La culture corse à Paris en décembre
Salon du Patrimoine culturel au Carrousel du Louvre du 9 au 12/11/2006
La Collectivité Territoriale de Corse invite à découvrir son patrimoine culturel, salle Delorme, allée A, n°106, stand de la CTC .
Littoral : Les défenseurs de l’environnement visés par un attentat
Communiqué du bureau de U Levante :
Le lundi 23 octobre 2006 à 6h30, à Calvi, le véhicule de deux membres du bureau de l’association de protection U Levante a été détruit par une charge explosive. Qui veut-on atteindre? Sûrement le Collectif pour la loi Littoral et l’association U Levante, à travers deux de ses militants actifs. Les dossiers brûlants sur lesquels travaillent actuellement et au grand jour le Collectif et U Levante sont liés à la préservation du littoral. Y a-t-il un lien de cause à effet entre nos prises de position et cet acte ignoble ? Nous pensons que oui! Les membres du bureau et tous les adhérents de U Levante, qui ont toujours travaillé en toute transparence, ne peuvent que: - condamner très fermement cet attentat
- apporter leur total soutien à leurs deux militants
- réaffirmer leur détermination, qui ne faiblira ni devant la lâcheté ni devant les manquements aux règles élémentaires de la démocratie.
SIMU FORTI PERCHÈ UNITI SIMU!"
Patrimoine culturel immatériel et transmission : la polyphonie corse traditionnelle peut-elle disparaître ?
Rencontres des 22 et 23 juin 2006 à l’Hôtel Eden Roc (Ajaccio).
Intervenants :
Françoise Albertini, Jean-Loup Amselle, Sarah Andrieu, Nando Acquaviva, Corinne Bartolini, Emilie Bitauld, Bouziane Daoudi, Jean-François Dutertre, Sylvie Grent, Françoise Gründ, Michèle Guelfucci, Petru Guelfucci, Mariannick Jadé, Cherif Khaznadar, Bernard Pazzoni, Christian Poché, Paul Rasse, Dominique Salini, Mila Santova, Ouidad Tebaa
Au programme :
Présentation de la Convention pour la sauvegarde du patrimone immatéreil de l’UNESCO, présentation des formes polyphoniques corses et six tables-rondes.
Contact: Centre de Musiques Traditionnelles de Corse 04 95 46 05 05 - sermanu28@hotmail.com
Un moment de bonheur
"Jeune Africaine"
Ouvrage collectif réalisé par les enfants de la Tour Solaire
année 2005/2006
Les artistes ont entre 8 et 11 ans.
A l’invitation d’Antoinette d’Angeli et de l’association La Tour Solaire, nous avons assisté le 3 juin à la fête de fin d’année de l’association. Grâce à la générosité de Jean Témir, la fête se déroulait dans cet endroit magique qu’est Chez Tao. Dans une ambiance chaleureuse, les enfants, visiblement heureux et fiers (et leurs parents aussi !), ont présenté leur spectacle de chant et de danse.
Il convient de féliciter tous les bénévoles des associations calvaises
U Svegliu et La Tour Solaire, notamment Antoinette, pour le travail quotidien accompli auprès des enfants.
Signalons aussi (mais nous n’y étions pas….) la prestation des chorales de l’école Loviconi et du collège Orabona, toujours sous la houlette d’Antoinette d’Angeli et de Franck Agostini, au Calvi Jazz Festival.
La Corse au Japon
Journées Corses au Japon (Kukuoka et Tokyo) du 17 au 22 octobre 2006, avec le groupe Voce Ventu, une exposition photo et des repas corses !
Vergogna à tè chi brusgi a terra
La Poste s’est engagée en 2005 dans la prévention des incendies. Les facteurs de Corse seront en 2006 encore plus nombreux à se joindre à cette action sur la base du volontariat. en association avec les pompiers et l’office de l’environnement de la Corse.
Rappelons que les facteurs relient 6 jours sur 7 les 365 communes de l’île en parcourant quotidiennement 15 000 km.
Corse, le mensonge radioactif privé de télévision
La télévision entretient décidément des rapports difficiles avec la Corse. On se souvient de l’émission "Complément d’enquête" de Benoît Duquesne diffusée en octobre 2003 qui avait soulevé une vague de protestations. Cette fois, c’est un documentaire de France 3 dont la diffusion est bloquée. Cette enquête de Jean-Charles Chatard et Eliane Parigi aurait parfaitement pu s’insérer dans la programmation que les grandes chaînes ont consacrée au drame de Tchernobyl. Pour la première fois, un documentaire solide et argumenté décortique la gestion française de la crise en mai 1986. Preuces inédites à l’appui, les journalistes démontent les rouages d’un mensonge orchestré par les plus hautes sphères de l’Etat : Sur la sellette, notamment Michèle Barzach, Alain Carignon, François Guillaume et Alain Madelin. A France Télévisions, "on n’a pas peur de diffuser ce film", mais on a préféré "faire le choix éditorial" d’une programmation axée sur l’international, ou on a reçu la cassette trop tard...
A défaut de passer à la télévision, le documentaire pourra être vu au cinéma.
Source : Article de Florence Broizat dans le Télérama n° 2939
Le successeur de Claude Érignac avait remis des notes au procureur. Elles ne figurent pas au dossier. Les explications du juge Bruguière sont très attendues.
Ce maintien un peu roide, cette voix plus haut perchée qu’on ne l’attendait, ce débit aisé, cette propension - difficilement tenue en laisse - à l’autocélébration, cette gestuelle d’orateur professionnel qui rajuste mécaniquement le micro du pouce et de l’index pendant que, de la tête, il regarde alternativement à gauche et à droite avec la régularité d’un essuie-glace bien huilé, pas de doute, l’ancien préfet Bernard Bonnet est en grande forme.
Invité à livrer son témoignage au troisième procès d’Yvan Colonna, le successeur de Claude Érignac, assassiné le 6 février 1998, parvient presque à faire oublier son implication dans la pantalonnade des paillotes incendiées, un an plus tard. Son propos est plus clair que lors de ses précédentes prestations. Que dit-il ? Que le 18 novembre 1998, puis le 11 décembre suivant, il est venu à Paris rencontrer le procureur de la République de l’époque, Jean-Pierre Dintilhac. Il lui a remis des notes selon lesquelles Alain Ferrandi était le chef du commando de tueurs, révélant qu’une tentative avortée - au sujet de laquelle il n’y aura jamais d’enquête approfondie - avait eu lieu quelques semaines avant l’assassinat. Parmi les complices potentiels de M. Ferrandi, le préfet Bonnet citait un Colonna, mais pas Yvan : son frère Stéphane. Le haut fonctionnaire tient ces «tuyaux» d’un informateur, connu sous le pseudonyme de «Corte».
«Je ne connais que des bouts de vérité, admet le témoin. Il est vrai que je n’ai jamais cité le nom d’Yvan Colonna. Mais des convergences rendent crédible sa possible implication. Il avait le profil, pas plus, pas moins.» Sans pouvoir le prouver, le témoin estime que le berger, accusé d’être le tireur de la rue Colonel-d’Ornano, faisait partie du FLNC du secteur Cargèse-Sagone, vivier criminel dans lequel aurait puisé Alain Ferrandi pour constituer le «groupe des anonymes» interpellé en mai 1999, tandis que M. Colonna prend le maquis pour quatre ans.
La déposition de M. Bonnet ressemble à un panier bien garni qui offre à boire à l’accusation et à manger à la défense. Elle arrange l’accusation, car présente l’accusé comme un suspect non négligeable dès la fin de l’année 1998, alors que l’exploitation de la «piste agricole» fait figure de «trop long égarement». Le fait que plusieurs autres révélations de «Corte» sur l’entourage d’Alain Ferrandi aient été validées par la justice donne également du prix à ses dires sur Yvan Colonna.
Mais «Corte» a aussi désigné deux hommes qui seront acquittés en 2006 : les Bastiais Andriuzzi et Castela. Et c’est au tour de la défense de faire son miel des notes Bonnet remises au procureur le 16 novembre 1998. La date importe, car il existe au dossier un procès-verbal de la police antiterroriste daté d’août 1998 et faisant état d’un fait survenu le 6 octobre suivant. Comme les limiers de la DNAT ne passent pas forcément pour des extralucides - ils sont encore sous le charme du «mirage» de la piste agricole, persifle le témoin -, on ne peut que s’étonner. Mais il y a plus intrigant : «Corte» se trompe en chuchotant à l’oreille du préfet Bonnet. Il ne dénonce pas «Castela», mais un «Castola». Or, dans le fameux PV d’août, ce patronyme apparaît également à la place de Castela…
Pour la défense, aucun doute : la DNAT a voulu chiper, en novembre, les conclusions de M. Bonnet, pour en tirer, seule, le profit, et sortir enfin de l’ornière agricole. Un autre fait plaide en faveur de cette thèse : les notes du préfet n’apparaissent nulle part dans le dossier. Le procureur Dintilhac affirme, sous serment, qu’il les a transmises au juge Bruguière. Lequel a toujours protesté du contraire, ce qui fait quelque peu désordre. Le magistrat, surnommé l’«Amiral», est attendu à la barre le 27 mai : il peut d’ores et déjà préparer son ciré, le temps s’annonce à l’orage.
© Le Figaro
Corse
Matin du vendredi 10 Novembre 2000
Le Moniteur du 10/11/2006
Lire
aussi sur ce sujet le
blog de "La Horde sauvage"
GUERRE DES POLICES EN CORSE les procès-verbaux de la discorde
Info ADECEC :
SARTÈ, CITÀ D’ARTE È
DI STORIA
La
Corse vers le monde dans FORA !
Hommage
à Pascal Paoli à Londres
Eramu
cinquanta cinque Corsi in Londra, à rifà i passi di u generale Pasquale
Paoli, per a cummemurazione di a so morte. Issu pelegrinagiu era
urganizatu da Stella Castela, Silvia Casalta, Ghjuvan Petru Defendini,
Pasquale Valentini. Duie cent’ anni dopu à a sparizione
di u Babbu di a Patria, più di cent’ anni dopu à u so ritornu in
Corsica, u nostru populu ùn s’hè micca scurdatu di quellu chì fù u so
Capu di Statu è u primu ind’u mondu à mette in ballu una Republica
muderna, incù una custituzione è a spiccanza di i puderi. Sè a Francia ùn ricunnosce l’impurtanza di a so opera (si ramenta omu chì u cunsigliu municipale di Parigi ùn hà vulsutu, qualchì mese fà, dà u so nome à una piazzetta), l’Inguiltera, ella, hà stallatu in lu so panteone, in l’abbazia di Westminster, u bustu di u nostru generale. Ùn fù una cosa simplice, di fà sente in issu locu u nostru innu naziunale « Diu vi salvi Regina ». Ci hè vulsutu à neguzià incù l’autorità religiose inglese. Ma quesse, cuscente di a forza simbolica di issu viaghju, anu datu u so accunsentu. Cusì, adduniti intornu à u bustu è à a lastra posta in memoria di Pasquale Paoli, l’avemu resu un umagiu cummuvente. Mentre chì dui zitellucci tenianu a bandera corsa, i cantadori di « Barbara Furtuna », Ceccè Buteau è Ghjuvan Antone Orticoni, fecenu risunà quelle armunie care in issi lochi tracarchi di storia… Tutti quelli chì anu participatu à issa ceremonia a teneranu in mente per u sempre. Ghjuvan Guidu Talamoni |
Nous ne fêtons ni les Rameaux, ni Pâques, ni la Fête du Travail, ni la
Victoire de 1945, ni l’Ascension, ni Pentecôte, ni...
Alors que fêtons nous?
La Saint Glinglin! Voilà , nous fêtons la Saint
Glinglin!
La fête des rendez vous manqués, des promesses non tenues, des cadeaux
empoisonnés, des désillusions, des espoirs déçus.
Alors inscrivez ce rendez vous sur votre agenda tout neuf:
La Poudrière, 10 janvier
2007, 14
heures.
Rendez vous respecté, promesse tenue, illusions et espoirs
réalisés; et les cadeaux...Ah! Les cadeaux: vous ne serez pas
déçus! Parole de Svegliu Calvese!
Le 10 janvier 2007, U Svegliu Calvese organisait une manifestation pacifique pour dénoncer le manque de locaux dédiés à la culture à Calvi. Les manifestants ont occupé symboliquement les locaux de l’ancien hôpital militaire, dont une partie doit être achetée par la Collectivité Territoriale.
Je reproduis ici un texte publié en septembre dernier sur le blog de La Horde Sauvage qui reflète bien la situation :
"L’autre soir, aux rencontres polyphoniques,
Jean-Claude Acquaviva faisait
un discours dans lequel il disait à quel point nous sommes à Calvi
culturellement sinistrés. Il n’y a pas de cinéma, pas de salle de
théâtre, pas de salle de concert, il n’y a rien et pourtant, sous
perfusion de bénévolat, d’associations culturelles et
d’initiatives privées, la culture parvient à survivre à Calvi.
Puis sont venus tous ces artistes aux noms exotiques, des Pakistanais,
des Iakoutes, des
Marseillais, des Africains, ils ont chanté des chants témoins de leur
culture et de leur histoire. (...)
Quand je vois comment, au travers des bénévoles et des associations, la
culture arrive à trouver son chemin malgré l’absence complète
de moyens et d’infrastructures, j’ai la preuve qu’il me faut pour
retrouver foi en les miens. Du besoin naît le manque, de l’adversité
naît la solidarité, y aurait-il autant d’amour et de solidarité
s’il n’y avait pas autant de manque ?
