
Le batteur et pianiste de jazz américain Jack DeJohnette est décédé dimanche à Woodstock (dans l'État de New York) à l'âge de 83 ans.
Il comptait parmi les batteurs de jazz les plus importants de sa génération.
Issu d'une famille ouverte à la musique (sa mère a écrit et vendu pour 5 dollars Stormy Monday Blues popularisé par T-Bone Walker), Jack DeJohnette étudie le piano classique dès l'âge de quatre ans, parallèlement au saxophone. Il s'essaie aussi à la contrebasse.
Diplômé du Conservatoire, il joue dans des groupes locaux et choisit la batterie à l'âge de 18 ans.
On le trouve en compagnie de bluesmen du Southside, de T-Bone Walker, de musiciens de l’AACM.
Il remplace même le batteur d’Eddie Harris et Elvin Jones auprès de John Coltrane.
Sa carrière débute en 1966 à New York au Minton's, où John Patton l’entend et l’engage.
Il joue avec John Coltrane, puis dans le quartet de Charles Lloyd,
dont faisait également partie le jeune pianiste Keith Jarrett. Outre ses nombreux projets et groupes personnels, il formera dans les années 1980 le Standards Trio, avec Keith Jarrett et le contrebassiste Gary Peacock ; il jouera avec eux pendant plus de vingt-cinq ans.
Jusqu'en 1968 il joue avec Jacky McMcLean, Charles Lloyd, Betty Carter ou Abbey Lincoln, Bill Evans, Stan Getz, John Coltrane, Monk et Miles Davis et enregistre avec Georges Benson, Joe Henderson, Bobby Hutcherson, Pat Metheny, Joe Farrell, Freddie Hubbard, McCoy Tyner, Keith Jarrett, Chick Corea…
Il joue de la batterie pour Miles Davis, notamment sur l'album Bitches Brew en 1969. Il est rejoint au sein du groupe par Keith Jarrett. En 1971, il forme le groupe Compost ; une relation privilégiée commence à s'établir entre lui et Keith Jarrett, que les années 2000 confirmeront.
En 1975, il crée Directions avec John Abercrombie, Peter Warren, à qui succédera Mike Richmond, et Alex Foster.
New Directions, en 1978, comprend Abercrombie, mais aussi Lester Bowie et Eddie Gomez. Special Edition est formé en 1979 avec David Murray et Arthur Blythe. Puis le trio Gateway, avec Abercrombie et Dave Holland.
En 1983 arrivent John Purcell, Chico Freeman, Baikida Carroll et Rufus Reid.
J. DeJohnette a enregistré pour différents labels au cours de sa carrière, mais principalement pour ECM.
S’il est batteur avant tout, on ne saurait minimiser ses talents de pianiste et plus accessoirement, de joueurs de melodica (dont il est, avec Lubat, parmi les rares utilisateurs dans le jazz)
et de chanteur : ces formes lui donnent le sentiment d'atteindre la plus grande liberté possible,” liberté” est le mot qui gouverne ses qualités :
il semble pouvoir jouer ce qu'il veut en rapport avec la musique qu'il entend, loin des conventions et contraintes rythmique.
Sa liberté de batteur lui permet d'être rythmiquement “dehors” et “dedans”, car il a la capacité de rendre le tempo implicite.
Son art combinatoire touche à la perfection : de sons et de rythmes, bien sûr ; mais il s’est surtout signalé par sa manière de réunir les découpages binaires et ternaires
du temps en une conception “trinaire” et par un drumming en état de “chorus permanent”.
On le reconnaît à sa façon de frapper la cymbale de rythme, à la richesse de son discours
grosse caisse-caisse claire et à une charleston très libre. Il réunit la force brute et animale de frappeurs comme Elvin Jones et la finesse de mélodistes comme Roy Haynes.
08/10/2025
Le nouveau power trio de Giovanni Mirabassi rentre en scène avec un projet dédié au Great American Songbook. Entouré de son compagnon de toujours Gianluca Renzi à la contrebasse et du magnifique batteur issue de la nouvelle scène new-yorkaise Colin Stranahan, Giovanni se penche sur ce répertoire avec la fraîcheur d’une première fois (il s’agit du premier enregistrement de l’artiste en son nom uniquement dédié à des standards américains) et la maturité acquise en trente ans de carrière.
Il résulte de ce baptême du feu des interprétations jouissives entre tradition et modernité, enregistrées dans le mythique studio new-yorkais Samurai Hôtel par le légendaire Mike Marciano.
Deux autres volumes de cette suite discographique devraient voir le jour annuellement.
Le nouveau projet du Giovannni Mirabassi Trio, The N.Y.C Sessions Vol.1, sortira ce mois-ci.
En avant-première, vous pouvez dès aujourd’hui précommander votre CD directement sur le site de Jazz Eleven.

Ustad Zakir Hussain, maître du tabla légendaire, est décédé le 15 décembre à San Francisco à l’âge de 73 ans, en raison de complications liées à une fibrose pulmonaire idiopathique, une maladie pulmonaire chronique. Son héritage dans la musique classique indienne reste incomparable, célébré non seulement en tant que virtuose mais aussi en tant que professeur dévoué.
Enfant prodige, Zakir Hussain était reconnu pour ses performances solos éblouissantes et ses nombreuses collaborations avec des artistes de renommée internationale, notamment George Harrison des Beatles. Fils aîné du légendaire joueur de tabla Ustad Alla Rakha, Zakir Hussain débute sa carrière professionnelle à l’âge de 12 ans en accompagnant des musiciens classiques indiens.
À 18 ans, il entame des tournées internationales et a collaboré par la suite avec des artistes tels que Mickey Hart des Grateful Dead, le violoncelliste Yo-Yo Ma, le jazzman Herbie Hancock et le guitariste virtuose John McLaughlin. « Il restera dans les mémoires comme un véritable génie qui a révolutionné la musique classique indienne. Il a également porté le tabla sur la scène internationale, captivant des millions de personnes avec son rythme inégalé », a déclaré le Premier ministre indien Narendra Modi dans un message publié sur X.
Nommé à sept reprises aux Grammy Awards, Zakir Hussain en a remporté quatre, dont trois en 2024 : le Grammy de la meilleure prestation de musique globale, celui du meilleur album pop instrumental et celui de la meilleure composition instrumentale, selon le site officiel des Grammy. Il a également reçu la plus haute distinction indienne pour les artistes interprètes, le Sangeet Natak Akademi Award.
« Qu’apporté-je au tabla ? Je pense que c’est l’ouverture et la clarté… votre déclaration musicale doit être formulée avec le plus de clarté possible », confiait Hussain dans une biographie publiée en 2018.
Considéré comme l’un des plus grands joueurs de tabla, il était reconnu pour ses « doigts dansants ». La nouvelle de son décès a plongé de nombreux fans et artistes dans un profond chagrin à travers le monde.
Dans son abondante discographie, je retiens en particulier ses collaborations avec John McLaughlin dans les groupes Shakti et Remember Shakti :
1975 : Shakti (1975), A Handful of Beauty (1976), Natural Elements (1977), Remember Shakti (1999), The Believer (2000) et Saturday Night in Bombay (2001) .
Deux magnifiques disques chez ECM :
Song for Everyone avec L. Shankar (1985) et Making Music avec Jan Garbarek, John McLaughlin et Hariprasad Chaurasia en 1987.
Et enfin :
Save Our Children - Pharoah Sanders en 1998, Sangam avec Charles Lloyd (2006) et Good Hope avec Dave Holland et Chris Potter (2019).
La fusion de plusieurs genres caractérise le travail du virtuose de la guitare allemand Jan Henning. Henning évolue dans les mondes du jazz, du flamenco-fusion, du funk, du latin et de la pop et combine tous ces différents idiomes pour créer son propre langage musical. Il vit désormais à Los Angeles

« Catch the Cat » (Attrapez le chat !) est le nom du programme solo actuel du magicien des cordes, producteur de musique et crosseur stylistique allemand avec une résidence secondaire à Los Angeles, Jan Henning.
Il évolue sans effort entre le jazz, le blues, la pop, la country, le classique et le flamenco nuevo et emmène l'auditeur dans des incursions divertissantes et divertissantes à travers le microcosme de la guitare.
L'énorme gamme tonale de ses guitares basses ténor à 6 cordes, combinée aux techniques spectaculaires de tapping d'accords et de jeu harmonique qui le caractérisent, lui permettent de créer un spectre sonore orchestral et fascinant.
Des tournées de concerts dans le monde entier en tant que soliste, son travail d'auteur de livres spécialisé et de professeur d'université, mais surtout sa collaboration avec des légendes de la musique telles que Niels-Henning Ørsted-Pedersen, Brian Auger, Mary Rodena, Donna Monarch, Nippy Noya et bien d'autres. a fait connaître Jan Henning à un large public musical. Il s'est forgé une réputation comme l'un des guitaristes les plus polyvalents et innovants de la scène de Los Angeles.

Le label Jazz Eleven présente l'album "Live & Kicking" de Giovanni Mirabassi (piano) et Rosario Giuliani (saxophone), fruit d'une collaboration mûrement réfléchie.
Cet album en live, enregistré au studio Ferber à Paris, rend hommage aux racines italiennes des deux musiciens et à leurs influences jazz américaines.
Il mélange compositions originales et reprises, dont "Yesterday's Dream" de Freddie Hubbard.
Avec des titres phares comme "Not Too Sad" et "Fellini’s Mood", l'album allie tradition et modernité, témoignant de leur carrière de plus de 30 ans et de leur approche artistique intemporelle.
Titres :
1 - Whisper Indeed
2 - Not Too Sad
3 - Live & Kicking
4 - Fellini’s Mood
5 - Tears, Blood & Sparkles
6 - Hidden Moon
7 - My Hidden Sky
8 - Yesterday’s Dreams

