de amor (A.C. Jobim) 3:38
10 – As praias desertas (A.C. Jobim) 4.42
11 – Por toda a minha vida (A.C. Jobim/V. De Moraes) 2:39
12 – Samba do avião (A.C. Jobim) 3:41
13 – Angela (A.C. Jobim) 4:12
14 – Imagina (A.C. Jobim/C. Buarque) 2:42

Daniele di Bonaventura et Giovanni Ceccarelli célèbrent Tom Jobim

Le 16 janvier 2019
Daniele di Bonaventura et Giovanni Ceccarelli © Emilia De Leonardis

Le bandonéiste et le pianiste italiens revisitent avec grâce un répertoire méconnu de l'artiste brésilien sur l'album "Eu Te Amo - Tribute to Tom Jobim".

Qu'ils s'illustrent dans le jazz, le tango ou la musique contemporaine, Daniele di Bonaventura et Giovanni Ceccarelli sont passés maîtres dans l'art de l'improvisation et du romantisme mélodique. En 2013, les deux virtuoses se lançaient dans un dialogue passionnant de compositions originales sur l'album Mare Calmo. Six ans après le bandonéiste et le pianiste transalpins présentent leur nouveau projet Eu Te Amo - Tribute to Tom Jobim, le 18 janvier via Bonsaï Music, un hommage magistral à l’un des principaux créateurs de la bossanova.


C'est avec une grâce infinie que Daniele di Bonaventura et Giovanni Ceccarelli s'approprient l'inventivité mélodique, les harmonies sophistiquées et les textes poétiques du pianiste et chanteur Antônio Carlos Jobim qui nous a quittés en 1994. Pour ce cri d'amour à l'artiste brésilien, les deux musiciens ont choisi de réarranger avec subtilité 15 perles rares de Tom Jobin. La magie prend immédiatement, chaque titre est un appel aux émotions les plus fortes. Les deux complices ont fait appel sur plusieurs titres à deux artistes brésiliens proches de Jobim, le chanteur Ivan Lins et le violoncelliste et arrangeur Jaques Morelenbaum. La chanteuse et improvisatrice française Camille Bertault nous offre une version somptueuse du titre As praias desertas extraite de l'album de Jobim Por Tôda Minha Vida (1959).

Source : Fip.fr

Daniele di Bonaventura et Giovanni Ceccarelli sont en concert le 17 janvier au Sunside à Paris.


Giovanni Ceccarelli et Daniele Di Bonaventura en direct sur TSF JAZZ.

 

latins

Clin d’œil à « Eu Te Amo – The Music of Tom Jobim »

par Nicole Videmann | 3 février 2019 | Chorus

Élégance sensible et subtilité musicale

Sur « Eu Te Amo - The Music of Tom Jobim », Daniele di Bonaventura et Giovanni Ceccarelli revisitent des compositions peu connues de Tom Jobim. Avec une sensibilité infinie, le duo bandonéon-piano et ses invités, Ivan Lins, Jaques Morelenbaum et Camille Bertault, livrent un opus élégant et subtil.

Un hommage plein de grâce rendu au compositeur brésilien.

Daniele di Bonaventura (bandonéon) et Giovanni Ceccarelli (piano) se retrouvent sur « Eu Te Amo –The Music of Tom Jobim » (Bonsaï Music/Sony Music Entertainment) pour rendre hommage à la musique du légendaire pianiste et compositeur brésilien Tom Jobim.

Pour enregistrer l’album, le duo a invité deux artistes brésiliens renommés qui furent l’un et l’autre très proches de Jobim, le chanteur, pianiste et compositeur Ivan Lins et le violoncelliste et arrangeur Jaques Morelenbaum. La chanteuse française Camille Bertault prête aussi sa voix sur un des titres de l’album.

Daniele di Bonaventura & Giovanni Ceccarelli

Issus tous les deux de la région italienne des Marches, le bandonéoniste Daniele di Bonaventura et le pianiste Giovanni Ceccarelli sont passés maîtres dans l’art de l’improvisation. En 2013 les deux virtuoses transalpins, créent leur duo. Ils conçoivent ensuite leur premier projet. Ainsi, à partir d’un répertoire de compositions originales ils enregistrent l’album « Mare Calmo ».

Une passion commune

Les deux musiciens partagent un amour commun pour le Brésil et sa musique. La passion de Giovanni Ceccarelli pour la musique brésilienne date de l’époque où il a découvert et aimé le jazz. Pour lui, la richesse harmonique et rythmique de l’art de Jobim possède une dimension universelle tout en demeurant profondément brésilienne. Daniele di Bonaventura apprécie quant à lui le jeu de piano de Jobim qui va à l’essentiel et pose des couleurs sur sa musique. Avant de jouer du bandonéon, Daniele di Bonaventura a été pianiste. Depuis son enfance, dès qu’il a joué du piano et fait des tournées au Brésil, il a été fasciné par la capacité de Jobim à insérer dans la musique brésilienne l’impressionnisme de la musique européenne de Debussy et Ravel.

Hommage à Tom Jobim

En 2017, année du 90ème anniversaire de la naissance de Jobim, Danielle di Bonaventura conçoit de rendre hommage au compositeur brésilien, rejoint en cela par son compagnon de duo. Il se trouve que le bandonéoniste a eu l’occasion de tourner avec Paolo Fresu et Jaques Morelenbaum alors que de son côté avec le groupe InventaRio, Giovanni Ceccarelli a joué et enregistré « Inventario incontra Ivan Lins » avec le compositeur, pianiste et chanteur Ivan Lins.

C’est ainsi que, de note en portée, de mélodie en harmonie, le duo a conçu de concrétiser le projet qui a pris la forme d’un album dont le nom emprunte celui d’une composition de Jobim. Sorti le 25 janvier 2019, « Eu Te Amo - The Music of Tom Jobim » est porté par le label Bonsaï.

« Eu Te Amo - The Music of Tom Jobim »

Dès la première écoute de l’album, on perçoit la profonde empathie musicale que Daniele Di Bonaventura et Giovanni Ceccarelli portent à la musique de Jobim. Les deux musiciens ont fait le choix de sélectionner les titres de leur répertoire parmi les pièces les moins connues du compositeur lesquelles s’adaptent à merveille au duo bandonéon-piano et font ressortir la délicatesse de leur expression et l’intimité musicale qui les relie. Sur les quatorze plages (quinze pour la version digitale), le duo et ses invités rendent un hommage magistral à la musique du compositeur, pianiste et chanteur Antonio Carlos Brasileiro de Almeida Jobim (1927-1994). Ce dernier a contribué à créer la bossa-nova et a beaucoup participé à sa diffusion mondiale sous le nom de Tom Jobim.

Huit pièces portées par le duo

L’album ouvre avec le duo bandonéon-piano dont le style minimaliste sert à merveille O que tinha de ser enchainé avec Passarim. Sur les sept autres titres qu’ils interprètent tous deux, Daniele di Bonaventura et Giovanni Ceccarelli expriment avec subtilité la quintessence de la bossa-nova. Entre tendre sensualité et sensibilité élégante, ils laissent libre cours à leur inventivité mélodique et se coulent avec délicatesse dans les harmonies raffinées de Jobim.

Deux titres chantés par Ivan Lins

Sur deux plages, le duo est rejoint par Ivan Lins qui a délaissé son piano et s’implique uniquement dans le chant. Originaire de Rio de Janeiro comme Jobim, Ivan Lins pose sa voix sur la superbe mélodie d’amour qui donne son nom à l’album, Eu te amo. Le titre se consume d’une profonde mélancolie. Sur Brigas nunca mais, les inflexions et les respirations de l’artiste brésilien rappellent celles de Jobim lorsqu’il chantait. Cette version donne vraiment envie de faire la paix et de s’aimer sans querelle.

Quatre ballades magnifiées par Jacques Morelenbaum

Le violoncelle de Jacques Morelenbaum intervient sur quatre superbes ballades tristes, Ana Luiza, Modinha / Olha Maria, Luiza et Angela. L’interprétation sensible et inspirée du violoncelliste sublime les quatre mélodies d’amour et fait ressortir la profonde saudade qui les habite. Le jeu du duo s’en trouve comme stimulé. Fins mélodistes, Daniele di Bonaventura et Giovanni Ceccarelli croisent les fils soyeux de leurs improvisations et font resplendir la musique.

Une chanson interprétée par Camille Bertault

Loin de la virtuosité qu’elle pratique avec brio, la chanteuse de jazz Camille Berthault pose sa voix avec grâce sur la délicate composition As praias desertas enregistrée par Jobim en 1959 sur « Por Tôda Minha Vida ». Après les paroles chuchotées en français qui ouvrent le titre, elle développe la mélodie d’une façon quasi angélique. Sur l’écrin précieux des notes ciselées déroulées par le piano, elle détache ses syllabes avec délicatesse et sans effet comme elle poserait ses pas sur les plages désertes et termine le titre en fredonnant tendrement.

« Eu te amo - The Music of Tom Jobim » se démarque des nombreuses productions consacrées à la musique de Jobim. Par un alliage raffiné entre interprétation, improvisation et arrangement, l’album maintient un équilibre subtil dont les couleurs pastel n’omettent pas de ménager des contrastes délicats. De douces émotions affleurent au fil des plages dont la musicalité ne se dément jamais.

qwest

Les italiens Daniele Di Bonaventura (bandonéon) et Giovanni Ceccarelli (piano), en choisissant de relire quatorze chansons d’Antonio Carlos Jobim (1927–1994), se confrontent à une gageure : apporter un regard novateur à un répertoire déjà largement arpenté sans en perdre la saveur originelle. Leur lecture, loin de l’esprit carioca, nous emporte vers une face sombre, d’autant que le pianiste ne cherche pas à imiter le toucher aérien de Jobim et que le bandonéon donne des couleurs tango et fait irrémédiablement penser à Astor Piazzolla. Une fois encore, on mesure combien ces superbes mélodies résistent à toutes les expérimentations.

Ils invitent la chanteuse française Camille Bertault qui, en comédienne qu’elle est aussi, déclame en portugais la première strophe de « As Praias Desertas ». C’est l’interprétation la plus sensible, la plus belle, la plus en harmonie avec l’esprit du compositeur. Sont également présents sur quelques plages le chanteur Ivan Lins et le violoncelliste Jaques Morelembaum – qui fut un compagnon de route du Tom Jobim de la dernière décade.

by Philippe Lesage
8 février 201 | Globale,Jazz

DANIELE DI BONAVENTURA & GIOVANNI CECCARELLI, « Eu te amo - The music of Tom Jobim » (avec Camille Bertault, Ivan Lins & Jacques Morelenbaum), Bonsaï Music

Nous adorons Tom Jobim (1927-1994), l’un des plus grands maîtres de la musique brésilienne contemporaine, et voici un album qui l’honore superbement ! Rien d’étonnant à cela : car ce disque magnifique est le fruit d’un duo entre deux artistes de jazz d’exception, tous deux formés depuis l’enfance aux exigences les plus pointues de la musique classique, tous deux jazzistes confirmés qui se produisent dans les plus grands festivals du monde, et tous deux compositeurs-arrangeurs. Nous avons nommé : les Italiens Daniele Di Bonaventura au bandonéon et Giovanni Ceccarelli au piano, tous deux nés dans la région des Marches, et que l’on sent tellement complices ici que l’on n’a pas l’impression d’écouter un duo, mais un seul ensemble...