Les décideurs politiques en cause de ces manques nous réunissent dans
l’adversité et nous rendent riches de cette solidarité.
Peut-être faudrait-il les remercier d’être sans le vouloir, un moteur
culturel pour cette ville ?
Un jour, je discutais avec quelqu’un qui s’étonnait de voir autant de
bénévoles et autant d’investissement personnel de leur part. Les
associations culturelles aident Calvi, alors les Calvais qui aiment
vraiment leur ville
aident les associations. C’est simplissime en fin de compte. C’est un
acte de
foi, presque politique, mais surtout un acte d’amour. Alors bien sûr,
individuellement chaque acteur n’est qu’une goutte d’eau dans la mer,
mais le plus grand des océans n’est que la somme des gouttes qui le
composent. De cette émulation naissent de belles choses. Des choses
bien plus
enrichissantes qu’un port de plaisance prestigieux ou qu’une plage à
la mode, plus enrichissantes que les strass et les paillettes que l’on
nous jette
aux yeux pour nous cacher l’essentiel : notre définition.
Amis Calvais, votre ville n’est pas pauvre, elle est riche de
vous.
IN MEMORIAM
Maï Angelini Sicurani est partie le 8 janvier 2006 sans
nous laisser le
loisir d’inscrire le mot fin sur la longue conversation entamée avec
elle.
Elle était comme ça, Maï, légère, fantasque,
généreuse et présente, si présente...
Ayez une pensée douce et fugace comme une plume qui viendrait caresser
un ciel,
dans les plis duquel elle se dissimule.
La mort n’est pas la mort.
Seul, l’oubli est la mort.
L’héritage de
Pasquale Paoli
DEBAT PUBLIC
Organisé par la Maison de la Corse et animé par
René Siacci.
LUNDI 5 FEVRIER 2007 : JOURNEE DU SOUVENIR sous le haut patronage du
Ministère de
la Culture et de la communication
Ouvert à l’ensemble de la population, le débat public, est un moment
privilégié permettant à tous de s’informer et de
s’exprimer sur un thème fort : l’héritage de Pasquale Paoli, et
comment cet héritage s’inscrit dans la société contemporaine.
Ce débat préfigure les rencontres organisées au Sénat les 29
et 30 septembre 2007, par la Maison de la Corse intitulées : ‘’Et
maintenant monsieur Paoli ? Projets et avenir de la Corse’’.
Participeront au débat :
Jacques Olivier Boudon (historien, écrivain et professeur à
l’Université Paris IV Sorbonne. Thèmes de recherche : histoire de la
Révolution française et du Premier Empire ainsi que l’histoire
religieuse
contemporaine. Président de l’assemblée des directeurs de Centres
d’Initiation à l’Enseignement Supérieur. Président de
l’Institut Napoléon).
Jean-Claude Casanova (académicien, co-fondateur et directeur de la
revue
‘’Commentaire’’, directeur-adjoint de la collection
‘’Thémis Economie’’ aux Presses Universitaires de France.
Il a en outre exercé des fonctions au sein de plusieurs cabinets
ministériels).
Jean Defranceschi (directeur de recherche au CNRS, historien, écrivain,
deux
thèses consacrées à Pasquale Paoli, ‘’La Jeunesse de
Napoléon’’, ‘’les dessous de
l’histoire’’,…).
Simone Guerrini (conseiller exécutif de la Collectivité Territoriale de
Corse déléguée à la culture, au patrimoine et à
l’audiovisuel)
Charles Napoléon (parcours dans l’entreprise et la fonction publique,
président de la Fédération Européenne des Cités
d’Histoire Napoléonienne. Il est l’auteur de divers ouvrages
historiques ou
politiques dont ‘’Paoli et Bonaparte à l’origine de la question
corse’’).
Paul François Paoli (journaliste, chroniqueur au Figaro littéraire,
auteur
de ‘’Comment peut-on être de droite’’, Albin Michel ; des
‘’Impostures de l’égalité’’,
Max Milo et ‘’Je suis corse et je n’en suis plus fier’’ Max
Milo).
Ange Santini (président du Conseil Exécutif de la Collectivité
Territoriale de Corse).
Edmond Siméoni (médecin, Président de Corsica Diaspora et amis de la
Corse).
Camille de Rocca Serra (président de l’Assemblée de Corse,
Député de Corse du Sud).
Michel Vergé-Franceschi (historien, spécialiste d’histoire maritime, il
a
dirigé le laboratoire d’histoire maritime du CRRS - Paris IV – Sorbonne
-
Musée de la marine, professeur à l’université de Savoie et
président de la Société française d’histoire maritime. De
nombreux livres dont ‘’l’Histoire de la Corse’’ et
‘’Paoli un corse des lumières’’).
Programme du 5 février 2007
20h00 - lecture de la pièce ‘’la Révolution
Corse’’.
21h00 - débat public.
22h30 - concert Voce Isulane.
ORGANISATION : DELEGATION REGIONALE DE LA Maison de la Corse
117 bld Bineau - 92200 Neuilly sur Seine - 01 47 57 24 84 -
contact@maisondelacorse.org -
www.maisondelacorse.org
Salon du Patrimoine
culturel au
Carrousel du Louvre du 9 au 12/11/2006
La Collectivité Territoriale de Corse invite à découvrir son
patrimoine culturel, salle Delorme, allée A, n°106, stand de la CTC
.
Littoral : Les défenseurs de l’environnement
visés par un attentat
Communiqué du bureau de U Levante :
Le lundi 23 octobre 2006 à 6h30,
à Calvi, le
véhicule de deux membres du bureau de l’association de protection U
Levante a
été détruit par une charge explosive. Qui veut-on atteindre?
Sûrement le Collectif pour la loi Littoral et l’association U Levante,
à
travers deux de ses militants actifs. Les dossiers brûlants sur
lesquels
travaillent actuellement et au grand jour le Collectif et U Levante
sont liés
à la préservation du littoral. Y a-t-il un lien de cause à effet
entre nos prises de position et cet acte ignoble ? Nous pensons que
oui! Les membres du
bureau et tous les adhérents de U Levante, qui ont toujours travaillé
en
toute transparence, ne peuvent que: - condamner très fermement cet
attentat
- apporter leur total soutien à leurs deux militants
- réaffirmer leur détermination, qui ne faiblira ni devant la
lâcheté ni devant les manquements aux règles
élémentaires de la démocratie.
SIMU FORTI PERCHÈ UNITI SIMU!"
Patrimoine culturel immatériel et
transmission : la polyphonie corse traditionnelle peut-elle disparaître
?
Rencontres des 22 et 23 juin 2006 à l’Hôtel Eden Roc
(Ajaccio).
Intervenants :
Françoise Albertini, Jean-Loup Amselle, Sarah Andrieu, Nando Acquaviva,
Corinne
Bartolini, Emilie Bitauld, Bouziane Daoudi, Jean-François Dutertre,
Sylvie Grent,
Françoise Gründ, Michèle Guelfucci, Petru Guelfucci, Mariannick
Jadé, Cherif Khaznadar, Bernard Pazzoni, Christian Poché, Paul Rasse,
Dominique Salini, Mila Santova, Ouidad Tebaa
Au programme :
Présentation de la Convention pour la sauvegarde du patrimone
immatéreil de
l’UNESCO, présentation des formes polyphoniques corses et six
tables-rondes.
Contact: Centre de Musiques Traditionnelles de Corse 04 95 46 05 05 -
sermanu28@hotmail.com
Un moment de bonheur
"Jeune Africaine"
Ouvrage collectif réalisé par les enfants de la Tour
Solaire
année 2005/2006
Les artistes ont entre 8 et 11 ans.
A
l’invitation d’Antoinette d’Angeli et de l’association La Tour
Solaire, nous avons assisté le 3 juin à la fête de fin d’année
de l’association. Grâce à la générosité de Jean
Témir, la fête se déroulait dans cet endroit magique qu’est Chez
Tao. Dans une ambiance chaleureuse, les enfants, visiblement
heureux et fiers (et
leurs parents aussi !), ont présenté leur spectacle de chant et de
danse.
Il convient de féliciter tous les bénévoles des associations
calvaises
U Svegliu et La Tour Solaire, notamment Antoinette, pour le travail
quotidien accompli
auprès des enfants.
Signalons aussi (mais nous n’y étions pas….) la prestation des chorales
de
l’école Loviconi et du collège Orabona, toujours sous la houlette
d’Antoinette d’Angeli et de Franck Agostini, au Calvi Jazz Festival.
La Corse au Japon
Journées
Corses au Japon (Kukuoka et Tokyo) du 17 au 22
octobre 2006, avec le groupe Voce Ventu, une exposition photo et des
repas corses
!
Vergogna à tè chi brusgi a terra
La Poste
s’est engagée en 2005 dans la prévention
des incendies. Les facteurs de Corse seront en 2006 encore plus
nombreux à se
joindre à cette action sur la base du volontariat. en association avec
les
pompiers et l’office de l’environnement de la Corse.
Rappelons que les facteurs relient 6 jours sur 7 les 365 communes de
l’île en
parcourant quotidiennement 15 000 km.
Corse, le mensonge radioactif privé de
télévision
La télévision entretient décidément des rapports difficiles avec la Corse. On se souvient de l’émission "Complément d’enquête" de Benoît Duquesne diffusée en octobre 2003 qui avait soulevé une vague de protestations. Cette fois, c’est un documentaire de France 3 dont la diffusion est bloquée. Cette enquête de Jean-Charles Chatard et Eliane Parigi aurait parfaitement pu s’insérer dans la programmation que les grandes chaînes ont consacrée au drame de Tchernobyl. Pour la première fois, un documentaire solide et argumenté décortique la gestion française de la crise en mai 1986. Preuces inédites à l’appui, les journalistes démontent les rouages d’un mensonge orchestré par les plus hautes sphères de l’Etat : Sur la sellette, notamment Michèle Barzach, Alain Carignon, François Guillaume et Alain Madelin. A France Télévisions, "on n’a pas peur de diffuser ce film", mais on a préféré "faire le choix éditorial" d’une programmation axée sur l’international, ou on a reçu la cassette trop tard...
A défaut de passer à la télévision, le documentaire pourra être vu au cinéma.
Source :
Article de Florence Broizat dans le
Télérama n° 2939
Dans un entretien au mensuel Corsica de novembre, cet ancien nationaliste, soupçonné d’avoir détourné des fonds de la Société méditerranéenne de sécurité (SMS) et participé à des marchés publics truqués, a donné corps au conflit qui mine les services de police dans l’île, à coups de tracts anonymes et d’accusations réciproques de "chantiers" - des manipulations, en langage policier.
D’un côté,
la police judiciaire (PJ) et le groupe
d’intervention régionale (GIR) d’Ajaccio, maîtres d’oeuvre des
investigations visant la SMS. De l’autre, Bernard Squarcini,
l’emblématique patron de la nouvelle Direction centrale du
renseignement intérieur (DCRI) et l’un des meilleurs connaisseurs des
affaires corses. Les premiers accusent plusieurs collaborateurs de M.
Squarcini d’avoir "couvert" - et sur ses instructions - les agissements
de Nivaggioni. Le second s’en défend et soupçonne ses détracteurs de la
PJ d’être à l’origine d’un tract anonyme largement diffusé à Ajaccio il
y a un mois, le citant comme le "protecteur" de l’ancien nationaliste
en fuite.
Depuis la fin de la guerre fratricide entre nationalistes, en 1996, traitement judiciaire du terrorisme et logique du renseignement n’ont cessé de s’opposer. "On nous demande d’apporter des solutions judiciaires à l’affairisme, on nous met la pression pour résoudre le problème de la criminalité en col blanc, mais on se rend compte que les nécessités du renseignement et les tractations en coulisse n’ont jamais cessé avec certains", assure, sous couvert d’anonymat, un fonctionnaire de la PJ.
Dans ce conflit entre services, le premier round semble avoir tourné à l’avantage de M. Squarcini avec la mutation du commissaire principal Robert Saby : directeur adjoint de la PJ ajaccienne, il était la cheville ouvrière de l’enquête sur la SMS. Selon nos informations, la décision de sa mise à l’écart, qui devrait être effective le 1er décembre, a suivi une entrevue orageuse entre l’intéressé et M. Squarcini, il y a trois semaines.
APPELS
TÉLÉPHONIQUES "INTRUSIFS"
S’il quitte la Corse, le commissaire Saby n’en a pas moins
oublié d’assurer ses arrières. Nichés dans les quelque 40 000 pages du
dossier judiciaire, des procès-verbaux dont Le Monde
a pu prendre connaissance suscitent des interrogations sur les
tentatives d’ingérence répétées en pleine enquête judiciaire de la part
de certains policiers des ex-Renseignements généraux (RG).
Fait rarissime, les fonctionnaires de la PJ ont consigné noir sur blanc
les dates, heures et motifs de ces appels téléphoniques jugés "intrusifs"
de leurs collègues des RG.
Le 16 mars 2007, à l’heure du déjeuner, le commissaire Saby se met
devant son ordinateur : cinq minutes plus tôt, l’un de ses subordonnés
l’a avisé qu’il venait de recevoir deux appels d’un responsable local
des RG lui demandant si l’un des protagonistes de l’affaire de la SMS
avait bien été placé sous surveillance téléphonique par la PJ. "Soumis
à son devoir de réserve, le fonctionnaire de la PJ a
été dans l’obligation de nier l’existence de cette surveillance",
conclut le directeur adjoint de la police judiciaire corse dans son PV.