Le musicien, dont la carrière s’étira sur sept décennies et le vit accompagner des géants tels que Charlie Parker, Thelonious Monk ou Chick Corea, avait 99 ans.
par Jacques Denis
publié le 13 novembre 2024
Après Quincy Jones et Lou Donaldson, c’est un autre vétéran qui vient de tirer sa révérence : Roy Haynes a définitivement lâché ses baguettes, à quatre mois de fêter son centenaire. Et comme ses deux cadets, avec le natif du quartier de Roxbury à Boston (Massachusetts) disparaît un dernier témoin de la révolution du bop. Après avoir fréquenté Lester Young, Roy Haynes fut d’ailleurs aux côtés de Charlie Parker dès 1949, mais aussi de Monk, notamment dix ans plus tard dans de légendaires sessions au Five Spot new-yorkais.
Dès lors, celui qui fut un remarqué sideman auprès de Sarah Vaughan va servir tous ceux ou presque qui auront écrit de grandes pages de l’histoire du jazz : Stan Getz, Jackie McLean, Roland Kirk, Sonny Rollins, John Coltrane, pour ne citer qu’un cinq majeur du saxophone. Mais au-delà de ses qualités de partenaire au drive si particulier, Roy Haynes se sera très tôt distingué en qualité de compositeur et leader. Dès 1959, We Three, trio superlatif sur New Jazz qu’il mène à la baguette avec Paul Chambers et Phineas Newborn, donne le cap.
Avec le quartet, le trio sera l’une de ses marques de fabrique, dont témoigne un autre disque que tout amateur se doit de posséder : Now He Sings, Now He Sobs avec Chick Corea et Miroslav Vitous. En cette fin des années 1960, Roy Haynes est sur de nombreux fronts, notamment avec son Hip Ensemble, une pulsation plutôt orientée vers le groove tendance libre. Pour se convaincre de ses qualités en la matière, il faut écouter Quiet Fire, où ses mains font danser les peaux comme rarement. Sur ce titre de 1977, tout l’art de Roy Haynes se déploie en huit minutes, une science de la suspension et un sens de la relance, un art des séquences percutantes et une fréquence démultipliée sur la caisse claire, sans parler de ses quasi-silences. En clair, une maîtrise plus que parfaite du drumming, où il ajoute un feeling hors pair, sans cesse souriant, aux anges même lorsque le tempo est d’enfer.
Toutes choses qui firent de lui un recordman en termes de sessions, avoisinant les 1 500 au compteur. Et que son nom fut bien souvent cité au moment des référendums. Comme en 2006, où il est élu meilleur batteur de jazz contemporain par les lecteurs du magazine Modern Drummer. Deux ans plus tôt, le vaillant octogénaire avait enregistré un bien nommé Fountain Of Youth, avec des petits jeunes dont il aimait la présence. Cinq ans plus tard, bon pied bon œil, Roy Haynes publiera Roy-Alty, où il s’élance dans un numéro à mi-chemin entre le scat et le slam au moment de reprendre, comme au bon vieux temps de ses vingt ans, Tin Tin Deo, classieux classique du cubop. Imparable.
Source : Libération
Le grand saxophoniste alto natif de Tampa, Floride, s'est éteint ce dimanche 12 mai. Fred Goaty se souvient de lui.
Vous en connaissez beaucoup des saxophonistes qui ont aussi bien enregistré avec Stevie Wonder, Gil Evans, Miles Davis, Jaco Pastorius, Donald Fagen, les Rolling Stones, Steely Dan, James Brown, Carly Simon, John McLaughlin, B.B. King, Sting, John Scofield, Mose Allison, les Eagles, Marcus Miller, Eric Clapton, Tim Berne, Elton John, Bonnie Raitt, Hiram Bullock, Larry Carlton, Esther Phillips, Billy Joel, Bruce Springsteen, Linda Ronstadt, Eddie Palmieri, Aretha Franklin, Roger Waters, Cat Stevens, Dr. John, Tommy Bolin, David Bowie, Paul Simon, les Brecker Brothers, Steve Khan, Bob Berg, Bill LaBounty, Mike Stern, Roberta Flack, Mick Jagger, Garland Jeffreys, George Benson, Paul Butterfield, Bob James, Joe Beck, Dave Grusin, Tony Williams, Larry Coryell, James Taylor, Chaka Khan et Toto ?
Moi non plus.
Si, il y en a un autre, son grand ami et frère de musique : Michael Brecker.
David Sanborn est mort hier, le dimanche 12 mai. Sur son compte Instagram, on peut lire ce message : « It is with sad and heavy hearts that we convey to you the loss of internationally renowned, six time Grammy Award-winning, saxophonist, David Sanborn. Mr. Sanborn passed Sunday afternoon, May 12th, after an extended battle with prostate cancer with complications. Mr. Sanborn had been dealing with prostate cancer since 2018, but had been able to maintain his normal schedule of concerts until just recently. Indeed he already had concerts scheduled into 2025. David Sanborn was a seminal figure in contemporary pop and jazz music. It has been said that he "put the saxophone back into Rock 'n Roll." »
J'ai eu le bonheur de voir David Sanborn maintes fois sur scène, dès le milieu des années 1980. Un autre merveilleux fantôme jouait alors de la guitare à ses côtés, Hiram Bullock, parti, lui, il y a bien longtemps, en 2008. À ses concerts, je retrouvais beaucoup de jazzfans de mon âge - 20 ans tout au plus - qui, comme moi, avaient une profonde admiration pour lui. Les puristes n'aimaient guère ce jazz mâtiné de pop, de funk et de soul ; nous n'avions que faire des puristes. Notre enthousiasme, notre fascination, notre amour pour sa sonorité si chantante et si puissante étaient plus forts que tout ; ses musiciens d'exception nous impressionnaient, son répertoire, truffé de compositions d'un certain Marcus Miller, c'était notre pop music instrumentale à nous : on achetait tous ses disques. On aimait tous ses disques. On aimait tous les musiciens qui jouaient sur ses disques, les plus grands des années 1970 et 1980 - la liste est trop longue, mais s'il fallait n'en citer qu'un, ce serait évidemment Marcus Miller, qui lui offrit tant de compositions mémorables, sans parler de ses talents de bassiste et de producteur.
Quelques années plus tard, en 1992, j'ai eu le privilège de l'interviewer une première fois pour Jazz Magazine. Il venait de publier l'un de ses meilleurs disques, "Upfront", celui avec cette incroyable reprise de Ramblin' d'Ornette Coleman. Je lui avais, je m'en souviens, dit toute mon admiration et, dès lors, nous étions restés en contact d'une manière ou d'une autre.
En 2005, j'étais allé à Londres pour la sortie du magnifique "Closer". Interview promo ? Pas le genre du monsieur. Nous avions traversé une petite partie de sa discographie qu'il commentait en réécoutant quelques disques auxquels il avait contribué Gil Evans, Paul Butterfield, Stevie Wonder, David Bowie, Ian Hunter, Larry Goldings, Tim Berne, et bien sûr les siens. Un moment inoubliable pour une cover story Jazz Magazine (n° 563, octobre 2005).
Plus tard encore, des conversations sans fin au bar de son hôtel parisien préféré, La Trémoille ; des ballades dans la Capitale pour écumer les magasins de disques (il cherchait des vieux Sidney Bechet avec Muggsy Spanier) ; des concerts dans des grandes salles, des festivals, des clubs (comme au Duc des Lombards), des émissions de télé (One Shot Not de Manu Katché)
Ces dernières années, David Sanborn s'était fait plus rare. "Time And The River", paru en 2015 et produit par Marcus Miller, restera comme l'ultime opus d'une série " culte " qui avait démarré quarante ans plus tôt avec le bien nommé "Takin' Off", auquel avaient succédé une kyrielle d'albums, dont le merveilleux "Straight To The Heart" de 1984, disque-phare de toute une génération ; elle pleure son sax heroe qui avait traversé tant d'épreuves dans la vie : la polio a failli l'emporter dans sa jeunesse et, plus tard, les excès des années 1970 aussi, et qui n'avait jamais oublié que c'est en voyant Hank Crawford jouer avec Ray Charles qu'il eut une révélation.
David Sanborn était très sévère, voire impitoyable avec lui-même. Il avait tort ! En son for intérieur, il savait bien que tout au long de sa carrière il avait touché des millions d'amateurs de musique. Mais l'humilité, cet orgueil des grands angoissés, n'était pas la moindre de ses qualités. Il nous manquera. Non : il nous manque déjà beaucoup.
Source : Jazz Magazine
Nous venons d'apprendre la disparition du guitariste, à l'âge de 76 ans. Au nom de Jazz Magazine, Philippe Vincent lui rend hommage.
Christian Escoudé est décédé ce 13 mai à Saint-Amant de Boixe, petite commune charentaise o&ughrave; il s'était retiré il y a quelques années avec son épouse Gisèle et un de ses fils. Il venait de publier il y a un mois ce qui restera son dernier disque, "Ancrage", après une longue carrière qui l'avait emmené aux quatre coins du monde en compagnie de quelques monstres sacrés du jazz.
Natif d'Angoulême, il était le fils d'un guitariste d'origine manouche amateur de Django Reinhardt qui jouait dans les bals de la région les weekends et qui lui transmit l'amour de la guitare.
Christian commença sa carrière professionnelle à 21 ans à Monaco dans l'orchestre d'Aimé Barelli avant de s'installer à Paris où il accompagne Jean Ferrat, Nicole Croisille, Michel Fugain et est vite adoubé par les jeunes musiciens trentenaires de l'époque, Aldo Romano, Michel Graillier, Jean-François Jenny-Clark, Bernard Lubat, Eddy Louiss et bien d'autres.
Puis sa vie fut une suite de rencontres prestigieuses avec des jazzmen de renom avec lesquels il tourna ou enregistra. Parmi eux, Charlie Haden, John McLaughlin, Martial Solal, Lou Levy, Billy Higgins, Lew Tabackin ou Billy Hart.
Si ses origines manouches pouvaient transparaître dans son jeu, c'était aussi un héritier du bebop qui n'avait de cesse de vouloir faire évoluer son style et son répertoire avec un langage toujours très personnel qui le distinguait de la plupart de ses confrères guitaristes. Le jazz français perd l'un de ses grands talents.
Philippe Vincent
Source : Jazz Magazine
Sylvain Luc avait le sens de la note, du rythme, de l'harmonie, de la mélodie dans la peau. Son silence brutal nous laisse sans voix. En 1993, il sortait son premier disque solo Piaia. Trente ans après, alors qu'il s'éloigne dans les ténèbres, son nouvel album solo voit le jour. Simple Song sort le 20 avril, comme un hommage à l'humilité de son auteur.
"Le cœur de Sylvain s'est arrêté hier brutalement. Mon c�ur n'a plus de mots pour partager avec vous le départ de Sylvain. Nous avons toujours marché main dans la main, le sourire au cœur et la musique à l'âme, je vais donc donc lui tenir la main encore pour ce dernier voyage" écrit sa femme, la guitariste Marylise Florid. On ne peut que penser à ce superbe disque complice qu'ils ont nommé D'une Rive à l'autre.
Ce géant de la guitare a joué avec des musiciens comme Wynton Marsalis, Steve Gadd, Lokua Kanza, Michel Legrand, Elvin Jones, Dee Dee Bridgewater, Manu Katché, Stéphane Belmondo, Michel Portal, Bobby Thomas JR, Andy Sheppard, Alain Caron, Bernard Lubat, Steve Lukather, Keyvan Chémirani, Victor Bailey, Larry Coryell, Al Di Meola, Didier Lockwood, John Mc Laughlin, Billy Cobham, Richard Bona, Médéric Collignon, Stefano Di Battista ou encore Philip Catherine, Bernard Lubat, Alfio Origlio...
"Mon admiration pour le jazz vient de mon admiration pour des êtres libres. Mais je me sens toujours mal quand on m'enferme dans une case" disait-il dans un entretien avec Francis Marmande en 2013 pour le journal Le Monde.
Sa musique, qui allait des miniatures de chambre aux fanfares hurlantes, était empreinte d'une subtile subversion.
By Nate Chinen
Oct. 17, 2023

---> Voir l'article complet sur la page consacrée à Carla Bley
EVENINGS AT THE VILLAGE GATE :JOHN COLTRANE WITH ERIC DOLPHY Sortie le 14 juillet.

