Sa 4, Gagny (93), Conversation(s) avec Fadia Tomb El-Hage (Liban)
Ma 7
La Rochelle (17), Nabulio
Me 8 La Rochelle (17), Nabulio
Ve 10 Laon (02), Nabulio
Sa 11
Bordeaux (33), Nabulio
Ve 17 Marseille (13), Festival Babel Med
Ve 24 Ajaccio (2A), Conversation(s) avec Fadia Tomb El-Hage (Liban)
Lu 24 Calvi (2B), Cathédrale Saint Jean-Baptiste,
21h00 - Concert Castelli
Me 26 Leipzig (D), Castelli
Me 3
Chartres-de-Bretagne (35), Castelli
Je 4 Vallet (44), Castelli
Ve 5 Guérande (44), Castelli
Je 11 Calvi,
Cathédrale Saint Jean-Baptiste
Ve 19 Calvi, La Poudrière, 19h - "A' core datu"
Ve 26 Lama "A' core datu"
Sa 3 L'Ile-Rousse (2B),
Eglise de la Miséricorde, A Core Datu
Ve 9 Sestri Levante (It.), Danse mémore danse
Je 22 Lumiu (2B), Confrérie,
A Core Datu
Je 29 Calvi (2B),
Cathédrale Saint Jean-Baptiste,
Castelli
Di 2 Ghisonaccia - U cantu in anda
Je 6 Corte - A Filetta en concert
Ve 14 Saint-Florent - U cantu in anda
Je 20 Calvi - A Filetta en concert
Ve 21 Vico - Sorru in musica
Di 23 Cuttoli-Corticchiato A Filetta en concert
Lu 24 Ile-Rousse A Filetta en concert
Je 27 Corte A Filetta en concert
Ma 1er Santa-Maria Siché, Eglise - 21h00
Me 2 Propriano A Filetta en concert
Je 3 Bonifacio A Filetta en concert
Lu 7 Calvi- A Filetta en concert
Je 10 Corte - A Filetta en concert
Sa 12 Lumio A Filetta en concert
Ve 18 Calenzana - Rencontres de Calenzana - U cantu in anda
Je 24 Ile-Rousse A Filetta en concert
Je 7 Cateri A Core Datu: voyage au coeur de la polyphonie
Ma 12 Calvi - Rencontres de Chants Polyphoniques
Me 13
Calvi - Rencontres de Chants Polyphoniques
Je 14 Calvi - Rencontres de Chants Polyphoniques
Ve 15 Calvi - Rencontres de Chants Polyphoniques
Sa 16 Calvi - Rencontres de Chants Polyphoniques
Je 21 Costa - A Core Datu: voyage au coeur de la polyphonie
Je 28 Calvi - Castelli
Sa 30 Aire-sur-la-Lys - Conversation(s)
Lu 2 Thessalonique (GR) Dimitria Greek Festival
Sa 7 Pigna - A Core Datu: voyage au coeur de la polyphonie
Ve 13 Vitry-le-François A Filetta en concert
Je 9 Bilbao (E) KulturAire
Ve 22 Bastia Ulysse sans terre
Les concerts des autres années :
Nous n'avions pas revu nos amis depuis les Rencontres de Calvi. Quel plaisir de les retrouver !
Pour ce premier concert de 2017 le groupe retrouvait Fadia Tomb El-Hage dans la grande salle du Théâtre André Malraux de Gagny.
Le groupe commence seul avec Makharia, Benedictus et L'Anniversariu di Minetta. Dès les premières notes de Benedictus (décidément un de nos morceaux fétiches), on sent que ce sera un grand concert. Une attaque incisive, une excellente acoustique, chaque voix parfaitement détaillée... Quel plaisir !
Ce plaisir ne fera que croître après l'entrée de Fadia. Deux chants a cappella (l'un dédié à Jerusalem, et une berceuse sépharade), des chants issus du répertoire de Fadia et aussi des chants d'A Filetta. Pour ne parler que de ces derniers, Le Lac et Treblinka sont transfigurés par les mélismes de Fadia. Sans oublier le sublime U Sipolcru en rappel. Sur tous les chants l'osmose se fait. Sur les morceaux de Fadia, les bourdons, tantôt à bouche fermée, tantôt à pleine voix, sont exemplaires. Ces "conversations" sont vraiment magnifiques. On ne remerciera jamais assez Sidi Larbi Cherkaoui d'avoir, en 2012, réuni A Filetta et Fadia.
2017 commence bien !
A Filetta retrouvera Fadia le 24 mars à Ajaccio.
Critique écrite le 21 mars 2017 par Sami pour http://www.concertandco.com/
Quelques photos du passage d'A Filetta au Internationales Festival für Vokalmusik "a cappella" à Leipzig !
Donnerstag, 27. April 2017
Ein weiteres Mal hat sich bei einem „a cappella“-Konzert in der Evangelisch Reformierten Kirche eine ganz eigene Welt gezeigt.