Voici donc, en version instrumentale à l’exception de 2 ou 3 compositions, les plus grands standards du maître Jobim : « Eu te amo » (Je t’aime), « Falando de amor » (En parlant d’amour), « Por toda a minha vida » (Pour toute ma vie), etc. Et ce n’est rien moins que le grand chanteur et compositeur brésilien Ivan Lins qui est invité ici à interpréter ces chansons-poésies que sont souvent celles de Tom Jobim, et de la bossa-nova.Une infinie mélancolie baigne l’ensemble du disque - mélancolie intrinsèque à l’univers de Jobim, et plus généralement, qui imprègne toute la bossa-nova de ces années 60 et 70, âge d’or du genre. Mais le propre des grands artistes, en classique ou en jazz, est de nous donner à ENTENDRE une musique que nous connaissions par coeur, de manière totalement NEUVE. Et c’est en cela que le pari de notre duo de musiciens est totalement réussi. Ils se réapproprient totalement l’oeuvre, et la font leur - dans l’esprit même du jazz et des musiques improvisées : ajoutant ici un solo de violoncelle (Jacques Morelenbaum), là invitant la chanteuse Camille Bertault à poser sa voix, ou Ivan Lins à scatter.

Quand la suavité italienne épouse la douceur amérindienne de la bossa-nova, quand le mélancolique violoncelle vient répondre à la tout aussi mélancolique « saudade » brésilienne, cela donne un disque sublime...

Source : Muzzika


“RICERCARE”

Le nouveau disque de Daniele Di Bonaventura

Sortie le 26 janvier sur toutes les plateformes digitales et en distribution sur www.urrecords.com e www.jazzos.com


08/09/2020

"Ave Terra" du TRIoBÙ

triobu

Daniele di Bonaventura bandoneon
Roberto Zechini chitarra
Alberto Ricci basso acustico

Le disque est disponible sur toutes les plateformes de téléchargement.


11/03/2022

"Live at Politeama"

triobu

Un nouveau disque pour Daniele, le second en trio au piano et au bandonéon après Nadir(Tuk music 2013) mais cette fois avec Alfredo Laviano et Felice Del Gaudio. Un disque Live plein d'émotions !
A écouter ici : https://tag.lnk.to/live-at-politeama

Le disque est disponible sur toutes les plateformes de téléchargement.


26/12/2023

L’affinità elettiva fra poesia e note

Patrizia Valduga – Daniele di Bonaventura, “Uno Strato di Buio Uno di Luce”

Da Stefano Dentice In 23 Dic 2023

daniele

Quando due arti eccelse come poesia e musica confluiscono amorevolmente in una fascinosa simbiosi, il livello della temperatura emozionale sale vertiginosamente. Un inclito esempio è rappresentato da Uno Strato di Buio Uno di Luce, la nuova opera discografica concepita dalla fine poetessa Patrizia Valduga e da un’eccellenza internazionale del bandoneon come Daniele di Bonaventura. L’album, registrato dal vivo in occasione del festival “Mirano Oltre” del 2013, si compone di sei tracce, di cui E Così Sia, Per Bisogno d’Amore e Nera Notte sono brani originali scaturiti dalla rigogliosa creatività del bandoneonista, mentre Donna di Dolori I, Donna di Dolori II e Donna di Dolori III sono frutto dei testi scritti e recitati da Patrizia Valduga, tratti dal suo libro intitolato Donna di Dolori del 1991, accompagnati dal mantice di Daniele di Bonaventura. Patrizia Valduga è una figura di spicco del panorama letterario contemporaneo. In seguito a una formazione importante, nel 1988 fonda e dirige per un anno la rivista “Poesia”. Il suo tratto distintivo è scrivere poesie che siano fonte di piacere e terapia per alleviare il dolore tramite la musicalità dei ritmi e dei suoni appannaggio dell’esercizio lirico.

Attraverso una profonda ricerca stilistica, iniziata con “Medicamenta”, la poetessa fa propria la crisi del linguaggio poetico moderno conferendogli nuova dignità letteraria grazie a un originale recupero delle forme più illustri della tradizione, ossia sonetti, madrigali, sestine, ottave e terzine. Tutto questo è impreziosito da una ricerca d’espressione in cui l’antico e il moderno, l’aulico e il quotidiano, il sublime e il volgare, si coniugano e si contaminano. Tantissime le sue opere, fra cui le più significative sono: “La Tentazione”, “Medicamenta e Altri Medicamenta”, “Donna di Dolori”, “Requiem”, “Cento Quartine e Altre Storie d’Amore”, “Quartine. Seconda Centuria”, “Manfred”, “Lezioni D’Amore”, “Corsia degli Incurabili”, “Carteggio”.
Valduga è anche attiva come traduttrice, spaziando da Mallarmé e Valéry, da Molière a Donne, da Céline a Shakespeare, da Ezra Pound a Kantor. Bandoneonista dalla musicalità colta, dal profondo senso melodico, dallo stile raffinato e intriso di sensibile poeticità comunicativa,
Daniele di Bonaventura è uno fra gli specialisti del suo strumento più apprezzati in Europa. Con naturalezza ed eclettismo, spazia dalla musica colta a quella contemporanea, dal jazz alla world music, dal tango all’ethno jazz. Enrico Rava, Paolo Fresu, Miroslav Vitous, Omar Sosa, Dino Saluzzi, Ivan Lins, Ornella Vanoni, Javier Girotto, Stefano Bollani e Jaques Morelenbaum sono solo alcuni musicisti di statura internazionale con cui condivide il palco e lo studio di registrazione, in Italia e nel mondo.

Patrizia Valduga (PH Francesco Maria Colombo)

Fra album da leader e da sideman la sua attività discografica racchiude oltre cento pubblicazioni e, fresco di stampa, ecco Uno Strato di Buio Uno di Luce al fianco di Patrizia Valduga.
E Così Sia, sin dalle prime misure, crea uno stato di suspense, accentuato dalla dinamica ricca di pathos architettata da di Bonaventura. Qui il bandoneonista dipinge quadri sonori dall’alto senso estetico e dall’alto tasso emozionale, con un imprinting orchestrale, cesellando intarsi armonici di pregevole fattura.
In Donna di Dolori I, così come in Donna di Dolori II e Donna di Dolori III, con voce accorata, Patrizia Valduga interpreta in modo struggente i suoi testi con sofferenza e toccante trasporto emotivo, ma anche con l’intento di sortire un effetto medicamentoso per la mente, per il cuore, per l’anima, accompagnata dal commento pregno di mestizia del bandoneon.
Per Bisogno d’Amore è un brano che inneggia alla speranza, manifestato dalla distensione e dalla radiosità della struttura armonica costruita da Daniele Di Bonaventura che, da par suo, tratta ogni singola nota come se indossasse i guanti di velluto, raccontandosi, descrivendosi e mettendosi completamente a nudo al servizio della musica, vera regina indiscussa.
Il clima di Nera Notte è elegiaco. In questa composizione il bandoneonista entra ancor di più in confidenza ed empatia con il suo strumento, come se gli sussurrasse il suo stato d’animo.
Uno Strato di Buio
Uno di Luce nasce da un dolcissimo incontro fra due anime candide come Patrizia Valduga e Daniele Di Bonaventura, un sodalizio artistico figlio di un processo osmotico.
Un’opera in cui il livello di pathos è sempre altissimo, dove la profondità espressiva ed interpretativa di Patrizia Valduga abbraccia la purezza artistica di Daniele Di Bonaventura. Entrambi stretti in un riscaldante afflato che profuma di bellezza e grandezza interiore.

(Foto Patrizia Valduga di Francesco Maria Colombo)
(Foto Daniele di Bonaventura di Andrea Rotili)

Patrizia Valduga – Daniele di Bonaventura, Uno Strato di Buio Uno di Luce
Etichetta discografica: Gutenberg Music (By Caligola)

25/09/2024

DANIELE DI BONAVENTURA – GRAND PRIX DE L'EUROPE 2023 ZA
RÉALISATION EXCEPTIONNELLE DANS LA MUSIQUE JAZZ

Daniele a reçu le grand prix "Réalisation exceptionnelle dans la musique de jazz" décerné par Jazz-Melomani (Pologne). prix

Le concert complet du Grand Gala à Lodz. Daniele conseille une écoute au casque pour un son vraiment très bon.


Articles et interviews

Daniele Di Bonaventura: du piano au bandonéon et retour

Ci-dessous la traduction de l'article de Giulio Cancelliere pour "Suoni e Strumenti". L'original est ici : http://www.suoniestrumenti.it/
15/11/2013

L'histoire d'un musicien est faite de visions, de changements de direction inopinés et d'engouements foudroyants. Parfois même le choix de l'instrument d'élection est difficile et il n'est pas dit que ce choix soit définitif ou absolu. Certains amours reviennent plus tard, renaissent, se rallument et naissent alors des œuvres doubles, comme Nadir qui montre Daniele Di Bonaventura devant un piano, après des années passées à embrasser seulement le bandonéon.  

GIULIO CANCELLIERE  C'est ta réconciliation avec le piano?
DANIELE DI BONAVENTURA   Mais non! Ou peut-être si, dans le sens où en privé nous nous voyions toujours, car je compose au piano,  mais en concert et en studio d'enregistrement je jouias toujours du bandonéon.  

GIULIO   Mais comment se fait-il que vous vous soyez séparés ? Qu-est-ce qui s'est déclenché avec le bandonéon? Il est vrai que tu es de Fermo, et Castelfidardo est juste derrière chez toi, et pourtant l'accordéon ne t'a jamais attiré.
DANIELE    Peut-être parce qu'on en jouait autour de moi depuis toujours. J'ai étudié longtemps le piano, j'ai fait aussi du violoncelle pendant quelques années, mais j'ai eu un diplome de composition musicale. J'ai ensuite joué du piano dans des formations pop et rock, j'ai fait du pianobar et même un peu de musette. Ensuite j'ai fait ma carrière de pianiste de jazz avec des musiciens italiens et américains, mais à un certain moment je suis entré en crise.