Impulse a exhumé de ses archives un enregistrement inédit de John Coltrane et Eric Dolphy, saisis en été 1961 lors de concerts
au Village Gate.
"Evenings at the Village Gate" retrouve l'esprit créatif et innovant de la rencontre entre Coltrane et Dolphy, capturant un moment particulier
du voyage de Coltrane vers les influences africaines.
L'immense figure du jazz, Ahmad Jamal, s'est éteint à l'âge de 92 ans. Véritable légende, il a inspiré de nombreux musiciens grâce à son style, son talent et sa longévité.

Ahmad Jamal, disparu le 16 avril, était une grande étoile du jazz mondial.
La légende du célèbre pianiste, compositeur et chef d'orchestre américain a commencé en 1958 grâce au
très grand succès de sa version du titre Poinciana.
Autre album culte, Awakening, sorti en 1970, fait partie de la culture musicale universelle.
Très vite, Ahmad Jamal s'est imposé comme source d'inspiration pour beaucoup d'artistes...
À commencer par les grands du jazz, comme Miles Davis, jusqu'à la scène hip-hop d'aujourd'hui :
un grand nombre de ses morceaux ont été repris par des rappeurs tels que Nas, Common, Jeru The Damaja ou encore Kanye West.
Quel que soit le secteur musical, Ahmad Jamal laisse derrière lui un immense héritage pour les nouvelles générations.
Un artiste à contre-courant
Né Frederick Russell Jones à Pittsburgh, en Pennsylvanie, il grandit dans une famille afro-américaine très modeste.
En 1950, il se convertit à l'islam et change de nom. En plein mouvement pour les droits civiques, et alors que de nombreux jazzmen prennent publiquement position,
Ahmad Jamal ne se place sous aucune bannière et reste à l'écart du "Black Power".
Dans les années 1950, pendant que les musiciens de be-bop pratiquaient une véritable surenchère en termes de vitesse de jeu,
Ahmad Jamal, lui, affirmait un toucher cristallin
et un véritable éloge du silence.
Puis, dans les années 1960, alors que le jazz expérimente l'abstraction au travers de la vague free, le musicien américain reprend les tubes de Stevie Wonder.
Il se voit alors accusé de verser dans un jazz purement commercial. Et enfin, dans les années 1970, le jazz se tourne vers la fusion lorsque lui revient
aux sources avec son album The Awakening sobre et acoustique.
Un style inimitable mis au service du trio
Le pianiste qu'était Ahmad Jamal n'a pour autant jamais opté pour le solo, excepté dans son dernier disque. La sophistication des arrangements pour le trio, sa forme privilégiée, confère à l'ensemble une sonorité très particulière et deviendra sa "signature". Son style est décrit comme fondé sur la surprise, les ruptures, l'utilisation des silences, aux accents romantiques, avec un phrasé à la fois dynamique et léger. Au milieu des années 1990, Ahmad Jamal donne à son trio une énergie et des couleurs nouvelles en intégrant Manolo Badrena, un percussionniste brillant et explosif, parfait contrepoint à son jeu sophistiqué.
Le pianiste américain aura attendu son 89e anniversaire pour faire un album solo, Ballades... ou presque, puisque le contrebassiste James Cammack, son fidèle partenaire de trio, fait quelques apparitions sur trois morceaux. Au mot jazz, le pianiste a toujours préféré celui de " musique classique américaine". " La musique classique européenne est représentée par Bach, Brahms, Ravel, Debussy, Beethoven, Chopin... la musique classique américaine l'est par Duke Ellington, Louis Armstrong, Ella Fitzgerald, Sidney Bechet", disait-il à Télérama en 2017.>
Une longévité hors norme
Avec au moins 80 albums au compteur, Ahmad Jamal a traversé la scène artistique musicale pendant sept décennies. Ahmad Jamal at the Pershing : But Not for Me, un disque sorti en 1958, marque le début de son succès. Il reste plus de 100 semaines au palmarès du Billboard, le classement américain des titres les plus populaires. Selon le New York Times, c'est devenu l'un des disques instrumentaux les plus vendus de l'époque. Un fait rare pour les jazzmen, peu habitués à côtoyer le sommet des charts. Son secret ? " Je vis une vie passionnante et, lorsque vous vivez une vie intéressante, vous continuez à découvrir", avait-il confié à l'AFP en 2012. Comment expliquer cette longévité ? Défricheur, Ahmad Jamal n'a jamais cessé de se réinventer. " Les musiciens s'épanouissent, se construisent. Certaines choses de base sont toujours là dans ma musique, le sens mélodique par exemple, mais la densité du son a changé avec l'âge, et la partie rythmique devient plus élaborée", avait-il poursuivi. Malgré l'âge, l'enfant de Pittsburgh n'a jamais renoncé à la musique. Dans une interview accordée au New York Times fin 2022, Ahmad Jamal déclarait : " J'évolue toujours, chaque fois que je m'assois au piano". " J'ai toujours des idées nouvelles".
Une inspiration pour toutes les générations de musiciens
Ahmad Jamal a influencé le travail de musiciens tels que le trompettiste Miles Davis et le pianiste McCoy Tyner. Mais i l est aussi une véritable figure de mentor pour la nouvelle génération de pianistes. C'est le cas du pianiste azéri Shahin Novrasli dont la complicité musicale avec le géant du jazz s'est confirmée en 2016 à Paris. Une transmission évidente s'est opérée entre eux lors de l'enregistrement de l'album Emanation, co-produit par Ahmad Jamal.
En 2017, il recevait un Grammy Award pour l'ensemble de sa carrière. Dix ans plus tôt, il était fait chevalier de l'Ordre des Arts et des Lettres de France, où le jazz a encore ses aficionados.Il était l'un des tout derniers grands de cette génération dorée du jazz américain des années 50 : Ahmad Jamal s'est éteint ce dimanche à l'âge de 92 ans dans son domicile du Massachusetts des suites d'une longue maladie.
Cet immense musicien avait passé quasiment toute sa vie derrière un piano, subjuguant par sa maîtrise, sa créativité et son art du rythme et des silences. Son jeu fut ainsi longtemps un mélange de sobriété et de sophistication, d'improvisation modale, de rythmiques puissantes au son feutré.
Source : francetvinfos
L’emblématique saxophoniste de jazz Wayne Shorter est mort à 89 ans à Los Angeles, ce jeudi 2 mars, a annoncé le quotidien américain New York Times, citant son attachée de presse. Le géant de la musique américaine a été l’un des compositeurs les plus influents du genre.

Avec une carrière de plus d’un demi-siècle, Wayne Shorter a façonné le jazz et ses changements majeurs, notamment dans les années 1960 et 1970, à la fois en tant que leader de groupe et aux côtés d’autres géants, tels que Miles Davis, Art Blakey, Joni Mitchell et Carlos Santana. Sa mort a été confirmée par son attachée de presse, Alisse Kingsley, auprès du New York Times et du Washington Post, sans citer la cause du décès de ce musicien né en 1933 à Newark, près de New York.
S’il est devenu une star avec son album Speak No Evil de 1964, celui qui fut aussi un compositeur très admiré avait déjà marqué les esprits en tant que directeur musical des Jazz Messengers d’Art Blakey et membre du Miles Davis Quintet, de 1964 à 1970. Au sein de celui-ci, son mélange d'harmonies à la fois complexes et mélodiques a aidé le groupe du trompettiste à briser la frontière encore très hermétique entre le jazz acoustique, le jazz électrique et le rock, avec ses compositions comme « Nefertiti » ou « Sanctuary », sortie dans le légendaire disque Bitches Brew, en 1970.
Wayne Shorter a ensuite à nouveau marqué le genre avec le jazz fusion, notamment en fondant le groupe mythique Weather Report, qui a eu dans sa formation le légendaire bassiste Jaco Pastorius.
Un saxophone au « discours un peu plus rêveur »
« Même si ça n'est pas un chef de file, comme John Coltrane ou Charlie Parker, qui tout d'un coup ont montré la voie, il a apporté beaucoup à l'histoire du jazz, a estimé à l'AFP Franck Bergerot, journaliste et auteur de plusieurs livres sur Miles Davis. C'est un personnage, un poète, quelqu'un de complètement à part, qui a contribué à de grandes histoires puisqu'il a été le directeur musical d'Art Blakey et un compositeur important », poursuit l'historien.
En 1960, il a 26 ans lorsqu'il est embauché par Art Blakey dans ses Jazz Messengers : depuis lors, et jusqu'à ce que sa santé ne se détériore subitement début 2019, ce saxophoniste ténor et soprano était quasiment toujours resté au sommet. En toute discrétion. « Elle s'est distinguée par rapport aux voix plus viriles du hard bop, note Franck Bergerot en citant le subgenre du jazz auquel ces grands noms ont été associés. Il a incarné une sorte de voix médiane, un discours un peu plus rêveur. »
Ce style, ce phrasé un peu de travers, ces chorus jamais conventionnels, fait de suspensions, de déroutants changements de direction et de tempo, vont s'épanouir pleinement chez Miles Davis. La musique de climats que prône le célèbre trompettiste, contrastant avec le hard bop d'Art Blakey plus rentre dedans, lui libère des espaces.
Excellant aussi bien au saxophone soprano qu'au ténor, Wayne Shorter s'est révélé éclectique et a abordé de registres musicaux très variés: il a ainsi accompagné à de nombreuses reprises le Brésilien Milton Nascimento - qui l'a qualifié lors d'une publication en son hommage « l'un de ses meilleurs amis, un frère que j'aimais énormément », « aujourd'hui est un des jours les plus difficiles de ma vie » -, le Malien Salif Keita, la Canadienne Joni Mitchell et même les rockeurs britanniques des Rolling Stones, le guitariste mexicain Carlos Santana ou encore la chanteuse pop new-yorkaise Norah Jones.

