A Filetta : Les concerts 2010

Dernière mise à jour : 31/12/2010

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2010 : Tous les concerts d'A Filetta


Janvier 2010
Je 7 Rome (It), Auditorium 20:00
Ve 8 Naples (It)    
Sa 9 Porto Sant’Elpidio (It.), Teatro delle Api

Mars 2010
Je 18 au Di 21 Tournée à la Réunion (St Denis, Le Tampon, Saint Gilles et Cilaos
Je 25 Paris, 12 h Concert "D’une rive à l’autre" au Petit Palais
Ve 26 Boulazac (24)  20:00 L’AGORA  
Sa 27 Angoulême, Eglise Sacré Coeur 21h00   

Avril 2010
Je 1 Leuven (Be), Eglise
Ve 2 Hasselt (Be), Eglise
Sa 3 Turnhout (Be), Dewarande
Di 25 Barcelona (Esp) Forum Caixa
Lu 26 Alicante
Ma 27 Madrid Forum Caixa 
Mai 2010
Ve 14 Calvi - Cathédrale St Jean Baptiste
Di 16 Belgrade (Serbie), Festival Ring Ring
Ve 21 Marseille  20:00 Festival de Musique Sacrée - église St Michel    
Di 23 Correns (PACA), (JOUTES MUSICALES)  : MISTICO MEDITERRANEO  
Me 26  Calvi - Cathédrale St Jean Baptiste 21h30

Juin 2010
Je 3 Dortmund (All)  - concert avec The Shin
Sa 5 Bergen (Norvège) - Festival de Bergen  Festpillene
Di 6 Hilleroed (Danemark) -   Frederiksborg Slotskirke   
Je 17 Bolzano (It.) - Castel Runkelstein
Sa 26 Calvi - Cathédrale St Jean Baptiste 21h30

Juillet 2010

Sa 10 St Raphaël (83)  Parvis des Templiers - 21h15
Ve 16 Moissac - Soirées Musicales - Cloïtre de l'Abbaye
Me 21 Calvi - Cathédrale St Jean Baptiste 21h30
Me 28 Orgelet (39)

Août 2010
Je 5  Propriano - Eglise 21h30
Ve 20 Earth Celebration Festival, Sado Island (Japan)
Sa 21 Earth Celebration Festival, Sado Island (Japan)
Me 25 Tokyo (Jap.), Oji Hall
Ve 27 Nagoya (Jap.)  Shirakawa Hall    
Sa 28 Osaka (Jap.) Aiphonic Hall

Septembre 2010
Ma 14 /Sa 17 Bastia/Calvi Rencontres Polyphoniques
Je 23 Düsseldorf Altstadtherbst Kulturfestival - Johanneskirche   
Ve 24 Antibes (06) REQUIEM "Di Corsica Riposu" - Festival d’Art sacré    
Me 29 Montluel Festival d’Ambronay - Requiem "Di Corsica Riposu" avec Daniele di Bonaventura    

Octobre 2010
Lu 4 Djeddah (Arabie Saoudite)
Ma 5 Riyadh (Arabie Saoudite)
Je 7 Manama (Bahrein) Festival International de Musique de Bahreïn
Ve 15 Pigna A Filetta & Conductus
Ve 29 Merano (It.) A Filetta & Conductus

Novembre 2010

Me 3 Valenza (It.) MISTICO MEDITERRANEO
Je 4 Turin (Italie) MISTICO MEDITERRANEO
Sa 6 Oslo (Norv.) MISTICO MEDITERRANEO - Oslo World Music Festival
Di 7 Combs-la-Ville MISTICO MEDITERRANEO - Scène Nationale de Sénart - 17 h
Lu 8 Tarbes (65) MISTICO MEDITERRANEO - Le Parvis, scène nationale, Tarbes/Ibos
Me 11 Six-Fours (93), Espace culturel André Malraux MISTICO MEDITERRANEO
Je 12 Villeneuve-les-Maguelone (34)

Décembre 2010

Ma 14 Londres

Les concerts des autres années :

2023    2022    2021    2020    2019    2018   

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Concerts 2010 : Les compte-rendus

Jeudi 7 janvier : "Mistico Mediterraneo" à Rome


mistico

mistico
Giovedì 7 gennaio
“Mistico Mediterraneo”
Paolo Fresu tromba
Daniele Di Bonaventura fisarmonica
A Filetta voci
Sala Sinopoli ore 21
Biglietti: 20 euro (riduzioni del 25% con Parco della Musica card)

Dopo aver incrociato le musiche della sua Sardegna in progetti come “Sonos ‘e memoria” e “Etnografie”, il viaggio di Paolo Fresu nei suoni della tradizione approda in Corsica per un suggestivo incontro con la polifonia dell’isola “sorella”. Lo accompagna nella traversata Daniele Di Bonaventura col suo bandoneon, strumento d’aria e respiro, anello di congiunzione ideale fra la tromba del berchiddese e le sette voci del coro A Filetta: Jean-Claude Acquaviva (seconda), Paul Giansily (terza), Jean-Luc Geronimi (seconda), José Filippi (bassu), Jean Sicurani (bassu), Maxime Vuillamier (bassu) e Ceccè Acquaviva (bassu), riuniti nel segno di “Mistico mediterrano”.

