Assister à un concert d'A Filetta, c'est à coup sûr être parcouru par une vague d'émotion qui vous saisit dès les premiers chants.
La
polyphonie du groupe trouve sa force dans la vie et l’émotion suscités
par le travail des timbres des voix de chacun de ses membres. Sons
gutturaux, musicalité nasale de certaines syllabes, mélange des
intonations... Tout l’art des chanteurs d’A Filetta se trouve renforcé
par une harmonie complexe qui est leur particularité.
Ce qui est extraordinaire avec ce groupe, c'est qu'on découvre toujours quelque chose de nouveau ou de différent dans leurs interprétations. Sumiglia et Ghmerto, qui sont au répertoire depuis des années, semblent composés de la veille tant les chanteurs y mettent de passion et d'intensité. Les quelques chants traditionnels sembleraient maintenant presque fades par rapport aux compositions de Jean-Claude, extrêmement fouillées sur le plan des harmonies et de la polyphonie : ce n'est souvent plus un chant à trois voix avec seconda, terza et bassu mais bien six voix avec des partitions différentes.
Le groupe se produit le plus souvent a cappella, mais il a aussi à son répertoire des chansons accompagnées par des instruments, avec le répertoire des disques Una Tarra Ci Hè (j'ai notamment souvenir d'un formidable concert à Propriano), et le récent Si di mè.
Son répertoire polyphonique comprend des extraits des choeurs de Médée, "Àndati", sélection de polyphonies traditionnelles, de créations et d'extraits de musiques de Bruno Coulais, des extraits de "Di Corsica riposu", Requiem composé pour le festival de St Denis, et de chants de la Semaine Sainte et de la Passion. Sans oublier quelques chants Géorgiens : Ghmerto, Makharia, Alilo, Kuldreli.
16 juillet
Nimbés
d'une lumière rouge, les yeux mi-clos, en chemises
chatoyantes et pantalons sombres, sept hommes forment un choeur, sur la
plus haute
marche, près de l'autel.Vision troublante, leurs silhouettes se
détachent
en ombres immenses sur une paroi de la cathédrale...
(...) Les voix chaudes et profondes des chanteurs s'élèvent et
emplissent
peu à peu la nef, où le public les écoute dans une atmosphère
recueillie.
L'un des membres du groupe entonne seul une complainte, la main posée
sur
l'oreille. Les autres l'accompagnent alors, de façon presque
imperceptible au
début.
Le murmure s'amplifie, et le chant gagne progressivement en puissance.
Le rythme
s'accélère encore et encore, et soudain, comme dans un souffle, tout
s'arrête.
Les applaudissements crépitent.
Nous sommes mardi soir (16 juillet 1991), à la cathédrale Saint-Jean
Baptiste, où le groupe "A Filetta" donne un concert de chants
polyphoniques,
organisé par le "Svegliu Calvese". La cathédrale est entièrement
remplie.
Après la "Messe des
vivants" et
"paghjelle", un ensemble de chansons corses, telles que "Paghjella de création"
ou "Castiglione", A
Filetta interprète une partie
"Chants et instrumentaux", au cours de laquelle ils jouent du violon,
de la cetera, du
tambour, des flûtes etr des percussions.
C'est ensuite la "Messe
des défunts"
annoncée par l'un des musiciens : "On dit d'une personne qui vit ses
derniers
instants qu'elle lutte contre la mort. En fait, elle lutte contre
quelque chose qui n'est
plus tout à fait la vie. Mais si la vie est une lutte, la mort n'est
pas une
défaite..."
Des chants forts et bouleversants résonnent alors dans la cathédrale.
Le
public, très ému, rappellera le groupe plusieurs fois et lui fera une
véritable ovation ! Un bel encouragement pour les chanteurs, qui se
produiront le
3 août à Conca, et à nouveau à Calvi le 11 à l'occasion
de "Citadella in festa".
Laurence LUCCHESI (dans Corse-Matin du 18 juillet 1991)
Cet article a été communiqué par Antoinette d'Angeli à Paul Parenti, qui a retrouvé des photos de la même époque et m'a fait suivre le tout. Un grand merci à tous les deux !
26 mars 1995 : mon premier concert d'A Filetta, dans le cadre évocateur de la Conciergerie.
19 octobre : La même année, nouveau concert parisien d'A Filetta, en l'église St Médard à Paris (5e). Je me souviens précisément de Ghmerto et de Sumiglia, et aussi de A Merula. Et U Lamentu di Ghjesu en rappel.
