U Cantu di e Donne - Polyphonie Corse au Féminin
Né en 1998, le groupe ISULATINE réunit Antoinette d'Angeli, Elisabeth Andreani et Letizia Giuntini. Ces trois jeunes femmes issues du jazz ou du chant traditionnel (Letizia a vécu toute son enfance à Lumio à côté du Carubbu cher à A Filetta)… ont déjà chanté ensemble dans différentes formations (Anghjula Dea) autour d'une même passion pour le chant.
Comme le laisse présager le nom du groupe (Isula+latine), leur répertoire témoigne d’une volonté d’ouverture et se compose d'une palette de chants d'horizons très différents.
Né de la passion commune pour le chant, le groupe vocal ISULATINE fait partie des formations musicales qui représentent avec force la sensibilité du chant polyphonique corse au féminin. Interprétant un répertoire où l’on peut entendre des morceaux traditionnels, c’est surtout l’univers de la création qui prédomine lors de leurs différentes prestations.
Cet éclectisme voulu et cultivé est omniprésent dans leur premier album « Sogni d’Aprile ». Avec, à leur actif, un grand nombre de scènes en Corse, cette formation est aussi l’ambassadrice de la culture insulaire avec de multiples prestations, au Tremplin des Polyphonies dans le Béarn, au Festival de Musique de Toulon, au Festival varois du Revest, en Espagne au Festival Emociona !!! Mujer et Los Sonidos de la Biodiversidad, et en Ariège au Festival Voix de nos régions.
"Découverte du Printemps de Bourges" 2005 représentant la région Corse et invité vedette du grand festival Breton Kan Al Loard , le groupe ISULATINE est aujourd’hui une formation en devenir, mais déjà décrite comme une valeur sûre de la tradition polyphonique Corse, assurant ainsi sa pérennité. D’un public curieux aux inconditionnels infiniment respectueux, ISULATINE a gagné les cœurs.
Paulu Santu PARIGI
Leur album "Sogni d’Aprile" enregistré en avril 2003 contient 14 titres, des créations en langue corse et des chants traditionnels d'ici ou d'ailleurs (un gospel, deux chants géorgiens, paghjelle, nanne).
Ces chants se veulent un regard sur la société d’aujourd’hui. Une place toute particulière est faite aux enfants au travers des "nanne" (berceuses : A Richezza, Nannina la mia diletta, Dormi per pena) mais aussi des créations comme "Aprile" relatant la naissance de Lena, la fille d’Elisabeth, "Figliolu di guerra".
"Notre attachement envers notre terre se traduit par l'ensemble de l'album, voulant ainsi, en toute humilité, créer un lien fort entre notre tradition, des chants qui seront toujours ancrés en nous et une créativité constante en langue corse".
Un groupe à découvrir..
A noter : Pascale Landolfini s'est jointe au trio en 2005 et Marilyne Pierucci a remplacé Letizia en 2006.
On a pu les entendre fin 2005 au Cabaret de RCFM chantant notamment Donne corse avec Anna Rocchi: un régal !
Les chanteuses :
Antoinette d'Angeli
Déjà une très grande carrière derrière elle puisqu’elle se produit fréquemment en tant que chanteuse de jazz, elle s'intéresse à la polyphonie. Elle décide alors de tenter l'aventure avec la formation Anghjula Dea qui a représenté la Corse au Printemps de Bourges en 1997. Elle s'occupe dans le groupe Isulatine de la majeure partie des arrangements ainsi que de la composition de plusieurs musiques.
Antoinette a quitté le groupe en 2017.
Elisabeth Volpei Parigi
La passion à l'état pur ! Une immersion dans le chant traditionnel l'a portée sur scène pour animer certaines soirées, puis elle suivra le même chemin qu'Antoinette en faisant partie de la formation Anghjula Dea. Elle sera aussi avec elle à l'initiative de la création du groupe Isulatine, où elle composera un grand nombre de musiques. Une passion qu’elle fait partager à la jeunesse par son action pédagogique.