Samedi 9 janvier, Porto Sant'Elpidio, Teatro delle Api (Tam Festival)

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Photos d'Andrea Boccalini :

 

paolo
Photo : © Andrea Boccalini
Italie
Photo : © Andrea Boccalini
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Photo : © Andrea Boccalini

18 au 21 mars : Tournée à la Réunion


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AF Waro



Concerts à St Denis, Le Tampon, Saint Gilles et Cilaos

Danyel Waro partage la scène le temps de quatre concerts avec les corses d'A Filetta.

danyel
© Pascal Quiquempoix
AF
© Pascal Quiquempoix

C'est sur Facebook que j'ai découvert les photos de Pascal, que je remercie d'avoir autorisé cet emprunt. Rendez-lui une petite visite sur son site http://xiop.fr/ !

25 mars : Concert "D'une Rive à l'autre" avec Daniel Bismuth



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"Polyphonie vocale, polyphonie instrumentale, l'idée de ce concert est avant tout de suivre l'architecture sonore comme fil conducteur. Et ainsi, à travers cette richesse harmonique, revenir aux fondations de la musique, mettant en parallèle des transcriptions pour piano inspirées de l'époque baroque et de Bach en particulier avec des chants traditionnels issus des polyphonies corses et géorgiennes. Avec toujours ce défi de faire chanter le piano comme un ensemble de voix, et de réunir sept chanteurs en un seul et même instrument."

Cette présentation de David Bismuth introduisait ce concert au Petit Palais. Nous sommes très bien placés dans ce bel auditorium. David Bismuth commence le concert avec un choral de Bach. A Filetta lui succède avec Kyrie, Benedictus et Norbu. Pianiste et chanteurs vont alterner, se répondre, pour se retrouver à la fin. Mais d'abord c'est un morceau de César Franck, suivi de U Lamentu di Maria, puis David Bismuth joue un adagio de Bach revisité par Busoni; A Filetta répond par un magnifique et aérien 1901 et La folie du cardinal. Enfin, le pianiste joue une aria de Villa-Lobos, A Filetta deux polyphonies géorgiennes,  Ghmerto et Alilo, pour retrouver David Bismuth dans un Liberata conclusif.


Rives

Le plaisir est immense de retrouver nos amis à la sortie. Ils nous racontent la chaleur de l'accueil réunionnais, la profonde émotion ressentie à la centrale de Poissy où ils se sont rendus la veille. Il est déjà temps de reprendre la route, demain c'est Boulazac, samedi Angoulême... 

27 mars : Angoulême, Eglise du Sacré Coeur

afiletta

Source : Sud Ouest
angouleme
Source : Sud Ouest

Et amitiés aux Bourguignons !

1er avril : Leuven/Louvain (Belgique)


Nos amis Suzan et Laurent, créateurs du site Tra Noi, étaient présents lors de ces trois concerts donnés en Belgique. Voir compte-rendus, interviews et photos sur leur excellent site.


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© Suzan Lohez

Lundi 26 avril : Alicante, Concatedral San Nicolás


Lunes, 26 de abril a las 20:30 h
"A FILETTA" Voces corsas
A Filetta está profundamente arraigado a la tierra corsa. Canciones populares y cantos sagrados forman parte de su repertorio, complementadas por composiciones originales
Concierto singularísimo patrocinado por CasaMediaterràneo.

Vendredi 14 mai, Calvi



calvi mai

Calvi mai

et... U Lamentu di Ghjesù en rappel...

Correns, 23 mai, 13e Joutes Musicales de Printemps

 

correns

Rencontre de très haut niveau entre 7 étoiles de la polyphonie corse, la figure de proue du jazz italien et le bandonéoniste di Bonaventura. C'est qu'après avoir croisé les musiques de sa Sardaigne natale, dans des projets comme Sonos 'e memoria ou Etnografie, le voyage de Paolo Fresu à travers les sons de la tradition méditerranéenne a accosté en Corse pour une rencontre inspirée par la polyphonie de l'île jumelle. Celui qui l'accompagne dans cette traversée est Daniele di Bonaventura avec son bandonéon, instrument d'air et de respiration, anneau de conjonction idéal entre la trompette du fils spirituel de Miles Davis et Chet Baker et les sept voix du choeur d'A Filetta.