Source : www.rfi.fr
Le musicien est mort mardi d’une forme rare de cancer. Il était, avec Herbie Hancock et Keith Jarrett, l’un des pianistes les plus influents du XXe siècle.
Le musicien Chick Corea, légende américaine du jazz, est mort mardi 9 février d’une forme rare de cancer, à l’âge de 79 ans, selon un communiqué mis en ligne sur sa page Facebook jeudi. Le cancer du musicien « n’a été découvert que très récemment », précise le communiqué.
« Je veux remercier tous ceux qui, tout au long du voyage, ont aidé à faire briller les feux de la musique », a-t-il indiqué dans un message rédigé avant sa mort, selon le communiqué préparé par son équipe. « J’ai l’espoir que ceux qui ressentent l’envie de jouer, d’écrire, de se produire en spectacle puissent le faire. Si ce n’est pour eux-mêmes, alors pour nous autres. Pas seulement parce que le monde a besoin de plus d’artistes, mais parce que c’est plus amusant, » a-t-il ajouté.
Originaire du Massachusetts, fils d’un trompettiste de jazz, Chick Corea a appris le piano avant de savoir lire, puis s’est également mis à la batterie, vers 11 ans. Inscrit à l’université Columbia à New York à sa sortie du lycée, il arrive à New York en 1959. Un soir, il se rend au club de jazz Birdland où il voit notamment le trompettiste Miles Davis et le saxophoniste John Coltrane interpréter Les feuilles mortes. C’est un choc. « Après ça, (...) pourquoi voudrais-je étudier l’histoire de la civilisation occidentale ? », dira-t-il, dans un sourire, dans le podcast Prestige 70, en 2019.
Il abandonne l’université et, après avoir envisagé de faire carrière comme batteur, il est embauché par le saxophoniste Stan Getz. Il participe à plusieurs projets et enregistre aussi ses premiers albums solos à la fin des années 1960, notamment Is, où il laisse libre cours à l’improvisation. A l’automne 1968, pour un concert à Baltimore (Maryland), il remplace, au pied levé, un autre pianiste de renom, Herbie Hancock, dans le groupe formé par Miles Davis.
« Joue simplement ce que tu entends », lui dit le musicien de sa voix éraillée. « Ça m’a vraiment libéré. Parce que j’étais habitué à jouer de la musique improvisée », expliquait-il dans le podcast. Ensemble, ils vont vers une forme de jazz totalement libérée, sans répétition préalable, au sein de laquelle chaque musicien donne son interprétation du thème, où la spontanéité est essentielle.
Miles Davis enregistrera avec Chick Corea certains de ses albums phares, comme Bitches Brew (1970), un album de rupture, révolutionnaire, libéré des canons stricts du jazz pour ouvrir cette musique à d’autres styles, notamment le rock. C’est la naissance du jazz fusion, qui mêle de multiples influences, parmi lesquelles le rock, la funk et le rhythm and blues.
En 1971, le pianiste frêle aux cheveux frisés fondera son propre groupe, Return To Forever, pour poursuivre son aventure musicale. Enchaînant albums, concerts et projets, il glanera pas moins de 23 Grammy Awards, les récompenses de l’industrie musicale américaine, le dernier en 2019.
« Pendant toute sa vie et sa carrière, Chick a été ravi de la liberté et de la joie à créer quelque chose de nouveau, à jouer aux jeux auxquels jouent les artistes », selon le communiqué publié jeudi. « Ma mission a toujours été d’apporter la joie de créer partout où je le pouvais, et d’avoir fait cela avec tous les artistes que j’admire tellement aura été la richesse de ma vie », a ajouté le musicien dans son message.
Source : Le Monde
Christian Scott aTunde Adjuah, AXIOM (Ropeadope)
“Oftentimes when we come into environments like this to play creative improvised music, someone uses the word ‘jazz,’ and then everyone in the room becomes a fuckin’ Fulbright scholar,” trumpeter Christian Scott aTunde Adjuah told the audience at New York’s Blue Note Jazz Club at the onset of the coronavirus pandemic. “And that’s cool, but that has nothing to do with where this music’s power rests.” AXIOM, which was recorded that night, is a testament to that power.
John Beasley, MONK’estra Plays John Beasley(Mack Avenue)
John Beasley has arranged the brass brighter and brasher, the low horns to be more growly and his tasty keyboard parts to be artfully highlighted on his third album with the acclaimed MONK’estra. Extending neatly synchronized section motifs—those indelibly quirky Monk phrases—into swelling backdrops that balance freely impassioned soloists, Beasley as a pianist and composer draws out even more melodic, harmonic and rhythmic implications in music by Monk, Bird and Duke.
Carla Bley/Andy Sheppard/Steve Swallow, Life Goes On(ECM)
Life Goes On is a brilliant expression of the camaraderie developed by Carla Bley’s longtime trio with bassist Steve Swallow and saxophonist Andy Sheppard. It offers three suites highlighting Bley’s deft sense of dramatic development, her gifts as a soloist (often overshadowed by her composing) and the trio’s deadpan minimalism and subtly organic interplay. During Bley’s long career, there have been times when her work has merely seemed smart, but not emotionally resonant. Here, it’s both.
Bill Frisell, Valentine(Blue Note)
“Playing together” is a phrase so commonplace it’s easy to forget what it signifies. Of course, there’s the obvious: making music with others, performing as an ensemble, being creative in a group. But the music guitarist Bill Frisell, bassist Thomas Morgan and drummer Rudy Royston offer here suggests a specific spin on the idea, one that emphasizes the togetherness of the playing. Even though the selections on Valentine hail from a range of styles, the performances represent jazz playing at its most sublime. And music seldom gets more “together” than that.
Guillermo Klein Y Los Guachos, Cristal (Sunnyside)
The Argentine pianist, composer and bandleader is working at the top of his game—and so is his 11-piece group, which includes jazz luminaries like alto saxophonist Miguel Zenón. Here, Klein features his own compositions, as well as those of Carlos Gardel, the early 20th-century tango singer whom Klein listened to growing up. But the album isn’t sentimental or even recherché. Cristal is thoroughly modern, with groovy beats, sophisticated horn voicings and a folksy feel that only could have come from Los Gauchos.
AFP, publié le mercredi 21 octobre 2020 à 20h57
Le pianiste américain de jazz Keith Jarrett ne pourra sans doute plus jamais se produire en concert, partiellement paralysé par deux AVC, explique-t-il dans un entretien publié mercredi par le New York Times.
"Mon côté gauche est toujours en partie paralysé", explique, pour la première fois, le musicien de 75 ans, après deux accidents vasculaires cérébraux intervenus en février et mai 2018.
"On me dit que le maximum que je pourrais récupérer de ma main gauche, c'est la capacité de tenir un verre", se désole-t-il.
Depuis, il ne s'est mis que de rares fois au piano, jouant de la main droite uniquement.
"Je ne sais pas à quoi est censé ressembler mon avenir", a-t-il confié au New York Times. "Je ne me considère pas comme un pianiste aujourd'hui."
Légende du jazz, Keith Jarrett a été à l'avant-garde du mouvement dès le début des années 60, et a collaboré avec des artistes de référence comme Miles Davis, Art Blakey ou Jack DeJohnette.
Son travail autour de l'improvisation l'a mené jusqu'à donner des concerts solo totalement improvisés, qui ont largement contribué à sa réputation de virtuose génial.
"J'ai le sentiment que je suis le John Coltrane des pianistes", a-t-il dit au New York Times, se plaçant au niveau du monstre du saxophone.
Ce qui sera peut-être le dernier concert de Keith Jarrett remonte à février 2017, au Carnegie Hall de New York.
S'il a enregistré plusieurs albums en studio, le natif d'Allentown (Pennsylvanie) est surtout connu pour ses concerts, son jeu au son limpide et ses mimiques, notamment sa tête exagérément penchée sur le piano.
"Aujourd'hui, je ne peux même pas en parler", dit-il au sujet de la possible fin de sa carrière scénique.
05/09/2020
Lire la suite de l'article sur la page Tigran Hamasyan et ma chronique sur la page "Disques".
Le label ECM Records a confirmé en fin de journée du 7 septembre la disparition à 85 ans du contrebassiste Gary Peacock, membre du trio historique de Keith Jarrett. Connu pour son doigté sophistiqué, tout en douceur et en élégance, Gary Peacock avait d'abord fait partie du quartette plus mouvementé d'Albert Ayler au milieu des années 60, en pleine époque Free Jazz. C'est en 1977, sept ans après son entrée sur le label ECM dont il était l'une des figures emblématiques, que Gary Peacock avait commencé à enregistrer avec le pianiste Keith Jarrett, formant l'un des trios les plus créatifs de l'histoire du jazz moderne, dont l'œuvre n'aura de cesse de muter au fil des années et des albums - plus d'une vingtaine depuis le classique Tales of Another en 1977. Le succès viendra à partir de 1983 avec les légendaires sessions Standards 1 et 2.
Gary Peacock avait continué à enregistré plus récemment des albums en leader pour ECM, notamment en 2015 et 2017 avec Now This et Tangeants, aux côtés du pianiste Marc Copland et du batteur Joey Baron.

Gary Peacock entame l'étude du piano mais aussi de la batterie à l'école en 1948. Pendant son service militaire (en 1954, en Allemagne), il est pianiste-bugliste de l'orchestre du régiment (et joue dans une petite formation locale). Démobilisé, il travaille comme bassiste en RFA. En 1958, il retourne aux États-Unis à Los Angeles, où il travaille avec des musiciens comme Barney Kessel, Bud Shank, Art Pepper, Ravi Shankar mais aussi Don Ellis, qui lui présente Paul Bley.
Il s'installe ensuite à New York, où il collabore avec Paul Bley, fait partie du trio de Bill Evans (avec Paul Motian), du trio d'Albert Ayler, avec Sunny Murray. Il fait aussi quelques concerts avec Miles Davis, en tant que remplaçant de Ron Carter.
Vers la fin des années 1960, Gary Peacock se retire au Japon, délaissant la musique pour étudier la philosophie zen. Il revient aux États-Unis en 1972, étudie la biologie à l'université de Washington (Seattle) et enseigne la théorie de la musique au Cornish College of the Arts de 1976 à 1983. Il reprend la musique et la composition, et forme des duos avec, notamment, Ralph Towner et Jan Garbarek.
Gary Peacock est surtout connu pour être le bassiste du trio Standards de Keith Jarrett, créé en 1983 avec Jack DeJohnette, soit six ans après le premier enregistrement de cette formation sous le nom de Gary Peacock dans Tales of another.
On retrouve Giovanni Mirabassi sur trois disques récents (il est d'ailleurs le producteur des deux premiers).