L’écoute existe pourtant bel et bien.
Trois jours plus tard, c’est un fonctionnaire de la Direction centrale des renseignements généraux qui, depuis Paris, appelle le poste professionnel d’un brigadier-chef du GIR en poste à Ajaccio. Le RG se montre pressant. Il veut, lui aussi, en savoir plus sur les écoutes en cours dans l’affaire de la SMS. Le même rappellera le lendemain, à cinq reprises. Peu convaincu par les explications de son interlocuteur, son ton se fait plus offensif que la veille : "On a su que ce numéro était branché par toi", fait-il savoir, à toutes fins utiles, à son collègue.
Le 21 mars, nouvelle salve d’appels. Cette fois, l’enquêteur du GIR esquive, sans oublier d’en faire mention dans son procès-verbal : "Pour éviter de converser avec lui, écrit-il, l’un de nos collègues lui a indiqué que nous nous trouvions au siège de la DRPJ." Pas découragé pour autant, le policier des RG compose, dès le lendemain, le numéro du chef du GIR, en charge des investigations sur la SMS. Sans plus de succès. Interrogé sur les raisons d’une telle insistance, le fonctionnaire curieux "restait évasif (...) et ne fournissait aucune explication cohérente", indique le procès-verbal. Tous les appels émanent de fonctionnaires corses, considérés comme des proches de M. Squarcini. L’"explication cohérente" pourrait trouver son origine dans la date des appels téléphoniques : tous ont eu lieu quelques jours avant une première vague de perquisitions et d’interpellations visant Antoine Nivaggioni, ses proches et les locaux de la SMS.
GEORGIE
: Vladimir
Poutine voulait-il éliminer Mikheïl Saakachvili en août 2008 ?
DÉCLARATIONS D’ANDRÉÏ ILLARIONOV
mardi 28 octobre 2008, par Mirian Méloua
Selon Andréï Illarionov (1), l’ancien sherpa de Vladimir Poutine (2), le Premier ministre russe aurait conçu le plan d’éliminer le président géorgien Mikheïl Saakachvili (3) en août 2008 et de le remplacer par un ancien responsable de la Sécurité géorgienne, Igor Guiorgadzé (4) aujourd’hui exilé à Moscou.
Le plan initial russe
Il aurait consisté
1) à masser des forces militaires au Nord Caucase, à proximité de la frontière géorgienne, sous couvert de manoeuvres,
2) à faire pénétrer chars et troupes russes en Ossétie du Sud,
3) à faire évacuer le population civile de Tskhinvali en prévision des combats,
4) à envoyer ensuite les blindés russes à Tbilissi,
5) à renverser Mikheïl Saakachvili et son gouvernement,
6) à mettre en place une autorité pro-russe dirigée par Igor Guiorgadzé.
L’armée géorgienne ne pouvait aligner que 42 chars et 4000 hommes face à une offensive venant d’Ossétie du Sud, les autres forces se positionnant face à l’Abkhazie et 2000 soldats géorgiens se trouvant en Irak.
Le 7 août 2008, informé des renforts militaires russes présents en Ossétie du Sud et du danger immédiat qu’ils représentaient pour Tbilissi, Mikheïl Saakachvili aurait lancé l’attaque sur Tskhinvali afin de retarder l’avancée russe et de laisser le temps à la communauté internationale de sauver la capitale géorgienne (et se sauver lui-même).
La stratégie de substitution
L’échec de la stratégie initiale de Vladimir Poutine l’aurait conduit
a) à faire détruire un maximum d’équipements militaires géorgiens (Poti, Sénaki, Haut Kodori, Gori, Marnéouli ..),
b) à reconnaître les indépendances de l’Ossétie du Sud et de l’Abkhazie (reconnaissance non prévue à l’origine),
c) à entâcher la réputation internationale de Mikheïl Saakachvili par une guerre médiatique l’accusant de la destruction de Tskhinvali et du génocide des Sud Ossètes (5).
Les affirmations d’Andréï Illarionov sont en évidente contradiction avec la thèse officielle de Moscou.
(1) Andreï Illarionov fut conseiller économique des gouvernements russes dans les années 1990 et de Vladimir Poutine de 2000 à 2005 ; à ce titre, il est son sherpa pour les sommets du G8. Il démisionne pour absence de libéralisme dans la politique économique retenue en Russie. Il est aujourd’hui consultant pour une structure de réflexion, think thank, à Washington, le CATO Institute.
(2) Russie : biographie de Vladimir Poutine, homme d’Etat
(3) Géorgie : biographie de Mikheïl Saakachvili, président de la République
(4)
Igor Guiorgadzé, ancien responsable de la Sécurité géorgienne, est
soupçonné d’avoir organisé dans les années 1990 un attentat contre
Edouard Chévardnadzé. Recherché par la justice géorgienne, il s’est
réfugié à Moscou. Il anime à distance un parti politique, le Parti de
la Justice, interdit sous l’ère Saakachvili : un certain
nombre de ses cadres ont rejoint le Parti de l’Espoir, qui présentait
un candidat aux élections présidentielles géorgiennes de janvier 2008
(moins de 1% des suffrages exprimés) et qui s’opposait à la demande
d’adhésion à l’OTAN (validée par 72,9% des suffrages exprimés). Voir
aussi Géorgie :
les partis politiques après 1991
(5) L’un des arguments d’Andréï Illarionov est la surestimation du nombre de victimes ossètes lors du bombardement de Tskhinvali par les forces géorgiennes : de 2000 victimes dans les premières heures, il serait en définitive de 134, à 80% constitué de militaires. Ce serait la preuve d’après l’économiste russe, d’une part que Tskhinvali aurait été évacué de sa population civile à la demande des autorités antérieurement à l’attaque géorgienne, d’autre part que la propagande aurait été orchestrée à l’avance afin d’accréditer un génocide ossète loin de la réalité des faits.
Voir
aussi:
www.lemonde.fr/archives/article/2008...>
class="principal">
par Natalie Nougayrède.
GEORGIE : Le
témoignage de Jonathan Littell
Comme
pour les 45 000 grands barrages
construits dans le monde, celui sur le Rizzanese va profondément et de
façon irréversible modifier le cours d’eau, ses paysages de gorges et
l’économie touristique, principalement développée autour de la pêche
récréative et des sports d’eau vive. Les guides de pêche et des
sportifs de renommée internationale considèrent le Rizzanese comme la
plus belle rivière de Corse. Mais les plages locales, en particulier
celles au sud de Propriano, inventoriées au titre de Natura 2000, vont
aussi être endommagées suite blocage des sédiments par le barrage.
Pour
un parc éolien
L’exemple
de la Loire a démontré la
pertinence de l’approche de « gestion durable des fleuves ». La Corse
peut déjà compter sur un parc hydroélectrique important qui fournit 30
% de la demande annuelle en électricité et la place à la pointe en
termes d’énergie renouvelable hydroélectrique, bien au-dessus de la
moyenne nationale, de 13 % environ.
REPORTAGE
Corse, les derniers jours du fleuve
LE MONDE 2 | 25.07.08 |
14h34
C’est le printemps ; un printemps venteux, glacial, tempétueux, cinglé
de pluie, et c’est très bien ainsi : nous sommes en accord avec le
paysage. L’eau qui tombe du ciel gonfle le torrent qui bouillonne à nos
pieds, le vent qui nous fouette le visage tord le fil des cascades, le
fleuve gronde et nous éclabousse. Nous sommes en Corse-du-Sud, dans
l’Alta Rocca, au bord du Rizzanese, le fougueux, un des derniers
fleuves sauvages d’Europe, qui, d’ici quatre ans, sera castré par un
barrage. Ce que nous voyons aujourd’hui, cette splendeur qui nous
submerge, nous happe l’âme, bientôt nous ne le verrons plus… Ainsi va
la vie, il faut bien fournir de l’électricité aux îliens, qui en
manquent : les coupures, les baisses de tension, sont ici quasi
quotidiennes. - J’ai besoin de courant pour faire tourner ma machine à
laver ! je ne veux pas retourner au lavoir !, s’exclame la responsable
d’une association corse de sauvegarde de la nature, favorable au projet
du barrage, pas trop à l’aise pourtant : elle a refusé de nous recevoir
pour en parler. Le sujet est épineux, il divise, oppose, violemment
parfois, crée un malaise palpable.
En
attendant, leur prochaine disparition
rend ces paysages tourmentés, ces gorges, ces chaos de rocs suspendus,
ces gouffres d’eau, ces falaises, ces torrents, ces cascades, ces
méandres, ces vagues de pierre, créatures de granit éthérées, sculptées
par des millénaires d’eau folle, d’autant plus émouvants. On regarde le
fleuve, et on a la gorge serrée.
Le
Rizzanese, on l’appelle fleuve, parce
qu’il se jette dans la mer ; vu sa taille modeste, ailleurs, on
l’appellerait rivière ; mais ici tout est différent. Le Rizzanese nous
dérange. Son lit, sa vallée, ses villages, ceux qui vivent à ses côtés,
depuis la nuit des temps, les traces sombres des sangliers, qui
éventrent la terre… Ici, on est troublé, un peu à côté de soi-même.
Est-ce l’effet de l’alcool de myrte, qui, d’après un jeune chimiste
spécialiste des plantes locales, contient un alcaloïde puissant, raison
de son succès par ici ? Pourquoi pas. Mais même sans la myrte, on se
sent différent. A peine entré dans la vallée, on se sent à la fois
libre, dégagé de ces petits riens dérisoires qui font nos vies
parisiennes, et en même temps curieusement enfermé, captif de
l’invisible, la pierre, le ciel, l’eau… Tous trois en mouvement,
perpétuellement agités, un concentré d’énergie pure. Pas étonnant qu’on
veuille s’en emparer pour faire de l’électricité.
En Corse, les rivières sont mâles : on dit U Rizzanese, le Rizzanese. Chaque rivière est accouplée à une fée, volontiers maléfique, pour peu qu’on la dérange ; en Corse l’eau est associée au mal, chaque rivière est un Styx, une frontière entre la vie et la mort, hantée par les âmes des défunts, amer peuple de l’onde, qui vient tourmenter les vivants… On ne le franchit pas impunément.
Nous avons vécu huit jours et huit nuits en sa compagnie, le long des méandres qui vont être effacés par le barrage : la plus belle part du fleuve, la plus frappante. La regarder trop longtemps vous transforme en gorgone ; à trop rester ici, on mue, on se pétrifie. Je suis restée des heures durant, perchée sur un rocher, à contempler l’eau, sans sentir le temps passer…
L’HISTOIRE D’UNE BANDE DE COPAINS
Pour un peu, penché au bord du gouffre, on se sentirait basculer, happé
par le vide, les gros rochers ronds, accueillants, le torrent qui
gronde en bas, et murmure votre nom… Serait-ce la fée du Rizzanese,
cousine de Mélusine, la belle à la queue de serpent, capturée par un
pêcheur, qui appelle ses enfants ? Ou alors le Winnetou, profil
d’Indien géant sculpté dans la falaise par les doigts du hasard et du
chaos rocheux, qui prévient les kayakistes du danger ? Juste en
dessous, un miraculé du fleuve a gravé dans la pierre ces quelques mots
: merci de m’avoir sauvé de la noyade ; est-ce le même qui a déposé
dans le creux d’un roc une statue de la Vierge ? Bientôt, l’Indien, la
Vierge, l’ex-voto, tout sera submergé.
Et
ça marche ! Le fleuve entre en moi par la
bouche.
Indulgent,
Pierre rit de mon exaltation de
Parisienne un peu folle ; il en a vu d’autres.
Accroupi
sur un grand rocher blanc penché
vers l’eau bouillonnante, il hoche la tête, secoue pensivement sa
chevelure de Triton, ses longues mèches rousses blanchies de
gouttelettes ; pour se faire entendre, au milieu du tumulte des eaux,
il élève la voix, qu’il a belle et profonde. – Au début, un barrage, je
n’étais pas contre, je me suis dit : un barrage pourquoi pas ! Pourtant
je l’adore, cette rivière, elle fait partie de moi, depuis toujours…
mais enfin, la vie n’est pas figée ! Tu vois, j’étais plein de bonne
volonté. Et puis, quand j’ai commencé à m’y intéresser de plus près, là
j’ai commencé à déchanter. Sérieusement. Il tourne son visage vers moi,
ses grands yeux gris-bleu.
-
Tu as lu Un bon jour pour mourir,
de Jim Harrison ? L’histoire d’une bande de copains qui veulent faire
sauter un barrage… tu devrais, c’est un bon bouquin, assez drôle. Bien
sûr, il n’est pas question de le faire sauter, ce barrage… (il
soupire). Mais tout de même, quel gâchis… Il désigne un creux dans le
torrent. – Tu sais, un jour, mon grand-père a attrapé une truite à la
main, dans ce trou d’eau, là… C’est simple, quand on sait faire : il
faut glisser la main sous le ventre, elles ne sentent pas, c’est moins
innervé, le ventre des truites ; à peine attrapée, la truite s’est mise
à parler, d’une jolie voix de femme : Je suis ta tante, laisse-moi
partir, bientôt je serai malade, et puis je guérirai… Bien sûr, il l’a
lâchée, tu penses ! Peu après, sa tante est tombée malade, et puis elle
a guéri. (Il éclate de rire.) Bon, c’est ce qu’il m’a raconté, et moi
je l’ai cru ! Il m’emmenait souvent pêcher par ici, c’est lui qui m’a
appris… Ce qu’il a pu m’en raconter, comme histoires, sur la rivière…
ici, tous les trous d’eau ont un nom, celui-là (il pointe son doigt)
c’est i spusati, les mariés : il y a longtemps, dans les années 1930,
un jeune couple s’est noyé en passant en calèche… Celui-là, u lagu di
porci, le lac aux cochons, l’autre, là-bas, u lagu di mulinu, le lac du
moulin… Bientôt, tout aura disparu. Il se lève et s’en va, me laissant
seule sur mon rocher, avec le torrent qui gronde en bas.