Nicht nur weil fast alle Stücke des Programms von ihm stammen, ist Jean-Claude Acquaviva der Kopf, das Zentrum der Gruppe. Acquaviva dirigiert das Ensemble auf seine eigene Weise, mit ausgestreckter, gespreizter Hand, erschließt sich mit offenem Ohr und geschlossenen Augen jede Nuance des gemeinsamen Klangs, nimmt seine Kollegen mit, fordert sie auch und arbeitet dabei mit dem gesamten Körper, wörtlich mitten unter ihnen. So sehr er auch leitet, wissen seine Mitsänger aber doch ganz genau, wie sie sich für das gemeinsame Singen einbringen. Es braucht gar keinen Blickkontakt (eher noch legen sie einander die Hände auf), das Ensemble fühlt gemeinsam; jeder gibt sich körperlich auf seine Weise hinein. Am Ende eines jeden Stücks lassen die Sänger „los“, die Spannung fällt von ihnen ab, Durchatmen nach echter körperlicher Arbeit.
Was A Filetta an diesem Abend präsentieren, speist sich gleichermaßen aus höchster Disziplin und höchster Emotionalität. Musikalisch ist es ganz ungewöhnlich, einzigartig. Eine derartige Setzung eines „Ave Maria Stella“ und ein so gesungenes „Adeste fideles“ hat man einfach noch nicht gehört. Und als wären das der Eigenheiten nicht schon genug, beenden A Filetta ihr Programm nach dem hochtragischen Trauerlied „Sumiglia“ mit einer geradezu schwungvoll spielerischen Komposition des Filmkomponisten Bruno Calais, mit dem sie oft zusammengearbeitet haben. Statt klassischer Zwischenmoderationen gibt es übrigens metaphernreiche Prosatexte als Überleitung, gesprochen von Acquaviva und wunderbar feinfühlig von Sonia Lönne deutschprachig dargebracht. Auch das zeugt von der großen Extravaganz, die diese Gruppe mitbringt. Aber – und das ist immer wieder schön – das Festivalpublikum lässt sich darauf begierig ein, ist offen und vollkommen begeistert über diese Musik, die wirklich wie aus einer anderen Welt kommt. Die Spannung der Sänger überträgt sich direkt auf die Besucher, die gebannt sind. Am Konzertende dann steht fast die gesamte Zuhörerschaft von den Sitzen auf und lässt ihrem Jubel freien Lauf, wofür das Ensemble sichtlich dankbar ist. Außergewöhnliche Musik und ein Abend, der nachwirkt.
Autor: Falk Mittenentzwei
Jeudi 27 avril 2017
Encore une fois, c'est un monde à part qui s'est montré par ce concert « a cappella » dans l'Eglise réformée évangélique.
Mercredi, le groupe A Filetta, qui depuis près de 40 ans sert le chant traditionnel corse et élargit ce patrimoine à travers de nombreux projets avec d'autres musiciens pour le cinéma, le théâtre et le cinéma, était l'invité du Festival. Son programme « Castelli » ne comprend pas les chants traditionnels classiques, mais des morceaux originaux écrits sur cette base principalement par Jean-Claude Acquaviva, qui a cofondé le groupe en 1978 Néanmoins, ou peut-être à cause de cela, le concert de ce soir est un événement vraiment extraordinaire - l'un de ceux qu'en fait on ne peut décrire avec des mots, mais que l'on doit avoir vécu soi-même. Les voix sont légèrement rugueuses, pleines d'ornements, et même le déroulement musical du seul chant corse traditionnel de la soirée, « O Salutaris hostia » montre une certaine proximité avec d'autres styles vocaux de la Méditerranée, comme la Sardaigne. Dans le chant géorgien « Ghmerto » se manifeste aussi comment diverses anciennes traditions musicales peuvent être proches. Dans leurs propres compositions, les bourdons des basses témoignent de l'origine archaïque du chant corse - mais tout est possible.
Les compositions d'A Filetta - de Jean-Claude Acquaviva - sont tout à fait originales, imprévisibles, excitantes, mystérieuses. Comme il y a aussi bien des dissonances que accords harmonieux, des rythmes libres et des pulsations, on peut y trouver des échos de jazz comme des résolutions classiques. On peut avant tout imaginer comment le groupe a intégré ses collaborations avec divers artistes et styles dans sa propre conception de la musique - ou, également, comment Acquaviva a écouté les sons de la campagne corse et les a intégrés dans sa musique. A l'occasion de quoi, les chants traditionnels de la Corse sont exclusivement transmis oralement - et les compositions originales du groupe risquent également d'être difficiles à mettre en partition.
Ainsi les ornementations, le vibrato et les changements dynamiques sont subtils et réduits à l'essentiel, en particulier dans les parties mélodiques qui évoluent souvent entre piano et pianissimo. Les morceaux entendus ce soir ne représentent pas le patrimoine vocal classique de la culture corse, mais montrent pourtant la musique dans sa racine, au cœur de la Corse: dramatique et passionnée, elle montre sa fragilité, mais aussi la fierté dans laquelle s'ancre le groupe, ne serait-ce que dans son nom («la fougère » en corse). En effet, la fougère s'enracine en profondeur et est donc particulièrement difficile à arracher. Sont ainsi mis en musique des textes bibliques, de la poésie corse et les textes du poète portugais Fernando Pessoa; on y trouve donc doute, douleur et une certaine spiritualité.