Toku in Paris du trompettiste et chanteur japonais Toku, qui paraît chez Jazz Eleven, est son douzième album, le premier enregistré en Europe.
Sorti le 24 janvier 2020 en partenariat entre Sony Japan et le label Jazz Eleven fondé par Giovanni Mirabassi et Sarah Lancman, cet album déroule un répertoire de huit compositions originales du leader, auxquelles s’ajoutent deux autres titres de Sarah Lancman (paroles et musique) ainsi qu'une reprise d'une composition de Michel Legrand.
“Toku in Paris” présente Toku avec un quintet européen de haut niveau, avec Pierrick Pédron (saxophone alto), Giovanni Mirabassi (piano), Laurent Vernerey (contrebasse), Lukmil Perez (batterie), Thomas Bramerie (contrebasse), André Ceccarelli (batterie), et la chanteuse Sarah Lancman en invitée spéciale.
1. Love is Calling You
En ouverture, Toku pose sa voix de crooner sur Love is Calling you. La section rythmique réactive et incisive soutient un tempo assez vif sur lequel l’alto et la trompette voltigent.
2. She Comes back Again
3. After You
Deux thèmes dont Sarah Lancman a écrit les paroles et composé la musique. She Comes back Again, sur un tempo de valse, fête le retour de l'aimée, avec un bugle élégant et un piano dynamique. After You, évoque la tristesse après le départ de l’être aimé, avec les notes perlées du bugle et le piano evansien.
4. Strollin' in Paris
Dédié à Horace Silver, Strollin’ in Paris fait résonner des réminiscences West Coast.
5. I Think I Love You
Un motif de basse répétitif, un chorus très bop de l’alto, une mélodie soul.
6. Nuageux
Un instrumental composé par Toku. Joué en quartet, les balais d’André Ceccarelli dessinent des arabesques et le bugle brumeux à souhait instaure une atmosphère mélancolique que renforcent les arpèges aériens de Giovanni Miranbassi.
7. Be Careful
Une compositon hard-bop du leader. Le thème est exposé à l’unisson par la trompette et l'alto, puis vient une intervention lumineuse de Giovanni Mirabassi qui passe le relais à une impro courte mais étincelante de la batterie. Le titre du morceau fait-il référence qu changelment de tempo qu'il recèle ? En tout cas, les musiciens ont surmonté le piège !
8. I Will Wait For You
Reprise sobre et inspirée du Je ne pourrais jamais vivre sans toi composé par Michel Legrand pour le film de Jacques Demy « Les Parapluies de Cherbourg ».. Le piano ouvre l’espace au bugle chaleureux avant que le duo Sarah Lancman/Toku ne vibre ensuite de tendresse.
9. Still In Love With You
Un tempo de boléro amené par le groove félin de Lukmil Perez, c'est Still In Love With You, avec la complicité efficace et discrète de Thomas Bramerie (eh oui, le trio de Giovanni Mirabassi !)
10. Blue Smoke
L’atmosphère se fait encore plus intime sur Blue Smoke, une ballade épurée où la voix chaude et sensible du chanteur dialogue avec le piano romantique.
11. Closing
Construit comme celui d’un concert, le répertoire de l’album se termine par une pièce instrumentale qui rallie le quintet pour le bien nommé Closing à la couleur funky soul. Chorus flamboyant de l’alto, solo attendri de la trompette, chorus incisif du piano. Les contrechants de la trompette et l’accompagnement "churchy" du piano contribuent au climat nostalgique de ce dernier titre.
Un album personnel où chaque morceau participe à la cohérence d’un répertoire construit avec soin. La voix du chanteur évoque par moments celle de Kurt Elling et aussi parfois celle de Gregory Porter. On a envie de réécouter immédiatement l’album pour mieux s’en imprégner.
Nous avons retrouvé dernièrement Sarah Lancman sur l'album de Toku (voir ci-dessus), la voici dans son nouvel album inspiré par Paris, avec deux reprises, (Aznavour et Piaf), et de belles compositions de Sarah.
Même si je n'apprécie que très modérément Piaf, en particulier L'Hymne à l'amour, je dois admettre que l'album constitue un véritable écrin pour la voix envoûtante de Sarah : un timbre avec de beaux graves, un charme jamais appuyé qui évite toute vulgarité : Sarah Lancman se distingue parmi les chanteuses françaises par des qualités qui mériteraient d'être plus largement reconnues.
Le toucher délicat de Giovanni Mirabassi met bien en valeur la voix et sert à merveille les compositions intimistes de Sarah. Sans oublier les autres musiciens : Laurent Vernerey (contrebasse), Stéphane Huchard (batterie) ainsi que les invités spéciaux Pierrick Pedron (saxophone) et Marc Berthoumieux (accordéon).
Après leur album d'il y a 10 ans (« Spirabassi »), Stéphane Spira (saxophone soprano) et Giovanni Mirabassi (piano) lancent leur nouvel album : « Improkofiev », sorti le 22 mai.
On y retrouve deux compositions de Stéphane Spira (Ocean Dance et After Rain), le magnifique "Lawns" de Carla Bley et la 1ère Gymnopédie d'Erik Satie.
La fin de l'album est une improvisation sur le concerto n°1 de Prokofiev : Improkofiev, New York Dream et enfin No Strings Attached.
L'album s'écoute avec intérêt. Je dois avouer cependant que je ne suis pas très fan de la sonorité du soprano de Spira et que je préfère nettement Andy Sheppard sur Lawns. Mais il y a Giovanni Mirabassi dont les interventions lumineuses rachètent tout ! A citer aussi les excellents Donald Kontomanou à la batterie, Steve Wood à la basse et Yoann Loustalot au bugle sur Improkofiev.
25/03/2020

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Alfred McCoy Tyner, né le 11 décembre 1938 à Philadelphie, vient de mourur ce 6 mars 2020. Surtout connu pour sa collaboration avec John Coltrane, il eut aussi une longue carrière en solo.
En 1960, Tyner rejoint le Jazztet de Benny Golson et Art Farmer. Six mois plus tard, il intègre le quartet de John Coltrane avec Jimmy Garrison et Elvin Jones. Il y restera en continu de 1961 à 1965, enregistrant notamment les albums Live! at the Village Vanguard, Ballads, Live at Birdland, Crescent, A Love Supreme, and The John Coltrane Quartet Plays pour Impulse!.
Pendant cette période, il enregistre aussi comme leader de trio et comme sideman sur beaucoup d'albums Blue Note, souvent crédité comme "etc." pour respecter son contrat avec Impulse! Records. Il quitte Coltrane quand celui-ci se lance dans l'atonalité et le free jazz. En 1966, Tyner forme un nouveau trio et entame une carrière de leader.
Il enregistre une série d'albums post-bop pour Blue Note entre 1967 et 1970 : The Real McCoy (1967), Tender Moments (1967), Time for Tyner (1968), Expansions (1968) and Extensions (1970). Puis il signe avec Milestone et enregistre Sahara (1972), Enlightenment (1973), et Fly with the Wind (1976).
Entre 1980 et 2000, Tyner travaille dans un trio avec Avery Sharpe à la basse et Louis Hayes, puis Aaron Scott, à la batterie. Il grave aussi des albums solo pour Blue Note : Revelations (1988) et Soliloquy (1991). Puis il signe avec Telarc et enregistre avec plusieurs trios avec Charnett Moffett à la basse et Al Foster à la batterie. En 2008, il tourne avec un quartet composé de Gary Bartz, Gerald L. Cannon, et Eric Kamau Gravatt.
Tyner restera comme l'un des plus grands pianistes de jazz du 20e siècle.
- Décès le 18 février de Jon Christensen. Ce batteur et percussionniste norvégien de jazz était né le 20 mars 1943 à Oslo (Norvège). Surtout connu pour sa participation au quartet européen de Keith Jarrett, avec Jan Garbarek et Palle Danielsson. Christensen a également participé à de nombreux enregistrements de Jan Garbarek, Ralph Towner, Bobo Stenson ou Tomasz Stańko.
- ECM publie « Life Goes On » de Carla Bley.
Louis-Julien Nicolaou
Publié le 04/11/2019.

La cérémonie diffusée le 26 octobre sur France 5, a tourné à la mascarade, faisant la part belle à des artistes... de variété. Les amateurs de jazz sont indignés, les professionnels du milieu se mobilisent avec une pétition qui réclame un peu plus de discernement de la part des instances culturelles publiques.
Pour l’ensemble des acteurs du jazz, musiciens, producteurs, attachés de presse ou journalistes, c’était un peu la chronique d’un désastre annoncé. Aucun d’entre eux n’ignore que la visibilité du jazz sur les chaînes de télévision publiques est aujourd’hui quasi nulle, et que la retransmission même des Victoires du jazz, cérémonie plus ou moins équivalente à celle des Victoires de la musique, pose question. Plus de direct, peu de récompenses, encore moins de musique et des diffusions tardives, les Victoires du jazz se trouvent depuis plusieurs années coincées dans l’arrière-cour télévisuelle, tout près de la porte de sortie. Il y a pire cependant que de se voir relégué au dernier plan : être moqué, travesti, tourné en dérision. Voici ce qu’ont ressenti les professionnels du jazz lors de la dernière cérémonie des Victoires. Depuis sa diffusion sur France 5 le 26 octobre dernier (la cérémonie a eu lieu le 16), ils ne décolèrent pas et exigent, par le biais des réseaux sociaux et d’une lettre ouverte, d’être entendus afin que pareille humiliation ne se reproduise plus.
“Ce n’était pas une cérémonie comme les César, où il y a un peu de tenue, c’était plutôt La Roue de la fortune”, Sylvain Rifflet
Il faut dire que tout amateur de jazz ne pouvait qu’être confondu devant le spectacle offert lors de cette cérémonie présentée par André Manoukian. Non que le palmarès soit en cause. D’Anne Paceo au Sacre du Tympan de Fred Pallem en passant par Vincent Peirani et Naïssam Jalal, les Victoires ont célébré des artistes qui défendent une haute idée du jazz. Encore aurait-il fallu qu’ils puissent s’exprimer. C’est la conviction de Sylvain Rifflet, saxophoniste récompensé en 2016 par une Victoire du meilleur album instrumental (Mechanics) et qui, juste avant la cérémonie, a choisi de quitter le comité artistique des Victoires du jazz : « Recevoir un prix n’a de sens que si on peut jouer sa musique, défendre son projet et son groupe, explique-t-il. Ce qu’on accomplit est toujours le fruit d’un travail collectif. » Or, cette édition des Victoires du jazz, plutôt que de laisser jouer les musiciens, a surtout mis en avant... la variété française. Sans doute par volonté d’attirer le grand public (un samedi soir à 22h30), c’est elle qui a eu droit à la plus large place, donnant lieu à des prestations consternantes : Ben l’Oncle Soul chantant Sinatra, Christophe Willem reprenant (Sittin’ on) The Dock of the bay d’Otis Redding – les programmateurs ont de ces perversions... – Michel Jonasz grinçant lourdement son antique Boîte de jazz ou encore Clara Luciani égarée chez Michel Legrand. « Ce n’était pas une cérémonie comme les César, où il y a un peu de tenue, se désole Sylvain Rifflet. C’était plutôt La roue de la fortune, avec un chauffeur de salle, des changements de plateau... D’ailleurs, le Casino de Paris n’était pas plein du tout et quant à moi, je suis parti au bout de 7 minutes. »
Consternation, contestation
Le jazz aura été un peu présent malgré tout – il faut bien boucher les trous –, grâce à de brefs reportages et quelques mesures en live d’Anne Paceo, David Linx et Fidel Fourneyron, condamnés à se produire sans leurs orchestres (ce qui en jazz, n’a aucun sens) et à frayer avec les invités, les vrais, qui n’étaient ni jazzmen, ni lauréats. Quant à ceux qui concouraient dans des catégories jugées peu glamour (Victoire d’honneur, label de l’année et programmatrice de l’année), c’est hors scène et loin des caméras qu’ils ont reçu leurs prix. Pour Sylvain Rifflet, le plus grand scandale de la soirée se trouve là : « Henri Texier est l’un des musiciens qui a le plus influencé le jazz français des 50 dernières années. C’est un artiste très populaire, samplé, utilisé à la radio etc. Et on lui remet une Victoire d’honneur comme ça, sans micro, entre des gens qui mangent leurs petits fours ! »
Il est assez facile d’imaginer pourquoi des médias soumis à la pression de l’audimat s’intéressent peu au jazz, sans doute considéré comme pas assez vendeur, trop instrumental et destiné aux seuls initiés. Faut-il pour autant qu’il soit à ce point maltraité ? Les signataires de la lettre ouverte qui circule actuellement parmi les professionnels, et qui est appelée à se transformer en pétition (1), entendent qu’il n’en soit rien et ne ménageront pas leurs efforts pour que le jazz, par ailleurs si vivant en concert et sur disque, ne doive plus négocier sa dignité pour passer à la télévision.
(1) Cette « lettre de consternation » est adressée « À l’attention des Victoires du jazz, du ministère de la Culture, de France Télévisions, de France 5, de Radio France, de FIP, de la SACEM, de l’ADAMI, de la SPEDIDAM, du FCM, du CNC, du CNV, de la SCPP et de la SPPF ». Parmi les premiers signataires : Laurent de Wilde, Alex Dutilh, Daniel Humair, Raphaël Imbert, Naïssam Jalal, Anne Paceo, Vincent Peirani, Sylvain Rifflet, Samuel Thiebault...