GIULIO   Quand et pourquoi?
DANIELE   Je parle du début des années quatre-vingt. Le langage que j'utilisais ne me satisfaisait plus, je voulais me remettre en cause, trouver un idiome plus original. Je me considérais comme plutôt bon,, j'avais fréquenté les séminaires de Siena Jazz avec Franco D’Andrea, j'avais joué avec David Murray, Oliver Lake, j'étais sur la bonne voie, comme des centaines de pianistes.

GIULIO   Et alors?
DANIELE    Et alors, parmi les différentes options j'ai pensé aussi au lien avec ma terre et j'ai essayé l'accordéon. Il était très lourd, mal commode, même si moins que le piano. J'enviais les flûtistes, les saxophonistes, qui portaient leur instrument sous le bras, pendant que je devais me coltiner sur les épaules mon piano électrique, parce que dans les clubs souvent il n'y a pas de piano acoustique. Puis se sont produits une série d'évènements: l’écoute de plusieurs disques de Piazzolla, la vision  du film Tangos de Fernando Solanas et le concert de Piazzolla avec Gary Burton à Ravenne. Je suis devenu fou de ces sonorités : j'ai demandé à un ami d'Argentine de m'acheter un bandonéon et je me suis enfermé chez moi sept heures par jour pour l'étudier.

GIULIO    Etre pianiste t'a aidé?
DANIELE    Oui et non. La pratique du piano est utile seulement pour l'indépendance des mains et la conception harmonique, dérivant aussi des études de composition. C'est un instrument à soufflet absurde aussi pour un accordéoniste, sans logique, avec deux claviers qui se multiplient en ouverture et fermeture. Même Richard Galliano m'a tout de suite rendu mon bandonéon immédiatement après m'avoir demandé de l'essayer, parce qu'il est de type diatonique et pas chromatique, celui que les français aiment mieux; il disait qu'il fallait avoir la tête divisée en quatre parties.  Et c'est vrai. En réalité, le bandonéon a été conçu par Heinrich Band  en s'inspirant du concertina diatonique, mais il l'a rendu plus complexe et plus complet. De la fin du XIXe siècle au milieu des années 20, on a construit des bandonéons avec des claviers très différents les uns des autres.  Puis, d'abord dans les années 40 une codification a homologué les instruments de type argentin, qui sont diatoniques seulement de nom, parce qu'en réalité ils sont constitués de cinq octaves chromatiques complètes. Quand tu regardes jouer un bandonéoniste, surtout s'il est français, dans 99% des cas il utilise un chromatique parce qu'il ne veut pas changer la forme d'esprit nécessaire pour jouer du diatonique.

GIULIO    Combien en as-tu?
DANIELE    Trois, dont un de 1927 qui est une vraie relique.
GIULIO    Combien de temps t'a t-il fallu pour atteindre un niveau convenable te permettant de jouer en public sans avoir honte?
DANIELE    La belle phrase serait "on n'en finit jamais d'étudier et d'approfondir", mais après quelques années d'étude intense j'ai commencé à me produire.

GIULIO    Premières satisfactions?
DANIELE    Après trois ans d'application, j'ai été appelé par un groupe dans lequel jouait Dino Saluzzi pour le remplacer sur quelques morceaux. Au début je les ai pris pour des fous, parce que Saluzzi était, et est encore, un mythe pour moi, mais ils ont insisté et après six mois de préparation, pendant lesquels j'ai progressé de six ans, je me suis inséré dans cette formation.

GIULIO   Ton modèle était Saluzzi?
DANIELE    Pas seulement, il y avait aussi Piazzolla et Mederos, mais Saluzzi est celui qui est le plus proche du jazz et de mon univers, il jouait du bandonéon dans les années 70 comme Zawinul utilisait les claviers…

GIULIO   Un autre ex-accordéoniste, d'ailleurs.
DANIELE    En effet. Je voulais utilser l'instrument dans un contexte complètement différent du tango.

GIULIO     Comment amplifies-tu le bandonéon?
DANIELE    Ça dépend: si je suis en studio, c'est facile, avec deux micros à condensateur à droite et à gauche; sur scène au contraire, dans un concert de jazz avec beaucoup d'instruments et la batterie, je mets deux micros directement sur l'instrument de façon à avoir la bonne présence, passés dans un préampli et dans quelques réverb que j'utilise, pour donner à l'ingénieur du son le son déjà fait. Dans des contextes plus classiques, je cherche à amalgamer mon son avec celui des autres par l'utilisation de micros à condensateur, de toutes façons en faisant en sorte d'obtenir le son le plus naturel possible, par rapport aux conditions.

GIULIO    Existe-t-il des micros étudiés spécialement pour le bandonéon?
DANIELE   Tu parles! Il n'y a même pas d'étuis pour bandonéon. Le mien est fabriqué spécialement pour moi.

GIULIO    Tu joues des musiques diverses dans des contextes divers, folk, jazz, pop, expérimental...   Comment traverse t-on les styles, avec quel état d'esprit? Il faut être souple, personnel, s'adapter ou s'imposer? Il semble qu'il n'y ait plus de barrières ou de catégories, que tout soit égal. C'est ainsi ?

DANIELE
   En réalité les contextes culturels ne sont pas tous égaux et il faut les comprendre et les reconnaître. Et c'est possible si l'on est ouvert et si l'on a assimilé beaucoup de musique de chaque genre. A ce moment-là, l'esprit identifie le contexte et guide le musicien vers la façon qui est juste.  ce processus d'apprentissage cependant,  je peux le dire après avoir étudié dix ans au conservatoire, aboutit en dehors de ces murs. J'ai eu la chance de jouer dans des bars, des clubs, des dancings, d'avoir rencontré le tango et la musique classique, Bill Evans et la musique contemporaine, d'avoir appris à jouer d'oreille et à regarder et écouter tout. Souvent l'école te rigidifie et tu ne peux pas t'en sortir. Je ne dis pas que les musiciens classiques sont des musiciens à moitié, je les adore et je voudrais jouer comme eux, mais je crois qu'ils n'exploitent pas complètement leurs potentialités. L’interpretation est quand même un don extraordinaire: à l'Accademia Santa Cecilia j'ai joué le Double Concerto pour Bandoneon et guitare de Piazzolla  qui est, de fait, une partition de musique classique  complètement écrite et c'est merveilleux de le jouer, de même que la Missa Tango de Bacalov que j'ai jouée en Allemagne. D’un autre côté j'aime changer de peau et être capable d'engager un dialogue improvisé avec un autre soliste, que ce soit Javier Girotto ou Paolo Fresu ou accompagner comme il faut Franco Califano ou Ornella Vanoni. Cela nécessite sensibilité et respect pour les musiques.

GIULIO   Au niveau du son, tu aimes te caractériser dans divers contextes, au besoin en les contestant, ou suivre le flux sonore?
DANIELE    Dans un contexte électrique j'utilise un son adapté, avec quelques effets, avec des dispositifs électroniques, chorus et processeurs, qui altèrent le son. Je n'aime pas le son de Gotan  Project, par exemple, qui utilise le son traditionnel dans un contexte électrique, ça m'ennuie. Si je veux écouter le son nature du bandonéon, je préfère des contextes classiques: parfois je vais répéter à l'église, pour profiter de la réverbération naturelle.

GIULIO    "Nadir" est un disque double: dans le première partie en quartet tu joues du bandonéon; dans la seconde tu joues du piano en trio. Comment chacun de ces deux instruments te représente t-il aujourd'hui ?
DANIELE    Le bandonéon me représente comme personnalité artistique plus authetique; le piano est une représentation plus indirecte, influencée par les écoles que j'ai faites, par les études des styles de Evans, Bley, Jarrett, qui ont conditionné mon langage. Cela dit, je pense que si je n'avais pas joué de bandonéon je n'aurais pas joué du piano de cette façon, car sans aucun doute l'un a influencé l'autre.

GIULIO   Le disque est produit sous l'étiquette Tuk de Paolo Fresu. Tu joues souvent avec des musiciens sardes, depuis Marcello Peghin qui joue de la guitare à dix cordes. Pourquoi?
DANIELE   En  Sardaigne j'ai connu des tas de musiciens et j'y ai rencontré une magie, une énergie particulière qui s'est conservée au fil du temps.  Et aussi la culture musicale est très répandue.

GIULIO   Peux-tu me parler de Miroslav Vitous? Tu as souvent joué avec lui.
DANIELE    Miroslav m'a appelé pour participer à son Universal Syncopation II. dans le premier disque, que j'écoutais souvent en voiture, il y avait des pointures comme Chick Corea, Jan Garbarek, John McLaughlin, Jack  DeJohnette, l’Olympe du jazz international. Je suis allé près de Cuneo dans son studio hypertechnologique et j'ai enregistré un morceau. je suis le seul musicien italien au milieu de Randy Brecker, Bob Mintzer, Gerald Cleaver et autres.

GIULIO     Comment t'es-tu senti avec Vitous comme leader?
DANIELE    C'est avant tout un grand musicien avec une vision précise et complète de la musique. Malgré cela, il te fait comprendre en deux mots ce qu'il veut, dans des termes conceptuels et il te laisse libre de t'exprimer comme tu veux. Dans tous les concerts que j'ai faits avec lui il y avait 80% d'improvisation.

GIULIO     Avec Vitous et Fresu tu as eu l'occasion d'enregistrer pour ECM et Manfred Eicher. C'est aussi contraignant que certains le disent?
DANIELE    J'ai grandi avec les disques ECM et j'en partage l'esthétique. Pour moi enregistrer pour Eicher a été la réalisation d'un rêve: je suis le second bandonéiste d'ECM après Saluzzi. Je ne crois pas que ce soit contraignant et de toutes façons je ne me laisserais pas contraindre ou conditionner. J'ai joué pour son étiquette comme je le voulais et le son qui sort des disques me représente totalement.

Une critique de "Nadir" publiée par Musica Jazz :

nadir

Interview de Daniele sur "Strumenti Musicali" de décembre 2014 :

ddbddb

Un article de la revue Neapolis Jazz :
ddb ddb ddb ddb ddb

Daniele di Bonaventura: il Jazz tra scrittura e improvvisazione
pubblicato il 27/07/2017 in Interviste

Daniele di Bonaventura

Daniele Di Bonaventura è uno tra i migliori interpreti del bandoneon a livello internazionale. Il suo erudito playing non è incardinato su un virtuosismo eccessivo e autoreferenziale volto a ingraziarsi i consensi del pubblico, bensì su uno stile multiforme, evocativo, introspettivo, denso di vellutata cantabilità e spiccato senso melodico, che si nutre delle colorazioni e dei suoni appartenenti a differenti generi musicali. 