Ce n'est pas seulement parce que presque tous les morceaux du programme ont été composés par lui que Jean-Claude Acquaviva est la tête, le centre du groupe. Acquaviva dirige le groupe à sa manière, la main tendue, écartée, faisant éclore chaque nuance du chant de l'ensemble les oreilles ouvertes et les yeux fermés, entraînant ses collègues, les poussant aussi, et travaillant avec le corps, littéralement parmi eux. Ainsi il mène le groupe, mais les autres chanteurs savent précisément comment ils contribuent au chant. Pas besoin de regards (d'ailleurs, ils se tiennent enlacés), le groupe se sent uni; chacun se donne physiquement à sa façon. A la fin de chaque morceau, les chanteurs se détendent, leur tension descend, ils respirent à fond comme après un effort physique.
Ce que A Filetta a présenté ce soir se nourrit à la fois de la plus haute discipline et d'une grande émotion. Musicalement, c'est tout à fait original, unique. L'« Ave Maria Stella » et l' « Adeste Fideles » chanté en solo étaient tout simplement jamais entendus. Et comme si cela ne suffisait pas, après le chant funèbre très tragique « Sumiglia », A Filetta termine son programme par une composition pleine d'entrain, presque ludique, du compositeur de film Bruno Coulais, avec qui le groupe a souvent travaillé. Au lieu d'une classique présentation intermédiaire des morceaux, il y eut des textes de prose métaphorique comme transition, dits par Acquaviva et présentés en allemand d'une façon merveilleusement sensible par Sonia Lönne. Cela aussi témoigne de la grande originalité de ce groupe. Mais - ce qui est toujours agréable - le public du festival est charmé et se laisse emporter, complètement enthousiasmé par cette musique qui vient vraiment d'un autre monde. La tension des chanteurs se transmet directement aux spectateurs qui sont sous le charme. A la fin du concert, presque tout le public est debout et fait une ovation aux chanteurs, qui remercient chaleureusement le public en retour. Une musique exceptionnelle et une soirée mémorable.
Falk Mittenentzwei. Traduction : Jean-Claude Casanova
Je reproduis ici un magnifique texte de Marie Ferranti publié sur Facebook :
Passer la frontière
Pour moi, tout est un voyage. Ainsi, pour aller voir A Filetta à Lama, et me rendre en Balagne, il fallut d’abord traverser le désert des Agriates. Il faisait chaud. Je roulais vitres ouvertes et parfois, me venaient, par bouffées, des parfums violents du maquis, saturé de chaleur. Les masses de couleurs se confondaient dans un vert roussi, cendré, zébré de bouquets de genêts d’un jaune éclatant, de roches sur lesquels prospéraient des mousses dorées et roses. Au hasard des entrelacs de la route, le paysage s’ouvrait tout soudain sur des trouées de mer printanière, cette mer d’un bleu lavande épais, alourdie par un ciel légèrement brumeux.
Les frontières sont multiples. L’entrée en Balagne est marquée par l’intrusion d’une couleur intense : une terre ocre, presque rouge, et par la douceur des oliveraies. On prend une route qui a des allures d’autostrade et puis on quitte enfin la terre pour grimper jusqu’au ciel de Lama.
*
Tout était écrasé de soleil. Je me réfugiai dans l’église ombreuse. Près d’un tableau de Saint Sébastien, mais peut-être était-ce une autre scène ? La flagellation du Christ ? Les éléments de décor se juxtaposent et s’accumulent au fil des siècles…
Du dehors, me parvenaient le chant des oiseaux et une voix, un appel, qui me renvoyaient à cette atmosphère propre au village : les silences habités, l’ennui délicieux et le temps qui s’étire.
Je m’installai dans une attente paisible qui favorise le vide, le désoeuvrement nécessaire, propices à l’écoute et donc à l’écriture.
Je sortis fumer une cigarette et m’assis sous un platane immense, aux feuilles bruissantes, qui étendait son ombre sur la placette, qui est son royaume et aussi le nôtre.
Jean-Claude est arrivé le premier, suivi de près par Paul. Il fut étonné de me voir si tôt. Paul voulut enlever le tapis devant les balustres.
« Le tapis absorbe le son et n’est qu’un nid à poussière, dit Jean-Claude ».