Concert
"Andati",
avec :
Makharia (chant d'amour géorgien)
L'Orme sanguigne (chant de la Passion du Cap Corse)
Paghjella (versu currente)
Kyrie (création)
L'Arditezza (Choeur 2 de Médée)
U Casticu (choeur 3 de Médée)
Libera Me (chant sarde d'Orosei)
Ghmerto (chant sacré de Géorgie)
Domine (messe des défunts)
U Sipolcru (création)
Caracolu di brame (extrait de Don Juan)
Tra i debbii maio (extrait de Don Juan)
L'anniversariu di Minetta (création du groupe
Tavagna)
Cose viste (création sur un texte de Filippini)
Sumiglia (création)
Les chanteurs sont sept, avec Jean
Antonelli.
-
10
décembre :
Théatre
du
Palais
Royal
21 juin : Fête de la Musique à Paris dans les jardins du Conseil Régional. Textes lus par Bernard Giraudeau et Jane Birkin, puis musiques de films de Bruno Coulais.
27 juin : Concert au Trianon pour la sortie d'Intantu
17 septembre : Rencontres polyphoniques à Calvi.
A Filetta
présentait son répertoire
de créations sacrées "Ponte sacru", avec :
L'orme
sanguigne
Ghmerto
A sintenza
Stabat Mater
A' l'alivetu
U Sipolcru
U cantu di l'acqua
Beati
Dies irae
Meditate
Benedictus
U Lamentu di Ghjesù
Particulièrement remarquables les
nouvelles créations : un Dies Irae d'une douceur
étonnante et le
Meditate sur un texte extrait de Se questo
è un uomo de Primo
Levi.
3 octobre : A Filetta chez nous ! Concert à St Etienne d'Issy-les-Moulineaux
4 octobre : Le lendemain, on recommence au théâtre de Boulogne-Billancourt, cette fois avec micros.
15 août
:
Paimpol, Fête du Chant de
Marin
En
pleine crise
des intermittents du spectacle,
un concert dans des conditions inhabituelles pour A Filetta dans
l'animation du port
(quelques sirènes de bateau pas toujours dans le ton ! ). Après
quelques
difficultés de réglage de sono, A Filetta présente :
Makharia
A Sintenza
Paghjella
Kyrie
L'Arditezza (choeur 2 de Médée)
U Casticu (choeur 3 de Médée)
U Furore (choeur 4 de Médée)
Ghmerto
Miserere
Dies Irae
U Sipolcru
Tra i debbii maio (extrait de Don Juan)
Exorcismus
La folie du cardinal
Sub Tuum
Monodie
Meditate
Sumiglia
Beati en rappel
2
décembre :
Rungis
14 décembre : Eglise St-Chrysole de Comines (Belgique)
31
janvier : Mille e Muse à St
Germain-des-Prés
Ce lundi 31 janvier, A Filetta donnait le premier de ses deux concerts exceptionnels à Paris. Ces concerts, intitulés « Mille e muse, les 10 000 jours d’un chant » étaient organisés en l'église Saint Germain des Prés, pour les 10 000 jours du groupe créé en 1978.
Le concert d'environ 1 heure et demie était composé de 5 parties :
Ouverture, habituelle depuis quelque temps, avec Makharia. Ce chant géorgien chanté tout en douceur et en retenue installe d'emblée le climat ; intensité et ferveur.
Le concert continue avec une Paghjella puis le récent Kyrie. La première partie se termine avec U Lamentu di Maria, que je n'avais plus entendu en concert depuis une dizaine d'années. Un grand moment.
La deuxième partie du concert était consacrée aux magnifiques chœurs de Médée composés par Jean-Claude sur le texte de Sénèque : L'Arditezza, U Casticu, U Furore. Géant !
Troisième
temps
du concert, le plus grave
: il commence par le célèbre chant géorgien Ghmerto,
suivi
par un époustouflant Rex, créé pour le Requiem du
festival de
St Denis 2004. Le magnifique Dies Irae au
répertoire depuis 18 mois environ
suit et pour finir le chant de la Passion U
Sipolcru.
Changement de climat avec la 4e partie consacrée à la musique de Bruno Coulais. Quatre extraits de musiques de films auxquelles a participé le groupe : E Baioncule de Don Juan, deux extraits d'Himalaya, La colère de Karma et Le lac, et enfin Gloria du « Libertin ». Dans ce registre différent, la virtuosité était davantage mise en avant : enchevêtrement des voix dans E Baioncule, rythme soutenu de Gloria, performance vocale de Jean-Claude et Paul dans Himalaya.
Pour clore le concert, A Filetta a choisi tout d'abord Figliolu d'ella, composition récente pour le Requiem de St Denis avec en trio Paul, Jean-Luc et Jean. Meditate sur le texte d'introduction de « Si c'est un homme » de Primo Levi, puis le récent Pater Noster du Requiem et conclut comme à l'accoutumée par Sumiglia. Le public enthousiaste obtient un premier rappel : Beati puis un second : Exorcismus.