Pascale Landolfini
La voix toujours fraîche et un sourire radieux. Au-delà de cette image de bonne humeur et de sérénité, elle possède une très grande connaissance, une excellente maîtrise de la langue Corse. Au quotidien elle offre la possibilité aux enfants de partager ce plaisir par son travail d’enseignante. Membre de la chorale "Voce Latine". Son engagement culturel pour le chant corse l'amènera tout naturellement à rejoindre la formation Isulatine.
Pascale a quitté le groupe
Maryline Girard Pietrucci
Maryline Pietrucci a succédé à Letizia Giuntini.
Comme Pascale, chanteuse du groupe Voce Latine (Diana Di l'Alba) et arrivée depuis peu au sein du groupe, elle exprime douceur et gaité dans un timbre de voix presque enfantin . Elle détient une maîtrise naturelle du chant polyphonique.
Laure Degiovanni a récemment rejoint le groupe, ainsi que la guitariste Sandrine Luigi (remplacée par Jimmy Ronchi).
Février 2007 : Le deuxième CD d'Isulatine est en préparation..
Paru le mardi 17 juin 2008 dans Corse Matin :
Isulatine sème une graine de féminité au cœur de la polyphonie corse
Photo : DR
Deuxième album pour le groupe vocal féminin, qui profite pleinement de l'arrivée de Pascale Landolfini et de Maryline Pietrucci aux côtés d'Elisabeth Andreani et d'Antoinette d'Angeli.
Quatre visages, quatre parcours artistiques, quatre timbres de voix pour aboutir à une émotion, une vibration qui fait battre le coeur du public à l'unisson depuis neuf ans. Et le groupe Isulatine, qui a choisi de décliner la polyphonie exclusivement au féminin, n'a pas fini de surprendre. Certaines chanteuses sont parties, d'autres sont arrivées, mais la magie opère toujours sur le même mode sensible et troublant. Démonstration, début juillet, avec un album intitulé Sumena amore.
« Notre premier disque, Sogni d'Aprile, remonte à 2003. Nous avons pris notre temps, mais ce nouvel album constitue une étape importante. Il a été réalisé de façon beaucoup plus professionnelle que le précédent et, surtout, il est le reflet d'une maturité », observe Elisabeth Andreani, membre d'Isulatine depuis l'origine, avec sa copine Antoinette d'Angeli, au remarquable parcours jazzy.
L'arrivée récente de Pascale Landolfini et de Maryline Pietrucci au sein du groupe, après une expérience commune au sein de la chorale Voce latine, n'a en rien freiné l'envie de proposer un album entièrement tourné vers la création. Au contraire, même. Enthousiastes, parfaitement armées pour se livrer à l'exigeante pratique du chant a capella, elles apportent une couleur nouvelle au répertoire vocal d'Isulatine.
« Elisabeth et Antoinette avaient ce séduisant projet de privilégier la création, sans renier pour autant la tradition dans laquelle notre démarche artistique est ancrée. Quoi de plus motivant que de montrer d'où on vient et jusqu'où on peut arriver ? » remarque Pascale Landolfini, qui reste impressionnée par le travail des auteurs et des compositeurs ayant collaboré à la réalisation de Sumena amore.
Amantes, mères et rebelles
Côté textes, Isulatine a une nouvelle fois bénéficié de l'inspiration du poète Paulu-Santu Parigi et de contributions signées Jean-Claude Acquaviva et Mattea Casanova. Pour le chant, Elisabeth Andreani et Antoinette d'Angeli ont assuré la plupart des compositions, sans pour autant se priver du talent d'un Jacques Nobili ou d'un François Paolini. Pour, au final, proposer douze titres qui sonnent comme un hommage à la femme, sous toutes ses facettes, à la fois amante, mère et parfois rebelle.
« Le soutien financier conséquent de la collectivité territoriale et du département de Haute-Corse nous a permis d'enregistrer dans des conditions idéales, chez Jean-Bernard Rongiconi, au studio L'Angelina de Valle di Rustinu », tient à souligner Elisabeth Andreani. Un confort que les quatre amies ont mis à profit pour s'éclater, au point de proposer un bonus qui surprendra leur public, à travers un titre remixé, et une pochette d'album très classe, qui fait l'impasse sur les éternels paysages insulaires...