Il aida Paul à le rouler, puis renonça : « Il y a trop de poussière. Ce serait encore pire. »
Cathy, sa femme, était venue avec Celestina, leur plus jeune fille, et des amis. Nous nous sommes saluées et sommes sorties un moment. Il nous sembla nous connaître depuis toujours. Nous bavardions comme de vieilles amies. Les chanteurs arrivaient les uns après les autres. Cathy me les présenta. L’ambiance était détendue. Je saluai Attilius Ceccaldi, le maire de Lama, qui me présenta sa compagne. Nous échangeâmes quelques mots. La botanique est son métier et sa passion. Elle réintroduit les plantes endémiques. Un premier essai a été tenté non loin de là, sur le toit de l’abri qui couvre les containers à ordures. Cela a l’air concluant. Cependant, certains villageois n’étaient pas contents de cette initiative. Par principe, quelquefois, on s’oppose à toute nouveauté. Ils ont dit à Attilius : « On ne va pas planter du maquis, tout de même ». Sa compagne sourit. Le chemin de la connaissance est long et semé d’embûches. Elle le sait. Elle a acquis la patience des sages.
Il était temps de rentrer à l’église : il était près de sept heures et le public était déjà installé.
*
Les six hommes de A Filetta entrent sur la petite scène que constitue le chœur. Ils se placent en demi-cercle et entonnent un Benedictus. Le chant est complexe, étranger à ce que l’on entend d’ordinaire. Mais on se laisse prendre par l’harmonie supérieure des voix. Déjà le charme joue. La soirée sera-t-elle placée sous le signe de la rupture, de la continuité ou d’autre chose ? Tout cela n’est pas si simple.
Debout devant un pupitre, Jean-Claude Acquaviva se propose de nous raconter l’histoire de A Filetta et, à travers son groupe, tenter de donner les clés de ce qu’est la musique corse actuelle et ce qu’elle a été.
Il y a longtemps que je pense que cette réflexion devait être portée. Je ne suis pas étonnée que Jean-Claude l’ait entreprise ni que son discours s’adresse à priori à un public non corsophone.
Qui sont les Corses qui vont encore voir les groupes corses l’été ? Le public n’est pas forcément à blâmer. Il se reconnaissait dans la revendication portée par le chant ; il se reconnaît moins - ou pas du tout - dans les entreprises artistiques, moins engagées politiquement et puis le temps de la lutte est passé : les nationalistes sont au pouvoir.
Voilà bien d’autres questions qui se posent. Et la plus essentielle d’entre toutes : qu’est-ce qu’on entend quand on écoute ces chants ? Nul mieux que Jean-Claude Acquaviva n’était à même d’éclairer un peu ce labyrinthe.
Il commença par résumer les choses.
A la fin des années soixante-dix, il rappela la grave crise identitaire et la contestation qui s’ensuivit, la conscience que les modèles de vie et de culture étaient en train de disparaître, le désir de les sauvegarder et enfin l’effervescence artistique, le bouillonnement liés à cette tentative de sauvegarde du patrimoine.
En 78, date de la création de A Filetta, la question essentielle que l’on se pose est celle de savoir comment procéder.
Ils vont à la source recueillir les chants et le plus souvent à l’intérieur des terres. Ces travaux de collectage avaient été entrepris par Quilici, notamment les premiers enregistrements des chantres, à Rusiu et à Sermanu, qui avaient maintenu leurs traditions.
Trois chants furent présentés pour illustrer cette fameuse tradition. Moïta, A Biasgina, et Ùn ti scurda di me, benchè luntanu… (Pour les initiés, Jean-Claude signale qu’il s’agit d’un versu currente, u versu di Canale di Verde, i terzetti di Rusiu).
Il y aurait beaucoup à dire sur ce qu’on entend par la tradition et on y reviendra, mais il n’en demeure pas moins que les six hommes ont imprimé leur style sur l’interprétation de ces chants et surtout la beauté qui est leur marque de fabrique, en particulier une attention toute particulière au verbe, comme le dit souvent Jean-Claude Acquaviva. Faut-il s’en plaindre ? Je ne crois pas.
« L’origine de ces chants est inconnue dit Jean-Claude. » Ils nous viennent de la tradition orale.
« A’bocca », c’est-à-dire transmis de bouche à oreille. « Peu de traces. Pas de sources. ». Voilà un secret qui m’enchante. Les chanteurs sont les dépositaires d’une histoire qui les traverse. Comme le chant n’est plus le divertissement, voire le délassement qu’il était jadis, au gré des fêtes religieuses et païennes, il est devenu un objet d’art, qu’on observe, qu’on essaye de s’approprier et qui est aussi un moyen d’exprimer un talent d’écriture et de musicien qu’on ne saurait investir ailleurs et cela à cause de la forte nécessité de faire résonner aussi une langue et un imaginaire communs. L’artiste corse puise dans la trace archaïque de la communauté une de ses sources d’inspiration. Elle est un paradoxal asile contre la solitude, la routine, les conventions sociales, l’ennui. Il me semble voir là des aspirations de poète avant toute chose.
D’une certaine façon, le chant a résolu la cruciale question de la « place » qui nous est assignée. Elle est toute trouvée dans sa matérialité : le demi-cercle. Trace de la scène antique, mais ouverte et mouvante, car le chanteur selon la partie qu’il interprète peut en changer.