DEUX MAINS BLANCHES SUR UN PONT
- L’hiver dernier, je rentrai du travail assez tard, un soir, et
soudain, en passant sur le pont, j’ai eu une vision que je n’oublierai
jamais : deux mains blanches accrochées à la rambarde. J’ai cru que je
rêvais, mais non ! Je me suis arrêtée : il y avait un corps en dessous,
cramponné sur l’eau. Il faisait un froid ! Je ne sais pas comment il a
fait pour tenir.
C’est
Patrizia, la belle Sarde, fine comme
une lame, arrivée en Corse à 6 mois - quand on parle d’elle, on dit :
elle est là depuis longtemps – qui nous raconte cette histoire.
- Je le connaissais, le désespéré. C’est un vieil homme qui vit au
village, il est très diminué, il ne peut plus aller au bois, à la
chasse ou aux champignons, il avait décidé d’en finir ce soir-là. Ce
qui m’a étonnée, c’est qu’il avait posé ses chaussures sur la rambarde
à côté de lui, bien rangées, il était nu-pieds, il s’apprêtait à
sauter, il ne tenait plus qu’à la force des bras. Arrête ! je lui ai
dit, ne fais pas ça ! – Va-t-en ! fous-moi la paix ! , il m’a répondu.
J’ai dû parlementer un long moment pour qu’il remonte et remette ses
souliers. Le Rizzanese a aussi ses fantômes : deux moniteurs de kayak
qui se sont noyés, il y a quelques années, après avoir sauvé deux
jeunes en péril, pris dans un tourbillon. – La seule façon d’en
réchapper, c’est de se laisser couler tout au fond et de remonter, mais
ce n’est pas du tout ce qu’on a envie de faire, une fois qu’on est
pris…, nous dit Paulo, instituteur et grand pêcheur devant l’éternel,
"docteur en Rizzanese" ; on y songera si cela nous arrive. En baissant
la voix, il évoque la triste histoire d’une mère, désespérée après la
mort de son fils, qui s’est jetée dans un lac, au lagu da riccia,
depuis une falaise. Penchée sur l’eau sombre, je frémis rien que d’y
penser. A la nuit tombée, les spectres hantent les berges des rivières,
pour tourmenter les vivants ; en passant sur le pont le soir, on aura
soin de jeter une pierre dans l’eau noire, afin qu’ils se tiennent à
l’écart.
Pierrot, vieux lutin barbu débordant de vie, entouré d’une foule d’animaux, écoute France-Culture au milieu de nulle part, et prend soin d’accrocher à une branche du lard destiné aux oiseaux.
-
La rivière a des secrets, écoute la
rivière..., me glisse-t-il.
Et il file nourrir ses cochons noirs.
Paulo nous montre ce qui reste du Spin’a cavallu, le dos de cheval,
l’antique pont génois.- Regarde-moi ce parapet : c’est affreux comme
ils l’ont refait, avec des pierres toutes neuves ! c’est la crue qui
l’a emporté. Un pont du xiie siècle, qui avait résisté à huit siècles
d’intempéries… Le 31 octobre 1993, le ciel est soudain devenu noir,
mais noir ! en plein jour ; on n’avait jamais vu ça. Et puis il s’est
mis à pleuvoir, un déluge. En quelques heures, le Rizzanese a débordé,
il est devenu fou, il a tout emporté sur son passage. Les ponts, les
arbres, des rochers gigantesques, des maisons… une femme a été
entraînée, dans son restaurant, les Caldanes, aux sources chaudes.
Aux
Caldanes, Antoine, impassible, quasi
minéral, au coin du feu. Depuis que Rosa est partie, emportée par le
Rizzanese en furie, il tient le restaurant tout seul. Il nous montre sa
photo sur le mur : une belle femme brune, rieuse, bien en chair. –
L’eau s’est engouffrée d’un coup, ici même, une force terrible, Rosa a
été entraînée. J’ai essayé de la retenir, l’eau était plus forte que
tout… J’ai réussi à m’accrocher à un pilier, Rosa est partie avec l’eau.
Devant
le pont, un poème en corse rappelle
le souvenir de Rosa, dont on n’a jamais retrouvé le corps.
-
Elle est sans doute sous un banc de sable,
murmure Paulo. Depuis la crue, la rivière a changé de visage, des blocs
énormes ont été déplacés. Gigantesques ! Tu ne peux pas t’imaginer.
Plus tard, Paulo, à la sortie de Zoza.
- Lorsque j’étais enfant, il n’y avait pas de salle de bains chez nous ; aux beaux jours, ma mère me lavait à la rivière. Elle me posait sur une grande pierre plate, au bord de l’eau, un peu penchée, et moi je glissais, je glissais, j’avais peur ! Bien plus tard, je suis revenu voir la pierre, elle m’a semblé si petite ! Il rit, puis me montre une marmite de géant, a conca : – Tu vois la pierre ronde, dans ce grand creux, lisse et profond ? C’est elle qui l’a creusé, depuis des milliers d’années, elle est là, elle tourne et elle creuse. Il désigne un chaos de rocs.
-
Tiens, c’est ici que je me suis cassé
l’épaule, un jour, en pêchant. S’il y avait eu de l’eau comme
aujourd’hui, j’y serais resté. J’ai glissé sur un rocher, une force de
vie m’a arraché à la rivière, et m’a fait détaler.
-
La Corse, nous confie un chasseur, devant
une bière à la châtaigne, au Bar des Sports de Quenza (cuisine
exquise), c’est le seul pays où on trouve des vaches sauvages et des
préfets sauvages.
Pas seulement : au bord du Rizzanese, les archéologues aussi sont
déchaînés. La faute aux buissons de myrte qui poussent à fleur de
rocher ? Aux asphodèles et aux hellébores, plantes assez sorcières, qui
couvrent le maquis ces temps-ci ? Nous trouvons ces deux jeunes gens,
sérieux la plupart du temps, rattachés au CNRS, fleuron du bataillon de
l’archéologie préventive de Corse, l’un préhistorien et l’autre
médiéviste, hilares et désopilants. Chaque jour ils risquent leur vie,
le corps planté dans une salopette et des bottes de pêcheur, guère
pratiques sur les rochers glissants, noyés sous les eaux du torrent ;
Paulo, inquiet, murmure en les regardant : " Oh mais ils
jouent leur peau, les petits gars, là… " Chaque jour donc ils
traversent le torrent pour rejoindre leur site de fouille, afin de
vérifier qu’aucun vestige précieux ne risque d’être englouti. Ils ont
bien trouvé quelque trace de sépulture paléolithique, mais aucune cité
des morts stupéfiante, dont la découverte suspendrait l’érection du
barrage… – Ici, je suis en conflit avec moi-même, nous confie Pascal
Tramoni, sérieux, pour une fois. Ce que je souhaite, c’est qu’on
finisse les fouilles, et que les travaux soient arrêtés. C’est
tellement beau, ces gorges… Hier je suis tombé, à cause de cette
beauté. Je marchais dans l’eau, avec mes hautes bottes, et puis, je ne
sais pas ce qui s’est passé, j’ai été happé (il fait un grand geste du
bras). Je ne savais plus où j’étais, j’étais fasciné, je marchais au
beau milieu du fleuve, j’ai glissé, et je suis tombé. J’ai eu de la
chance de m’en sortir…, murmure-t-il, rêveur.
Au
beau milieu de l’eau, il s’exclame : –
Cet ouvrage, ça sera le plus petit barrage du monde pour un maximum de
dégâts. Paulo, qui connaît bien le dossier, opine et précise : – Un
million de mètres cubes, à quoi ça rime ? A quoi bon sacrifier tout ça
? EDF sera déficitaire ! le courant reviendra très cher… C’est un
projet politique, bien plus qu’énergétique… Le maire de
Sainte-Lucie-de-Tallano, Antoine Greani, que nous rencontrons chez
Anna, au bar du village, autour d’un chocolat revigorant, pourtant
partisan du barrage, ne nous dit pas autre chose : EDF n’était pas
pour, c’est la CGT qui a fait pression, pour les emplois… – A nous, les
communes, ça nous rapportera la taxe professionnelle : 500 000 euros,
alors bien sûr je suis pour ! on a besoin d’argent… C’est pas avec les
kayakistes qui ne dépensent rien ici, pas un sou, qu’on va faire vivre
la commune ! Quand on lui rapporte les propos du maire, Paulo s’énerve
: – Des emplois ? quels emplois ? la plupart des ouvriers du chantier
viennent du continent… Quand tout sera fini, le barrage sera
automatisé, commandé depuis Marseille, ou Aix… Ils sont dans l’erreur !
Tous ! On défigure le Rizzanese pour rien ! Tout ce qu’on a en Corse,
c’est la beauté des sites, rien d’autre… Il n’y a que cela qui peut
créer des emplois ici.
Chez
Anna, le maire lève les yeux au ciel.
-
On va encore me sortir une nouvelle espèce
de tortue ! Il fait allusion à la cistude, une tortue rare, qui vit à
l’embouchure du Rizzanese, site protégé du côté de Propriano. Le WWF,
qui s’est ému de la construction du barrage, a tenté de l’ériger en
bouclier, et aussi la macrostigma, variété de truite à grosses taches
rouges, protégée elle aussi… Le maire, se levant pour prendre congé : –
Cette rivière doit être gérée ! Un jour pour les kayakistes, un jour
pour les pêcheurs. Et surtout, elle doit rapporter de l’argent... Il se
lève et s’en va. Avec Paulo, nous sommes allées à l’embouchure, voir
l’endroit où les eaux se mêlent, douces et saumâtres, gris perle et
bleu vert ; ici vit une fleur protégée elle aussi, l’Anchusa crispa… Au
milieu de milliers d’iris jaunes, toutes sortes d’oiseaux de mer et des
marais, hérons cendrés, canards sauvages et cormorans, filent entre le
ciel et l’eau, tandis que des guerriers de pierre, massifs et ronds,
montent la garde sur la grève.
Depuis
sa source, sur le flanc pierreux de
l’Incudine, jusqu’à son embouchure, ample et paisible, en passant par
tous les tourments du torrent, le Rizzanese est un envoûtement. Allez
vite l’admirer dans sa splendeur intacte, avant que les travaux du
barrage l’aient entièrement bouleversé.
-
Il n’y aura plus d’eau, soupire Paulo,
surtout en été… Déjà qu’on en détourne une belle part en amont, au
niveau de l’Asinao, pour nourrir le barrage de l’Ospedale… il ne
restera plus rien, qu’un filet ! Fini la pêche et les baignades, fini
le Rizzanese… On a beau nous faire des promesses à tour de bras, je
sais ce qui l’attend… Et, un doigt sur la bouche, il nous montre une
rainette dorée, grande comme l’ongle du pouce, qui dort sur l’herbe
mouillée.
Le
projet d’un barrage sur le Rizzanese
remonte aux années 1930. Après des décennies de volte-face et
d’hésitation, les travaux devraient aboutir en 2012. L’Association de
défense du Rizzanese, l’ADRE, créée par Georges Mattei, qui habite
Zoza, un des villages riverains, a réussi à bloquer le projet presque
dix ans, au grand dam des maires des autres communes, favorables au
projet. L’ADRE, ainsi qu’une douzaine d’autres associations, ayant été
déboutée par le Conseil d’Etat en novembre 2006, rien n’empêche plus
les travaux du barrage de suivre leur cours. Un vaste pan de forêt
primitive, aux arbres pluricentenaires, protégés jusqu’ici, a ainsi été
déclassé pour faciliter le chantier; il sera rasé pour créer une zone
de dépôt. Près de 200 millions d’euros vont être dépensés pour
construire l’ouvrage en béton de 40 mètres de hauteur, un barrage poids
(c’est-à-dire dont la propre masse suffit à résister à la pression
exercée par l’eau), d’une capacité de 1,3 million de mètres cubes,
destiné à produire 80 GWh d’électricité par an, soit environ 4 % de
l’électricité de l’île.
La saga du barrage Le Rizzanese, dont une partie a déjà été détournée en altitude pour alimenter le barrage de l’Ospedale, va être court-circuité sur 12 km, et passera par un tunnel creusé à travers la montagne, abouché à une conduite forcée, à Sainte-Lucie-de-Tallano. Il aboutira en bas à la centrale hydraulique et au bassin de démodulation, près de la chapelle romane Saint-Jean-Baptiste, classée monument historique. En dehors des dégâts causés au site, au fleuve et à sa faune protégée – truite macrostigma et tortue cistude – l’ADRE et le WWF dénoncent une autre conséquence : le barrage, en retenant environ 13 000 t de pierraille par an, menacera à moyen terme la plage sud de Propriano, alimentée en sédiments par le fleuve. Le barrage du Rizzanese est aussi destiné à stocker de l’eau pour l’agriculture : 1,6 million de mètres cubes d’eau sont prévus entre mai et octobre, afin de "garantir une disponibilité en eau agricole" pour le fourrage et l’élevage des vaches de la vallée de Sainte-Lucie-de-Tallano. Pour les opposants au projet, l’idée d’une autonomie en électricité de la Corse est un leurre. Ils insistent sur la nécessité d’un câblage de l’île avec le continent et la Sardaigne ; l’interconnexion, souhaitée par l’Europe, permettrait de densifier le réseau et d’éviter les fluctuations de tension, en répondant à l’augmentation croissante des besoins électriques de l’île, soit 5 % par an. Un câble à courant continu Italie-Sardaigne passe déjà par la Corse, EDF dispose d’un droit de prélèvement équivalent à 10 % de la consommation corse. La Corse est dotée de deux réseaux électriques internationaux : Sacoi, en courant continu, qui relie la Sardaigne et la Toscane à la Corse ; Sarco, qui apporte du courant alternatif en provenance de la Sardaigne.