A découvrir de toute urgence d'ici trois semaines, au moment où Isulatine aura déjà repris la route pour faire entendre u cantu di e donne aux quatre coins de l'île et sur le continent (voir par ailleurs).
Sébastien Pisani
Sortie mi-juillet 2008
Le mercredi 23 juillet 2008 - 18 heures
Dédicace du nouvel album
par les chanteuses du groupe chez Black And Blue
Place de la Porteuse d’Eau - 20260 CALVI, Tél. : 04 95 65 25 8
ASSOCIATION « ISULATINE Chez Paulu Santu PARIGI - SANTA LUCIA DI U MERCORIU
Tél. : 06.08.76.22.17 Mail. : pauluparigi@aol.com
Antoinette d’ANGELI Tél. : 06.13.08.69.36 Mail. : cantisulatine@wanadoo.fr
Le site d'Isulatine a vu le jour le 15 août 2006. C'est ici :
Les dates de concerts du groupe ISULATINE ici.
Le compte-rendu de leur concert à Bourges en 2007 ici
Isulatine à l'Oratoire de Calvi le 7 juillet 2009
Lien vers extrait vidéo et un autre ici.
Retrouvez ou découvrez Isulatine à travers ce reportage :
http://videos.tf1.fr/jt-we/les-polyphonies-feminines-7422880.php
Né de la passion commune pour le chant, le groupe vocal ISULATINE fait partie des formations musicales qui représentent avec force la sensibilité du chant polyphonique corse au féminin. Si leur répertoire comprend des morceaux traditionnels, c’est surtout l’univers de la création qui prédomine lors de leurs différentes prestations en Corse et sur le continent. Une histoire qui a débuté au printemps de Bourges en 2005. Le groupe ISULATINE est aujourd’hui une formation décrite comme une valeur sûre de la tradition polyphonique Corse. D’un public curieux aux inconditionnels, les voix du groupe touchent les coeurs et racontent une île riche de ses traditions et résolument tournée vers le partage. Pari(s) sur la Corse est allé à leur rencontre.
Pouvez-vous vous présenter ?
Je m’appelle Elisabeth Volpei Parigi et je fais partie du groupe ISULATINE. Antoinette D’Angeli, Pascale Landolfini, Maryline Pietrucci et moi même formons le groupe. La guitariste classique Sandrine Luigi nous a rejoint il y a un an.
Quand a débuté l’aventure Isulatine ?
Le groupe est né en 1998. Antoinette et moi faisions partie d’un groupe précédent nommé Anghjula Dea. Nous avons voulu avoir une autre démarche, plus créative. C’est ainsi qu’est né Isulatine, sous la forme d’une association ayant pour but de mettre en avant notre langue, à travers la poésie, le chant. Paulu Santu Parigi en est le président.
Quels sont vos parcours respectif ?
En Corse, dans toutes les familles il y a des chanteurs, des chanteuses…tout du moins des personnes qui baignent dans un milieu culturel très présent où la langue et la tradition ont une importance primordiale. Alors même si par la suite on peut avoir des influences extérieures, des affinités avec un style de musique en particulier, le socle familial reste d’une extrême importance. Cela dit si certaines ont suivi un parcours purement traditionnel à travers l’apprentissage de monodies et de polyphonies, d’autres se sont ouvertes au jazz ou au classique. Ainsi Antoinette apporte le piment du rythme jazzy, Pascale la précision de la poésie parlée et chantée, Maryline et moi, la rusticité de nos terres et Sandrine, le savant mélange de la tradition et du classique.
Pourquoi le nom Isulatine ?
Le nom du groupe a été inventé par Paulu Santu. Antoinette et moi nous sommes de suite retrouvées dans cette identité. ISULATINE est la contraction de deux mots, ISULA et LATINE : ÎLE et LATINE. L’île, celle que l’on porte dans notre cœur et l’appartenance à la latinité.
Quelle est votre principale source d’inspiration ?
C’est notre terre et ce qui nous semble être nos valeurs. À partir de là les déclinaisons sont infinie : la nature, l’enfance, l’amour d’une mère, d’une femme. La Vie !