Ce concert solo enregistré à la Philharmonie de Munich le 16 juillet 2016, lors de la dernière date de sa tournée européenne présente Keith Jarrett au sommet de son inventivité tant en matière d'art pianistique que d'improvisation.
Créant dans l'instant, avec l'assurance d'un bâtisseur, une suite spontanée de formes toujours changeantes, entremêlant des touches de blues et des réminiscences de folksongs pleines de lyrisme dans le cadre de pièces d'une grande complexité harmonique et poly-rythmique. Le pianiste nous livre ici l'une de ses plus belles performances !
Keith Jarrett donne le meilleur de lui-même, notamment lors de rappels touchés par la grâce d'où se détache particulièrement une version magique de "It's a lonesome old town".
27 Oct 2019 #Le Jazz Live
Le 16 octobre dernier, la cérémonie des Victoires du jazz a suscité de vives protestations, apparemment confinées aux réseaux sociaux. Le montage de la soirée pour France 5 diffusé le 26 à partir de 22h25 à permis de mettre un peu d’ordre dans ce qui semble avoir été une étrange mascarade et de gommer quelques bourdes familières à l’animateur André Manoukian. Mais ces Victoires restent une défaite.
Au préalable, il s’est dit en gros ceci : « Ecoutez les gars, votre jazz c’est vraiment un peu chiant. On va vous faire un cadeau. Au lieu de diffuser vos Victoires à minuit, on va vous offrir un horaire de grande écoute... de 22h30 à 23h50. Mais de grâce, épargnez nos auditeurs, ne faites pas jouer les lauréats, surtout pas d’improvisateurs, et pas trop de musique instrumentale. On a tant de bons chanteurs ! » Et c’est donc à Michel Jonasz que l’on a demandé d’ouvrir la soirée avec ses musiciens. La Boîte de jazz... indiscutable. Puis on a quand même fait chanter Ballerina à Gregory Porter accompagné par l’orchestre de cérémonie, le Sacre du Tympan. Pour compenser pareille audace, Clara Luciani a prêté son sourire Gibbs à La Chanson de Delphine de Michel Legrand avec force violons.
Le temps était venu de proclamer un premier prix, en commençant évidemment par La Voix de l’année : David Linx. Un petit documentaire, puis place à l’artiste en chair et en os. Comme c’était un peu trop risqué, on l’a flanqué de Bernard Lavilliers pour chanter C’est ainsi que les hommes vivent, ce qui a évité que ça swingue tout du long. Ouf ! Et pour nous faire oublier les scats un peu obscènes du lauréat, on a vite enchainé sur un insipide Sitting on the Top of the Bay interprété par Christophe Willem.
Place aux instrumentistes : André Manoukian, le maître de cérémonie appelle Anne Paceo, artiste de l’année. Vite vite une chanson, l’audimat va baisser : Bernard Lavilliers revient nous chanter Je cours où le trompettiste du Sacre, le merveilleux Sylvain Bardiau, osera quelques phrases improvisées, bien heureusement sous-mixées derrière les cordes. « Si vous aimez la rumba cubaine, lance Manoukian à Lavilliers, vous allez adorer Fidel Fourneyron et son groupe Que Vola... » Sauf que de Fidel, l’Artiste qui monte, on n’aura droit qu’à quelques dizaines de mesures d’un exposé très quelconque de trombone noyé dans une marmelade orchestrale.
C’est alors que Manoukian – comme pour combler un oubli du jury des Victoires du jazz – nous présente le jeune Mourad avec lequel il esquisse un quatre mains aussitôt avorté. Tiens ?! On n’en saura pas plus. Leur succède L’Artiste inclassable de l’année, la flûtiste Naïssam Jalal qui échappera au Sacre du Tympan et dont on verra une minute de musique filmée de son groupe Quest of the Invisible. Privilège vite écourté avec la reprise d’All The Way par Ben L’Oncle Soul qui aurait certes avantageusement remplacé tout à l’heure Christophe Willem sur Sitting on the Top of the Bay.
Pour son Album de l’année, Vincent Peirani aura presque un traitement de faveur, car après lui avoir fait jouer La Chanson d’Hélène de Philippe Sarde – Ah, ça c’est bon coco pour l’audimat –, on lui accordera la projection d’une minute et demie de son groupe: Kashmir de Led Zeppelin, opportunément débarrassé de toute improvisation. Puis reviennent Linx et Porter pour un duo sur Once Upon a Summertime de Michel Legrand, évidemment. Michel Jonasz leur emboîte le pas avec Greg Zlap surgi du fond de la salle littéralement en ébullition, bien travaillée par les chauffeurs de salle. Ah mes aïeux quelle soirée ! Puis grand final avec le Sacre, groupe de l’année, qui s’efface bientôt derrière le générique sans même qu’aient été présentés les musiciens de l’orchestre, tandis que l’on n’a pas manquer d’annoncer les prochains concerts des chanteurs invités.
N’a-t-on oublié personne ? Si, le label Yolk (Label de l’année), Fanny Pagès de l’Astrada de Marciac (Programmatrice de l’année) et Henri Texier, Victoires d’honneur comme Gregory Porter, mais « pour sa contribution à l’histoire du jazz français », et donc septuagénaire peut-être pas assez présentable pour une émission qui se veut jeune et actuelle comme les musiques du même nom, un âge qu’on lui aurait probablement pardonné s’il avait été chanteur quoiqu’il paraisse beaucoup plus jeune dans sa prestance et la maîtrise de son art que ses proches cadets de la soirée. Bref, ces trois lauréats ont été purement et simplement gommés des écrans et même écartés de la scène du Casino de Paris. Et c’est au bar du théâtre qu’on leur a remis leurs prix, sous le manteau. Il n’en restera rien qu’un trophée sur leur cheminée. A moins qu’il ne termine dans la cheminée...
Aucun de tous ces lauréats n’a protesté comme l’avait fait Maurice Clavel en quittant le plateau TV de l’émission À armes égales : « Messieurs les Censeurs, bonsoir ! » C’était en 1971, à l’époque où André Francis et Bernard Lion pouvaient diffuser les images du festival de Chateauvallon sur le petit écran. Un musicien néanmoins a claqué la porte, c’est Sylvain Rifflet qui nous racontait vendredi soir, qu’ayant appris ce qui se tramait au comité consultatif des Victoires, lui a aussitôt remis sa démission.
Il ressort de tout ça, du bas en haut de l’échelle culturelle, une haine profonde non seulement du jazz, mais de toute musique non asservie à la transparence du texte chanté et au format couplet-refrain de la variété. J’avais émis cette opinion lors des “Etats généraux du jazz” en 2011, un avis qui avait été accueilli avec beaucoup de condescendance par les animateurs d’un débat qui finit dans les poubelles du Ministère de la Culture. Pourtant, on en est bien là. Et je m’en vais de ce pas redescendre ma télé à la cave d’où elle n’aurait jamais dû sortir.
Franck Bergerot
Source : Jazz Magazine
João Gilberto est mort, la Bossa Nova et le Brésil en deuil
06 juillet 2019
Rythmes doux, voix suave, João Gilberto incarnait la Bossa Nova. Guitariste, chanteur, éternel touche-à-tout, le Brésilien est mort samedi 6 juillet. Il avait 88 ans.
Il était « le père de la Bossa Nova », auteur de grands tubes tels que Corcovado, Para Machuchar Meu Coração, Chega de Saudade... João Gilberto, né João Gilberto Prado Pereira de Oliveira le 10 juin 1931 au Brésil, est décédé samedi 6 juillet 2019 à l'âge de 88 ans. Son fils a annoncé la triste nouvelle sur les réseaux sociaux :
My father has passed. His fight was noble, he tried to maintain dignity in light of losing his sovereignty. I thank my family (my side of the family) for being there for him, and Gustavo for being a true friend to us, and caring for him as one of us. Lastly, I'd like to thank Maria do ceu for being by his side until the end. She was his true friend, and companion.
Marcelo Gilberto
Les causes de la mort n’ont pas été précisées. "Mon père est décédé. Son combat était noble, il a tenté de conserver sa dignité alors qu’il perdait son autonomie", écrit-il à propos de l’icône qui vivait ruiné et solitaire à Rio.
Né le 10 juin 1931 à Juazeiro, dans l’Etat de Bahia (nord-est), João Gilberto Prado Pereira de Oliveira découvre la musique avec sa première guitare, à l’âge de 14 ans. Quatre ans plus tard, "Joaozinho" quitte son village natal pour Salvador de Bahia où on peut l’entendre sur les ondes de la radio locale et, à 19 ans, se retrouve à Rio de Janeiro.Il y joue dans une petite formation, Garotos da Lua, avec laquelle il fait ses premiers enregistrements et, en 1957, se fait connaître comme guitariste sur un disque de Elizeth Cardoso, Cançao do Amor Demais, composé par Tom Jobim et Vinicius de Moraes.
En août 1958, son 33 tours "Chega de Saudade" marque le point de départ de sa carrière et celui de la bossa nova ("nouveau truc"). Le public est sous le charme de sa voix chuchotante, des harmonies de Jobim et des paroles de Moraes. Deux autres albums sortent en 1960 et 1961 avec outre des compositions de Jobim et Moraes, celles d’autres comme Dorival Caymmi, Carlos Lyra, Roberto Menescal.
A partir de 1962 et pendant près de 20 ans, le guitariste-chanteur vit à New York avec un intermède de deux ans au Mexique. Il travaille avec Jobim et des jazzmen comme le saxophoniste Stan Getz qui avoue être tombé amoureux de sa musique, dès les premières notes entendues.
Source : France Musique
Le batteur et compositeur italien Paolo Vinaccia est décédé le 5 juillet 2019 après avoir combattu pendant 10 ans un cancer du pancréas. Il vivait en Norvège depuis 1979.
Vinaccia a travaillé avec de nombreux musiciens de jazz parmi lesquels Lillebjørn Nilsen, Steinar Albrigtsen, Ole Paus, Arild Andersen, Sondre Bratland, Bendik Hofseth, Kari Bremnes, Terje Rypdal, Palle Mikkelborg, Mike Mainieri, Jon Christensen, David Darling... Avec Arild Andersen, il a participé au London Jazz Festival en 2008.
Il a participé à plus de 100 albums.
André Francis est décédé ce matin 12 février 2019 dans son sommeil à l’âge de 93 ans. Il fut LA voix du jazz sur les ondes de 1947 à 1997, non qu’il n’y en ait eu d’autres, mais il fut le plus durable, le plus contesté aussi et finalement le plus aimé pour son enthousiasme et son opiniâtreté au service du jazz qu’il faisait « revenir par la fenêtre des services de Radio France lorsqu’on l’en avait chassé par la porte » comme il aimait le raconter, multipliant les fonctions d’animateur, de chroniqueur, de producteur radio ou télévision, de programmateur et présentateur de concert.
Source : Jazz Magazine