La création Místico Mediteraneo, fille d'une longue amitié, est donc le fruit de l'imagination musicale de musiciens au juste point d'équilibre entre mémoire et innovation. Une rencontre dont l'expressivité entre délicatesse et mélancolie, audace et recueillement, est bien la conjonction d'artistes au sommet de leur art.

26 mai, Calvi

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Photos : Paul Parenti

Au programme :
MISERERE (Requiem Di Corsica Riposu)
PAGHJELLA

KYRIE
1901

PATER NOSTER (Requiem Di Corsica Riposu)
DIES IRAE (Via Crucis)
REX TREMENDAE (Requiem Di Corsica Riposu)

BENEDICTUS (Via Crucis)

L'INVITU (Medea)

ÙN NU A SÒ (Pessoassion)

TREBLINKA
MEDITATE (Via Crucis)
FIGLIOLU D’ELLA (Requiem Di Corsica Riposu)
NORBU (Himalaya l'enfance d'un chef)
LIBERATA
CUNTRASTU
LA FOLIE DU CARDINAL (Le Libertin)

3 juin, Dortmund


J'emprunte à Marilena Veerheus son extraordinaire compte-rendu d'un concert non moins extraordinaire: celui donné à Dortmund par A Filetta et The Shin :

Quatorze hommes, dix cordes et une cruche

Un dimanche ensoleillé dans une ville de Dortmund désertée. Tous les magasins sont fermés, les touristes errent, il n'y a rien à faire: Fronleichnamsfest (Fête du Saint Sacrement) est un jour férié en Allemagne. Heureusement, il y a plusieurs terrasses qui sont ouvertes. Après une recherche anxieuse de la localité du concert - ce n'est pas, comme nous le pensions, à la salle des concerts de la ville, mais au Domicil, un petit café-théâtre - Suzan et moi dévisageons une place ensoleillée avec une belle vue...

Avec un verre de spumante nous arrosons le fait que ce soir, pour la première fois de ma vie (et après avoir loupé 3 chances, mais ça c'est une histoire à elle seule...) je pourrai admirer les hommes en chair et en os. Pendant toute l'année passée, j'ai travaillé tellement intensivement sur eux que j'ai l'impression de les avoir rencontré une centaine de fois. Mais il n'en est rien, et il est grand temps d'y apporter du changement.

Depuis notre place stratégique, nous voyons Jean-Luc apparaître en premier dans notre champ de vision. Avec un téléphone et un sac à dos, il est au coin de la rue apparemment en train d'attendre les autres. Et l'attente est longue: il tourne en rond, téléphone, téléphone encore, change de place, appelle une troisième fois, avec de grands gestes... C'est comme si nous étions en train de regarder un film de cinéma muet, nous devons en rire. Après une dizaine de minutes, nous voyons arriver, de l'autre côté, le reste du groupe. Nous ne voulons pas les ennuyer, mais c'est bon de savoir qu'ils sont là.

Avec le spumante que nous ressentons dans nos jambes, nous nous promenons dans la ville fantôme et, dans une église, nous brûlons un cierge pour les hommes et pour le concert de ce soir. Nous mangeons de bonne heure, nous changeons de vêtements et retournons au Domicil pour y boire le café. Nous pouvons très rapidement pénétrer dans la salle vide et y saluer Jean-Luc, qui une nouvelle fois est le premier, et qui attend de nouveau. Je peux enfin essayer mon Corse...

Jean-Luc semble trouver ça tout à fait normal et il enchaîne en Corsu comme si cela allait de soi - ok, Suzan m'a présentée comme “notre traductrice”! Ca marche... nous nous comprenons! Il nous apprend que la coopération avec The Shin est très bonne, mais à la question de Suzan à savoir s'il y aura une suite pour les Rencontres, il ne peut pas nous donner de réponse, personne ne le sait encore. Les autres arrivent comme dans un goutte à goutte, je ne sais plus qui, Jean-Claude je crois, réagit à mon « Bonasera ! » avec une grande énigme et des points d'interrogations. Embrassades, poignées de main, courtes conversations et nous pouvons nous asseoir au premier rang pleines d'espérances.

Le patron de l'évènement apparaît et nous dit que nous écouterons A Filetta avant la pause, The Shin après la pause et seulement après, les deux groupes réunis. Nous en sommes ravies: A Filetta seul c'est quand même autre chose. Les hommes prennent leurs places et Jean-Claude nous accueille avec un poème. Il n'est pas obligé de chanter, seulement avec ses introductions il pourrait remplir la soirée. Je ne comprends pas bien ce dont cela traite, mais à la fin du concert, José nous dira qu'il s'agissait probablement d'un texte que Jean-Claude Acquaviva a lui-même écrit, puisé des représentations avec Paolo Fresu.