Le style d’Isulatine c’est surtout cette force et cette passion communes qui nous animent et puis l’originalité
Nous avons voulu nous inscrire dans notre paysage culturel en respectant ce que nos anciens nous ont transmis et en éclairant notre parcours par la création. Des poésies écrites pour la plupart par Paulu Santu mais aussi par Pascale et d’autres poètes de notre île, mises en musique par Antoinette, Maryline et moi-même, arrangées pour la guitare par Sandrine, accentuent une sensibilité féminine bien présente en chacun de nous.
Justement la polyphonie est plutôt un chant masculin ?
Ou plutôt « a paghjella », ce chant de berger à trois voix, présent depuis des siècles sur notre terre. Alors oui « a paghjella » est un chant d’hommes avec une ligne mélodique particulière composée d’une seconde, la voix principale, d’une ou plusieurs basses et d’une tierce la haute. Mais elle fait quand même partie de nous. Et au début nous nous sommes exercées à cet exercice difficile pour créer nos propres polyphonies. Je vous répéterai ce que nous entendons au sortir de nos concerts. La comparaison avec les groupes d’hommes parait inévitable et pourtant elle est vite effacée et laisse place à ce que nous voulons exprimer : une émotion, reflet de notre féminité et de notre engagement
Les groupes « masculins » ont tout de suite aimé notre démarche
Les groupes « masculins » ont tout de suite aimé notre démarche parce que je pense que nous chantons comme des femmes et non pas comme des femmes qui voudraient copier des hommes ! Ils sont d’ailleurs nombreux à nous solliciter pour leur festival ou pour partager des concerts.
Comment voyez-vous la femme corse d’aujourd’hui ?
La femme corse d’aujourd’hui est déjà celle d’hier. Elle a toujours été celle qui dirige et qui est à la tête de son foyer dans le respect de sa famille. Le petit plus est que maintenant elle n’hésite pas à se mettre sur le devant de la scène et les hommes en sont fiers.
3 mots pour définir la Corse actuelle ?
Contraste, force, volonté.
Est-ce cette Corse que vous chantez ?
Nous chantons la Corse qui nous déçoit, qui nous émeut, qui nous passionne mais que nous aimons de toute façon.
Se produire en dehors de la Corse est une chance pour partager la passion de notre terre
Lorsque nous avons la chance et l’opportunité de pouvoir nous produire ailleurs, nous le faisons avec grand plaisir afin de partager notre passion et faire découvrir un petit bout de notre terre, peut être une autre facette de cette île riche de son histoire et de ses traditions. Chaque groupe apporte quelque chose de différent et nous espérons toujours qu’une fois les petits bouts mis ensemble comme dans un puzzle, les personnes peuvent découvrir ou redécouvrir une terre sur laquelle ils auront envie d’en savoir plus.
Partager pour faire comprendre ce qui anime notre engagement
Pour cette raison, nous alternons la voix chantée en langue corse et la voix parlée en langue française de manière à ce que les spectateurs puissent ressentir l’émotion, entendre combien notre langue est belle et comprendre notre démarche et ce qui anime notre engagement. Afin d’aller plus loin dans le partage, nous proposons lors de nos tournées, des stages d’apprentissage de nos chants traditionnels et créatifs. La satisfaction d’accueillir des personnes sensibles et ouvertes à notre culture et de transmettre, comme nous pouvons le faire chez nous auprès d’adultes mais aussi d’enfants, nous ravit et nous fait croire en un avenir de respect de ce qui est inconnu.
Combien d’albums avez-vous produits ?
Nous avons produit deux albums : Sogni D’aprile (rêves d’avril) et Sumen’amore (sème l’amour) qui sont essentiellement « a capella ».
Parlez nous du festival que vous avez initié «Femin’arte» ?