Elise Fontenaille
A consulter, le site de
l’association de défense du Rizzanese :
http://www.rizzanese.fr/
Pétition en ligne ici :
www.rizzanese.fr/phpPETITION/phpPETITION/index.php
Le Conseil d’État a
suspendu
vendredi le permis accordé au publicitaire Jacques Séguéla pour faire
construire une villa près de Bonifacio en Corse-du-Sud, donnant ainsi
raison à des défenseurs de l’environnement qui mettaient en cause la
légalité du Plan local d’urbanisme. La plus haute instance
administrative a ainsi décidé d’annuler l’ordonnance qu’avait prise le
17 avril 2008 le juge des référés du tribunal administratif de Bastia,
autorisant la reprise des travaux.
Cette décision est un soulagement pour l’Association bonifacienne
comprendre et défendre l’environnement (ABCDE) qui réclamait la
suspension du chantier de la villa située sur un terrain quasi vierge à
Cala Longa. L’avocat de l’association Me Benoist Busson a fait valoir
que le permis de construire était illégal au regard de la loi
"littoral" de 1986 et de l’article 146-4-1 du Code d’urbanisme
stipulant que "l’extension de l’urbanisation doit se réaliser soit en
continuité avec les agglomérations et villages existants, soit en
hameaux nouveaux intégrés à l’environnement".
Par le biais d’un amendement au projet de loi sur la réforme des institutions, l’Assemblée Nationale a voté à une très large majorité len faveur de la reconnaissance des langues régionales dans la Constitution. Quelle que soit l’issue du débat en cours sur la réforme de la Constitution, plus ne sera jamais comme avant
Les opposants à une telle reconnaissance y ont toujours vu un risque pour l’unité du pays, se réclamant - quelque peu abusivement - de l’’héritage de 1789, alors que cette vision date surtout de la IIIe République.
Ci-après le communiqué de Sylvain Ettori, Président de la Maison de la Corse
Renseignements : contact@maisondelacorse.org - www.maisondelacorse.orgLa Maison de la Corse se réjouit du vote à l’Assemblée Nationale aujourd’hui 22 mai, d’’un amendement au projet de loi sur la réforme des institutions visant à inscrire la reconnaissance des langues régionales dans la Constitution. Il s’agit là d’une revendication déjà ancienne, portée par la Maison de la Corse, comme par d’autres associations militantes pour la langue corse. Le vote d’aujourd’hui manifeste que ces voix diverses mais concordantes ont été enfin entendues.
Une initiative validée à la quasi-unanimité par les parlementaires, qui annonce peut-être des évolutions législatives futures et surtout la ratification de la Charte Européenne des Langues Régionales. Nous n’avons pas à préjuger du résultat final du débat général sur l’ensemble de la réforme proposée, mais le vote massif d’aujourd’hui est le signe qu’en tout état de cause, la question des langues régionales a été prise en compte. La Maison de la Corse apprécie cette rupture des parlementaires avec l’’interprétation rigide et intransigeante des textes qui a prévalu jusqu’alors en la matière.
L’’Histoire et la place des langues régionales font partie des questions dont l’évocation dans le débat hexagonal suscite des réactions souvent épidermiques. Les détracteurs d’’une reconnaissance des langues régionales voient dans les revendications linguistiques un risque d’’affaiblissement de l’unité nationale. Les partisans de cette vision qui lie intimement, et de façon fort discutable, unité politique et homogénéité culturelle, se réclament souvent de l’’héritage Républicain de 1789. L’’analyse historique confirme que la légitimation par l’’héritage des Lumières d’une politique linguistique particulièrement rigide est spécieuse. La politique linguistique conduite dans les années qui ont suivi la Révolution n’’était pas seulement accommodante, elle tendait même à favoriser l’’expression de la diversité linguistique locale. Comment pouvait-il en être autrement ? Quand on sait que Pasquale Paoli fut élu à Orezza le 9 septembre 1790 Président du Directoire Départemental et Général de la Garde Nationale. On voit mal le père de la Constitution Corse brimer sa langue maternelle.
Sous la Troisième République, ont été conduites des politiques particulièrement sévères et injustifiées à l’’encontre des langues régionales, qui trouvent leur épilogue ce jour. On sait aujourd’hui que les identités sont superposables, et ce sans exclusive. Une motion a d’’ailleurs été proposée à l’’Assemblée de Corse, pour enseigner dès le primaire la langue corse, le français et l’’anglais. Dans un contexte de mondialisation, la capacité des individus à pouvoir aisément et rapidement raisonner à des échelles différentes et à les mobiliser simultanément est un atout précieux. C’’est un facteur de stabilité et la garantie de repères dans un contexte de mutation accélérée des territoires. A ce titre, la revendication d’’une reconnaissance des langues régionales n’’est pas un combat d’’arrière-garde ou le fruit d’’une volonté passéiste mais s’’inscrit bien dans la modernité.
Tracé du sentier
littoral à Pianottuli-Caldareddu
Conférence de presse de l’association U Levante du 24 mai 2008
Le texte intégral ici : http://levante.fr/loi_littoral/loi-0805-conf.phpl
U Levante communique :
APPEL pour le respect du patrimoine littoral de la Corse
Une organisation de plus dans une île où, en l’espace de trente ans, près de 200 groupuscules aux noms souvent fantaisistes et aux motivations parfois floues ont rythmé l’actualité à coups de bombes. Ces "faux nez" des divers FLNC, tantôt issus de scissions, tantôt nés de querelles personnelles entre responsables locaux, étaient autrefois priés d’abandonner la cagoule ou s’intégraient aux structures existantes. Depuis cinq ans, l’errance du camp indépendantiste a privé de gouvernail les directions clandestines des deux FLNC, dépassées par de jeunes éléments radicaux.
La facilité de se procurer armes et explosifs et le "bouillon de culture" mêlant chansons militantes, fascination médiatique et imagerie révolutionnaire, continuent d’exercer un attrait certain sur une frange de la jeunesse corse confrontée aux difficultés sociales.Alors que
le FLNC uni "tenait la rue", la
clandestinité corse échappe aujourd’hui à ses chefs. Conséquence : la
multiplication des attentats "franchisés", commis par de petites
équipes isolées, parfois sans réelle formation "militaire" ou
politique, et ensuite labélisés dans des communiqués d’organisations
existantes, augmente les risques de tuer ou de blesser. "Monter
au charbon seul ou à deux, c’est là que le danger commence : pas
d’équipe de repli, pas de groupe pour se préoccuper de la sécurité",
commente maître Eric Barbolosi, avocat de quatre des jeunes gens
interpellés le 21 avril. Les premières victimes de ce délitement des
organisations clandestines se retrouvent dans leurs propres rangs.
Depuis mars 2006, quatre "ribelli" ont trouvé la mort dans l’explosion
de leur bombe.
Une mode très prisée par
les
organisateurs de séjours en Corse : le bivouac sur les plages !! Très
pratique, très économique mais formellement interdit !
L’association U Levante vient d’adresser une lettre sur ce sujet à la Préfecture de région, à la DIREN, à la DDE ainsi qu’au Conservatoire du Littoral.
LE MONDE du
25.02.08
La Corse comme prison, quel
paradoxe. Patrizia Gattaceca, mise en examen le 10 novembre 2007 par le
juge antiterroriste Gilbert Thiel pour "recel de malfaiteurs
en relation avec une entreprise terroriste", a perdu sa
liberté pour protéger celle d’un célèbre compatriote en fuite. Pendant
l’été 2002 et une partie de l’hiver qui a suivi, elle a caché dans sa
maison - "là-haut, au village" - Yvan Colonna,
recherché par toutes les polices de France dans le cadre de l’enquête
sur l’assassinat du préfet Claude Erignac.
Lorsque les policiers ont
interpellé Patrizia, le 6 novembre 2007, et qu’ils l’ont transférée à
Paris, au siège de la police antiterroriste - "sans jamais me
menotter", apprécie-t-elle -, ils ont trois jours et
trois nuits durant tenté d’en savoir plus. Sans barguigner, elle a
reconnu les faits : "Oui, j’ai hébergé cet homme.
Culturellement, il m’aurait été impossible d’agir autrement. C’est la
loi de l’hospitalité", leur a-t-elle déclaré. Mais, au grand
dam des enquêteurs, elle en est restée là.
Nombreux sont ceux qui se
souviennent du prix décroché par les trois filles, en 1992, aux
Victoires de la musique. Tous les Corses ont gardé en mémoire la
cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques d’Albertville, la même année.
L’âme corse chantée en direct devant des centaines de millions de
téléspectateurs, c’était du jamais-vu. "C’est Philippe
Decouflé qui avait eu l’idée. Il avait flashé sur notre album",
se rappelle-t-elle.
Indépendantiste ?
Autonomiste ?
Elle qui n’a jamais eu à apprendre le corse -"C’était la
langue qu’on parlait chez moi ; c’est aussi celle que je parle avec ma
fille et mon fils" - se bat aux côtés des nationalistes. Mais
elle déplore la violence : "Les attentats, ça ne sert à rien."
Un statut d’autonomie lui conviendrait très bien. "Je ne
comprends pas qu’on ne l’ait pas encore obtenu", dit-elle.
L’indépendance ne lui fait pas peur, "mais on n’est pas prêts".
Aux élections municipales,
elle
figure pour la première fois sur une liste nationaliste, conduite à
Bastia par Gilles Simeoni, l’un des avocats d’Yvan Colonna. Au-delà du
calcul politique et des voix qu’il espère attirer, Gilles Simeoni l’a
choisie parce qu’"elle incarne un nationalisme ouvert aux
autres".
Sa prise de conscience en faveur de la défense de la langue et de la culture corses date de l’été 1975. Elle n’avait pas 18 ans, lorsque, du 21 au 22 août de cette année-là, des militants régionalistes membres de l’ARC (Action régionaliste corse), les pères du nationalisme corse, avaient occupé la cave viticole d’Aleria. Plus de mille gendarmes et CRS avaient été dépêchés du continent pour donner l’assaut contre le commando. Une fusillade avait éclaté, provoquant la mort de deux agents des forces de l’ordre. Les responsables du mouvement, dont l’emblématique Edmond Simeoni - père de Gilles -, avaient fini devant la cour de sûreté de l’Etat, équivalent de la cour d’assises spécialement composée pour les procès terroristes d’aujourd’hui. Celle-là même qui, dans un peu plus d’un an, décidera définitivement de la culpabilité ou de l’innocence d’Yvan Colonna. Patrizia Gattaceca connaît les risques qu’elle a pris.
Yves Bordenave
PARCOURS
1957
Naissance à Penta-Acquatella, en Haute-Corse.
1975
Occupation de la cave viticole d’Aleria.
1992
Victoires de la musique et cérémonie d’ouverture des JO d’Albertville.
2002
Cache Yvan Colonna dans sa maison.
2007
Mise en examen.
2008
Audition par le juge Thiel.
La
Révolution corse :
le CD est en vente, le film est pour la fin 2008
Cliquez sur l’image.
L’adresse est la suivante :
http://revolutioncorse.free.fr/
Info ADECEC :
SARTÈ, CITÀ D’ARTE È
DI STORIA
La
Corse vers le monde dans FORA !
Hommage
à Pascal Paoli à Londres
Eramu
cinquanta cinque Corsi in Londra, à rifà i passi di u generale Pasquale
Paoli, per a cummemurazione di a so morte. Issu pelegrinagiu era
urganizatu da Stella Castela, Silvia Casalta, Ghjuvan Petru Defendini,
Pasquale Valentini.
Duie cent’ anni dopu à a sparizione
di u Babbu di a Patria, più di cent’ anni dopu à u so ritornu in
Corsica, u nostru populu ùn s’hè micca scurdatu di quellu chì fù u so
Capu di Statu è u primu ind’u mondu à mette in ballu una Republica
muderna, incù una custituzione è a spiccanza di i puderi. Sè a Francia ùn ricunnosce l’impurtanza di a so opera (si ramenta omu chì u cunsigliu municipale di Parigi ùn hà vulsutu, qualchì mese fà, dà u so nome à una piazzetta), l’Inguiltera, ella, hà stallatu in lu so panteone, in l’abbazia di Westminster, u bustu di u nostru generale. Ùn fù una cosa simplice, di fà sente in issu locu u nostru innu naziunale « Diu vi salvi Regina ». Ci hè vulsutu à neguzià incù l’autorità religiose inglese. Ma quesse, cuscente di a forza simbolica di issu viaghju, anu datu u so accunsentu. Cusì, adduniti intornu à u bustu è à a lastra posta in memoria di Pasquale Paoli, l’avemu resu un umagiu cummuvente. Mentre chì dui zitellucci tenianu a bandera corsa, i cantadori di « Barbara Furtuna », Ceccè Buteau è Ghjuvan Antone Orticoni, fecenu risunà quelle armunie care in issi lochi tracarchi di storia… Tutti quelli chì anu participatu à issa ceremonia a teneranu in mente per u sempre. Ghjuvan Guidu Talamoni |
Spectacle - La Corse
à Paris
Un
spectacle musical qui met l’île de
Beauté à l’honneur
Emilie-Anne
Jodier, le jeudi 13 décembre
2007
Dans
cette ambiance de fête où les comédies
musicales fleurissent comme le muguet au printemps, un spectacle corse
apporte un peu d’exotisme. Mêlant théâtre, musique, chant mais aussi
combats, La Révolution corse de Maga Ettori ne peut pas être
cataloguée. Ni comédie musicale ni simple pièce de théâtre, ce
spectacle qui se joue en arène, les comédiens entourés des spectateurs,
revient sur 200 ans d’indépendance farouche. Mais pas seulement. Car la
Corse, c’est une île, mais c’est aussi toute une culture, une histoire
et tout un peuple qui attend de partager ses traditions et ses passions
avec les continentaux.