La réaction de Paolo Fresu :
Se ne è andato in punta di piedi uno dei grandi protagonisti del jazz contemporaneo.
Trombettista originale e raffinato compositore, Tomasz Stańko è stato da sempre il mio idolo e un punto di riferimento della tromba europea.
Proprio lo scorso anno ha tenuto due bellissimi concerti a TIME IN JAZZ e così vogliamo ricordarlo.
Con dolcezza, davanti alla Chiesa di San Simplicio di Olbia, mi domandò se potevo imprestargli l’olio per i pistoni dello strumento.
Lo avevo con me e glielo diedi.
"Che onore riceverlo da te", mi disse.
Io solo gli sfiorai la spalla, sapendo di toccare una icona del jazz.
Paolo Fresu
(la foto è di Daniele Franchi)

Le disque "Both directions at once - The Lost album" a été enregistré en 1963 par John Coltrane et ses musiciens. Il contient notamment deux compositions inconnues.
Un disque inédit de John Coltrane ? Les amateurs de jazz ne rêvent pas : Both directions at once - The Lost album (Universal/Impulse!), sorti vendredi, propose, un demi-siècle après sa mort, des enregistrements inédits du légendaire saxophoniste.
« A Contretemps », le nouvel album de Sarah Lancman sort le 19 Janvier 2018

Je chroniquerai bientôt cet album dont je recommande vivement l'acquisition.
Quelques repères sur Sarah Lancman :
- A 7 ans entre au conservatoire du centre de Paris classique en piano. Elle y étudiera jusqu'à ses 18 ans.
- En 2012: Elle remporte le 1er Prix de l'International Jazz SHURE Voice Competition au festival de Montreux présidé par Quincy Jones.
- En 2013: Diplômée de la Haute Ecole de Musique de Lausanne en piano jazz et chant jazz.
- En 2015: Sortie de l'album " Dark " réunissant des arrangements de reprises de Nick Drake à Cole Porter.
- En 2016: Sortie d'album " Inspiring Love " enregistré à New York et entièrement composé et co-écrit avec sur certains titres avec le pianiste Giovanni Mirabassi.
- En 2017: Enregistrement en Thaïlande du prochain album " A contretemps "
Le dimanche 19 février décès à 73 ans de Larry Coryell, un des plus fameux guitaristes de jazz de tous les temps. Surnommé "le parrain de la fusion" pour la part importante qu'il prit dans la naissance et le développement de ce genre musical qui unit jazz, rock et funk. Larry Coryell est né au Texas en 1943, et avait publié plus de 60 disques ; en 1973 il fonde The Eleventh House. Son disque le plus connu est Spaces, enregistré en 1970 avec le guitariste John McLaughlin, le batteur Billy Cobham, le bassiste Miroslav Vitouš et le pianiste Chick Corea.
Deux parutions intéressantes :
« Hi Dream » d'Alexis Avakian tout d'abord.

Nous avons connu Alexis Avakian au Festival de Jazz de Calvi. Son premier album nous avait déjà conquis il y a deux ans, Alexis Avakian et son quartet avaient réussi à intégrer avec subtilité le folklore et la culture arménienne dans un jazz aussi rythmique que lyrique. Le saxophoniste qui publie ici son deuxième album est un musicien particulièrement raffiné qui soigne ses compositions. Tout en évitant le cliché d’un jazz world auquel ses racines arméniennes auraient pu l’enfermer, c’est au contraire un jazz très ouvert et protéiforme que nous propose Avakian.
L'artiste, que l'on découvre ici à la guitare et à la flûte, a composé onze nouveaux thèmes pour ce nouveau projet, entouré de Fabrice Moreau à la batterie, Mauro Gargano à la contrebasse et Ludovic Allainmat au piano. Comme précédemment, le doudoukiste Artyom Minasyan est aussi de ce voyage où s'entremêlent parfaitement les racines d’Alexis Avakian et le swing de ses musiciens.
« Hà Nội Duo » de Nguyên Lê et Ngô Hông Quang

Sur « Hà Nội Duo » (ACT/PIAS), Nguyên Lê et Ngô Hông Quang s’immergent dans les racines de la musique vietnamienne. Ngô Hông Quang chante et s’exprime sur de nombreux instruments traditionnels vietnamiens. On retrouve sur ce disque de vieilles connaissances : Paolo Fresu et Mieko Miyasaki. Il y a aussi Alex Tran au cajon et le percussionniste indien Prabhu Edouard.

Un coffret de 3CD, "Freedom Jazz Dance — The Bootleg Series Vol. 5", documentant l'évolution musicale de Miles Davis entre 1966 et 1968 avec son "second grand quintet" (Miles Davis, Wayne Shorter, Herbie Hancock, Ron Carter et Tony Williams) - sort en octobre dans la série "Miles Davis Bootleg Series".
Le coffret inclut les "master takes" qui apparaîtront sur les albums Miles Smiles (1967), Nefertiti (1968) et Water Babies (1976) ainsi que deux heures d'enregistrements inédits extraits des sessions de studio produites par Teo Macero, avec répétitions, faux départs, prises alternatives et conversations....
Disc: 1
1. Freedom Jazz Dance (Session Reel)
2. Freedom Jazz Dance (Master Take)
3. Circle (Session Reel)
4. Circle (Take 5)
5. Circle (Take 6)
6. Dolores (Session Reel)
7. Dolores (Master Take)
Disc: 2
1. Orbits (Session Reel)
2. Orbits (Master Take)
3. Footprints (Session Reel)
4. Footprints (Master Take)
5. Gingerbread Boy (Session Reel)
6. Gingerbread Boy (Master Take)
7. Nefertiti (Session Reel)
8. Nefertiti (Master Take)
Disc: 3
1. Fall (Session Reel)
2. Fall (Master Take)
3. Water Babies (Session Reel)
4. Water Babies (Master Take)
5. Masqualero (Alt. Take 3)
6. Country Son (Trio Rehearsal)
7. Blues in F (My Ding)
8. Play Us Your Eight (Miles Speaks)

Hier soir 27 juin, présentation de "Off the records - En tournée en Asie avec Giovanni Mirabassi", un film de Romain Daudet-Jahan.
Le film nous fait suivre Giovanni en Chine et en Corée du sud. Taxis, chambres d'hôtel, découverte des salles de concert et des pianos...
Des passages hilarants (l'interview avec la journaliste chinoise, la "Tour Eiffel-Cognac"...), d'autres plus profonds où le pianiste évoque son enfance, ses démêlés avec sa famille,
son exil parisien et sa rencontre avec Aldo Ciccolini, et enfin, de beaux extraits musicaux (Le chant des partisans, Libertango, Alfonsina y el mar, d'autres encore, et un sublime El pueblo unido jamas sera vencido).
A voir absolument !
Deux parutions récentes chez ECM : Carla Bley et Jack DeJohnette
Andando el Tiempo propose une nouvelle musique d'une gran
de étendue émotionnelle par Carla Bley, et souligne son originalité et son ingéniosité en tant que compositeur.
"Saints Alive!" fait entendre des conversations animées entre les participants, avec des interventions remarquables de la guitare basse de Steve Swallow et du sax soprano d'Andy Sheppard.
Le majestueux "Naked Bridges / Diving Brides" est inspiré par Mendelssohn et la poésie de Paul Haines.
Et la puissante composition-titre en trois parties - qui porte sur les épreuves de la fin de la dépendance - va de la douleur à l'espoir et la joie.
Le trio avec Sheppard et Swallow a été un véhicule idéal pour l'écriture de Carla pendant plus de 20 ans et fournit également l'un des meilleurs contextes pour son unique jeu de piano. Comme l'album Trios (2012) salué par la critique, Andando el Tiempo a été enregistré au RSI Studio Lugano et produit par Manfred Eicher.
(traduction du texte original en anglais du site ECM)

Il y a beaucoup d'histoire concentrée dans cette nouvelle aventure en trio de Jack DeJohnette. Il y a cinquante ans, en tant qu'invité avec le groupe de John Coltrane, Jack DeJohnette a joué avec les pères de Ravi Coltrane et Matthew Garrison, et le programme de In Movement ouvre sur le toujours d'actualité "Alabama" de John Coltrane. "Serpentine Fire" est tiré du songbook de la Earth, Wind and Fire, comme un hommage à Maurice White - qui a également collaboré avec Jack dans les premières années."The Two Jimmys" est un hommage à Jimi Hendrix et Jimmy Garrison, l'un comme l'autre de grands innovateurs, et "Rashied" salue le regretté Rashied Ali, un autre grand batteur issu du cosmos de Coltrane. Pour toute la richesse des références, c'est vraiment un groupe en mouvement, comme l'affirme le titre. Ravi Coltrane et Matt Garrison, pour leurs débuts chez ECM, répondent magnifiquement à la batterie entraînante de DeJohnette, Ravi avec de superbes solos, Garrison avec des lignes de basse sobres et des boucles électroniques imaginatives. Jack DeJohnette: "Nous sommes connectés à un niveau très élevé et très personnel, qui, je le pense, transparaît dans la musique." In Movement a été enregistré aux studios Avatar de New York en Octobre 2015, et produit par Manfred Eicher.
(traduction du texte original en anglais du site ECM)
La musique du film «Le dernier tango à Paris», c’était lui. On a appris la disparition samedi 2 avril, à l’âge de 83 ans, du musicien et compositeur argentin Leandro «Gato» Barbieri. Il est décédé à New York, où il vivait depuis une cinquantaine d'années, d'une pneumonie.
Novembre 2015
Un site tout neuf pour ECM ! C'est ici : https://www.ecmrecords.com/home
Et l'hommage à René Caumer :