Domenica 6 agosto, al Cratere del Vesuvio, fiabesca location dalle mille fascinazioni, si esibirà in duo con un puro fuoriclasse della tromba jazz: Paolo Fresu. Un suggestivo concerto al tramonto, denominato appositamente Vesuvio In Maggiore per la XXII edizione del Pomigliano Jazz In Campania.

Il tuo primo incontro con la musica è avvenuto grazie al pianoforte. Poi, hai intrapreso lo studio del bandoneon. Perché questa scelta?

Ho iniziato a meta degli anni ’70 suonando un organo Farfisa, poi sono passato molto più tardi al pianoforte. La scelta di suonare il bandoneon è stata dettata dalla voglia di ricominciare a suonare un altro strumento a me sconosciuto, per resettare e ripartire, in modo tale da cercare una strada personale, originale. A un certo punto della mia vita artistica ho sentito la necessità di trovare un mio linguaggio al di fuori degli stilemi classici del jazz o della musica classica contemporanea. È stata un’esigenza quasi fisiologica. Per giunta, invidiavo i miei amici trombettisti, sassofonisti, violinisti, che avevano con loro il proprio strumento e il proprio suono, ovunque.

Quali sono le analogie e le differenze sostanziali, dal punto di vista tecnico ed espressivo, fra il pianoforte e il bandoneon?

Anche se ci sono molte differenze, alla fine mi sembrano due strumenti molto vicini. Sono entrambi strumenti armonici, si suonano tutti e due con due mani, anche se il piano ha ottantotto note, mentre il bandoneon settantuno. La posizione della mano e delle dita, quando si premono i tasti, sono uguali sia per l’uno che per l’altro. Il pianoforte si suona con la mano in orizzontale, il bandoneon con la mano in verticale. In realtà ci sono anche molte differenze. Il suono, nel piano, ha un attacco e una fine, invece nel bandoneon è continuo. Dal punto di vista espressivo, il pianoforte resta lo strumento più difficile, poiché ha troppe protesi e leve meccaniche prima che il tasto possa raggiungere le corde ed emettere un suono. Il bandoneon, al contrario, è veramente più facile sotto il profilo dell’espressività. Si può gestire il suono con il mantice, che ti concede la possibilità di farlo partire quasi da zero fino ad arrivare a un fortissimo. Il mantice è come se fosse il prolungamento del tuo stomaco.

Nella tua intensa vita artistica hai ascoltato e praticato una marea di generi musicali. Ne esiste uno attraverso il quale ti identifichi meglio?

Sin da bambino ho iniziato ad ascoltare la musica lirica, grazie a mio padre che mi portava in teatro. Successivamente ho cominciato a suonare le tastiere ascoltando gruppi dell’epoca come i Pink Floyd e i Genesis, per poi passare al rock & roll e al pop. Dopo di ciò ho studiato Composizione al conservatorio e ho vissuto una bella esperienza con la musica classica e contemporanea. Nel frattempo, ho incontrato il jazz con Bill Evans, ed è lì che mi è cambiata la vita. Nello stesso tempo mi sono cimentato con gli studi relativi alla Direzione d’Orchestra, che mi hanno consentito di innamorarmi della musica sinfonica e dei grandi compositori della storia, fino a quando ho imbracciato il mio bandoneon e mi sono imbattuto nel tango. Tutte queste esperienze, però, si possono fondere in un linguaggio comune e contemporaneo, ossia il jazz, ma inteso nel senso più ampio del termine, una sintesi tra scrittura e improvvisazione.

Oltre ad essere uno tra i più apprezzati bandoneonisti in ambito europeo, sei anche un prolifico e raffinato compositore. Qual è la cifra distintiva dei tuoi brani originali?

Dopo tutte le mie esperienze mi sento un artista, più che un bandoneonista o pianista. Dunque, per me è importante la composizione, perché solo attraverso questa arte è possibile esprimere se stessi. Ovviamente i miei studi mi hanno portato a conoscere bene il contrappunto, che credo sia la base per qualsiasi composizione. Lo studio approfondito dell’armonia e del contrappunto della musica classica mi ha segnato veramente tanto e tutto ciò che faccio, da quando suono uno strumento a quando compongo, mi permette di avere in mente il controllo sia verticale che orizzontale della musica. Controllare e saper muovere le parti melodiche in funzione dell’armonia penso sia l’elemento fondamentale del mio linguaggio, a prescindere dai miei brani originali tonali, atonali o modali.

Hai tenuto una sfilza di concerti in ogni parte del globo. Qual è stata l’esperienza che ricordi con più affetto?

Sì, sono stato in giro abbastanza e per quello che ho fatto avrei da raccontare molti aneddoti particolari. Me ne viene in mente uno, alla Town Hall di New York, quando ho calcato il palco storico di quel celebre teatro dove hanno suonato Monk, Ellington, Stravinsky, Evans, Segovia e tanti altri giganti della musica: mi sono inginocchiato e ho baciato per terra. Un altro ricordo straordinario è legato a Miroslav Vitous, che mi invitò a casa sua, nel suo studio, per registrare un brano nel suo disco intitolato “Syncopation II”. Siamo stati un paio di giorni insieme a lavorare. Durante le pause mi raccontava gli aneddoti incredibili della sua carriera. È stato un momento molto tenero. Mi ha trattato quasi come fossi suo figlio.

Domenica 6 agosto, in seno al “Pomigliano Jazz in Campania” 2017, duetterai con Paolo Fresu, uno tra i più stimati interpreti della tromba e del flicorno in attività. Il luogo del concerto sarà l’estasiante cornice del Cratere del Vesuvio, uno fra i posti più magici che esistano sulla faccia della Terra. Dal punto di vista squisitamente emozionale, che tipo di performance ti aspetti?

Sarà un concerto molto particolare, sicuramente. Ne ho fatti diversi in luoghi molto suggestivi, ma devo dire che sul cratere di un vulcano non mi era mai capitato. Stiamo preparando con Paolo un repertorio praticamente unico. Eseguiremo dei brani che parlano del Vesuvio scritti da diversi autori e resi noti da cantanti molto conosciuti, ma preferirei non svelare la sorpresa. Bisogna esserci per scoprirlo.

Intervista a cura di Stefano Dentice – Sound Contest – Musica e altri linguaggi

PAOLO FRESU & DANIELE DI BONAVENTURA | 
Vesuvio in Maggiore

Domenica 6 agosto 2017, concerto al tramonto
Cratere del Vesuvio

Le documentaire de Cathy Rocchi (France 3 Corse Via Stella - 2015) est désormais sur You Tube :

14/04/2019

altissima

Altissima Luce

Voici le lien officiel pour le streaming et le téléchargement de "Altissima Luce"

https://lnk.to/AltissimaLucePaoloFresu

L'album sous sa forme "physique" (Digipack) est annoncé en France pour le 17 mai !

10 juin 2019

A "Jazz Meeting" il bandoneonista Daniele di Bonaventura Lʼeclettico musicista racconta a Tgcom24 i suoi ultimi due lavori

Ben due i progetti discografici che vedono coinvolto il bandoneonista Daniele di Bonaventura. L'eclettico musicista marchigiano dà alle stampe "Altissima Luce - Laudario di Cortona", un lavoro con Paolo Fresu, creando l'ennesimo episodio di una lunghissima collaborazione con il leggendario trombettista di Berchidda. Contemporaneamente è immesso nel mercato discografico anche "Garofani Rossi", nuovo lavoro del quartetto di Daniele Di Bonaventura. Daniele è ospite a "Jazz Meeting" e illustra così i lavori...

ddb
Foto di Lisa Miniussi

"Con Paolo Fresu - dice Di Bonaventura -, abbiamo lavorato sulle Laudi del "Laudario di Cortona" musica sacra proveniente dal territorio toscano, grazie all'Orchestra da Camera di Perugia che ci ha suggerito o di riarrangiare in chiave jazzistica alcuni brani. All'inizio siamo stati sorpresi, dal momento che la musica sacra del '200 sembra distante anni luce da cose che facciamo di solito, poi mano a mano lavorando a questo repertorio e ascoltando i brani dell' Orchestra da Camera di Perugia, abbiamo catturato delle ricomposizioni basate sugli elementi melodici delle Laudi cercando di farle nostre, speriamo di esserci riusciti".

Com'è stato per te e Paolo Fresu il confronto con l'Orchestra?
Direi che non è stato difficile, ci siamo cuciti il vestito addosso, non ci siamo allontanati molto dal nostro linguaggio musicale nel ricostruire i brani. Per le improvvisazioni abbiamo fatto si che diventasse un poema sinfonico, per noi è stato come aver riportato lo spirito musicale delle Laudi del 1200, nel periodo contemporaneo.

Esce in questi giorni anche "Garofani Rossi", nuovo lavoro del tuo quartetto...
Sì, nel Daniele Di Bonaventura Band'union composta oltre che da me anche da Marcello Peghin alla chitarra, Felice Del Gaudio al contrabbasso ed Alfredo Laviano alle percussioni. E' un disco che prende spunto dai canti delle rivoluzioni nel mondo: da quella cubana a quella messicana ma soprattutto a quella dei "garofani" in Portogallo che dà il suo nome all'intero progetto.

Mentre stavo lavorando agli arrangiamenti, mi sono venute in mente le sere trascorse con il fotografo - giornalista Mario Dondero, che ci ha lasciati qualche anno fa. Il disco l'ho voluto dedicare a lui per ovvie ragioni, perché è stato partigiano ha quindi vissuto una rivoluzione, ho preso una sua foto che poi ho inserito nella copertina del disco. Noi musicisti abbiamo avuto un approccio se vogliamo atipico al progetto, facendo un lavoro sulla musica e le note non sembrano sentire la mancanza del testo. Abbiamo metabolizzato a tal punto questi brani, che ormai sembrano nostre composizioni.

Sia il "Laudario di Cortona" che "Garofani Rossi", sono pubblicati da "Tuk Music".​

24 juillet 2019

Un article du magazine allemand AKKORDEON :

bandoneist

ddb

ddb

ddb

Décembre 2019

"Tom Jobim est le plus grand songwriter du XXe siècle" :


Le bel hommage des jazzmen Daniele di Bonaventura et Giovanni Ceccarelli au compositeur brésilien

L'un joue du bandonéon, l'autre du piano. Daniele di Bonaventura et Giovanni Ceccarelli revisitent des musiques peu connues en France du cofondateur de la bossa nova Antônio Carlos "Tom" Jobim, disparu en décembre 1994, il y a vingt-cinq ans. Le pianiste du duo nous parle de sa passion pour l'œuvre du maître carioca. Le bandonéoniste Daniele di Bonaventura et le pianiste Giovanni Ceccarelli

ddbgc
Le bandonéoniste Daniele di Bonaventura et le pianiste Giovanni Ceccarelli (EMILIA DE LEONARDIS)

Ils s'appellent Daniele di Bonaventura et Giovanni Ceccarelli. Ils sont respectivement bandonéoniste et pianiste, originaires de la région des Marches, dans l'est de l'Italie. Si Daniele di Bonaventura, né en 1966, y habite toujours, Giovanni Ceccarelli, né en 1967, a posé ses valises à Paris en 2010, après avoir longtemps voyagé. Ça ne les empêche pas de travailler en duo, entre autres partenariats, depuis 2013. Après Mare Calmo (2015), un premier album de compositions originales, ces deux brillants musiciens se sont lancés dans un projet qui leur tenait à cœur : célébrer la musique d'Antônio Carlos Jobim (alias Tom Jobim). Il y a quelques mois, ils ont sorti l'album Eu te amo, un titre en référence à une sublime chanson cosignée par le maître brésilien et Chico Buarque.