C’est
pour cette raison que la Maison de la
Corse, à Paris, a tout mis en œuvre pour que ce spectacle voie le jour.
Pendant trois soirées, les artistes vont faire résonner le Palais des
Sports de Levallois de leurs chants et de leurs rires, puisque si la
musique est partie prenante de l’aventure, il n’y a pas de raison que
l’humour en soit absent. Les Parisiens auront donc le privilège d’être
invités à partager ce moment qui ne met de côté ni la comédie ni les
effets spéciaux car, après tout, il en faut pour tous les goûts.
Décalé
Et
que serait la Corse sans la musique ?
Composés par Patrice Bernardini, les chants et chansons de La
Révolution corse transporteront le public dans différents genres, de la
célèbre polyphonie à la berceuse en passant par le chant de guerre et
la musique sacrée. Un spectacle complet, pour toute la famille, qui se
donne pour objectif de nous faire tomber amoureux de l’île de Beauté en
deux heures.
La
Révolution corse,
d’après l’œuvre de Maga Barbarossa, mise en scène de Maga Ettori,
musique de Patrice Bernardini, les 13, 14 et 15 décembre au Palais des
Sports (Marcel-Cerdan), 141, rue Danton, 92300 Levallois.
Tarifs : de 25 à 45 euros.
Renseignements sur le site www.revolutioncorse.com
Edition France Soir du jeudi 13 décembre 2007 n°19669 page 20
Patrizia
Gattaceca a été arrêtée jeudi matin
8 novembre à son domicile dans les environs de Bastia. Elle a été
transférée à Paris vendredi soir pour y être entendue par la justice
sur ses liens avec Yvan Colonna. Elle devrait être présentée dans la
journée de samedi au juge d’instruction Gilbert Thiel et pourrait être
mise en examen pour "recel de malfaiteurs". Elle aurait reconnu en
garde à vue avoir hébergé Yvan Colonna à deux reprises... Un comité de
soutien est en cours de constitution. A suivre.
DERNIERE MINUTE (samedi 10 novembre - 19h20)
PATRIZIA
LIBEREE
La chanteuse corse a été remise en liberté sous contrôle judiciaire.
Interpellée mercredi 7 novembre, mise en garde à vue pendant soixante douze heures et transférée à Paris, vu les conditions de l’enquête à mon sujet, j’avais toutes les raisons de craindre une détention prolongée.
Je me trouve donc aujourd’hui sous le coup d’une mise en examen sous
contrôle judiciaire, assignée à résidence en Corse. Je suis convaincue
que je ne dois la décision de ma misé en liberté qu’à l’extraordinaire
ampleur et à la promptitude de la solidarité que vous m’avez accordée
sans réserve, vous tous de Corsé et d’ailleurs, parents, familiers,
culturels, responsables politiques, personnalités, associations,
syndicats ou simples particuliers.
Le retour dans ma famille, parmi les miens, au milieu de la communauté
qui m’apporte un appui si profond me sera d’un grand secours, car j’ai
besoin de force aujourd’hui, dans les démarches engagées pour la
libération de mon fils. Je mesure aussi combien cette solidarité active
démontre la permanence et la solidité de la relation aux autres que
conserve, dans notre culture, l’identité individuelle au quotidien et
dans les circonstances exceptionnelles telles que celles-ci.
Du fond du coeur et de notre culture, un merci que je vous adresse, sur
un brin de Filetta.
Patrizia
Ajaccio, le 28 octobre 2007
Pour
un procès équitable
La Ligue des droits de l’Homme et sa délégation régionale de Corse « déplorent l’amalgame entre l’exigence d’un procès équitable pour Yvan Colonna et une quelconque appréciation sur les responsabilités éventuelles de ce dernier dans les faits qui lui sont reprochés.
Pas plus que dans de nombreuses affaires judiciaires dans lesquelles
elle est intervenue, la LDH n’entend porter, à ce stade, un jugement
sur la culpabilité ou la non culpabilité d’Yvan Colonna.
En revanche, la LDH s’est inquiétée, à plusieurs reprises, des
conditions dans lesquelles l’instruction de ce procès a eu lieu et des
déclarations d’hommes politiques considérant Yvan Colonna comme
coupable. Ses inquiétudes ont été renforcées par la décision des juges
qui ont acquitté deux des personnes poursuivies dans cette affaire
alors qu’elles en étaient présentées comme les instigateurs.
La LDH reste attachée à ce que tout accusé bénéficie de la présomption
d’innocence et d’un procès qui soit pleinement équitable. »
La
France, pays des Droits de l’Homme ?
On peut sérieusement en douter au vu de deux affaires récentes :
Les
conditions de détention
révoltantes de Dominique Pasqualaggi, tout d’abord :
Deux
rapports médicaux critiquent le maintien en prison du nationaliste
corse qui s’était défenestré.
Malgré
deux rapports médicaux accablants, un détenu nationaliste corse
gravement handicapé est maintenu en détention à l’hôpital pénitentiaire
de Fresnes (Val-de-Marne). Dominique Pasqualaggi,
34 ans, s’était défenestré, le 14 juin, alors qu’il était en garde à
vue à la sous-direction de l’antiterrorisme, à Paris.
"La détention n’est possible actuellement qu’en milieu hospitalier
spécialisé en rééducation, a estimé, le 26 juillet, l’expertise
médicale dont Le Monde a eu connaissance. Cette prise en charge n’est
pas réalisée à l’hôpital de Fresnes." Souffrant de multiples fractures,
plongé dans le coma, M. Pasqualaggi
avait été admis au service des urgences de l’hôpital de la
Pitié-Salpêtrière avant d’y subir plusieurs interventions chirurgicales
lourdes.
Un premier rapport médical avait conclu le 5 juillet à son nécessaire
"maintien en service de réanimation", évoquant un "pronostic vital
encore engagé". Quinze jours plus tard, le blessé était pourtant
transféré à l’hôpital pénitentiaire de Fresnes (Le Monde du 26
juillet). Le 19 juillet, il recevait une nouvelle visite médicale dont
les conclusions, sans appel, étaient transmises au juge d’instruction
Gilbert Thiel.
Contactée par Le Monde, l’administration pénitentiaire a expliqué "ne
pouvoir s’exprimer sur l’état de santé des prévenus". Selon son
conseil, Me Pascal Garbarini,
l’état de santé de M. Pasqualaggi
a connu, depuis son transfert à Fresnes, une "nette dégradation"
marquée par l’apparition d’oedèmes
et d’escarres, d’une tendinite au genou gauche et d’un pied bot dû à
une malposition. "Il est incontinent et doit attendre plusieurs heures
dans ses propres excréments avant qu’on ne le change", ajoute l’avocat.
Selon un proche, le détenu s’est plaint d’être "lavé au jet d’eau, dans
une salle spéciale".
(LE MONDE du
19.09.07)
La décision de
reconduite à la frontière d’Hicham Aallou ensuite
:
Né au Maroc en 1983, Hicham Aallou a rejoint en 1997 à Calenzana son
père Mohamed, ancien combattant de l’armée française. Scolarisé au
collège de Calvi en 1998/1999, Hicham a suivi une formation
professionnelle et travaille comme ouvrier boulanger. En 2005, il
épouse Najima, résidente à Calvi dont le père a la nationalité
française et entreprend toutes les démarches pour régulariser sa
situation. Il a été interpellé à la sortie de son travail et a fait
l’objet le 11 septembre d’une reconduite à la frontière, malgré les
requêtes introduites par de nombreuses association dont Ava Basta et la
LDH et bien qu’il vive en Corse depuis 10 ans...
Lu
dans Le Monde du 01/09/2007 :
Le kaddish perdu
des
juifs de Corse
Dans la petite salle de la synagogue, derrière les façades de la rue du
Castagno qui dévale vers le vieux port de Bastia, des mains ridées
étreignent les franges du tallith, le châle traditionnel de prière juif.
Ce samedi d’août, trois vieux messieurs psalmodient dans un hébreu un
peu hésitant la prière du shabbat, les yeux clos, le regard tourné vers
un passé où les rires des enfants de réfugiés juifs d’Alep ou de
Tibériade encombraient les ruelles du vieux quartier génois de la ville.
C’était
dans l’autre siècle... Celui qui
avait vu 744 hommes, femmes et enfants débarquer dans le port d’Ajaccio
un matin de décembre 1915, expulsés d’une Palestine encore sous le joug
ottoman et que se disputaient Britanniques et Français d’un côté, Turcs
et Allemands de l’autre. Muletiers, cordonniers, agriculteurs, ils
avaient dû tout quitter pour une patrie incertaine autant qu’inconnue,
emportant avec eux la somme de 3 livres turques par famille et quelques
objets rituels.
Souvenirs
de ces temps enfuis, les noms
s’effacent peu à peu des devantures des commerces de la rue Napoléon,
dans le centre ancien de Bastia, où une grande partie de la communauté
a essaimé peu après son arrivée à Ajaccio. Des dizaines d’échoppes
autrefois tenues par les Ebrei – les "Hébreux", en Corse –, il n’en
reste que trois pour perpétuer la présence de la communauté. Côté
impair, les deux chausseurs Cohen. En face, Chez Aben Frères, articles
et vêtements de travail.
Partis,
les familles Yebgui, les Chetrit et
les Eknine. Montés en Israël, les filles Eskenazy, les sœurs Abbo et
les Toledano, dont l’un des patriarches deviendra ministre du culte du
premier gouvernement de David Ben Gourion. Entre Ajaccio,
Saint-Florent, L’Ile-Rousse ou Bastia, il ne reste plus qu’une
vingtaine de familles. Depuis la mort du rabbin Mayer Toledano en 1970,
bien peu de fidèles à la prière du shabbat.
Quand
un deuil frappe une famille, il est
difficile de réunir les dix hommes dont la présence est indispensable
pour dire le kaddish, la prière des morts. Le plus souvent, un rabbin
est dépêché du continent. Il n’oublie jamais d’apporter des produits
casher : le dernier rayon de la dernière épicerie à proposer de la
nourriture autorisée a fermé, il y a quinze ans, faute de clients.
"C’est pourquoi le consistoire nous autorise à dire le kiddouche, la
bénédiction du vin, avec de la bière. Nous ne trouvons plus de vin
casher", s’excuse Claude Benassouli. Arrivé en Corse en 1991, cet
ancien conservateur des hypothèques anime une fois par semaine une
classe d’hébreu, langue qu’il a apprise, à 28 ans, à Paris, quand il
était un jeune rapatrié d’Algérie. Ses élèves ? Neuf dames patronnesses
des bonnes œuvres du couvent Saint-Antoine et un moine franciscain...
Un
ancien de la communauté soupire : "Pour
voir les juifs de Corse, il suffit de monter au carré israélite du
cimetière."
Berri
"Shalom" Spitezki et Salomon Weiss,
eux, ont préféré rencontrer les vivants. Au mois de juillet, ces deux
jeunes loubavitchs new-yorkais, d’origine belge, sont venus. Depuis
quarante ans, chaque été, les jeunes hommes non mariés de ce mouvement
ultra-orthodoxe accomplissent des visites aux foyers juifs en
déshérence. Leurs pas les portent d’Ukraine en Afrique du Sud, en
Roumanie... Cette année, Salomon a décidé de suivre son ami Shalom sur
les traces de sa propre famille. "C’est ici que ma grand-mère a trouvé
refuge pendant la seconde guerre mondiale, sur les conseils d’amis du
continent. Elle a pu échapper aux rafles", explique-t-il à la terrasse
d’un café, place Saint-Nicolas, à Bastia.
A
l’heure de l’apéritif, entre deux tables
où des Bastiaises rivalisent d’élégance et des vacanciers en short
décortiquent les guides de tourisme, Shalom et Salomon, kippa sur la
tête et barbe fournie malgré leurs 21 ans, s’étonnent encore de
l’accueil qu’ils ont reçu au long de leur périple. "Ailleurs en Europe,
on ne vient pas vers nous, on nous regarde plutôt curieusement. Ici, en
deux jours, nous avons été accueillis dans tous les cafés. Les gens
nous abordent spontanément, viennent nous parler... C’est très
étonnant."
L’idée
qu’ils se font des juifs de Corse ?
"Une communauté qui vieillit mais qui reste très attachante.