Ensuite, il n'est question que de chants. Je me laisse bercer, ne sais pas si je dois fermer les yeux ou si je dois les garder ouverts: les petits contacts, les regards, le langage du corps des hommes personne ne veut les manquer, mais l'intensité du chant pousse parfois à fermer les yeux et de choisir uniquement pour le chant...

Après un impressionnant Miserere quatre hommes se mettent à l'écart pour laisser Jean-Claude, Jean-Luc et Ceccè chanter une Paghjella: Quanti passi ch’aghju fattu, da Luciana à la Crucetta/tuttu era per vede à tene, la mio bella vizzusetta/ma di ùn maritacci inseme, oh chì sorte maladetta (Combien de pas n'ai-je déjà pas fait, entre Luciana et la Crucetta/tout ça pour te voir, ma petite coquette/mais de ne pas nous marier, oh quel destin maudit). Ensuite le Kyrie, pour lequel Ceccè et José se tiennent à l'écart.

Pour un magistral 1901  ils reviennent tous se remettre en place dans le cercle. La chair de poule se propage depuis ma colonne vertébrale directement à ma tête et à mon cœur... C'est vrai : ce qui arrive lorsque l'on assiste à la magie n'est pas comparable à ce que l'on voit sur vidéo ou à ce que l'on entend sur CD, on est envoûté, une interaction qui concerne toute l'écoute -  sur deux côtés je vois du coin des yeux des gens qui retiennent leurs larmes, moi aussi ai du mal à les retenir. 1901 était de plus l'un des tous premiers textes que j'ai traduit, et il est profondément ancré en moi.

Nous revenons avec le Requiem avec Dies Irae et Rex Tremendae Maiestatis. Pendant ce dernier chant, je suis ravie d'avoir gardé les yeux ouverts, les hommes s'affleurent, se tiennent l'un et l'autre, enlacent le bras ou l'épaule de l'autre, échangent des regards - tout ce qui se passe sur la scène est aussi un « tremendae maiestatis »! Le cycle est bouclé par Notre Père: Pater Noster.

Hélas c'est déjà pratiquement la pause. Je retiens mon souffle pour Meditate, absolument l'un de mes chants préférés. Le texte de Primo Levi avec la diction puissante de Jean-Claude Acquaviva... les mots sont gravés sur mon cœur. Le superbe Figliolu d’ella, que j'ai traduit dernièrement, est chanté par Maxime, Jean-Luc et Paul. Je prends conscience que je ne l'ai pas encore écouté suffisamment, il ne m'est pas aussi familier que les autres chants. Conclusion parfaite et morceau de choix pour cette partie du concert: Exorciso Te. Feux d'artifices, et le plaisir que les hommes, eux-mêmes, prennent est facile à voir et à ressentir.

Pause. Je suis profondément émue, et impressionnée, je dois pincer, cajoler, embrasser Suzan, pour l'instant je n'ai plus de mots... Ce n'étaient que les sept premiers hommes des quatorze de ce soir, et je suis déjà épuisée!

For The Shin, only a music which continuously evolves can survive. It is in this spirit that the musicians perceive themselves not as threats to, but as guardians of, Georgian tradition. (Selon The Shin, seulement une musique qui évolue constamment peut survivre. C’est dans cet esprit que les musiciens ne se considèrent pas comme une menace pour, mais comme les gardiens de la tradition Géorgienne.)

Ci-dessus se trouve une citation que j'ai trouvée sur le site internet de The Shin - une pensée que nous avons déjà entendue dans les propos de Jean-Claude Acquaviva se rapportant à la tradition Corse ! The Shin est composé de trois membres, auxquels se joignent des musiciens invités. Le noyau dur est composé de Zaza Miminoshvili, guitare et chant, Zurab J. Gagnidze, basse et chant et Mamuka Gaganidze, percussion et chant. Ce soir, ils reçoivent le renfort d'un accordéoniste, d'un chanteur/danseur/percussionniste et d'un musicien à vent. Le genre de musique qu'ils reproduisent est considéré comme une fusion Caucasienne de folk et de jazz... Après la douceur d'A Filetta nous voilà débordés par un raz-de-marée de vapeurs, de pulsations, de swing de Caucajazz ! Un plus grand extrême que l'on puisse imaginer.