Admiré tant pour ses mélodies intemporelles que pour ses harmonies envoûtantes, Tom Jobim, disparu le 8 décembre 1994, est d'abord le compositeur de chansons parmi les plus célèbres du Brésil comme A Garota de Ipanema ("The Girl from Ipanema" pour les réfractaires au portugais), Corcovado, Desafinado, Chega de Saudade, Aguas de Março... Pourtant, pas de trace de ces classiques dans l'album Eu te amo (Bonsaï Music). Les deux Italiens ont repris des morceaux moins connus du grand public, mais tout aussi splendides. Et ils l'ont fait avec infiniment de délicatesse et d'émotion. Quand Jobim jouait sa musique, on ressentait toute son humanité. Elle rejaillit, intacte, au cœur de cet album intimiste et profond, avec la participation du violoncelliste Jaques Morelenbaum qui a travaillé dix ans avec Jobim et du chanteur Ivan Lins côté Brésil, ainsi que de la chanteuse Camille Bertault côté français.

Daniele di Bonaventura (bandonéon), Giovanni Ceccarelli (piano), Jaques Morelenbaum (violoncelle) : "Luiza" (Tom Jobim) - 2019

Franceinfo Culture : À quand remonte votre découverte de Jobim et de la musique brésilienne ?
Giovanni Ceccarelli : Je me suis passionné pour la musique de Jobim - le premier artiste brésilien à avoir attiré mon attention - quand j'étais adolescent. Ça correspond plus ou moins à l'époque où je me suis passionné pour le jazz. À l'époque, j'effectuais un séjour d'un an aux États-Unis, à Portland, dans l'Oregon. Je suis tombé sur une compilation de musiques de Jobim dans une bibliothèque où l'on empruntait des vinyles. Je ne sais pas comment ça s'est passé pour Daniele, mais il m'a surtout fait part de sa passion pour le Jobim symphonique, les musiques écrites pour orchestre.

Que représente Jobim pour vous ?
Pour moi, Tom Jobim est le plus grand compositeur de chansons, le plus grand songwriter du XXe siècle. Si sa musique est très connue pour avoir lancé le mouvement de la bossa nova dans le monde entier, son horizon musical est beaucoup plus large. J'apprécie aussi beaucoup son jeu de piano, son style qui va à l'essentiel et qui lui vient probablement de sa conception de pianiste compositeur. Ça lui permet de dire des choses très profondes au piano.

De grands artistes brésiliens - Chico Buarque, Vinícius de Moraes, Toquinho - se sont exilés en Italie pendant la dictature militaire (1964-1985). Est-ce que cela a contribué à forger un lien artistique entre les deux pays ?
Les événements politiques qui les ont fait venir ont eu pour conséquence de faire connaître la musique brésilienne au grand public italien. Je me souviens, enfant, d'avoir vu à la télévision ces artistes interagir avec des vedettes de la chanson populaire italienne comme Mina, Ornella Vanoni... Chico Buarque, Vinícius de Moraes et Toquinho ont enregistré des disques en italien. C'est à partir de là que ce lien s'est créé et existe toujours. Les artistes brésiliens sont très aimés en Italie.

Daniele di Bonaventura (bandonéon), Giovanni Ceccarelli (piano), Jaques Morelenbaum (violoncelle) jouent "Modinha" (Jobim/Moraes) et "Olha Maria" (Jobim/Buarque/Moraes) à Pérouse, au festival Umbria Jazz (20 juillet 2019)

À quel moment Daniele di Bonaventura et vous avez-vous décidé de rendre un hommage discographique à Tom Jobim ?
En 2017, l'année du 90e anniversaire de la naissance de Jobim, Daniele et moi avons donné un concert chez nous, dans les Marches. On jouait alors le programme de notre premier album Mare Calmo. Daniele a lancé l'idée de faire un travail sur Jobim. Ça a réveillé quelque chose que je gardais en moi, sans avoir osé me lancer... Je suis peut-être plus proche de la musique brésilienne que Daniele dans le sens où j'en écoute tous les jours. Mais j'ai probablement eu besoin de lui pour me dire : "Allons-y !" C'est à partir de là qu'on a commencé à écouter attentivement toute la musique de Jobim, à choisir les morceaux. On a enregistré l'album durant l'été 2017.

Votre disque surprend car on n'y retrouve pas les incontournables standards repris tant et tant de fois...
Oui, il y a eu une envie de notre part de faire découvrir un Jobim moins connu à un public européen. Il y a eu également une recherche plus strictement liée à notre duo piano-bandonéon, en quête de morceaux qui s'adapteraient à nos deux instruments et à nos arrangements. Il y avait aussi l'envie de jouer avec Daniele les chansons Ana Luiza, Luiza, Olha Maria et As praias desertas qui ont eu une très grande influence dans ma musique. Pour moi, ces morceaux sont des mélanges parfaits de tous les éléments musicaux en matière de forme, de mélodie, d'harmonie, ce qui en fait des chefs-d'œuvre.

Daniele di Bonaventura (bandonéon), Giovanni Ceccarelli (piano), Jaques Morelenbaum (violoncelle) : "Ana Luiza" (Tom Jobim)

Comment avez-vous abordé ce répertoire en tant que duo ?
Notre approche de la musique de Jobim est d'essayer de faire transparaître la beauté, l'équilibre, l'art de ce grand compositeur. On n'a pas eu envie de réharmoniser les morceaux parce que les harmonies sont parfaites. On a fait surtout un travail d'arrangement, un travail sur les thèmes, les couleurs, même s'il y a aussi de l'improvisation parce que nous venons du jazz. On a voulu donner une nouvelle vie, si on peut dire, à ces morceaux, à travers le son du bandonéon et du piano.

Comment Jaques Morelenbaum et Ivan Lins ont-ils rejoint le projet ?
J'ai eu la grande chance de travailler avec Ivan Lins sur deux albums que j'ai enregistrés avec l'un de mes groupes, InventaRio. C'est pourquoi je l'ai invité sur ce projet. Ce qui l'a convaincu d'y participer, c'est notre choix de répertoire. On lui a soumis une liste de chansons et il a choisi lui-même les titres sur lesquels il voulait chanter [ndlr : Eu te amo et Brigas nunca mais].

Daniele di Bonaventura (bandonéon), Giovanni Ceccarelli (piano), Ivan Lins (voix) : "Eu te amo" (Jobim/Buarque), titre éponyme de l'album sorti fin janvier 2019 chez Bonsaï Music / Sony Music)

Quelques semaines après la première session studio de l'album, Daniele devait partir au Brésil avec Paolo Fresu [célèbre trompettiste italien] et Jaques Morelenbaum. Avant le départ, il lui a écrit pour l'inviter à jouer un morceau sur le disque en lui proposant aussi une liste de titres. Sa réponse a été très touchante. Morelenbaum, enthousiaste, a renvoyé à Daniele deux listes : d'une part, des morceaux qu'il avait déjà joués avec Jobim et qu'il aurait envie d'enregistrer avec nous, et d'autre part des morceaux qu'il n'avait pas eu la chance de jouer avec Jobim... Finalement, ce n'est pas un, mais quatre morceaux qu'ils a joués avec nous [Ana Luiza, Modinha/Olha Maria, Luiza, Angela].

L'album comporte enfin une invitée française, la chanteuse Camille Bertault...
Camille, dont la participation nous a été suggérée par le label Bonsaï, nous a beaucoup surpris. Si elle est surtout connue pour sa virtuosité, sa grande agilité en tant que chanteuse, elle est très passionnée par le Brésil. Parmi les chansons qu'on lui a proposées, elle a choisi As praias desertas, un morceau très intime qui a fait ressortir ses qualités très expressives, très profondes.

En janvier 2019, vous avez présenté Eu te amo sur scène à Paris, au Sunside, sans vos invités brésiliens. Est-ce qu'on vous verra un jour sur scène en France avec eux ?
Daniele et moi avons donné un concert avec Jaques Morelenbaum durant l'été en Italie. Il nous a fait part de son désir de se produire avec nous autour de la musique de Jobim. On a également joué nos compositions avec lui. Un lien fort s'est créé entre nous trois. J'espère vraiment pouvoir jouer sur scène à Paris avec lui, mais aussi avec Ivan Lins qui est totalement absent des scènes françaises... Ce serait magnifique.

Annie Yanbekian
Rédaction Culture
France Télévisions

Mis à jour le 31/12/2019

rsi

Incontro con Daniele di Bonaventura

di Claudio Farinone
ddb
Daniele di Bonaventura (Daniele di Bonaventura - Foto: Alaios Borinelli)

RETEDUECINQUE
Lunedì 23 marzo 2020 alle 15:35

 

Musicista marchigiano, Daniele di Bonaventura, compositore-arrangiatore, pianista-bandoneonista, ha coltivato sin dall’inizio della sua attività un forte interesse per la musica improvvisata, pur avendo una formazione musicale di estrazione classica (diploma in Composizione) iniziata a soli 8 anni con lo studio del pianoforte, del violoncello, della composizione e della direzione d’orchestra. Le sue collaborazioni spaziano dalla musica classica a quella contemporanea, dal jazz al tango, dalla musica etnica alla world music, con incursioni nel mondo del teatro, del cinema e della danza.

Le sue collaborazioni con svariati musicisti di calibro internazionale lo hanno portato ad incidere circa cento dischi. L’anno appena terminato è stato per lui particolarmente prolifico da questo punto di vista. Al microfono di Claudio Farinone, ci racconterà di alcune delle sue produzioni discografiche recenti, che vedono alcune presenze illustri.