« La paghjella est un chant paysan et exclusivement masculin. »
J’y vois une esthétique qui ne doit rien à la misogynie. Le chant était aussi le symbole d’un rôle social, avait une fonction et il ne faudrait pas imaginer que les femmes ne chantaient pas et se sont seulement emparées du chant aujourd’hui. Elles ont toujours chanté. J’ai assisté dernièrement à un concert qui rassemblait cinq femmes, toutes dotées de voix magnifiques et, pour certaines, elles ont fait la preuve de leur talent depuis longtemps. Il n’est qu’à citer Anna Rocchi et Patrizia Gattaceca. La question n’est définitivement pas là. A-t-on la réponse ? On ne peut émettre que des suppositions. Il est donc inutile de tenter d’y répondre sérieusement.
Le fait est que ces chants exclusivement masculins sont très beaux et que je n’imagine pas une voix de femme avec eux. C’est peut-être une erreur, ou un préjugé. Ou les deux. Après tout on pourrait imaginer qu’une très belle voix féminine chante la partie la plus haute avec les hommes, comme dans le chant savant, les sopranos chantent la partie interprétée jadis par les haute-contre.
En réalité, cette question de forme et de rite n’a plus une si grande importance. Ce qui compte, c’est la beauté. Chacun peut apporter sa touche. Ce qui est ennuyeux, c’est l’ennui.
Jean-Claude s’est attaché à définir la forme de la paghjella et du terzettu, qui est en toscan. La paghjella a une forme fixe : six vers de huit pieds qui sont chantés deux par deux selon un versu (air) qui varie d’une vallée ou même d’un village à l’autre.
Ce chant étrange n’a pas de pulsation rythmique. Aussi peut-il s’apprendre aisément, et il est donc aussi très difficile de bien le chanter.
Le rythme est donné par le verbe « telle syllabe que l’on prolonge, telle autre qu’on abrège », dit Jean-Claude. Cela offre des possibilités d’improviser. En réalité, ce chant est « bourré de tics, qui sont devenus des codes, où entre l’amitié pour produire un son le plus éclatant possible.»
On aborde le chant traditionnel sacré. Le répertoire est riche. Il existe des messes des vivants et des messes des morts. Ils chantent le Salutaris hostia, le Kyrie Eleison.
Leur origine est mieux connue, car plus récente. Les Franciscains, établis en Corse depuis la fin du XIIIème siècle ont importé un chant plus savant et des techniques de chant existantes qui se sont mêlés à la paghjella. Le répertoire est propre à chaque vallée, chaque village. Ils sont essentiellement en latin, mais on y trouve du grec et du toscan. Ils se sont nourris de nombreuses influences (Syrie, Algérie, Liban) qui ont les mêmes types d’ornements ; de la Renaissance italienne : c’est une musique de métissage. La Corse est un carrefour. On les apprend comme les autres chants : par mimétisme.
Je ne reviendrai pas sur les chants sacrés sur lesquels j’ai déjà beaucoup écrit. Je dois cependant souligner l’importance de la contribution de A Filetta au répertoire sacré. Ils ont commis un chef-d’oeuvre : Passione.
Ils ont travaillé en collaboration avec le Svegliu calvese.
Très vite, ils se sont tournés vers la recherche d’affinités électives avec d’autres chants.
En 1989, « à leur grande surprise » dit Jean-Claude, ils ont trouvé la même matrice chez les Albanais et les Géorgiens qui ont exercé sur eux une double influence. Dans cet effet de miroir, ils ont eu le sentiment de « retrouver leurs ancêtres. »
Ils chantent alors un chant sarde et un chant géorgien (Diu ti salvi Maria, Ghmerto)
A les regarder seulement, on saisit toute l’importance de l’écoute. Ils sont attentifs et tous plongés dans le chant. Quelle subtilité ! Je pense à part moi : on est dans un autre monde : celui de A Filetta. Y entre qui peut, cependant nous sommes tous invités à le partager. Je dirai, plus tard, à Jean-Claude combien j’ai apprécié cette générosité.
« Les chants sardes et géorgiens », déclare Jean-Claude, « ont influencé nos compositions à la fin des années 80. Se pose alors une question capitale : comment essayer de prolonger notre tradition ? Car il y avait le besoin de créer des musiques qui reflétaient ce que nous sommes aujourd’hui. »
Le vierge, le vivace et le bel aujourd'hui les attire.
Dans un premier temps, il avoue : « Nous avons fait avec ce que nous avions : les matériaux traditionnels, les voix parallèles et pas de rythmique. »
Ils chantent A paghjella di l’impiccati et un extrait de Passione.
La création est si belle et si violente que l’on se prend à aimer les contraintes qui forcent à cette invention. La difficulté à laquelle on consent en connaissance de cause a fait ses preuves. Le théâtre classique français aussi en est issu.
Mais revenons à la musique. Dans ces deux domaines, on introduit une basse continue, héritée de l’influence géorgienne. Pour le chant de la Passion, Jean-Claude y voit un lien très précis avec le texte : l’attente du peuple, et la symbolisation du long murmure qui monte de la foule.