Une page est consacrée à René Caumer sur l-invitu : René Caumer
Le musicien d'origine martiniquaise s'est éteint aujourd'hui 30 juin à l'âge de 74 ans. Grande figure du jazz français il avait longtemps accompagné Claude Nougaro et joué avec les plus grands jazzmen.
Considéré comme un poète par Richard Galliano, adulé par Ray Charles, Quincy Jones ou Stan Getz, les claviers virevoltants et sensibles d'Eddy Louiss se sont tus aujourd'hui à Poitiers. Triste nouvelle pour les amoureux de la note bleue et de la musique française en général. Ce parisien d'origine martiniquaise laisse un héritage musical à la hauteur de sa générosité au piano ou à l'orgue.
De père trompettiste, Eddy Louiss a étudié lui-même la trompette et le piano avant de passer à l'orgue. Il fait ses armes dans les clubs de la capitale et participe à l'aventure des célèbres Double Six, groupe vocal fondé par Mimi Perrin. Talentueux, il jouera et enregistrera avec la crème des jazzmen américains (Johnny Griffin, Art Taylor, Dizzy Gillespie, Stan Getz avec qui il a tourné un an, Kenny Clarke...). Coté français la liste est longue, on pense à ses duos avec Michel Petrucciani et Richard Galliano, ses sessions folles avec Bernard Lubat, Jean-Luc Ponty, André Minvielle, René Thomas... Eddy Louiss fût bien sûr le musicien attitré de Claude Nougaro pendant treize ans (entre 1964 et 1977), mais aussi de Jane Birkin, Henri Salvador, Barbara, Serge Gainsbourg, Jacques Higelin et bien d'autres.
A 14 ans, Eddy Louiss accompagnait son père dans les casinos en jouant au piano de la rumba, du jazz, du tango et autres musiques de danse. L'artiste conservera toute sa vie cette ouverture aux genres et l'aspect festif et chaleureux inhérent à la musique. Dans les années 80 il fonde dans cet esprit son big band le "Multicolor Feeling" orchestre-fanfare à géométrie variable avec qui il va tourner dans le monde entier. Malgré ses graves problèmes de santé Eddy Louis a tout joué avec la même générosité, toutes les formes de jazz, de musiques caribéennes, africaines (l'album "Histoire sans parole") ou même électroniques sur "Sang mêlé" et "Wébé". Un grand musicien et un grand homme.
Le musicien et compositeur américain Ornette Coleman, légende du jazz, est mort jeudi 11 juin au matin, à l’âge de 85 ans. D’après sa famille, citée par le New York Times, il a succombé à une crise cardiaque.
Né à Fort Worth, au Texas, il est mort à New York, où il a fait l’essentiel de sa carrière. Son album de 1959, The Shape of Jazz to Come, est considéré comme l’un des premiers albums avant-gardistes de l’histoire du jazz.
Coleman fut avec John Coltrane l’un des musiciens à l’origine du free jazz, un style fondé sur l’improvisation hors de toute contrainte harmonique, avec une grande liberté de mélodie et de rythme. Connu surtout comme saxophoniste alto, Coleman rejetait les notions traditionnelles d’accord et se lançait à la place dans des solos que ses détracteurs considéraient comme chaotiques, mais qui sont devenus un courant dominant du jazz et du rock. Il expliquait que ces formes libres de solos lui venaient spontanément, car il pensait que jouer du jazz était une activité humaine naturelle. « Le jazz devrait exprimer davantage de sentiments que ce qu’il a fait jusqu’à présent », déclarait-il.
The Shape of Jazz to Come a surpris le monde du jazz, y compris Miles Davis qui l’a critiqué, à cause de son manque d’harmonie, de l’absence de guitare ou de piano pour l’accompagner. Cet album comprend la chanson pleine de passion « Lonely Woman », écrite par Coleman, à propos d’une cliente de la haute société qu’il avait remarquée quand il travaillait dans un magasin à Los Angeles, et qui est devenue un standard du jazz.
La même année, en 1959, il sort l’album The Change of the Century, enregistré en Californie plutôt que dans une capitale établie du jazz. Il a souvent enregistré des albums avec son fils Denardo Coleman, célèbre batteur de jazz.
De nombreuses nouveautés annoncées ou déjà dans les bacs.
La suite, à paraître en juillet, des rééditions de concerts de Miles Davis "The Bootleg series" tout d'abord. Le volume 4 est un coffret de 4 CD regroupant des concerts à Newport de 1955 à 1975. Pour être plus précis, 1955, 1958, 1966, 1967, 1969, 1971, 1973, et 1975 plus deux concerts à Berlin et en Suisse !
Le concert historique du sextet de “Kind Of Blue”, le second "grand quintet" capté en 1966 et 1967, et pour finir la "période électrique" de Miles... Très alléchant !

Des sorties annoncées sur ECM également :
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deux Keith Jarrett, "Creation" constitué d'extarits de concerts solo sélectionnés par le pianiste, et un CD avec orchestre symphonique consacré à Barber et Bartók.
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- "This is the day", un disque du pianiste italien Giovanni Guidi ;
- "Surrounded by sea" d'Andy Sheppard (le trio "Libero" auquel s'est adjoint le guitariste Eivind Aarset).
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Après Mistico Mediterraneo, Paolo Fresu et Daniele Di Bonaventura se retrouvent !
In maggiore, le nouveau projet du trompettiste italien Paolo Fresu, est un dialogue musical entre la trompette et l’accordéon aux sonorités méditerranéennes.
A deux dans cette nouvelle aventure, ils explorent un large éventail de répertoire constitué de ballades originales de leur propre composition, d’improvisations, d’un air provenant de La Bohème de Puccini, de musique liturgique, de pièces du légendaire chansonnier chilien Victor Jara et de l’auteur-interprète uruguayen Jaime Roos, de musique du compositeur napolitain Ernesto de Curtis, ou encore de O que sera du brésilien Chico Buarque.
Durant sa carrière, Daniele di Bonaventura s’est beaucoup consacré au rapprochement entre le jazz et les traditions sud-américaines, tandis que Paolo Fresu est l’une des voix exceptionnelles de l’improvisation contemporaine.
La relation entre leurs deux instruments évolue constamment tout au long de ce programme fascinant, enregistré à l’auditorium RSI de Lugano.
La session a déjà atteint une certaine renommée, dont des scènes figurent dans le nouveau documentaire du réalisateur italien Fabrizio Ferrao intitulé Wenn aus dem Himmel, qui fait actuellement le tour des festivals de film (notamment le festival Cinéma du réel à Beaubourg, Paris, fin mars).
Depuis le 18 février, en distribution exclusivement sur internet, les deux morceaux écrits par Paolo Fresu pour la bande son de "Torneranno I Prati", le dernier film de Ermanno Olmi. A écouter ici : https://embed.spotify.com/ et à télécharger sur les prinipales plate-formes musicales, de iTunes à Deezer, en passant par Spotify et Bandcamp.
Novembre 2014
Un nouveau coffret d'inédits de John Coltrane avec Miles Davis !

Après Kind of Blue (1959), avant de quitter définitivement le groupe, Coltrane accompagna Miles dans une tournée en Europe en 1960. Un coffret de 4 CD, All of You: The Last Tour, 1960 présente des extraits de huit de ces concerts (certains étaient déjà parus sur "Miles Davis With John Coltrane and Sonny Stitt 1960" sous le label Dragon). Certains de ces enregistrements sont tirés de retransmissions à la radio, d'autres (Francfort) d'enregistrements privés. Globalement, la qualité est très bonne sauf sur un ou deux titres.
Les solos de Coltrane sont si inhabituels qu'ils firent scandale à l'époque. Frank Tenot dit du premier concert donné à Paris : “Les gens étaient vraiment surpris d'entendre Coltrane jouer de façon très différente par rapport à Kind of Blue. Une partie du public pensait que Coltrane ne jouait pas bien, qu'il jouait faux de façon involontaire.” Tenot dit au saxophoniste après le concert qu'il était trop nouveau pour le public, qu'il allait trop loin.” Coltrane se contenta de sourire et répondit : “Je ne vais pas assez loin.” Les critiques se déchaînèrent : “scandaleux", "aucun rapport avec le jeu de saxophone". L'un d'entre eux alla même jusqu'à qualifier cette musique de "terroriste".
Ces enregistrements documentent parfaitement sur ce que sera l'évolution de Coltrane entre 1960 et 1966 avec ses "nappes de son".
Même si Miles joue divinement bien, c'est le solo de Coltrane que l'on attend avec impatience sur chaque morceau !
Parution annoncée pour le 2 décembre.
Et une autre nouveauté : "Hamburg ’72" du trio de Keith Jarrett !

Un concert inédit à la NDR Funkhaus de Hambourg. Le trio avec Charlie Haden et Paul Motian – créé en 1966 – fut le premier "super groupe" de Jarrett. Le bassiste a travaillé avec Ornette Coleman, le batteur avec Bill Evans. Avec ce trio, Jarrett pouvait explorer toute l'étendue du jazz moderne, de la ballade poétique au free le plus torride ! Le sommet du disque est le “Song for Che” de Charlie Haden. .
Juillet 2014 : décès de Charlie Haden
Décembre 2013 : Deux rééditions de Keith Jarrett : « No End » et « Concerts ».
Novembre 2012 : Enregistré en public à Münich en 1981, mixé 30 ans plus tard, voici "Carta de Amor" par le trio "Magico" : Jan Garbarek/Egberto Gismonti/Charlie Haden.
Juillet 2012 : Nouveautés et rééditions très intéressantes chez ECM : " Sleeper" du "quartet européen" de Keith Jarrett (souvent appelé "Belonging") au sommet de son art ; la réédition en coffret de trois enregistrements des débuts de Jan Garbarek, Sart (1971), Witchi-Tai-To (1973) et Dansere (1975) ; un autre coffret de 3 CD, Odyssey In Studio & In Concert de Terje Rypdal. Enfin, "Magnetic Works 1993-2001" de Jon Balke. Un musicien que je connais moins, à découvrir donc.

Mai 2012
Une chanteuse de jazz corse, mais oui ! Fabienne Marcangeli, à découvrir en rubrique "jazz vocal".
Janvier 2012Trois parutions chez ECM :

Tord Gustavsen Ensemble: The Well (ECM 2237)
Deux ans après “Restored, Returned”, un nouveau disque du quartet de Tord Gustavsen. Ici le saxophoniste Tore Brunborg prend davantage d'importance, à côté du piano du leader, accompagné subtilement par Jarle Vespestad (d) et Mats Eilertsen (d).