Le guitariste mène le concert en Allemand, il est plaisant, amusant, le ton de la soirée est mis d'entrée. Il met l'accent sur l'âme fraternelle entre les Géorgiens et les Corses, parle de Liebe, Heimat, Grand-mères... Ses yeux scintillent, tout comme ceux du percussionniste, pour ne pas parler de ceux du bassiste. Trois fortes personnalités, c'est clair. Détail spécial qui attire l'œil sur les percussions... une corde, des cymbales et... une cruche en terre cuite! La cruche est jouée et tapée magistralement, la plupart du temps avec la main nue: chaque place à son propre son: le fonds sonne totalement autrement que le cou et depuis le ventre rond il en ressort beaucoup d'autres sons envoûtants.

Je ne suis pas suffisamment initiée dans le répertoire de The Shin pour indiquer précisément quels morceaux et dans quel ordre ils ont été joués, mais nous avons eu une chanson sur les Cow-boys du Caucase (Born in the saddle?), une chanson Irlandaise sur les “Grand-mères” (Grandma’s Blessing?), et encore une sorte de chjam’è rispondi en forme de Scat (dont nous ne connaissons pas le titre) - magnifique, fascinant et tout à fait délirant. Le percussionniste invité, qui pour l'instant n'avait fait rien d'autre que de jouer du tambour fait apparaître une sorte de perruque bobtail, et sans aucun avertissement se la met sur la tête et danse... Wow, ça c'est du spectacle, et nous l'avons en cadeau, en plus du reste? Il fera ce numéro à plusieurs reprises avec des couvre-chefs différents, splendide à voir, sa fière allure, son corps souple et en plus de ça  un grand sourire presque angoissant! Une corde de la guitare se rompt.

Une minute (d'après le guitariste) et une chanson entière plus tard le groupe peut reprendre. A propos de ce morceau il était superbe. Je n'ai pas encore dit que dans chaque chanson la basse a sa propre mélodie- et est un solo-instrument, que le bassiste est génial, que je n'avais jamais su que tout ceci était possible uniquement avec 4 cordes... L'homme laisse l'instrument parler, geindre, soupirer, épauler, danser, murmurer, taquiner -  et swinguer très fort et très funk... Phénoménal et extrêmement sensuel!

Mais ce morceau, sans guitariste, commence très réservé, l'accompagnement de l'accordéon et du hautbois reste sobre et doux, et dans ma tête, la voix de Jean-Luc me souffle - “Senti figliolu...” Les jeunes demoiselles (et magnifiques!) Géorgiennes, assises derrière nous, chantent tout doucement avec eux... Jusqu'à ce que cela éclate, devienne sauvage, turbulent: quel mélange clair-obscur, quel contraste, quel choc - et d'un seul coup les mots de Jean-Claude me reviennent en mémoire, à propos de la façon dont il a apprit des Géorgiens de dire avec tendresse des choses graves et de dire avec gravité des choses tendres... Est-ce ce qu'il vient de se passer ? Ensuite viennent encore deux morceaux (Lalebi et Dansa Caucasica?) et après arrive A Filetta sur le podium, pour l'instant ils étaient restés à l'arrière de la salle pour écouter.

Quatorze hommes donc, dix cordes, encore une paire d'instruments - et toujours cette cruche! Et comment tout cela s'entremêle,  s'accorde, se savoure! Les deux groupes font chacun leur partie et se conjuguent d'une façon miraculeuse. Je n'oserais pas dire quels morceaux a joué The Shin, en tant que fan absolue d'A Filetta, j'étais juste un petit chouia trop concentrée sur les hommes venant de Corse...

Mais se compléter l'un et l'autre, c'est sûr qu'ils l'ont fait. Dans la musique que The Shin a joué pour Benedictus on y retrouve la même tension entre chaque instrument qu'entre chaque voix des hommes. A Filetta commence, The Shin enchaîne, et doucement cela ne devient qu'un. Ensuite Beati. C'est déjà en temps normal un chant ludique, mais maintenant cela bouge à un point tel qu'il semble que le toit est quelque peu levé vers le ciel. Je n'écouterai ou ne lirai plus jamais de la même façon cette chanson des montagnes sans y repenser...

Le morceau suivant de The Shin est reconnu par Suzan comme Ritsche, A Filetta chante en arrière-plan, mais enchaîne sans coup férir sur à l’alivetu, et encore une fois cela sonne comme d'habitude, comme s'il semblait que ces deux chants étaient fait l'un pour l'autre. Ensuite suit une longue tragédie d'A Filetta et de The Shin, l'une dans l'autre, avec encore un pur morceau de rock ’n roll, on pourrait presque y attendre “Roll over Beethoven”, mais non: “Ribombinu puru i scaccani di e canzone in burla”... une partie de l'Invitu !! Principalement José est en train de bouger en rythme que l'on pourrait presque bondir de nos sièges pour en faire de même. Mais nous sommes un public décent et nous restons sagement assises - c'est quand même dommage! D'un seul coup cela s'arrête...