Daniele Di Bonaventura e il bandoneon in jazz (Rai/Tgr)

Il musicista fermano di fama internazionale è uno degli artisti più originali dello strumento che rimanda alle atmosfere argentine. La carriera solistica, le collaborazioni importanti come quella col Paolo Fresu: l'artista si racconta

28/02/2025
di Damiano Fedeli, montaggio Davide Lupi

Daniele Di Bonaventura è uno dei musicisti jazz tra i più affermati sulla scena internazionale. Il bandoneon - organo a mantice imparentato con la fisarmonica -  è il suo strumento d'elezione. “Non ho avuto maestri per questo strumento: volevo trovare il mio linguaggio”, spiega nella sua Fermo, il luogo dove vive e dove si è formato, anche musicalmente. Dalla carriera solistica, alle grandi collaborazioni, come quella con Paolo Fresu, il musicista si racconta.

Roots

13/03/2025

Daniele annonce la publication imminente de son dernier disque intitulé ROOTS, en duo avec un géant du jazz mondial : Arild Andersen.
Le CD sortira le 21 mars chez Tǔk Music, le label de Paolo Fresu avec lequel Daniele collabore depuis sa création.

roots


1 - L'amico norvegese
2 - L'ultimo addio
3 - Lussi
4 - Sheen
5 - Roots
6 - Dreamhorse
7 - Maria's Dream
8 - Maria's Song
9 - Canto
10 - Preludio d'inverno

Beaucoup de poésie et d'intensité dans ce duo international qui va de la froide Norvège aux rivages de la Méditerranée.

Bandonéon et contrebasse: un dialogue idéal suspendu entre mélodie italienne et atmosphère raréfiée de l'arctique. Brillant.

26/03/2025

Roots è un disco magnifico, nel senso di come la disciplina della musica conduce l’ascoltatore verso dimensioni che non hanno più nulla di materiale.
Il suono si spande nello spazio come se incarnasse lo spirito dei luoghi in cui viene generato.
Produce immagini che si materializzano nella nostra testa, paesaggi e storie che sono il significato intrinseco della narrazione.
Così è come appare e si ascolta L’amico norvegese, un titolo da romanzo carico di mistero, di lande brumose e infiniti silenzi.
Così come potrebbe essere anche L’ultimo addio, una nave che lascia il porto, un braccio alzato per salutare e emozioni e lacrime che si mischiano alla salsedine di un mare che si fonde con il cielo. Andersen lo racconta attraverso il contrabbasso, nota dopo nota, sommesso come fossero parole pesate e pregne di vita. Di Bonaventura invece infonde sacralità.
Il bandoneon sembra un organo a canne che “vibra” tutt’attorno spingendo la musica verso l’alto, come inni gotici di una liturgia pagana e popolare.
Crediamo che sia questo il segreto di Roots, un viaggio raffinato tra mari che a loro modo si bagnano di sole e luce.
Poi spetta alla musica illuminarli attraverso un percorso di composizioni originali che raccordano il freddo, introverso e lontano nord al caloroso e crepuscolare sud.
Su tutto e tutti si erge il suono, una sorta di spartiacque emozionale, modulatore di sentimenti e catalizzatore di impressioni.
Roots sono due radici che si incontrano, due culture che si raffrontano e incrociano, che generano un sentimento universale espresso attraverso una liturgica e sacra paganità musicale.
Le poetiche brume del nord e le luci polverose del sud disegnano uno scenario felice e gioioso come quello suonato in Dreamhorse, oppure inchiodano gli astanti davanti al “canto” di Maria’s Song, una litania nostalgica e di devastante bellezza che si perde tra le liriche e infreddolite immagini di Preludio d’inverno.

Traduction :

Roots est un disque magnifique, dans le sens où la discipline musicale entraîne l'auditeur vers des dimensions qui n'ont plus rien de matériel.
Le son se propage dans l’espace comme s’il incarnait l’esprit des lieux dans lesquels il est généré.
Il produit des images qui se matérialisent dans nos têtes, des paysages et des histoires qui sont le sens intrinsèque de la narration.
C'est ainsi qu'apparaît et s'écoute L’amico norvegese, un titre de roman plein de mystère, de landes brumeuses et de silences infinis.
Tout comme pourrait être également L'ultimo addio, un navire quittant le port, un bras levé pour dire au revoir et des émotions et des larmes qui se mêlent à la salinité d'une mer qui se confond avec le ciel. Andersen le raconte à travers la contrebasse, note après note, sobre comme s'il s'agissait de paroles lourdes et pleines de vie. Di Bonaventura au contraire apporte de la sacralité.
Le bandonéon ressemble à un orgue qui « vibre » tout autour poussant la musique vers le haut, comme les hymnes gothiques d'une liturgie païenne et populaire.
Nous pensons que c'est là le secret de Roots, un voyage raffiné entre des mers baignées à leur manière de soleil et de lumière.
C'est ensuite à la musique de les illuminer à travers un parcours de compositions originales qui relient le nord froid, introverti et lointain au sud chaud et crépusculaire.
Au-dessus de tout et de tous émerge le son, sorte de tournant émotionnel, modulateur de sentiments et catalyseur d'impressions.
Roots, c'est deux racines qui se rencontrent, deux cultures qui se comparent et se croisent, qui génèrent un sentiment universel exprimé à travers une paganité musicale liturgique et sacrée. Les brumes poétiques du nord et les lumières poussiéreuses du sud dessinent un scénario heureux et joyeux comme celui joué dans Dreamhorse, ou bien captivent les auditeurs avec le "chant" de Maria's Song, une litanie nostalgique et d'une beauté dévastatrice qui se perd parmi les images lyriques et froides de Preludio d'inverno.

I suoni del jazz senza confini. Si intitola “Roots” l’album del fermano Daniele Di Bonaventura e Arild Andersen

di Massimiliano Viti

La musica, il jazz in particolare, è il terreno dove si incontrano il mediterraneo Daniele Di Bonaventura e il norvegese Arild Andersen. Il primo è bandoneonista e pianista originario di Fermo, nonché uno dei più noti jazzisti marchigiani di sempre. Il secondo è un pluripremiato virtuoso del contrabbasso, una star del jazz europeo, che dal 1970 incide regolarmente per la storica etichetta tedesca ECM. L’incontro tra queste due personalità ha dato vita ad un longevo rapporto di collaborazione, sfociato con il disco dal titolo “Roots”, pubblicato su cd e in versione digitale il 21 marzo scorso per l’etichetta Tuk Music. Per il musicista marchigiano è il diciannovesimo album inciso per la casa discografica guidata dal trombettista sardo Paolo Fresu, considerando i vari lavori a cui ha partecipato e i progetti da co-leader. È il primo invece per Andersen.

La storia

Di Bonaventura e Andersen si sono conosciuti a Camerino, come racconta lo stesso jazzista originario di Fermo: «L’incontro è stato propiziato nel 2017 dal compianto batterista Paolo Vinaccia, che viveva ad Oslo ed era uno storico collaboratore di Andersen. Abbiamo prima formato un nuovo trio e poi abbiamo continuato a suonare in duo». E neanche a farlo apposta il primo concerto del duo italo-norvegese è avvenuto a Macerata. Il loro sodalizio è proseguito fino ai giorni nostri e viene cristallizzato con “Roots”, disco inciso nell’agosto del 2022. «Un album con musiche totalmente diverse da quelle dei nostri concerti live - osserva di Bonaventura – poiché quando ci esibiamo dal vivo, dobbiamo tenere conto del contesto come l’ambiente il pubblico, che non ci sono quando si registra. Roots è formato da alcuni brani che solitamente eseguiamo insieme e da altri completamente nuovi. Non mancano delle parti improvvisate».

Gli echi

La musica originale scritta dai due componenti ha un sapore di estrema eleganza e raffinatezza, dal sound mediterraneo alle soffuse sonorità del nord Europa fino ad arrivare alle rarefatte atmosfere dell’Artico. «Ad un certo punto, ci siamo detti che era il momento giusto per far uscire questo disco che avevamo registrato. Al termine di un ottimo lavoro di editing e post produzione» afferma Daniele, che si conferma un’artista di punta per la label Tuk Music. «Con questo disco abbiamo voluto definire un nostro progetto che porteremo in giro per l’Europa» dichiara lo stesso jazzista fermano, che ha sempre un’agenda densa di concerti con le varie formazioni e progetti con cui collabora.

L’unione

«Volevo davvero incidere un disco con Arild e sono davvero contento del risultato. Quando suono in duo vengo influenzato più dal musicista o dallo strumento? Di primo acchito direi entrambe ma se ci rifletto un po' di più credo che il modo di suonare del mio compagno di viaggio mi influenza di più. Chitarra e pianoforte, ad esempio, sono strumenti complementari al bandoneon per cui suonarci insieme risulta meno impegnativo rispetto ad una tromba. Ma poi devi dialogare con la persona con cui condividi il palco. E con Arild risulta facile e piacevole».

© RIPRODUZIONE RISERVATA - (Corriere Adriatico)

 

Traduction :

Les sons du jazz sans frontières. L'album de Daniele Di Bonaventura et Arild Andersen s'intitule "Roots".

par Massimiliano Viti

La musique, le jazz en particulier, est le terrain de rencontre du Méditerranéen Daniele Di Bonaventura et du Norvégien Arild Andersen. Le premier est un bandonéoniste et pianiste originaire de Fermo, ainsi que l'un des musiciens de jazz les plus célèbres des Marches. Le second est un virtuose de la contrebasse primé, star du jazz européen, qui enregistre régulièrement pour le label allemand historique ECM depuis 1970. La rencontre entre ces deux personnalités a donné naissance à une collaboration durable, aboutissant à l'album intitulé "Roots", sorti en CD et en version numérique le 21 mars sur le label Tuk Music. Pour le musicien originaire des Marches, il s'agit du dix-neuvième album enregistré pour la maison de disques dirigée par le trompettiste sarde Paolo Fresu, compte tenu des différentes œuvres auxquelles il a participé et des projets en tant que co-leader. C'est la première fois pour Andersen.

L'histoire

Di Bonaventura et Andersen se sont rencontrés à Camerino, comme le dit lui-même le musicien de jazz originaire de Fermo : « La rencontre a été facilitée en 2017 par le regretté batteur Paolo Vinaccia, qui vivait à Oslo et était un collaborateur historique d'Andersen. Nous avons d'abord formé un nouveau trio, puis avons continué à jouer en duo." Et ce n'est pas volontairement que le premier concert du duo italo-norvégien a eu lieu à Macerata. Leur partenariat s'est poursuivi jusqu'à aujourd'hui et se cristallise avec "Roots", un disque enregistré en août 2022. « Un album avec une musique totalement différente de celle de nos concerts live - observe di Bonaventura - puisque lorsque nous jouons en live, nous devons prendre en compte le contexte comme l'environnement et le public, qui ne sont pas là lors de l'enregistrement. Roots est composé de morceaux que nous interprétons habituellement ensemble et de pièces complètement inédites. Les parties improvisées ne manquent pas. »

Les échos

La musique originale écrite par les deux musiciens a une saveur d'une élégance et d'un raffinement extrêmes, du son méditerranéen aux sons doux de l'Europe du Nord jusqu'aux atmosphères raréfiées de l'Arctique. « À un moment donné, on s'est dit que c'était le bon moment pour sortir cet album qu'on avait enregistré. Au terme d'un excellent travail de montage et de post-production » déclare Daniele, qui s'affirme comme un artiste phare du label Tuk Music. «Avec cet album, nous avons voulu définir notre projet que nous allons emmener à travers l'Europe » déclare lui-même le musicien de jazz de Fermo, qui a toujours un agenda plein de concerts avec les différents groupes et projets avec lesquels il collabore.