Des accords plus complexes sont aussi introduits, et la nuance – qui n’existe pas à voix tendue. Ces nouveautés suscitent de nombreuses interrogations : jusqu’où a-t-on le droit de transgresser les formes originales ? Ce qui d’ailleurs, si on y réfléchit, ne le sont pas tout à fait, puisqu’elles ont été altérées par le temps, des oublis, des choix conscients -ou pas- de conserver tel répertoire, d’en occulter un autre etc.
Mais « la tradition, dit Jean-Claude, est un voyage en butte aux transformations, comme l’identité, sinon, il y a un risque de « vitrification ». »
« Il ne faut pas avoir peur de ne plus être ce que nous étions, affirme-t-il. »
Sans doute est-ce dans ces moments où nous avons le sentiment de nous éloigner des formes les plus attendues que nous rejoignons au plus près cette quête de vérité qui nous anime.
La question n’est pas celle de respecter la tradition. Cela est bon pour ceux qui n’ont pas d’univers artistique et sont encore dans le mimétisme. La question est de savoir que nous cherchons une forme de vérité sans doute hors d’atteinte, mais cette hauteur est elle-même inspirante et joue le rôle d’un aiguillon. Ceux qui ne peuvent s’extraire de la répétition et du mimétisme sont des exécutants et non des interprètes : cela fait une grande différence.
On pourrait sans doute clore le propos sur la légitimité de s’affranchir de la tradition assez simplement : c’est la condition sine qua non de la survie de l’art. Sans doute le chant corse est-il un art qui pâtit davantage des – mauvais- serviteurs de la tradition que du style de A Filetta.
Du reste, rien n’est tout à fait prévisible. Tout est lié à la singularité de l’artiste qui contredirait sa nature s’il n’était qu’un suiveur.
C’est l’entorse à la tradition, puis la liberté que l’on prend avec elle qui permet la création, illustrant le mot de Hugo - qui a enchanté Jean-Claude - : « Créer, c’est se souvenir. »
La soirée avançait et l’évocation des différentes périodes, comme on dit pour les peintres, allait aussi bon train.
A la fin des années 90, plusieurs rencontres avec d’autres artistes furent décisives. Entre autres : Il coro à tenores di Orosei, les voix de Géorgie, le Bulgarka quartet, Orlando Forioso, Danyel Waro, Paolo Fresu, Daniele di Bonaventura, Marcello Fera, Sidi Larbi Cherkaoui…
« Il fallut, dit Jean-Claude, consentir des efforts, non pour coller à la demande, mais pour faire en sorte que notre musique puisse servir leur œuvre. »
En août 95, un metteur en scène, breton, Jean-Yves Lazennec, précise Jean-Claude, les entend et entend avec eux une réminiscence de ce qu’il imagine être le chœur antique. Il leur propose Médée, d’après la tragédie de Sénèque, celle-là même qui inspira Corneille.
A Filetta se trouve à un carrefour : les formats traditionnels ne cadrant pas avec la métrique et la dramaturgie.
Ils chantent un extrait « U Casticu »
La voix circule, reprend, répond et c’est un appel pluriel et désespéré d’une grande beauté.
Le texte a une place capitale dans la composition. La musique est plus chaotique. La langue est essentielle. En réalité la langue est le signe essentiel du chant, de l’appartenance et ce qui fonde l’identité de ce pays. La tradition n’est qu’une idée, presque une idéologie. Ce qui compte, c’est la traduction dans son propre langage artistique. Le dilemme est presque artificiel. Il faudrait revenir à des positions très simples. Un artiste – ou un groupe d’artistes – ne représente que lui-même et le monde qu’il transporte avec lui. Ce monde, c’est sa langue. Il n’a pas à faire oeuvre de professeur, d’imprécateur, de garant de quoi que ce soit. Il est libre. Pourquoi ici attend-on tellement de l’engagement des chanteurs, considère-t-on parfois qu’ils trahissent la tradition ou au contraire s’y complaisent ? Parce qu’on a le sentiment d’avoir notre mot à dire sur ces représentations comme si on était partie prenante dans la création, car le chant a symbolisé toutes les luttes politiques et sociales. Cette prétention est une erreur. Il vaut mieux les écouter avec un certain détachement pour mieux les goûter ou pas, que faire peser sur leurs épaules des préjugés dont, de toute façon, pour continuer à exister ils ne peuvent pas tenir compte.
Ces tourments inutiles sont le fondement de tourments plus profonds : le désir de ne pas s’éloigner des nôtres, d’être reconnus, non tant pour la gloire, mais pour la similitude avec ce que nous avons été. Ne pas l’être est une blessure. C’est très bon pour l’art, et mauvais pour soi. Ne pourrait-on désormais savoir gré à ces artistes d’être ce qu’ils sont ? Il faut commencer par apprendre à admirer les nôtres. Il ne faudra pas attendre de mansuétude du « dehors » si on méprise ce qui se passe à l’intérieur de nos frontières. On aura compris que je parle ici de frontières mentales.