Les hommes ne se font pas prier longtemps: ils reviennent pour un rappel. Nous ne savons pas ce qu'ils chantent, mais la salle est invitée à bourdonner. Et de cette façon nous pouvons finir la soirée avec la plaisante idée d'avoir, pour une fois, chanté avec A Filetta! Après ce chant nous avons droit au dernier des deniers rappels, uniquement vocal, un chant que Suzan connait des Voix de Géorgie Mraval Javmier. Tous les hommes se tiennent dans le demi-cercle bien connu et presque à la fin éclate un verre, dans le fond de la salle - l'ont-ils cassé en chantant?

Un concert mémorable, et pour moi une première fois bien spéciale, une soirée qui avait à peu près tout ce qui rend A Filetta unique: intensité, créativité, traditionnel et ouverture, coopération avec les autres - j'aurai besoin d'une paire de jours pour me « remettre » de cette impressionnante expérience!

Silencieusement nous cherchons le bar pour y boire un verre pour revenir à nous. Doucement nous revenons sur Terre, mais nous atterrissons réellement seulement lorsque José, qui était allé prendre un peu l'air, s'assoit à notre table. Nous revivons la soirée encore une fois avec lui, discutons des préparations pour ce concert (trois jours!), comment ils font pour pouvoir retenir tant de textes (s'il ne les chante pas, il ne les connait pas!), philosophons sur le fait que nous devenons tous plus vieux (ce jeune homme est de deux ans mon cadet!) et que nous ressentons aussi que nous n'avons plus trente ans... Il nous confie que les voyages le rompent véritablement, mais que lorsqu'il est sur le podium, qu'un poids tombe de ses épaules et qu'il retrouve son énergie. Il retourne ensuite à l'étage pour y retrouver les autres.

Peu de temps après, les autres descendent, en premier nous reconnaissons l'immanquable voix de Jean-Luc: il chante. Ensuite plusieurs voix, des voix chantantes. Silencieuses, nous restons assises tout en écoutant, mais les voix ne descendent pas davantage. Seulement après quelques instants, nous avons la présence d'esprit de monter à l'étage. Géorgiens et Corses chantent dans un grand cercle en haut de l'escalier... Makharia, Alilo, nous ne réagissons pas assez vite pour prendre notre appareil photo pour les filmer. Pure hasard que nous y assistons, puisqu'ils le font uniquement pour leur propre plaisir, de pouvoir de nouveau chanter ensemble. Mais pour nous, nous le ressentons comme un rappel privé ! Et voilà c'est maintenant vraiment fini, nous nous assoyions pour finir notre verre. Sept hommes et une femme fantastique viennent nous embrasser tour à tour et nous nous disons au revoir… A très bientôt!

Marilena Verheus, juin 2010

5 juin, Bergen

 

bergen

Konsert med A Filetta: Passione

Med hellige sanger fra Korsika skaper mannskoret A Filetta flerstemt og tidløs magi, uten andre musikalske virkemidler enn sin vakre og betydelige stemmeprakt.

På Korsika er forholdet til døden komplekst og alltid tilstedeværende. Døden er opprivende, samlende, sammensveisende. Den forsoner, minner om vår usikre eksistens og maner frem drømmen om evigheten. Gjennom århundrene har sangtradisjonen i stor grad utviklet seg rundt repertoaret knyttet til Jesu lidelseshistorie og til liturgien rundt begravelser, og de siste 30 år har vokalensembler kommet til Korsika for å fremføre tradisjonelle rekviem for et stort publikum.

A Filetta gjør øyens sangskatt levende, men vil ikke være noen museumsvakt. De samarbeider med andre vokalensembler og komponister, og dyrker ideen om en forlenget, fornyet og åpen tradisjon.

Festspillprogrammet består av tradisjonelle sanger fra korsikanske messer, georgiske sanger og A Filettas eget materiale.

A Filetta
François "Ceccè" Acquaviva
Jean Sicurani
Jean-Claude Acquaviva
Jean-Luc Geronimi
Joseph "José" Filippi
Maxime Vuillamier
Paul Giansily

O SALUTARIS HOSTIA Messe des vivants – U Mucale
AGNUS DEI Messe des vivants - Olmi-Cappella
MISERERE Chant de création – Requiem Di Corsica Riposu
U CANTU DI L’ACQUA Chant de création - Via Crucis
KYRIE Chant de création – A Passione

DIES IRAE Chant de création - Via Crucis
A’ L’ALIVETU Chant de création – A Passione
DOMINE Messe d es défunts - Sermanu
BENEDICTUS Chant de création – Via Crucis

MAKHARIA Chant géorgien
SUB TUUM Chant de création – Salve Regina
MEDITATE Chant de création – Via Crucis
REX TREMENDAE Chant de création – Requiem Di Corsica Riposu

PATER NOSTER Chant de création - Requiem Di Corsica Riposu
FIGLIOLU D’ELLA Chant de création - Requiem Di Corsica Riposu
U SIPOLCRU Chant de création - A Passione
GHMERTO Chant géorgien

Introduksjon kl 20.15.


bergen

26 juin, Calvi  

Le même programme que le mois dernier.

