Zilia est une commune de Balagne, ancienne communauté de la pieve de Pino. Elle se trouve en bordure septentrionale du parc naturel régional de Corse, la limite étant représentée par une ligne de crête du massif du Monte Grosso, passant par les hauts sommets que sont le mont San Parteo (1 680 m), le Monte Grosso (1 937 m), le Capu a u Dente (2 029 m) jusqu'au cirque de Bonifatu.
Cette commune de près de 200 habitants en comptait plus de 700 au milieu du XIXe siècle.
A l'époque, l'agriculture (céréales, oliviers, châtaigniers) et l'élevage dominaient.
Aujourd'hui, c'est essentiellement la viticulture avec le domaine d'Alzipratu et la source thermale fermée depuis plus d’un siècle, mais l’eau de Zilia est puisée à plus de 80 mètres de profondeur.
Cette eau est aujourd’hui reconnue comme produit alimentaire de montagne en raison de sa qualité constante et son insensibilité aux variations météorologiques.
On la trouve sur toutes les tables de Corse, que ce soit en eau plate ou gazeuse.
Le village est composé des quartiers de Case Suprana et d'Aghja Vecchja.
D'une superficie de 1 401 ha dont 700 de bois, la commune occupe un territoire flanqué au nord-ouest du massif du Monte Grosso, entre Cima Caselle et le sommet du Monte Grosso même (1 937 m), formé de trois vallons :
Le lieu est habité depuis le Moyen Âge. Il a été bâti sur une arête rocheuse, autour de son église paroissiale Saint-Roch. Jouxtant l'église, se trouve une petite place publique sur laquelle a été érigée le monument aux morts.
Le village est composé des hameaux et quartiers : Casanova, Pardine, Castagnettu, Pornetto, Pietricaggio. Des constructions nouvelles s'élèvent sous le village
et sous le cimetière, à Saint-Lazare et à Saint-François. Il présente un ensemble de maisons rénovées, restaurées ou récentes,
aux façades austères et aux toits de tuiles rouges.
Ghiarghia (ou Giargia) est un village moyenâgeux. Son nom s'écrivait autrefois Jargia. Il est situé au sud-est de Zilia, à l'entrée sud du village. Il est aujourd'hui un hameau de Zilia.
À l'ouest de Ghiarghia, proche de la chapelle San Francescu, se situait au XVe siècle le village de Piufiume, centre de la pieve médiévale. Abandonné au XVIIIe siècle, il n'en reste aujourd'hui que des pagliaghji (paillers) dans ce lieu appelé Alivetu comunu.
À proximité, dans le cimetière communal, se trouvent les ruines de l'ancienne église piévane San Lusoriu, martyr sarde décapité sous Dioclétien et fêté autrefois le 21 août. Abandonné au XVIIe siècle, ce lieu de culte était encore fréquenté au XVIIIe siècle par les femmes du village qui y venaient vénérer la Vierge. Son arca (fosse commune dans l'église) était encore utilisée au XIXe siècle. Lors de la conquête française, l'église romane est ruinée. Son chœur est toujours visible. L'édifice roman a succédé à un sanctuaire paléo-chrétien.
Ancien couvent d'Alzi Pratu
Fondé en 1509, ce couvent devait compter une vingtaine de moines au XVIIe siècle. Devenu base militaire, lors de la guerre d'indépendance contre les Génois, il fut transformé en place forte en 1732. Plusieurs consultes de nationaux s'y sont déroulées. Occupé par les Français jusqu'en 1752, date de l'évacuation de l'île par ces derniers, il fut de nouveau occupé par 26 hommes lorsque Pascal Paoli devint capitaine général de la Corse en 1755. Après la réunion de la Corse à la France, les moines y vécurent jusqu'à la Révolution. Il subsiste du couvent toute l'aile nord des bâtiments. Le réfectoire a conservé des peintures murales. Des couloirs voûtés donnaient accès aux cellules des moines. L'église s'est écroulée et le cloître a disparu. L'ensemble de l'ancien couvent d'Alziprato est inscrit Monument historique par arrêté du 9 novembre 1966. Désaffecté, il a appartenu au Baron Henry Louis de la Grange qui en fit, dans les années 1970, un haut lieu de la musique classique en dirigeant le Festival Les Nuits d'Alziprato.
Église San Roccu
L'église paroissiale Saint-Roch, de style baroque, date du XVIIIe siècle. Elle se trouve au cœur du village.
L'édifice renferme plusieurs œuvres classées Monuments historiques : le Maître-autel, les gradins, le tabernacle, les arcatures et la clôture de
chœur (balustrade), du XVIIIe siècle ; le groupe sculpté de la Vierge de l'Assomption entourée de deux anges en bois peint doré du XVIIIe siècle ; le
Tableau de la Vierge du scapulaire couronnée par deux anges avec saint Michel et saint Laurent du XVIIe siècle; l'orgue de tribune daté de 1831, construit par
Antonius Joseph Saladini et son buffet d'orgue en bois taillé, polychrome doré du XVIIIe siècle.
L'excellente source, dite autrefois de Dirza, jaillit au pied du Monte Grosso. Un sentier y mène, mais l'exploitation actuelle est située à la sortie ouest du village.