Bien sûr,
ils ne sont que quatre ou cinq à la synagogue. Mais tous les samedis,
elle est ouverte dès 8 heures du matin. C’est ça qui est important pour
nous", explique Salomon. Leurs pérégrinations insulaires ont mené les
deux compères de Saint-Florent à Ajaccio, en quête des enfants perdus
d’Israël, ces jeunes Corses d’origine juive qui ont reçu, pour tout
héritage, un nom ou un prénom porté par leurs ancêtres venus d’Haïfa ou
d’Alep.
C’est
la fierté et le tourment des juifs de
Corse : avoir su s’intégrer à cette île que l’on dit rétive à
l’étranger. Une île profondément catholique, aussi. Avoir su s’intégrer
jusqu’à s’y être perdus, happés par la puissante attraction d’une
culture méditerranéenne et cosmopolite, à mille lieues des clichés
rebattus, une culture dont les racines se sont sans cesse recomposées
au gré des apports extérieurs. Juifs. Corses. Français. Tout cela à la
fois. "Mon identité ? Elle ne se partage pas", tranche Jacques Ninio,
82 ans.
Dans
le petit appartement qu’il occupe avec
son épouse, la fille du rabbin Toledano, le doyen de la communauté
incarne ce paradoxe. Il reste l’un des piliers de l’office du shabbat,
s’efforce de manger casher, organise les festivités de Kippour. Mais,
sitôt la conversation engagée, voici sa propre histoire qui resurgit,
celle du fils de réfugiés devenu traculinu – colporteur – dans les
villages de l’île, enfant d’un pays où les anciens pensent en corse
avant de parler français.
En
2001, Jacques Ninio a écrit au préfet,
inquiet. "Les anciens de la communauté sont assez pessimistes quant à
la continuité d’une présence juive en Corse." Et, pourtant, impossible
de boucler les valises, de partir rejoindre la famille sur le continent
ou en Israël. "On est restés après la retraite, seuls. On aurait pu
partir. Mais non, ça n’aurait pas marché", soupire Rachel, sa femme.
"Et puis, partir pour où ? demande un alerte quinqua de la communauté.
Quel est l’endroit au monde où des juifs ont été mieux accueillis
qu’ici ? Même au XVIIIe siècle, quand la moitié de l’Europe n’avait
toujours pas accordé le moindre statut aux juifs, et que l’autre les
pourchassait, la Corse était une terre d’accueil pour nous."
Dans
l’île, tout le monde connaît l’histoire
des "juifs de Paoli". En 1764, alors que Pasquale Paoli, héros de
l’indépendance, préside aux destinées de l’éphémère république corse,
des israélites italiens sont incités à s’établir dans l’île. Trois ans
plus tard, à ses partisans qui l’interrogent sur le statut à accorder à
ces nouveaux venus, Pasquale Paoli répond sans hésitation : "Chaque
homme établi sur la terre franche de notre patrie a le droit de choisir
ses magistrats et ses représentants." "La liberté, ajoute-t-il, n’a ni
confesseur ni inquisiteur."
"L’attitude
de Paoli répond autant à sa
pensée profondément égalitaire qu’à son utilitarisme, explique le
professeur Antoine-Marie Graziani, biographe de Pasquale Paoli et
membre de l’Institut universitaire de France. Il a vu les juifs faire
prospérer Livourne et Naples, il sait qu’ils peuvent apporter à la
Corse ce que les insulaires ne savent pas faire : du commerce. Les
protéger est pour lui une évidence, autant philosophique que
politique." Quand éclate la seconde guerre mondiale, 80 000 soldats
italiens et 15 000 Allemands débarquent sur les côtes corses en 1942.
Comme ailleurs, des lettres dénoncent. Mais en Corse, en dépit de
l’internement de 80 juifs à Asco, un village situé au pied du Monte
Cinto, aucun ne partira vers les camps de la mort.
L’île
sera même aux avant-postes de la
création de l’Etat d’Israël. En 1948, un haut fonctionnaire de la
police et trois truands s’invitent dans le bureau du préfet de Corse.
Ils sont chargés par Jules Moch, ministre de l’intérieur, d’organiser
clandestinement le premier acheminement d’armes par voie aérienne à
destination de l’Etat hébreu. Au préfet, qui voit l’initiative d’un
mauvais œil, l’étrange quatuor présente un dossier. Le haut
fonctionnaire blêmit. La promesse de quitter l’île dans une caisse en
bois achève de le convaincre. Son nom ? Maurice Papon. Transportées par
des marins corses depuis Marseille, les armes seront finalement
chargées dans des avions envoyés vers le tout nouvel Etat d’Israël.
Les
yeux dans le vague, Rachel Ninio sourit.
"Oui, c’est une belle histoire. Mais nous, ce que nous attendons
aujourd’hui, c’est un miracle."
Antoine Albertini
18/10/2007
: Le diaporama de la conférence
de presse est ENFIN disponible en ligne et … lisible !!! le reste du
site ne l’est pas (autre que via Internet Explorer) mais l’affichage du
diaporama vous donne un aperçu de la qualité du nouveau site que
l’équipe d’U Levante est en train de concocter :
Le
texte complet (diapositives et
commentaires) de la conférence de presse que le collectif pour
l’application de la loi littoral a donné à Ajaccio le 1er septembre
dernier.
Bonne et édifiante lecture !...
Samedi
1er septembre 2007, le collectif
pour l’application de la loi littoral en Corse a tenu conférence de
presse. Vous en trouverez ci-dessous le communiqué.
Celui-ci figure bien sûr sur le site internet d’U Levante : http://perso.orange.fr/levante
PADDUC
: Espaces remarquables déclassés =
constructibilité en vue de gros projets immobiliers ?
L’étude de cartes des espaces remarquables et des délimitations des espaces proches du rivage, cartes inédites au 1/50 000, éditées dès décembre 2005 dans le cadre de l’élaboration du PADDUC, réalisées par le cabinet Tetra, et leur comparaison avec les documents d’urbanisme communaux en cours d’élaboration, démontre que :
2
- Très nombreux déclassements d’E.R. des
atlas Si la CTC a finalement obtenu le pouvoir de recenser les espaces
répondant à la définition de la loi (L.146-6 et R.146-1), elle n’a
absolument aucun pouvoir d’appréciation, et doit fonder ses décisions
sur des éléments scientifiques (comme l’a fait l’Etat avec l’Atlas du
Littoral).
La CTC ne s’est pas contentée d’identifier les espaces naturels qui
répondent aux critères légaux. Elle dit avoir "arbitré" les "points de
vue des communes relatifs à l’identification des ER " (p. 132).
En d’autres termes, les doléances des maires (et donc de celles des
plus puissants de leurs administrés) ont été préférées à un sérieux
travail scientifique de recensement.
Ceux
qui voteront le PADDUC se prononceront
donc :
pour la constructibilité des terres agricoles littorales,
pour une perte de protection de paysages,
pour une perte de nature et de sa biodiversité,
pour des intérêts particuliers, « héritant des » plus beaux sites, et
non pour l’intérêt général
pour une marginalisation de la loi Littoral et pour son application
uniquement dans une bande littorale très étroite.
La
position du Collectif
- leur application dans les P. L. U. en projet et dans le PADDUC.
Le Collectif appelle à un « sursaut civique » …
Associations présentes aujourd’hui, 01 09 2007 :
ABCDE,
ADEZ, Figari Piaghj’è Monti, GARDE,
L’Erbaghu, U Levante, SurfRiderCorsica, U Polpu, U Pinzalone, San
Benedetto vallée verte, Femu Qui, IDEES et Via Campagnola
La
compil AFC dans les bacs le 1er août
Une Fondation de
Corse, pour quoi faire ?
“Umani – Fondation de Corse» a pour ambition d’être un outil au service du progrès de l’Homme, de sa citoyenneté, de sa responsabilité.
Elle
a vocation à agir dans la pérennité au
sein de la société.
Son champ d’action se veut le plus large possible.
Elle s’appliquera ainsi à susciter, initier ou accompagner des initiatives touchant aux domaines fondamentaux tels que l’Education, la Culture, la Santé, l’Environnement, la Jeunesse, le Patrimoine, les Arts, les Solidarités …
Elle pourra de même, lorsque cela semble de nature à servir sa mission, affecter les biens iimmobiliers qu’elle recueille par donation ou legs à un usage particulier en relation avec un projet d’intérêt général.
Pour cela, La Fondation procèdera notamment par programmes d’action ou par dotations diverses, mécanismes conformes à l’esprit d’indépendance et d’équité qui l’anime.
En
toutes circonstances, ses actions seront
conduites dans le respect le plus strict des principes d’éthique et de
citoyenneté sans faire commerce ou profit de quelque nature.
Pour plus de renseignements : http://www.afc-umani.fr/
J’ai retrouvé un article de... 2000 sur l’antenne médicale de Calvi.
Sept ans après, on n’a pas beaucoup avancé...
Corse
Matin du vendredi 10 Novembre 2000
Le Moniteur du 10/11/2006
Lire
aussi sur ce sujet le
blog de "La Horde sauvage"
Manifestations culturelles
2007
"La Corse" vue par
José Lorenzi -
Exposition à La Galerie
27 cours Napoléon à Ajaccio
du 2 au 30 juin 2007
U Svegliu Calvese présente :
Littérature et spaghetti
voir iciU Svegliu Calvese et Musicanto présentent :
BLANC et NOIR
Nous y avons pensé
Voyage à travers Musique et Images avec :
Carlo BOSCO, piano
Stefano BRONDI, voix
Raffaele COMMONE, images
Samedi 12 mai 2007 à 21h30
Chez TAO Citadelle de CALVIRencontre entre deux musiciens et un peintre.
Rencontre entre un pianiste et un chanteur.
Echange entre les images et la musique,
La musique qui décrit et la peinture qui parle ;
Un voyage à travers les œuvres qui, dans tous les genres, ont su décrire et visualiser un paysage, un sentiment, un état d’âme.
De Mozart à Dream Theater, de Zero à Frank Sinatra, de Al Jarreau à « Jekyll & Hyde », chacune de ces musiques a su dépeindre quelque chose avec ses propres sons.
Sur scène, un peintre réalisera des portraits en noir et blanc, qu’il intègrera dans un monde fait de couleurs fortes et résolues.
Sa présence poussera les musiciens à créer une version unique des textes interprétés. 90 minutes de musique évocatrice, savamment mêlée et enrichie de solutions artistiques inédites, pour un voyage sonore qui balaie 220 ans et 10 styles musicaux divers, permettront de comprendre l’unicité communicative de cet art, dans toutes ses expressions plus ou moins connues.
Entrée gratuite.
Avis aux Calvais (et aux autres) :
soirée Balagnews le vendredi 13 avril au club 24 sur le port
!
Communiqué .. Communiqué .. Communiqué …
"C’est un peu fort de café, disait un forain originaire de Fort de France, à un fort des halles, plutôt fort en gueule, qui s’étonnait de la transformation de l’espace marchand Baltard en un espace culturel !"
Cette phrase est un procédé mnémotechnique, pour retenir le mot "fort", "Fort Charlet ou Maillebois" s’entend !
Car de ces châteaux-forts, construits pour protéger CALVI, du temps où Calvi se réduisait à la Citadelle, nous voulons faire des forts de la pensée, d’une pensée vivante qui protège Calvi de sa léthargie.
C’est pourquoi, à l’occasion de la prochaine Saint Glinglin,
le 10 mars 2007
U Svegliu Calvese vous attend à partir de midi, pour une "merendella" festive, conviviale amicale et culturelle, devant le Fort Charlet.
Déjà, en 1999, Don Ghjuvanni menait ses troupes à la victoire, en envahissant les douves. Victoire éphémère, puisque l’occupation se réduisit au temps des répétitions et de la création. Alors, reprenons la charge : Nous ne crierons pas toujours dans le désert !
A vos paniers, vos couteaux, vos fourchettes et vos gobelets : qui a dit que la culture devait être austère ?
FERMETURE DE "LA TOUR SOLAIRE"
Communiqué :
U SVEGLIU CALVESE FETE DE NOUVEAU LA SAINT GLINGLIN
La Saint Glinglin
10 février 2007
Rendez-vous à partir de 14h
au TEATRU
Avenue de la République
20 260 CALVI
La Saint
Glinglin n’est pas une fête ordinaire : alors que les autres fêtes
reviennent
une fois l’an, celle-ci revient une fois par mois ! Pourquoi ce
surprenant
phénomène ?
Eh bien ! Lorsque l’on fête la Saint Fulbert, ou la Saint Ulrich, ou
même la
Saint Vivien, on signifie à Fulbert, Ulrich ou Vivien, qu’il(s)
occupe(nt) une
place privilégiée dans nos amitiés, nos amours ou nos affections. De
même, quand, le 14 juillet, certains célèbrent la "Fête Nat.",
tandis que d’autres vont s’incliner devant la Vierge Marie (qui ploie
parfois sous les
hommages) le 8 décembre, c’est pour mettre en valeur l’événement qui
doit s’inscrire dans nos mémoires.
Pour la Saint Glinglin, il en va tout autrement : on célèbre ce qui
n’est
pas arrivé, "ce qui serait arrivé si..", "ce qui n’a pas pu arriver
parce
que..", en d’autres termes, on fête les projets qui ne deviendront
jamais
évènements. Au rythme où les rêves s’envolent, où les
promesses se débinent, où les illusions se carapatent, on aurait tôt
fait de les oublier, sans la Saint Glinglin. La Saint Glinglin, c’est
la fête de la
vigilance, la fête de ceux qui prennent le temps, parce qu’ils vivent
ici,
enracinés dans la réalité, de capturer des paroles, qui
aussitôt posées au creux de l’oreille, pourraient être chassées
par d’autres paroles.