En conclusion, une magnifique soirée Malgré le froid (le chauffage de l’église était coupé pour raisons d’acoustique), le public serait resté une heure supplémentaire !
Comme l'écrit Bouziane Daoudi dans Libération, "Il est temps que le public du continent rende hommage à ce chant généreux, fraternel, profane et sacré qui fait la réputation d'A Filetta."
25 mars : Concert au Kremlin-Bicêtre
Programme rigoureusement identique au Kremlin-Bicêtre...
30 mars : Concert à Montrouge
... et à Montrouge 5 jours plus tard, mais sensations toujours différentes.
27 mai : Concert à la Vieille Eglise de Puteaux
Dans
la
canicule de cette fin de printemps,
programme presque entièrement composé de chants de la Passion pour A
Filetta privé de
Jean.
29
août : Concert à
Calvi |
Avant l'ouverture des 17es Rencontres, A Filetta retrouvait Jean et la Cathédrale St Jean-Baptiste pour un concert de rentrée. Après Makharia et Kyrie, la première partie se termine avec U Lamentu di Maria. La deuxième partie du concert était consacrée aux chœurs de Médée L'Arditezza, U Casticu, et U Furore. Le troisième temps, consacré aux chants de la Passion, est composé de Ghmerto, du Rex créé pour le Requiem du festival de St Denis 2004, de l'Offertorium de Sermanu et enfin de U Sipolcru. |
Quatre extraits de musiques de films de Bruno Coulais : E Baioncule de Don Juan, deux extraits d'Himalaya, La colère de Karma et Le lac, et enfin Gloria du « Libertin ».
Pour clore le concert, une Paghjella suivie de Figliolu d'ella en trio avec Paul, Jean-Luc et Maxime, du Pater Noster du Requiem et conclut par Sumiglia. Et en rappel La folie du cardinal (Exorciso Te).
Le groupe est visiblement heureux d'être là, la cohésion vocale est parfaite.
1er
octobre : A Filetta chante
« Médée » au Musée du Louvre
Dans la programmation de cette Nuit blanche, le
« off » est loin d’être
« out ».(…) Le Musée du Louvre est ouvert toute la
nuit, tandis que la cour Marly résonne à intervalles réguliers des
chœurs de la Médée de Sénèque, chantés par le
groupe de polyphonies corses A Filetta. Sous la verrière, quelque 200
personnes
tendent l’oreille, car les chanteurs ne sont pas sonorisés, et la
rumeur
vient par vagues. Mais la magie opère, et chacun, main en conque sur
l’oreille et bras amarré à la taille de l’autre, vibre du chant
qui monte. Cette communion éphémère est une des vertus de la Nuit
blanche parisienne. (Le Monde daté du 4
octobre).
Ma nuit blanche avec A Filetta
Effectivement,
les conditions
d’écoute n’étaient pas excellentes, le va-et-vient incessant
des visiteurs générant un fort bruit de fond. Les chanteurs obligés
de hausser quelque peu leur voix ont souffert.
Mais quelle merveille d’entendre enfin, pour ceux qui n’ont pas
assisté aux représentations de la pièce mise en scène par
Jean-Yves Lazennec, l’intégralité des Chœurs de
Médée !
Énorme
performance vocale de tous les
chanteurs sur des chants à l’écriture très complexe tant sur
le plan mélodique que sur le plan harmonique. La possibilité
d’entendre
l’intégralité de l’œuvre met en évidence la
construction géniale de ces chants, L’Invitu
rappelant par petites
touches chacun des autres chœurs.
Le génie d’écriture de Jean-Claude Acquaviva, qui s’est
confirmé depuis avec entre autres œuvres le Requiem,
se manifestait
déjà en
1997...
Le groupe est intervenu à 4 reprises :
- la première fois, pour chanter le chœur I, L’invitu
(qui dure
pas moins de 16 minutes) et le chœur IV, U Furore ;
- dans un deuxième temps, l’intégralité du chœur II
L’Arditezza et l’extrait du chœur II U
Casticu connu par
le disque ;
- le troisième temps était consacré une nouvelle fois au chœur
I et à L’Arditezza en version courte ;
- enfin, le concert s’est achevé par U Casticu dans
son
intégralité et par U
Furore.
27 novembre : Voix sacrées du monde à Bulle (CH)
Photo
: Monique PACAUT
Photo
:
Françoise COULOMB
|
16
décembre
:
Carnoux (13)
Nous n'y étions pas, mais Françoise
si
!
http://www.afiletta.com
Pour joindre directement A Filetta :
Contact A Filetta :
contact.afiletta@gmail.com
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Parole : Les mots d'A Filetta (interviews, entretiens…)
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