L'union

« Je voulais vraiment faire un disque avec Arild et je suis vraiment content du résultat. Quand je joue en duo, est-ce que je suis plus influencé par le musicien ou par l'instrument ? A première vue je dirais les deux mais si j'y réfléchis un peu plus je pense que le jeu de mon compagnon de voyage m'influence davantage. La guitare et le piano, par exemple, sont des instruments complémentaires du bandonéon, donc les jouer ensemble est moins exigeant qu'une trompette. Mais il faut ensuite avoir une conversation avec la personne avec qui vous partagez la scène. Et avec Arild, c'est facile et agréable. »

“Roots”: il viaggio musicale di Daniele Di Bonaventura e Arild Andersen tra improvvisazione e poesia del suono

mercoledì, 2 Aprile 2025

Basta un “sol” armonico pizzicato sulla corda del contrabbasso per entrare nel mondo di Roots, ultimo lavoro firmato da Daniele Di Bonaventura e Arild Andersen uscito per Tǔk Music il 21 marzo scorso. Una nota evocativa, seguita da altri armonici che catturano lasciandoti senza fiato, abbandonato alle emozioni di un viaggio che dura 46 minuti. Le fermate di questo treno che corre sui binari della maestria e dell’improvvisazione sono dieci. Dieci stazioni dove il bandoneon di Daniele e il contrabbasso di Arild parlano fitto, raccontandosi storie, rivangando ricordi, guardando al futuro.

Daniele Di Bonaventura è uno di quegli artisti che siete abituati a trovare su Musicabile. Abile quanto creativo, si esprime con il bandoneon o con il pianoforte. Arild Andersen, norvegese, è un contrabbassista di rara purezza ed eleganza. A 79 anni continua a suonare, comporre e girare il mondo per concerti. «È una meraviglia d’uomo!», mi racconta Daniele. «Tre anni fa sono andato a prenderlo all’aeroporto di Bari. Arrivava da Oslo, aveva una valigia gigantesca e il flight case con dentro il contrabbasso… E io che mi lamento perché devo portarmi in giro il bandoneon e il mini trolley cercando di volare leggero! Un musicista d’altri tempi…».

Roots, racconta le radici dei due musicisti, il loro incontro tra la musica “mediterranea”, di cui il bandoneonista marchigiano si alimenta, e la struggente sensibilità nordica che Andersen dispensa con generosità e decisione. L’intersecarsi dei due strumenti, il primo etereo e sacrale, il secondo più terreno, legato alla natura, al legno, alla profondità del suono hanno prodotto un disco equilibrato, elegante, magico. Il viaggio di cui accennavo all’inizio è reale, lo si fa per davvero ascoltando il loro disco. Si apre con l’omaggio a L’amico norvegese, il batterista Paolo Vinaccia venuto a mancare troppo presto, collegamento tra Daniele e Arild: improvvisazione pura nata nello studio di registrazione di Stefano Amerio a Cavalicco (Udine). Segue il toccante racconto, 5 minuti e 54 secondi, de L’ultimo addio, per arrivare a metà percorso dove la sosta si fa più lunga, 10 minuti e 38 secondi. L’argomento lo richiede: Roots, il brano che dà il titolo all’album, è lo spartiacque, il punto dove tutto confluisce: le esperienze musicali dei due artisti, la creatività, la storia, ma soprattutto il valore dell’incontrarsi e del condividere un percorso comune. L’uso della loop station sul contrabbasso rende l’ascolto mistico, creando un tappeto armonico di grande effetto. C’è un’altra improvvisazione divisa in due parti, Maria’s Dream e Maria’s Song, che risalta in Roots. Nella seconda parte il contrabbasso ha l’incedere di un’aria bachiana. Le note ricordano il canto di un baritono, mentre il bandoneon ricama eleganti trame.

Ho chiamato Daniele d’impeto un sabato pomeriggio dopo aver ascoltato e riascoltato Roots. Ci siamo fatti una bella chiacchierata sul disco e sulla collaborazione con Arild che ormai dura da sette anni…

Com’è nato il sodalizio con Andersen?

«Ho conosciuto Arild grazie a Paolo Vinaccia, batterista, percussionista italiano che ha vissuto e lavorato per quarant’anni a Oslo, fino alla sua morte sei anni fa. Paolo è stato uno dei primi italiani a incidere per la ECM. L’ho visto anni fa a un concerto suonare in trio con Arild e Tommy Smith, da poco avevano fatto un disco con ECM. È stato allora che ho incontrato Andersen. Conoscevo la sua musica, il suo modo di lirico suonare, l’uso dell’elettronica sul contrabbasso. Gli dissi che mi sarebbe piaciuto collaborare insieme in futuro. Lui mi ha lasciato la sua mail, così gli ho scritto e abbiamo iniziato a suonare in trio con Paolo. Quando Paolo se n’è andato dopo una brutta malattia abbiamo continuato in duo. Ci piaceva questa dimensione onirica, lirica del suono, così non abbiamo cercato più nessun percussionista. Siamo andati in tour in Romania, Ungheria e poi in Italia. Dopo qualche anno che suonavamo insieme gli ho proposto di registrare il disco. Ci siamo trovati ad Artesuono, lo studio di registrazione di Stefano Amerio, in piena estate. Stefano è stato molto carino, era in vacanza con la famiglia, l’ha interrotta per due giorni, perché ci teneva a conoscere Arild e a registrarci».

Era l’anno scorso?

«No, tre anni fa, nel 2022. In questi due anni e mezzo abbiamo continuato a tenere concerti, senza fretta di pubblicarlo perché cercavamo un’etichetta importante. Abbiamo sentito Manfred Eicher patron dell’ECM, però aveva altri progetti in corso. Le cose stavano andando per le lunghe, così ho chiesto a Paolo Fresu se voleva pubblicarci sulla sua etichetta Tǔk Music. Ha ascoltato il disco, gli è piaciuto molto ma dovevamo aspettare la programmazione dell’anno successivo. Così è stato. Questa è la diciannovesima pubblicazione che ho realizzato con l’etichetta di Paolo! Me l’ha fatto notare Luca Devito (coordinatore della produzione della Tǔk, ndr)… non ci credevo, mi sembrava di averne fatte molte meno».

Tǔk lavora bene e propone sempre progetti interessanti… «Paolo è un maniaco della bellezza, cura tutto, anche la cover del disco che deve essere sempre un’opera d’arte (in questo caso è dell’artista nuorese Mario Fois Carta, ndr). Dietro ogni disco c’è un bel lavoro e un solido staff, e questo per un artista è il massimo. Dopo soli 15 giorni d’uscita Roots ha superato i 12mila streaming, non è poco. Conta molto anche l’essere in compagnia di un gigante come Arild Andersen!».

Veniamo al disco: come lo avete concepito?

«Abbiamo deciso di fare solo nostre composizioni, così ci siamo divisi i compiti. Ognuno ha portato del materiale che potesse funzionare. Arild ha scelto alcuni brani, qualcuno lo aveva anche già registrato, e pezzi nuovi. Io ho fatto lo stesso. Una volta in studio abbiamo scelto solo i pezzi originali. Lo studio di registrazione ti porta a lavorare di più col suono, con la sua pulizia… abbiamo fatto editing: ci sono due o tre brani con alcuni loop che Ariel usa sia dal vivo sia in studio, però lì abbiamo potuto fare il lavoro con più calma».

È stato un processo creativo dell’ultimo minuto, quello che di solito riesce meglio! «Abbiamo cambiato le carte in tavola durante la registrazione, nella mia testa avevo ben chiaro cosa costruire, e cioè un disco più rarefatto che esaltasse le sonorità di Arild. Prendi Roots, il pezzo che dà il titolo al disco: non l’abbiamo mai eseguito dal vivo e quando in sala di registrazione abbiamo iniziato a suonarlo sembrava un brano dei Pink Floyd… Così lo volevo, legare il bandoneon a sonorità il più europee e all’avanguardia possibili!».

Ed è per questo che avete chiamato l’album Roots?

«No! Il pezzo aveva già questo titolo. Visto che il brano è a metà disco, ed è quello più lungo, ho proposto ad Arild di chiamare così anche l’album. È un titolo perfetto che funziona per noi, perché, comunque sia, ognuno di noi ha portato le proprie radici in studio, le sue nordiche e le mie mediterranee. Molte cose in questo lavoro si sono incastrate da sole, con altrettanta semplicità».

Perché Maria’s Dream e Maria’s Song?

«Sempre in studio ci siamo divertiti a suonare delle improvvisazioni libere, completamente inventate all’istante. Ne erano uscite tre. Quando ci siamo riascoltati i brani a casa, ognuno di noi ha fatto una scaletta che poi abbiamo confrontato. Io avevo tolto qualche pezzo, Arild, invece, ha insistito per metterli tutti, anche le improvvisazioni libere, secondo lui utili perché funzionavano come contrasto alle composizioni vere e proprie. Ed effettivamente sono belle. La prima è L’amico norvegese, brano che ape il disco e che ho dedicato a Paolo Vinaccia. Si tratta di un’improvvisazione completamente libera, non c’è tema, sarebbe impossibile rifarla. La seconda è Maria’s Dream – la terza l’abbiamo scartata perché non eravamo convinti. Maria’s Dream è stata divisa in due temi, ma senza staccarli, in continuità. La prima improvvisazione l’ho depositata a nome mio, mentre la seconda, Maria’s Song, l’abbiamo ridepositata, tutti e due insieme. Gli altri brani sono firmati da me o da Arild».

L’album ha una narrazione coerente…

«Lo trovo anch’io. Non so perché, ma siamo riusciti a dargli una sua storia… L’ho risentito un paio di volte per vedere se la scansione dei brani, per il loro carattere, era corretta. Lo era, e non vedevo l’ora di pubblicarlo. È un disco molto, molto particolare sia per l’abbinamento dei due strumenti, rarissimo da trovare, sia per l’utilizzo dell’elettronica, ma soprattutto dal punto di vista musicale. Sono strafelice, era un mio sogno, ce l’ho fatta e Arild mi ha appoggiato pienamente. Adesso mi scrive chiedendomi quando lo porteremo in concerto».