28 juillet, Orgelet 

Earth Celebration Festival  

Quelques images de la tournée au Japon :

japon
© Shizuka Minami

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© Shizuka Minami

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© Maiko Miyagawa

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© Maiko Miyagawa

16 octobre, Pigna

pigna

Quelques vidéos de cette rencontre trouvées sur YouTube !

Paghjella :

L'Invitu :

U Furore :

Sor Aqua :

U Cantu di l'acqua :

 

3 novembre, Valenza (It.)

Suoni del Mediterraneo Le note di Paolo Fresu e le voci della Corsica

la Provincia Pavese — 03 novembre 2010 (pagina 39 sezione: SPETTACOLO)

VALENZA.
La vocazione «vagabonda» di Paolo Fresu tesa a una ricerca continua della contaminazione dei generi come condizione artistica necessaria l’ha recentemente portato a «Mistico Mediterraneo», in programma domani (ore 20.45) al Teatro Sociale per l’apertura della stagione. Trombettista dalla versatilità, la curiosità e l’energia straripanti, Fresu, partendo dal presupposto che il jazz non può fare a meno di aprirsi e confrontarsi con altre culture musicali, si fa trovare sempre in prima linea quando c’è da abbracciare percorsi sperimentali. In questo caso la sua caparbia curiosità l’ha spinto a fondere il proprio estro con quello del bandeonista Daniele Di Bonaventura e del coro A Filetta in un concerto dove jazz e folklore, arcaico e moderno, sacro e profano, finiscono per diventare tutt’uno. Inevitabilmente nuovo, altro e stimolante. All’insegna dell’originalità, il musicista sardo e quello marchigiano s’inseguono l’un l’altro nelle evoluzioni armoniche e nelle improvvisazioni, intrecciando i loro suoni con le voci dei sette cantori corsi, che affondano le radici nel cuore della loro isola, proprio come la felce da cui la formazione trae il nome.

Guidato da Jean-Claude Acquaviva, il gruppo polifonico corso canta la sua terra, proponendo un repertorio che assembla tradizione e rinnovamento, brani antichi di cui è difficile conoscere l’esatta origine, tanto la tradizione dell’isola si mescola con le influenze esterne, e composizioni originali, passando dalla liturgia tradizionale ai motivi devozionali, alle storie di vita popolare e unendo gli stili più disparati in un’espressività che fa incontrare delicatezza e malinconia, coraggio e devozione. Le armonie sono curatissime, la struttura metrica evita sviluppi formali e mantiene un tratto di autentica essenzialità. Il tutto è giocato sulle mezze tinte, con un pathos e una poesia coinvolgenti.

Con il consueto, generoso, elegante contributo solistico, Fresu gareggia con i colori del bandoneon di Daniele Di Bonaventura e, alternando la tromba sordinata al flicorno, denuncia, specie nelle pagine più eteree, l’influenza dei suoi numi tutelari, Miles Davis e soprattutto Chet Baker, vivificando una musica godibile, profonda nei suoi risvolti e significati, eppure così diretta. E il loro incontro con le voci che inseguono e raggiungono tonalità incredibili, crea impasti sonori di grande impatto e una ricca varietà di paesaggi dove convivono sorpresa, memoria, estasi e passione, dove preghiera e danza, popolare e colto si rivelano coordinate logiche e complementari dell’espressione artistica.

6 novembre, Oslo(Norvège)

The beautiful Mediterranean island of Corsica is known for two things: its spectacular mountain landscape and its mystical, enchanting polyphonic vocal tradition.

The A Filetta vocal ensemble has been singing to the glory of Corsica for almost 30 years. Called the most creative thing to happen to French folk music in modern times, the group of seven male singers always stands close together in a circle to find the right harmony and balance between them. All their voices are equally refined, but they have different rhythms and melodic effects, almost like Bach’s fugues if you can imagine them being sung a cappella in a centuries-old monastery. They sing about love and the irony of fate, about war, conflict and hardship, and about living in exile.

