Préfecture de la Haute-Corse, Bastia est la deuxième commune de Corse en nombre d'habitants (44 355 habitants en 2015).
Depuis 2000, Bastia possède le label « Ville d'Art et d'Histoire ».
Organisée sur un axe nord-sud relativement étroit, au flanc de la Serra di Pïgno, Bastia s'est développée le long de sa façade maritime.
Le Vieux-Port, qui offre une bonne protection naturelle contre les aléas météorologiques de la Méditerranée, a été au cœur du développement initial de la ville (Terra Vecchia) qui n'était à l'origine que la marine de Cardo. La partie haute, « Terra Nova », enserre la citadelle génoise ( « bastiglia ») qui est à l'origine du nom de la ville.
Le centre névralgique de la ville est la place Saint-Nicolas. Cette immense place (300 m sur 90) ombragée de platanes et de palmiers s'ouvre sur la mer. Au nord, on peut voir le kiosque du sous-marin Casabianca, symbole de la Résistance corse. Échappé de la rade de Toulon en novembre 1942, il effectua ensuite la liaison entre l'île et l'Algérie dans le cadre de la mission secrète Pearl Harbour et connut de nombreux succès militaires. La tourelle est dorénavant placée sur un socle, au bas de la place Saint-Nicolas, face au port de commerce et à la mairie.
En soirée, les terrasses des cafés sont noires de monde.
La rue Napoléon mène au vieux port, passant devant l'Oratoire Saint-Roch puis la chapelle de l'Immaculée-Conception, bâtie en 1611 par la confrérie de l'Immaculée-Conception de Bastia. Le Parlement anglo-corse s'est réuni ici de 1794 à 1796. Remaniée en 1763 et 1806, la chapelle présente des décors remarquables : voûte peinte au XIXe siècle et murs tendus de velours. Dans sa sacristie-musée, nombreuses pièces d’art religieux du XVe siècle et XIXe siècle provenant de sanctuaires de la ville.
L'une des principales places de la vieille ville est la place du Marché, qui abrite un marché du matin et la grande église Saint-Jean-Baptiste, l'un des monuments les plus emblématiques de la ville de Bastia.
Dominant le Vieux-Port, elle fut construite à partir de 1583. Trop petite pour accueillir les fidèles, elle fut démolie au milieu du XVIIe siècle pour faire place à un nouvel édifice. Dédiée à Saint Jean-Baptiste, elle arbore une haute et noble façade classique, en grande partie cachée par les immeubles voisins, et un intérieur baroque du XVIIIe siècle. Cette église possède en outre un mobilier remarquable, tels qu'orgue, chaire et tableaux de la collection du cardinal Fesch.
En sortant par la rue Saint-Jean, on peut voir quelques exemples de "street art" bastiais.
Avant d'aller voir le vieux port, on peut aller découvrir, en haut de la rue de Carbuccia, un escalier monumental ouvrant sur une façade en jaune, sobre avec deux saints dans leurs niches. C'est l'église Saint-Charles Borromée, l'une des plus anciennes de la ville, car elle fut fondée en 1635 par les jésuites sous le nom de Saint-Ignace en référence à saint Ignace de Loyola. Après le départ des jésuites au moment où la Corse devint française, la confrérie de Saint-Charles s'y installa. Aujourd'hui restaurée, elle n'a pas fini de livrer ses secrets, des ossements ayant été découverts dans une crypte inconnue découverte sous la nef.
A droite de l'église en sortant, une curiosité, la maison Bronzini de Caraffa, du nom d'une vieille famille bastiaise qui hébergea en 1741 le duc de Würtemberg pendant son séjour en Corse.
Au cœur de Bastia, le vieux port de Bastia porte en lui l'histoire et le patrimoine de la cité. Surplombé par la citadelle et l'église Saint-Jean-Baptiste, le vieux port est un quartier vivant et populaire.
La reconstruction du Vieux-Port de Bastia, détruit lors de la seconde guerre mondiale, posait des problèmes de topologie et d'urbanisme insurmontables, mal résolus par les projets qui se succédèrent pendant une dizaine d'années. C'est alors que Fernand Pouillon fut appelé pour le réaménagement du quartier. Cependant, l'immeuble Pouillon situé sur le Vieux port serait «abusivement attribué» à Pouillon, et serait en fait l'œuvre de Louis de Casabianca et de Louis Cipriani. Selon François de Casabianca, &laqio; Le seul mérite de M. Pouillon aura été de choisir le projet qui s'harmonisait le mieux avec le contexte du Vieux Port, parmi les quatre projets en concurrence. Il avait été sollicité sur proposition d'une Bastiaise travaillant au Ministère de la Reconstruction, Mme Sialelli, qui a joué un rôle crucial dans l'intégrité architecturale du Vieux Port.»
On peut pénétrer dans l'enceinte de la citadelle par l'escalier qui monte vers le jardin Romieu.
Après avoir traversé le jardin, on pénètre dans la citadelle par la porte principale pour découvrir l’ancien palais des gouverneurs génois, en partie occupé par le musée de Bastia, rénové en 2010, qui a succédé au musée municipal d'ethnographie Corse. Ancienne forteresse appuyée au donjon et agrémentée d’un campanile du XVIe siècle, le palais des gouverneurs monte une garde séculaire sur Terra-Nova et par delà les remparts, sur le Vieux-Port. La ville a engagé un ambitieux programme de rénovation de ce palais classé monument historique sous la direction des architectes Daniel Cléris et Jean-Michel Daubourg. Outre la rénovation du palais, les travaux ont permis de rebâtir un quart du monument qui avait été détruit en 1943 lors des combats pour la libération de la Corse. Le parti de reconstruction adopté par les architectes respecte les tracés régulateurs et les volumes d'origine mais s'affirme comme une architecture du XXIe siècle rejetant tout pastiche.
Le jardin des gouverneurs, dont l'accès se fait par le musée, offre une vue remarquable.
L’église Sainte-Marie-de-l'Assomption, ancienne cathédrale édifiée à partir de 1495, fortement remaniée au début du XVIIe siècle, se trouve en plein cœur de la citadelle.
Derrière cette église, l'oratoire Sainte-Croix connaît une ornementation intérieure exubérante. La chapelle a son trésor : le Christ des Miracles, statue en bois noir que vénèrent par tradition les Bastiais les plus fervents, trouvé en 1428, flottant sur les eaux, par deux pêcheurs.
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