L’ouverture, c’est aussi un regard franc et curieux. Et quelle ne fût pas ma joie ce jour-là à Lama, à l’heure où le soleil déclinait, d’être enfermée dans une petite église pour écouter une belle histoire ponctuée de chants ! N’est-ce pas là une chose que j’avais dans l’enfance, une forme de tradition merveilleuse ? Quelle différence y a-t-il avec ces veillées ? Je crois qu’on n’y chantait pas si bien…
On le voit bien : on trouve les traces que l’on cherche, pas celles que l’on ignore.
Enfin, Jean-Claude aborda le dernier point, peut-être le plus crucial. L’évolution plus marquée vers l’écrit de A Filetta.
L’explication première en est très simple. Les nombreux échanges et collaborations exigèrent pour les besoins de communiquer que le groupe se familiarise avec la musique écrite. Ce qu’ils firent.
« Cependant, ce processus de l’oral vers l’écrit n’est pas irréversible, dit Jean-Claude. Des choses écrites sont "oralisées". »
Pourquoi ressent-on cette gêne à l’égard de la musique écrite ? C’est qu’elle est très éloignée, en principe, de la manière de composer et très proche de la musique savante. Or, cette gêne, presque une contrainte, trouvera son accomplissement dans l’écart entre la partition et le chant.
Il est des contraintes fécondes. On ne se laisse pas enfermer ; on rend à la partition son usage et on ne lui confère pas un rôle supérieur à ce qu’il doit être. Cette forme « d’insoumission » me plaît. L’ironie de Jean-Claude à cet égard est le signe que son art n’est jamais perdu ou conquis par des formes étrangères à son essence.
Pour illustrer une des nombreuses collaborations et certainement une des plus importantes, A Filetta interprète deux chants composés par Bruno Coulais : Norbu, La folie du cardinal. Puis l’Anniversariu di Minetta que tout le monde connaît.
Jean-Claude revient sur les différences « techniques » avec l’interprétation traditionnelle. « On a introduit la pulsation rythmique et le contrepoint : les harmonies ne sont plus parallèles mais s’enchevêtrent. »
J’ai la curiosité de la fabrication des choses, mais cette curiosité une fois assouvie me démontre toujours que l’essentiel n’est pas là. Peu importe, ces évolutions, le choix qui les préside : les mots manquent pour dire cette beauté harmonieuse qui emplit le chœur de l’église et vous emporte dès que A Filetta attaque le chant. L’essentiel est là.
C‘est sur cette longévité et la philosophie qui, depuis ses débuts, a animé le groupe que Jean-Claude conclut.
Le maître-mot est l’amitié et la recherche d’une harmonie rêvée qu’ils n’atteindront jamais mais qu’ils poursuivent toujours.
Le choix de chanter avec des « voix naturelles », sans vibrato ni technique classique sous-jacente. Et le doute qui taraude.
« Il nous faudra continuer à douter. »
Pour terminer, ils chantent une chanson géorgienne, un hymne à Tbilissi. Jean-Claude redit la dette qu’ils ont à l’égard de ces chanteurs bons vivants : «Le chant, c’est dire tendrement des choses puissantes et puissamment des choses tendres…»
La veillée s’achève. Jean-Claude sourit. Le public est conquis. On quitte l’église à regret. Dehors, une légère brise s’est levée, on partage un verre de vin, on parle un peu et puis chacun reprend la route avec, au cœur, la promesse de se revoir bientôt.
Marie Ferranti
Paolo Fresu – tromba, flicorno; Daniele di Bonaventura – bandoneon; A Filetta (coro polifonico): Jean-Claude Acquaviva – François Aragni – Paul Giansily – Stéphane Serra – Jean Sicurani – Maxime Vuillamier
Dopo “Mistico Mediterraneo” (ECM), il sodalizio artistico tra Fresu, di Bonaventura e il coro A Filetta si consolida con il nuovo “Danse mémoire, danse”, nel quale i suoni della Corsica, del Mediterraneo e del continente africano, abbracciano le idee illuminate e forti di due pensatori come Aimé Césaire e Jean Nicoli. Poeta e drammaturgo, il primo, maestro in Senegal e uno dei capi della resistenza corsa durante la Seconda Guerra Mondiale, il secondo, entrambi isolani e comunisti, molto legati alla loro terra natia e all’Africa, entrambi uomini del rifiuto: hanno respinto nel modo più chiaro il colonialismo e le sofferenze inflitte ai più deboli, difendendo le popolazioni africane e il concetto di “negritudine” (il termine fu usato la prima volta proprio da Césaire). “Se abbiamo deciso, nel nostro prossimo spettacolo di avvicinare questi due pensatori luminosi impressi di umanesimo è semplicemente per ricordare, ancora e ancora, che dietro la grandezza di tali uomini – per i quali ci compiacciamo nell’esaltare il loro impegno e il loro sacrificio – c’è l’idea per la quale e dalla quale vivono e muoiono: quella di un mondo più giusto, più libero, più rispettoso delle differenze, un mondo più equo e più solidale. Abbiamo chiesto ad autori corsi di oggi di contribuire, attingendo alla confluenza del pensiero di questi due edificatori che furono Nicoli e Césaire, e illuminarci sui loro percorsi ideologici, filosofici ma anche poetici”. Corsi e italiani, polifonisti e jazzmen, tutti musicisti radicati, voci, tromba e bandoneon, concorreranno a mettere in risalto gli ideali ma anche i sogni di tali “principi dei nembi” proponendo una musica meticcia che non appartiene a nessuno perché, appunto, è quella di tutti.