Nous sommes toujours dans le partage et la mise en valeur de talents féminins. Nous avons donc initié un festival depuis maintenant 7 ans, de voix de femmes « Femin’arte » qui se déroulera les 7, 8 et 9 août 2015 avec à l’honneur cette année essentiellement du chant et les voix d’artistes féminines d’ici et d’ailleurs. La démarche affichée est la volonté d’inscrire ce festival comme incontournable même si nous n’avons pas choisi la facilité en nous produisant dans des petits villages d’une région du centre Corse, le Boziu. Notre propos est d’offrir nos spectacles aux personnes qui vivent dans nos montagnes et pourquoi pas d’attirer ceux de la plaine !
Quelles sont vos prochaines dates de concert ?
En Août : 7, 8, 9 Femin’Arte (Erbaghjolu / Sta Lucia / Sta Andria), 18 Calvi, 25 Pigna, 28 Purtichju. En Septembre, 25 Bastia. En Octobre, 29 Bunifaziu. En Décembre, 2 et 3 Domaine de Murtoli
Des projets à venir ?
Nous avons en projet un album qui sera un mélange de chants « a capella » et de chants accompagnés de la guitare classique qui, pour nous, est plus la cinquième voix du groupe que l’accompagnement d’un instrument de musique. Nous travaillons également sur une œuvre poétique avec un groupe corse et un groupe sarde ayant pour thème la femme en Méditerranée. Et nous avons des projets de tournées aussi en France métropolitaine et en Italie avec des stages.
12/12/2019
Le groupe Isulatine aura le plaisir de vous le présenter lors d'un premier concert le 28 décembre dans l église de Riventosa.
Et elles seront présentes le 22 décembre au marché de Noël de Prumitei pour une séance de dédicaces.
L'album sera en vente à ce moment là !
07/01/2020
Nouvel album '' Tesse'' disponible depuis ce matin sur les plateformes de téléchargement !
01/10/2020
Vendredi 11 septembre, le groupe polyphonique corse, Isulatine s’est produit en concert à Pigna. Un groupe composé de trois femmes et d’un guitariste, qui souhaite partager un message d’amour. Tisser des liens qui leurs semblent essentiels, c’est le but de leur nouvel album « Tesse », qui a été présenté ce soir-là.
Un message féminin qui a permis aux chanteuses de devenir marraines de la nouvelle association « Sœurs de Combat, même pas peur » regroupant des personnes ayant ou ayant eu un cancer. Des chansons qui reflètent l’image que l’association a voulu partager.
Contacts : Association « Soeurs de Combat, même pas peur »
mail : soeursdecombat2a2b@gmail.com
Page Facebook : Soeurs de combat - Même pas peur -
Interview de Marylène Bellion : Présidente de l’association « Soeurs de Combat, même pas peur ».
Interview d'Isulatine : Groupe polyphonique corse.
Dernier volet de la série de reportages sur les femmes corses au journal de 13 heures de TF1 ce jeudi avec les chanteuses du groupe Isulatine. Des femmes attachées à leur terre, aux traditions, à la transmission et qui ont accepté de partager leur métier, leurs convictions et d'ouvrir leur cœur face à la caméra
Une histoire de transmission. Un mot féminin qui caractérise de manière naturelle sa propre définition. La première transmission se fait à travers la mère, qui porte un enfant déjà à l'écoute du monde extérieur. Une mère qui donne la vie et qui transmet les premières sensations à ce nouvel être, quel qu'en soit le genre. La transmission s'acquiert et se poursuit ensuite dans les valeurs, dans les actes, dans la passion.
"Il faut s'investir totalement dans ce que nous réalisons, analyse Élisabeth Volpei Parigi, enseignante à Corte, chanteuse et agrumicultrice. Il faut donner quand on aime quelque chose, on en ressort grandi, heureux. Quand une femme s'épanouit dans ce qu'elle vit, elle peut ensuite distribuer autour d'elle ce bonheur."
Culture et traditions
À travers leurs choix de vies personnelles et professionnelles, les chanteuses du groupe Isulatine se retrouvent dans ces valeurs de partage. Trois femmes, de trois générations différentes, attachées à leur terre, à leurs racines, regroupées autour d'un même attrait pour la culture et la tradition.