C’est pourquoi, le 10 février 2007, U Svegliu Calvese vous attend à
partir de 14 heures, au Teatru, - pour parler, partager, rêver d’un
espace
culturel, avec des photographes, des musiciens et des chanteurs qui
sauraient l’habiter,
- et pour parler, rêver d’un espace naturel, en l’occurrence la
Revellata, espace
sur lequel, après les emballements que nous avons connus en décembre,
un
voile d’indifférence vient de tomber.
A PASSIONE DE RETOUR A CALVI !!!
Après 7 ans d’interruption, U Svegliu Calvese et A Filetta reprennent avec Orlando Forioso la Passion dans la citadelle. Ce sera les vendredi 30 mars, samedi 31 mars et samedi 1er avril.
POUR UN LIEU DE CULTURE A CALVI
Voici un communiqué de l’association U Svegliu Calvese...
Tenez vous prêts:
Le 10 Janvier 2007, U
Svegliu Calvese
fête...
Quoi donc, au fait?
Nous ne fêtons ni les Rameaux, ni Pâques, ni la Fête du Travail, ni la
Victoire de 1945, ni l’Ascension, ni Pentecôte, ni...
Alors que fêtons nous?
La Saint Glinglin! Voilà , nous fêtons la Saint
Glinglin!
La fête des rendez vous manqués, des promesses non tenues, des cadeaux
empoisonnés, des désillusions, des espoirs déçus.
Alors inscrivez ce rendez vous sur votre agenda tout neuf:
La Poudrière, 10 janvier
2007, 14
heures.
Rendez vous respecté, promesse tenue, illusions et espoirs
réalisés; et les cadeaux...Ah! Les cadeaux: vous ne serez pas
déçus! Parole de Svegliu Calvese!
Le 10 janvier 2007, U Svegliu Calvese organisait une manifestation pacifique pour dénoncer le manque de locaux dédiés à la culture à Calvi. Les manifestants ont occupé symboliquement les locaux de l’ancien hôpital militaire, dont une partie doit être achetée par la Collectivité Territoriale.
Je reproduis ici un texte publié en septembre dernier sur le blog de La Horde Sauvage qui reflète bien la situation :
"L’autre soir, aux rencontres polyphoniques,
Jean-Claude Acquaviva faisait
un discours dans lequel il disait à quel point nous sommes à Calvi
culturellement sinistrés. Il n’y a pas de cinéma, pas de salle de
théâtre, pas de salle de concert, il n’y a rien et pourtant, sous
perfusion de bénévolat, d’associations culturelles et
d’initiatives privées, la culture parvient à survivre à Calvi.
Puis sont venus tous ces artistes aux noms exotiques, des Pakistanais,
des Iakoutes, des
Marseillais, des Africains, ils ont chanté des chants témoins de leur
culture et de leur histoire. (...)
Quand je vois comment, au travers des bénévoles et des associations, la
culture arrive à trouver son chemin malgré l’absence complète
de moyens et d’infrastructures, j’ai la preuve qu’il me faut pour
retrouver foi en les miens. Du besoin naît le manque, de l’adversité
naît la solidarité, y aurait-il autant d’amour et de solidarité
s’il n’y avait pas autant de manque ?
Les décideurs politiques en cause de ces manques nous réunissent dans
l’adversité et nous rendent riches de cette solidarité.
Peut-être faudrait-il les remercier d’être sans le vouloir, un moteur
culturel pour cette ville ?
Un jour, je discutais avec quelqu’un qui s’étonnait de voir autant de
bénévoles et autant d’investissement personnel de leur part. Les
associations culturelles aident Calvi, alors les Calvais qui aiment
vraiment leur ville
aident les associations. C’est simplissime en fin de compte. C’est un
acte de
foi, presque politique, mais surtout un acte d’amour. Alors bien sûr,
individuellement chaque acteur n’est qu’une goutte d’eau dans la mer,
mais le plus grand des océans n’est que la somme des gouttes qui le
composent. De cette émulation naissent de belles choses. Des choses
bien plus
enrichissantes qu’un port de plaisance prestigieux ou qu’une plage à
la mode, plus enrichissantes que les strass et les paillettes que l’on
nous jette
aux yeux pour nous cacher l’essentiel : notre définition.
Amis Calvais, votre ville n’est pas pauvre, elle est riche de
vous.
IN MEMORIAM
Maï Angelini Sicurani est partie le 8 janvier 2006 sans
nous laisser le
loisir d’inscrire le mot fin sur la longue conversation entamée avec
elle.
Elle était comme ça, Maï, légère, fantasque,
généreuse et présente, si présente...
Ayez une pensée douce et fugace comme une plume qui viendrait caresser
un ciel,
dans les plis duquel elle se dissimule.
La mort n’est pas la mort.
Seul, l’oubli est la mort.
L’héritage de
Pasquale Paoli
DEBAT PUBLIC
Organisé par la Maison de la Corse et animé par
René Siacci.
LUNDI 5 FEVRIER 2007 : JOURNEE DU SOUVENIR sous le haut patronage du
Ministère de
la Culture et de la communication
Ouvert à l’ensemble de la population, le débat public, est un moment
privilégié permettant à tous de s’informer et de
s’exprimer sur un thème fort : l’héritage de Pasquale Paoli, et
comment cet héritage s’inscrit dans la société contemporaine.
Ce débat préfigure les rencontres organisées au Sénat les 29
et 30 septembre 2007, par la Maison de la Corse intitulées : ‘’Et
maintenant monsieur Paoli ? Projets et avenir de la Corse’’.
Participeront au débat :
Jacques Olivier Boudon (historien, écrivain et professeur à
l’Université Paris IV Sorbonne. Thèmes de recherche : histoire de la
Révolution française et du Premier Empire ainsi que l’histoire
religieuse
contemporaine. Président de l’assemblée des directeurs de Centres
d’Initiation à l’Enseignement Supérieur. Président de
l’Institut Napoléon).
Jean-Claude Casanova (académicien, co-fondateur et directeur de la
revue
‘’Commentaire’’, directeur-adjoint de la collection
‘’Thémis Economie’’ aux Presses Universitaires de France.
Il a en outre exercé des fonctions au sein de plusieurs cabinets
ministériels).
Jean Defranceschi (directeur de recherche au CNRS, historien, écrivain,
deux
thèses consacrées à Pasquale Paoli, ‘’La Jeunesse de
Napoléon’’, ‘’les dessous de
l’histoire’’,…).
Simone Guerrini (conseiller exécutif de la Collectivité Territoriale de
Corse déléguée à la culture, au patrimoine et à
l’audiovisuel)
Charles Napoléon (parcours dans l’entreprise et la fonction publique,
président de la Fédération Européenne des Cités
d’Histoire Napoléonienne. Il est l’auteur de divers ouvrages
historiques ou
politiques dont ‘’Paoli et Bonaparte à l’origine de la question
corse’’).
Paul François Paoli (journaliste, chroniqueur au Figaro littéraire,
auteur
de ‘’Comment peut-on être de droite’’, Albin Michel ; des
‘’Impostures de l’égalité’’,
Max Milo et ‘’Je suis corse et je n’en suis plus fier’’ Max
Milo).
Ange Santini (président du Conseil Exécutif de la Collectivité
Territoriale de Corse).
Edmond Siméoni (médecin, Président de Corsica Diaspora et amis de la
Corse).
Camille de Rocca Serra (président de l’Assemblée de Corse,
Député de Corse du Sud).
Michel Vergé-Franceschi (historien, spécialiste d’histoire maritime, il
a
dirigé le laboratoire d’histoire maritime du CRRS - Paris IV – Sorbonne
-
Musée de la marine, professeur à l’université de Savoie et
président de la Société française d’histoire maritime. De
nombreux livres dont ‘’l’Histoire de la Corse’’ et
‘’Paoli un corse des lumières’’).
Programme du 5 février 2007
20h00 - lecture de la pièce ‘’la Révolution
Corse’’.
21h00 - débat public.
22h30 - concert Voce Isulane.
ORGANISATION : DELEGATION REGIONALE DE LA Maison de la Corse
117 bld Bineau - 92200 Neuilly sur Seine - 01 47 57 24 84 -
contact@maisondelacorse.org -
www.maisondelacorse.org
La culture corse à Paris en décembre
Salon du Patrimoine
culturel au
Carrousel du Louvre du 9 au 12/11/2006
La Collectivité Territoriale de Corse invite à découvrir son
patrimoine culturel, salle Delorme, allée A, n°106, stand de la CTC
.
Littoral : Les défenseurs de l’environnement
visés par un attentat
Communiqué du bureau de U Levante :
Le lundi 23 octobre 2006 à 6h30,
à Calvi, le
véhicule de deux membres du bureau de l’association de protection U
Levante a
été détruit par une charge explosive. Qui veut-on atteindre?
Sûrement le Collectif pour la loi Littoral et l’association U Levante,
à
travers deux de ses militants actifs. Les dossiers brûlants sur
lesquels
travaillent actuellement et au grand jour le Collectif et U Levante
sont liés
à la préservation du littoral. Y a-t-il un lien de cause à effet
entre nos prises de position et cet acte ignoble ? Nous pensons que
oui! Les membres du
bureau et tous les adhérents de U Levante, qui ont toujours travaillé
en
toute transparence, ne peuvent que: - condamner très fermement cet
attentat
- apporter leur total soutien à leurs deux militants
- réaffirmer leur détermination, qui ne faiblira ni devant la
lâcheté ni devant les manquements aux règles
élémentaires de la démocratie.
SIMU FORTI PERCHÈ UNITI SIMU!"
Patrimoine culturel immatériel et
transmission : la polyphonie corse traditionnelle peut-elle disparaître
?
Rencontres des 22 et 23 juin 2006 à l’Hôtel Eden Roc
(Ajaccio).
Intervenants :
Françoise Albertini, Jean-Loup Amselle, Sarah Andrieu, Nando Acquaviva,
Corinne
Bartolini, Emilie Bitauld, Bouziane Daoudi, Jean-François Dutertre,
Sylvie Grent,
Françoise Gründ, Michèle Guelfucci, Petru Guelfucci, Mariannick
Jadé, Cherif Khaznadar, Bernard Pazzoni, Christian Poché, Paul Rasse,
Dominique Salini, Mila Santova, Ouidad Tebaa
Au programme :
Présentation de la Convention pour la sauvegarde du patrimone
immatéreil de
l’UNESCO, présentation des formes polyphoniques corses et six
tables-rondes.
Contact: Centre de Musiques Traditionnelles de Corse 04 95 46 05 05 -
sermanu28@hotmail.com
Un moment de bonheur
"Jeune Africaine"
Ouvrage collectif réalisé par les enfants de la Tour
Solaire
année 2005/2006
Les artistes ont entre 8 et 11 ans.
A
l’invitation d’Antoinette d’Angeli et de l’association La Tour
Solaire, nous avons assisté le 3 juin à la fête de fin d’année
de l’association. Grâce à la générosité de Jean
Témir, la fête se déroulait dans cet endroit magique qu’est Chez
Tao. Dans une ambiance chaleureuse, les enfants, visiblement
heureux et fiers (et
leurs parents aussi !), ont présenté leur spectacle de chant et de
danse.
Il convient de féliciter tous les bénévoles des associations
calvaises
U Svegliu et La Tour Solaire, notamment Antoinette, pour le travail
quotidien accompli
auprès des enfants.
Signalons aussi (mais nous n’y étions pas….) la prestation des chorales
de
l’école Loviconi et du collège Orabona, toujours sous la houlette
d’Antoinette d’Angeli et de Franck Agostini, au Calvi Jazz Festival.
La Corse au Japon
Journées
Corses au Japon (Kukuoka et Tokyo) du 17 au 22
octobre 2006, avec le groupe Voce Ventu, une exposition photo et des
repas corses
!
Vergogna à tè chi brusgi a terra
La Poste
s’est engagée en 2005 dans la prévention
des incendies. Les facteurs de Corse seront en 2006 encore plus
nombreux à se
joindre à cette action sur la base du volontariat. en association avec
les
pompiers et l’office de l’environnement de la Corse.
Rappelons que les facteurs relient 6 jours sur 7 les 365 communes de
l’île en
parcourant quotidiennement 15 000 km.
Corse, le mensonge radioactif privé de
télévision
La télévision entretient décidément des rapports difficiles avec la Corse. On se souvient de l’émission "Complément d’enquête" de Benoît Duquesne diffusée en octobre 2003 qui avait soulevé une vague de protestations. Cette fois, c’est un documentaire de France 3 dont la diffusion est bloquée. Cette enquête de Jean-Charles Chatard et Eliane Parigi aurait parfaitement pu s’insérer dans la programmation que les grandes chaînes ont consacrée au drame de Tchernobyl. Pour la première fois, un documentaire solide et argumenté décortique la gestion française de la crise en mai 1986. Preuces inédites à l’appui, les journalistes démontent les rouages d’un mensonge orchestré par les plus hautes sphères de l’Etat : Sur la sellette, notamment Michèle Barzach, Alain Carignon, François Guillaume et Alain Madelin. A France Télévisions, "on n’a pas peur de diffuser ce film", mais on a préféré "faire le choix éditorial" d’une programmation axée sur l’international, ou on a reçu la cassette trop tard...
A défaut de passer à la télévision, le documentaire pourra être vu au cinéma.
Source :
Article de Florence Broizat dans le
Télérama n° 2939
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