Già, avete già programmato alcune date?

«Bella domanda, non ho fatto niente! La verità è che mi trastullo, vivo in campagna, ho altri progetti su cui sto lavorando da tempo. Mi sembra un lavoro difficile da proporre perché è, tra virgolette, poco commerciale. Dovrei mettermi a lavorare sulla promozione, ma ora è tardi, l’estate è già andata. Lo faremo di sicuro, promesso!».

Traduction :

Il suffit d'un "sol" harmonique pincé sur la corde de contrebasse pour entrer dans le monde de Roots, la dernière œuvre de Daniele Di Bonaventura et Arild Andersen publiée chez Tǔk Music le 21 mars. Une note évocatrice, suivie d'autres harmoniques qui capturent, vous laissant essoufflé, abandonné aux émotions d'un voyage qui dure 46 minutes. Dix arrêts composent ce train qui roule sur les voies de la maîtrise et de l'improvisation. Dix stations où le bandonéon de Daniele et la contrebasse d'Arild parlent avec intensité, racontant des histoires, rappelant des souvenirs, regardant vers l'avenir.

Daniele Di Bonaventura fait partie de ces artistes que l'on a l'habitude de retrouver sur Musicabile. Aussi habile que créatif, il s'exprime au bandonéon ou au piano. Arild Andersen, norvégien, est un contrebassiste d'une pureté et d'une élégance rares. A 79 ans, il continue de jouer, de composer et de faire des tournées de concerts à travers le monde. «C'est un homme merveilleux!», me dit Daniele. «Il y a trois ans, je suis allé le chercher à l'aéroport de Bari. Il est arrivé d'Oslo, il avait une valise gigantesque et le flight case avec la contrebasse dedans... Et je me plains parce que je dois trimballer le bandonéon et le chariot à roulettes pour essayer de voler léger ! Un musicien d'un autre temps..."

Roots raconte les racines des deux musiciens, leur rencontre entre la musique « méditerranéenne », dont se nourrit le bandonéoniste des Marches, et la poignante sensibilité nordique qu'Andersen dispense avec générosité et détermination. L'intersection des deux instruments, le premier éthéré et sacré, le second plus terrestre, lié à la nature, au bois, à la profondeur du son, a donné naissance à un disque équilibré, élégant et magique. Le voyage dont je parlais au début est réel, on le fait vraiment en écoutant leur album.
Il s'ouvre sur un hommage à L’amico norvegese, le batteur Paolo Vinaccia décédé trop tôt, lien entre Daniele et Arild : pure improvisation née dans le studio d'enregistrement de Stefano Amerio à Cavalicco (Udine). Vient ensuite l'histoire touchante de 5 minutes et 54 secondes de L'Ultimo addio, pour arriver à mi-chemin où l'arrêt devient plus long, 10 minutes et 38 secondes. Le sujet l'exige : Roots, le morceau qui donne son titre à l'album, est le tournant, le point où tout converge : les expériences musicales des deux artistes, la créativité, l'histoire, mais surtout la valeur de la rencontre et du partage d'un chemin commun. L'utilisation de la loop station sur la contrebasse rend l'écoute mystique, créant un tapis harmonique de grand effet. Il y a une autre improvisation en deux parties, Maria's Dream et Maria's Song, qui se démarque dans Roots. Dans la deuxième partie, la contrebasse a la démarche d'un air de Bach. Les notes rappellent le chant d'un baryton, tandis que le bandonéon brode d'élégantes textures.

Après avoir écouté Roots encore et encore, j'ai décidé spontanément d'appeler Daniele un samedi après-midi . Nous avons eu une agréable conversation sur l'album et la collaboration avec Arild qui dure maintenant depuis sept ans...

Comment a commencé le partenariat avec Andersen ?

«J'ai rencontré Arild grâce à Paolo Vinaccia, un batteur et percussionniste italien qui a vécu et travaillé quarante ans à Oslo, jusqu'à sa mort il y a six ans. Paolo a été l'un des premiers Italiens à enregistrer pour ECM. Je l'ai vu il y a des années lors d'un concert jouer en trio avec Arild et Tommy Smith, ils venaient d'enregistrer un disque avec ECM. C'est à ce moment-là que j'ai rencontré Andersen. Je connaissais sa musique, sa façon de jouer lyrique, l'utilisation de l'électronique sur la contrebasse. Je lui ai dit que j'aimerais collaborer avec lui à l'avenir. Il m'a laissé son email, alors je lui ai écrit et nous avons commencé à jouer en trio avec Paolo. Lorsque Paolo est décédé des suites d'une grave maladie, nous avons continué en duo. Nous aimions cette dimension onirique et lyrique du son, nous ne cherchions donc plus de percussionniste. Nous sommes partis en tournée en Roumanie, en Hongrie puis en Italie. Après quelques années de jeu ensemble, je lui ai proposé d'enregistrer l'album. Nous nous sommes retrouvés à Artesuono, le studio d'enregistrement de Stefano Amerio, en plein été. Stefano était très gentil, il était en vacances avec sa famille, il les a interrompues pendant deux jours parce qu'il voulait rencontrer Arild et nous enregistrer."

C'était l'année dernière ?

«Non, il y a trois ans, en 2022. Pendant ces deux ans et demi, nous avons continué à faire des concerts, sans nous précipiter pour le sortir parce que nous recherchions un label important. Nous avons sollicité Manfred Eicher, patron d'ECM, mais il avait d'autres projets en cours. Les choses prenaient beaucoup de temps, alors j'ai demandé à Paolo Fresu s'il voulait nous produire sur son label Tǔk Music. Il a écouté l'album, il l'a beaucoup aimé mais il a fallu attendre la programmation de l'année suivante. Cest comme ça. C'est la dix-neuvième publication que je réalise avec le label de Paolo ! Luca Devito (coordinateur de production de Tǔk, ndlr) me l'a fait remarquer... Je n'y croyais pas, il me semblait que j'en avais fait beaucoup moins."

Tǔk travaille bien et propose toujours des projets intéressants... « Paolo est un maniaque de la beauté, il s'occupe de tout, même de la couverture de l'album qui doit toujours être une œuvre d'art (dans ce cas, c'est l'artiste de Nuoro Mario Fois Carta, ndlr). Derrière chaque disque il y a du bon travail et une équipe solide, et c'est ce qu'il y a de mieux pour un artiste. Après seulement 15 jours de sortie, Roots a dépassé les 12 000 streams, ce qui n'est pas une mince affaire. Être en compagnie d’un géant comme Arild Andersen, ça compte beaucoup !

Venons-en à l’album : comment l’avez-vous conçu ?

«Nous avons décidé de ne réaliser que nos propres compositions, nous nous sommes donc répartis les tâches. Tout le monde a apporté du matériel qui pourrait fonctionner. Arild a choisi quelques morceaux, dont certains avaient déjà été enregistrés, et de nouveaux morceaux. J'ai fait la même chose. Une fois en studio nous avons choisi uniquement les pièces originales. Le studio d'enregistrement amène à travailler davantage le son, sa propreté... on a fait du montage : il y a deux ou trois morceaux avec quelques boucles qu'Arild utilise aussi bien en live qu'en studio, mais là on a pu faire le travail plus sereinement."

C’était un processus créatif de dernière minute, celui qui fonctionne généralement le mieux ! «Nous avons rebattu les cartes pendant l'enregistrement, dans ma tête j'avais une idée claire de ce qu'il fallait construire, c'est-à-dire un disque plus dépouillé qui valorise les sons d'Arild. Prenez Roots, le morceau qui donne son titre à l'album : nous ne l'avons jamais joué en live et quand nous avons commencé à le jouer en studio d'enregistrement, cela sonnait comme un morceau de Pink Floyd... C'est comme ça que je l'ai voulu, lier le bandonéon aux sons les plus européens et avant-gardistes possibles !

Et c’est pour ça que vous avez appelé l’album Roots ?

"Non ! Le morceau portait déjà ce titre. Comme le morceau est au milieu de l'album, et que c'est le plus long, j'ai proposé à Arild d'appeler l'album ainsi. C'est un titre parfait qui nous convient, car, quoi qu'il en soit, chacun de nous a apporté en studio ses racines, lui les nordiques et moi les méditerranéennes. Beaucoup de choses dans cette œuvre se sont assemblées d'elles-mêmes, avec la même simplicité."

Pourquoi Maria' dream et Maria' song ?

«Toujours en studio, nous nous amusions à jouer des improvisations libres, entièrement inventées sur place. Trois étaient sortis. Lorsque nous avons réécouté les morceaux à la maison, chacun de nous a dressé une setlist et nous les avons ensuite comparées. J'avais supprimé certains morceaux, mais Arild a insisté pour les ajouter tous, même les improvisations libres, qui, à son avis, étaient utiles car elles contrastaient avec les compositions elles-mêmes. Et ils sont vraiment magnifiques. La première est L'amico norvegiano, le morceau qui ouvre l'album et que j'ai dédié à Paolo Vinaccia. C’est une improvisation totalement libre, il n’y a pas de thème, il serait impossible de recommencer. Le deuxième est Maria's Dream – nous avons écarté le troisième parce que nous n'étions pas convaincus. Maria' dream était divisé en deux thèmes, mais sans sépareration, dans la continuité. J'ai déposé la première improvisation sous mon nom, tandis que pour la seconde, Maria's Song, nous l'avons déposée tous les deux ensemble. Les autres morceaux sont signés par moi ou par Arild."

L’album a un récit cohérent…

«Je le trouve aussi. Je ne sais pas pourquoi, mais nous avons réussi à lui donner sa propre histoire... Je l'ai écouté plusieurs fois pour voir si l'articulation des morceaux, compte tenu de leur caractère, était correcte. C’était le cas, et j’avais hâte de le publier. C'est un album très très particulier tant par la combinaison des deux instruments, très rares à trouver, que par l'utilisation de l'électronique, mais surtout d'un point de vue musical. Je suis ravi, c'était un de mes rêves, je l'ai fait et Arild m'a pleinement soutenu. Maintenant, il m'écrit pour me demander quand nous l'emmènerons en concert."

Oui, avez-vous déjà prévu des dates ?

« Bonne question, je n'ai rien fait ! La vérité c'est que je m'amuse, je vis à la campagne, j'ai d'autres projets sur lesquels je travaille depuis un certain temps. Cela semble être un travail difficile à proposer car il est, entre guillemets, peu commercial. Je devrais commencer à travailler sur la promotion, mais les programmes de l'été sont déjà bouclés. Nous le ferons certainement, promis !


Le site de Daniele :

http://www.danieledibonaventura.com/