"Par le chant et par nos métiers, on transmet, explique Maryline Girard-Pietrucci, également dans l'éducation auprès des plus jeunes à Loretto-di-Casinca. Le chant fait partie de la culture corse, fait partie de nous aussi. On a eu envie de faire évoluer ce chant corse, on y a mis une certaine féminité, et nous avons voulu partager tout ça avec ceux qui nous écoutent."
Des chants corses traditionnellement entonnés pour les bons et les mauvais moments de la vie, portés majoritairement en public par des hommes, notamment à travers les polyphonies.
"La paghjella est une phrase mélodique compliquée pour les femmes, reprend Élisabeth. C'est un chant d'hommes, mais nous essayons d'y mettre une certaine féminité. Nous ne sommes pas là pour imiter les hommes, mais faire connaître ce chant qui fait partie de nous-mêmes."
Les trois chanteuses se retrouvent à l'école de musique et de chant de Folelli pour s'exercer et affiner leur répertoire musical. Laure Degiovanni, benjamine du groupe à la voix prometteuse, est aussi professeure de chant dans l'établissement. "Nous accueillons les enfants dès trois ans pour de l'éveil musical, on continue ensuite sur du chant collectif pour les enfants, du chant individuel pour les adultes et une chorale de femmes dont les cours sont dispensés par Élisabeth. Donc on reste ensemble tout le temps, même dans notre travail."
Des moments féminins
Si sur l'interprétation de la paghjella, les chanteuses ont dû faire, en quelque sorte, leurs preuves face aux hommes, il existe d'autres chants traditionnels, portés par les femmes, liés à l'éducation et à la transmission. "Il ne faut pas oublier qu'il y a aussi les berceuses dans la tradition, ajoute Élisabeth. Ce sont des chants interprétés aux enfants par la maman ou la grand-mère au pied du lit. Je pense que c'est une histoire de moments, plus qu'une éducation féminine ou masculine. Ce moment féminin va perdurer pendant longtemps durant l'enfance, mais après je pense aussi que le papa va prendre le relais. Notamment sur les chants de jeu, les chants d'enfant."
Un lien à la culture, aux racines, transmis d'abord par les mères à leurs petits qui le transmettront à leur tour à l'âge adulte.
Petru, une guitare en mains, chante régulièrement avec sa mère, Maryline, en langue corse. Une fierté pour la maman de voir son fils imprégné de cette culture musicale. "J'ai transmis ce que moi j'aime. Après il en fera ce qu'il veut. Mais au moins, c'est ce qui le construit et j'en suis fière."
Dans l'interprétation, comme dans l'écriture, ces militantes culturelles assument et privilégient leur condition. Elles mettent aussi en avant cette terre qui leur est chère à travers son histoire. Dans leur dernier album, l'un des titres écrit par Paulu-Santu Parigi est consacré à Danielle Casanova, figure insulaire de la Résistance. Les chanteuses ont choisi d'illustrer cette chanson d'un clip vidéo tourné à Ventiseri fin janvier. "C'est très important pour nous car c'est une femme qui a été là surtout pour faire le bien, raconte Élisabeth. On a raconté une histoire à partir de lettres qu'elle écrivait à sa maman et que l'on a retrouvées. Elle parle aussi beaucoup des paysages de la Corse et plus précisément des calanche de Piana. On parle de la femme, on parle de la terre, mais elles ne font qu'une."
Et Maryline d'ajouter que "la Corse a une identité forte, par plusieurs aspects. C'est aussi ça qu'on essaye de faire ressortir. Cette île est à la fois calme et forte, comme les femmes. Tout simplement".
D'une seule voix, Laure, Maryline et Élisabeth perpétuent cette tradition de transmission avec leur sensibilité de femmes. Plus qu'un engagement, c'est une passion qu'elles partagent et portent au quotidien dans leurs métiers, dans leurs vies privées et publiques.
Des femmes de caractère, créatives et libres de vivre, avec modernité, les coutumes immuables de cette terre qui leur ressemble.
Un reportage proposé par Patrice Roubaud et Philippe Pelletier, diffusé au journal de 13 heures de TF1 ce jeudi 27 janvier.
En savoir plus
Blog : Isulatine
Page Facebook : Isulatine
Crédit photos : Olivier GOMEZ
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