Usually A Filetta sings without accompaniment, but this time they will be joined by Daniele di Bonaventura on the bandoneon and Paolo Fresu on the trumpet. They have performed together only a few times so far, but everyone who has been lucky enough to hear them together says it is a magical, unforgettable experience. Their collaboration has resulted in the album “Mistico Mediteraneo”, to be released by the prestigious label ECM Records this autumn. At about the time their album is being released in Norway, A Filetta, Paolo Fresu and Daniele di Bonaventura will be holding a concert at the Oslo World Music Festival in the magnificent, atmospheric church venue Kulturkirken Jakob.

7 novembre, Combs-la-Ville

 


mistico

Salle comble en cette journée pluvieuse de novembre. L’obscurité se fait. Le premier à s’installer est Daniele di Bonaventura. Il prend place à droite de la scène, dispose sur ses genoux le tissu destiné à accueillir son bandonéon, alors que les sept chanteurs d’A Filetta prennent place au centre de la scène. Daniele commence à manier les touches de son bandonéon, et les chanteurs entonnent le thème de Rex. Le son de la trompette s’élève et Paolo apparaît, venu d’on ne sait où.
Ensuite le bandonéon de Daniele introduit Liberata. Une version très différente de celle que nous connaissions, avec encore un magnifique solo de Paolo. On est emporté par le rythme des deux musiciens. Vient ensuite une nouveauté, Da tè à mè sur un rythme de valse ! Pour le morceau suivant, Paolo fait usage de ses "diableries électroniques", transformant le son de son bugle, pour tresser un tapis sonore à la composition de Bruno Coulais, Le Lac.
Paolo prend le micro et présente brièvement le projet Mistico Mediterraneo. Deux morceaux composés par Daniele, Corale en duo puis un Dies irae (?).
Jean-Claude prend la parole et exprime son admiration pour les deux musiciens transalpins. Il parle du disque à paraître chez ECM, indiquant que, si les chanteurs ont du mal à réécouter leur propres disques, ils réécoutent en boucle celui-là du fait de la présence de ces musiciens d’exception !
Après La Folie du cardinal a capella. Paolo joue au bugle dédoublé par l'électronique une longue introduction à ce qui s'avère être... Figliolu d'ella ! Le morceau suivant, U Sipolcru, est également introduit par les échos du bugle. Les chanteurs enchaînent immédiatement avec Scherzi veranili, puis vient un nouveau duo, Sanctus. Pour le Benedictus, les instruments sont au repos mais reviennent pour une magnifique création de Daniele, chargée d'émotion (il s'agit vraisemblablement de Litania). Puis Daniele créée un rythme avec les touches du bandonéon, Paolo entre en lice pour un thème très swinguant et... on reconnaît enfin le Gloria du Libertin !
Jean-Claude espère que cela convaincra Paolo et Daniele d’enregistrer un disque ensemble et dit quelques mots pour introduire le Meditate où trompette et bandonéon font merveille.
Et... c'est déjà la fin ! Le public est debout, applaudit à tout rompre. Musiciens et chanteurs reviennent à deux reprises pour Le Lac et Gloria.

Un concert extraordinaire. On sent l'admiration réciproque des artistes et une grande écoute mutuelle. Un gros travail de re-composition des morceaux d'A Filetta, détricotés puis réadaptés à l'échange avec ces deux instrumentistes géniaux et respectueux. On attend le disque avec la plus grande impatience (sortie prévue vers le 20 janvier selon nos dernières informations).

14 décembre, Londres


Les sept voix du groupe corse s’élèvent a capella dans le cadre du Sacred Music Festival.

Mardi 14 décembre, à 20h30, Christ Church Spitalfields, Commercial Street, E1 6LY,  métro Aldgate East. Entrée : de £5 à £22.

From Corsican Soil
Tuesday 14 December 2010 8.30pm

Venue: Christ Church Spitalfields

Tickets: A:£22, B £17, C:£10, D:£5

a filetta
Jean-Claude Acquaviva
director

Plainsong O Salutaris Hostia
Trad. Corsican
Paghjella
Plainsong
Agnus dei
a filetta
Kyrie 

a filetta Benedictus
Plainsong Sanctus 
a filetta
Pater noster
a filetta
Meditate 

Trad. Georgian
Makharia
Plainsong
Stabat mater 
a filetta
L’invitu
a filetta
Rex tremendae 

Trad. Corsican
A Violetta 
a filetta
Figliolu d’ella
Trad. Corsican
Cuntrastu 
a filetta
U Sipolcru

Seven unaccompanied male voices evoke centuries of Corsican polyphony. Singing together since their teens for over 30 years, a filetta have wowed audiences throughout Europe on stage, screen and in concerts. Exploring traditional Corsican songs and sacred hymns, they bring their extraordinary sound to Spitalfields for the first time.

separateur

A Filetta


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http://www.afiletta.com

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