Marie Ferranti assistait au concert, pour notre plus grand plaisir !
Il est des jours fastes. Hier soir, marquait le retour de À Filetta, à la cathédrale de Saint-Florent. Ils n'y avaient pas chanté depuis des années.
Il faisait encore chaud quand je quittai la maison. La mer était presque blanche, le soleil rouge.
Sur le parvis, je saluai Paul Giansily et Jean-Claude Acquaviva avec qui nous avons évoqué la liberté de l'enfance, une liberté impossible de nos jours : signe qu'une sorte de lien social a disparu ou s'est rompu. L'enfance paraît toujours proche aux artistes. Ils y puisent tout.
J'avais vu la soirée que présentait À Filetta à Lama. Le sujet était le même, les chants aussi, et c'était tout différent.
Je m'étais placée près de la porte latérale pour avoir un peu d'air. Un pilier me cachait une partie de l'autel. Quand ils chantaient, un lutrin masquait le visage des chanteurs. Je n'avais que le son, et, parfois, je voyais la main dansante de Jean-Claude qui montait vers le ciel.
J'ai choisi ce chant "A paghjella di l'impiccati" dont G. Rocchi a écrit les paroles et JC Acquaviva la musique, car il évoque un épisode tragique, assez proche de celui de l'histoire de Maria Gentile. Des jeunes gens avaient été torturés et pendus sous l'occupation française, à la fin du XVIIIème siècle.
Il y a dans ce chant l'empreinte de la désolation ressentie quelquefois dans l'écoute de la paghjella, incarnée par l'interprétation de Jean Claude Acquaviva et une harmonie douloureuse, incarnée par ceux qui accompagnent ce chant de mort et de deuil.
Cette tragédie nous touche encore car le chant la remémore et remémore avec lui toute l'histoire de cette île. Il devient l'expérience de la représentation d'un imaginaire commun, saisi dans la fulgurances de ces quelques minutes habitées. C'était un moment d'exception, celui où les artistes traduisent l'émotion, l'élaborent à un point de perfection tel que nous pouvons la faire nôtre.
Marie Ferranti
Vendredi soir, le groupe polyphonique A Filetta a donné le coup d’envoi du festival Sorru in Musica. Accompagnés par des cordes, sous la direction de Bertrand Cervera, ils ont créé un moment d’une rare intensité.
Par A.P. Publié le 22/07/2017 à 18:42
C’était une rencontre désirée depuis des années. A Filetta et le groupe Paris Classik dirigé par Bertrand Cervera se sont produits ensemble pour la première fois, vendredi soir.
Ils n’ont répété que quelques heures dans l’après-midi. Et pourtant, lors du concert, la magie a opéré instantanément.
Un moment unique
« On a pris beaucoup de plaisir à jouer avec eux. Les cordes et les voix on sait que ça fonctionne. Mais je dois dire que là, l’osmose a été très forte. », confie Jean-Claude Acquaviva d’A Filetta.
« Le concert c’est pas la répétition, c’est un moment unique. Ce qui est génial avec des artistes comme ceux-là c’est qu’on peut vivre ces moments-là. Il se passe quelque chose de nouveau. Et je pense que le public le ressent. », s’enthousiasme Bertrand Cervera, directeur artistique du festival Sorru In Musica.
Car c'est l'un des objectifs de Bertrand cervera : la vibration entre les gens. Dans l’église ultra comble de Vico, petits et grands ont littéralement été saisis par l'intensité du moment.
Une programmation exigeante dans un esprit de partage, c'est la devise de Sorru in musica.
Le festival se déroulera jusqu'au 30 juillet. Retrouvez le programme ici.
Source : http://france3-regions.francetvinfo.fr/
"On ne présente plus le groupe A FILETTA, cette formation qui fête ses quarante ans sait conjuguer dans sa musique à la fois la tradition et la modernité en cherchant à enrichir ce patrimoine vivant qu'est la tradition orale. Une belle formation et une bel engagement sur la diversité culturelle Corse."
La semaine dernière, dans le cadre du Φεστιβάλ Δημητρίων (Dimitria Festival), A Filetta a eu la chance de se produire à la Rotonda, à Thessalonique.
Ulysse sans terre, opéra vocal d'Orlando Furioso et A Filetta sur la scène du théâtre de Bastia.
Le classique d'Homère devient une parabole sur la guerre, et la difficulté de dompter le mal qui est en chacun de nous.
Les images de Silvio Siciliano (Cliquer sur les photos pour zoomer/dézoomer)
http://www.afiletta.com
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